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Cinquante-deuxième année.
17 Mars 1916.
N. 11.
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L ÉCHO DES VALLEES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..... dignes de louange, occupent vos pensées. (PhU. IV, 8).
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SOMMAIRE: Méditation — Voix de nos
pères — Le Journal de Genève et Dora
Melegari — Ra strage di Barletta —
Chronique vaudoise — Pour le français
— Nouvelles politiques.
MÉDITATION.
Je t'ai laissé en Crète, afin que tu
mettes en ordre ce qui reste à régler,
et que, selon mes instructions, tu
établisses des anciens dans chaque
ville. Tite I, 5.
Notre Dieu est un Dieu d’ordre et tout
ce qui se tait à son service doit être fait
avec ordre. Dans la nature, dans le gouvernement des astres, dans les saisons
qui se succèdent, tout nous dit qu’une
main puissante et une intelligence supérieure ont présidé à la création. Dans la
société, au sein de laquelle nous sommes
appelés à vivre, il n’en est pas autrement. Chacun s’organise, chaque famille
se groupe, car on sent que sans ordre,
tout ne serait que confusion et anarchie.
L’Eglise, la famille de Christ, ne peut pas
faire exception à la règle générale. S;
Dieu est un Dieu d’ordre, à combien plus
forte raison ceux qui se réclament de son
nom ne s’eflorceront-ils pas d’être dignes
de leur Maître ? Il est vrai que, par-ci,
par-là, on a cru pouvoir se soustraire à
cette loi, mais dans la pratique on a vu
que cela était impossible. C’est ainsi que
la société des frères et celle des amis,
pour ne citer que deux noms, ont en réalité leur organisation aussi bien que le^
autres branches de l’Eglise chrétienne
Notre organisation ne va pas à l’épiscopalisme ni au radicalisme et, c’est précisément à cause de cela que nous croyons
être dans le juste milieu. En effet, selon
les règles apostoliques, nous nous limitons à avoir des diacres, des anciens et
des pasteurs.
L’Eglise primitive possédait les Apôtres, mais jamais ils ne prétendirent être
supérieurs à leurs frères et se contentèrent de porter le nom de témoins, d’évêques ou de pasteurs. Notre Eglise s’est
toujours bien trouvée de son organisation et n’a pas de tendances épiscopales,
car, après tout, c’est l’Egdse elle seuh
qui confie les charges et reconnaît le ministère de ses conducteurs.
Cela établi, que devons-nous attendre
des anciens et des diacres ? Appelés à
cette fonction pour une raison d’ordre,
il est tout naturel qu’on attende d’eux
1 esprit du Maître, c’est à dire l’humilité
avec la foi. L’orgueil est le grand ennemi
de 1 homme et la cause de sa ruine. S’i
est un champ d’activité duquel il doive
être exclu, c’est celui de l’Eglise. Pour
aller au pauvre, au riche, à l’affligé, à
1 endurci, à 1 ennemi déclaré, la qualité
requise est bien l’humilité. Rappelons ce
qu’a été le Maître et ce qu’il a fait; rappelons les Apôtres et leur œuvre; rappelons, en out e, ce que nous sommes, c’est
à dire, pauvres, faibles, parfois dans les
ténèbres, et alors nous n’hésiterons pas
à marcher avec les humbles, nous souvenant que nous apportons notre message dans des vases de terre.
Les anciens et les diacres doivent être
zélés. Ici, plus que jamais, nous devons
regarder au Maître et aux Apôtres. Jésus
s’en allait de bourgade en bourgade, faisant du bien; il lui fallait travailler tandis qu’il était jour, sachant que la nuit
allait venir et qu’il ne pourrait plus faire
les œuvres de son Père. Les Apôtres apportaient partout, au risque de leur vie,
leur activité. Malheur à moi, s’écrie Paul,
malheur à moi, si je n’évangélise. — Ils
se sentent heureux, au-dedans d’eux
1 Esprit de Christ agit puissamment;
mais la perle de grand prix, la nouvelle
du grand salut, ils veulent la communiquer à d’autres.
Quand on pense à la valeur d’une
âme, quand on réfléchit qu’un rien peut
la précipiter dans l’abîme, alors on com
prend aussi ce zèle qui parfois paraît indiscret ou importun.
Les anciens et les diacres doivent être
pleins à’abnégation. Leur mission est loin
d être facile. Il s’agit de s’exposer à la
moquerie, au mépris, à la critique; il
s’agit d’être prêt à tout instant pour être
au service des autres; il s’agit de se trouver face à face avec toute espèce de misères; il s’agit de s’exposer pour les autres en sacrifiant notre tranquillité, nos
habitudes, notre vie méthodique. Et cependant, quoique nous ayons l’impression de ne pas toujours réussir et d’aller
à la rencontre de l’ingratitude, il nous
faut savoir nous sacrifier pour les autres.
Notre œuvre n’a pas pour but de plaire
aux hommes, mais d’être agréable à
Dieu, faire l’œuvre de Dieu.
