1
Année Neuvième,
PRIX D'ABBONNEMENTparan'
Úalie . . . . L. 3 i
Tous J«s^pays rt* rUnion l
do posto . . *
AmérH^ue , . »
Ott R’rtbonívo :
t'our r/«íó.rííMr oh^s MM. Ion >
Vaatéiiirs et loa Jibrairés ]
Torro Poilic«. ^
t'oiír rA'íUiénVin’Hn Bureau d‘At5- \\_
tnÍQiBttacion.
N. 32,
Un o\i plusieurs numéros séparés, demandés avant U tira«-« 10 cent, chacun.
.Annonces: centimes par ligue.
fiCS «moüis d'atgenl ae font par
Uttre recointnandee ou par
mandais sur le Bureau de Pârosa Argentina.
V'our la RÉDACTION s'adresser
ainsi ; A la Direction du Tématn,
Pomaretto fPinerolo) Italie.
Pour ]'ADMINISTRATION adresser ainsi; A TAdministratiion du
Témoi«, Pomaretto iPineroJo)
ÉCHO DES VALLEES VAUDOiSES
Paraissant chaque Vendredi
Viius mü s^rei ^jinuins. Actks I, S.
SiiiDaiK la vérité avec la charité. Ero. iv, IB
sioiïimaire.
. 10 Août. — Leurs œuvres les suivent. •—
Cinquante aüs plus lard. — Une prière
coupable. - Un larron en paradis. — Nouvelles fleiiÿieïtses. - Souscription. - Annonces.
lO Août
Ou oroijez-vous que ces dix-huit,
sur qui la tour de Siloé tomba,
cl les tua, fussei}t plus coupables
que tous les habitants de Jérusalem?
Non, vo'us dis-je ; mais si vous fie
vous repentez, . vous périrez tous
de la même- manière. Lvc. sju, A, 5.
Les amis.de Job, consoiateurs
iàcbeux, n'hésitent pas à reconnaître, dans le déluge de maux
qui est venu fondre sur lui avec
une effrayante rapidité, le juste
châtiment de péchés ou de crimes
que l'œil de Dieu a découverts sous
l’apparente piété de cet homme
juste.
Les barbares de l’île de Malte
en voyant « la vipère attachée à
la main de Paul, se dirent l’un
à l’autre : certainement cet homme
est un meurtrier, puisque après
être échappé à la mer, la n«ngeance ne permet pas qu’il vive ».
Aujourd’hui encore, et chez; les
peuples placés depuis dû le&gs
siècles sous rinfluenoe du christianisme, la croyance générale
n’est-elle pas que les souffrances
de cette vie sont proportionnées
aux fautes ou aux crimes que
chacun commet, que le plus souveut, une épreuve particulière est
la peine de quelque péché particulier? C’était bien aussi )a pensée
de ceux qui racontent à Jésus ce
qui était arrivé aux Galiléens dont
Pilate avait mêlé le sang à celui
de leurs sacrifices.
Sans méconnaître ce qu'il y a de
vrai dams cette manière d'envisager
les calamités publiques et privées,
il y a un coté par lequel cette
croyance devient dangereuse et
funeste; et c’est lorsque, en cherchant curieusement à découvrir
la cause et le but spécial des
maux qu’endure le prochain;' ou
2
.S50______
s’oublie soi-raême, ou l'on se tranquillise par la pensée que l'on
n’a rien mérité de pareil puisqu’on
ne le souffre pas. Pour combattre
cette erreur, si commune et si
dangereuse, le Sauveur déclare , à
ses auditeurs que les Galiléens
massacrés par Pilate, et les dixhuit hommes .écrasés par la tour
de Siloé, n'étaient pas plus coupables que le reste des Galiléeiïs
et des,habitants de Jérusalem, et,
que si eux-mômes, ses auditeurs,
ne se convertissaient pas', ils
périraient tous de la même manière.
