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Année XXXVH.
10 Octobre 1902.
3
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L ECHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... |gnes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
SOMMAIRE ;
Avis important — Emile Zola — Le
premier verset de la Bible — Une
conférence sur la Société Dante Alighieri — La Conférence du Zambèze
aux membres des Zambézias d’Italie
— Los von Rom — Chronique vaudoise — Evangélisation — Missions
— nouvelles et faits divers — Informations — Vaudois de Marseille —
Revue Politique — Annonces.
I¥IS
Le moment est venu où la caisse du
journal n’est plus à même de subvenir
aux frais d’impression. Nous prions
donc instamment les retardataires de se
mettre en règle sans attendre les avis
de payement. Ils accompliront un devoir et rendront un vrai service à
V Administration.
EMILE ZOLA
Il n’y a pas besoin d’être français,
ni même un admirateur des romans
de cet écrivain distingué pour se
sentir ému à la nouvelle de sa mort
et des funérailles solennelles que
Paris lui a faites dimanche dernier.
Il est mort chez lui, d’une mort
tranquille... mais asphixié par suite
d’une imprudence, d’un feu allumé
dans une cheminée mal réparée.
A quoi tient notre vie, même celle
d’un homme arrivé au faîte de la
gloire !
En présence de ce cercueil, il fallait s’y attendre, peu de gens ont pu
se tenir de tomber dans l’excès. D’un
côté, on a magnifié Zola comme si
tout dans sa vie et dans ses écrits
était sublime, on a parlé rien moins
que de l’inhumer au Panthéon et
de lui ériger de suite un monument.
De l’autre côté il s’est trouvé des
gens assez peu humains pour couvrir d’opprobres ce cadavre et ne
voir dans l’œuvre accomplie par
cet homme autre chose qu’une œuvre diabolique.
Qu’en dirons-nous, noji^s mêmes ?
Nous nous garderons bien d’entrer
dans une étude littéraire sur les écrits
de Zola, que nous avons lieu de
croire fort peu répandus parmi nous ;
et dans lesquels du reste il y a, à
côté de grands défauts, d’éminents
mérites. Nous ne voulons rappeler
sur la tombe qui vient d’accueillir
sa dépouille mortelle, qu’un acte de
sa vie, qui l’a rapproché du monde
protestant et a droit à notre admiration.
Notre Seigneur un jour présenta
à un docteur d’Israël, comme modèle
de charité... un Samaritain. Il veut
que nous sachions reconnaître même
chez ceux qui ne professent pas notre foi, le bien qu’ils peuvent faire
... et que nous nous efforcions de
l’imiter. «Va, et fais de même» nous
dit-Il. Voltaire, malgré tout le mal
qu’ont pu faire ses écrits, a su faire
un grand bien en se levant pour
faire réhabiliter la mémoire du protestant Galas, injustement condamné
par les ennemis de notre religion.
Zola, quoiqu’ on puisse dire sur
l’influence malfaisante de quelquesuns de ses romans, a fait un bien
immense en se levant courageusement
pour donner l’appui de son nom aux
nobles efforts que des protestants,
comme Scheurer-Kestner et Gabriel
Monod faisaient pour obtenir la réhabilitation de l’israélite Alfrèd Dreyfus, victime de l’antisémitisme.
N’oublions pas que cet,jerivain,qui
était l’idole des foules, n’a pas hésité
à braver l’impopularité, à s’exposer
à tout ce que l’égarement des masses
en ces jours-là pouvait faire redouter
pour sauver un innocent; que dis-je?
pour sauver sa patrie du danger de
devenir à tout jamais la proie de
ses pires ennemis.
C’est là que nous l’admirons, quand,
côte à côte avec nos correligionnaires,
il lutte et souffre pour la justice et
la vérité, contre une coalition d’ennemis qui semblent invincibles. Et
ils ont remporté la victoire ces nobles athlètes. Dreyfus, plus heureux
que Galas, est revenu de l’île du
Diable, a revu sa famille, a repris
sa liberté... et on l’a vu, un des premiers, accourir chez Zola à la nouvelle de sa mort et pleurer auprès
du cercueil de celui auquel il doit
tout I
Zola était un Samaritain peut-être,
en tant qu’il ne professait pas la foi
chrétienne ; mais il a été un bon
Samaritain; et ce que nous avons
à faire, nous, ce n’est pas de le juger,
mais d’imiter ce qu’il a fait de bon.
« Va, Vaudois, et fais de même ;
et parle sans crainte pour la vérité
et la justice quand tu les vois opprimées, défends l’innocent, et travaille à sauver ta patrie de ceux qui
voudraient la rendre esclave de l’erreur et de l’iniquité.»
Teofilo Gay.
IVI ]© D I ^ I O IV
Ig premier verset de la Üble
Le premier verset de la Bible nous dit
gue Dieu est avant le commencement.
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Dieu n’a pas eu de commencement :
il es^ eternel. Nous qui avons eu un
commencement nous ne pouvons pas
comprendre l’eternité ; mais nous savons
et nous croyons que Dieu seul n’a pas
eu de commencement.
Dieu est Esprit, son existence n’est
pas liée à la m^ière. Dieu remplit les
deux et la terre. Les deux et la terre
ne peuvent pas le contenir et on ne
le voit nulle part.
Dieu est l’Etre parfait. Il n’a besoin
de personne. Le Père aime le Fils, le
Lils aime le Père et l’Esprit communique l’amour éternel du Père au Fils,
et l’amour du Fils au Père. Dieu a
en lui-même la vie, le bonheur et la
gloire. Il ne lui manquait rien quand
le monde n’existait pas et l’existence
du monde n’ajoute rien à la perfection
de son Etre.
Dieu n’a pas eu de commencement.
Il est 'avant le temps et il sera quand
le te^Bps aura fini. Le temps n’a, aucun pouvoir sur lui. On ne peut pas
compter les années de sa vie, ni les
siècles de son existence. Dieu ne vieillit
pas 1 Tout passe, Lui est.
Dieu n’a pas eu de commencement,
il ne peut être comparé à personne.
