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Année XXXVII.
9 Mai 1900.
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Ascension — Les Suaires de Turin et
ailleurs — Lettre de M. Louis Jalla
— Lettre d’Amérique — Echeveaux
embrouillés — Evangélisation — Chronique — Bibliographie — Nouvelles
et faits divers — Informations — Revue
Politique — Annonces.
ASCENSION
Oui! Je viens bientôt. Amen! Oui!
Seigneur Jésus viens! Apoc. XXI20.
Adieu! pour toujours! Nous ne nous
reverrons jamais plus, mais ta douce
mémoire, la mémoire de tes insignes
vertus, restera imprimée en traits ineffaçables au fond de nos cœurs!
Ne les avez-vous pas entendues ces
désolantes paroles, trop souvent l’unique
consolation que l’incrédulité sache offrir
à l’âme qui pleure le départ d’un être
bien-aimé?
Et l’on prétend me consoler ainsi, et
l’on ne s’aperçoit pas que c’est le désespoir que l'on jette à pleines mains
dans mon cœur! Non! Non! J’ai besoin
de croire que l’être tendrement aimé que
la mort vint arracher à mon étreinte je
le reverrai, en tout cas, dans un monde
meilleur.
Pour tous ceux qui se sont aimés en
Jésus il n’y a pas d’adieu final, il y a
un revoir assuré dans la patrie céleste.
Et ce Jésus qui m’a aimé jusqu’à donner sa vie pour moi, ce Jésus que
j’aime et qui est la première source de
mon bonheur, devrais-je renoncer à le
voir, ou mieux, à le revoir, un jour au
delà du tombeau, devrais-je renoncer à
me réunir avec Lui? Non! Alille fois
Non! Il est fait pour moi, je suis fait
pour lui! Il a besoin de moi, j’ai besoin
de lui! Il soupire après ma réunion
avec lui! Il reviendra à moi, je serai
éternellement avec lui!
I
Jésus reviendra du ciel où il remonta
40 jours après sa résurrection. Luimême, ses disciples, les anges de Dieu
ont à maintes reprises annoncé ce retour;
plus de 200 passages du N. T. y font
allusion. Ce retour, l’église primitive
l’attendait avec une fiétteuse impatience; ce retour est l’objet de l’ardente
espérance de tous ses rachetés.
Quand reviendra-t-il? Je n’en sais rien
de bien précis, aussi dois-je veiller,
prier et travailler fidèlement à son service pour être prêt lorsqu’il reviendra.
Il reviendra quand les temps de sa patience seront échus, quand son Evangile aura été proclamé dans le monde
entier, quand l’apostasie sera pleinement manifestée, quand le peuple Juif
se sera converti à ce Messie qu’il a
méprisé et cloué sur la croix. Il reviendra d’une manière subite, comme
le larron dans la nuit, de la même manière qu’il est monté au ciel et tout
œil le verra, même ceux qui l’ont percé.
Il reviendra sur les nuées du ciel avec
l’escorte de ses saints anges avec grande
puissance et gloire. Il reviendra pour
ressusciter les morts, pour transformer
à sa glorieuse image le peuple de ses
rachetés, pour célébrer ses noces avec
son épouse, l’Eglise, procéder au jugement final, créer les nouveaux deux et
la terre nouvelle et régner sur le monde.
Il reviendra bientôt, plus tôt, en tout
cas, qu’il n’est attendu! Oui! Je viens
bientôt!
Il reviendra aussi à moi, pour moi.
Il a besoin de moi!
Présomptueuse, sotte créature, vil vermisseau de terre!
Quel besoin peut-il avoir de toi?
Pourrais-tu jamais ajouter quelque chose
à son bonheur, à sa gloire? Il a des,
légions d’anges pour l’adorer, l’aimer
et le servir. Il a des légions d’anges
sur lesquelles il peut épancher son
amour. Et pourtant, oui, il a besoin de
moi ! Dites à une tendre mère pour laquelle vivre' c’est aimer, qu’elle n’a pas
besoin de son enfant, que cette frêle,
misérable créature ne lui vaut que des
soucis, des fatigues, des privations sans
nombre, qu’elle serait bien plus heureuse sans lui; elle vous répondra: Non!
Plus il m’a coûté et plus il me coûte
et plus je l’aime et plus je l’aimerai;
je ne peux vivre sans lui!
Dans ce même sens Jésus a besoin de
moi! N’est-ce pas ce qu’il veut signifier
par cette exclamation! Oui! Je viens
bientôt? Ne dirait-on pas qu’il manquerait quelque chose à son bonheur
à sa gloire s’il devait vivre éternellement éloigné de cette créature, si indigne soit-elle qu’il a arrachée à Satan,
rachetée, sauvée au prix de son sang?
Il m’aime d’un tel amour qu’il ne peut
vivre sans moi. Il soupire après le moment où il pourra retourner à moi
pour me prendre avec lui dans cette
maison celeste ou il a été me préparer
une place, afin que là où il est j’y sois
aussi avec lui pour contempler sa gloire
et régner avec lui au siècle des siècles.
II
A cette promesse de Jésus: Je viens
bientôt ! à ce soupir du Sauveur l’âme
du croyant répond par une ardente
prière, par un ardent soupir : Oui ! Seigneur Jésus, viens!
Il n’en a pas toujours été ainsi. Il
fut un temps où j’avais peur de lui,
peur de sa presence, où je lui disais
comme Pierre: Eloigne toi de moi Seigneur, car je suis un homme pécheur!
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Il fut un temps où je tremblais à la
pensée de son tribunal, et de la mort,
et combien d’âmes, hélas ! qui tremblent
comme je tremblais moi-même et qui
essaieront, en vain, de se cacher, au
grand jour, devant celui qui est assis
sur le trône et devant la colère de
l’Agneau.