Si toutes les choses qui ont été
écrites auparavant, l’ont été pour
notre instruction , cette solennelle
parole du Seigneur s’impose à
notre plus sérieuse considération.
D’en côté, les victimes de quelque
grand désastre ont droit k notre
cordiale sympathie ; elles n’étaient
pas plus coupables que nous, et
nous pourrions justement être à
leur place. De l’autre mi sort pareil nous attend , si nous ne faisons la paix avec notre partie
adverse, pendant que nous sommés en chemin avec elle.
G’est la leçon que nous répète
avec une force extraordinaire cette
épouvantable catastrophe J’Ischia,
dont la presse de tous les pays
publie depuis bientôt deux semaines, les navrants détails. Un
quart de minute a suffi pour détruire de fond en comble une
ville de 4500 habitants, ruiner
quelques autres localités moins
considérables etlancer dans l’éternité quelques milliers de personnes dont il ne peut certainement
pas être supposé qu’elles s’attendissent i une fin si prochaine et
que la plupart d’entr’elles fussent
occupées à s’y préparer.
Etaient-ils plus coupables que
le reste des Italiens parceque cela
leur est arrivé; l’étaient-il plus
que nous qui habitons l’autre extrémité de l'Italieî Ailleurs aussi,
sur une infinité de points plus ou
moins célèbres de notre pairie,
les malades, les infirmes, les dô.sCBuvrés, les fatigués, se rencontrent, cherchant le soulagement,
la guérison , si possible, de leurs
maux, un repos nécessaire, un
remède à leur ennui, et apportant
avec eux le bien-être ou même la
richesse aux habitants du pays.
Il est vrai que l’on y est plus disposé à s’oublier qu'à se recueillir,
que l’attrait du plaisir et même
de la dissipation est semé sur les
pas des hôtes de ces lieux privilégiés," beaucoup plus que les
moyens d'édification. On ne va pas
aux bains pour s’édifier. Mais il
ne s’en suit pas nécessairement
que l’oubli de Dieu y soit plus
général que partout ailleurs, et
que les personnes qui cherchent,
à grands frais quelquefois, la santé
du corps, n’aient aucun souci de
leur àme immortelle.
Ils n’étaient donc pas plus grands
pécheurs que nous , parceque cela
leur est arrivé, et cette redoutable dispensation de Dieu nous dit
de sa part: veillez, car vous ne
savez à quelle heure -le Seigneur
viendra. Que vos reins soient ceints
et vos lampes allumées. — Mais si
en présence de pareils désastres,
nous ne devons pas négliger de
3
nous appliquer l’enseignement
qu’ils renferment pour ceux qu’ils
n’atteignent pas, nous ne devons
pas davantage oublier ceux qui
en sont atteints. — H y a quelque
chose de noble et de grand dans
cette unanimité avec laquelle, non
seulement de toutes les provinces
de la patrie italienne, mais aussi
du dehors , l’on s'est hâté de venir
au secours des réchappés de Casamicciola et lieux voisins. L'exemple est venu d"e haut, et il est
suivi par toutes les classes de la
société. L'obole du pauvi’e figure
à côté de l’offrande généreuse du
riche. Si toutes les misères ne
peuvent pas être supprimées, elles
seront certainement soulagées, les
deuils aussi seront adoucis par
ces témoignages innombrables de
sympathie.
îl ne nous appartient pas de
dire, dès aujourd’hui, si les Vaudois voudront envoyer à leurs
compatriotes, dont les habitations
ne sont plus qu'un monceau de
ruines, quelque marque sensible
du douloureux intérêt qu’ils prennent à leur immense désastre, Nous
le saurons bientôt et nos lecteurs
ne tarderont pas à l’apprendre.
La Direction du Témoin se chargera volontiers de recevoir et de
transmettre les fruits de la cliarité des Vaudoi,s quelque humble
qu’ils puissent être. On est agréable selon ce qu’on a et non selon
ce que l’on n’a pas.'