Connaître l’Eternel, entrer en communion avec Lui doit être l’aspiration suprême de toute créature humaine. «Mon
ame a soif de Dieu, du Dieu vivant :
Quand irai-je et paraîtrai-je devant la
face de Dieu ? »
*
* *
Le premier verset de la Bible nous dit
que les deux et la terre ont eu un commencement.
Ce qui a eu un commencement doit
avoir une fin. Les cieux et la terre
vieillissent comme les plantes, comme
les animaux, comme les hommes. « Ils
vieilliront tous comme un vêtement ;
tu les plieras comme un habit et ils
seront changés ».
Le soleil s’éteindra dans les cieux,
la lune ne donnera plus sa lumière, ni
les étoiles leur clarté. Tout ce qui a
vie sur la terre périra comme au déluge et toutes les richesses de la terre
perdront leur valeur. La mort reprendra l’empire de la terre : on n’y veiva
plus ni vieillards, ni enfants et on n’y
entendra plus les joyeux chants de la
jeunesse. Tout ce qui a un commencement a une fin ; le temps consume
tout ce qu’il touche.
Le monde qui a eu un commencement n’a aucune réalité. A la parole
de Dieu il a paru, la parole de Dieu
le fait subsister et à la parole de Dieu
il disparaîtra. Les cieux et la terre sans
le Dieu éternel qui leur a donné l’existance ne sont qu’une ombre vaine et
trompeuse. L’homme s’attache à ce
qu’il touche, il se réjouit de ce qu’il
voit, il compte sur son semblable ! Il
croit tout avoir et il n’a rien 1
La seule réalité c’est Dieu : l’Eternel,
l’invisible. Celui qui possède Dieu est
riche, celui qui n’a pas Dieu ne possède rien. L’homme qui s’attache à la
terre et à ses biens est semblable à la
personne qui, étant emportée par le
courant rapide qui va l’engloutir, se
tient fortement cramponnée aux arbres
déracinés qui sont emportés avec celle-ci
dans l’abîme profond et ténébreux. Les
cieux et la terre se précipitent vers
leur fin. Ils ne sont que vanité. Dieu
seul reste. « Quel autre ai-je au ciel
que toi ? Et sur la terre je ne prends
plaisir qu’en toi. Mon cœur et ma
chair défaillent ; mais Dieu est le rocher de mon cœur et mon partage à
toujours».
*
* *
Le prermer verset de la Bible nous dit
que c’est par un acte de création que Dieu
a donné l’existence au monde.
Il n’y avait aucune matière préexistante, Dieu a créé la matière elle-même.
Nous savons un peu ce qu’est la terre
mais qui peut décrire les cieux ? Les étoiles qui sont autant de mondes, sont comme
le sable de la mer. On découvre sans
cesse de nouveaux mondes. Atteindra-t-on jamais les limites de l’espace?
Que l’homme est petit en face de la
terre et des cieux 1 et que sont les
cieux et la terre comparés à celui qui
les a tirés du néant par sa parole?
Personne n’était là quand la patole
créatrice a ete prononcée, mais l’œuvre
de Dieu porte l’empreinte de son invisible Créateur. L’univers est incommensurable, l’homme n’en occupe qu’un
point imperceptible et même la terre
habitable lui est en grande partie inconnue. Que connaît-il des riches.ses et
des forces que Dieu y a cachées ? Les
hommes sont émerveillés des découvertes et des inventions de leurs semblables et il ne leur vient pas même
à la pensée que c’est Dieu qui a créé
toutes ces choses !
Puisque Dieu est le Créateur de tout
ce qui existe, son droit sur l’ouvrage
de ses mains est absolu. Ce que Dieu
a fait, il peut le modifier et le détruire
selon sa volonté. Il a le droit de vie
et de mort sur tous les êtres. Qui voudrait lui contester son drok, qui le
pourrait ?
*
+ *
Le premier verset de la Bible nous dit
que l'homme est Une créature de Dieu.
L'homme est un roi sur la terre. Il
façonne la matière à son gré. Il utilise
les plantes, il se sert des animaux. Il
s’élève par son intelligence au-dessus
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— 2 —
de tous les êtres, par son esprit il
s’élance vers l’infini, vers l’invisible, il
veut sonder tous les mystères. L’homme
oublie souvent qu’il est une créature
et que la volonté de Celui qui l’a fait
est la loi suprême de sa vie. Il veut
être dieu : l’excellence de sa nature a
été et est encore pour lui une occasion de chute.
« L’insensé a dit en son cœur : Il
n’y a point de Dieu ! ï> Si Dieu n’est
pas, le monde n’est pas son ouvrage,
il appartient à celui qui s’en empare,
l’homme est son propre maître. L’homme
conteste à Dieu son droit sur la terre,
il ne lui permet pas même d’exister.
L’homme est devenu un rebelle.
L’homme s’érige en juge de Dieu !
Les voies de Dieu ne sont pas bien
réglées, il est un maître dur et injuste.
S’il frappe la terre, les plantes, les animaux, nous l’accusons de nous ravir
nos biens. S’il nous enlève père, mère,
femme, enfants, nous murmurons contre lui comme s’il était un Dieu sans
compassion, comme si notre volonté
était seule sage et celle de Dieu cruelle,
comme si ces personnes étaient tout à
nous et non à Dieu qui les a faites et
qui nous les a données pour un temps.
L’homme est un être égoïste. Il se
considère comme le propriétaire absolu
de tout ce qu’il possède, comme si Dieu
avait renoncé à son droit souverain.
Nous voudrions que tous nous servent, nous ne somnu s pas tendres pour
notre prochain , oubliant qu’il est aussi
bien que nous une créature de Dieu,
et qu ’ en faisant du tort à notie semblable nous offensons Dieu qui lui a
donné la vie.
L’homme est un être ingrat. Il dissipe les biens de son Père, vie, santé,
nourriture, richesse, intelligence, force :
tout en vivant loin de la maison paternelle.
