1
Année XXXVIl.
24 Octobre 1902.
N. 35.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
Fr.
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof. Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof, Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 16 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Ayez des yeux — Fruits de 1’ Evangile
— Modica et l’Evangélisation -- Correspondance — Chronique — Nouvelles
et faits divers — Publications nouvelles — Revue Politique — Annonces.
„AYEZ DES YEUX
(Fragment d’un discours prononcé à la
séance d’ouverture du Collège et de
l’ Ecole Supérieure).
■ ... Ceux qui savent lire ont le
singulier privilège de voir par les
yeux d’autrui. C’est probablement
pour cela que plusieurs, même parmi
les plus intelligents et les plus studieux, ne savent guère se servir de
leurs propres yeux. Ils étudient dans
les livres, ils apprennent par les livres, et cela est excellent ; mais dans
le grand livre de la nature, et dans
cet autre grand livre de la vie individuelle et sociale des hommes, il y
en a beaucoup qui savent fort peu
lire — et cela est fort mal. Le fondement de tout savoir c’est l’observation ; et celui qui n’a pas appris à
observer ne pourra jamais avoir autre
chose qu’un savoir de seconde main.
Ce que vous aurez appris directement
par votre propre observation sera
seul vraiment à vous. Et vous ne
pouvez vous figurer combien de connaissances utiles vous acquerrez jour
par jour, et avec quel plaisir, si vous
savez faire usage de ce merveilleux
instrument qu’on appelle l’œil, pour
observer, je ne dis pas les spectacles
les plus grandioses de la nature, ni
les produits les plus admirables de
l’intelligence et de l’activité de l’homnie, mais les choses les plus communes qui s’offrent à chaque instant
à vos regards, depuis le petit cailloux où votre pied se heurte en marchant, jusqu’au rocher inaccessible
dont ce caillou est peut-être un fragment apporté par un ancien glacier;
du petit brin d’herbe de la prairie
à. l’arbre le plus majestueux de la
forêt ; du ver de terre qui rampe à
vos pieds jusqu’au roi des oiseaux
qui vole dans les hautes régions de
l’atmosphère.
Qui sait observer apprend toujours.
Il apprend en travaillant, et il apprend en se reposant, en se promenant, en voyageant. Quelqu’un me
disait, il n’y a pas longtemps qu’en
se rendant de l’Italie en Suisse par
Je Gothard, il avait lu un livre fort
intéressant : et c’était, je crois, la
première fois qu’il faisait ce voyage.
Quand vous le feriez pour la di
xième fois, je ne vous conseillerais
pas moins de laisser le livre dans
votre valise et de mettre toute votre
attention à observer d’un côté les
beautés dn paysage et de l’autre les
superbes travaux de cette voie ferrée:
réservant le livre, si vous voulez,
pour le passage du grand tunnel, où
il n’y a plus rien à voir qu’une lampe
suspendue au-dessus de votre tête.
Ayez des yeux pour observer les
merveilles de la voûte des deux, la
nature du terrain sur lequel vous
marchez, les flancs des montagnes,
les cours des fleuves, les phénomènes
de l’atmosphère. Il n’y a rien dans
la nature qui ne soit digne de votre
attention. Partout vous trouverez
quelque chose à apprendre, et le plus
grand profit que vous en retirerez,
ce sera d’apprendre à observer, de
former ce précièux instrument œil
dont vous saurez vous servir plus
tard quand vous vous préparerez directement à la profession que vous
aurez choisie.
Ayez des yeux, non seulement pour
les œuvres de la nature, mais aussi
pour celle des hommes. Et en disant
les œuvres des hommes, je n’entends
pas moins le travail du simple ouvrier que celui du savant ou de l’artiste. Que rien ne vous laisse indifférents. Intéressez-vous à toute activité productive et utile à la société,
sous quelque forme qu’elle se présente. Entre autre avantage que vous
y trouverez, je vous assure que les
livres prendront pour vous une signification toute nouvelle quand la
plupart des choses que vous y lirez
vous seront déjà au moins en partie
connues par vos propres observations.
En vous recommandant de former
l’œil ponr l’observation, je n’entends
pas, bien entendu, séparer ce précieux instrument des autres organes
des sens. Formez, en même temps
que l’œil, l’instrument oreille, non
seulement pour distinguer les sons
musicaux, mais pour aider l’œil à
discerner les diverses propriétés des
choses. Formez, d’une manière spéciale, l’instrument main. Le toucher
est, avec l’ouïe, le plus précieux auxiliaire de la vue ; bien plus, il peut
à lui seul remplacer l’un et fautre
de ces sens. Nous en avons une preuve
éclatante dans la vie de deux personnes dont vons avez entendu parler,
Laura Bridgurana et Ellen Keller, qui,
toutes deux privées à la fois de la
vue et de l’ouïe, sont parvenues,
grâce à une éducation soignée des
autres sens et surtout du toucher,
non seulement à manifester leurs
sentiments d’une manière parfaitement intelligible, mais à parler, lire.
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écrire et faire avec un plein succès
un cours complet d’études. La chose
serait incroyable si elle n’était vraie.
Formez votre main, non seulement
pour en faire un organe fin et sensible du toucher, mais pour la rendre
apte à des travaux . variés et utiles.
Ne dites pas que c’est là l’affaire de
ceux qui exercent des professions
mécaniques. Il est utile à tous d’avoir
une main habile, et dans certaines
professions libérales c’est même indispensable.
Permettez-moi de profiter de cette
occasion pour recommander aux plus
jeunes d’entre vous, qui prennent
des leçons de dessin, d’apporter la
plus grande attention à cette étude
qui, d’un côté contribue beaucoup à
leur former à la fois l’œil et la main,
et de l’autre leur sera d’une grande utilité en maintes circonstances de la
vie. C’est aussi, pour plus d’une profession, une préparation précieuse.