Leurs œuvres les suiveul
Nous avons trop l’habiiude de diviser- nos actions en (rois classes :
les bonnes, les mauvaises et celles
qui ne sont ni bonnes ni mauvaises.
Mais nous renoncerons à celle division, si nous voulons considérer nos
actions à la lumière de la Parole
Divine. Celle-ci en effet ne parle que
des œuvres de lénébres et des œuvçcs
de lumière. Il n’y a que deux sources
d’où découle toute l’activité humainè,
l’amour de Dieu et l’égoïsme. Chacune
de nos œuvres a riñe âme, un getme
inicrieur, qui la l'ait être une œuvre
divine ou corrompue. Tantôt cette
éme, ce germe est l’obéissance à
Dieu, tantôt c’est l’amour naturel de
soi-rnôme. Oh ! voyez comme clle.s se
rassemblent autour de vous les œuvres
que vous avez faites dés votre enfance,
celles que vous avez faites dans le
secret cl à la face du inonde; et pensez
bien que chacune d’enire elles a une
âme de inmiôrc ou de ténèbres! Tu
es sorti nu du sein maternel, et tu
retourneras nn dans la poussière;
mais lu devins prendre quelque chose
avec toi, tes œuvres.
Nos œuvres nous suivenl; elles nous
suivent devani le trône de Diett; elles
nous suivent dans 7iotro cœur. Dieu
ne peut pas les oublier et il n'est pas
permis à l’homme de les oublier. Dieu
n’oubüe rien de ce qui sc passe dans
sa création. Tout parait également
clair à son œil divin, le jour où les
étoiles du malin chantaient la création de la terre, comme les siècles
qui SC suivront lorsque la terre ne
sera plus. L’aclion ténébreuse de ce
disciple que toutes les générations
ont appelé « le traître, j* et le péché
i'ugilif de jeunesse qu’il y a quelques
jours sculémont lu as recouvert d’un
voile, cl donipersonne ne se doute, lui
sont également connus. Ab ! elle doit
être gravée dans le cœur de l’homme
avec un bui’in de diamant celle vérité,
que devant le trône de Dieu aucune
œuvi'c n’est oubliée; car elle se révèle parloiil, parmi tous les peuples
de la terre. Ils sc sont servis d’images
pour en parler; tantôt c’est un sentier étroit bordé de précipices que
doivent suivre les morts; tantôt ce
sont des balances où leurs œuvres
sont pesées; tantôt c’est un grand livre
4
....„.,252......
où elles sont écrites. Ne lisons nous
pas aussi dans le Nouveau Testament:
«Et je vis les morts petits et grands
se tenir devant Dieu et les livres furent
ouverts.... et les morts furent jugés
d’après les choses écrites dans les
livres?»
Mais de la même manière que nos
œuvres nous suivent devant le trône
de Dieu, elles nous suivent dans noire
cœur. L’homme peut apprendre tout
ce qu’il veut; mais non pas tout
oublier. Ohl que ne donnerait pas un
grand nombre pour pouvoir oublier!
Que n’aurait pas donné Judas pour
oublier celte parole, rien que celle
là: «Traître, traître de ton Seigneur».
Mais n’ayant pu l’oublier, parcequ’il
ne pouvait pas annuller sa mémoire
il s’annulla soi-même. C’est cette mémoire de l’impie que l’Ecriture représente comme un «ver qui ne meurt
pas , comme un ver qui ronge et creuse
toujours plus bas». Judas, tu as pu
détruire ta personne, mais non pas
ta mémoire, et maintenant dans Téternilé comme jadis dans le temps,
elle te crie: «Traître, traître de ton
SeigneurI» — Nous avons dit que
l’homme ne peut pas oublier tout ce
qu’il veut; mais il peut beaucoup oublier: un grand nombre de nos œuvres
ténébreuses ont été ensevelies dans les
profondeurs de notre âme... et cependant cet oubli n’est, après tout, qu’apparent; et pour être vrais nous devons
dire que l’homme ne peut ne« oublier.
