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19 Juillet Ì8»i.
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le Pasl. E. Bonnet Angrogrw,^<Torre Pellice), et pour l’Ad-i».'
nilntstratlon â M. Jean Jalla,-™3i
prof., Torre Pellice,
Tout changement d’adrosae
payé 0,25 centimes.
ECHO HE8 VALLÉES VAUDOÏSE8
Paraissant chaque Jeudi
ypu« ma «ères témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la chari té. Epli. IV, 15. Que ton règne vienne. ' Baltli. VI, 10
Moniinnir«!
Àppel à la con'vèrsiorn. — Une tournée
dans le Botoka. — Les cicatrices de
I un des mille de Marsala. — limilio
Borelli, — Nouveaux docteurs vaudoi.s.
— De-sintéressenlent. — Une poule. ~r.
La poste. — Mortalité, — Revue politique. — Faits divers. — Annonces.
APPEL A LA CONVERSION
Lire Ezisciuel 33, 11.
Les envoyés <:lo Dieu de l’ancienne
alliance, comme ceux de la nouvelle,
adressent tous le même appel à
1 humanilé; et cet appel est répété
constamment paroeque les ‘hommes
n’ont point abandonné leur mauvais
train de vie, et parce que le dessein
de Dieu e.st toujours le même à
notrô égard. Dieu veut sauver notre
âme et'rétablir en nous son image
défigurée et altérée par le péché.
G’estdana cebut ffuede nombreux
prophètes furent envoyés vers Israël
pour le ramener de son égarement
lorsqu’il devint rebelle à la loi’ de
son Dieu; que Jean Baptiste'fut
envoyé pour prêcher la repentance
et que _ les apôtres annoncèrent
1 Evangile aux hommes de leur
temps et qu’ils les engagèrent sél'ieusement à quitter le péché pour
vivre selon la justice.
De nos jours, un trop grand' nombre
de personnes qui poi'lent le beau
nom de chrétien, vivent comme si
elles n’avaient Jamais connu JésusChrist, comme si elles n’avaient
pas une àme immortelle, comme
s’il n’y avait rien audelà du tombeau.
Ne nous faisons pas illusion, chers
lecteurs, considérons comment se'
conduisent un grand nombre de
ceux qui font semblant d’appartenir
à Jésus-Christ, comment la charité
est peu pratiquée, avec quéltè légèreté on accomplit les devoirs dé'
fa religion, quel attachement l’on a
pour Te.s choses mondaines, avec
quelle indilFcrence on s’occupe des
choses qui appartiennent à la paix
de^ l’âme. Ah ! la vie, la vie religieuse n eso manifeste- pas,-la vie
cachée avec Christ en Dieu ne donne
point ses IVuiLs, et un grand nombre
de ceux qui ont le bruit dé-vivre
sont morts spirituellement, morts
dan.s leurs fautes et dans leurs
péchés.
Nous, avons donc be.soin, aujourd’hui córame ail‘ temps d’Ezéchiel,
que' des témoins fidèles nous pressent de la part de Dieu de nous
convertir, d'allei' à Jésus, de dépo'ser
au pied de .sa croix le lourd fardeau
qui nous écrase'. Il ne nous repoussera pas. 11 no LUS attend même à
bras ouverts, il nous fait dire par
2
— 226
son prophète; « Je ne prend point
» plaisir en la mort du méchant,
B mais plutôt que le méchant se
» détourne de sa voie et qu'il vive.
B Détournez-vous, détournez-vous de
B votre méchante voie; pourquoi
» mouri’iez-vous, o maison d’Israël?»
En face d’un appel aussi affec^eux, quelle sera ta réponse, cher
t'îecteur ? Persuade-toi bien que cet
appel témoignera un jour contre
toi, si tu nel’acceptes pas; les paroles
d’encouragement et les pressantes
exortations que Dieu t’adresse
s’élèveront un jour en accusation
contre ceux qui n’en font point de
cas et continuent à malfaire. Bien
aimé lecteur, prends garde que Dieu
n’ait pas à te dire au grand et
terrible jour où les vivants et les
morts seront devant Lui: Je t’ai fait
connaître ma volonté et tu l'as
méprisée; je t’ai envoyé mes serviteurs pour te supplier de te convertir,
et tu as préféré marcher selon le
regard de tes yeux: je t’ai donné
ma Parole qui aurait pu l’enseigner
le chemin du ciel, mais tu l’as
laissée se couvrir de poussière dans
ta maison; je t’ai donné mon Fils
unique, mais tu n'as point cru en
Lui.