N. Tourn.
FRUITS DE L’EVANGILE
Christ a souffert une fois pour les péchés, lui piste pour les injustes afin qu’il
nous amenât à Dieu. A l’apôtre des
Groenlandais, se joignirent en 1733
des frères Moraves. Ils rencontrèrent
eux aussi de grandes difficultés à faire
pénétrer l’Evangile chez les Esquimaux
qui, dans leur paganisme, étaient fort
portés à la contradiction et aux moqueries. Faites-nous voir disaient-ils,
le Dieu que vous nous décrivez ; alors
nous croirons en lui et nous le servirons. Tel que vous nous le montrez,
il est trop haut et trop insaisissable :
comment arriverions-nous jusqu’à lui ?
Il ne s’inquiète assurément pas de
nous.... Notre âme est saine : il ne lui
manque rien, quand notre corps est
en santé et que nous avons assez à
manger. Vous appartenez à une autre
nation que nous. Il se peut fort bien
que les gens de votre pays aient l’âme
malade ; c’est d’ailleurs ce que nous
constatons chez bon nombre des vôtres
qui viennent ici et qui ne valent rien.
Eux, en vérité, ont besoin d’un Sauveur, d’un médecin de l’âme....
Les Groenlandais en vinrent même
à s’attaquer à la personne des frères ;
ils leur jetaient des pierres, grimpaient
sur leurs épaules, cherchaient à détruire
ce qui leur appartenait ; ils s’efforcèrent de gâter leur bateau ou de le
pousser en pleine mer. Une troupe de
ces païens réussit une nuit à cerner
leur tente, dans l’intention de les assassiner, et les missionnaires ne purent
disperser ces agresseurs qu’en les me
naçant de leurs fusils. Au milieu de
tous ces dangers, les frères furent divinement protégés et fortifiés dans leur
foi. Ils ne perdirent point courage,
mais invoquèrent le Seigneur avec une
ferveur de plus en plus grande, multipliant leurs efforts pour amener ces
pauvres aveugles à la connaissance du
salut. Enfin, ils purent concevoir quelque espoir de succès. Déjà pendant le
temps de leur plus grande détresse un
Groenlandais avait pris parti pour eux
et avait consenti à leur vendre des
vivres. Un autre avait été réveillé.
Mais les fruits de la Parole de Dieu
furent encore plus évidents lorsque le
2 Juin 1738, une troupe de Groenlandais venant du Sud fit halte à NeuHernhut. Beck était justement occupé
à la traduction des Evangiles. Ils le
regardèrent travailler. « Comment, se
demandaient-ils, peut-on faire qu’un
morceau de papier entende, se rappelle,
et répète les paroles de Dieu ». Dans
le cours de la conversation avec ces
gens, il fut amené à leur lire le récit
des souffrances de Christ en Gethsémané.
Très ému lui-même, il leur parla de
telle manière que ses paroles allèrent
au cœur d’un nommé Kajarnak. « Comment as-tu dit ? s’écria celui-ci en
s’approchant de la table ; répète-moi
tes paroles, car moi aussi je voudrais
être sauvé !... » Les frères, qui n’avaient
jamais encore entendu un Groenlandais
parler de la sorte furent saisis d’un
joyeux étonnement. Ce qu’ils ajoutèrent
fit sur d’autres une profonde impression.
Après cela nos voyageurs continuèrent
leur route. Mais déjà le 18 Juin plusieurs d’entre eux revinrent, et Kajarnak
manifesta un intérêt plus vif encore
pour les vérités qui avaient saisi son
cœur. Depuis lors il reprit souvent le
chemin de la maison des frères et finit
par rester avec eux. Ses compatriotes
tentèrent en vain de l’en détourner par
la persuasion ou par la moquerie,
« Malgré tout, dit-il, je veux rester
auprès de mes maîtres et entendre la
Parole de Dieu, que j’ai maintenant
goûtée ».
Kajarnak était un homme exceptionnel. Son esprit était toujours occupé, soit à la prière, soit à la méditation d’un passage de la Bible. Souvent
il était ému au point que des larmes
coulaient le long de ses joues. Quand
ses compagnons consentaient à l’écouter,
il parlait; s’ils se moquaient, il se taisait, après avoir rendu témoignage à
la vérité par quelques paroles sérieuses...
Il était souvent très ému pendant les
catéchismes, à la fin desquels il adressait des exhortations à ses compatriotes
ou prononçait une courte et fervente
prière. Il était d’ailleurs fort intelligent,
trouvant pour ses maîtres les mots
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qu’ils cherchaient, corrigeant leurs fautes
de langue ou se faisant expliquer ce
qu’il ne comprenait pas.
Le lendemain de Pâques, 30 Mars
1739, Kajarnak, sa jFemme, son fils,
âgé de cinq ans, et sa fille qui n’avait
que quelques mois furent baptisés par
Matthieu Stach au milieu de la cordiale
sympathie de tous les assistants. Peu
de temps après, menacé par la vengeance de quelques païens, il se retira
vers le Sud. Il revint cependant, le 4
Juillet 1740, à la grande joie des missionnaires. Il raconta qu’il avait enseigné aux païens du Sud tout ce que
les frères lui avaient appris. D’abord
on l’avait écouté avec plaisir, puis ses
auditeurs païens avaient tourné ses enseignements en ridicule, et il avait dû
s’en tenir à célébrer un culte en famile.
