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Cinquième Année.
28 Fcvrici- 1879
N. 9
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vom me &erez Actk.s 1,
Su vant la téritè avec la churHe. Hp. 1, ]5.
On s’nbnnne :
Pour *\'Infénev)' clieK MM.
(.»t lc.s liljr^ii-iia 'U
Tyrre l'eliioe.
Pour V h-Ttéi-icm' au Burtsau rrAil
PRIX D’ABBONlSLbMKNT PAR AN
Italie , . . . L. ?
Tous ,î«;s rie l’.Unioîi '
d« poste . . . »fil
Amérique . ‘ 'M
Pour iii RÉ'DACTION mliresser ainai ; A la Diroiui' n tin Térnüw , Poiiiareuo y Vineroto) UaLe.
Pour J'APMPSISTRATION arirefiser aihbi : A T Administrai inn du Témoiv, Poiriarelto i rii.erok) Italio.
tJiî on plusieurs numéros séparés, (lamandéa uvant le tirai/e li> peut. rlia<-.im.
Anuoîiccs: ¿à ocniümï-s par ligue.
ï,es envois (i'ai'f/eni se font piu'
(cifre reC'mmtwd^'r («lU pav
tnundafs sur leBui eau rie Perora Arffenfina.
^ommalr*©.
l'ierni VaMo al les pauvres de I.yoïî.
— i.e 17 Février à Turin. — CifrrMpondance. — Nouvelles religieuses el fnils
divers. — Revue polilique. — Annonce.
mm V4LD0
et les pauvres de Lyon
111.
L’Obéissance.
La Iraduclion des Sainles Ecriluies
n’avail poiiU fait oiiblier à Vaido l’ordre de .iésus-Chrisl : « Si lu veux êire
parlait, vends (oui ce que lu as et le
donne aux pauvres; puis viens, cliai'ge
ta croix et me suis». — Fortifié au
contraire dans sa foi par le travail auquel il se livrait, il se sentait désormais suffisamment attaché à son nouveau Maître pour êli'e libre de rompre
au besoin , avec tout ce qui menacerait de le retenir loin de Lui. — Seulement ce n’est point sa volonté propre
qu’il veut faire, c’est celle du Seigneur,
el il met toute sa prudence à la chercher. Aussi celle sainte Parole qu'il
étudie el qu’il traduit’ioiji;^ lànVd’ai deur, Vaido « veut l’obse7ver de la
manière la plus litlérale»; c’est le
reproche que lui font ses adversaires.
Il y avait à Lyon, dit l'un d’eux , de
simples laïques qui entlammés d’un
certain zèle et remplis de présomption, se flaltaii.'ut de vivi'e en(tè,rement selon renseignement de l’Evangile, sans en violer une leiti'e , -et
comme ifs prenaient dans leur significalion propre cl naturelle les paroles
de l’Evangile, que personne, à ce qu’ils
voyaient, n’observait avec celle rigueur , ils se donnèrent bientôt pour
les seuls imitateurs de Jésus-Christ«.
G’élail l’usage dans ces temps, pour
affaiblir l’autorité des Ecritures, de
négligei' le sens propre afin de s’attacher au sens allégorique cl à des iiilerprélalions rarement aussi justes,
qu’elles étaient amusantes.
Une manière plus fausse encore d’expliquer, ou plutôt d’appliquer la Parole
de Dieu, consistait à établir une dislinclion entre les pi'écepies ou coinmandemenis obligatoires pour loul le
monde, et les soi-disant conseils évangéliques, réservés pour ceux 1« seulement qui aspiraieni à une plus grande
perfection, aux moines, par exemple,
el aux religieuses. \
Pierre Vaido n’admit jamais celle
façon de dispenser les hommes de
l’obéissance enliôrequ’ils doivent au Seigneur. Si,beaucoup plu'slard, quelquesuns de ses disciples semblent revenir,
sur ce point comme sur d’autres, aux
erreurs du calholicisme, il ne faut pa.s
oublier que c’étaient précisément ceux
qui ¡l’avaient abandonné. — Quant à
2
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lui el à ceux qui lui sont demeurés
fidèles, si une chose les distingue,
c’esl leur soumission sans réserve" à la
Pai'ole de Dieu. Valdo eut hientôl l’occasion de le montrer.
