1
Année Septième.
22 Avril 1881
N. 16
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
.Paraissant chaque Vendredi
Vous me »eres témoine. Actés 1, 8. Suîvawiîa. vérité avee la charité. Ep. 1,15,
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . L. 3 Tous les pays de l’Union de ÿoste . , , >6 Amérique . * P Oû s'abonne : Pour VIntérieur chez MM. le« pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour V Extérieur auBureau d’Aà- mtnistL-ation. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, domandé.s avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces: 25 centime» par ligne. Les entrais d'argent se font par lettre recommandée ou par mandats siyf le Bureau de Pe- rosa Argeft^tina.
■Poar la RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du Témoin, Pomaretto < Piuerolo) Italie. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : Al’Administration du Ttfwoiii, Pomàreîto ' Pinero.lo) Italie
SomnaaliTG,
22 Avril. — Quatre dates de notre histoire. — Correspondance. ■— Le pardon
des offenses. — Du baiser fatal. — Le
plus à plaindre. — Nouvelles religieuses.
— Revue polUique.
t ‘i ■
'Î-—.f
Nous avons reçu de notre ami
M, le pasteur G. A. Tron deux intéressantes communications qui n’étaient pas destinées à nous seul.
Ne pouvant les publier en entier,
nous allions en extraire les parties
les plus importantes lorsque notre
collaborateur M. le pasteur Bonnet
nous prévint qu’il envoyait à l’imprimeur l’article qui a paru dans
notre dernier numéro , et que mil
d’entre les vaudois n’aura lu sans
être pénétré d’un vif sentiment de
reconnaissance et de joie.
Sans répéter ce qu’a raconté M.
Bonnet, il nous reste dans les communications de M"" G. A. Tron,
quelques détails et quelques faits
nouveaux que nous croyons convenable et utile de ne pas passer
sous silence.
Nous connaissions depuis fort
longtemps les sentiments de nos
cbers et vénérés amis Mess. Amédroz et H. Lake. H y a bien des
années aussi que le vénéré M.
Worsfold s’est révélé à nous comme
un ami des vaudois, zélé, énergique
et infatigable, capable et digne à
tous égards d’être le successeur et
le continuateur de l’œuvre du bienheureux Doct, Gilly. Nous avons
connu un grand nombre de membres de l’Eglise d'Angleterre qui en
dévouement pour les intérêts des
vaudois ne le cèdent en rien à
leurs plus chauds amis des autres
dénominations évangéliques. Nous
avons même gardé le reconnaissant
souvenir du témoignage d’intérêt
pour l’Eglise vaudoise que nous
avons entendu en 1857 de la boublie
du Doct. Tait, alors Evêque de
Londres. Mais ce qui donne à nos
yeux une importance extrême à ce
meeting de Lambeth-Palace, indépendamment du succès matériel
qu’il aura fait obtenir à ses promoteurs, c’est qu’il aU été présidé
par le Primat d’Angleterre et que
l’Archevêque de Cantorbéry se soil
2
exprimé comme il l’a fait. Nous
reproduisons quelques unes des
idées principales de son remarquable discours.
— Il s’estime grandement honoré de présider une telle assemblée, et de prendre l’initiative d’un
mouvement en faveur de l’Eglise
Vaudoise. Nous avons toujours attendu, dit-il, qu’il se fît en Italie
un mouvement en faveur de la Réforme, Nous avons toujours pensé
qu'une partie de l’Eglise catholique
se détacherait du pape pour déployer notre activité en faveur de
cette Eglise, en lui donnant notre
appui. Mais maintenant je crois que
nous ne devons pas attendre davantage. Il est nécessaire d’évangéliser cette contrée si célèbre par
son passé, et je croîs que l'Eglise.