Au mois de Février 1741, Kajarnak
fut saisi d’une violente pleurésie qui
amena sa fin. Au milieu des plus
grandes souffrances, il montra une foi
pleine de résignation et de patience.
Comme ses proches pleuraient près de
son lit de mort, il leur dit : « Ne vous
affligez pas à cause de moi ; vous savez bien que, lorsque les croyants meurent, c’est pour être auprès du Sauveur
dans la joie eternelle. Vous savez que
je suis le premier d’entre vous qui se
soit converti à lui ; et maintenant c’est
aussi Sa volonté que je sois le premier
qui aille a lui. Si vo#s lui restez fidèles jusqu’à la fin, nous nous reverrons près de lui pour nous réjouir
éternellement de la grâce qu’il nous
a faite. En attendant il saura bien
prendre soin de vous, et particulièrement
de ma femme. Le 27 Février, il s’endormit paisiblement au milieu des prières
des frères qui recommandaient son âme
à Dieu. — C’est l’amour de Christ,
l’histoire de ses souffrances, qui a éveillé
la conscience des Groenlandais.
(Burthard et Grnndemann, Missions Evanÿ.)
Modica et riYangélisafion
Notre collègue M. Jalla (qui a bien
voulu nous remplacer les deux semaines
dernières à la direction de Y Echo), ayant
demandé à M. le pasteur Banchetti un
article sur la malheureuse ville de Modica,
qui vient d’être dévastée par un cyclone,
a reçu en réponse la lettre suivante, que
nous publions à peu près en entier,
quoiqu’un peu longue, certains qu’elle
intéressera nos lecteurs.
Pachino, 12 octobre 1902.
Cher ami.
Arrive ici depuis peu de jours, mais
en passant par S)u-acuse et non par
Modica, je n’ai pas encore eu le temps
de me rendre dans cette dernière ville
comme j en aurais eu le désir et comme
j’espère le faire prochainement. Mais
je suis une vieille connaissance de Modica, pour y avoir été régulièrement
tenir des conférences chaque semaine
pendant huit mois environ, quand j’étais
a Vittoria, et je peux me faire une
idee assez claire du desastre. En outre
mon ami Panascia, colporteur—évangéliste, en ce moment avec moi à Pachino, y a fait une visite peu de jours
après le désastre et je puis te faire
part de ses renseignements.
Je pourrais te parler longuement de
Modica. Il y a plusieurs années, 20 ans
peut-être, M. Pietro Giardina, maintenant défunt, y commença une œuvre
d évangélisation qui donna quelques
fruits ; mais ensuite les épines de la
persécution etoufferent si bien ces premières jeunes plantes qu’il fallut interrompre notre œuvre en cet endroit.
Plus tard le petit feu se ralluma, vers
1895, je ne sais pas bien par l’instrument de qui, je crois de M. Trobia et
de quelques pasteurs de l’Eglise Vaudoise et de quelques-uns de l’Eglise
Evang. Italienne. En même temps que
l’œuvre de Modica on initia en cette
seconde période, celle de Ragusa. En
1896-97, je prêchai moi-même régulièrement chaque semaine un soir à Ragusa et un soir à Modica, m’y rendant
de Vittoria. A Ragusa nous avions
réuni 7 ou 8 frères, à Modica une
douzaine environ. Mais l’œuvre fut
combattue avec acharnement par les
prêtres dans l’une et l’autre ville.
A Modica résidait alors M. Busi ,
évangéliste de 1’ Eglise Evangélique
Italienne. Il pourrait raconter toutes
les persécutions dont il fut l’objet. Une
fois, si je ne me trompe, il fut publiquement souffleté. Les gamins des rues,
instruits par les prêtres, l’appelaient
à haute voix : Caserío, nom qui avait
acquis à cette époque sa triste célébrité. Un jour, sous prétexte de l’inviter a faire une courte promenade,
on l’attira hors de la ville à une espèce
de bastion très haut dont on voulait
le précipiter comme ceux de Nazareth
voulurent faire un jour à Jésus. Mais
Busi, à un certain point, soupçonna
de mauvaises intentions chez ses compagnons et refusa de les suivre.
A moi aussi, quoique je fusse constamment respecté dans les rues, il en
arriva une très grave et dangereuse ;
Dieu a voulu que je n’en fusse pas
victime. Je la raconte, non pour diffamer les pauvres Modicais, mais pour
montrer comme ils furent toujours en
tout temps ennemis obstinés de l’Evangile. N’oublions pas cependant l’exhortation : Aimez vos ennemis etc.
C’était le soir du 19 mars 1897, fête
de Saint-Joseph, célébrée cette année
là peut-être avec plus d’enthousiasme
que de coutume, comme une espèce
de protestation contre nous. C’était le
soir où je devais me rendre à Modica
pour la conférence habituelle. Devant
la maison Giardina où nous tenions
nos reunions et qui maintenant grâce
à Dieu, n’a pas souffert de l’alluvion,
étaient préparés de somptueux altarini
avec chandelles, fleurs, tableaux etc.
Il était 6 heures environ quand un de
nos frères, l’avocat Calabrese, un vieux
Garibaldien, vint m’avertir que, vu
l’état d’exaltation et d’ivresse de la
population, il aurait été prudent de ne
pas tenir la conférence. Je répondis :
Je suis ici pour accomplir mon devoir;
si deux ou trois personnes se trouvent
présentes je prêcherai. A la tombée de
la nuit plusieurs jeunes gens amassèrent devant notre porte, mais au milieu du chemin cependant, des tas de
fagots de paille et y mirent le feu,
poussant de hauts cris à l’honneur de
St.-Joseph et de la Vierge. Pour montrer que je ne m’effrayais pas de leurs
provocations, je tins la porte de notre
salle large ouverte et je me mis là
devant avec Panascia et d’autres frères
à contempler le feu, qui ne dura que
quelques minutes comme tous les feux
de paille. Le feu éteint, et me voyant
entoure d’une douzaine de personnes
entre frères et adhérents, je les invitai
à entrer et nous eûmes notre culte
habituel sans être le moins du monde
dérangés. A 8 q2 tout était fini, les
frères prirent congé et nous demeu
râmes seuls Panascia et moi dans le
local, où nous avions, dans une petite
chambre attenante, deux petits matelas
que nous nous partagions fraternellement.