Pendant des années sc.s immenses
revenus avaient ,Suffi pour faire face
à toutes ses dépenses ; et sa famille
n’avait certes pas eu à soulTrir du nouvel emploi qu’il faisait de ses biens.
11 est très vrai cependant que la traduction el la copie de la Dible d’une
part, et de l’autre ses libéralités de
tout genre , absorbaient des sommes
considérables. Or de même qui a dit
de l’homme de bien «qu’il prêle et
fait l’aumone » ( Ps. i12) a dit aussi
« que l’homme de bien règle ses affaires avec droiture ». D’ailleurs JésusCbrist repoussait les pieux corbans
( Marc 7 ) de ces Pharisiens qui donnaient leurs biens au Temple, en ne
conservant pour leur famille qu’une
hypocrite compassion; — Valdo devait
l’avoir remarqué. Aussi ne céda-t-il
point à la tentation d’inser de ce nouveau moyen si ingénieux , et aloi's si
généralement approuvé d’anéantir le
commandement de Dieu. Ce qu’il fit,
ce fui de méllre ordre à sa maison
de manière à protéger les intérêts de
sa femme el de ses enfants. Après s’être
concerté avec les siens sur les mesures
à prendre, faisant de son immense
fortune deux parts , Pierre «offrit rà
sa compagne attristée la faculté de
choisir pour elle 'le lot qu’elle estimerait le plus convenable «. La pauvre
femme, malgré loulesdea explications,,
n’avait pu encore arrivei' à comprendre
une décision de celte gravité: Pourquoi,
pensait-elle, ne pas jouir en paix des
biens qu’ils avaient acquis? Pourquoi
ces idees nouvelles dans une maison
où la vieille religion catholique avait
suffi jusqué là ? Celle distinction entre
le lien el le mjeti au sein d’une famille si haut placée, n'aiira-l-elle pas
l’air d’une dissension domestique ? A
cette pensée , .elle hésite ; mais lui est
inébi'anlable èt aussi résolu à être juste
envers son épouse qu’il a besoin d’être
libre pour son propre compte. Ce qu’il
veut ce n’est pas la division, c’est la
justice, c’esl la paix.
Le moment venu de faire son choix,
la lemmeide Valdo jela prudemment son
dévolu sur les biens immeubles. Or
celte parti, on l’a vu, n’était pas mince.
De son côté Pierre se hâta de réaliser
ce qui lui restait de marchandises el
d’autres richesses. De ta sorte il put
san.s crainte de loucher au bien d’autrui, pourvoir aux dépenses qu’exigeaient à la fois et ses'aumônes el ses
travaux sur la Bible.
Maiii que va-t-il faire pour assurer,
amant qu’il dépend de lui, l’avenir de
ses deux tilles ? 11 y avait alors , à
quelque distance des bords de la Loire
el non loin de la ville de Saurnur,
une abbaye fort connue, dite de FotilévraulL Fondée plus de soixante ans
auparavant par Robert d’Arbrissel, elle
était célèbi'e entre toutes par l’éducation libérale et distinguée qu’y recevait fil jeunesse. Bien qu’il y eût une
division pour les hommes el une autre
pour les i'emmes, ce monastère offrait
cela de particulier, que tous relevaient
également de l’abbesse, qui pour celle
raison fut souvent prise d’un rang très
élevé. C’e.sl ainsi qu’à celle époque et
depuis 1150, la direction de l’abbaye
était aux mains de Mathilde, fille du
comte d’Anjon, el auparavant fiancée
iï Guillaume, fils d’Henri le roi d’Angleterre.