Vcmdoise du Piémont est la seule
capable de cette Mission. Par son
passé, comme par son présent, elle
mérite notre affection ; elle est
digne que nous la soutenions de
toute notre énergie. —
Jamais encore, dans le demisiècle qui vient de s'écouler, notre
Eglise ri’avait reçu un témoignage
plus honorable et plus officiel de
la confiance qu’elle inspire à l’Eglise Nationale d’Angleterre; jamais
surtout elle n’avait été aussi hautement proclamée comme étant la
seule capable d’évangéliser l’Ilalie.
G’esii une éloquente réponse à ces
adversaires envieux et jaloux qui
coolestent aux vaudois cette mis-,
sion providentielle tantôt sous prétexte qtt’ite ne sont pas assez italiens, tantôt parcequ’ils n’ont pas
SU: les preraaecs se donner le titre
àŒglise Libre.
Ce qu’il y a encore de particulièrement iriliéressanti pour nous dans
les paroles de l’archevêque de Canlorbéry, c’est l’aveu qu’il fait publiquement et loyalement d’avoir
attendu ce qui ne s’est pas réalisé.
Les - chrétiens vivants de l’Eglise
Anglicane , — nous le savions ici
depuis fort longtemps, attachés de
cœur à leur constitution ecclésiastique, presque autant qu’à l’Evangile, comptaient fermement que les
Italiens, en secouant le joug de la
papauté, adopteraient la forme ec-.
clésiasliquo la plus rapprochée de
celle qu’ils quilleraienf, tandis qu’ils
se sentiraient repoussés plutôt qu’attirés par les formes presbytériennes.
Cette attente, qui ne devait pas se
réaliser, explique la pari comparativemenl trop modeste que les
chrétiens anglicans ont prise jusqu’ici à l’èvangéiisalion de l’ilalie,
par le moyen de l’Eglise Vaudoise,
reconnue et proclamée aujourd’hui
comme l’instrument le mieux adapté
à celte œuvre. — Il n’en sera plus
ainsi à l’avenir ; nous en avons
pour garants les applaudissements
avec lesquels ont été accueillis les
discours du Primat lui-même et du
doyen de Cantorbéry, de M. Worsfold, AVhateley, Lake et quelques
autres encore qui ont plaidé la
môme cause.
11 nous resterait à parler d’une
conférence du Rév. David Gutlirie
dans l’Eglise du doct. Fraser, et
d’un meeting tenu le 11 courant
dans le local du Collège presbytérien de Londres. — Mais comme
nous voulons leur consacrer plus
que quelques lignes nous ne pensons pas que nos amis se formalisent si nous les renvoyons au
numéro prochain
Nous ajoutons seulement que M.
le pasteur Tron, qui avait beaucoup
3
427.
.fVWWWWWWWW'.lWU w
joui du meeling de Lainbelh-Palace, '
a vu sa joie se changer soudain en
détresse, lorsque le doyen de Westminster l’a invité à prendre la parole. Nous n’avons pas de peine à
nous représenter que notre jeune
ami s’est levé en tremblant et qu’il
aura tremblé jusqu’à la fin de son
petit speech. Mais nous sommes
persuadé aussi que devant exprimer
la reconnaissance des vaudois il
l’aura fait de tout son cœur, et
s’il a mentionné l’étendue et les
grandes difficultés de l’œuvre pastorale aux Vallées, qu’il a acquis
assez d’expérience pour pouvoir en
parler avec efficace.
Quatre dates de notre histoire.
Au mois de Mars 1179, un concile
ou Synode de l’église romaine, se
* trouvait réuni à Rome dans le palais
de Latran. « Un jour, on vit arriver
deux hommes d’ùn extérieur modeste
et tout laïque. Pénétrés de respect
pour la sainte ville, ils avaient même
Oté leur chaussure. Ils demandaient
à présenter au pape un volume contenant les psaumes et divers livres
de l’Ancien et du Nouveau Testament
le tout avec texte et réflexion en
langue romane ou gauloise ».