Je tremblais alors parce que entte lui
et moi se dressaient comme de hautes
montagnes, comme des serpents en furie,
mes péchés, mais tout est changé maintenant, grâces lui en soient rendues. Mes
péchés ont été effacés par le sang de
l’Agneau et il est maintenant mon ami,
mon frère, mon Sauveur; Réconcilié
avec lui, uni à lui par la foi, il n’y a
plus de condamnation pour moi ; je ne
crains plus ni la mort, ni le jugement;
mourir c’est aller avec le Seigneur pour
être éternellement avec lui ; la sentence de condamnation a pesé sur lui,
et n^lgré toute mon indignité, quoique
chaque jour j’aie des luttes à endurer,
des péchés à confesser, la couronne de
gloire m’est réservée! Maintenant j’attends avec joie le retour de mon bien
aimé Sauveur, et je peux lui dire de
toute mon âme: Seigneur Jésus oui!
viens bientôt! Seigneur Jésus, viens!
Et toi, ami lecteur? Seigneur Jésus,
demeure avec nous, car le soir commence à venir et le jour est sur son
déclin. Oui! Demeure avec nous et en
nous, toujours plus complètement; accorde-nous de demeurer plus intimément avec toi et en toi jusqu’à ce beau
jour où tu viendras me chercher et me
prendre avec toi dans la maison du
Père! Oui Seigneur Jésus viens!
H.
Les Suaires de Turin et ailleurs
C’est à n’en plus croire ses yeux.
Voilà bien des semaines que la presse
française, italienne, anglaise même, s’acharne à discuter les conclusions d’un
rapport que M. Paul Vignon, docteur
ès-sciences naturelles, vient de présenter à l’académie des sciences de
Paris, sur le Suaire que l’on conserve
à l’Eglise Métropolitaine de Turin, et
connu, chez nous, sous le nom de Sindone, soit le linge dans lequel on aurait enveloppé le corps de Jésus, en
le déposant dans le sépulcre.
Mais les journalistes, à l’instar du
D.r Vignon, se gardent bien âe faire
savoir au public ignorant, que Turin
n’est pas le seul lieu qui se vante de
posséder cette trop fameuse relique :
Besançon, Compiègne, Cadouin, en Périgord, Rome, Milan, Cahors et plusieurs autres villes ou villages, revendiquent le privilège d’avoir le véritable
Suaire, c’est-à-dire celui qu’acheta Joseph d’Arimathée.
Comme il ne peut pas y en avoir
plus à’un authentique, chacun s’efforce
de prouver que le sien est le seul vrai.
Nous doutons fort que la démonstration puisse jamais aboutir.
Voici, en peu de mots, ce que l’on
affirme touchant le linge qui se trouve
à Turin, depuis plus de trois siècles :
Le • Saint-Suaire de Turin offre la
double effigie de Jésus, vu par devant
et par derrière, et dépouillé de tout
vêtement, à l’exception d’une ceinture.
On assure qu’il fut emporté de Jérusalem, par un chrétien, lorsque la ville
fut prise par Titus. Après plusieurs
péripéties et voyages en Perse et autres pays ; la sainte relique serait -rentrée en Palestine, d’où, à l’époque des
croisades, elle aurait été transportée
en France. Pendant longtemps la relique fit des miracles et fut enfin se
fixer à Chambéry. C’est de cette dernière cité que le duc de Savoie l’aurait
fait venir à Turin, en 1578, (i) pour
que Charles Boromée pût l’honorer,
sans être contraint de faire un long
voyage en Savoie. Dès lors ce Suaire
est conservé dans l’Eglise Métropolitaine de S.t Jean, et entouré de la
plus grande vénération.
Cette pauvre légende, trouva créance
auprès des masses superstitieuses et
tend aujourd’hui à s’accréditer, moyennant la coopération de quelques personnes de science douteuse et de nombre de journalistes complaisants, ou
de mauvaise foi.
Sans parler de l’impossibilité qu’une
toile ordinaire, exposée souvent à l’influence de l’air et de l’humidité, ait
pu être conservée pendant près de
2000 ans, n’est-ce pas trop abuser de
la crédulité, que de nous faire accroire
que cette étoffe porte l’empreinte du
corps du Seigneur ? Les Evangiles
écrits par des témoins oculaires de la
passion, n’ont jamais dit un seul mot
qui justifie de telles croyances, et Jean
lui-même qui vit le linge roulé, à part,
dans le tombeau, ne s’en empara pas
pour en faire... une relique ! L’Evangile
est une religion vivante. Les reliques
n’y trouvent point de place.
L’image de Jésus nous l’avons dans
sa parole et dans l’œuvre de son Esprit. N’est-ce pas le moment de faire
entendre à nos contemporains les accents courroucés du grand apôtre écrivant aux Galates (3: i) «O Gala tes
dépourvus de sens ! qui vous a fascinés,
vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a
(1) D’après Rabelais, livre de Gargantua, chap.
27, le suaire de Chambéry aurait été consumé
dans un incendie ; “ Il brusla si bien, qu’on n'en
put saulver un seul brin. „ Et alors d’où vient
celui de Turin î Mystère !
2
été peint (Calvin : pourtraité) comme
crucifié ?
Concluons par quelques mots empruntés à Collin de Plancy (i), bon*catholique et, par conséquent, au fait de
ce qui se passait au sein de son Eglise :
« En voyant à quelles extravagances
les hommes se sont abandonnés, on
reconnaîtra que nous ne devons pas
être fiers de cette raison dont nous
avons toujours fait un si pauvre usage.
« On observera aussi que le culte
des reliques et dès images renaît de
toutes parts, et qu’il est peut-être temps
de réclamer le retour aux simples règles de l’Evangile, qui ramènerait la
vertu (la vie) dans le sein de l’Eglise ».
J.-P. Pons.
LETTII Dl H.
Comme nos lecteurs le savent, M. L.
J alla s’est rendu au Cap à la rencontre
de l’expédition Voila. Il a profité de
quelques jours d’attente pour faire, à
bride abbatue, une visite à ses amis et
collègues du Lessouto. Il la décrit, avec
une rapidité correspondante, dans une
lettre à sa famille, datée d’Aliwal Horth
le l.r avril, et que l’on a bien voulu
nous communiquer. Nous en donnons
quelques extraits, regrettant de ne pas
pouvoir la reproduire en entier.