Nous restâmes quelque temps à causer epsemble. Tout paraissait tranquille
autour de nous, quand des cris sinistres commencèrent à se faire entendre
de loin. Il était 9 h. 1^4 environ. Nous
tendons l’oreille ; les cris allaient se
rapprochant et bientôt nous pûmes distinguer les mots : Abbasso i Frotestanti !
Morte ai Frotestanti ! A mesure que
la foule, d’une centaine de personnes
prises de vin, allait s’approchant, les
cris devenaient plus furieux et plus
variés, mais tous dirigés contre nous.
La populace ivre arriva bientôt devant
notre porte qui, heureusement était
très solide et assurée par de bonnes
barres de fer, comme c’est l’usage presque partout en Sicile. La scène qui se
produisit alors ne peut être décrite.
Hurlements, menaces, coups de pieds,
pierres lancées contre la porte, bruit
assourdissant d’un tambour qu’un des
plus endiablés battait furieusement :
Fuori i Frotestanti ! Morte ai Protestanti ! etc. etc. Nous étions dans la
maison à prier, à nous confier en Dieu.
L’indigne bagarre dura plus d’une
demi-heure; la porte ne cédait pas aux
coups. Ces hauts cris au cœur de la
nuit et dans un point central d’une
ville de plus de 50.000 habitants, résidence d’un sous-préfet, n’amenèrent ni
un garde, ni un carabinier, ni un soldat, ni un honnête citoyen à tenter
d’opposer une digue à la fureur de la
foule et éviter l’effusion de sang.
Mais ce que les hommes ne firent
pas Dieu le fit et d’une manière fort
originale. Nous avions quelque intenPanascia et moi, d’ouvrir la porte
et de nous présenter à ces furieux,
tenant pour certain que la foule, à
la vue d’un tel acte, aurait été saisie de respect. Mais en pensant à
r état d’ivresse de 'ces malheureux
et au fait que, dans l’obscurité de la
nuit, lors même que les plus rapprochés auraient été vaincus par la crainte
en notre présence, les plus éloignés
auraient pu lancer contre nous les
grosses pierres dont ils étaient armés
(on sait que les plus éloignés sont toujours les plus lâches, et par là même
en certaines occasions les plus dangereux) nous nous abstînmes de cet acte.
Mais Dieu pourvut, voici comment.
Un des plus furieux était un certain
Gioachino, tailleur, qui demeurait à
deux pas de notre maison. Non satisfait du rôle qu’il jouait en hurlant et
lançant des pierres, il voulut se saisir
du tambour pour le battre con umore.
Il s’élance sur celui qui tenait cet instrument et qui en était le légitime propriétaire, lui arrache des mains les baguettes et bat si furieusement que la
peau d’âne ne résiste pas et se rompt.
A cet acte peu poli, suivi d’une telle
perte, le propriétaire du tambour hors
de lui se jette sur le tailleur. Le combat singulier produit en un moment la
séparation en deux camps de tous ces
fous. Amis et parents, ivres, s’élancent
comme un seul homme sur l’autre parti
formé d’autres groupes d’amis et de
parents. Coups de poing, coups de
bâton, blasphèmes, insultes, courent
avec une généreuse abondance et la
discorde est complète dans le camp
d’Agramant. Après un quart d’heure
de mêlée, dans laquelle, grâce à Dieu,
il n’y eut que je sache, ni coup de
couteau ni coup de pistolet (la pro
vince de Syracuse n’est pas comme
celle de Girgenti I ) le champ de bataille se trouva libre et qui a reçu a
reçu.
Le, lendemain nous nous rendîmes
chez le lieutenant des carabiniers, délégué etc. On nous fit quelques excuses
on promit de pourvoir, de punir, etc'
Nous nous bornâmes à demander qije
les principaux fauteurs de la chose|fussent appelés et admonestés. Chose iu-,
teres.sante a savoir, le tailleur Gioachino
qui, par son acharnement contre nous
était devenu notre libérateur, se convertit à l’Evangile quelques mois pl5s
tard sous le ministère du pasteur Maugen.
Après moi, il y eut encore M. Diego *'
Mazza, M. Maugeri et d’autres gui
travaillèrent dans ce champ. Mais le
terrain était réfractaire et dut être’ de
nouveau abandonné, et Modica n’a
plus été évang'élisée régulièrement..
G. BANCHETTI.
CdBllSPOlMlCE
Turin, le 16 Octobre 1902.'