C’esl là que Valdo fil entrer ses
deux filles, non toutefois sans les avoir
richement dotées. r i
Où trouver les motifs d’une pareille
détermination chez le futur adversaire
du monachisme el des couvents ? Chercha-i-il à' Foniévraull un simple abri
pour ses enfants à la vue de l’orage
qui déjà se faisait pressentir?i,Fit-il
ce calcul, qu’entrées au monastère pour
s’instruire, sès deux filles pourraient
en sortir, une fois leur éducation
achevée? On sait!effectivement que
cet institut avait des allures un peu
laïques , el qu’il laissait à ses élèves
une liberté lelalive. — Ou bien encore
Valdo avait-il des garanties que ses
enfants ne ^gegevraieni dans celle inslulion, vraiment exceptionnelle, qu’une
impulsion pieuse el biblique ? Peutêtre y eut-il un peu de tout cela dans
la décision du père, ce qui n’empôcbe
3
,fi7.
pas- qu’elle n'olTro quelque cliose de
loin, à l'ail iiiallendu. Ge qui n'esl pas
moins élt'an»!,e, e’e.sl que loül cela se
(il, sans consulter la mère , sans l'en
informer seulemenl. Nouvel indice des
dilïicuîlés que Valdo réneotilra au sein
dè sa famille. —Sa femme, demeurée
loul enlièi'c sous l’iniluence du clergé,
de qui plus que jamais elle prenait
constil pour la moindre aifairc, aurail,
à n’en pas douter, lance ses fille.?
précisément dans la voie qu’il l'cdoulait pour elles, et en bon père il crut
sage de prendre un moyen terme en
les confiant à l’abbaye de FonlévrauU ,
où leur' mère d'ailleurs pouvait les voir
i\ loisir.
De l’argent qui lui restai! après la
forte somme qu’il avait donnée à sc.s
enfants, Pierre en préleva-t-il une
partie pour dédommager les personnes
auxquelles il pouvait craindre d’avoir
fait quelque tort? Il e.sl tel de ses
adversaires qui raffirme ; et nous ne
voyons pas qu’il soit plus diilicile de
l’admettre chez le riche Lyonnais que
cliez le péager de Jéiâclio. Gonscieiice
délicate s’il en fut jamais, et décidé
à ne point offrir à Dieu le bien d’autrui , son {premier soin, fut de satisfaire aux exigences de la justice.
IA suivra).
Le M Février a Ttiriii
Ce n’esl pas seulement aux pieds de
Caslelus ou de fa .Vachère que le 47
février est un jour de fête. Partout
où il,y. a un cœur vaudois , ce jour
est salué par des élans de joie et de
reconnaissance.
Mais encore n’est-ce pas seulemenl
les Vaudois de naissance qui se réjouissent de l’émancipation. Ils ont de» fils
selon l’esprit, ceux qu'ils ont évangélisés, et que de forts liens d’alTeclion
et de reconnais.sanoe ralluchenl à noire
Eglise, Ceux là aussi, ceux là surtout
se réjouissent de cet anniversaire; car
la liberté de conscience qu’il proclame
a été pour eux' le point de départ de
l’affranchissenieht de la •superstitiGn'et
de l’erreur. Aussi ne serez-vous point
étonné d’appi’eiidi'e que la fête du 47
lévrier à Turin a été destinée exclusivemoiU aux italiens. L’on y a réuni
deux choses ; la commémoralioii. de
ce que ce grand jour nous l'appelle cl
le commencemenl, d’nne série de réunions familièi'es de la Ooiigrégalion,
S’il y a si peu de cohésion parmi les
membres de nos Eglises, c’est précisément pai'cequ'il manque celte vie de
l'amille, c’est pareeque l’on ne sent
jias que l’on est Eglise , même en dehors
des heures du cuik. Ce que les anglais
appellent congrégalional soirée, est un
moyeu excellent pour arriver à ce résultat. — Aussi celle l'éunion a-L-elIc
été marquée au coin d’une sociabilité
et d’une familiarité qui ne sentait rien
d’officiel. La ctiapciie avait été ari'angée
en forme de salon : les armoiries de
l’Eglise Vaudoise , reliaus.sées ))ar le.s
conicui's italiennes, les portraits dn
Roi et du généra! Reckwilh, décoraient
les parois. — A 8 heures la chapelle
était comble. On commença pai' . un
chant suivi par une courte allocution
de l’évangéliste , où l’on expliquait le
but de ceUe convocation cxli'aordinaire.