Mais l'homme rebelle, incrédule, égoïste, ingrat, est malheureux.il accumule,
par ses péchés, les souffrances sur sa
route et il aboutit à la mort. Il veut
être dieu et les vers en feront leur pâture ! Si nous voulons connaître le
bonheur, la puLssance et la gloire, humilions-nous sous la puissante main
du Dieu d’amour qui a fait les deux
et la terre : rentrons dans l’obéissance.
Celui qui s’abaisse sera élevé. Dieu,
qui nous a faits à son image et à sa
ressemblance, veut nous élever jusques
à lui, nous rendre participants de sa
nature divine, et nous donner l’héritage de la vie éternelle dans sa sainte
communion.
Le Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit
qui a créé au commencement les deux
et la terre est le même Dieu qui opère
la création spirituelle et qui préparera
de nouveaux cieux et une nouvelle
terre pour servir de demeure aux rachetés. La fin sera un nouveau commencement. h.
DNE CONFÉRENCE SUR LA SOCIÉTÉ
La Tour a eu, dimanche dernier,
un honneur que n’ont pas eu, jusqu’ici, nombre de chefs-lieux de province en Italie. Mademoiselle Amilda
Pons, fille du pasteur vaudois de Corne,
et l’un des vingt membres qui constituent la Direction de la Société Dante
Alighieri, a tenu une conférence sur
cette noble Société.
Le public, qui se pressait pour l’entendre, n’a même pas pu trouver place
dans VAula magna du Collège, et quelques personnes ont dû renoncer à entrer. Les nombreux auditeurs ont écouté
avec une attention et un intérêt qui
se lisaient sur tous les visages, la parole
simple en même temps chaude et
enthousiaste de Mademoiselle Pons,
cette parole qu’ont su apprécier déjà
de nombreux auditoires dans mainte
grande ville d’Italie et des pays limitrophes.
Le but essentiel, que se propose la
Société Dante Alighieri, est celui de
resserrer les liens qui doivent unir
toutes les populations de langue italienne, en Italie, en Autriche-Hongrie,
en Suisse, comme aussi dans tous les
pays où se répand chaque année la
marée montante de l’émigration italienne.
Marseille, Malte, l’Allemagne, l’Egypte
et la Tunisie, les deux Amériques, ont
vu se déployer l’action civilisatrice et
bienfaisante de cette Société, au moyen
d’écoles et de subventions diverses. Et
nous savons de bonne source, ce que
la modestie de l’orateur ne lui a pas
permis de dire au public, que Mademoiselle Pons a pu elle-même créer
plus d’un r¿creatorio pour les enfants
d’émigrés italiens.
La Société Dante Alighieri a été
fondée à Bologne en 1888 et reconnaît Ruggero Bonghi comme son initiateur. Elle résume ses aspirations dans
le nom du Dante, ce poète que les
malheurs de son siècle ont amené à
soupirer après l’union de tous les Italiens, et au génie duquel nous devons
un commencement de fusion des divers
dialectes de la péninsule ; c’est aussi
au Dante que nous sommes redevables
de ce que le bel idiome toscan a prévalu sur les autres, pour devenir notre
langue nationale, à la fois douce et
sonore.
La Société Dante Alighieri compte
aujourd’hui 88 Comités et 8000 membres ; mais son but est d’un intérêt
tellement général, et les besoins auxquels elle s’efforce de subvenir sont si
grands, que c’est par centaines de milliers que les Italiens devraient s’inscrire parmi ses membres. La contribution annuelle, de six francs, est réduite
de moitié en faveur des établissements
d’instruction.
Des applaudissements chaleureux éclatèrent lorsque l’orateur eut achevé son
dire par un vibrant appel à la jeunesse
des deux sexes en faveur du noble
idéal qui lui est proposé.
M. J. P. Pons, modérateur, remercie
et félicite Mademoiselle Pons pour tout
ce qu’elle a fait entendre, et lui souhaite de voir surgir, en souvenir de
son passage, une section, sinon un
comité, de la société à laquelle elle
consacre tant de bonne volonté et de
talent.
M. le professeur David Jahier, qui
avait provoqué la conférence et qui
avait présenté l’orateur par quelques
paroles courtoises, propose qu’on laisse
mûrir le projet dans les esprits, et
qu’on renvoie la constitution de cette
nouvelle association lors d’une prochaine
conférence, que Mademoiselle Pons accepte de donner dans le courant de
l’hiver.
L’assemblée se sépara alors, après
que plusieurs personnes eurent serré
la main à M. Jean Pons et à sa fille,
en signe de reconnaissance et de félicitation.
La Conférence du Zambèze
aux Membres des Zambézias d’Italie
Sesheke, 26 Juillet 1902.
Chers amis,
Les missionnaires du Zambèze, réunis
en Conférence à Sesheké, me prient
d’être auprès de vous leur interprète
pour vous exprimer toute notre joie au
sujet de la fondation de tant de nouvelles «Zambézias» en Italie. Nous savons que ces fondations impliquent
tout naturellement un développement
de l’intérêt missionnaire, et c’est ce fait
qui nous réjouit tout particulièrement.
C’est un grand encouragement pour
nous que de savoir que nous possédons
tant d’amis qui nous suivent pas à pas
dans l’accomplissement de notre tâche,
qui partagent avec nous nos joies et
nos douleurs, et qui sont avec nous en
toute chose, à cause de l’Amour dont
Dieu a rempli leurs cœurs à notre égard.
Soyez-en remerciés et soyez-en bénis.
La pensée que nous ne sommes pas
seuls à travailler et à lutter, mais que,
quoique éloignés, vous nous secondez
par vos prières et votre affection, nous
permet de nous relever lorsque nous
sommes prêts à nous décourager; et à
travers ces images sombres, qui s’amoncellent parfois menaçantes au-dessus de
nos têtes, le rayon de lumière, que nous
apportent vos témoignages d’affection,
fait renaître en nous une nouvelle espérance plus grande et plus vraie.