Cher et honoré frère,
Les deux très jeunes présidentes de
la petite « Zambesia Speranza » de Turin
ont reçu une aimable et intéressante
carte postale des missionnaires VollaBernus et elles m’ont prié de vous la
transcrire pour les lecteurs de l’Echo'
qui sans doute suivent avec affection
et avec prières les premiers pas, les
débuts des jeunes missionnaires destinés
à Léaluyi. La carte postale de la Rhodesia N. W. porte la date postale du
5 Août dernier. Elle arriva à Turin lè
22 Septembre: elle n’a donc mis que'7
semaines pour franchir l’espace immensè
qui nous séparé de nos frères et de nds
sœurs bien aimés qui travaillent au cœur
de l’Afrique pour l’amour de JésusChrist et des âmes des descendants de
Cam. i
Voici la carte :
Sesbeké, 4 Août 1902.,
■jV
« Mes chers petits amis de la Speranza. Je n’ai pas le temps aujourd’hui
de repondre a votre bonne lettre, comme
elle le mériterait mais je tiens cependant à vous donner signe de vie et à
vous remercier du bien que nous a fait
votre message. Je me réserve de vous
repondre dans ma prochaine lettre au
sujet de la petite fille (i) que vous vous
®*^&u.gez a entretenir chez nous : nous
sommes loin d’être installés sur la station a laquelle nous sommes destinés et
il est difficile de prendre des engagements a l’aveuglette et sans connaître
la place qui nous sera faite à Lealuyi.
Soyez tranquilles, à peine installés, vous
aurez une lettre de nous, avec beaucoup de details et une réponse définP
tive au sujet de la petite « Speranza »s
Naturellement nous traduisîmes ce nom
en Sessouto car les gens d’ici ont trop
de difficulté à prononcer les noms étrangers a cause des consonnes qui sc;
suivent. 11 fait assez chaud, mais nous
n’en souffrons pas du tout: c’est même
étonnant ! Figurez-vous que quand nous
nous levons le matin le thermomètre
marque 17-18 degrés de chaleur, et
nous avons froid 1 L’air ne manque
jamais au bord du fleuve et la position
de la nouvelle station de Seshéké es,t
tout a fait ideale. Quelle bénédiction,
que d’etre arrives ! Le voyage à tra^,
(1) La Eamhesia Speranza de Turin avait; '
proposé à M. et M.me Voila d’élever chez euX:
une petite zambézienne et promettait 100 francà
par an.
i4
J
3
r.
— 3 —
vers ce qu’on appelle « le désert » a été
dés pius jolis, mais au bout de 8 se
i-ii,» .1
niàines nous commencions tous a en
‘avoir assez : celui en canots est plus
agréable ; la seule vue de l’eau et de
cette belle eau bleue est un vrai repos.
T^ous‘allons être quinze jours sur le
"fleuve, cette perspective nous réjouit.
'Nous profiterons aussi de cette dernière
"Yacance pour piocher la grammaire,
car nous sommes bien peu avancés en
*s«ssoMlio jusqu’à présent. Ma femme s’unit
à moi pour vous dire notre reconnaissance et notre affection. Saluez aussi
ijien M.lles Jervis et Laura. A vous
tous un chaud message de vos grands
amis VOLLA,
Oi''
içtipour copie conforme à l’original:
PAOLO LONGO.
P. S. Si VEcho nous donne 1’ hospit^ité, nous lui enverrons toutes les
nouvelles intéressantes qui nous parviendront.
Bien volontiers. lUd.
■Utf: .
ï'u-iLa Tour. Etablissement d'instruction.
Les leçons ont régulièrement commencé
au Collège et à l’Ecole Supérieure. Le
Collège est fréquenté par 72 élèves,
dont 19 au lycée et 53 au gymnase.
L’Ecole Supérieure, réduite cette année
aux trois dernières classes (les deux
premières années étant incorporées au
Collège) a 11 élèves.
Nous rappelons que VEcole de méiAorfe s’ouvrira à Sainte-Marguerite lundi
prochain, 27 courant, à 8 h. du matin.
ffl/nions chrétiennes de Jeunes Gens.
tidi soir 30 octobre à 8 heures,
dans l’Ecole de Sainte-Marguerite, M.
le professeur Falchi parlera sur : Les
Sociétés d’Activité chrétienne et
l’activité chrétienne.
‘L’Union chrétienne de Jeunes Filles
est également invitée.
Les présents pourront prendre librement la parole sur le sujet traité.
St. Jean. — Asile des Vieillards.
L’Asile des Vieillards a reçu, pour sa
part, du Bazar qui a été tenu au Pensionnat de La Tour pendant la semaine
du Synode la jolie somme de fr. 2711,35,
dont il remercie vivement les vaillantes
dames qui ont organisé et puis exécuté
la vente, et les généreux donateurs et
acheteurs qui en ont assuré le succès
en montrant pour notre Asile des Vieillards de St. Jean un si encourageant
intérêt.
Le Comité de l'Asile.
Florence. — Nous avons eu, mercredi dernier, sous la présidence du
Dr. Comba, une très belle séance d’ouverture de l’Ecole de Théologie. Jamais
l’aula magna du Palais Salviati n’avait
cté si remplie d’amis des deux sexes
et de toutes les Eglises. 1 >11 y avait
nteme quelques étudiants. Il y en aurait
eu même davantage peut-être, sans les
inondations qui ont interrompu entre
Pise et la Spezia le trafic des chemins
de fer.
,,,C’ était au tour du Prof. Bosio de
hre la prolusione académique. Il avait
pris pour sujet YExégèse et le ministère
^angélique, et il le traita de main
de maître, démontrant, par des arguments irréfutables, la nécessité pour le
ministre de la Parole de continuer jusqu a la fin à étudier les textes sacrés
dans les originaux. Son exposition calme,
claire et convaincante était de nature
à être facilement comprise même par
les personnes étrangères à la théologie.
La séance d’ouverture de cette année
revêtait un caractère particulièrement
solennel à cause de l’installation du
nouveau professeur de théologie systématique, M. G. Luzzi. Le doyen des
professeurs, le Dr. F. Comba présenta
son nouveau collègue à l’Ecole et à
l’assemblée, en exposant les motifs qui
selon lui en avaient dicté le choix au
Synode. Ces motifs sont : le désir de
toujours plus italianiser l’Ecole, M.