C’étaient deux envoyés de Valdo,
3ui venaient demander l’autorisation
e prêcher, ou du moins d’être confirmés dans cette profession. Au dire
d’un témoin, l’on vit le pape Alexan
dre « donner à l’un de ces Vaudois
le baiser fraternel, et approuver de
tout point son vomi de pauvreté volontaire ».
Quant à la permission de prêcher
on la leur donna, mais avec cette
restriction : « qu’ils ne feraient rien
en tout cas, que sur la demande expresse des Evêques, ou des prêtres ».
C’était une vraie moquerie. Si nous
en^ci’oyons G. Mapée qui était présent,
cette courte scène aurait fini par la
retraite des Vaudois, au milieu d’un
gros rire de la grave commission
nommée pour les entendre (Voir
Pierre Valdo par B. Tron p. 93-95 ).
Trois siècles plus tard, en 1487,
le pape Innocent VIII ¡écrivait une
bulle à son fils bien-aimé Alberto de
Capilaneis, et lui disait entr’autres
choses : « Nous avons entendu avec
un déplaisir très-grand, que certains
fiis d’iniquité, habitants de la province d’Embrun, sectateurs de cette
très pernicieuse et abominable secte
d’hommes malins, appelés Pauvres
de Lyon ou Vaudois, laquelle s’est
malheureusement depuis longtemps
élevée dans le Piémont et lieux circonvoisins, par la malice du diable,
qui s’efforce d’enlacer en des fâcheux
détours, et dangereux précipices les
brebis dédiées au Seigneur »,......
et après avoir décrit les soins pris
auparavant pour amener ces Vaudois
à abjurer leurs erreurs , et leur audace à les publier plus hautement
encore, il nomme Albert Cattanée',
Nonce et Commissaire du siège apostolique, afin que par ses remèdes
opportuns il induise les sectateurs
très aliorainàbles de la secte des Vaudois, à obéir à l’Inquisiteur, et il lui
donne pouvoir de requérir instamment toutes les autorités civiles et
ecclésiastiques à ce qu’elles prennent
les armes contre les susdits Vaudois
et autres hérétiques, afin de les écraser
comme aspics vénimeiu. Non content
de cela, il ordonne à tous les prédicateurs, de prêcher une croisade,
d’exciter et d’enflammer les fidèles à
exterminer sans ressources par force et
par armes cette peste, et il promet la
rémissionde tous les péchés et plusieurs
autres choses à tous ceux qui combattront contre ces hérétiques. Il va même
jusqu’à menacer dès peines les plus
sévères ceux qui ne se prêteraient pas
de bonne volonté à « l’exécution d’une
si salutaire entreprise ».
Par cette bulle, te pape déployait
toute sa puissance contre les Vaudois
et ouvrait, pour ainsi dire, les portes de l’enfer afin que par toutes les
cruautés possibles leur nom fut effacé de dessus la terre.
4
,128
Getle croisade fut certes désastreuse
pour les Vaudois, mais il ne furent
point extirpés.
Deux 'siècles plus tard, après plusieurs autres persécutions et après
trois ans d’exil, en 1689, les Vaudois rentraient dans leurs montagnes
accompagnés des conseils et des prières du pieux et vaillant capitaine Janavel qui écrivait: < Je prie Dieu de
tout mon cœur qu’il fasse réussir le
tout à sa gloire et pour le rétablissement de son église. — Si noire église
a été réduite en aussi grande extrémité, nos péchés en sont la véritable
cause; il mut donc s’humilier tous
les jours, de plus en plus devant Dieu,
et lui demander pardon de bon cœur
recourant toujours à lui, et quand
il vous arrivera quelques inconvénients
prenez patience, redoublez de courage de telle manière qu'il n'y ait
rien de plus ferme que votre foi, Ainsi
ne doutez pas, que Dieu ne vous conserve et ne fasse réussir vos desseins à
sa gloire et à l’avancement du régne
de Jésus Christ
Deux siècles plus tard, c’est à-dire
de nos jours, en septembre 1870,
le pape tremblait dans son’palais, et
immédiatement apurés l’entrée des
soldats de Victor Emmanuel II dans
Rome, des pasteurs Vaudois y entraient
aussi, pour y annoncer l’Evangile,
Gloire soit à Dieu ! '
Ne pourrait-il point arriver que
dans un avenir peu éloigné, en 1890
par exemple, au lieu d’une députa-,
lion au concile de Latran, les Vaudois eussent leur concile ou synode
à Rome, comme réponse à la bulle
d’innocent Vlll, et a tous les autres
édits d’extermination ? Perché no ?