A Aliwal je retrouvai les Baldwin
venus directement de Bulawayo mais
M.me était gravement malade, d’hématurie et autres complications. Elle
mourait 2 jours après, après 3 ans à
peine de vie conjugale, en pleine jeunesse comme nos dames du Zambèze.
Encore un autre foyer désolé. A Palmietfontein je réussis à louer un cheval
pour 10 1. et en 2 heures de galop
arrivai à Masitisé au coucher du soleil
par une pluie battante à la grande
surprise des amis Ellenberger. Lettres et
télégrammes subissant partout de grands
retards, je ne m’étais annoncé à personne au Lessouto, aussi la surprise
fut-elle générale, plusieurs me croyant
à Sesheke encore, mais la réception
fut partout des plus chaleureuses. Je
rêvai d’aller jusqu’à Léribé et d’être
de retour le 28 mars à Palmiet, à temps
pour arriver au Cap peu d’heures avant
le débarquement des Voila. C’était un
rêve bien hardi, surtout en ce temps
de pluie en un pays comme le Lessouto
où les rivières débordent si vite et deviennent des barrières infranchissables.
Mais la bonne main du Seigneur
« abaissa les rivières devant moi » et
me conduisit sûrement quoique au
galop jusqu’au but extrême de mon
voyage sans accident aucun, m’accordant partout et journellement de nouvelles et douces joies. En 60 bonnes
heures de galop sans compter les arrêts,
j’eus le rare et précieux privilège d’accomplir cette tournée et d’enrichir mes
expériences des plus intéressants souvenirs. Quel beau rêve qui vient de
défiler devant moi, j’ai peine à y croire.
J’ai pu voir tous les missionnaires sauf
Duby et Christeller par trop en dehors
de ma route, et Christol que la pluie
et le retard d’une lettre, empêcha d’être
averti à temps. C’est absolument de
la cinématographie en acte. Donc j’eus
le 13 mars une gentille soirée, prolongée
assez tard, avec les amis Ellenberger
et M.lle Roser, chauds amis du Zam
bèze. Le lendemain 14, à l’aube Bertschy de Leloaleng était invité pour
le déjeuner et j’eus la joie de le voir
arriver à cheval, et de passer de bons
moments avec lui. Après déjeuner malgré le temps menaçant je partais avec
de frais chevaux pour Bethesda à 5 h,
de cheval de là. Bertschy m’accompagna fusqu’à l’Orange que nous dûmes
traverser en bateau. De là un mossouto
fut mon guide ; bientôt la pluie, et
même la grêle nous fouetta la figure,
mais la Maphutseng n’avait pas trop
d’eau, vers 2 h. nous arrivions à Bethesda par un beau soleil. On y avait
une fête de toutes les écoles, et mon
apparition fit pousser des cris de surprise aux amis Ramseyer quand ils
reconnurent le cavalier apparaissant
tout à coup au milieu d’eux. Le Lessouto est un pays sans arbres autres
que ceux plantés par les missionnaires
ou les indigènes qui ont suivi leur
exemple, aussi toutes les stations se
distinguent-elles par un magnifique nid
de verdure, tableau des plus gracieux,
se détachant du reste du paysage. A
l’inverse de ce que j’avais vu en 86,
(1) Collin de Plancy : Dictionnaire critique des
reliques et des images miraculeuses. — 1 vol.
p. Lvn.
beaucoup d’indigènes ont planté des
arbres depuis lors, des pêchers ployant
en ce moment sous le poids de leurs
fruits, des abricotiers, des cognassiers,
et même des eucalyptus et des pins.
C’est un pays de cocagne pour les
fruits aux yeux d’un zambézien. L’aspect général est des plus pittoresques
avec ces collines serrées, ces contreforts
se renouvelant sans cesse et qu’il faut
contourner toujours à nouveau. Ce qui
est moins joli ce sont les « slouts »,
ravines souvent des plus dangereuses,
qui découpent le pays et compliquent
singulièrement les voyages, car les ponts
sont inconnus encore, et les bassqqtos
ne font rien pour arrêter l’effritement
toujours plus grand de leur riche pays.
Pourtant, malgré le voisinage des belligérants, ce sont des troupeaux de moutons surtout, de bœufs et de chevaux
que blancs et noirs chevauchent constamment. Sur chaque station aussi se
trouvent de nombreux réfugiés boers,
logés dans les dépendances du missionnaire, avec leur gros et menu
bétail. Ils ont tous de quoi vivre et
les missionnaires les suppléent largement de fruits, légumes et autres........
Revenant aux amis Ramseyer, je
les trouvai les 3 bien. Il fait si bon
voir M.me Ramseyer pleine d’entrain et jouissant d’excellente santé
quand on l’a vue si bas si bas au Zambèze. Elle ne serait plus de ce monde
depuis longtemps fut-elle restée à Seshekè. Un champ de travail rend la
santé aux faibles, quand le Zambèze
ne ménage même pas les plus forts.
La soirée se prolongea jusqu’après
minuit, les heures étant trop courtes
pour tout ce qu’on avait à se dire.
{à suivre).
LITTil D’IMÊ
Buenos-Aire.s, le 1 Avril 19Ü2.
Monsieur le Bédadeur.,
J’aime les nouvelles ; mais, surtout,
quand elles sont importantes, et qu’elles
se rapportent à l’œuvre de Dieu dans
le monde, je n’aime pas qu’on les
donne en indifférent ou en simple chroniste. Ce n’est certes pas ce que vous
avez fait; mais c’est ce qu’a dû faire
le petit journal de Montevideo qui vous
a fourni sur la Bolivie les quelques nouvelles que je viens de lire dans VEcho.
Quand on veut dire à ses lecteurs
quelle est l’œuvre évangélique qui se
fait dans un pays aussi peu connu que
celui qui nous occupe, il vaut sans
doute la peine de se déranger un instant
pour aller aux informations. Ces lecteurs
y ont droit, s’ils sont chrétiens; et Dieu
est exalté dans tout ce qui se poursuit
en son nom et pour sa gloire.