L’union chrétienne de jeunes gens
de Milan (10 via Vicenzino) a tenu à
nous envoyer, à chacune de ses séances,
un mot d’encouragement et de sympathie. La Zambézia de cette ville nous
a aussi envoyé deux fois des lettres
pleines d’affection chrétienne, et la Conférence me charge de leur exprimer nos
remerciements tout particuliers. Ces
lettres ont circulé parmi nous en leur
temps, et nous avons su apprécier le
message qu’elles nous apportaient.
Nous avons eu notre Conférence à
Sesheké dans la seconde quinzaine de
juillet, à l’arrivée du renfort. Dès la
première séance M. Coillard, notre président a souhaité avec des paroles émues
la bienvenue à nos frères et sœurs.
«Votre arrivée, leur a-t-il dit, est une
preuve que Dieu ne nous abandonne pas
et qu ’ Il ne veut pas abandonner cette
œuvre que nous avons entreprise dans
ce pays et que nous poursuivons pour
Sa gloire. Que Dieu vous garde, et qu’il
vous bénisse comme II nous a bénis.»
La Conférence s’est ensuite occupée
du placement de nos amis, pour leur
stage préparatoire. M. George Voila qui
nous vient d’Italie a été désigné pour
Léalui où il aura le grand privilège
d’être auprès de M. Coillard et au
centre même de la nation que nous
évangélisons. Le docteur Reutter était
tout naturellement indiqué pour nos
stations du Bas où nous n’avions pas
encore de docteur, et il s’établira à
Sésheké; et les trois demoiselles iront, une
à Nalolo avec M. et M.me Lageard qui
vont quitter incessamment Sesheké, une
à Séfoula pour assister le docteur de
Prosch, et l’autre à Sésheké où les occupations ne manquent pas, tandis que
M. Champod consacrera cette première
année à l’école industrielle.
Les différents rapports des stations, que
nous avons examinés pendant nos soirées, renferment tous une note encourageante au sujet des écoles. L’élan est
venu d’en haut, le roi a compris l’importance des écoles et a envoyé ses
chefs partout, donner l’ordre qu’on y
amène les enfants. Naturellement le
nombre s’est accru immédiatement d’une
manière réjouissante et nous espérons
qu’il ne diminuera pas. Malheureusement nos Zambéziens sont peu persévérants, et il faudra sans cesse ramener
ceux qui se découragent.
Pensez à eux, chers amis, lorsque
vous vous réunissez pour consacrer quelques uns de vos instants aux missions;
c’est sur eux surtout que nous comptons pour le développement du règne
de Dieu dans ce pays; demandez à Dieu
d’en faire Ses enfants, et que leurs cœurs
Lui appartiennent dès leur jeune âge.
Le compte-rendu de nos séances
paraîtra sous peu dans le journal des
missions et il. vous apportera un écho
de nos autres travaux; je ne veux donc
pas vous en dire davantage.
Permettez seulement que je vous renouvelle l’expression de toute notre joie,
et que je vous dise combien nous sommes reconnaissants envers Dieu de ce
qu’il nous a suscité tant d’amis nouveaux, pour nous encourager dans l’accomplissement de notre tâche.
Pour la Conférence
A. Coïsson, missionnaire.
LOS TON ROM
-o-G-o
JJEcho a annoncé à ses lecteurs les
faits les plus marquants du mouvement
qui, dans ces quatre dernières années,
a fait passer plus de 20.000 personnes
du papisme au protestantisme, en Autriche et en Bohême. Nous extrayons
ce qui suit d’une étude, qui a paru
dans la Semaine Religieuse, de Genève,
sur ce sujet :
La Réforme du seizième siècle
trouva tellement d’adhérents en Autriche-Hongrie qu’elle y compta jusqu’aux 29^30 de la population, malgré
les efforts des empereurs de la maison
de Habsbourg. Mais l’extirpation des
hérétiques fut poursuivie activement et
sans pitié, surtout depuis 1576. Ferdinand II avait fait le vœu de régner
sur un désert plutôt que sur un pays
protestant. Au lieu de 4.000.000 de
protestants il n’en restait plus, à sa
mort, que 600.000, extérieurement catholisés et réduits à une extrême misère. La persécution continua implacable, non seulement durant la guerre
de trente ans (1618-1648) mais jusqu’au
XlX.e siècle. On connaît l’épisode des
20.000 protestants qui furent chassés
de Salzbourg, en 1731, au cœur de
l’hiver.
Lors de l’Edit de Tolérance, promulgué en 1781 par Joseph II, 74.000
de ses sujets revinrent ouvertement à
la foi de leurs pères.
Un exode cruel eut encore lieu en
1837, lorsque les paysans protestants
du Zillerthal furent expulsés du Tyrol;
le roi de Prusse leur offrit un refuge
en Silésie.
La liberté religieuse a de nouveau
été proclamée en 1861, mais elle n’est
pratiquée qu’avec de nombreuses restrictions.
La maison d’Autriche, vaincue par
la Prusse en 1866, chercha à s’appuyer
snr les races slaves au détriment de
ses sujets allemands ; et la cour de
Rome entra de gaieté de cœur dans
cette voie. Un des résultats de cette
nouvelle politique est que, en Bohême,
sur 834 prêtres tchèques (pour autant de
paroisses, dont 719 sont entièrement
allemandes et 115 mixtes) il n’y a que
3
— 3 —
23 prêtres allemands. L’intolérance du
clergé lui a aliéné les sympathies des
campagnards, d’ordinaire si attachés à
leurs prêtres.
Le mouvement hors de Rome date du
lO décembre 1897 lorsque 4.000 étudiants de l’Université de Vienne se
déclarèrent disposés à chercher, dans
l’église protestante, une éducation plus
noble, plus libre et plus nationale.
Ce mouvement a donc une origine
politique et ses commencements sont
dûs à la haine de races. Mais les choses
ont changé depuis, et une sérieuse
instruction catéchétique a amené de
réelles conversions, même chez des
populations tchèques.
Le gouvernement et le clergé romain
s’opposent à ces progrès par maintes
mesures légales et illégales. En revanche, les protestants allemands et la
Société Gustave Adolphe s’efforcent de.
l’appuyer en fournissant aux nouvelles
communautés des fonds, des pasteurs,
des livres religieux. La Saxe, qui confine avec la Bohême, est tout naturellement portée à prendre une part active dans la lutte.