Rs ont déjà leur école de théologie
à Florence, depuis vingt ans.
Ne nous élevons point, mais humilions-nous de plus en plus devant le
Seigneur. Travaillons avec humilité,
et avec toute persévérance à l’édification de nos troupeaux et à l’évangélisation de notre patrie. Dieu ne
nous a jamais abandonnés et il ne
nous abandonnera pas aussi longtemps
que nous aurons recours à Lui.
(!Torrcs|)oiibancc
Turin , le 18 nvril 1881.
A -M. le Directeur du Témoin,
Cher ami et frère!
Voulez-vous me concéder une colonne du Témoin pour donner aux
frères et amis, auxquels il arrive assez
souvent de me demander l’admission
dans notre hôpital de Turin, de malades domicilies dans les Vallées Vaudoises, — quelques éclaircissements
destinés à leur éviter à eux et à m’éviter à moi-même des ennuis de plus
d’une sorte.
Qu’ils sachent donc que si, de refuser leurs demandes m’est, on ne
peut plus, pénible , de les accepter
ne m’est possible ( moins dans un
cas dont je parlerai à l’instant) qu’à
la condition d’enfreindre notre réglement, ce qu’ils comprendront que JC
ne doive ni ne puisse faire.
Le cas auquel je viens de faire allusion, comme d’une exception consentie par notre règlement (ce dont
je suis très-heureux) c’est celui d’urié
opération de quelqué gravité dont, à
leur jugement, aurait besoin le malade qu’ils recommandent.
Mais, même alors, qu’ils veuillent
bien ne pas oublier que ma compétence, comme Directeur , ne va pa.s
au delà d’une admission sous condition, le médecin restant seul juge
en dernière instance, soit de Vomortunité, soit de la possibilité de l'opération réclamée.
Les choses étant telles, que les
frères et amis qui nous recommandent des malades dans le cas de ces
derniers ( quant aux autres, qu’ils se
tiennent pour dit qu’il ne peut en
être question ) aient la grande bonté
de les faire arriver à notre hôpital,
Via Berthollet, N. 36, ni avant, ni ^
après l’heure de la visite, qui a lieu •*
tous les jours, entre 8 et 9 heures
du matin P et ils peuvent être assurés
que si l’opération en vue de laquelle
le malade nous arrive est jugée praticable, par notre Docteur, le malade
5
sera aussitôt accepté et soigné aussi
longtemps qu’il jfe faudra avec tons
les soins et toute la soîîicilude que
son état réclame.
A vous de cœur en J. C.
J. P. Meiu-e, pasteur.
Le pardofl des »ffenses.
Le principe qui consiâle à nier la
nécessité pour le chrétien de demander, à Dieu le pardon de ses péchés
me parait être une hérésie aussi
pernicieuse que la doctrine de l'anéantissement, l’un et l’autre sont anliscripturaires et subversive.
Pour soutenir ceUe opinion, il fimdrail admettre que le chrétien est
impeccable , ou que le péché est une
chose indifférenle aux yeu» de Diett.
L’ensemble des Ecritures et notre propre expérience dèmonlrent le ridicule
de cette hérésie; son «pplicatioiî a
pour .résultat de nous amener & perdre le sentiment du péché et de notre
responsabilité devant Dieu; et c’est
bien en suivant ce principe que les
Darbystes sont arrivés â ne pas avoir la
conscience du péché énorme qu’ils
commetleni en excommuniant leurs
frères. On dit que la prière du Seignenr est une prière juive, légale.