Comme je m’intéresse à la Bolivie
d’une manière toute spéciale, et que,
depuis bien des mois, je prie tous les
jours pour elle, vous ne m’en voudrez
pas si je prends la liberté de compléter
en quelque mesure les données que
vous a fournies El Atalaya.
Sachez donc que ce pays, si ignoré,
si en retard, si ignorant et corrompu,
parce que l’église de Rome y a régné
jusqu’ici en maîtresse souveraine et
absolue, n’a pourtant été oublié ni par
la Société Biblique américaine, ni par
la Société Biblique Brit. et Etrangère.
Cette dernière y a envoyé des ouvriers
et des Bibles dès 1827, ce qu’elle a répété plusieurs fois dans la suite, en 1860,
en 1877, alors que son colporteur Joseph
Mongiardino y fut assassiné, en 1882,
en 1883, en 1897, et finalement en 1901.
A l’heure qu’il est, on y trouve les
Saintes Ecritures à peu près partout,
quoi qu’elles ne soient guère lues, malheureusement par les Boliviens.
Cette même Société y a depuis le
mois d’août dernier un de ses colporteurs les plus appréciés, un vaillant plein
de zèle et d’abnégation. Maximilien
Rohrsetzer s’est mis en route eeul avec
son domestique, qu’il a ensuite dû
renvoyer, et cinq mulets. Parti au cœur
de l’hiver, afin d’éviter la saison des
pluies, il a voyagé quelques semaines
toujours à dos de mulet, souffrant beaucoup du froid intense et de la raréfaction de l’air, et trouvant néanmoins la
force de parler de Christ le long de la
toute, quand il trouvait une hutte pour
y passer la nuit.
Il a visité, jusqu’ici les villes de Tupiza, de Sucre, d’Oruro et de La Paz;
où il se trouve présentement ; il a, de
plus, visité un très grand nombre de
mines, fort éloignées les unes des autres;
il a vendu plusieurs centaines de Bibles
et de nouveaux Testaments, et a souvent prêché de jour et de nuit, avec
M. Payne quand il s’est trouvé avec
lui, tout seul quand il s’est trouvé séparé de ce précieux compagnon. Il en
agit de même actuellement à La Paz,
ayant déjà par trois fois au moins couru
de grands dangers pour sa vie.
Laissez-moi ajouter, à l’honneur de
ce pauvre pays, que, bien avant la sentence dont vous avez parlé, la Bible
circulait librement en Bolivie, l’œuvre
n’étant jamais enrayée par les autorités,
mais uniquement par des fanatiques et
par des prêtres. La sentence en question
a plutôt eu en vue la prédication, et encore la prédication peut-être un peu
trop agressive, trop ouvertement opposée à l’Eglise Romaine. Cette église
s’est donc émue, elle a voulu persécuter,
elle a prétendu, comme en d’autres
temps, imposer sa volonté au pouvoir
séculier; mais elle a dû ronger son frein
parce que les temps ont changé même
en Bolivie. Notre colporteur y a trouvé
jusqu’ici bien des âmes désireuses d’entendre parler de l’amour de Dieu.
Je m’arrête. Veuillez croire à l’affection cordiale de votre dévoué
B. A. Pons.
P. S. Ces lignes étaient écrites lorsque j’ai reçu le journal que je vous
envoie. Vous lirez sans doute avec intérêt ce qu’il dit de notre colporteur et
des procédés de ces disciples de Loyola.
Echeveaux embrouillés
(Extrait d’un article de M. Em. Bonnard, publié
dans la Feuille de Tempérance').
— Allons prendre un verre ! c’ est
moi qui paie.
— Il n’5'- én a point comme toi ! Et
puis c’est du tout bon que tu nous
verses ! A ta santé !
— Les affaires vont bien : j’ai vendu
les bœufs cent francs de plus que je
ne pensais. Aussi... entre nous, je ne
le dis qu’à toi... je m’en vais acheter
le jardin de Jean-Marc. A toi, on peut
tout te dire : on est des amis, les deux.
C’est pour la vie. A la nôtre !
— Tu veux du poing ? En voilà !
mauvais gueux que tu es. A-t-on jamais vu un type comme toi !
— Comme toi, plutôt, vieil avare !
Tiens !
Et les coups pleuvent comme grêle,
la parade et la riposte se suivent rapidement.
Ce sont les deux amis de tout à
r heure.
Echeveau embrouillé !
* *
Le tailleur a pris la fuite cette nuit.
Personne ne sait où il a passé, ou personne ne veut le savoir, car il avait
dit souvent après boire que si ça tournait mal, il passerait la frontière. Et
ça a mal tourné. Il peut rire maintenant : les créanciers aboieront comme
des chiens à l’attache. Notre homme
est hors d’atteinte.
Mais où r on ne rit pas, c’ est chez
le maréchal. Il a cautionné le tailleur,
il a signé plusieurs billets faisant un
total de neuf cents francs et il devra
payer. L’échéance sera plus vite là qu’on
ne le voudrait et alors que faire ? Où
trouver de l’argent ? A qui emprunter?
Tout est déjà hypothéqué.
Echeveau embrouillé !
* *
*
Dimanche matin. C’ est la mère qui
parle :
— I.e boulanger a fait dire hier soir
par la petite que si nous ne donnions
pas un à-compte aujourd’hui, il nous
refuserait le pain. Je crois qu’il s’est
entendu avec le marchand de bois,
parce que celui-ci n’a voulu livrer au
garçon qu’un demi-fagot, en l’insultant
encore. Et tu sais que le propriétaire
a dit qu’ il viendrait dans la journée
pour encaisser au moins le loyer arriéré. Il n’y aura donc pas trop à ta
quinzaine pour apaiser tous ces gens.
Qu’as-tu apporté hier soir ?
— Tu sais, il y a eu un jour de fête,
et puis j’ai manqué deux heures pour
aller chez le médecin. Tout ça est déduit. On pourrait pourtant bien être
moins rapace. Ces patrons !