Vous avez tous fait l’expérience, n’estce pas, des étonnants phénomènes que
nous offre la mémoire? Que de choses
qui semblaient englouties à jamais dans
les flots de l’oubli, et qui sans que
nous nous en doutions, sont revenues
à la surface! Ce que nous avons l’habitude de dire lorsque nous faisons
effort pour nous souvenir de quelque
chose: «Je ne l’ai pas oublié; mais
je ne puis pas bien me le rappeler
en cel instant» cela peut se dire de
toutes les autres choses. Ohl vérité
terrible! L’iiorrjme ne peut rien oublier; mais comme dans le sommeil
tout le monde semble anéanti et .se
présente nouvellement à ton aspect
a peine l’aube se lève, ainsi lu tron
que tu n’as rien oublié, et que
i les œuvres t’ont suivi enfermées
veras
toutes
dans ton cœur.
(Fraffment d'un .‘¡ermon de Tliohiek. ïracliii.'tiut) libfe d ll. M-).
suivre J.
(A
Cinpaiile ans plus lard
Cinquante ans ne sont pas un bien
long c.space dans la vie d’un peuple ;
ils peuvent cependant amener de trèSgrands changements. Preuve en soit
le jubilé cinquantenaire de la mission
évangélique du Lessouio célébré dernièrement à Paris et chez les Bas.soutos.
— C’est le 28 juin J833 que le.s missionnaires français sont .wivés au
Lessouto et c’est le 9 juillet de la
même année qu’ils ont commencé à
bâtir leur première bulle au lieu
qu’ils appelèrent Morija ( l’Eterne! y
pourvoira).
Aujourd’hui la mission évangélique
compte 15 églises dirigées par des missionnaires européens et 67 annexées
sous les soins de 105 catéchistes et
inslilulours indigènes. L’instruction
s’est largement répandue parmi le
peuple. Une école normale prépare
des instituteurs, une école de théologie des pasteurs, un journal, écrit
en Lessouto, se publie dans le pays
même au moyen d’une imprimerie
appartenant à la mission, la Bible a
été traduite et imprimée en entier
dans la langue des Bassoutos. Les
communiants sont au nombre de 4023
et les^catéchumènes, malgré les troubles récents, s’élèvent encore an chiffre
de 1070.
Comment ne pas exalter la bonté
du Seigneur en présence des changements bénis opérés par le levain de
l’Evangile ?
Dans les grandes as.semblées du Lessoulû, tenues dans une vaste prairie,
ceux qui ont été écoulés avec le plus
d’attention sont les témoins d’un passé
qui semble maintenant un rêve. Nous
empruntons ici quelques détails à une
leljre du Lessouto publiée dan.s le
N. 27 de VEglise Libre.
5
.253 .
«Ici on ne connaîL plus guère
qu’une douzaine d’hommes qui vivaieiilà Thaba-Bossiou lors de la venue
des messagers blancs^ Ah ! si vous
aviez pu en contempler queigues-uns!
Voyez le vieux Luca, brandissant son
grand biUoii, s’animant, s’échauffanl,
excès de gestes, voix claire, regard
perçant; un flux de paroles, des mouvements de vraie éloquence,, des apostrophes aux présenta, aux absents.
— Où est-il Pelerose?Où es-tu Sété
l'ane? Ils ne sont plus là. Moi, j’y
étais. J’ai conduit le wagon des blancs.
Tenez, là (et il montrait un coin de
la prairie) ils ont fait du café quand
nous sommes arrivés. Qui sait comment Mosheh (le grand chef) était
habillé, lorsqu’il accompagna ici les
missionnaires? Le sais-tu toi? — Non
— Moi je le sais, 11 avait une lanière
de cuir autour des reins. J’élais moi
comme cet arbre (il tiraillait les branches flexibles, d’un saule plcui’eur.