Oui, légale en eiîet, mais selon la
loi de Christ, car elle dit pardm
pour offense, tandis que la loi juive
dit : Offense pour offense. C’est donc
la grâce et non la loi juive: elle est
en rapport avec la nouvelle alliance,
et non avec l’ancienne.
Si nous ne devons pas demander
le pardon de nos pécnés, nous ne
devons pas non plus demander notre
pain quotidien, car nous avons plus
souvent besoin de pardon que de
pain. On dit aussi que Dieu connaît
nos besoins sans que nous les lui
exprimions; mais autant yaudrait-il
dire que la prière est inutile. Or en
’raisonnant ainsi, on arrive â tout
rejeter; mais prenons garde, car en
rejetant les enseignements nous nous
exposons à être rejetés nous mêmes.
La prière doit être le besoin du
cœur, et elle est aussi un devoir
comme d’aimer. L’amour est le fruit
immédiat de îa vie de Dieu en nous ;
il est aussi «a devoir comme de prier ;
et si nous devons demander à Dieu
chaque jour les choses dont nous
avons besoia, le pardon de nos péchés
devra bien toujoore être au nombre
de demandes.
L’Ecriture nous enseigne à prier
sans cesse, avec une entière certitude
de foi d’être exaucés dans tout ce que
nous demandons â Dieu pour sa gloire;
mais joairons-qous de îa coromunion
do Srigneof, si noos ne îuî confessons pas nos pêchés pour en obtenir
le pardon t tant ceux qoî sont à
notre coimaissance, que ceux que
nous commettons par ignorance ? h
ne te pensa pas.
Au quatrième «lêele la ville d'Antioche s’êtall réwilée, et la paix ne
fnt rétablie que lors qoe k gouveroeor eût Sait mettre en prison le«
coopables.. li’afiraire était grave, et
Fêveqoe #àntioriie rint & Rome implorer la grâce, pour ces malheureux
auprès de fempereur Thêodose, qui
répondit à î’évéqae; « Comment auraxs-je de: î» peine à pardonner, moi
qui ni tou» las jouw Wsoin de pardoo: ï. Í. SAtOifO«.
fcc píos I pîainâri .
ün vaudois que «on» avons aimé
et apprécié, et qui est depuis quelque temps entré dans son repos,
revenait on jour de la foire en portant '
dans sa poche l’argent qo’iî avait
retîrô'de la vente d’one de ses vaches.
Il faisait bien chaud_ ce joor-là et
notre ami s’étant mis en manche
de chemise, dépose son habit sur le
parapet de la galerie pendant qu’il
entre pour se restaurer. Quand H
sort t’habit était bien encore là, mais
plus d’argent dans la poche.
« Ohî le pauvre homme 1 s’écria
t le bon vieillard. D est plus à plain4 dre que moi. le perds une somme
« d’argent dont j’avais grand besoin,
» tandis que ce malheureux souille
« son ârne et attire sur lui la colère
« du Seigneur. Que Dieu lui par« donne! ».
6
-130^
. Un baiser Fatal.
La petite vérole faisait de nombreuses victimes à; Philadelphie, il y a
quelques semaines. Un mari est atteint
et le voilà moufant, Au moment où
il exhale le dernier soupir , son
épouse bien aimée lui donne le baiser d’adieu;-elle est atteinte elle aussi
par. la petite vérole et quelques semaines après on creuse une fosse
pour elle au eimelière.
Nous sommes touchés en voyant une
épouse donner, au prix-de ses Joürs,
un témoignage de son : inaltérable
amour conjugal. Mais combien plus
plaignons-nous ceux qui ne savent
pas faire le sacrifice d’objets mondains qui les éloignent de Dieu et les
plongent dans un abîme de misères.