Luzzi étant connu parmi nous par sa
culture toscane, et sa supériorité comme
écrivain ; le désir aussi, de conserver à
l’enseignement de la théologie systématique son caractère biblique en le
confiant à quelqu’un qui s’est fait connaître par ses travaux sur les Saintes
Ecritures ; enfin le désir que la théologie,
tout en demeurant fidèle à l’Evangile,
suive les nouvelles méthodes, s’adapte
aux besoins présents. Il termina en
donnant chaudement la bienvenue au
nouveau professeur, comme à quelqu’un
qui est « chair de notre chair et os de
nos os ».
Dans une brillante et émue improvisation, M. Luzzi expliqua, qu’ après
bien des hésitations, il ne s’était pas
senti libre de refuser l’appel qui lui
était adressé par Dieu et par son Eglise.
Il déclara ensuite qu’ il continuerait
l’œuvre de son prédécesseur, en donnant
un enseignement purement biblique
tout en tenant compte de l’évolution
de la théologie, et surtout en demandant à Dieu de l’aider à préparer nos
jeunes étudiants à prêcher le salut par
Celui qui est « le chemin, la vérité et
la vie ».
Le Dr. Comba lut ensuite quelques
phrases d’une lettre du Dr. Geymonat
qui écrit qu’après avoir visité quelques
écoles de théologie : « Si sta meglio da
noi », et envoie ses meilleurs souhaits
à l’école et à son successeur. Quelquesuns des nombreux pasteurs présents
prennent ensuite la parole pour exprimer leur sympathie pour l’école et pour
le nouveau professeur, et une fervente
prière de M. Jacques Long pasteur,
termine la séance.
Une lettre que nous recevons d’un
étudiant sur le même sujet ajoute :
« Aujourd’hui lundi 20 a eu lieu une
réunion intime au cours de laquelle
nous avons reçu des impressions telles
que nous demandons à Dieu de les
maintenir gravées dans nos cœurs, afin
que cette nouvelle année d’étude puisse
être abondamment bénie ».
ERRATA : A l’art. « promotions »
du dernier N., au lieu de : M. le Modérateur dot la séance par la prière
— lisez : M. le V. Modérateur dot etc.
Nouvelles et faits divers
Angleterre. Les funérailles de John
Kensit, le champion du protestantisme,
ont été solennelles; à Liverpool comme
à Londres le deuil a été général parmi
les vrais protestants. Quant aux journaux politiques, comme le « Times »
et le «Daily Telegraph», à peine s’il
y a une légère mention du fait, en
passant. L’esprit jésuitique a déjà filtré
par là.
John Kensit, n’avait que 50 ans ; il
était né à Londres et avait été éduqué
dans les écoles rattachées à la paroisse
de Bishop Gâte. Employé d’abord dans
les postes, il se mit ensuite à vendre
des livres religieux en ouvrant un magasin dans la fameuse rue de Paternoster row. Il prit une part très active
dans le mouvement protestant en aidant les pasteurs de l’Eglise anglicane.
Il fut le fondateur de la « Société protestante de la vérité » et se distingua
par un esprit franchement protestant,
ennemi de tout ce qui lui paraissait
être contraire à la vérité et surtout du
ritualisme. En 1898 il commença sa
croisade contre les ritualistes : se trouvant à St. Cuthbert et le pasteur dévoilant un crucifix devant toute l’assemblée s’écria : voici le bois de la
croix, venez, adorons-le et aussitôt il
se prosterna et adora invitant ses auditeurs à en faire autant. Kensit s’approcha et d’une voix solennelle s’écria
à son tour : au nom de Dieu, je dénonce cet acte d’idolâtrie dans l’église
anglicane, que Dieu me soit en aide. Il
s’ensuivit une émotion énorme et Kensit
fut cité devant les juges qui prononcèrent un non lieu à procéder. Il protesta aussi contre l’élection des évêques de Londres et de Worcester. Il
fonda la Société des Wiclefites ayant
pour but de faire prêcher Christ partout
où le ritualisme faisait ravage. Son fils
qui a été emprisonné à Liverpool était
à la tête de ces prédicateurs ambulants.
Nous apprenons que le ministre des
cultes vient d’ordonner sa mise en liberté. Quelle grâce ! John Kensit était
un homme populaire et sa mort laissera un grand vide dans le cercle des
protestants qui aiment leur patrie et
veulent la soustraire à l’influence ténébreuse des Jésuites.
— A propos des menées ténébreuses
des disciples de Loyola, nous lisons ce
qui suit dans le Christian. La formation,
ici en Amérique, de ligues démocratiques catholiques romaines constitue un
très grand danger.
En Angleterre, il s’agit de favoriser
le romanisme en supprimant dans le
statut non seulement la fameuse déclaration d’accession, mais encore les restrictions qui rendent un catholique
inapte à occuper certains postes et
même à monter sur le trône royal.
Les membres de la ligue travailleront
à faire placer le plus grand nombre
possible de catholiques dans des situations influentes, comme députés au
parlement, comme membres des conseils de vigilance,- des conseils de paroisse, des commissions scolaires, comme
commissaires inspecteurs dans les divers domaines, etc.
En Amérique également, le but avoué
est de catholiciser le pays : et il s’est
formé une fédération d’électeurs prêts
à travailler, dit une revue importante
de New-York, à faire de la république
l’apanage de celui que la Civiltà Cattolica appelait pompeusement naguère
le roi des rois et le seigneur des seigneurs.
Evidemment, continue le Christian, on
sent approcher un peu partout le moment où une lutte énorme devra s’engager entre les serviteurs de Christ et
les soutiens du système papal.