Il voulait dire qu’à celle époque on
portait les cheveux longs; maintenant
on les rase ).
« Ecoulez le vieux Silas, grand,
bien bâti, un peu voûté, barbe et
cheveux gris.... — Vous ne savez pas
par quoi nous avons pas.sé nous,
hommes d’autrefois. Nous ne savions
pas ce qu’était la prière: Quand les
missionnaires nous faisaient signe de
nous agenouiller, nous faisions comme
cela, (il mit un genou en terre se
cachant la figure avec la main, mais
laissa un œil libre et grand ouvert).
Nous pensions qu’ils pourraient bien
nous égorger; nous les surveillions
et notre chorus d’amens étai t en .somme
un grand soupir de soulagement: Ils
ne nous ont pas tués.
Le plus pittoresque de tous
les orateurs a été Tsékélo, un fils do
Mosheh, l’orateur national préféré des
Bassoulos. Comme ils buvaient ses
paroles! Quelles dents ils découvraient
en répondant à ses saillies par des
l'ires fins de connaisseurs !
« — Moi, disait Tsékélo, Je ne suis
qu’un gamin en face de ces vieux. (Il
n 46 ans). Mes yeux n’ont rien vu,
niais rae.s oreilles ont recueilli ce que
les vieux racontaient autour de la
peau à tanner ou autour du feu dan.s
le Rothla (place publique des Bassoutos). Le soir, ici à Morija, les
missionnaires se mêlaient aux groupes
d’hommes. Ils montraient une pierre
et disaient: Béng (qu’est-ce?) On répondait: une pierre! et du coude on
se pomssait, ou riait sous cape: Ils
no savent pas ce qu’est une pierre!
Les missionnaires montraient lefen:
Rénrif — Prends garde, criait-on, lu
vas le brider! On venait tâter leurs
cheveux, leur barbe: Sûr! disait-on,
ce sont des filaments de l’enveloppe,
du maïs! On regardait avec terreur
leur,? cbaii.sselles, ils en mcUaienl de
blanches le dimanche: Nous lo savions
bien, grommelait quelque ancien,
ces gens-là sont des revenants; voyez
comme leurs pieds soûl blancs! Puis
le samedi soir, quand ils allaient se
laver à la rivière, on les suivait, on
criait au miracle en voyant approcher
de vrais pieds'humains ! »
Outre les allocutions, on chantait
les anciens cantiques composés par
les missionnaires. « Oli si vous aviez
pu entendre les vieux psaumes huguenots, chantés vivement par 1500
poitrines dilatées! Cela emplissait le
vallon, cela montait droit au ciel».
Au dernier jour de la fêle, on congédia îe.s païens. Les 900 ehrétiens
présents venus des différentes stations
se pressèrent dans le temple et dans
un saint recueillement, célébrèrent la
Cène. Certes, en comparant le passé
avez le présent, on pouvait bien
«jubiler» et s’écrier: L’Eternel a fait
de grandes choses ! Abeille.
[jiie prière coupable
« Ayez soin d’avertir tous les parents
qui pourront vous entendre, dit une
mère chrétienne à son pasteur « qu’ils
se gardent de vouloir obtenir de Dieu,
à tout prix, la guérison d’un enfant
malade ». Avertissez les en leur citant
mon exemple. J’avais un enfant, ou
plutôt, dirai-je, j’ai un enfant, il
tomba malade à la mort; tous les
médecins l’abandonnèrent et j’en per-
6
1
..25i
dis les sens. Je n’étais pas convertie
alors, je devins furieuse; je iniirmurai, je blasphémai: «Si mon enfant meurt, o.sai-je m’écrier, je ne
croirai plus en Dieu, Mon enfant ne
mourut point; il me fut conservé, il
grandit. Je ne sus pas l’élever comme
il fallait, et je ne saurais dire que de
soucis, de chagrins, de tourments,
il m’a causes, il me cause encore.