Le. Sauveur nous demande parfois
.de 'tels sacrifices. Celui'qui aime son
père ou sa mère plus que ihOi n’est
pas digne de moi. ' (Math. x. 37).
Christian Héralé.
iiouîJcUc© reliii^icusee
Italiç. — Sur les vingt-neuf admissions à la Sainte-Céne qui ont eu
lieu dans l’Eglise .Vaudoise de Turin,
à l’occasion de la dernière solemnité
dé Pâques , cinq, étaient d’adujtes
passés du catholieisme romain à-l’Evangile, 2 hommes et 3 femmes.,; dix,
7 garçons et 3 -.filles, des jéunes. gens
nés de pères et de mères, ou de pères
seulement jadis catholiques ; et. quatorze, 9 garçons et 5 filles, de jeunes
gens .nés de parents eux-mêmes évangéliques de naissance.
Gênes. — Nous lisons dans lé Movi■mento que dans le nouveau local ouvert
par l’Eglise Vaudoise de cette ville
en via Ghiabrera, eut lieu la distribution des prix aux élèves dés écoles
diurne et .serale. Lès élèves de cette
dernière (pour la plus part catholiques romains) offrirent a M. Prochet,
comme témoignage de leur reconnaissance, une très-belle Bible. Divers
professeurs de l’ Université et des
représentants de presque toutes les
Sociétés Génoises assistaient à cette
cérémonie. Le Movimento termine son
paragraphe avec ces paroles : Facciam
pkiuso al benemerito Comitato Valdese
che si è àccinto ad un’opéra tanto
utile per il noslro popolo.
Paris'. — L’Armée du salut. On lit
dans le 7mp.s, du 4 avril:
«. Dans le fond d’une impasse de
la rue d'Angoulême, M. Godwill,
pasteur anglais, avait organisé depuis'
quelques jours des conférences religieuses. Une bande de calicot, placée
uevant la porte d’entrée, portail l’inscription suivante:
« Gonférences de l’armée.du salut.. *
» La population du quartier a accueilli. dans la rue les prédicateurs
par des huées. M. Andrieux, préfet de
police, se fondant sur ces d&ordres,
a cru devoir interdire à M. Godwill
de continuer ses conférences, »
Un autre journal annonce que la
cause de ce bruit tiendrait à l’opinion
répandue dans le quartier que les
organisateurs des réunions étaient des
amis des jésuites.
' Laforce. — On vient, d’ouvrir à
Laforce un nouvel asile qui portera
le beau nom de La Compassion et
qui recevra les garçons les plus malades, dont la présence était nuisible
à leurs camarades. Il a 28 pensionnaires.
Palestine: — La fontaine de Siloé.
Des jeunes gens se baignaient dans
un étang voisin de Jérusalem , quand
l’un d’eux découvrit, en un endroit
où le bord de l’étang forme un assez
haut talus, une loûte qui donnait
accès à une sorte de petit tunnel. Us
Uénétrèrent et y virent des lettres
ra'iques gravées sur les parois.
Aujourd’hui, les épigraphistes ont
étudié l’inscription, et tout récemment M.’Sayce, avec un zèle des plus
louables, est resté six heures, une
lampe à la main, de l’eau jusqu’au
genoux, occupé à déchiffrer et copier
le texte. Quelques indications sommaires sur le monument ont été publiées par M. Sayee dans VAthenœumIl en ressort que l’inscription est
extrêmement ancienne, peut-être contemporaine de la fameuse stèle de
7
asi-.
Mésa, c’est-à dire du huitième siècle
fivant notre ère. La rareté des' inscriptions juives donne à cette découverte un intérêt exceptionnel. Le
texte semble contenir un récit relatif
au percement de cet aqueduc souterl’aiw. M. L Deremburg , qui communi•^ue ees faits à l’Académie des inscriptions , cite notamment un passage
3u’il traduit ainsi: Les eaux, descenues de Golonié, passèrent dans l’étang par un chemin de....... N.......
coudées.