Tu soupires après la délivrance,
cher lecteur, va donc à Jésus pendant qu’il en est temps encore, dès
aujourd’ hui, tel que tu e.s. Il te
donnera la vie et la paix pour
toujours.
E. B.
UNE TOURNÉE D’ÉVANGÉIISATION
daus le Botoka (Zamlréze)
fVoir N. préc^)
.... Le lendemain nous campions
pour la nuit prés- d’un petit étang.
Prés de nous étaient quelques hameaux.
Au Botoka les filles constituent la
richesse d'un homme. Là, à la lettre, l’homme quitte son père et sa
mère pour s’attacher à sa femme.
Cette dernière ne quitte jamais la
maison paternelle. A son mariage
une nouvelle hutte vient s’ajouter
au hameau paternel et le beau-fils
devient l’humble serviteur de ses
beaux-parents. C’est à lui qu'incombent les devoirs les plus ennuyeux,
l’eau et le bois. Tandis qu’au Barotsé c’est le fils qui pi’end soin de
ses vieux parents : la fille les quitte
pour toujours le jour de son mariage.
Les garçons élevèrent en grande
hâte un abri de branchage, mais un
orage ne tarda pas à éclater sur nos
têtes, suivi de pluie diluvienne qui
nous innonda. Assis sur mes elïets
et enveloppé d’un châle je laissais
pleuvoir pendant que mes garçons
étoutfaient sous leurs nattes. Vers 8
h. du soir, la pluie ayant cessé, un
garçon qui avait la fièvre demanda
d’aller pour la nuit au prochain hameau. Son compagnon refusa de
l’accompagner, alléguant la Bolumba,
— « Allons, je l’accompagnerai ».
Et nous voilà les trois clapotant dans
la boue pendant un bon Ipl d’heure.
Le hameau fut trouvé à grand’peine
et, le malade mis à l’abri, nous i-entrâmes tout trempés. Cette Bolumba
représente ici les revenants, et quiconque la rencontre meurt assitôt.
En général, les Zambézions, grâce
à leurs croyances absurdes, sont tous
aussi peureux que les enfants européens qui viennent d’entendre parler de l’ogre, etc.
A Kalapasi j’étais aussi le premier
blanc qui eut jamais visité leur village, mois plusieurs m’avaient déjà
vu chez moi. Ils avaient peine à
croire que j’eusse fait un si long
Ij’ajet simplement pour les voir. Le
lendemain je leur annonçai la Parole de Dieu, laissant au Seigneur
le soiti de lui faire produii-e un jour
des fruits à sa gloire.
Vers midi nous étions chez le
chef Siakasippa qui sait recevoir le
cœur sur la main. Là j’étais qn pays
de connafssances, Une hutte fut
promptement vidée et balayée, un
mouton gras nous fut amené sans
3
— 227
compter du maïs, du lait, de la
bière indigène non fermentée et
même du miel. Nous étions dans
une grande abondance. Le soir au
clair des étoiles, le chef assembla
son monde au Khothla pour entendre l’Evangile; il y avait plus de 00
personnes, tant femmes que hom mes, et l’attention avec laquelle ils
écoutèrent mes exhortation.s me réréjouit beaucoup. Au moment de
terminer par la prière je leur dis
de s’agenouiller et d’écouter comment on parie à Dieu. A ce moment
plusieurs femmes se sauvèrent, croyant leur dernière heure venue, car
pour eux s’agenouiller c’est « mourir »„ et quelques uns sont assez sots
pour le prendre à la lettre. La prière terminée je me levai et dis au
chef qu’il pouvait congédier ses
gens: « Re phelélé!,.. », me dit-il,
(nous avons survécu). Oui, c’est fini.
Je me retirai à ma hutte mais pendant longtemps j'entendis encore les
hommes diseutèr sur ce qu'ils venaient d’endre. Au lever du soleil
mes aiiditeurs de la veille étaient
denouveau assemblés et je leur parlai du riche et du pauvre Lazare,
et de l’urgence qu’il y a à se donner
à Dieu dans cette vie, car au-delà
d’amers regrets attendent ceux qui
tardent à se convertir...