— Alors, il te reste trente-cinq francs,
si je compte bien.
— Trente-cinq francs? Tu veux rire!
Et les‘amis? Et la soirée d’adieux de
Sébastien ?... Voilà quinze francs, et
puis si tu n’est pas contente...
— Alors, comment veux-tu que je
calme les fournisseurs et le propriétaire?
Où faut-il que je prenne ? Que mangerons-nous demain ? Où logerons-nous?
Echeveau embrouillé !
*
*
«Jamais je n’aurais cru qu’il en
viendrait là I Lui qui était si gentil, si
bon quand nous étions fiancés. C’est vrai
qu’ il buvait quelquefois, et que la tante
Annette me disait: «Prends garde!»
%
î
3
— 3 —
ÎÆais il ne faisait pas plus de mal que
les autres. Du reste, la tante a bien pu
voir comme ça marchait chez nous pendant les premières années. Si l’on n’avait pas ouvert ce cabaret ! Mais une
fois qu’ il n’a eu que deux pas à faire
pour prendre un demi, la soif lui est
venue, il a cru devoir inviter les amis
qui passaient, les amis ont voulu lui
faire aussi des politesses, et de fil en
aiguille, il a fallu cautionner celui-ci,
payer pour celui-là, vendre le champ,
vendre le bœuf, même vendre le porc
avant qu’ il fût gras, vendre la maison...
et je ne sais pas s’il n’y a pas, des
dettes que j’ignore. Le cousin Louis
m’a dit d’un air de compassion, qui
m’a toute bouleversée: «Ma pauvre
Jeanne ! »
« Oui, pauvre Jeanne ! Nous avions
tout. Nous étions riches. Nous pouvions
bien élever nos enfants. Maintenant, il
faudra les envoyer en place. Et puis
lui, il ne dit rien. On n’ ose pas le
questionner, parce qu’ il a le vin mauvais. Mais j ’ aimerais pourtant bien
savoir... »
Echeveau embrouillé 1
*
* *
— Je vous l’avais bien dit : ils vont
se divorcer.
— Pas possible !
— Mon mari l’a vue qui sortait de
chez l’avocat. Elle s’ essuyait les yeux
et disait à sa mère qui l’accompagnait:
«Je t’assure que j’ai patienté et supporté
tout ce que j’ai pu ; mais ça ne pouvait plus durer. Il vaut mieux se séparer. »
— Des gens qui s’aimaient tant! Te
rappelles-tu quand ils se fréquentaient?
Et puis, quand ils sont venus demeurer
à la Maison Rose, comme ils chantaient
en travaillant ensemble au jardin. I.ui,
avec sa belle voix de basse, elle, avec
ses notes de rossignol. Ça s’harmonisait,
que c’était merveille. L’ harmonie n’ a
pas duré longtemps, paraît-il.
— C’est le cabaret qui a fait tout le
mal. Mon mari a tout fait pour les arranger ; maintenant, je puis bien le dire.
Mais tout a été inutile.
Echeveau embrouillé !
« *
*
Que d’écheveaux l’alcool embrouille,
que de malheur il jette en travers des
existences qui pouvaient être heureuses I Que de perplexités il crée dans
les esprits et dans les cœurs I.
A Carunchio le 14 Mai de l’an dernier,
une foule de fanatiques avaient attaqué
notre salle où prêchait Mr Lo Re; 35
de ces malheureux, furent comdamnés
par le préteur, mais le tribunal de Lanciano en renvoya 26 libres et n’en condamna que 9. Ceux-ci s’en appelèrent
à la Cour de Cassation qui confirma la
sentence. Alors il demandèrent la grâce
du roi qui leur fit répondre qu’il l’accorderait si l’offensé était disposé à
pardonner. Notre évangéliste Mr Lo
Re se hâta d’accorder fedn pardon, et
le décret de grâce arriva. Le résultat
de ce fait est que notre frère a pu
voir depuis lors parmi se.s auditeurs
quand il prêche à Carunchio quelques
uns de ces 9 avec leurs familles.
*
* *
A GugUonesi et San Giacomo degll Schiavoni une vraie lutte corps à corps est
engagée entre les missionnaires catholiques envoyés par l’évêque pour ar
rêter notre œuvre et nos évangélistes
MM. Zuliani et Lo Re qui y ont accouru pour leur tenir bon. Les prêtres
prêchent tous les jours, et immédiatement nos deux évangélistes leur répondent le soir même dans nos salles
bondées. Cela promet de durer une
quinzaine de jours et de produire dans
cette région un mouvement sérieux.
El Kalil.
iQifîi
La Tour. Nous avons assisté avec
plaisir, dimanche soir, à la séance anniversaire (la 19®) de la Société de
Missions Pra-del-Torno. Le président,
M. l’étudiant Bertinat, a lu un rapport
très intéressant et soigneusement rédigé sur le travail accompli par les
membres de la société pendant le dernier exercice. Une quarantaine de réunions ont été tenues dans les paroisses
des Vallées et à Turin. Le président a
aussi visité les églises du Val Queyras
et y a tenu quelques conférences. La
Société s’est mise en rapports avec la
Société des Amis des Missions de Montauban, dont les membres (étudiants de
la faculté de théologie), suivant l’exemple du Pra del Torno, se sont aussi
mis à faire des tournées de conférences
et en sont très satisfaits. M. Bœgner
qui, au mois de septembre dernier, fit
au Pra del Torno 1’ honneur d’assister
à une de ses^séances, avait chargé M.
A. Jalla d’apporter à la société ses affectueuses salutations.
Dans la discussion qui a suivi la lecture du rapport plusieurs membres honoraires ont adressé à la société des
paroles d’encouragement et de remerciement pour le travail accompli. Il a
été décidé que l’argent recueilli pendant l’année serait, comme d’habitude,
envoyé au Comité des Missions de Paris,
pour être partagé entre l’œuvre du
Zambèze et celle du Lessouto.
