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Slx.ième aniióe
IV. 30.
28 Juillet ISTI.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont vériCahles.
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d'aborneiient :
Italie, ^ domicile Ctman)Fr. 3
Suisse......................
France ................. 6
Allemagne.............» 6
Angleterre, Pays-Bas . t 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BDREAUX S'aBONNEHEHT
ToRRK-PEr.MCE : Via Maestra,
N.42. (Agenzia biblioffrafica)
ProNRRor. : J. Chlantore Impr.
Turin Tro«, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica, via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cene la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois fraufo. S'adresser pour rad minisr ral joli
au Bureau â Torr.e-PeUice,
via Maestra N. -12 — p»'urla
rédaction ; A Mr. E. Malan
Prof, h Torre-Pel it.e.
Sommaire.
Jean Mollio de Montalcino. — L'ordre dans
l'école. — C/n*onique vandotse. — Chronique
politique. — Annonce.
im NOLLIO DE mo:\TALGINO
Parmi les nombreux martyrs
italiens de l’époque de la Réformation , nous rencontrons le sérieux Franciscain, J. Mollio, qui
naquit à la fin du 15® ou au commencement du 16® siècle, à Montalcino, non loin de Siena, dans
la belle Toscane. — Ses parents
étaient pauvres: et la pauvreté fut
son héritage ; mais Dieu l’avait
doué des plus riches dons de
l’esprit. De bonne heure, il manifesta des sentiments de piété; et
un ardent désir de parvenir à une
culture scientifique et à la perfection chrétienne. Pour obtenir ce
double but. il entra dans l’ordre
des Franciscains.
J. Mollio acquit des connaissaBces très étendues et gagna, par
son zèle, au plus haut point la
confiance des supérieurs de son
ordre. Aussi, tout jeune encore .
fut-il nommé professeur à l’Ecole
supérieure de Brescia , et plus
tard à Milan , et dans l’une et
dans l’autre de ces villes, il eut
la réputation de maître distingué.
Comme l’ordre des Franciscains
jouissait de grands privilèges ,
surtout depuis le pape Sixte IV.
( 1471-1484), les plus magnifiques
perspectives de gloire scientifique
et de position honorable dans l'Eglise , s’ouvraient devant lui.
Mais le cœur du sérieux Franciscain fut touché à cette époque
par un souffle de l’Esprit qui le
poussa beaucoup plus vers les profondeurs de la connaissance chrétienne et de la foi évangélique que
vers les hauteurs-de la gloire et
des places honorifiques.
Comme le même souffle de Dieu
apporte le printemps aussi bien
dans les belles campagnes de l’Italie , où fleurissent les citrons ,
que dans les plaines couvertes de
vieux chênes de rAllemagne et
dans les hautes vallées des Alpes
de la Suisse, ainsi le même Esprit
du Seigneur, qui nous conduit
2
-234
dans toute la vérité, saisit avec
une puissance - merveilleuse , au
siècle de la Réformation, les coeurs
de tous ceux qui cherchaient la
vérité et les conduisit, à quelque
nation qu’ils appartinssent, au
même but, la foi en Christ, le
seul et unique Sawrewr. — J. Mollio, comme plusieurs membres de
son ordre , fut aussi saisi par ce
même esprit, pendant qu’il cherchait avec zèle la vérité et la paix
de son âme. 11 dût faire la douloureuse expérience que ni l’habit
grossier du Franciscain , ni l’accomplissement ponctuel des devoirs
de son ordre, ne peuvent satisfaire
l’àme qui a soif de félicité et l’assurer de son salut. L’étude de la
littérature classique qui recommeuçait à fleurir en Italie ne lui prouva
pas non plus la paix tant désirée
de son âme.
Le vent de l'Esprit qui soufflait
dans l’entourage du jeune professeur était aussi tout à fait propre
à avancer au dedans de lui l'œuvre de la grâce. A Brescia , la
patrie du témoin de la vérité, Arnaldo , comme à Milan, la fière
capitale de la Lombardie et dans
toute l’Italie septentrionale, s’était
maintenue à travers tout le moyenâge une tendance religieuse et
ecclésiastique plus évangélique.