Les anciens et les diacres doivent être
un exemple vivant de ce qu’est la vérité,
le chrétien. L’apôtre Saint-Paul pouvait
écrire à ses frères: « Soyez mes imitateurs
comme je le suis de Christ ». Pourronsnous en dire autant ? Ce qu’il y a de
certain, c’est que l’exemple est plus puissant que la science, que l’éloquence, que
le savoir-faire. L’exemple dans l’humilité, dans la charité, dans l’amour, dans
l’hospitalité, dans le sacrifice, dans le
zèle; l’exemple: voilà ce qui gagne les
cœurs. Voilà aussi ce qui fermera la bouche aux adversaires.
Nous attendons beaucoup et nous demandons beaucoup. Que devons-nous, à
notre tour, faire pour ces frères ? Prions
pour eux. afin que Dieu leur donne ces
qualités que nous aimons à trouver en
eux. Ne les oublions pas au trône de la
grâce. L apôtre Paul supplie ses frères
de prier pour lui; lui qui priait tant pour
eux. En second lieu, facilitons leur tâche
par notre amour en les aidant, en les recevant avec joie, en acceptant leurs conseils, en prenant leur défen.se, s’il y a
lieu. — Les temps sont difficiles; la tâche
de nos frères devient toujours plus pénible; ils sont rares ceux qui désirent l’accepter, aussi serrons nos rangs toujours
davantage, ne formant qu’un cœur et
qu’une âme. Soyons fidèles et Dieu sera
toujours notre force et notre récompense.
G. A. Tron.
VOIX DE NOS PÈRES.
Prière pour la paix.
Grand Dieu, vous qui voyez rouler
sous vos pieds toutes les sphères célestes,
sans choc et sans confusion; qui seul régissez dans une paix profonde ce nombre
infini de cieux et de mondes; rendez,
rendez enfin le calme à la terre agitée !
qu’elle écoute dans le silence 1 qu’à votre
voix la discorde et la guerre cessent de
faire retentir leurs clameurs orgueilleuses.
Dieu de bonté, auteur de tous les êtres :
vos regards paternels embrassent tous
les objets de la création, mais l’homme
est votre être de choix, vous avez éclairé
son âme d’un rayon de votre lumière
éternelle; comblez vos bienfaits en pénétrant son cœur d’un trait de votre amour,
Ce sentiment divin, se répandant partout, réunira les nations ennemies; l’homme ne craindra plus l’aspect de l’homme,
le fer homicide h’armera plus sa main;
le feu dévorant de la guerre ne fera plus
tarir la source des générations; l’espèce
humaine, maintenant affaiblie, mutilée,
moissonnée dans sa fleur, germera de
nouveau et se multipliera sans nombre;
la nature, accablée sous le poids des fléaux,
stérile, abandonnée, reprendra bientôt son
ancienne fécondité; et nous. Dieu bien
faiteur, nous la seconderons, nous la cul
tiverons, pour vous offrir à chaque instant un nouveau tribut de reconnaissance et d’admiration. (Buffon).
Indulgences au rabais.
Un moine autrichien soutenait sur les
chaires et sur les places allemandes que
les indulgences avaient dans le ciel la
valeur que les billets de banque ont sur
la terre : elles possèdent, disaient-ils, une
puissance magique, elles autorisent leur
détenteur à voyager sur le bâteau qui
conduit au ciel, elles dérident SaintPierre et forcent les portes de la cité de
Dieu, elles donnent le droit à une place
dans le paradis. On se les procure avec
de l’argent, chez les moines et les prêtres
attitrés, c’est à dire chez les agents de
Dieu. Ce moine jouissait de l’approbation prudente, de la protection caute
leuse du haut clergé et du pape; il reste
un représentant officiel de cette dégéné
ration du christianisme, si prônée par
1 Autriche officielle et qu’on appelle chez
nous catholicisme romain.
Un moine allemand fut écœuré d’un
tel trafic, il s’insurgea publiquement et
déclara que la miséricorde et la grâce de
Dieu seules sauvent les hommes et leur
transmettent la force de faire des bonnes
œuvres. Il entraîna dans sa sainte conviction toute l’Allemagne, presque l’Europe septentrionale entière; il est l’initiateur et le représentant le plus illustre
de la réformation protestante, de ce
christianisme réformé qui continue à être
la voix de la conscience chrétienne; qui
mordra et remordra dans leurs âmes mêmes l’Allemagne... et l’Angleterre..., la
Suisse et les Etats-Unis d’Amérique,
jusqu’à ce que la paix ait été conclue.
Cependant les temps changent et les
Autrichiens avec eux; le fait suivant vous
le prouvera. Une pauvre tyrolienne s’était suicidée à cause de son fiancé qui se
conduisait en vaurien; celui-ci n’assista
pas à l’enterrement, mais il vint plus
tard au presbytère tout effaré; il avait
honte de se montrer en public et voulait
que le prêtre célèbre trois messes pour le
repos de la morte; ce dernier lui dit, en
le voyant délier sa petite bourse de cuir
de cerf; Garde ton argent, les messes seront célébrées à la condition que tu
changes de conduite.
— Si vous refusez l’argent, eh bien,
je ferai de grand cœur un pélérinage,
j’achèterai des indulgences.
— Les indulgences furent bonnes, mon
cher ami, mais en vertu d’un mandement
nouveau on ne peut plus les acquérir par
un pèlerinage, mais uniquement par une
bonne conduite, c’est à dire par une
conduite inspirée par notre Seigneur Jésus-Christ.
Ces paroles révèlent la nouvelle foi
d’une quantité de prêtres autrichiens;
elles portent Dieu dans leurs entrailles.