Le président a rappelé avec émotion
deux membres honoraires que Dieu a
rappelés à lui dans le courant de l’année : M. le pasteur Bonnet, un des deux
ou trois hommes auxquels la société
doit le plus, et M.lle Adèle Lantaret
qui fut aussi tpujours une fidèle et
généreuse amie du «Pra del Torno ».
Nous espérons pouvoir publier la semaine prochaine le compte-rendu financier.
Saint Jean. — Assermentation des
nouvelles recrues. Le 30 Avril nous avons
assisté sur la place des Airals à une
cérémonie des plus intéressantes, la
prestation de serment d’une compagnie à-'Alpini composée de conscrits.
Lorsque le major arriva à cheval, il
disposa ses hommes en trois pelotons
devant lui et à sa droite et à sa gauche, après quoi il leur tint un discours
sur la solennité de la circonstance que
nous regrettons de ne pas pouvoir reproduire ici. Disons seulement qu’après
avoir touché la corde patriotique, il
n’hésita pas à mentionner le côté religieux de la cérémonie, car levant
son épée vers le ciel il s’écria : « Dieu
de là haut, lit dans vos consciences ».
Il termina par la formule du serment
à la quelle tous ces braves jeunes gens
répondirent comme un seul homme :
Giuro !
Décès. Dimanche dernier Monsieur
Long ancien du quartier des Peyrots
présida les deux services, à la maison
et au cimetière, de l’ensevelissement
d’une bonne vieille de son quartier,
Marie Bertin, décédée à 73 ans.
Nos sincères condoléances à la bonne
sœur de la défunte, Susette Bertin, de
notre église de Naples, qui a pu arriver
à temps pour soigner sa chère malade
encore les derniers jours.
Bobi. Le Samedi 26 Avril, la Société des Mères de famille de Bobi qui
se réunit chaque 15 jours pendant la
saison d’hiver, recevait la visite que
lui fait depuis trois ans. Mrs. Middleton
de Londres, qui a pris à cœur cette institution dont elle est pour ainsi dire
l’inspiratrice. Cinquante-sept mères de
famille avaient laissé ce jour-là les travaux de la maison et des champs pour
venir entendre les exhortations d’une
autre mère de famille, qui, parmi ses
nombreuses occupations, trouve le temps
de s’intéresser, autour et loin d’elle, à
tant de ses semblables qui, précisément
parce qu’elles sont absorbées quotidiennement par des devoirs souvent bien
humbles et terre à terre, ont besoin
d’entendre de temps à autre, la note
de la foi chrétienne, unie à l’activité
joyeuse pour le Seigneur. Et cette note,
Mrs. Middleton la trouve abondamment
dans son cœur rempli de l’amour de
Jésus-Christ. Qu’elle reçoive l’expression
de notre reconnaissance pour l’intérêt
quelle porte au bien-êtie spirituel et
matériel des mères de famille de notre
paroisse et puissions-nous la revoir
l’année prochaine au milieu de nous.
Une mère de famille.
Pignerol. Mercredi 30 avril a eu
lieu au Temple vaudois une soirée au
profit du «Refuge Charles Albert» avec
projections lumineuses (M. Giampiccoli),
morceaux d’harmonium et de violon
(MM. Santini et Grassi) buffet etc. Assistance nombreuse et bonne recette de
360 fr. environ, à ce qu’on nous assure.
Une critique du livre de P. Calvino:
Evangelische Bestrebuiigen in Italien.
Extrait du « Korrespondenz Blatt fur
die Evangelische Konferenz in Baden ».
C’est la première fois que l’on publie
en langue allemande une pareille exposition sommaire du mouvement évangélique en Italie, de Pierre Valdès jusqu’à nos jours.
Une profonde connaissance des faits,
même les plus minutieux, de la chaleur
et de la clarté dans l’exposition, un
amour scrupuleux de la vérité, voilà
les principaux ornement de la précieuse
brochure. C’est humblement, presque
trop modestement que l’on y parle du
travail des Vaudois et de leurs succès
si l’on pense à la fidélité et au dévouement de tant de distingués témoins de
l’Evangile engagés dans cette œuvre.
On eût pu s’attendre à ce que l’auteur, pasteur vaudois, mît en relief sa
propre église, mais il n’en est rien: c’est
avec le même esprit de largeur et
d’amour qu’il parle de toutes les œuvres,
soit de l’église libre qui amena la malheureuse scission des Evangéliques en
Italie, soit des Wesleyens, des Baptistes
ou des autres dénominations qui ont
transporté en Italie l’émiettement du
Protestantisme.
Si l’on ne peut parler jusqu’ici de
conversions nombreuses en Italie l’Evangile est un levain qui opère au sein
de ce peuple plongé dans la superstition et dans l’indifférentisme.
Pour la rénovation religieuse de l’Italie l’auteur n’espère point dans les
centaines de milliers de personnes qui
ne veulent plus avoir affaire avec l’église romaine; il place toute son espérance dans la fidélité avec laquelle travailleront, en parfaite entente, tous ceux
qui connaissent possèdent et aiment la vérité évangélique.
L’église vaudoise avec son glorieux
passé écrit dans l’histoire avec le sang
de ses martyrs constitue en quelque
sorte l’épine dorsale des efforts évangéliques (ev. Bestrebungen) en Italie,
et offre les meilleures garanties de
succès durables ; c’est aussi poiu-quoi
elle mérite notre chaude sympathie et
nos secours les plus efficaces.
Sur le Roc, par Gustave Benz. Avec
une préface de Frank Thomas, professeur à Genève. Bâle, Fr, Reinhardt
— Paris, Fischbacher. Prix : 3 fr. 50.
Mission des Chrétiens évangéliques vis-à-vis de la Société Contemporaine. Trois Conférences par M. le
pasteur Louis Vernes. Paris, Fischbacher, 1902.
L’Ami de la Jeunesse.
Sommaire du n. du 3 Mai 1902.