La dernière nuit de voyage, dans
une forêt nommée « Prends ta cruche » à cause du manque d'eau, il
plut jusqu’au chant du coq. Nous
avions rencontré un motoka tenant
une queue d’antilope pour chasser
la pluie et il avait dit à mes garçons que nous aurions beau temps.
Grazie dell’avvisof A peine eûmesnous le temps de faire une tasse de
café; la pluie commença à tombei;,
bientôt notre feu fut tout-à-fait éteint
et je passai la nuit sous mon om brâlie enveloppé d’un châle et assis
sur mon second châle...
Après 6 h. i\2 de marche avec
mes garçons, je les devançai et rentrai à la maison au grand galop où
mes trois trésors étaient très bien.
Je suis ravi d’avoir pu faire cette
tournée; je connais maintenant le
Botoka d’une maniéi'O générale. L’accueil reçu partout m’a beaucoup encouragé, et maintenant que je vais
avoir mon évangéliste définitivement
fixé ici, j’espère que nous pourrons
faire de plus fréquentes visites à
nos voisins. Paulase aussi est parti
pour une tournée d’évangélisation.
Le 3 Avril il nous arriva un malheur dont nous avons presque pleuré,
et qui nous laisse dans un grand
embarras, outre la perte qu’il nous
cause. Des Maldela ont transpercé
le cheval avec une assagaie, ayant
campé dans la nuit près du Kraal
où je le tenais. Ils décampèrent et
n’ont pas encore été retrouvés. Mon
pauvre chéval mourut le lendemain.
Je croyais faire un mauvais rêve.
J’ai écrit au Séshéké, mais à quoi
bon? J’ai aussi demandé au roi, que
justice fût rendue. Nous verrons ce
qu’il dira. En tous cas mon cheval
ne peut m’être rendu, |et me voilà
dans un grave embarras, pour l’évangélisation ici et pour ces tournées au Botoka que j’espérais renouveler plus souvent. Certes parfois
il est difficile de se dire que toutes
choses concourent au bien des enfants de Dieu. Voilà un cas qui,
sans ébranler ma confiance, me
semble bien difficile à comprendre.
Depuis lors, la première semaine
surtout, je me suis senti sans entrain
comme si on m’avait cassé bras et
jambes. Jeanmairet avait payé Ce
cheval 1250 frs.
____________________L. Jalla.
LES CICATRICES
de l’un des Mille de Marsalu
Je ne me propose pas de faire
un article, mais seulement d’arrêter
un instant l’attention du lecteur sui*
un fait à la fois singulièrement
triste et significatif, ou si l’on Veut
sur un mot symbolique.
Les journaux ont, raconté l’assassinat de Giuseppe Bandi, directeur
4
228 —
de deux journaux, à Livourne. Il
venait de faire une charge à fond,
contre Fanarehisirne à l’occasion de
la mort de Carnot. Pour cela paraîtil, il fut tué comme lui, et le ruban
rouge et noir qui accompagnait le
coüleau que Fon a retrouvé, eu dit
assez long, si ce n’est snr l’assassin,
du moins sur l’engeance à laquelle
l’evient la responsabilité du crime.
Giuseppe Bandi avait eu l’honneur
de prendre part à l’expédition de
Marsala. Il fut Furi des mille. Garibaldi le chérissait et l’appelait mio
ragazzo, parce qu’il était le plus
jeune de ses olficiei'S. Qui eut dit à
Gai'ibaldi que Bandi- aurait été assassiné un jour comme un rétrograde,
comme un bourgeois, en vue du
progrès à venir, l’aurait grandement
élopné. Voilà cependant à quoi l’on
arrive sur la pente fatale que suit
notre génération.
Sur le point de mourir, Bandi
aurait dit: « Bene spese le mie
cicalt’ici ! » En d’autres termes, voilà
à quoi aboutissent tous nos sacrifices
pour' le bien de la patrie. Certes,
des exemples comme ceux-là ne
sont pas perdu.s. Mais on voit, ri’cstce pas, jusqu’à l'évidence, que sans
un^ retour à F Evangile, l’héroïsme
même est vain, et qu’il n’y a pas
moyen de bâtir sur le roc. Il faut
que Dieu y mette la main. Aulrement les torrents de l’athéisme et
et de la haine sociale surviennent,
et menacent de tout emperter.