Dieu seul sait combien de lannos que
cet enfant m’à fait verser. Alif qu’il
eût été heureux, et que j'eusse été
heureuse moi-rnôino, si alors il fut
mort, mort avant ses nombreuses
années de péché et d’égarement.
(Feuille Reliftiensej.
Un larron en paradis
L’activité déployée par Jésus Clirisl,
pendant, la courte durée de son ministère ici-bas, a été vraiment extraoi'dinairc. Il allait de lieu eu lieu fai.sanl
du.bien, guérissant les malades, les
boiteux, les sourds, les aveugles,
même ceux qui étaient sous le pouvoir du démon .(Actes, x, 38). Et
lorsque ses pieds et ses mains étaient
cloués sur le bois infâme, il faisait
encore du bien aux malfaileiirs, crucifiés à côté de lui. Mis au rang des
malfaiteurs, comme l’avait prédit
Esaïë (un, 12), il est placé entre
deux brigands, et l’un d’eux l’outrageait. Quelle audace! quelle perver.sionl outrager encore un. innocent,
quand lui même est déjà cloué sur
l’instrument de son suplicc! Vraiment
l’homme va loin, très loin quand il
se met à itial faire, il va jusqu’à
devenir semblable aux demoiis. Que
ce fait nous donne à tous une'sainte
horreur pour le péclic qui est la
cause de nos souflVanccs.
Nous regardons de préférence vers
le • malfaiteur repentant qui est de
l’autre côté. Combien de personnes
mn, .sans avoir été voleurs de grands
cnerainset convaincues de brigandage,
.seraient heureuses de sentir en elles
les dispositions qui animent ce brigand ! Î1 confesse ses péchés et re
conna'it qu’il reçoit sur la croix où
il s’en va mourir des choses dignes
de ses crimes, _(Luc xxni, 41); il
croit au monde invisible, même au
régne futur de Jésus Christ quoiqu’il
le voie mourir, il n’a pas honte de
Celui qu’il voit au rang des malfaiteurs, il lui rend témoignage lorsque
les disciples l’abandonnent, eux qui
avaient tant reçu, et tant vu, eux
qui avaient été à si bonne école. Ce
malfaiteur fait même telle chose que
nous négligeons trop, nous qui ne
sommes point clonés sur une crdix
et qui n’avons aux pieds nulle enIrave; il reprend son compagnon,
même il le censure forlemcnl. El
quelle louchante prière sortit de son
cœur en cette heure suprême! Seigneurl dil-il à Jésus en qui ü avait
pleine.confiance, Seigneur! souvien.sioi de moi quand tu viendras en ton
régne!
Une prière semblable ne reste pas
sans réponse et Jésus l’exauce immédiatement et lui dit: En vérité, je
te dis que tu seras aujourd’hui avec
moi’ en paradis, — Quel changeinenl pour un brigand perdu de
rcpulalion et quel changement pour
tout pécheur qui sans avoir laissé
paraître ses passions déréglées de
manière à produire un scandale public, est cependant tout aussi souillé
que ce malfaiteur avoué! Ob! puissance de la grâce de Dieu, qui d’un
voleur fait un saint, d’un tigre un
agneau; des pécheurs comme nous
le sommes des habitants des demeures
éternel le.s 1
Dès ce moment le boulieur celeslc
entre dans l’âme du pauvre brigand;
comme pour tout pécheur converti
le bonheur commence sur la terre,
en attendant d’être parfait dans le
ciel. Qu’il est heureux Lazare, le pauvre Lazare, dans le sein d’Abraham !
Qu’ils sont heureux, même bienheureux les morts qui meurent au Seigneur! ils se reposent derleuns travaux
et leurs œuvres les suivent. (Apoc.
XIV, 13).
Tu seras avec mol, lui dit Jésus.
Jusqu’alor.s il a été avec des vauriens,
peut-être depuis son enfance, avec
7
...255....