Après avoir pris une lasse de café ,
plus conforme au goût des italiens
que le bi'euvage anglais par excellence,
on laissa le cliamp libre aux conversations particulières ; les membres de
l’Eglise eurent ainsi l’occasion de faire
une connaissance plus spéciale les uns
des antres. Qt'itnù silence fut rétabli,
M. Rosio candidat en théologie , décrivit à grands traits l’iiisloire de l’Eglise jusqu’il la glorieuse rentrée , en
-s’arrélanl surtout à l’épisode de la Ratsille. Après lui, M. le pasteur .!. I*.
Meille, qui avait vu de ses yeux ces
beaux jours, nous lit un tableau de
ce qu’etaient les Vallées avant l’émancipation; il imns ht revivre dans ces
temps si remplis de douces émotions:
le 17 février aux Vallées, le 57 février
il Turin , dénièrent successivement devant nos yeux , ôl. il y eu avait bien
peu qui ne -fusBenl pas remplis de
larmes. L’heure était déjà avancée :
on ne s’él.ail pas aperçu que le temps
volait': aussi"l'’évahg'cttsle n’adressa-t-il
plus.que quelquesqiarolesà l’assemblée.
4
~ ]] insista siirloiU sur ce fait : que
les bénédiclions du passé ne i'aisaicnl
qn’iuigmentei' noire resporisabililé en
lace de l’avenir: nous devons répondre
à ce que Dieu a lait 'pour nous , en
faisant davantage |>our lui. — Le cliant
du Tedeuni et une prière de Mr .1. D.
Procliet mirent fin ;'i cette touchanle
cérémonie. L’on se plaint de l’inslabililé des principes ecclésinsliqnes de
quelques uns de nos nouveaux converlis; je ciois que quelques fêles
comme celle-ci sulïii'aicnl pour nous
mellre à l'abri de bien des évolulions
intempeslives.
(iTorreaponbiînce
St. i.)eI tnai i) , iû J8 fi:vi iur !S7!*.
Monsieur le Direeleur,
C’est encore de nos écoles que je
vous demande la permission d’eutrelenir les leclems (lu Témvin. Eu l'elisaut la lellre de M. l’inspecleur Troncotu! el en la comparant avec celle.s
de MM. C. A. Trou cl « Un vaudois »
(N. du 6 février;, il m’a paru qu’un
point important reslail à résoudre.
Parlant de l’enseignement du français
M. l’inspecleur (lisait : avrei dovuto
impedire affatto questo insegnaìnento....
perché « la legge non lo consente » ;
(d vos correspondants répliquent : « le
français nous est utile, nécessaire même
û pins d'un litre». Pailani de l’enseignement religieux, qui dans nos
écoles est limité atix faits principaux
de l’Histoire Sainte , M. l’Inspecteur
disait : < consentiva che allo studio ed
alla spiegazione della Bibbia si consacrassei'o ben due giorni la settimana ,
mentre la legge eie. «. Vos correspondants répliquent'^ « De quel droit s’arroge-t-on le pouvoir de limiter ainsi
renseignenient de la Bible dans les
écoles vaudoises ? El, au nom de sa
liberté de conscience , ils nient ce
droit.
En présence de ces deux afiirmalions contraires,-s’il s’élail agi seulement de peser tes raisons_pour el contre
l’enseignement du français eide la Bible
dans nos écoles, la question aurait été
bientôt tranchée ; mais comme il s’agit
desavoir qui a raison au point de vue du
droit légal, j’avoue m’être trouvé un
peu ( salvo U paragone ) dans la position de Salomon; celle-ci dit oui,
celle-lià (lit non». — Que l’épée de
la loi trancile le dilTéreml ! Et j’ai
voiiln relire la loi de 1859 en ce qui
concerne les écoles primaires et colles
de 1877. Je me suis arrêté, une fois
de pins, avec satisfaction, sur l’ai't.
S74 de la loi iondamcniale de 1859
qui contient les dispositions suivantes:
Nei cornimi ove si parla la lingua
francese , essa verrà insegnata invece
dell’italiana.
Nulla sarà innuvalo a quanto si è
finora praticato., rispetto all’insegnamento religioso delie .scuole destinale
paiiicolaniicnle all' istruziaue elementare dei fanr.mlli appartenenti ai culti
tollerali.