Si du moins ceux qui gouvernent
apprenaient de l’expérience, à ôlre
plus sages ! Mais non. On néglige
l'instruction religieuse, et il n’y a
pas assez de journaux pour l'acorilcr
les faits et gestes de l’anarchie.
Em. Comba.
ij Italia Evangelica nous apporte
la nouvelle du décès de
Emilio Boralii
rédacteur de V Evangéliate qui eut
lieu à Rome le,3 ou le 4 courant,
— on ne nous l’a pas écrit. —
Né d’une mère vaüdoise, Borelli
fit ses études dans le Collège de
Tbrre Pellice et il les poursuivit
dans notre école de théologie de
Florence, après quoi il se mit au
service de l’Eglise Méthodiste Episcopale. Il exei'ça successivement son
ministère à Naples, à Modèiie, à
Florence, à Milan, à Bise, à Forli, à
Faenza, puis à Borne où il devint
lédacteur de V Evangéliste. Borelli
n’avait que 39 ans, et sur sa table
l’on trouva le dernier discours qu’il
avait préparé et qui avait pour texte:
Christ est ma vie et la mort m'est
un gain. Le rédacteur de Vltalia
Evangelica qui a connu de prés
Emilio Borelli lend témoignage à
son activité et à la largeur,de ses
vues. Notre sympathie chrétienne à
sa veuve, à ses enfants et à tous
ceux qui le pleurent.
F. B.
Mnu docteurs vaudois
Nos lecteurs apprendront avec
plaisir que six vaudois studieux et
persévérants viennent de conquérir
leurs grades univei'silaires.
Voici leurs noms:
M, H§nri Meille, minisli’e du S.t
Evangilérêt'dlfécleui' du Lycée de
ïorre Pellice vient d’ohlenir à l’Université de Turin le diplôme de
Docteur en philosophie et lettres
après avoir soutenu sa thèse sur
Claudio di Torino.
Uii diplôme semblable a été délivré par la même un'iyersité à M.
Jean Jalla professeur dans notre
Conèèô'efâdmitiistrateur du Témoin.
Sa thèse traitait un sujet relatif à
la réforme eu Italie,
M. Elienne^Egum, jadis élève de
notre Collège a fait ses études théologiques à Genève el il vient de
nous envoyer,la thèse qu’il a soutenue à l’Universilé de France. La
Ihèée a |)our titre Jérôme Savonaro/e prédicateur, et les examinateurs
do la soutenance ont été MM. G.
'■.é'
iiV ’
5
- 229
Boüet-Maury, Samuel Berger et R.
Allier. M. Danne possède acluelle-'
ment son diplôme de bachelier en
théologie et il exerce son ministère
a Guillestre dans les Hautes Alpes.
M CrtWfl Cpmôfi, lils du Doct. E.
l-omba, a conquis le litre de Docteurs en médecine à l’Institut de
perfectionnement de Floience et Itb
Joseph Banchetii originaire de Perugia dünsi'Ombrie mais vaudois de
cœur vient aussi de prendre ses
pades (Docteur ès lettres) au même
Institut, après avoir fréquenté notre
Collège do Torre Pellice et notre
Faculté de Théologie.
M. le lieutenant Charles^QÿMS a
su ti ou ver, sans négliger Te .service
militaire, le temps d’étudier la juiisprudeiice et il vient lui aussi de
conquérir le titre de Doct. en droit.
Que de bien peuvent faire au
coeur, à l’intelligence et au corps
*0 leurs, semblables les six gradués
pie nous venons de nommer! Que
Dieu leur accorde à tons la grâce
précieuse de fournir ici-bas une
caiiière longue, utile et beureuse!
E. B.
habitant la même commune: «Si ces
« fonctions étaient rétribuées, dit-il
«,|e ne voudrais pas, mon cher col«legne, vous les enlever; mais puis«quil n’y a pas de réiribuiion, et
plus
« de besogne que moi, laissez-moi
« me charger de ces- fonctions oue
«,| ai déjà remplies autrefois ».‘El
amsi fut fait, vendredi 2 2 tuiu
1894 » —C’est bien.
_______________ (C-a Semaine religieuse.)
Une poule, la seule,..