(le inaiivaises compagoies qui oui
corrompu son cœur. Et cela arrive
à plus d’im dont rédiicaiion est négligée,’et qui n’u pas appris à dire:
non, aux pervers qui veulent le séduire. Il est allé avec eux pon pour
malfairc, mais seulement pour voir.
En voyant il a appris à malfaire,
puis if a commencé k faire le mal
el il e.sL allé si loin qu’il a dépassé
ceux dont le mauvais exemple l’a
perdu, el qu’il est arrivé jusqu’il la
prison, au tribunal, aux galères ou
à la potence.
Mais la miséricorde de, Dieu est
plus grande que notre péclié; il nous
arracne à cette vilaine compagnie de
gens souillés, il nous lave dans le
sang de Jésus et nous reçoit en sa
communion, en sa maison, dans son
paradis. Oh quel amour!
Où serait-il allé ce malfaiteur sans
la grâce de Dieu? Une mort lente
aurait offert ses chairs en proie aux
corbeaux, aux chiens et aux chacals,
son corps aurait été jeté à la voieric...
mais son âme, son âme immortelle?
Elle aurait été à tout jamais éloignée
de Dieu dans des souffrances et des
remords éternels. Un pareil sort attend celui qui refuse de se repentir,
bien qu’il n’ait pas été brigand.
Voilà le seul cas, à notre connaissance, de quelqu’un qui ail été converti aux portes même du lornbeaii
N’allendons pas la UU heure pour
nous donner à Dieu, ne renvoyons
pas notre conversion; ce renvoi pourrail être fatal. Saisissons la vio éternelle quand Jésus nous l’offre; nous
pourrions être, sans le savoir, à
notre onzième heure, et nous aurions
des regrets éternels d’avoir repoussé
les offres de Dieu. Aujourd’hui nous
recevons encore le message du Seigneur; que nos cœurs ne s’endurcissent point! K. II. p.
C’est par inadvertence que nous
n’avons pas publié, il y a deux semaines déjà, quoique nous en ayons
mentionné l’onjet, la constitution
d’un Comité de dames pour l’orgimi
sation d’un bazar en faveur du Collège. ‘ . ..
« Vivement préoccupées du déficit
qui pèse sur le Collège de Torre Pcllicc,
quelques dames vaudoises ont résolu
d’organiser un bazar en faveur de cet
établissement, pour l’époque du prochain Synode.
» Elles sentent le besoin de rappeler
aux membres de l’Eglise Vaudoise,
ainsi qu’à ses amis du deiiors, l’importance do celle institution qui continue d’être la pépinière des ouvriers
de l’Eglise soit pour la mission d’Italie,
soit pour les Vallée.s proprement dites.
5> Les dons seront reçus avec reconnaissance par les membres du Comité
el par les demoiselles chargées de la
vente.
» Le bazar aura lieu, D. V., les jours
■4, 5 et 0 septembre, dans une des
salles du Collège.
Torre-Pellice, d4 jtiillet Í883.
Lk Comité
-Beckwitu , Présidenle.
V Niccolini, Yiee-Présid.
» Alba RI N.
M"® J. Arnoiîlet, Sec7'ét.
» M. Meille.
» G. Selll
Îiom>ellc0 rdii|icu6C0
Fr-ASce. - Pendant que le missionnaire dont nous avons parlé précédemment SC met en roule pour Tahiti, deux
autres se préparent à en faire autant,
pour le Sénégal: M. Jacques ancien
missionnaire au Sénégal même, et
.M, Morin, petit, fils d’Adolphe Monod,
le célèbre prédicateur, cl fils du docteur Morin, lui-même converti du
catholicisme. M. Morin a joinfà des
éludes Lhéolog'iques irès-sérjeuses,
des études médicales non moins fortes. Us partiront, D. V., vers la fin de
l’amiéc.