La fin de l’Autriche serait-elle le commencement d’un renouveau chrétien
pour ce pays ? Dieu le sait. Dieu le
veuille I
(Multatuli).
Le Journal de Genève
et Dora Melegari.
Le Journal de Genève, du 31 janvier
donne un article de Dora Melegari, intitulé «Recueillement». L’auteur parle du
retour à la religion observé dans l’armée
et cite des lettres de militaires.
Je me demande si, absorbés dans les
activités de Marthe, nous n’oublions pas
un peu la part tranquille et silencieuse
qui revient à Marie. Aujourd’hui, elle est
peut-être, la plus importante de toutes,
bien que l’affirmation puisse sembler paradoxale, en cette heure où les besoins
dépassent partout les forces agissantes.
Mais j’ai la conviction que cette guerre
ne pourra prendre fin avant que le but
pour lequel elle a été permise ne soit atteint, c’est à dire le retour des hommes
à Dieu. Il ne suffit pas de soulager les
misères, les souffrances, il faut aussi et
surtout méditer, prier et purifier son
âme. Outre le travail extérieur, nous
avons tous un travail intérieur à faire.
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un mea culpa individuel à prononcer,
une résolution à prendre... Réunis ils
formeront une puissante prière d’intercession.
L’évolution a été rapide chez le soldat
italien. Mis soudain en face d’un grand
devoir, son âme s’est élevée jusqu’au sa
crifice joyeux de lui-même. La foi religieuse s’est affermie chez les uns, est née
chez les autres. L’œuvre des aumôniei
militaires a été admirable ; le père Semeria, en particulier, qui est un grand preneur d’âmes, a exercé sur ces jeunes
hommes une influence considérable et
décisive.
Les chapelains protestants, également,
ont aidé leurs coreligionnaires dans la
redoutable épreuve et j’ai sous les 5'eux
quelques lettres de soldats et d’officiers
qui indiquent un grand développement
de vie intérieure.
Nos vies ne nous appartiennent plus
écrit une recrue, elles sont à Dieu... Cha
que jour, à chaque moment. Dieu est ma
consolation. Christ est mon espérance de
gloire...
Un autre soldat s’exprime ainsi:
La foi en Dieu avant tout et puis la
confiance de tout notre peuple dans le
résultat de la guerre nous encourage et
nous pousse ardemment à la victoire,
qui ne peut manquer...
Un caporal de la sanüà miliiare écrit:
Je soupire après le moment où j’entrerai en contact avec les blessés et les
mourants sur le champ de bataille. Dans
ma grande faiblesse, je me sens uni à
Jésus, qui m’accorde la foi en son amour,
et je vis pour Lui porter témoignage,
combattant le péché et aimant le pécheur... Les souffrances, les angoisses,
les désillusions ne manquent pas. Mais
comment trembler quand la vraie vie
est cachée avec Christ en Dieu ? Rien ne
se perd en Lui; ses promesses, ses paroles, son silence sont précieux...
Ces moments de doute et d’incertitude,
écrit un autre soldat, ont quelque chose
de sublime en ce qu’ils rapprochent les
cœurs les uns des autres pour trouver
courage, aide et consolation. Les distinctions tombent entre parti et parti, entre
religion et religion ; tous se sentent frères,
animés du même esprit d’abnégation,
combattant pour un même but...
Je m’arrête, il y aurait trop à citer.
Tous, officiers et soldats, tiennent le
même langage; le trésor retrouvé ou
acquis, ils veulent le partager avec leurs
camarades. Ils ne se contentent pas de
prendre part aux âpres combats du
Carso ou des Dolomites, ils trouvent le
temps de se concentrer et de reprendre
pour eux et les autres.
LA STRAGE DI BARLETTA.
L’église évangélique de Barletta se
prépare à commémorer, dimanche 19 c.,
le cinquantenaire du jour où ses fondements ont été arrosés par le sang des
martyrs de la foi. Nous nous associons à
cette célébration, à laquelle participent
le fils et la fille de la principale victime,
M. D’Agostino et sa sœur, M.me G. Gay.
Gaetano Giannini, menuisier florentin
établi à Pesaro, poussé par le désir de
communiquer à d’autres la vérité qu’il
avait embrassée, se porta, le 15 juillet
1865, à Barletta, accompagné d’un col
porteur, et commença à parler sur la
place à ceux qui s’approchaient du banc
de livres. Ayant loué une salle, le 18 il
eut une première réunion avec six personnes, nombre qui atteignit bientôt la
cinquantaine. Le 28 août, Giannini fut
rappelé à Pesaro par ses affaires de famille; mais, sur les instances de ceux
qui avaient pris goût à l’Evangile, il re
tourna à Barletta le 8 décembre. À la
fin de février, il avait plus de 70 auditeurs, parmi lesquels 25 adhérents décidés, qui parlaient d’établir une école
évangélique pour leurs enfants.
La classe bourgeoise, assez éclairée, les
encourageait ; mais le clergé dominait
sur les paysans, qui habitaient la ville au
nombre de 10.000 âmes.