Une personne bien informée nou.s
adresse sous ce titre le commuriiuué
Suivantr
« Üne institution hospitalière de
notre canton a été récemment privée
dii chapelain qui y faisait un service
religieux ehdomadaire et de fréquentes visites. L’administration de
qui dépend cette maison s’e.sl aussitôt adressée à un pasteur du voisinage, appartenant à notre Eglise
nationale, pour lui demander de bien
vouloir accepter ces fonctions, quoique aucune rétribution quelconcnie
n y soit attachée,
« Je les refuserais sans hésiter si
« elles étaient rétribuées, répondit
« aussitôt cet ecclésiastique ; mais
« puisqu elles ne le sont pas, je crois
«de naon devoir de les accepter»
Alors intervint un pasteur auxiliaire
Nous lisons dans Y Eglise chrétienne que M. Buchner', directeur
des missions de Herrnhut, apprit
ptrefois à lire â un vieux nègre.
L entreprise était difficile et demanda
du temps et de la patience.
Enfin le brave vieux réu.ssit, tant
bien que mal. à déclutfrer quelques
mots.
^ Je sais lire à présent! Massa
je sais lire î ne cessait-il de répéter
tout joyeux.
Sachant lire, il demanda à mon
pere de lui donner une bible,
^ Quand tu auras quelque chose
a donner en échange, tu auras la
bible, répondit à mon grand étonnemont mpn père, qui était d’avis
que le negre lirait avec d’autant
plus de zele sa. bible, qu’elle lui
aurait coûté quelque chose,
Jj 6inl)tirriis du i>on vieux fut oxtrôme. Il u avait pas d’argent et ne
pouvait s’en procurer, jl possédait,
il est vrai pour toute fortune, une
poule a laquelle il tenait beaucoup.
Il luii.en boutait que de s’en débal'i^ssei', Maisiil désirait tant posséder
une bible. , ,
Mon 'père çtait ocêupé à écrire
quand il fut distrait par un bruit; de
battement d'ailes. Derrière lui se tenait le vieux nègre, sa poule sous
te bras.
I vile, Mâssa; premis
la vite, s écria-t-il d’un ton angoissé,
, et donne-moi ma bible. .
j L échange eut lieu. Ce uègre à
J J î
'À
i‘X
U
■■
V’ r
6
- 2§Ó'
«V,
cheveux blancs aiiait eu tant de peine
pour apprendre à lire, et le voilà
sacrifiant tout ce qu’il possédait de
plus précieux cette unique poule
— pour avoir une bible!
Aurais-je été capable d’un tel sacrifice? Et vous, ami lecteur, qu’avez-vous sacrifié pour avoir votre
bible?
I^A PESTE...
La peste qui en 1350 fit pmr la
moitié de la population de l’Europe
et qui en 1830 fil tant de victimes,
même dans nos Vallées, cause en
ce moment une grande mortalité en
Chine où 60,000 personnes ont déjà
péri.'
Canton et Honk-Kong sont particulièrement atteintes. Dans cette
dernière ville, là peste a commencé
par faire mourir des milliers de rats,
puis les hommes en ont été atteints;
surtout les plus malpropres sur leurs
personnes et dans leurs habitations.
Ce terrible fléau a tait déjà du
ravage Vlàns le midi- de la Russie
{déjii plus près de nous) ou des villages entiers ont été dépeuplés. En
Russie l’on accuse les juifs d’être la
cause de la mortalité, on les maltraite et on les chasse. Il y a mieux
à faire: surtout dans nos pays où
l’eau abonde. Faisons-en un fréquent
usage. En nous maintenant propres
au dehors et purs au dedans, nous
n’aurons rien à craindre d’aucune
espèce de fléau.
Bien heureux sont ceux qui ont
le cœur pur, car ils verront Dieu,
' E. B.
MORTALITE
deux autres personnes, victimes innocentes de son ivrognerie, et, dans
le nombre il faut compter 65,000
enfants !
Le tout forme un cinquième à un
sixième du chiffre total des décès.
Le docteur Andrew Clark affirme
que le 70 ®/o malades étaient
adonnés à la boisson. Le nombre
des ivrognes dans le Royaume-Üni
est évalué à 600,000.
Chaque année, en Suisse, d’après
l'enquête de MM. Comtesse et D'
Boulet, 2889 décès en moyenne sont
causés directement ou indirectemeut
par l’alcoolisme.