Je ne snis pas avocat ni fils d’avocat,
vous pouvez m’en croire, M, le Directeur, mais jé'liens pour assnré, jusqu’à preuve du contraire, nue les écoles
vaudoises sont an nombre de celles
qui sont destinale porlicolariiienle glla
isirmiime dei fanciulli appartenenti ai
culli tollerati. Par conséipient aux écoles
vandoi.ses, enlr’aiilres, doit s’appliquer
colle disposition si profondément empreinle du re.specl de la liberté de
con.science et oìi ì’on retrouve comme
un souffle du 17 février 1848 : nulla
è però innovalo quanto all’esercizio del
loro cullo ed alle scuole da essi direiie.
Je ne sache pas qu’auenne loi postérieure ail abrogé cet article important;
el un simple calendrier scolaire peutil abolir une loi fondamentale?
Mais, dira-L-on, la loi de 1877 pa.sse
sous silence l’enseignement religieux,
— Cela est vrai. Mais esl-il'j pour cela,
supprimé? Et .si dans la grande majorité des (jcoles d’Italie l’on n’a pas
.supprimé l’enseignement des dogmes
du papisme, aura-l-on le droit û'innover h l'égard des vaudois pareeque
ils consacrent cinq heures par semaine
à enseignerauxenfanls l’Histoire sainte?
— Et cela, malgré la loi qui bis garantit
contre les innovations à cet égard?
5
. 69 .
D’ailleurs , la loi de IS?? prescrit
renseitiriemenl delle frime nozioni dei
doveri delliuomo e ad rÀiladmo. Les
devoirs de l'homme ! Mais, de grâce,
devons nous eitseigner à nos en ('anís
la morale des malér,¡alistes {â supposer qu’ils en aierU une ) cl leiin dire :
« Chers enl'anls, vous êtes descendants
des singes, imitez grand-papa gorille ? »
— ou bien sera-ce la morale indépendanle et élastique des libres penseurs,
— ou peut-être celle des jésuites que
nous enseignerons ? Je dis ceci à la
honte de ces ennemis ou faux, amis
qui travaillent à enlever à nos. écoles
le Livre qui a fait la forte éducation
de nos pères , qui a fait la gi’andeur
des nations protestantes, que les incrédules eux mêmes , reconnaissent
comme supérieur à tout autre, en (ait
de morale. Pour nous , [ircnant en
main le Livi'« de Dieu, nous pensons
devoir conlinner, d'accord avec la loi
divine et humaine, à inculquer des
principes comme ceux-ci : <■ liiifants,
obéissez à vos pères ci à vos mères ,
car cela esl juste. Poi'tez honneur à
tous, aimez tous vos, frères, craignez
Dieu, Imiioi'cz le Roi, — et cela, aussi
longtemps que les détracteurs de la
Dible ne nous auront pas donné de
quoi la l'emplacer avantageusement.
Ma lettre .s’allongeant, je ne puis
que vous donner la conclusion de ce
que j’aurais eu à dire à l’égard du
français. Grâce aux fréquentes occupations françaises, à la peste de 1630
qui moissonna nos barbes, à l’exil en
masse de 1689 etc., les deux langues
fi'aiiçaise et italienne ont coexisté dans
notre pays depuis des temps reculés.
!1 est de fait qu’elles coexisifiiiL encore
aujourd’hui. Il est donc conforme à la
lettre et à l’e-spril do ta loi citée plus
haut de les enseigner loutes deux dans
nos écoles.
Somme (ouïe: nos lois ne sont pas
aussi draconiennes et anti-lihérales
qu’on les vent faire. Ohservoits-les
dans tonies les choses po.ssibles, sans
céder aucun des droits qu’elles nous
giiranlissent.
Croyez-moi, Monsieur le Directeur,
Votre dévoué en J. C.
H. Bosio.
Nous croyons utile de reproduire le
document national ci-après, soit pour
ceux de nos lecteurs qui l’auraient
ouhiié, .soit à l’usage de ceux qui ne
le connaissent que de nom.
CARLO ALBERTO
ecç. eco.