Ils commencèrent à arrêter toute re
lation d’affaires avec les fréquentateur
de la salle; puis vinrent trois prédicateurs de carême, prêchant chaque jour
contre ce serpent, ce diable incarné, ce
séducteur. Bientôt on entendit dans la
rue crier; Mort au diable 1 Le soir du 9
mars, il y eut un premier essai d’invasion de salle, qui fut repoussé. Les menaces et les mauvais traitements devenaient toujours plus graves; néanmoins,
l’autorité civile se trouva, comme de
juste, prise au dépourvu.
Le matin du 19 mars, jour de S. Jo
seph, Ruggero D’Agostino, le seul adhé
rent qui eût encore été admis à la com
munion, fut roué de coups sur la place.
L’après-midi on força la porte de sa maison et, comme il se présentait à ces forcenés, leur demandant ce qu’ils voulaient
on lui cria: «Di’: Viva Dio e la Madonna ! ». Il étendit le bras et répondit:
« Viva Dio e Gesù Cristo ! »
Alors on l’entraîna hors de la maison.
Sa femme, qui le suivait avec sa fillette
de onze ans, reçut un violent coup qui
lui arracha une oreille et l’abattit sur le
sol. Elle fut tirée de son étourdissement
par un voisin qui lui dit: Donna Grazia,
meiieteoi in salvo, vostro mariio è stalo ri
coverato da ainici. Pieux mensonge !
Pendant qu’on le battait, un de ces
fanatiques lui frappa les genoux, pour
le faire tomber, après quoi on le poignarda et l’on sévit encore sur son cadavre, qui fut laissé dans la rue jusqu’au
soir.
Le propriétaire, chez qui il logeait,
poussa lui-même la populace à saccager
son appartement, puis à brûler dans la
place ce qui restait. Sa veuve et sa fillette
purent se cacher jusqu’au soir et furent
enfin conduites en sûreté par les gendarmes.
Le jeune garçon, de 13 ans, avait
couru avec un autre, avertir l’évangéliste.
Les trois, en passant par les toits, trouvèrent un refuge dans une maison, mais
le maître les en chassa. Sautant d’une
terrasse à l’autre, ils purent enfin se cacher sous le lit d’un chanoine, à l’insu
de celui-ci, et en sortir le soir comme ib
y étaient venus.
Le propriétaire de la salle avait bravé
la furie du peuple et avait été blessé,
ainsi que sa femme. Beppino del Curato
fut tué, puis jeté depuis le balcon sur le
feu dans la place. Tous ses effets furent
brûlés, ainsi que ceux de la salle et d’autres encore. Il y eut encore une troisième
victime du fanatisme déchaîné.
Les autres adhérents s’enfuirent à 11
campagne. Un prêtre les rejoignait, se
feignant leur ami, mais dans l’intentio i
de connaître où ils se retireraient. Ep
effet, ils ne tardèrent pas à le voir revenir à cheval avec une escorte de paysans;
mais ils ne réussirent pas à les atteindre.
Le delegato reçut un coup de poignard,
à cause de quelque ressemblance qu’il
avait avec M. Giannini. Croyant que ce
dernier s’était caché chez le sous-préfet,
on força les portes de la préfecture et on
assaillit avec des tuiles les fonctionnaires,
qui s’étaient retirés sur une terrasse; le
sous-préfet en fut blessé au visage.
Le soir, la gendarmerie osa enfin se
montrer et arrêter trois prêtres et un
capucin, le lendemain 72 hommes et
quelques Îemmes, le troisième jour, 43
personnes, entre autres un haut personnage chez lequel on trouva la liste de 72
familles, qui étaient vouées au massacre.
Chez un chanoine, on saisit des objets
volés pendant le pillage.
Ai-je besoin de dire que tout ce déploiement de sévérité finit dans une
quasi absolution ? Il est de même superflu de faire un rapprochement entre les
expressions des prédicateurs d’alors et
celles qui tombaient naguère des lèvres
de Sa Sainteté. Les temps ont changé,
l’institution ni ses coryphées n’ont pas
changé; aussi cette commémoration doitelle nous enseigner à nous garder d’un
retour à ifh passé, qui n’est pas aussi
éloigné qu’on le croit généralement.
J. J.
CHRONIQUE VAUDOISE
FRONTIÈRE AUSTRO-ITALIENNE.
Nouvelles de nos militaires: Soldat
Benech Davide (Luserna S. Giov.), Osp.
Somegg. ...: ileotifo, fuori pericolo — Caporal Monnet Giulio, alpini (Angrogna):
va meglio — Soldat Malanot Giovanni
(Torre Pellice), alpini: trasferito Convalescenziario di S. Daniele del Friuli: sta
benino — Soldat Massimiliano Tentolini: Convalescenziario di S. Daniele del
Friuli, art. treno (Metod. episcop.): sta
benino — Soldat Geymonat Giovanni
^Villar Pellice): trasferito Convalescenziario di Ponte Piave — Soldat Pons
(della Garsinera d’Angrogna): va meglio
— Soldat Pons Giovanni (originario Piccolo Passet di Massello): febbri — Soldat
Pontet Paolo: tornato al corpo.
Cordiali saluti.