Plus la profession d’un homme
le porte à boire, plus il meurt jeune.
Les aubergistes sont les premiers
en liste, puis'viennent lés bouchers,
les boulangers, les forgerons, etc.
Le buveur précoce raccourcit volontairement sa vie de deux tiers,
et plus il avance eu âge, plus aussi
ses chances de vie diminuent relativement à celle de ses contem
porains.
- Docteur Ch âtelain
Revue PolUique
En Angleterre, le docteur Normànn Kerr évalue pour le royaume
entier la mortalité provenant .ditép.;
tement d’abus .de_.
46,500-cas par an, mais il croit que
ce chiffre est'’ encore trop bas. En
outre, il estime que chacun de ces
individus est la cause de la mort de
Les députés ont fait de la besogne
ces temps-ci, puis ils ont pris leurs
vacances; les sénateurs échapperont
bientôt aussi à la haute température
qui règne dans les salles du Parlement, dès qu’ils auront délibéré au
sujet des projets de loi urgents qui
leur ont été soumis.
Des mesures tendant à améliorer
le sort des populations pauvres de
la Sicile ont enfin été concrétées et
proposées. Il s’agit de viser a’une
plus grande division de la propriété,
à obliger les grands propriétaires à
cultiver ou à faire cultiver les immenses étendues de terres qu ils
possèdent. Il est aussi question de
livrer aux agriculteurs pauvres les
terres incultes appartenant aUx communes, aux congrégations ef aux
autres institutions de bienfaisance.
Ces terres Seraient livrées à un très
.4
7
231
h
bas prix, on les payerait un peu à
la fois et à longue échéance et leurs
nouveaux propriétaires seraient exempts de taxes pendant longtemps.
Les crimes récents des anarchistes
ont poussé les gouvernements à
prendre des mesures pour la défense
des citoyens pacifiques contre cette
forme feroce de la révolution.
L’accord international pour la répression de l’anarchie se limiterait
pour le moment aux mesures de
police combinées de façon à surveiller constamment les anarchistes. Les
étrangers criminels, ou suspects, seraient renvoyés à leur pays d’origine
et ceux du pays seraient transportés
loin du lieu de leur naissance et
contraints d’habiter dans le milieu
qu’aurait choisi le tribunal. Ils seraient sous la constante surveillance
de la police.
— En attendant la cour de cassation a rejeté la pétition de De
.Felice Giullrida et confirmé la sentence du Tribunal militaire de Païenne.
— Oreste Lucchesi, que l’on croit
être l’assassin du journàliste Bandi
de Invourne, a été arrêté à Bastia
en Corse où il s’était réfugié, l^a
police italienne a fourni à la police
française les informations qu’ elle
avait et celle-ci a pu saisir Imochesi
qui se cachait sous un faux nom,
qui a fini par avouer son nom véritable mais qui nie d’avoir été l’assassin
de Bandi. On mettra les choses au
clair, tout en tenant l’accusé sous les
. verroux.
— L’on ouraiPdécouvert un complot contre la vie'du csar de Russie.
Deux étudiants polonais ont été
arrêtés avec la soeur de l’un d’eux;
ils étaient en po.ssession de bombes
et de d’autres matières explosives.
— Aux Etats-Unis, Pullman, inventeur et fabricant des wagons qui
portent son uorn, semble ne pas
vouloir céder aux exigences de ses
4000 ouvriers. Les compagnies des
chemins de fer repoussent les con
’ ditions des 10,000 ouvriers révoltés
et l’on craint que la grève qui avait
cessé ne recommence avec ses luttes
et ses désoi’dres. 1/on craint d’autant
plus que les autres ouvriers tendent
à se déclarer solidaires de ceux des
chemins de fer et à faire cause
commune avec eux.
^ — La guerre menaçait entre la
Chine et le Japon à cause de la
Corée; mais 1^” deux empires asiatiques sont tombés d’accord pour
soumettre leur dilférent à l’arbitrage
de Lord Kimberley, ministre des
affaires étrangères d’Angleterre.
E. B.
FAITS IIIAFRS
Les examens sont terminés dans
les classes du Gymnase et du Lycée
de Torre Pellice, et cela avec des
résultats satisfaisants. Bon nombre
d'éléves ayant eu une moyenne élevée pendant les leçons, avaient été
dispensés des exarbens. L'on attend
le Commissaire royal pour présider
aux examens de licence i^ymnasiale.