Et quel est le chrétien qui ne s’intéresserait pas en voyant le réveil religieux de populations entières, qui
bravent des pertes matérielles, de mauvais traitements, la prison, pour obéir
à leur conscience?
Pensons à ces frères en la foi, prions
pour que Dieu les soutienne dans leurs
tentations et demandons-Lui aussi qu’un
réveil semblable secoue nos concitoyens,
en particulier, en Piémont, où la Réforme a vu surgir tant d’églises nombreuses, que le souffle impétueux de
la persécution a déracinées.
La Tour. — La deuxième session
d’examen d’introduction au Collège a
ajouté cinq recrues aux huit qui avaient
été admis en juillet. Les examens de
réparation s’achèveront vendredi quand
ces lignes auront déjà paru.
Jeudi 16 c., à 3 h., à la Maison Vaudoise, aura lieu l’inauguration des cours,
avec la lecture d’un travail, par M. N.
Tourn, les promotions et la distribution
des prix.
— M. le notaire Henri Pellegrin,
transféré du Perrier à la Tour, aura
son bureau là même où était celui du
regretté avocat Vola. Nous lui souhaitons la bienvenue dans la vallée.
L’Ecole de Méthode du Val Pélis
s’ouvrira D. V. à la Tour le lundi 27
de ce mois.
Mm. les pasteurs de la vallée sont
priés de faire parvenir la liste des régents de quartier de leurs paroisses
respectives à M. le pasteur Jahier, président de la Commission.
Perrier. Jeudi dernier 2 cour, une
Vingtaine d’amis se réunissaient à un
niodeste banquet pour féliQ'|;er M. le
notaire H. Pellegrin sur son transfert
n Torre Pellice et lui souhaiter dans
sa nouvelle résidence un long et heureux séjour.
Les nombreux discours qui ont été
prononcés à l’adresse de notre ami ont
laissé l’impression qu’ ils étaient dictés
par une cordialité et une sincérité qui
ne se rencontrent pas toujours en pareilles circonstances. Les notes principales qui ont inspiré les variations des
différents orateurs sont ; l’honnêteté à
foute épreuve qui a constamment guidé
M. Pellegrin dans ses 15 années de
notariat dans notre vallée ; la clairvoyance, l’impartialité et la franchise
avec lesquelles il a exercé pendant 10
ans les délicates fonctions de juge de
paix du chef-lieu et d’aimable conseiller
de ses collègues des autres communes;
la peine qu’ il a su se donner pour
éloigner des procès les habitants qui
venaient le consulter sur leurs différends ; les soucis et les sacrifices que
lui ont coûtés la fondation et la direction de la première Société ouvrièreagricole de notre circonscription, et la
fidélité et l’attachement avec lesquels
il a contribué à la bonne marche de
son Eglise.
Après avoir exprimé sa reconnaissance pour les félicitations et les vœux
qu’on vient de lui présenter, M. Pellegrin recommande encore à l’intérêt, au
bon vouloir et à l’activité de ceux qui
restent, ces différentes œuvres auxquelles il a eu le privilège de travailler
et qui sont d’une si grande importance
pour notre population.
Et maintenant que le Seigneur accompagne à son nouveau poste notre
ami et toute sa famille et qu’ il lui
donne de s’y rendre aussi utile qu’ il
l’a été au Perrier! /.
Florence. — Dimanche matin, 5
courant, une très nombreuse assemblée
sc pressait dans l’Eglise de Via dei Serragli, pour y recevoir le nouveau pasteur, M. D. Buffa. La chaire fut occupée
d’abord par le pasteur sortant M. G.
Luzzi, lequel, après avoir conduit le
service liturgique, expliqua qu’ il ne
ferait point de sermon d’adieu, puisqu’il reste au milieu de nous et espère
travailler encore, autant qu’ il lui sera
possible, au progrès de l’Eglise et du
règne de Dieu parmi nous. Il présente
ensuite en quelques phrases bien senties
le nouveau pasteur, rappelant à celui-ci
quels étaient ses devoirs et à 1’ Eglise
quels étaient les siens. La prière liturgique suivit, et pendant le chant du
cantique « Vieni le grazie a spargere »,
les deux pasteurs changèrent de place
en se donnant le baiser fraternel.
M. Buffa avait pris pour son texte
II Cor. IV, 5, et nous entretint avec
sa verve habituelle, d’abord de ce qui
fait l'essence du ministère: «Christ le
Seigneur», puis de ce qui en fait la
forme. «Nous sommes vos serviteurs
en Jésus». Nous lui souhaitons de tout
notre cœur le meilleur succès.
Noua extrayons ce qui suit du N.
d’Octobre du “ Journal des Missions „ de
Paris :
Lessouto. — Pendant la guerre, des
centaines et des milliers de Boers se
sont réfugiés au Lessouto avec leurs
femmes, leurs enfants, leurs troupeaux
et même parfois leurs mobiliers. Les
Bassoutos les ont reçus avec sympathie
et dignité. Des maisons ont été mises
à leur disposition. Sur plusieurs de nos
annexes, les réfugiés boers vivaient en
parfaite harmonie avec les noirs, s’asseyaient le dimanche sur les bancs de
nos chapelles qui devaient leur paraître bien modestes auprès des magnifiques églises que l’on voit dans tous
les grands villages boers. Plusieurs de
nos évangélistes organisèrent des cultes
qu’ils présidaient eux-mêmes en hollandais. Touchant exemple de fraternité
et de charité, fruit de la souffrance
supportée chrétiennement. Dieu veuille
que le passé soit oublié à jamais et
que l’avenir crée des relations heureuses et fécondes en résultats utiles
entre ces deux races qui s’étaient jusqu’à ce jour si peu comprises.
Les Boers qui ont été au Lessouto
devraient en partir avec des sentiments
tout nouveaux pour les noirs qui les
ont traités avec beaucoup de bonté.