E. Bertalot, cappellano valdese.
— Du gendarme Jahier Jean:
Très cher Monsieur,
Avec beaucoup de retard je viens vous
remercier pour l’envoi du journal que je
reçois assez régulièrement. Dernièrement
il m’a appris une triste nouvelle: la mort
du lieutenant Revel de Mantoue, que je
connaissais depuis l’année dernière. J’en
ai éprouvé un grand regret. Veuillez envoyer dans ce journal à M. le pasteui
Revel de Mantoue, que j’ai connu « sul
Trentino » lorsqu’il avait été trouver son
fils, mes plus vifs sentiments de regret
et de condoléance, et que Dieu soit avec
ceux qui sont dans la douleur.
Je suis assez bien où je me trouve;
maintenant le temps est beau et il ne
fait pas du tout froid.
Veuillez agréer mes sincères salutations et encore je vous remercie.
— Du soldat d’infanterie Gag Alessandro :
Preg. Signor Direttore,
Ieri, 13, ricevetti con grande piacere
suo caro giornale, e ne fui molto contento. Si figuri quà a 2500 metri d’altezza, se fa piacere ricevere notizie delle
nostre care Valli Valdesi. Però desidererei sapere chi è quella persona che fu
assai gentile di abbonarmi. Prego di farmelo sapere sul 1° numero del giornale.
Per mezzo del giornale suo, faccia pure
sapere che mi trovo bene in salute.
—- Du soldat Stefano Long:
M. S., 22-2-16.
Stimai. Signor Tron,
Non so in qual modo esprimerle i miei
sentiti ringraziamenti per il regolare invio del tanto desiderato giornale L'Echo
des Vallées, sul quale nelle ore di riposo
leggo con soddisfazione le novità delle
nostre belle e tranquille vallate valdesi.
Ringraziando immensamente, invio i
miei più sinceri saluti.
nella lettura di codesto giornale un senso
di sollievo dalle fatiche della guerra...
Sento un dovere mio di ringraziarla,
e colgo nello stesso tempo l’occasione di
ringraziare il Comitato Civile di Torre
Pellice e tutte le cortesi persone che s’interessano per farci passare ore liete a
tranquille.
A tutte quelle persone vadano i miei
più cordiali saluti.
Ringraziando Iddio fino adesso la mia
salute è ottima, come lo spero di tutti
loro. — Un saluto cordiale a Torre Pellice ed ai parenti.
Cortesemente la saluto, con ossequio.
— Du soldat Rivoire Mario:
Zona di guerra, 28-2-16.
Egregio Sig. Tron,
Benché non sia affatto in prima linea,
attendo con ansia il Lunedì sera per leggere lo stimato giornale L’Echo des Vallées, il quale ricevo regolarmente e provo
LA TOUR. Vendredi dernier ont eu
lieu les obsèques de Regmondet Jean-Daniel, décédé à la Ville, à l’âge de 69 ans.
Il s’en va après avoir travaillé 40 ans à
la fabrique, ayant perdu depuis quelques
années ses deux fils.
— M. Bugnion, à son retour du Pomaret, a encore eu une réunion aux Fassiots pour les mères de famille.
— Dimanche dernier la chaire de La
Tour a été occupée par M. le pasteur £.
Revel d’Angrogne, M. Tron ayant dû
s’absenter au dernier moment. M. Mathieu a eu la bonté de remplacer M. Revel
à Angrogne.
— La Cassa di Risparmio di Torino,
rende noto che, col 1° Aprile, gli Uffici
della sede di Torre Pellice saranno traslocati nei nuovi locali di Via Roma N« 2,
piano terreno, casa Gay.
— Dans la nuit du 10 courant un
incendie a complètement détruit un châlet situé aux Eissart, appartenant à l’agriculteur Jean Charbonnier des Rolands,
qui a eu ainsi de forts dommages à supporter. Notre frère se trouvant dans des
conditions assez difficiles, une souscription a été ouverte en sa faveur. Les
dons peuvent être versés chez M. Roland,
conseiller (Sainte Marguerite) et chez le
prof. A. Jalla.
PIGNEROL. Bien que le Foyer du
soldat fût déjà en activité depuis plusieurs mois, fréquenté chaque soir par
une soixantaine de militaires, on a reconnu que cela était insuffisant, aussi le
Comité Civil a été heureux de profiter
du concours du prof. A. Jalla, qui a contribué à donner naissance à un nouveau
foyer plus vaste, répondant aux besoins
des très nombreux soldats qui se trouvent dans cette ville.
POMARET. Le 8 au soir, dans la
grande école, nous eûmes le privilège
d’entendre les deux frères qui visitaient
le Val Pélis. Le public, fort nombreux,
a fort apprécié cette visite.
PRAMOL. Encore un deuil. Notre
sœur Long Marthe veuve Sappé (Piene)
était sonffrante depuis des années; tout
dernièrement, son mal augmenta rapidement et elle s’endormit paisiblement
le 29 du mois passé, à l’âge de 82 ans.
L’enterrement eut lieu le l.r mars avec
un concours de monde assez nombreux,
vu qu’il avait neigé jusqu’alors et que
les chemins n’étaient pas encore tracés
pour qu’on pût venir de loin.
Nous exprimons notre sympathie chrétienne à ses enfants dispersés, particulièrement à sa fille, déjà autrement bien
éprouvée, et à celui de ses fils qui a vécu
près d’elle jusqu’au bout — à ses sœurs,
dont une est la compagne dévouée de
l’ex-syndic Bouchard — et à tous les
nombreux parents.