Au milieu des souffrances provoquées par les guerres qui furent
déchaînées dans ces magnifiques
plaines, pendant presque toute la
moitié du 16® siècle, cette tendance était devenue chez plusieurs
esprits sérieux , une conviction; et
un grand nombre d’entre eux pensaient que ce n’était que par la
libre prédication de l’Evangile,
que le malheur qui pesait sur leur
pays pourrait être détourné ; et
que pour ses habitants dans l’oppression , comme pour tous les
hommes , le salut ne peut fleurir
que par la foi en Jésus-Christ. —
C’est-là la pensée qu’exprimait,
l’année 1525, le moine Augustinien Egidio, a Porta de Como ,
dans une lettre adressée au réformateur de Zurich, Ulrich Zwingli.
« Ecris , lui dit-il , au Seigneur
de Milan et demande lui d’ordonner que chacun puisse, pour autant que la chose lui est donnée,
prêcher sans crainte la pure Parole
de Dieu. Ainsi tombera, sans tarder, la puissance de l’Antéchrist ».
Le commerce actif qui avait lieu
entre les villes de la "Lombardie
et celles de la Suisse et de l’Allemagne. contribua aussi à faire
connaître toujours plus en Italie
la doctrine évangélique qui était
annoncée à Zurich et àWittenberg,
avec tant de bénédiction et avec
tant de force , et y introduisait
aussi les écrits des réformateurs.
C'est ainsi que se formèrent déjà,
depuis l’année 1524, à Milan et
dans d’autres villes de la Lombardie et de la Vénétie , des communautés évangéliques plus ou
moins considérables, qui se réunissaient en secret, lisaient le Nouveau Testament et les écrits des
réformateurs et s'édifiaient ensem-’
ble.
Mollio se rattacha à ces communautés évaiigéliques, dans lesquelles régnait le même esprit,
et il les fit prospérer par sa piété
et par son savoir, et il en reçut,
lui aussi, des bénédictions pour
sa foi. Plus Mollio approfondissait
1,’4'tude des écrits du N- Testament
et surtout celle des Epîtres de S.
3
-235
Paul, plus il annonçait clairement
et courageusement, dans ses discours publics , la doctrine de la
justification par la foi en JésusChrist. De Milan, Mollio fut transféré pour quelque temps à Padoue
où il trouva aussi un noyau d’amis de la vérité évangélique, auquel il se rattacha.
A la fin de l'année 1532, nous
le rencontrons à Bologne. Quoique cette ville fût sous l'autorité
du cardinal Campeggio. le même
qui avait conseillé à l’empereur
Charles V de détruire par le fer
et par le feu tous les partisans de
l’Eglise évangélique, Mollio y
trouva aussi, et particulièrement
parmi les professeurs de l’Université , un cercle d’amis zélés et
courageux de la vérité évangélique.
Dans cette ville Mollio lut et expliqua, au grand contentement de
ses auditeurs, les Epîtres de l’apôtre St Paul, qui lui étaient chères
au dessus de tous les autres écrits
du N. Testament, parceque dans
son âme, comme dans celle du
grand Apôtre, la rupture entre
la loi et la grâce s’était douloureusement accomplie. Mais comme
là doctrine de la justification par
la foi seule, enseignée par S* Paul,
est en contradiction avec la doctrine papiste du mérite des œuvres,
des indulgences et du purgatoire,
lés leçons de Mollio furent bientôt
vivement attaquées par le parti
romaniste. Un certain Cornelio,
professeur de mathématiques , se
crut, entr’autres , appelé à combattre la doctrine de la justification, professée par Mollio; mais
facilement vaincu par celui-ci dans
une dispute publique, Cornelio accusa à Rome, son adversaire d’an
noncer et de répandre des hérésies.
Le pape Paul III (1534-1549)
avait même nommé parmi ses cardinaux des hommes qui professaient
la doctrine de la justification par
la foi ; ainsi Gaspard Conlarini ,
qui a développé cette doctrine
dans un traité, et Réginald Polus,
et J. Sadolet. Sous l'influence de
ces hommes , Mollio , qui s’était
exprimé très librement à Rome ,
où il avait été appelé pour se jus- ,
tifier, fut renvoyé à Bologne, et
l’on déclara que la doctrine qu’il
avait enseignée était vraie et conforme aux Ecritures , mais que
pour le moment , elle n'était pas
enseignée sans désavantage pour
le St Siège. C’est pourquoi il fut
seulement enjoint à Mollio de suspendre l’explication des Epîtres
de St Paul et de donner un cours
sur la philosophie d’Aristote. Mais
Mollio continua même dans ces leçons de philosophie scholastique
à exposer la doctrine de la justification par la foi qui lui était
devenue chère. Ce que le cardinal
légat Campeggio ayant appris, il
insista auprès du général des Franciscains, pour qu’il fût transféré
à Naples comme lecteur dans le
cloître San Lorenzo. — C’était en
1538. Mais le mouvement évangélique ne fut cependant pas arrêté
à Bologne , comme l’avait espéré
Campeggio, par le départ de Mollio.