Prendendo in considerazione. la
fedeltà ed i buoni sentimenti. delie
popolazioni 'Valdesi, i reali nostri
predecfìs.sori hanno gradatamente
e con .successivi provvedimenti
abrogale in parte o moderate le
leggi che anticamente restringevano le loro capacità civili. E
iS'oi stc.ssi seguendone le traccio,
abbiamo concedute a quei nostri
sudditi sempre più ampie facilitazioni, accordando frequenti e
larghe dispense dall’ osservanza
delle leggi medesime. Ora poi
che, cessati i inotivi da cui quelle
resLrizioiii erano state .suggerite,
può compiersi il sistema a loro
favore progressivamente già adottato. Ci siamo di buon gràdo risoluti a farli partecipi di lutti i
vantaggi conciliabili colle massipie
generali delia nostra. iegis.Iazione.
Epperciò per le presenti di
nostra certa scienza, regia autorità, avuto il parere dei nostro
Consiglio , abbiamo ordinato ed
ordiniamo quanto segue;
I 'Valdesi sono ammessi a godere di lutti i diritti civili e politici dei nostri sudditi a frequentare le scuole dentro e fuori
delie università ed a conseguire
i gradi accademici. Nulla è però
innovato quanto all’esercizio
del lóro culto ed alle Scuole
da essi dirette.
ti
6
-TO
Derog-hiamo ad ogni legge conIrai'ià alle presenti, che mandiamo ai nostri Senati, alla Camei'a
dei Conti, al Controllo Greiierale,
di registrare ed a chiunque spetti
di osservare o farle osservare,
volendo che siano inserite nella
raccolta degli Atti del Governo, e
che alle copie stampate alla Tipograiìa Reale si presti fede come
all’originale : chè tale è nostra
mente.
Dato a Toritmi adiìì liiciasetlo del mese
ili Febbraio, ranno del Signore mille
ottoi-enli) (juaramotlo e del Itegno nostro
il decimo ottavo.
Carlo Alberto.
V“ Avet.
V“ Di IkvKL.
Vo Di. COLLEGNO.
, Ho n ELEI.
iiouDellcs reli^icusco
et faits divers
VÆrone. L'achat, par la Commission
d'Evangélisation de l'Eglise Vaudoise,
d’une chapelle jadis consacrée à Sainte
Marie Consolatrice, pour en faire un
temple où le pur livangilesera annoncé,
a provoqué, de la pari du. parli clérical,
Ires-puissant en [celle ville, une explosion de douleur et de rage dont
on ne saurait avoir une pins juste idée
qu’en lisant le fragment ci-après du
Verona Fedele, organe accrédilé de la
Curie : n Le bruit que nous avons rapporté dans noll;,e précédent numéro ,
que i’Iiglise de Sainle Marie Consolairicej, située dans la paroisse du Dôme,
avait été vendue par l’israélite Laschi
à lin archevêque anglican (lisez à
la Commission sinsdile ) n’élail que
trop fondé!..,. Son Cmiiience, noire
très-zélé cardinal évêque, à peine al-il en vent de ce projet, a fait de
tout pour en empêcher la réalisation.
Il s'est adressé pour cela à trois personnages de distinclion qu’il jugeait
pouvoir exercer quelque inllueiice sur
le cœur de M. Laschi; il a oifeil.eii
outre ( chose ipii fait lionneur à S. 1Í. )
tme somme considérable de sa caisse;
un prêtre a déboursé dan,s ce même
1ml 500 fl", et ¡vlusienrs antres riches
propriétaires se sont colisés pour faire
¡’achat de cet immeuble. — Mais, Ioms
ces efforl.s ont été vains! l,e Diable
a aidé les ennemis de Dieu et de l’iiglise à serrer ce contrat sacrilège ,
avant que ceux qui auraient voidn éloigner cette nouvelle implantation d’une
.secte coriTiptrice , aient jm le sonpçoriner. Nous savons que S. E. eu est
aflligée au plus haut degré... , Puisse
la Hadonniî du peuple, la Mère des
Véronais, consoler notre Evêque bien
aimé et nous tous, en écrasant de son
pied puissant la tôle do ce nouveau
serpent, qui s’clïoi'ce de lromper et de
séduire le.s fils de l’Eglise! - ( Exlrail
d e i a Fam ig U a Cr isli ana).