— Nos soldats sont presque tous retournés au régiment. Nous n’avons plus
au milieu de nous que les retardataires
(non par leur faute, je vous priel): Costabel Emile (genio minatori). Beux Jean
(Sapiat) et Travers Francois, d’infanterie, et de nouveau Gardiol Albert, qui
avait été dernièrement à la maison en
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3
convalescence, et qui vient maintenant
jouir aussi de ses 15 jours de « licenza ».
Dix de nos frères des classes 1884 et
1885, viennent d’être appelés sous les
drapeaux; trois d’entre eux sont à l’étranger; les autres 7 ont déjà répondu à
l’appel. — A eux tous, ainsi qu’aux autres, nos vœux sincères et l’expression
de notre affection bien cordiale. P. G.
— Glanons encore dans la correspondance de nos chers soldats:
— Dal fronte trentino...
Gentilissimo Signor pastore,
Rispondo alla vostra cara cartolina
che ho ricevuta qualche giorno fa e che
mi ha fatto un gran piacere. Lo ringrazio
infinitamente e di tutto quello che ha già
fatto per me... Quanto a me, ringraziando
il Signore, dal giorno che son partito da
casa son sempre stato in buona salute.
Tanti saluti da parte mia e dai compagni di Pramollo che sono con me.
Balmas Bartolomeo (fuciliere),
— Le 6-2-1916.
Cher pasteur.
C’est avec plaisir que j’ai reçu votre
carte; merci de vos bonnes nouvelles et
de celles de mes parents. Pour le moment, je suis bien, mais je n’ai pas la
santé que j’avais l’an dernier... J’ai lu
avec douleur dans L’Echo la nouvelle de la
perte du lieutenant Revel de Mantoue.
Je crois que c’est bien celui que j’ai
connu « sul Trentino » quand son père et
sa mère étaient venus le trouver. Quel
ques jours avant de partir en congé, je
l’ai revu près du P..., il était bien. Veuillez me dire si c’est bien lui; je voudrais
envoyer à ses parents mes sincères condoléances. — Sincères salutations.
Votre dév.
Jean Jahier (Carab. Reale).
— Le 17-2-16.
Cher pasteur.
C’est avec grand plaisir que je lis
L’Echo des Vallées. Je croyais faire cette
œuvre devant l’ennemi sans qu’on le sache; et voilà que j’ai été trahi: avanthier je l’ai lu dans L’Echo...-, heureusement que c’est déjà fait. Je vous prie
donc de faire publier que ça m’a parfaitement réussi et remercier ceux qui
m’envoient le journal. La Luce non la
ricevo, ma la riceve quell’altro mio
amico. Mes meilleures salutations à tous.
Edvi Bertalot (Carab. Reale).
(Notre ami fait allusion à la nouvelle
qui a été donnée qu’il s’était offert pour
aller couper les «reticolati», p. g.
— Dal fronte...
Egregio Signor pastore,
È già da un pò di tempo che non le ho
più fatto assapere delle mie notizie, ma
grazie a Dio sono in ottima salute come
spero di Lei e della sua Signora. Amato
pastore, ho passato tre giorni sopra un
monte all’altitudine di 3300 metri, non
vedevo che roccie e neve, eravamo io e
i soldati della mia squadra.
Qui, ho una cameretta o cucina fatta
di travi e coperta di teli da tenda, ho un
materasso fatto di ramoscelli di pini, e
come sto bene quando il cannone ed il
freddo mi lasciano riposare. Per fare un
pù di caffè o di rancio bisogna che facciamo sciogliere la neve al fuoco. Ho
sempre con me il Nuovo Testamento che
i^ggo ogni giorno nelle ore di riposo. Ricevo tutti i martedì L’Echo des Vallées
che leggo con gran piacere ; esso mi porta
tutte le notizie del caio paese e quelle dei
miei amici che si trovano essi pure al
fronte. Vedo che tutti i nostri amati pa
stoii pregano sempre per i loro antichi
catecumeni...
Caro pastore, ho buona speranza di
andare qualche giorno in licenza e trovare i cari genitori ed amici. I miei più
fervidi auguri a Lei e Signora. Il tenente
Levi Tron le manda i suoi più cordiali
saluti (di cui ringrazio e che ricambio. F.
G.). Suo devotissimo
Eli Long di Daniele (fuciliere)
— Carissimo pastore.
La prego trasmettere quanto segue all’Unione delle Madri e delle Giovanette
e ai generosi donatori della Chiesa Valdese di Pramollo:
Il dovere mi chiama a farvi due righe
per dimostrarvi la mia gratitudine. Ho
ricevuto il pacco che voi madri e giovani
coll’agilità delle vostre dita avete saputo
combinare per ripararci dal freddo a cui
siamo esposti giorno e notte.
Sciogliendo il pacco, una lagrima silenziosa mi calava giù per le gote, pensando che tutti abbiamo chi soffre, e
tutti soffriamo gli uni per gli altri....
E voi, padri, fratelli e amici: quali sacrifici siete costi etti a fare, mancandovi
il braccio nostro; ben lo ricordiamo com’è duro il' lavoro nei nostri paesi di
montagna; ma fatevi coraggio e pregate
che la pace venga presto.
Oltre d’aver sacrificate le vostre forze
avete ancora sacrificate delle vostre so
stanze per farci pervenire questi indu
menti tanto necessari in queste fredde
regioni in cui ci troviamo.