La Croix de France qui ne fait qu’accuser les protestants de recourir à ces
moyens pour arriver au pouvoir, qu’at-elle à dire ? Nous comprenons le
gouvernement français qui doit agir
non pas contre la religion mais contre
le cléricalisme politique.
La Bible dans le monde. Le Tablet,
journal catholique de Baltimore, a consacré son numéro du mois de mai de
cette annee à la Bible, ce numéro est
destiné à exhorter les familles catholiques romaines d’Amérique à posséder
et à lire la Bible. Il cite cette parole
de saint Jérôme: «Etre ignorant de
l’Ecriture, c’ est ignorer Christ. Un
homme bien fondé dans le témoignage
de l’Ecriture est un rempart pour J’Eglise. » Il déplore que l’on puisse affirmer sur des informations soigneusement réunies, sans crainte de se tromper, qu’ il n’ait été vendu l’année dernière aux Etats-Unis qüe 25.000 BibleS
catholiques. Voilà un catholicisme qui •
a subi pas mal de contagion protestante.
France, Cinquante-deux archevêques
et Evêques ont protesté contre le gouvernement ; celui-ci à son tour, étudie
les moyens pour frapper les rebelles.
Probablement on va supprimer le salaire de ces prélats et tout ceci conduira à examiner de plus près le concordat.
C, A. Tron.
Division du travail. — Du Courrier du
Dimanche : « Au pied des Montagnes
Rocheuses se trouve la ville de Butte
(45,000 habitanjs). C’est une ville minière où la même activité règne du
matin au soir et du soir au matin, sans
jamais s’arrêter. Magasins, bureaux, théâtres sont toujours ouverts, brillamment
éclairés à l’électricité, ainsi que les rues
et les places publiques. On peut à n’importe quelle heure, à 2 heure du matin
aussi bien qu’à 2 heure du soir, faire
son marché et ses emplettes, traiter ses
affaires, voir jouer une pièce. Or, vôicj
le secret de cette énigme: la population
minière de Butte ëst partagée en trois
séries qui travaillent sans interruptipn
chacune à son tour pendant 8 heures
sur 24». — La vie fiévreuse de cette
ville, style moderne, nous laisse une
impression de perpétuelle migraine.
Qu’en pensent les bonnes gens aux yeux
de qui « la nuit est faite pour dormir ? ».
— Un jeune abbé salésien, driginaire
de là Bretagne, âgé de 26 ans, M. Joseph Louis, est entré, il y a quelques
semaines, à la Maison hospitalière des
prêtres démissionnaire, dirigée par M.
Corneloup, à Courbevoie. C’est un jeune
homme d’avenir, intelligent, pieux, dévoué, qui s’occupait d’une œuvre admirable de patronnage quand il a été
gagné à l’Evangile.
Nouveau pélérinage. La Croix annonce
que les pèlerinages en route pov^r Jérusalem feront escale désormais à l’île
Stromboli, sur les côtes de la Sicile, où,
ce trouve un volcan que les habitants
regardent comme la porte du Purgatoire.
Allemagne. La Société des huguenots d’Allemagne vient de tenir ses
assises à Cassel, avec une nombreuse
affluence et au milieu d’un grand enthousiasme. M. Charles Correvoh, pasteur de l’église réformée française de
Francfort sur le Mein, a été nommé Président de la Société, à la place du regretté Dr. Tollin, son fondateur.
Cassel a aussi possédé dans ses murs,
à la même époque, l’Assemblée annuelle de la Société Gustave-Adolphe.
Elle se compose actuellement de 1930
sections ; en outre, 613 groupes de
femmes s’y sont joints. Les recettes de
cette année se montent à 3.125.000
francs. En 1901, il a été inauguré . 56
églises et commencé 53.
4
- 4 —
L’assemblée a reçu, au cours de ses
séances, 3500 francs des catéchumènes
de la Hesse, 2500 des jeunes filles,
2250 des maîtres secondaires, 4750 du
clergé national. Le président, en remerciant, remarqua surtout les deux
derniers dons, attendu, dit-il, que les
instituteurs n’ont rien et les pasteurs
pas beaucoup plus. Les paroisses hessoises ont donné 27.500 francs. Le
don principal, 27.500 francs, a été
attribué à la paroisse de Villach, en
Carinthie, un des fruits du Los von Rom.
Philippines. — Eglise catholique indépendante. — On mande des Philippines
à la Tribune de New-York les détails
suivants sur une nouvelle Eglise dans
le lointain archipel :
Isabelo de los Reyes, un leader du
parti ouvrier, et Pascual Poblete, un
ancien membre de la société secrète
Katipunan et de La Union Obrera
Democratica (Union démocratique ouvrière), ont organisé une Eglise catholique philippine indépendante de Rome.
Le gouverneur Taft, le docteur Pardo
de Tavera, membre de la commission
philippine, et Aguinaldo, ont été nommés présidents d’honneur de cette organisation, tandis que le père Gregorio
Agipay, un indigène excommunié récemment par l’église catholique, a été désigné comme évêque des îles Philippines. En outre, il a été créé quatorze
autres évêques d’un rang inférieur et
un grand conseil de laïques, qui compte
parmi ses membres Felipe Buencamino,
tin des chefs du parti fédéral. Pascual
Poblete a pris la présidence et Felipe
Buencamino le secrétariat de la nouvelle
organisation.