Aussi , Martin Burcer pouvait-il
dans une lettre adressée aux évangéliques de cette ville, en date du
10 septembre 1541 , exprimer sa
joie <■ de ce que leur nombre augmente chaque jour et de ce qu’ils
croissent toujours plus dans la
connaissance de Christ, ensorte
que beaucoup d’autres sont con-
4
-238
duits par eux à cette connaissance ». Jean Mollio de son côté
fut aussi heureusement influencé
dans sa tendance évangélique par
son transfert à Naples. Dans cette
ville avait commencé , dès l’année
1536, parmi les personnes cultivées des hautes classes surtout,
un réveil religieux tel que l’Eglise
chrétienne n’en a eu que dans les
temps de son plus beau développement. Ce réveil était le fruit de
l’activité bénie du noble Espagnol
Juan Valdez, qui. depuis l’an 1536,
occupait à Naples la charge de
secrétaire du vice-roi. Déjà en
Espagne Valdez avait eu connaissance des écrits des mystiques Allemands qui découvraient les bienheureux mystères de la vie dans
la communion avec Christ, et il
avait traduit dans sa langue malernelie le magnifique livre de l'imitation de Christ et quelques
écrits de Toucler. En Allemagne,
où il s’était rendu avec les gens
de la suite de Charles-Quint, il
avait appris à connaître les écrits
des réformateurs; il s’en était procuré un grand nombre , qu’il avait
emportés avec lui à Naples. Dans
ces écrits, il avait puisé la doctrine
de la justification et il l’avait saisie
avec toute l’ardeur de sa belle âme.
Un zèle vraiment apostolique le
remplissait; « il se sentait, nous
rapporte de lui un contemporain,
appelé de Dieu à devenir le pasteur des personnes appartenant aux
classes élevées , et à gagner des
âmes pour la foi et pour la vie
qui faisaient sa paix ».
C'est ainsi qu’il réunit bientôt
autour de-lui un noyau d’hommes
distingués et de femmes qu’il initia
par des entretiens profonds et in
times aux mystères de la foi en
Christ et d’une vie dans sa communion. Tantôt ces amis de la
vérité évangélique se réunissaient
dans la demeure même de Valdez,
dans le palais du vice-roi, tantôt
dans la maison de campagne de
Victoria Colonna, dans la charmante île d’Ischia, tantôt dans la
villa _ Caserta dans la Terra di
Lavoro, pour s’y édifier dans les
entretiens avec cet homme extraordinaire « qui, comme dit de lui un
contemporain, gouvernait son corps
grêle seulement avec une petite
partie de son esprit, mais qui avec
la meilleure et la plus pure partie,
comme hors de son corps, était
constamment occupé dans la contemplation de la vérité divine ».
( A suivre
L’ORDRE D4NS l/ËCOLE
L’instituteur! l’homme qui fait
l’avenir, dans une société éclairée, ou qui veut l’être, de quels
égards et de quels soins on devrait
l’entourer! Et dans l’Eglise, quelle
œuvre meilleure pourrait souhaiter;
celui qui, tous les jours, et par
une lente et continuelle influence^
tourne vers l’Evangile ces esprits
encor souples et dociles?
Je n’ai pas l’honneur' d’exercer
de telles fonctions, et je ne me
hasarderais guère à conseiller de
moi-même ceux qui en sont revêtus; mon seul désir est de consigner ici les expériences et- les
réfléxions d'un instituteur ave^qui
je m’entretenais un jour.
« Quelques-uns se figurent, disait-il , qu’ils domineront le bruit
des, enfants, par des sons plus
s
5
-237
bruyants encore. Ils élévent la voix,
frappent sur la Table, font parfois
bondir en sursaut un élève d’ailleurs tranquille'. Je suis d’un avis
tout opposé. Ce qui calme, ce qui
amène le silence, c’est le silence
lui même. A minuit, quand tout
dort, êtes-vous tenté de faire du
vacarme dans votre maison, de
frapper les portes, etc.? Non, involontairement vous-êtes subjugué,
par le calme universel, et vous
marchez, à pas légers. J’applique
ce principe dans mon école. J’entre
doucement; et mes élèves sont
comme étonnés de ma façon tranquille. Elles les apaise, et ils arrivent naturellement à l’imiter.—
S’ils viennent de la récréation, encore tout essoufflés , le régard
étincelant, les joues rouges, pleins
des émotions du jeu, je n’éxige
point qu’ils passent brusquement,
de l’agitation grande au complet
repos. Un peu de miséricorde !