Son certo che le vostre preghiere ci
seguono ovunque; ed a questo pensiero
ci facciamo coraggio, sentendoci uniti col
medesimo sentimento e vivendo nelle
medesime speranze.
Di salute, grazie a Dio, sto bene, come
pùre i miei compagni Balmas, Bounous,
Ribet e Bertalot, i quali vi fanno salutare.
Non potendo partecipare al culto, inviamo i più sinceri saluti alla Chiesa valdese di Pramollo, cominciando dal suo
conduttore.
La prego ringraziare da parte mia
tutte le. persone che si sono dimostrate
generose per quest’opera. La preghiamo
pure di salutare i nostri parenti.
Una forte stretta di mano a Lei ed
alla sua Signora.
Dal fronte, addì 29-1-916.
Suo sempre aff.to
Eh Bounous (fuciliere).
RODORETTO. — Zona di guerra.
Le mando questa cartolina per dirle
che sono in buona salute. Qui il tempo è
cattivo, piove tutti i giorni. Speriamo di
ritornare presto. Saluto intanto gli amici
G. Pascal.
— Zona di guerra, 25 février.
Je suis heureux de vous donner de
bonnes nouvelles. Nous avons eu la visite du chapelain, M. D. Bosio, et nous
avons eu une réunion à l’hôtel des Tre
Croci, dans la chambre du lieutenant
Tron. Il m’a demandé de vos nouvelles
et vous salue. Nous avons changé de position, nous sommes à présent... en Autriche. Agréez mes salutations.
François Genre.
RORÀ. Le premier dimanche du mois,
c’est M. Gaydou qui a présidé le service
religieux; dimanche dernier, M. le prof.
J. Jalla a occupé la chaire de la paroisse.
SAINT-GERMAIN. Mardi, le 7 du
mois, MM. Delattre et Bugnon, après une
visite à l’Asile des vieillards, tinrent une
conférence dans le temple, devant une
très nombreuse assemblée. Le sujet traité
a été celui du Semeur.
SAINT-JEAN. Nouvelles de nos militaires: Le jeune soldat Alexis Jalla, neveu de notre ex-syndic, blessé à une
jambe il y a quelque temps, se trouve à
’’hôpital de Fabriano (Ancône) en voie
de guérison, et il espère pouvoir venii
bientôt passer sa convalescence au sein
de sa famille.
VAL CHISONE. — Belle lettre d’un
fils à son père:
Zona di guerra. — Caro Padre, la mia
partenza è stata dolorosa non avendoti
potuto abbracciare. Non ti dimentico e
non dimentico le promesse che ti ho fatto.
Voglio che la nostra casa diventi un paradiso e che tu possa passare i tuoi ul
timi giorni in mezzo alla tranquillità ed
al nostro affetto.
Spero che avrai definitivamente e per
sempre abbandonato il vizio di bere,
perchè, come lo sai, esso ti porta troppo
danno alla salute. Io neppure, caro babbo
non berrò più. Il vino mi ha quasi rovinato. Ma coll’aiuto di Dio sarò ancora in
tempo a riscattare il passato e farti felice
te, la mia cara moglie, e tutta la nostri
famiglia.
Caro babbo, dimmi che non berrai più
vino o ne berrai poco e sarò felice anche
in mezzo ai pericoli. Ricevi un bacio da
Tuo Figlio.
PODR LE < FRANÇAIS >.
Nos lecteurs n’ignorent sans doute pas
les misères qu’on essaye de nous faire,
dans certains milieux, au sujet de l’enseignement du français dans nos écoles,
ni les inconvénients, parfois fâcheux, qui
sont résultés des dernières nominations
de maîtres et maîtresses d’école dans les
écoles facultatives (de quartier). Ajoutez
la menace du ministre de l’Instruction
Publique de réduire dans le prochain
exercice le subside pour l’enseignement
du français dans les Vallées d’Aoste et
do Pinerolese, et vous comprendrez comment les ennemis du français aient pu
se leurrer du vain espoir de le voir bientôt disparaître de nos Vallées.
Rassurons-nous: la loi est là pour protéger nos droits. Au cours de la discussion du budget de l’Instruction, par deux
éloquents discours, les députés Facta.
pour nos Vallées, et Battone pour la Val
lée d’Aoste ont hautement alïirme notre
droit au français, et déclaré que la dimi
nution du subside était contraire à la loi
récemment votée. MM. Giretti et Bon
vier s’associent aux deux orateurs précédents, et le ministre Grippo dit que la
conduite du Gouvernement s’inspirera
des désirs manifestés par MM. Facta et
Battone.
Nous ne doutons pas que toutes nos
autorités scolaires ne s’inspirent de leur
côté à la politique du Gouvernement, r !
à la manière de voir équitable et éclairée
des représentants politiques des régions
où « l’on parle habituellement le français ».
i\o uvei les poli tiques.