Onze éléves se sont présentés aux
exameris d’admission et cinq ont été
admis. Les six autres pourront refaire en automne, époque où d’autres candidats sont attendus. Trois
éléves ont été introduites en 1™ année de l’Ecole Supérieure, mais on
en attend un plus grand nombre en
Octobre.
Un terrible cyclone s’est abattu
sur la Bavière où plus de 200 villages ont été dévastés. Les treupes
du génie accourent au secours des
populations.
Un redoutable tremblement de
terre a fait au delà de HO victimes
à Constantinople. temples, des
couvents, des gares de chemin de
fei', le ministère lies finances, celui
de la gueri'e et bon nombre d’édifices publics ont soulfert de gr'andes
avaries.
Bastogi de Livourne est mort. '
Quand il était à la dü'ectionides fi-
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- 232 —
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e:
ii:
nances l’on disait en critiquant son
administration ;
Basto-oggi, Sella domani;
E noi poveri contribuènti,
Sempre a piedi.
Le steamer russe Wladimir et le
bateau à vapeur italien Columbia se
sont abordés dans la Mer Noire, Le
Wladimir à coulé a fond et l’équipage du Columbia s’est employé au
sauvetage. Il y a au delà de cent
victimes à déplorer. L’enquête a
prouvé que le capitaine italien n'avait pas de faute et on l’a rendu à
la liberté sous caution de 1000 roubles (4000 frs.). On s’était trop hâté
de l’emprisonner, et on ne se hâte
pas assez de lui faire justice.
Une pauvre femme, Françoise Maltese de Trapani, a eu l’horrible idée
de recourir au pétrole pour se suicider., Elle en a induit ses vêtements
puis elle y à ^is le feu, promenant
d’une chambre à l’autre ce bûcher
ambulant. Elle a expiré au milieu
d’atroces douleurs. Le commandement dit aux suicides, comme à tous
les meurtriers: Tu ne tueras point.
C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant,
quand on n’est pas réconcilié avec
Lui.
Le « Circolo Corale Amicizia » a
donné,samedi soir 14 et., dans l’Ecole de S.te Marguerite et sous l’habile direction de M. Stefano De Valle
un second concert aussi réussi que
le premier, Piano, mandolino, fanfare, solos, choeurs nombreux et
choisis, en voilà bien assez pour
charmer le public. Beaucoup de
monde, programme bien nourri,
bonne exécution, applaudissements
à tout rompre.
peu prés comme suit; « Examens
terminés; professeurs émerveillés ont
demandé bis ».
; __________________ E. B.
Po 11 ci Ik11 1”’*^ modé
l LIlAlUll l'és, air pur, eau potable, frais ombrages, à 10 minutes
du temple et de la poste. — S’adresser à Marguerite Revel, aux
Albarins, Angrogiia, Torre Pellice.
.A.'V'XS
Dimanche prochain, 22 cour., D,
V., aura lieu à Massel (Vallée de S.
Martin) une Conférence libre des
U. C. « gruppo Piemonte ». L’ordre
du jour sera établi avant l’ouverture
de la Conférence. Tous les unionistes y sont invités et les Unions sont
priées de se faire représenter.
Capo Gruppo.
Un étudiant un peut gascon et
qui a quelques examens à refaire,
annonce la choâe à ses amis au
moyen d'un télégramme rédigé à
tiloinimé di Prarostiiio
Avviso ^ Concorso
Il sindaco del suddetto Coihune
Avvisa
essere aperto U concorso al posto di
maestra della Scuola Femminile dei
Biglia (liba rurale).
Lo stipendio annuo è fissato in lire
settecento, oltre l’alloggio "e piccolo
appezzamento di terreno.
11 tempo utile per presentare le domande, corredate dai documenti prescritti datl'art. 148 del Regolmento
16 Febbraio 1888, scade con tutto Luglio cor.
Prarostino, Ì8 Moggio 1894.
Il Sindaco
ROBERT.
Visto: nulla osta i
Pinerolo 18 Maggio 1894.
Il R. Ispettore
F. Rolando.
J. P. Malan, Gémnf
Torre Pellice — imprimerle Alpina