Jours d’angoisse à Coumassie (suite),
L. Dupin de Saint-André. — Salut au
Printemps. — Fidèle jusqu’à la mort
(smte). Meta Béringer. — Un grand
savant, M. Berthelot, M.me Lydie Vincens-Pelet. — Une lettre de Jean-Jacques Rousseau. — Un mot de Delarey.
— Le Bouddha, -— Les Aïnos,
Alf. Escouffier. — Questions XXI à
XXX. — Concours. — Correspondants.
Nouvelles et faits divers
France. L'alcool et la criminalité.
Les jurés de la dernière session de
la cour d’assises de la Seine-Inférieure,
frappés des progrès constants que fait
l’alcoolisme en Normandie et des crimes qui en sont la conséquence, ont
décidé d’exprimer le vœu que les pouvoirs publics prennent des mesures
énergiques pour enrayer le mal et en
rechercher le remède.
Aussi, dans une réunion qu’ils ont
tenue, avant de se séparer, ont-ils signé
à l’unanimité la résolution suivante :
« Les jurés de la Seine-Inférieure,
réunis pour la troisième session, avant
de se séparer :
Vu les nombreux cas jugés, ressortant surtout des excès alcooliques si
répandus dans la région normande.
Emettent le vœu que les pouvoirs
publics étudient d’une façon très sérieuse les moyens de réprimer ces excès,
et appellent d’une façon toute particulière l’attention des représentants du
corps législatif sur les moyens de nature à enrayer ce vice dégradant ».
Suisse. Par « ordre de service » daté
du 12 mars, l’Administration des Postes
suisses vient de prescrire qu’à l’avenir,
les bureaux de poste ne devront plus
expédier les journaux du pays ou de
l’étranger renfermant, dans les annonces ou dans le texte, des avis ou
réclames spéciales concernant des loteries non autorisées par une autorité
suisse compétente.
Allemagne. Le célèbre D.r Stoecker,
ex-prédicateur de la cour, vient d’être
4
l’objet d’une distinction bien méritée,
la Faculté de Théologie de Greifswald
lui ayant donné le titre de docteur en
Theologie, honoris causa. Cet homme
de Dieu, malgré ses nombreux ennemis, a continué à diriger la mission
intérieure et un journal qui ont fait un
bien immense.
L’empereur et l’impératrice ont voulu
s’associer à la joie publique, douce récompense accordée à ceux qui savent
persévérer malgré tout.
Angleterre. La loi proposée par le
gouvernement sur les écoles primaires
et secondaires, soulève des objections
formidables de la part des Non-conformistes et du parti évangélique anglican.
Lord Salisbury aidé par Balfour et les
membres du gouvernement favorisent
d’une manière étrange, inconcevable
les catholiques et le parti sacerdotaliste. Les catholiques, comme toujours,
veulent faire payer à l’Etat les frais
de l’instruction, mais donnée par eux,
à leur manière et dans le but de ruiner le protestantisme. Nous espérons
que la formidable opposition qui se
prépare, fera avorter ce nouveau monstre de l’intolérance.
L’Evêque Wilberforce de Chichester
s’oppose à la célébration de la Cène
dans les cultes du soir. Hélas ! ce prélat n’a pas lu l’institution de ce sacrement par Christ, qui dans ce cas
serait le plus grand coupable !
L’Evêque d’Exeter, le fils du fidèle
Evêque Ryle de Liverpool, ne suit
pas les traces de son père, puiscpü’il
vient d’accepter des ornements avec
la croix pour officier au culte.
Le D.r Vaughan, l’Evêque catholique de Londres, se plaint amèrement
des- milliers de traités distribués aux
anglais pendant ces derniers mois.
Quel crime ! des protestants vendant
à des protestants des brochures sur
des sujets religieux ! Si le D,r Vaughan était à Rome ou en Espagne,
malheur aux protestants !
Un anonyme a offert 250.000 francs
pour la formation d’un nouveau diocèse à Birmingham à k, condition qu’on
trouve 4 millions de suite. Notre avis
est qu’il y a déjà trop d’évêques protestants en Angleterre, d’autant plus
qu’étant nommés par le gouvernement,
ils sont le plus souvent des instruments
politiques plutôt que religieux. Si le
peuple pouvait les élire, ce serait une
autre chose. C. A. Tron.
— Le Citoyen franco-américain rapporte qu’à Dvornic, près de Bangor
(pays de Galles), peuplé de 800 individus, les hommes sont employés aux
carrières à ardoises ; ils gagnent en
moyenne 25 fr. par semaine. Il n’y a
pas de débit de boissons dans le village, ni dans un rayon d’une lieue.
Tous les habitants sont tempérants ;
ils ont un club où ils se réunissent,
où ils ont des jeux et des journaux,
et où ils ont fondé une caisse d’épargne dont les ressources s’augmentent
de 25.000 fr. par an. Le village n’a
pas de taxe des pauvres, il y a quelques assistés, vieillards ou infirmes à
la suite d’accidents aux carrières. Le
village est remarquable par sa propreté,
son aisance et sa prospérité ; il n’y a
pas de police, et ses bonnes mœurs
sont proverbiales dans le pays.
Etats-Unis. Depuis seize ans, le
corps de police de New-York compte
dans ses rangs un homme du nom de
Herbert Lowe. Ce fonctionnaire jouit
de la meilleure réputation et ses col
lègues louent son tact et son zèle
éclairé. En rapport avec une foule de
malheureux, de vagabonds et de gens
tares, Lowe ne se lasse pas de chercher
à les gagner à Christ.
Le talent remarquable qu’il déploie
dans ce travail d’évangélisation a engagé des représentants de diverses
Eglises à lui accorder l’ordination. Il
a été autorisé à baptiser, à bénir des
mariages, à distribuer la Cène et à
prêcher dans divers temples. Herbert
Lowe est d’une taille imposante et
possède une voix puissante. C’est un
orateur de marque qui a aussi des dons
musicaux.
{Egl. Chrétienne).
INFORMATIONS.
Délibérations de la députation provinciale, soumises à l’approbation du conseil
provincial : 6 mars, entreprise pour cinq
ans de la manutention des routes de la
Tour à Bobi, et de Luserne à Eorà.