— A GmmzzoLo, ‘¡»’'ovince de Manloue, comme à Vérone, la Comiuission
d’Evangéiisation de l'Eglise Vaudoise
a pu faire dernièrement l’acquisition
d’un local très convenable, pour servir
à-la fois de chapelle et d’école poui'
celle petite Eglise.
€^lxrouique ©auboisc
Le 17 Février nous fournirait la matière de plus d’nn numéro du Témoin.
— L’est pareeque cette belle fôie a
pénétré celle fois jusqu’au vallon le
plus caché de nos Vallées que nous
publions le récil li'ès abrégé qui nous
en est donné dans les lignes qui suivent ;
PiiA-Du-TouR. — La fêle de l'émancipation a été célébrée celle année,
pour la première fois, dans le vallon
reculé de Pra-dii-Tour. Aussi l’a-l-ellc
élé avec enliain, tant par les 80 enl'arUs de nos écoles, que pai'leurs parerils qui ont tout laissé pour y assi er.
Il i'ailail voir comme ils étaieu' eureux, ces chers enfants, en déiiianteii
7
vwwwvww>,^,
.71
bon ordre el avec leurs drapeaux,
pour aller prendre, dans la chapelle,
la place qu’ils occupenl le diuianche.
Leurs parents et leurs amis les suivaient en Kiand nombre , el la chapelle iul bienlôl jolimenl «arnie d’auditeurs, quonque la journée lut très
belle el que par conséquetil l’ouvrage
ne manqufil pas.
Dans le culte qui suivit, le chant
fut largement el dignement représenté',
el par des cantiques très-bien adaptés
pour la circonstance. El comme ils
chantenl bien là bauli C’est une vraie
jouissance que de les entendre. Un
bravo de cœur à ceux qui on sont la
cause.
Le pasteur raconta aux enfauls la
première fête célébrée en IS-iS pour
se réjouii'de rbeiireux/ivènement. Il fil
obsei'ver aussi qu’il existe une autre
liberté plus précieuse^encpi« que celle
qui nous a été accordée par le magnanime Charles Albert, et que siile Fils
nous fl ¡franchit nous serons véritablement libres, (Jean viti, 36).
Une collecte en faveur de l’évangélisation , faite à l’issue de ce service
d’actions de grâces , produisit fr. 8,00
que deux collecteurs de bonne volonté
allèrent chercher d’un banc à l’autre
avec leurs chapeaux.
11 n’esl pas nécessaire de dire que
les enfants réunis devant le temple,
sur le préau qui domine la [iocca de
Prr-'lu-Tour, firent très bon accueil
à I frugale réfection qui était bien à
sa place dans le programme de la fêle.
Il fallait après cela faire du mouvement ; et les exercices de gymnastique , les rondes el les jeux d’enfants
amusèrent les grandes personnes qui
regardaient, au, moins autant (\\io les
petits qui y prenaient une part active.
Les enfants s’en allèrent tout joyeux
en emportant chacun , comme souvenir
de la fête une jolie brochure intitulée
le général Beckwilh et contenant la
biographie el le portrait de ce digne
bienfaiteur des Vaudois.'
La Société de secours mutuel eut ensuite une séance très intéressante pendant laquelle les sociétaires el leurs
compagnes, — ceux qui en ont une,
— piàrenl part à un repas aussi frugal
que bien venu. Nous passons sous silence les discours et les toasts qui
contribuèrent beaucoup à la joie, aussi
bien qu’à l’édification de la Société.
Il ne faut pas oublier les feux de
joie et surtout celui que les non mariés
allumèrent le soir sur les rocheis du
Turle et qui était d’un effet vraiment
splendide au milieu de tant de neige
qui formait le fond du tableau.
Une si belle fêle, célébrée avec autant de gaieté que de comme il faut, ne
peut (|ue produireîles meilleurs eifels
sur tous ceux qui y ont pris part.
Dieu veuille nous en accorder une semblable l’année prochaine !