Encore une semaine de mauvais temps
dans toute la zone de guerre ! Neige en
quantité sur les montagnes où la chute
des avalanches a souvent interrompu les
communications, emporté des baraques
et enseveli des colonnes en marche. Malgré les secours prompts et efficaces, il
faut déplorer quelques pertes de vies humaines. Dans la zone de l’Isonzo les
pluies torrentielles ont provoqué des
éboulements et des inondations rendant
les routes impraticables. Nos braves soldats ont lutté courageusement contre les
éléments sans interrompre l’activité belliqueuse contre l’ennemi. Combats d’artilleiie, actions de détail dans tous les
secteurs, incursions hardies de soldats
skieurs sur les Alpes. Dans la zone si difficile des Tofane nos troupes ont poussé
plus en avant la ligne d’occupation. Sur
le front de l’Isonzo entre Plezzo et Logora nos infanteries ont rejoint les lignes
ennemies et lancé des bombes. Une activité beaucoup plus grande a été déployée
sur le Carso: entre le monte S. Michele
et le village de S. Martino, la brigade Regina a pris d’assaut à la bayonnette une
redoute ennemie, faisant prisonniers
tous les défenseurs. La journée nous a
procuré 254 prisonniers.
Notre roi, venant du quartier général,
vient de faire un court séjour à Rome. Il
a eu de longues conversations avec les
ministres Salandra et Sonnino et le ministre de la guerre Zuppelli. Sur l’objet
de ces conversations on garde le secret
le plus absolu et le plus impénétrable.
La Chambre, ayant approuvé le budget des travaux publics, est passée à
l’examen du budget du ministère d’agriculture, industrie et commerce. Mais il
s’agit plutôt d’une discussion sur la politique financière et économique du Gouvernement pendant la guerre. Plus de
60 orateurs sont inscrits, quatre ordre du
jour ont déjà été présentés, ce qui fait
que la discussion se prolongera jusqu’à
la fin de la semaine, et sera suivie d’un
vote de confiance. Une crise ministérielle
n’est pas impossible, plusieurs courants
d’opposition se sont manifestés dans les
différents partis, dont les uns n’approuvent pas complètement l’œuvre du cabinet Salandra, d’autres voudraient un
ministère de coalition fondé sur des bases
plus larges, avee la collaboration de tous
les partis.
Le Gouvernement a publié des décrets
très importants sur les blés et le sucre
qui ne pourront être vendus à des prix
supérieurs à ceux établis pour les réquisitions de l’armée. Un autre décret fixe
aussi des règles pour la mouture et la
panification.
Les souscriptions à l’emprunt national, qu’on a nommé « l’emprunt de la
victoire », ont atteint 2.933 millions,
sans compter celles des colonies et des
Italiens résidant à l’étranger, qui seront
aussi importantes. Les conversions de
l’emprunt de janvier 1915 et les versements en bons du trésor s’élèvent à environ 652 millions, de sorte que les versements comptant dépasseront la somme
des deux emprunts précédents.
Le Conseil de guerre des alliés de l’Entente se réunit à Paris sous la présidence
du général Joffre. L’Italie est représentée par le général Porro, sous-chef de
notre état-major. La Belgique et la Serbie sont aussi représentées. La conférence, qui doit durei quatre ou cinq jours,
prendra des décisions très importantes
en vue des prochaines offensives sur
tous les fronts de bataille.
Les Allemands n’ont pas gagné de terrain devant Verdun. Les bombardements très violents ont continué, les attaques en masse, surtout contre le village de Vaux, ont été repoussées avec
des pertes épouvantables pour les assaillants. Depuis trois ou quatre jours il règne un calme relatif, une espèce de trêve,
mais de nouvelles attaques sont attendues par les Français qui ont résisté
d’une manière admirable. On calcule les
pertes allemandes à 200.000 hommes.
Les pertes françaises sont de beaucoup
inférieures.
A la Chambre des Communes M. Balfour a fait un exposé magistral de l’action de la flotte anglaise. Il a donné des
informations précises sur son accroissement depuis la guerre. Malgré les pertes,
l’Angleterre a doublé le nombre de ses
marins et augmenté d’un million de tonnes la capacité de ses bâteaux. Depuis
le début de la guerre la marine a transporté environ quatre millions de combattants, deux millions et demi de tonnes d’approvisionnements. Le ministre
a fait aussi un vif éloge des équipages et
de leurs chefs, remplissant une tâche obscure et ingrate avec une grande habileté
et un esprit de discipline admirable.
Le Portugal est entré en état de guerre
avec l’Allemagne. Les relations diplomatiques ont été rompues à la suite des
actes d’hostilité reprochés par l’Allema
gne au Gouvernement portugais, dont le
dernier a été la confiscation des navires
allemands internés dans les ports de la
république, au nombre de 75. Le cabinet
démissionnaire sera remplacé par un ministère de coalition. Cette nouvelle guerre
ne changera pas de beaucoup la situation générale, puisque le Portugal a toujours été lié avec l’Angleterre. Les Allemands ont toutes les chances de perdre
au plus vite leur dernière colonie africaine qui confine avec les possessions
portugaises. E. L.
Ab payés et non quittancés.
Angèle Pilon, La Tour, 1915 — Joséphine
Combe, Marseille, 1916 — J. E. Janavel,
Ombiies de Lavalle, 1916 — M.me Geymet,
Carema, 1916 — Adolphe Bounous, Peumian, fr. 36 p, 1916 —- Jean Vinçon, StGermain, 1917 (au lieu de Ardoine Coucourde
qui n’aura payé que 1916).
Pour P «Echo» des soldats.
M.me-M. M., Guidizzolo fr. 3,—
G.-\. Tron, Direct-ur-Responsablc.
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