Contrat privé avec Jean Malano feu
Baptiste pour la manutention des routes
intercommunales de Pérouse à S. Germain par l’Envers, de S. Germain aux
Portes par l’Envers, de S. Germain à
Pignerol,
10 avril, concession à Célestin Biglia,
pour l'avocat Louis Cogo, d’implanter
des fils électriques sur la route de Pignerol à la Tour, et autres.
Même concession aux frères Quaranta
le long de la route de Pignerol à S.
Second, et de là aux Portes.
Six subsides de 210 francs sont assignés aux jeunes gens inscrits à l’Ecole
normale de Pignerol, et vingt de 200
francs aux jeunes filles de l’Ecole normale d’Aoste. Les uns et les autres
doivent être nés dans la province de
Turin, ou y résider depuis non moins de
dix ans.
17 avril, adhésion, sous certaines conditions, à la demande de Madame Clotilde Turin-Combe pour constructions le
long de la route de Pignerol à la Tour.
Kevue Politique
En Italie comme en France en Allemagne et ailleurs la fête ouvrière du Ir
mai s’est passée dans une tranquillité
à peu près complète. A Lucera seulement on a eu à déplorer quelques troubles, d’ailleurs peu graves et aussitôt
réprimés pour les troupes. Des conférences populaires ont été données dans
les principaux centres et l’ordre du jour
concernant la réduction du budget de la
guerre y a été voté partout a l’unanimité. Après quoi les ouvriers ont profité
de cette belle journée de congé pour
faire une partie de campagne en famille
ou avec les camarades.
La Chambre, à peu près toujours vide,
a adopté par 163 voix contre 53 le
projet de création du nouveau titre
consolidé 3 1/2 %; elle s’est pareillement occupée, sans en arriver à une conclusion pratique, de la crise vinicole que
traverse actuellement notre Piémont et
de quelques autres projets de loi d’importance tout à fait secondaire. Le portefeuille de la guerre demeure toujours
sans titulaire quoiqu’on l’ait offert à
deux ou trois généraux. C’est qu’il-s’agit
d’y penser à deux fois par les temps qui
courent avant de s’assumer la responsabilité de diriger une armdée menacée à
tout instant de se voir réduire le budget
par les antimilitaristes et les socialistes
toujours plus puissants.
Turin est en fête. A l’heure où paraîtront ces lignes l’inauguration du monument au prince Amédée de Savoie aura
eu lieu. Le Roi et la Reine, les représentants des deux branches du Parlement
et plusieurs ministres ont assisté à la
cérémonie qui a ainsi revêtu un carac
tère particulièrement solennel. Il paraît
que l’auteur du monument, le sculpteur
Calandra, aurait fait une œuvre d’art
d’un mérite exceptionnel et d’un goût artistique rare. Le 11 c., toujours à la présence du Roi, aura lieu l’ouverture de
l’exposition artistique universelle qui, au
dire des gens compétents, va être une
merveille.
— En France, les élections politiques
n’ont pas donné lieu aux désordres et
aux troubles qu’on a eu à déplorer autrefois en pareille circonstance. Impossible de se prononcer sur le résultat défitif probable avant dimanche prochain, vu
qu’il y a non moins de 177 ballottages,
y compris ceux de MM. Leygues, Brisson
et Millerand, s’il vous plaît. Malgré la
victoire des nationalistes à Paris, ces
derniers n’ont pas fait brèche dans les
départements où les électeurs de bon
sens ne se sont pas laissé débaucher, et
jusqu’ici le ministère Yaldeck-Rousseau
a encore la majorité et nous lui souhaitons de la renforcer et de la raffermir encore aux élections de ballottage. M. Loubet partira de Brest pour la Russie le
13 c. sur le Montcalm, au milieu d’une
escadre imposante. A St. Pétersbourg on
lui prépare une réception grandiose.
— Le fameux trust de VOcéan., un accaparement de navires loués ou achetés
en Amérique et en Angleterre par le
tout puissant banquier Pierpont Morgan,
défraye en ce moment la presse du monde
entier. Les Anglais se sont émus de cette
monopolisation qui va nuire à leur commerce en augmentant les tarifs de transport; aussi une interpellation sur ce sujet
a-t-elle été présentée à la Chambre des
Communes pour demander quelle sera,
avec le trust, la situation de l’Angleterre
en cas d’une guerre maritime. M. Balfour
a bien tâché de rassurer la Chambre,
mais il n’a pu réussir à dissiper les inquiétudes.
— AYilhelmine de Hollande, gravement malade depuis plusieurs semaines,
a été dimanche dernier à deux doigts
de la mort, à cause d’un accouchement
avant terme qu’on a dû provoquer. Son
état continue à être fort grave. Nous
réitérons les vœux les plus sincères pour
qu’elle soit conservée à l’affection de
son peuple.
— Des nouvelles inquiétantes continuent à arriver de la Russie. Une grande
grève à S.t Pétersbourg, des mouvements
séditieux dans six gouvernements, des
troubles en Finlande provoqués par l’application de la nouvelle loi sur le recrutement, des brochures révolutionnaires
répandues à profusion dans les campagnes : en voilà assez pour tenir la police
en éveil et... repeupler la Sibérie.
— Le différend entre le Chili et l’Argentine, qui semblait définitivement réglé, va se rouvrir. Il paraît que le Chili
aurait repris, durant la trêve, la construction d’une route sur le territoire
contesté. L’Argentine jette donc les hauts
cris et s’apprête à mobiliser 60.000
hommes pour défendre ses droits.
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Sommario del N. 21.
Gli artifizi della toilette: I capelli. —
La truccatura — Gli archivi pubblici
romani — Omaha, la città della Prairie
— I valori letterari — Il mistero della
vita : Ricerche e scoperte del prof.
Loeb — L’evoluzione coloniale — Il
Marocco e le potenze europee — Il
prosciugamento dello Zuidersee — La
« Francesca da Rimini » di G. d’ Annunzio all’ estero — Da una settimana all’ altra {Hip) — Spigolature
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