Catholicisme et protestantisme. Le gouverneur des Etats-Unis ayant substitué, dans
les écoles des Philippines, des maîtres
américains aux religieux espagnols, quelques zélateurs du romanisme ont vivement accusé la puissance conquérante
de vouloir convertir de force les enfants
indigènes dü catholicisme au protestantisme, Le vice-gouverneur Wright a
aussitôt rétabli les faits. Il a reconnu
que trois ou quatre des nouveaux instituteurs avaient pu fonctionner, dans
le temps, aux Etats-Unis, comme prédicateurs au service de diverses dénominations »protestantes. Mais parmi les
nouveaux instituteurs améficains, il y
a deux catholiques enseignant à l’Ecole
normale et cinq dans les autres écoles
de Manille. Les instituteurs indigènes
de la ville, au nombre de 140, sont
tous catholiques, et il y a dans l’archipel près de 4.000 instituteurs indigènes
de la même confession. Plusieurs des
secrétaires privés des fonctionnaires officiels sont aussi catholiques. Enfin, la
loi concède, trois fois par semaine, hors
des heures de classe, les locaux scolaires aux prêtres et ministres qui les
réclament pour des leçons facultatives
de religion. Il est donc absolument
injuste d'accuser les conquérants de
peser sur les Philippins pour les contraindre à changer de religion.
Les Mormons d’après les chiffres officiels, sont au nombre de trois cent
mille avec 62.441 pasteurs ou missionnaires, et le nombre augmente chaque
année.
PE N S E E
Perdre le temps, c’est perdre plus
que du sang ; c’est commettre un vrai
suicide. Dieu a attaché le plaisir à
l’emploi du temps, la peine à sa perte.
Si l’ennui vous gagne, courez au travail : le remède est infaillible.
YOUNG.
Revue Politique
A la prochaine 0 iverture de la Chambre, le Gouvernement présentera la loi
sur le divorce, non pas sous son vrai
titre, ce qui effaroucherait plus de
gens qu’on ne croit, mais sous celui de
“ loi sur le règlement de la famille
Elle n’accordera le droit au divorce que
dans certains cas fort limités, tels que
blessures graves, condamnation infamante,
de l’un des époux, etc., et comprendra
en même temps le droit à la recherche
de la paternité. Malgré toutes ces précautions un peu plus que prudentes, il
est trop facile de prophétiser que la loi
ne passera pas, parce que les cléricaux
et les simples conservateurs timorés sont
beaucoup plus nombreux que ne le laisserait croire la topographie de la Chambre.
M. Fradeletto, le brillant conférencier
vénitien, a fait dimanche dernier au
théâtre Vittorio de Turin la commémoration de Zola, devant un nombreux auditoire où figurait le tout Turin artistique,
littéraire et politique. La conférence a
été digne du grand romancier non moins
que de l’illustre conférencier ; et par la
présence de M. Labori venu tout exprès
de Paris et fêté comme un représentant
de la France, elle a constitué un vrai
évènement politique. Le défenseur de
Dreyfus a été reçu avec enthousiasme
par la population de Turin et par 1’« association de la presse » qui a voulu lui
offrir un banquet avant son départ.
— Si aux Etats-Unis la grève des
charbons (qui, soit dit en passant a fait
perdre aux compagnies environ 4 millions
de livres sterling et 6 aux ouvriers) a
pu être déclarée officiellement terminée,
en France l’issue du conflit entre les mineurs et les patrons est toujours problématique. Aucune décision n’a été arrêtée
par les compagnies houillères des deux
plus grands bassins, ceux du Nord et du
Pas de Calais. Ce qui veut dire que la
grève continue.
Les débats relatifs à l’expulsion des
nonnes des écoles congréganistes se sont
clos par un discours de M. Combes. Le ministre déclare que la liberté de l’enseignement n’est nullement en jeu ; que
pas une congrégation n’aurait résisté si
elle n’avait été induite à la résistauce
dans un but politique ; que les révoltes
et les manifestations actuelles, n’ont rien
à voir avec la fermeture des écoles congréganistes. La discussion se termina
par l’adoption d’un ordre du jour “ approuvant l’attitude et les actes du gouvernement ,, voté par 329 voix contre
233. Le gouvernement est donc vainqueur.
— Craignant le ressentiment de l’Angleterre, Guillaume II n’ a pas reçu les
généraux boers, après leur avoir laissé
espérer qu’ il serait heureux de les recevoir. Le peuple de Berlin a cependant
voulu les dédommager de ce contre-temps
et leur a fait une réception d’une cordialité et d’une spontanéité telles qu’aucun souverain n’en a vues dans cette
capitale et cela malgré l’absence ou peutêtre grâce à l’absence de tout personnage officiel, d’ordre de l’empereur. Une
foule qu’on évalue à 500 mille personnes
se pressait pour les voir et les a acclaihés pendant trois jours. Non moins de
225,000 marks, y compris une forte
somme restée de la souscription de l’an
née dernière, leur ont été remis. Il paraît
qu’à la suite de tant de réceptions significatives, M. Chamberlain est revenu a
de meilleurs sentiments puisqu’il a invité
les trois généraux à se rendre à Londres pour des communications importantes.
j. c.
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Attraverso le colonie inglesi : il viaggio
del Duca e della Duchessa di York —
Amana - Uno studio di comuniSmo
religioso — La musica in Russia —
La dottrina di Monroe — La fabbricazione dei mattoni di « grès » — Gli
ideali dell’educazione anglo-americana
— La concorrenza fra gli Stati Uniti
e l’Inghilterra — Da una settimana all'altra (Rip.) — Spigolature — Fra libri
vecchi e nuovi — Notizie bibliografiche
— Et ab hic et ab hoc — Rassegna settimanale della stampa : Lo sciopero di
Firenze giudicato in America — Scioperi e rimedi — Il più grande «record»
marino — Il prezzo del suolo a NewYork — L’industria degli alberghi —
Gli ultimi cannibali dell’America —
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