Aelemagne; — La maison des Diaconesses de Kaiserswerth compte actuellement 585 sœurs dont 149 novices. Le nombre des sœurs employées^
hors dé Kaisserswerth .s’élève-à 218
qui donnent leurs soins eu Europe seulement, à 50.000 malades. En sus
des hôpitaùx les diaconesses de Kaiserswerth dirigent de nombreuses
écoles et orphelinats, surtout en Orient
oû , entre les stations de Beyrout,
Jérusalem, Smyrne et Alexandrie d’EgTOté, on n’en compte pas moins de
50 à l’œuvre.
Etats-Unis d’Amériques. — L’œuvre des deux célèbres évangélistes
Moody et Sankey à S- Francisco, a
eu un succès remarquable. Les églises qui étaient dans un état de torpeur, ont été réveillées. L’intérêt pour
les choses religieuses s’est ranimé au
milieu du public Les lieux de culte
qui étaient peu fréquentés' sont maintenant remplis. Telle Eglise a vu le
nombre de ses membres augmenter
d’une centaine ; en une seule occasion
plusieurs ont doublé la chiffre de leurs
membres. Ces quatre mois de missions
laisseront un long et durable souvenir dans la métropole du Pacifique.'
{L’Eglise Libre).
Afrique du Sud. — La condition
des Bassoutos s’améliore. Le 6 devait
être présentée au Parlement colonial
une motion impliquant un vote de
blâme contre le Gouvernement pour
sa politique envers le Lessouto et la
Gafrerie; et l’on s’attend généralement
a la chûte de ce ministère. En outre
le bruit court et il paraît fondé que
sir Robinson, le nouveau Commissaire
coyal, avait fait au nom de l’Angle
terre, et indépendamm'ent du gouvernement colonial, des offres aux Bassoutos, les invitararfà S’en remèttre
avec confiance à la j.ustice de l'a métropole.
nique
tee
G’est- du Nouveau Monde que viept
aujourd’hui la Chraniqm Vaudime,
Pourquoi ne donnerions-nous pas^ en,
effet les bonnes nouvel!es de nos frères
qui ont émigi’é dans' l’Illinois il y a
23 ans. ; ■ •
Je demandais dans le temps à l’un;
d’eux s’il avait dans son voisinage
dé bonnes écoles pour, y envoyer ses
enfants. — L’école n’ést pas enéore
arrivée, me répondit-il, elle va arriver en chemin de fer le mois mqchain; Nous' avons une .école en bois
aue l’on ouvre pendant quelques mois
ans un village, puis on la démonte
— chaque pièce, ftant numérotée —
et on la met dans le train pour la
transporter'; dans un autre village.
Ainsi un seul régent qui circule avec
son école instruit les enfants des
difï^érents villages du district. Maintenant la population a augmenté et '
nos frères ont dans un village voisin
une belle et bonne école que l’on ne
démonte plus, et dans laquelle leurs
enfants reçoivent une bonne instruction foncièrement chrétienne.
Une disaine de ftimilles d’émigrés
— pas toutes vaudoises, mais toutes
protestantes — ont senti lé besoin
d’avoir aussi un' culte régulier. Ils
se sont cotisés et avec 1200 dbllars —
environ 6000: francs . —' ils se sont
bâti un joli petit; temple à 75 milles
Nord-Est de S. Louis. Quand un pasteur fut venu de S. Louis pour la
dédicace, il commença par dire à la
petite assemblée réunie à 11 h. dans
le temple : « Une dette de 400 dollars
pèse encore, à ce qu’on m’a dit, sur
votre bâtisse, et les lois du pays ne
permettent la dédicace d’aucun lieu
de culte qui ne soit entièrement payé.