.— L’Eglise réformée de Marseille
a perdu,' le mois dernier, nn de scs
8
.256,.
membres les plus dévoués, îji. Louis
Fraissiitel, chef de la Compagnie de
navigation qui porte son nom. Esprit
cultivé, cœur généreux, M. Fraissinel
Otait aussi un homme de foi qui trouvait le temps de donner son concours
aux œuvres religieuses; H était membre du Comité pour rencoiiragemenl
au Saint Ministère, du Diaconat paroissial et du Comité des écoles du
dimanche auxquelles il portail un
grand intérêt. Une foule considérable
il suivi son cercueil, et tous les journaux sans dislinclion d’opinions politiques , ont témoigné d’unanimes
regrets.
A ces regrets qu’il nous soit permis,
comme Vaudois, d’ajouter les nôtres
et de rappeler ici tout ce que cet
homme vénérable a fait de bien à nos
coréligionnaires établis en si grand
nombre à Marseille.
Angletehre. — Procès perdu. —
l ’Armée du Salut avait loué à- Londres
la Taverne de l'Aiqle, immense taverne
très célèbre et fort mal famée. Cela
fît grand bruit dans les 'rrois-Royaumes. Chose étrange ! M. Bootb s’était
engagé dans le bail qu’il avait souscrit à maintenir à la taverne son
usage de publie house et à ne rien
faire qiii puisse lui enlever ce caractère. Déféré à la justice pour avoir
manqué à ect engagement, il s’engagea, — croyons nous par serment,
-TT à"céder cet établissement pour en
faire une brasserie. Cet engagement
n’ayant pas été tenu, M. Boolh s’est
vu condamner: 1° a perdre tout droit
au bail; 2® à perdre les 500,000 fr.
qu’il avait déjii versés, soit comme
prix du loyer,' soit comme à-compte
Sur le prix d’achat.
Améiuque.—- Il y a 80 ans, écrit
un journal de Paris, le Témovjnage,
l’Eglise Luthérienne de possédait aux
Etats-Unis aucun institut d’inslruciion
publique : elle y compte aujourd’hui
18 facultés de théologie, avec 48 pro
fesseurs et 522 étudiants, 18 collèges,
24 accadémies, 14 co.Uéges pour jeunes filles, 21 orphelinats, 2 asiles
pour vieillards et 7 hôpitaux. Au
commencement de ce siècle elle comptait 175 pasteurs et 900 communautés ;
elle a aujourd’hui 3429 pasteurs, et
6130 communautés, et 785.787 communiants. — Voilà qui s’appelle marcherl
AiVHOlfCE
La réunion ordinaii'C du 15 août,
pour le Val-Pélis, aura lieu près de
¡’école de l’Envers de la Tour et commencera à 9 1|2 h, du nialiri,
J. P. Pons jmst.
Pensées
Les démons peuvent dire que JésusChrist est le Sauvenr; mais les chrétiens seuls peuvent dire ; Jésus-Chrîst
est mon sauveur.
La vie du croyant est surnaturelle.
Les sources de sa force et de sa consolation ne sont point dans le pays
qu’il habite, mais auprès de Dieu.
Sa vie est cachée avec Christ en Dieu,
et sa joie est inaltérable même lorsque lés sources des joies terrestres
ont lari.
SOÜSClîn'TION
en faijmr da Collège Vaudoisr
Moulant des list. préc. Er., 2339 55
M. Corsani inst, évang. » ‘2
Rév. .1. Slolt de Princeton
cl N par M. le professeur Charbonnier » 100
J. B....................B 5
» E. G. 5
» Ci. L................. » , 10
» M. Pasquet de Pignerot » 50
.X ■'!. ' ......1_____ '1
AiüVOlveK
On nous prie de rappeler aux personnes ¡nlére.ssées que d’aprôs le
réglement modifié l’année dernière,
la rentrée générale des- livres de la
Bibliothèque pastorale doit avoir lieu
le 15 août courant.
EbnESTKourrt, Gérantel Jdinini.itrfiU'nr
t________________ ________________________
Pigiirrnl, luqi. Cliinnlurp l’i Vlascari'lli