Comprenez mieux l’enfant; quelques minutes, de grâce, pour se
rasseoir, se calmer, reprendre ses
esprits. Si vous avez patience avec
ce petit étourdi qui tout à l’heure
sautait à un pied par dessus la
tête de ses camarades, vous ferez
de lui votre meilleur élève. Si,
au contraire, vous l’étourdissez
par votre vacarme, vous lui donnez sur les nerfs, et vous l’irritez
sans rien obtenir. En général je
parle doucement à mes écoliers.
La force est calme.
« Tout doitcontribuer à produire
chez l’enfant cette impression de
paix et de bien être. Que la classe
soit spacieuse, commode, bien
éclairée, cela ne dépend pas toujours de vous; veillez du moins à
ce que les murs soient blanchis,
à ce que le poêle ne fume pas,
etc. Surtout la plus scrupuleuse
propreté ! Qu’à l’heure où l’école
s’ouvre, la poussière ait disparu,
je préfère même que les élèves
n’aient pas à balayer la classe :
ils le font mal, et certains parents
y objectent. Si pourtant vous n’avez pas d’autres balayeurs, que
ce travail soit accompli tous les
jours, et jamais imposé comme
une punition: pour faire du mauvais ouvrage, n’y a rien de tel
que d’être contraint ou fâché.
« J’ai dans un coin de la salle
un grand panier, où son jetés les
papiers inutiles, les brins de bois,
les plumes cassées, etc. Rien n’est
triste, rien ne décourage les enfants,
même à leur insu, comme le désordre. Apprenez à vos élèves quels
sont les fleuves principaux de la
Chine, bien ! mais enseignez leur
aussi la propreté. Je crains fort
qu’ils n’oublient la Chine, mais ils
retiendront l’amour de l’ordre.
« Les miens l’ont même à un
tel degré que si un nouveau, encore tout sauvage, froisse un papieV et le jette à terre, des regards
étonnés, scandalisés, l’avertissent
de toutes parts qu’il vient de commettre un acte inouï. Bientôt, sous
la passion de l’opinion publique,
il ramasse les chiffons, et fait connaissance avec le célèbre panier ,
comme avec un personnage de la
maison, auquel il convient d’être
présenté.
" Une j)artie essentielle de l’ordre, c’est de commencer à l’heure.
Qu’on travaille, ou qu’on joue;
mais je redoute ces quarts d’heure
d’attente où l’écolier traîne, ricane,
ou s’ennuie sur son banc. Si la
classe s’ouvre à neuf heures, je
6
.238
suis là dès huit heures et demie,
surveillant l’arrivée, inspectant les
visages et les mains, indiquant aux
nouveaux le chemin de la pompe,
leur enseignant parfois à recoudre
leurs boutons. Quand tous les mouvements s’opèrent avec netteté,
précision, à la minute, les élèves
ressentent une satisfaction intime,
le maître aussi, et les études en
profitent.
« J'ai horreur des sorties précipitées et tumultueuses, où les
enfants s’échappent de l’école,
hurlant, se culbutant, comme une
bande de forçats dont on viendrait
de briser les chaînes. Votre classe
était donc un supplice ? Au coup
de midi, mes élèves se rangent
autour de la salle, se mettent deux
à deux, et sortent au pas et en
bon ordre. Je ne les abandonne
point durant la récréation ; et même
à la sortie du soir, je me tiens
sur la porte pour les accompagner
du regard, aussi loin qu’il s'étend. L’enfant qui s’éloigne décemment et sons l’œil du maître,
sera moins tenté de faire des polissonneries en route. *
« J’ai peu d’enthousiasme pour
l’enseignement mutuel. Les bous
moniteurs sont rares. Autant que
possible, je m’occupe moi-même
de tous mes élèves ».