Nous ne pouvons donc procéder à la
dédicace avant que le déficit aît dis-
8
^132
pani, » line sonscription fot ouverte
rmmédiatetnent et en moins d’une
demi heure les 4(X) dollars étaient
trouvés et la dédicace put avoir lieu.
Dix familles <|ui déboursent ensemble 6000 francs pour bâtir leur temple
— sans attendre un son de Tétranger
— ont donc fourni lacune jBOO.francs.
en moyenne, li parait donc que nos
vandois établis m âmêrique ont bien
eampris le devoir de payer par eüxmêraee ta dont îï profitent, fiotis
sommes en tarain de comprendre nous
aussi qu’il ne s’agit pa® de recevoir
toujours, mais de donner aussi d’Une
manière régulière (I. Cor. XVI, ft, 3)u
Seulement dans l'Ancien Monde on
marche un peu moins vite que dans
le Nouveau. No® vaudois deVenbs américains payent en outre 50 francs par
an pour l^ éoole^ «t donnent pour
fa pùor home (maison oô sont logés
les pauvres) pour h culte., pour les
missions, etc. etc.
Penses-vous m’iîs eoyent plus pawvres popr cala? Dieu au contraire;
Dieu mit prospérer ceux qui le servent
fidèlement. La famille d’Angrogne qui
fait qujlnird’hui les frais de notre
Chronique Vaudoise. . . d’Amérique
possède 200 acres (2^3 journaux) de
terrain, des chevaux, des machines
pour couper, lier et battre le blé,
du gros et du menu bétail, et une
maison très-confortable. En 1880 ils
ont récolté du blé pour quihxe ans,
sans compter le mais et les’ autres
produits. Ils vendent ce qu'ils ne
consomment pas pendant l’année, et
le chemin de fer est à deux nas -de
la ferme pour faciliter l’écoulement
des produits. Donner pour la cause
du Seigneur n’appauvrit donc personne; c'est au contraire une source
de richesse.
itaiUt. — La crise ministérielle
est finie. Après, la démission du ministère le roi a consulté les hommes
politiques les plus en vue et a chargé
Déorétis de la formation de la nouvelle. administration. — Cet homme
d’Etat, après avoir essayé en vain
pendant plusieurs jours d’attirer à
lui l® chefs des divers groupes de
la gauche, Cairolt, Nicolera, Crispí
ei Eanardelli, a résigné son mandat
aux mains du roi. édors Sella a été
appelé de Biella à Rome par S. M.
qui î’a immédiatement reçu et chargé
de îa formation du ministère. Mais
un niiaistère de droite dans ce moraoment signifiait dissolution de la
Chambre, mesure impopulaire au plus
haut degré dans le pays qui attend
la nonveUe loi électorale. Aussi Sella,
oonseillé par ses amis politiques at-iî sagement agi en renonçant à son
tour a l’honneur du pouvoir. Alors
le roi, comme on s’y attendait du
reste,, et personne plus sûrement que
les membres de Pancienne administration, a invité ees derniers, dont
il n’avait du reste pas accepté officicllement la démission, de continuer
dans îenr charge. — Après tout ce
qui s’est passé et s’est dît, ce rainislêre ne sera plus qu’un ministère
(Taffaires qui fera voter la loi électorale.
j^Vottr«. — L’expédition en Tunisie paraîtsauf des circonstances
imprévues, devoir-se limiter à mettre
les Kroumirs à la raison.
AnffhetetTwe. — Disraeli, lord
Beaconsfield est mort.
A VENDRE
La Barina « sm' las confins de
Praruslin à un quart d’heure du Pont
de St. Martin (Pont Neuf), composée
de bâtiments et de cent vingt huit
ares (3 journaux et 75 tables), de vignes et prés ou vergers.
S’adresser au propriétaire J. B. Berlone, maison Challier, allée de Fénestrelles, N. 31 à Pignerol.
ËBNSST UüBEUT, Gérant et Administraievr
Pignerol, lmp. Chiantore et Mascarelli.