Nouvelle-Calédonie. — La Nouvelle-Calédonie va enfin avoir ses missionnaires dans les personnes de M. et
M.me Maurice Leenhardt. Ils ont dû
partir de Marseille le 5 octobre pour
Nouméa.
Taïti. — Monsieur Brunei écrit :
Au mois d’août 1900, nous avons éprouvé une des plus grandes joies qu’un
serviteur de Dieu puisse éprouver au
cours de son ministère. Deux importants personnages se trouvaient en présence : l’un avec la peau blanche, l’autre le teint bronzé ; d’une part un de
mes compatriotes, de l’autre un de
mes catéchumènes. Tout un peuple était
rassemblé devant eux. Hommes, femmes, enfants étaient assis sur l’herbe,
par groupes.
Le Français. — Allons, ordonne à
ce peuple de se lever et de danser
comme il dansait jadis au temps du
paganisme.
Le Maori. — Je ne puis, les danses
païennes étaient des danses obscènes.
Le Français. — Je n’ai que faire de
ton avis, je t’ai donné un ordre, exécute-le I
Le Maori. — Je ne puis.
Nous voudrions que les chrétiens de
cette trempe devinssent légion.
Madagascar. — Hommage officiel
rendu aux Missions anglaises.
Le général Gallieni parlant des rapports qui existent entre la France et
l’Angleterre a dit : A Madagascar, ces
rapports sont féconds en heureux résultats. La collaboration loyale et active que prêtent les Missions anglaises
au gouvernement de la République,
dans le sens et suivant les méthodes
tracées par l’autorité locale, contribue
dans une large mesure à développer
l’instruction et la moralisation de nos
sujets malgaches.
Iles Mentaweï (près Sumatra). Un
appel. — Vers 1880, l’inspecteur de la
Mission Rhénane^ reçut comme cadeau
une lance de fer, enveloppée dans une
grande feuille de papier sur laquelle
se trouvaient écrits ces mots : « Avec
cette lance les gens de Mentawei ont
tué un homme d’un navire chinois.
Ces gens sont encore de grossiers païens.
Quand donc ces pauvres gens entendront-ils parler de l’Evangile ? »
La lance resta pendant près de 20
ans comme un muet solliciteur, dans
le cabinet de l’inspecteur. Enfin la question fut placée sur le cœur des amis
des missions. Aussitôt des sommes importantes furent promises par des dames
hollandaises. La reine Wilhelmine souscrivit pour cinq ans une somme annuelle de 250 gulden et la reine-mère
200 gulden. D’autres dons vinrent s’y
ajouter, si bien qu’à la fin de 1900,
13.750 francs avaient été reçus pour ce
nouveau champ de missions, et qu’en
août 1901, la fondation d’une première
station fut décidée.
Nonvelles et faits diîers
Italie. Le Cardinal Ferrari a été reçu
a Jerusalem d’une manière solennelle
par les consuls et escorté au St. Sépulcre par un corps de cavalerie.
— Le Cardinal Richelmy a fait son
entrée à Savigliano au milieu d’une
grande foule. Il a eu une réception au
municipe où le syndic et le député du
collège lui ont présenté leurs hommages.
Signe des temps !
— M. D. Buffa a quitté Livourne
pour Florence ; M. Louis Rostagno de
Vittoria a été appelé à lui succéder.
Bon succès à qui part et à qui arrive.
Angleterre. Non seulement le fils
de M. Kensit est en prison, condamné
par un juge ritualiste et malgré une
protestation énergique de plus de cent
mille personnes, mais M. Kensit luimême en parlant à Birkenhead près
Liverpool a été gravement blessé par
un homme qui lui a lancé à la tête
un morceau de fer. Il a été transporté
à l’Hôpital et une vive émotion règne
au milieu des protestants menacés dans
leurs plus chères libertés. Il paraît qu’on
doit cet acte de valeur à un Irlandais
fidèle sujet du... pape.
Nous aimerions savoir ce que pensent les catholiques, à propos de tels
exploits en pays protestant !
— Cent vingt missionnaires viennent
de partir pour les différents champs
assignés à leur activité. Les adieux
faits à Exete Hall ont été jtouchants.
Cent vingt, c’est un beau nombre, mais
qu’est-ce en présence du grand besoin
d’ouvriers 1
— L’abbaye de Westminster vient
d’être rouverte au culte pour le public.
Il paraît que lors du couronnement du
roi on aurait aménagé pour la circonstance un autel avec croix, invisible
aux profanes mais connu des intéressés;
c’est piteux I Lord Halifax a dû battre
en retraite devant le Dr Clifford qui
l’accusait de vouloir faire passer l’Eglise
anglicane entre les mains du pape ;
malgré ses dénégations, il est prouvé
que c’est bien cela. Quelle honte pour
un Lord 1 Traître à sa patrie et à son
Eglise 1
Le grand congrès de l’Eglise Anglicane s’est ouvert à Northampton !
C. A. Tron.
Suisse. — Dans le referendum populaire, qui a eu lieu Dimanche 28 septembre, les électeurs du canton de Vaud
se sont trouvés fort partagés au sujet
du maintien de la loi sur le repos du
Dimanche. Cette loi, qui date de quelques années, avait constitué un progrès
réel et senti, et elle était soutenue par
le Conseil d’Etat et le Grand Conseil.
Les adversaires de la loi lui reprochaient certains articles minutieux et
tracassiers; mais ils revendiquaient aussi
la liberté de boire, le dimanche, dans
les guinguettes. Dix-neuf mille électeurs votèrent pour la loi ; cependant,
les partisans de l’abolition obtinrent une
majorité de 500 voix.
Cette loi bienfaisante est, par conséquent, abrogée, et ce résultat est dû,
en partie, au vote de socialistes qui,
probablement dans le but de faire pièce
aux personnes pieuses, ont renié la pratique des plus belles théories de leur
parti. Les adventistes et les autres sectaires ont aussi voté contre la loi.