Cet instituteur avait obtenu de
tels succès, que, dans certains cas,
la famille était devenue jalouse
de l’école. Les parents lui disaient:
« Quel charme avez /ous donc
jeté sur notre garçon? 11 aime tant
son école qu’il est toujours impatient d’y courir, et l’on dirait
qu'il ne se ’ trouve heur.eux que
chez vous ! » C. Lmoi.
r f (Eglise libre)
Chroniquc 0aubotôe
it: xamoiis <lo Ooncoura.
PROGRAnnE
poar l’examen lie concours
des deux bourses Campbell.
I. PODB tES'ÉrUDIANTS DE RhETORIQOE.
1. Bible — Le roi David (en langue italienne ).
2. Langue latine — Virgile, Eneïde, Chant
6* V. 1 à 2.50 (en langue ilalienne).
3. Langue grecque — Xénophon, Memorabilia. Livre 1, le 1" tiers du livre,
(En langue française).
4. Histoire — Alexandre-le-Grand, (en
langue française ).
5. Arithmétique — Les règles de trois.
( Règles de trois en général, — règles
d’intérêt — d'escompte, do répartition,
des moyennes ).
6. Géographie — Asie mineure, surtout
les provinces et les villes mentionnées
dans le N. Testament.
II. Pour les Étudiants de Philosophie.
1. Bible — Le sermon sur la montagne
Matth. 5, 1 à 7, 27. Traduction, analyse et notes (en italien).
2. Langue latine — Agricola de Tacite,
Ch. 1-20, traduction et notes (en langue italienne).
3. Langue grecque — Platon, Criton : les
10 i"‘ chapitres, traduction et notes,
(en langue française).
4. Histoire — La papauté (et le pouvoir
civil — de la mort de Grégoire I ( a.
604) à la mort de Grégoire VII.
3. Géométrie — Le cercle. — Tous les
théorèmes qui s’y rapportent.
Notes. 1. Tous les examens se feront par
écrit. — 2. Le concours aura lien le
26 septembre et les jours suivants.
La Tour, le 9 juin 1871.
I
Couconrs pour les bourses anonymes
dites Burgess,
I. SUJETS POUE LES ELÈVES
QUI ONT A PASSER AU COLLEGE
AU MOINS UN AN.
1. Bible — Les 3 premiers chap, de TEvang. de S'Jean — traductioù en italien
et notes.
2. Langue latine — Horace,_les 7 premières odes du 1" Livre, (en italien).
3. Langue grecqm — Platon — Criton, le
2* tiers (en français).
7
-239
II. SDJETS tora LES ÉLÈVES
QUI OST A PASSEE AU MOINS TBOIS ANS
UANS l'etablissement.
1. Bible — Elie et Elisée (en italien).
2. Langue grecque. Homère — Iliade , 1"
Chaut, íes 100 1" vers, (en italien).
3. Langue latine — Cicéron, l'ro Archia,
du Chap. 3 au Cliap. 8, (en italien).
III. SUJETS COMMUNS
AUX DEUX CLASSES d'ÉLÈVES.
1. Histoire — Les deux Cyrus, en français.
2. Géographie — Le bassin du Tigre et de
l’Eiiphrate, (en français).
3. Mathémaliques — Les Quadrilataires,
(en français ou en italien).
L'examen de concours aura lieu dans le
courant du mois d’octobre.
La Tour, le 15 juillet 1871.
Clironijque politique.
rt-ome. Le Père Hyacinthe est parti
directement pour Paris. Il se propose de
se trouver à Florence pour le grand congrès antifaillibilisto de tous les anciens
catholiques d’Europe.
— Nous avons déjà fait allusion à la
guerre que Mazïini fait à la Commune de
Paris et à Vinternationale. Pendant que
les Victor-Hugo , les Louis Hlanc et bien
d’autres tribuns français n’osent pas exprimer ouvertement leur opinion , — de
crainte de déplaire à la populace de Paris,
— le tribun italien dit sa pensée ouvertement et sans voiles. — Dans le journal
mazzinien la Borna del popolo du 13 courant, il fait un réquisitoire très fort contre
VInternaMonale, ses chefs et ses principes.
— Nous eu tirons quelques passages :
« L’association internationale fondée', il
y a quelques années à Londre.s, à laquelle
j’ai refusé, dès le commencement, ma
coopération, est rédigée par un Conseil,
dont Charles Marx est l’âme. Allemand
d’origine, d’un esprit pénétrant, mais dissolvant, comme celui de Proudhon, Marx
a un caractère despotique, jaloux de l’influence d’autrui, sans fortes études philosophiques et religieuses et avec plus d’éléments de colère que d’amour dans le cœur.