Une main amie, mais que nous n’avons pas réussi à deviner nous a fait
passer un journal allemand contenant
la nouvelle suivante qui intéressera ,
.sans aucun doute,,nos lecteurs vaüdpis,
quoique deux ou trois seulement d’enIr’eux aient eu, comme nous, le privilège de visiter la localité donl-il s’agit.
Maülbuonn 26 janvier. — ( Communauté vaudçise de Wiirtemberg ). On
va'bâtir urip ,nouvelle église dans , la
petite cornrnunauté voisine de Schônenberg. Comme toutes nos communautés vaudoises du Wurtemberg, celle
de Sckünenberg dite des Mûriers du ,
nom des arbres qui yyonl été plantés
antre fois, a été fondée à la fin dp
XVII* siècle. La modeste église en uftage
jusqu’à aujourd’hui el qui ta été bâtie
en 1701 , porte Iqs [races dedî* misère
de ces temps là, niais elleést lernarquable en ce qpe air pied.de |a ;Chaire,|,
se trouve la pieia e lumiilaire du célèbre
pasteur çl vajllanl colpnel tienri Ar
naud (pnorl 60:1721 ) avec une inscription caractéristique : j
• Comme Arnaud, secondé'pai Antoine
Signorel, a répandu dans le Wurtemberg la culluie de la pomme de terre,
on peut dire que, dans sa.ipeliionne,
les trois étals ou professions se trouvent fort bien réunies ,d’metpnemeni,
la défense, la proiecfio» ,i,(Lehr-Wehr
Nâhr-Sland ).
I-;
k; r.
8
— 72.
La conférence du Va!-Pélis aura
lieu D. V. le 9 el le 10 mars prochain ,
dans la paroisse de Rorà.
IKcduc pltttniue
itatie. — La Chambre s’est ajour-'
née pour quelques jours, après avoir
discuté et approuvé le budget du ministère de la guerre.
Dans les journaux on ne trouve guère
que des luttes de partis, des descriptions de divertissements, dans la plupart de nos grandes villes; — comme
aussi, d’un autre côté, des plaintes sur
le nombre et la fréquence des délits
et des crimes. C’est une effrayante statistique dans laquelle nous laissons
bien loin derrière nous la France, l’Allemagne , la Belgique et surtout l’Angleteire.
On veut remédier à ce triste état
de choses par des réformes dans les
lois et les réglements, par la réorganisation de la gendannerie et des gardes
de sûreté. Mais c’est de la moralité
qu’il s’agit et des puies croyances religieuses, base de la moralité.
~ La Chambre a approuvé
à une très forte majorité, le projet de
loi, accepté par le ministère, sur l’amnistie partielle des per.'îonnes compromises dans les horreurs de la Commune en 1871. - Mais il l'esle une
seconde question brûlanie, c’est celle
du procès que l’on Veut intenter, malgré le ministère et le président Orévy,
an gouvernement de VOrdre moral,
des Broglie el des Fourtou. Le ministère repousse ce piojet de loi. Lapins
grande partie des journaux républicains s’y moniré'nt lavorable , en dehors des Débats et du Temps. Le ministère Waddinglon posé la question
du cabinet. Il est à craindre (|u’il n’ait
pas aussi facilement la majorité que
pour lai'quesUon de l’amnistie. Espérons ■ pourtant que les vrais républicains, les vrais libéraux se raviseront
sur ce point comme sur d’autres. Ce
sont les partis extrêmes, les radicaux
qui sunt encore dans c(! moment ,
comme les jacobins en 1793 , et les
rouges en 1852, les plus dangereux
ennemis de la liberté.
AUnMt$oMe. — La diète de l’Empire a refusé d’approuver l’expulsion
de Berlin des députés socialistes. Ce
refus a péniblement affecté l’Empereur.
Angietet'È'e. Le gouvernement fait
de grands piéparatifs contre les Zoulous , qui ont été repoussés par les
anglais dans une attaque qu’il dirigeaient contre Port-Natal.
Hnamie. — Les nouvelles favora blés sur l’état sanitaire des provinces
infestées de la peste semblent se confirmeix
Annonoe)
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