Ce vote des Vaudois de Suisse est
blâmé ouvertement par leurs confédérés
des autres cantons, tant catholiques que
protestants. Aussi pense-t-on que les
4
Autorités ne manqueront pas de représenter la loi, dûment révisée, et que le
peuple, mieux renseigné sur ses vrais
intérêts, l’adoptera définitivement.
Qu’il plaise à Dieu de faire ainsi,
une fois de plus, sortir le bien du mal.
Chine. Meurtres de missionnaires. —•
La China Ingland Mission a reçu la confirmation officielle de la triste nouvelle
du meurtre de deux de ses ouvriers,
les Rev, H.-R. Lowis et J.-R. Bruce,
assassinés le 15 août à Tchen-Tchau,
dans la province de Hou-Nan. Une
épidémie de choléra ayant éclaté dans
le district, la population s’était imaginé que les « diables étrangers » avaient
empoisonné les fontaines. Elle a donc
incendié les bâtiments de la Mission et
massacré ses agents. Tchen-Tchau est
une des stations les plus récentes
de la Mission, et les deux missionnaires assassinés venaient d’y reprendre leur œuvre, momentanément
abandonnée pendant la révolte des
Boxers. M. Lowis était originaire du
Cumberland et avait été envoyé en
Chine il y a trois ans; M. Bruce était
australien, et travaillait dans le pays
depuis 1896. Ces deux ouvriers étaient
les seuls missionnaires en résidence à
Tchen-Tchau, la station la plus proche
de la leur étant à 100 milles de là. On
prétend que les deux missionnaires auraient pu sauver leur vie en acceptant
l’hospitalité que les magistrats chinois
leur offraient, mais, si MM. Lowis et
Bruce n’ont pas voulu quitter leur station, c’est sans doute parce qu’cn l’abandonnant ils auraient livré leurs
adeptes indigènes à la furie de la populace. La sincérité des magistrats chinois est d’ailleurs contestée. Le gouvernement chinois a relevé, au moins
provisoirement, de ses fonctions le préfet
du district où le meurtre a eu lieu et,
pour rétablir l’ordre, a envoyé à TchenTchau des troupes indigènes qui s’y
sont rendues avec un détachement de
marins anglais de la canonnière Snipe.
Un représentant de Vlnland China Mission, M. Stewart, que les télégrammes
français appellent à tort le Révérend
Père Stewart, s’est aussi transporté sur
place. {Sem. religieuse).
INFORMATIONS.
Les timbres à l’effigie du roi Humbert,
de 40 c., 45 c., 60 c., I fr. et 5 fr. ont cessé
d’avoir cours le 30 septembre dernier.
Cependant on pourra les échanger, aux
bureaux de poste, jusqu’en septembre
1903.
— Syndics des Vallées élus ou réélus
récemment : MM. Jean Daniel Rostan
à Pral, Henri Meytre à Salse, Jacques
Henri Pascal à Chabran, Alphonse
Gelato à S. Martin, Alexandre Genre
à Bouvil, Jean Jacques Peyronel à Riclaret, David Peyronel à Faët. Sauf
ceux de Chabran et S. Martin, tous
ces syndics étaient confirmés.
— Les étudiants nouvellement inscrits aux Universités seront soumis aux
nouveaux réglements. Ceux des autres
années peuvent obtenir le même traitement, en en faisant la demande au
recteur, sur papier timbré, de 0,60, avant
le 16 Novembre.
— Les étudiants, qui désirent faire
dans cette session les examens de doctorat, doivent en présenter la demande
avant le 10 c., la thèse et les sousthèses avant le 16 c.
Dans le courant d’octobre aura iieu
l’examen des militaires en congé, qui
croiraient devoir être réformés pour
cause de santé.
Faire la demande, sur papier timbré de
50 cent., au Commandant du Distretto,
par le moyen du syndic de chaque commune ; cette demande doit parvrnir au
Distretto avant le 19.
— Les esattorie suivantes sont mises
à l’enchère dans le courant de ce mois :
Le 16, Pérouse agio 1.94 Bilan 111.364 frs.
„ 17, le Perrier „ 2.50 „ 57.382 „
„ 18, Feiiestrelles, „ 1,25 „ 107.010 „
„ 20, Lus. S. Jean „ 1.90 „ 134.382 „
„ 21, la Tour „ 2.25 „ 147.797 „
— Le concours est ouvert pour quatre
places à la demi-pension (L. 19.30 par
mois) à la R. Scuola di Viticolture ed
Enelogia, à Alba.
Les demandes doivent être présentées
pas plus tard que le 15 c. à la Direction de l’Ecole.
lloüWDieot k ïautlois de tlarseille
(lu 25 jnilletau 25 septembre.
Baptêmes: Marius Fäustel, Elie Meytre,
Delphine Bounous, Marguerite Besson,
Louis Ribet, Albert Long, Ferdinand
Bounous, Clotilde Clôt, Gabriel Sirio,
et Marguerite Peyrot. —Joseph Henri
Constantin, à la Ciotat. — Mariages :
François Marchetti et Adrienne Robert,
Jean Roman et Elise Orcière. — Décès:
Anne Bertinat, épouse Davit, 27 ans;
Henriette Refourn, 2 ans; Georges Coucourde, 16 ans; Jean Robert, 63 ans;
Marguerite Besson, 25 j. ; Catherine
Bertoch, veuve Constantin, 64 ans ;
François Clôt, 32 ans ; Edouard Paget,
2 ans.
lie vue Politique
A part le congrès républicain de Pise,
inauguré samedi dernier au milieu de
l’indifférence générale ; un congrès de
l’association internationale des étudiants
dénommée la Corda fratres inauguré à
Venise par le syndic Grimani ; l’inauguration, à la présence du Roi, d’un modeste monument à Humbert I.er au champ
du tir à la cible de Turin, et une quatrième inauguration, celle des nouveaux
locaux de Yopera Pia S. Paolo également
à Turin ; les. évènements de politique
intérieure des derniers huit jours ne sont
pas d’une importance bien considérable.
Lorsqu’on aura mentionné les grèves et
tentatives de grèves des ouvriers du port
de Gênes, de l’arsenal de Paierme, des
tisseurs de soie de Còme ; le retour de
M. Zanardelli de son voyage du midi ;
les nouvelles menaces d’agitation du personnel des chemins de fer qui, s’étant
vus encouragés dans les requêtes, semblent disposés à en présenter de nouvelles
au Gouvernement et aux compagnies ;
le procès du fameux Casale qui vient
de commencer à Naples, il ne restera
plus grand’chose à glaner dans un champ
à peu près stérile dans cette saison.
N’oublions pas de rappeler les. envois
de secours aux sinistrés de Modica et
environs, de la part de toutes les grandes
villes de la Péninsule et de plusieurs
comités particuliers. La ville de Milan à
elle seule a collecté au-delà de 70 mille
francs. M. De Felice a cependant jugé
ces généreux secours insuffisants, puisqu’il adresse un appel particulier à tous
ses collègues de la Chambre en sollicitant leurs dons particuliers.
— Les obsèques de M. Zola qui ont
eu lieu dimanche à Paris n’ont pas donné
lieu aux désordres que les nationalistes
implacables avaient d’abord annoncés.
Une foule énorme, à grand’ peine contenue par les agents, se massait sur le
parcours du cortège bien avant l’heure
de la cérémonie. Sur la tombe, le ministre de l’instruction publique, M. Chau
mié, a fait l’éloge de l’œuvre et du caractère de Zola et rendu hommage a
son souci de la vérité. MM. Hernaut et
Anatole France ont successivement parlé
de l’œuvre littéraire du grand romancier
et de son rôle dans l’affaire Dreyfus. Si
aucun incident déplorable n’a marqué le
jour des funérailles de Zola, cela ne veut
pas dire que ses ennemis l’aient laissé
descendre dans la tombe sans l’injurier,
et le couvrir d’ordures. On s’est efforcé
de le rapetisser, ou a même insinué qu’il
se serait suicidé. Mais la presse indépendante de l’Europe entière, tout en
faisant ses réserves sur son vérisme outré, sur ses pages gluantes et inutilement licencieuses, apporte son hommage
à l’homme qui a tout bravé pour l’amour
de la justice.
Les mineurs sont nouvellement en
grève dans le Nord de la France, au
nombre de 36.000. La grève générale
semble décidée en principe si le gouvernement ne fera pas droit rux demandes formulées par la Fédération des
mineurs à M. Combes. Ce dernier a interposé ses bons offices et promis son
appui auprès des Chambres pour toutes
les réformes justes et équitables dans
les lois spéciales concernant les mineurs.
— L’autonomie de la Finlande vient
de recevoir un coup mortel par une série
d’ukases qui enlèvent à ce malheureux
pays ses dernières vraies libertés. Il reste,
de nom, un grand duché avec ses lois
civiles particulières et un simulacre de
Sénat sans influence ; mais en réalité,
toutes les franchises sanctionnées il y a
à peu près un siècle par le czar Alexandre I.er et fidèlement respectées par tous
ses successeurs, non compris l’empereur
pacifique {!) actuel, sont à jamais abolies.
Les Finlandais ont protesté inutilement
de toutes leurs forces, surtout pour que
leur langue, désormais mise au rang d’un
simple dialecte, leur fût conservée. Des
milliers d’émigrants quittent ou se préparent à quitter cette terre inhospitalière et émigrent loin de la tyrannie du
hon czar, en Suède et en Amérique.
— La grève des mineurs de Pensylvanie qui dure depuis des semaines a
fait subir aux Etats-Unis une augmentation des charbons du 500 0[0 ! M. Eoosewelt a essayé, vainement jusqu’ici, de
mettre d’accord les syndicats des mineurs
avec les directeurs des compagnies.
j. c.
MINFRVA rivista delle riviste
11 Rassegna Settimanale
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
Sommario del N. 43.
La questione femminile e la storia —
Il teatro municipale — Rodolfo Virchow (con ritratto) — Le isole Salomone
— Roberto Luigi Stevenson viaggiatore e romanziere — Le origini di
Monte Carlo — Come si lancia un libro
— Gli Ebrei russi negli Stati Uniti
d’America — Da una settimana all'altra
{Vice Bip) — Spigolature — P'ra libri
vecchi e nuovi — Notizie bibliografiche
— Varietà scientifiche — Rassegna settimanale della Stampa : La tratta delle
bianche — Un cannone della portata
di 35 chilometri — Una principessa
esploratrice — Gli onorari dei medici
principeschi — Gli scioperi in Italia
— L’emigrazione europea.
Abbonamento annuo : Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
OCCASIONE
---0—o
Da vendere, tutta 0 in parte, cascina
con vigneti, e prati irrigabili ; buonissima
posizione in Luserna S. Giovanni.
Rivolgersi aH’amministrazione di questo
giornale.
ISTITUTI OSPITALIERI VALDESI
Col 1.0 ottobre corrente, è stata dichiarata vacante la Borsa “ Giacomo
Pellegrino „ di lire Mille, destinata ai
giovani “ Valdesi „ aspiranti alla carriera
di medico chirurgo, di farmacista 0 di
notaio, i quali assumano l’impegno morale
di esercitare nelle “ Valli Valdesi se vi
è un posto vacante,.
Il concorso si farà per titoli 0 per
esami fra concorrenti già inscritti in una
facoltà universitaria 0 in possesso della
licenza liceale 0 di altri titoli equivalenti
che permettano l’iscrizione in una delle
suddette facoltà.
Le domande (su carta libera) corredate dai certificati e titoli che del caso
dovranno spedirsi prima del 30 corrente
al presidente della Amministrazione.
Torre Pellice, addì 2 ottobre 1902.
Giovanni Maggiore,
Société Yaudoise d’Utilité publique
(SECTION I)E LA TOUR)
La séance ordinaire de la section
aura lieu, au collège, mercredi soir,
15 c., à 8 heures.
Ordre du jour : Nomination du bureau et des représentants au Comité
central. Rapport du bureau. Propositions diverses. Payement des contributions.
À LA TOUR
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La Tour — Imprimerie Besson.