< Les principes des chefs et des hommes
influents de l’Internationale, continue Mazzini', en s’adressant aux ouvriers sont :
1‘ La négation de Dieu', c’est-à-dire, de
l’unique et éternelle base de vos devoirs
et de vos droits, des devoirs des autres
envers votre classe...... Abolissez l’exis
tence d’une première cause intelligente,
vous abolissez par là même l’existence
d’une loi morale au dessus de tous les
hommes, et constituant pour tous une
obligation ; vous effacez la possibilité d’une
loi du progrès ; lu progrès et la moralité
ne sont plus que des faits transitoires ,
sans source, si ce n’est dans les tendances, dans les impulsions du tempérament
de chaque homme, et sans sanction...
2° La négation de, la patrie, de la nation,
c’est-à-dire du point d’appui, du levier
avec lc(juel vous pouvez travailler pour
votre avantage et pour celui de l’humanité; c’est comme si l’on vous appelait
au travail, en vous fermant la porte de
l’atelier. La patrie vous a été donné par
Dieu lui-même afin que dans un groupe
de 25 millions de frères unis les uns aux
autres par le nom, par la langue, par la
foi, par les aspirations communes... vous
trouviez un secours plus valide et plus
puissant dans l’accomplissement d’une
mission, ou de celte partie du travail que
la position géographique et les aptitudes
spéciales vous assignent...
3" Négation de toute propriété individuelle, c’esl-à-diro de tout stimulant à la
production, en dehors de celui de la nécessité de vivre. Quiconque travaille et
produit, a droit au fruit de son travail;
c’est en cela que consiste le droit do
propriété. Et si la plus ou moins grande
activité dans le travail est une source
d’inégalité matérielle ; cette inégalité ne
détruit pas l’égalité morale, elle en est
au contraire un gage, étant la conséquence du principe d’après lequel chaque
homme doit être rétribué selon son travail , ou avoir tout ce qu’il a mérité...
« Il y a des idées vraies et innées dans
l’humanité, vous pouvez et vous devez
les modifier et en améliorer le développement et l’application, mais non pa&.
les abolir. Cûs idées sont Dieu, l’immortalité, la pairie, le devoir, la loi morale
8
-240
qul est souveraine, la famille, la propriété,
la liberté et le principe d'association...»
Mazzini invite les ouvriers à marcher
selon ces principes et ajoute ; « s’il y a
une ville en Italie où l’Internationale ait
trouvé des adhérents, c’est celle, — je
ne la nomme pas, mais elle vous est
connue', — où l’élément ouvrier est le
plus muet et le plus opposé à tout progrès ». — Il engage les ouvriers ensuite
« à substituer peu à peu au système actuel
àvi. salaire celui de l’associaiion. volontaire
fondée sur l’union du travail et du capital dans les mêmes mains », C’est là une
utopie sans doute. Il termine en disant:
« Recherchez l’éducation et ne séparez
jamais votre sort de celui de la patrie,
mais associez-vous à toute entreprise qui
ait pour but de la rendre grande et libre ».
Nous avons cité ces extraits pour montrer le bon sens qui se trouve même dans
le parti avancé italien. .4 part quelques
rares exceptions. l'Internationale n’a pas
de partisans en Italie. C’est de bon augure. Nous avons en effet bien assez de
¡’internationale noire. Sans doute les arguments religieux de Mazzini ne vont
guère au delà du point de vue social. Ils
ne nous satisfont pas, mais nous en tenons
bon compte.
Au sujet'de l’interpellation de Descourcelles et de Mgr. Dupanloup sur la politique française à Rome, nous lisons dans
VOpinione ce qui suit :
« On nous apprend de Versailles que
M. Thiers aurait déclaré aux promoteurs
des interpellations sur la question de
Rome, que l’Assemblée ne devrait pas à
son avis s’en occuper avant d’avoir traité
les questions urgentes et d’avoir pris ses
vacances.
Cependant les cléricaux sont décidés à
provoquer une déclaration du pouvoir
exécutif. Ils se plaignent de ce qu’il a
envoyé à Rome, comme chargé d’affaires
auprès du Gouvernement italien, pendant
l’absence de M, de Choiseul, M. de Villestreux, qui est protestant, et, comme tel,
hostile au saint Siège. Ceux qui le connaissent, dit VUnivers, savent parfaitement
qu’il s’associera à toute mesure hostile
aux idées catholiques et aux droits sacrés
du St.-Père. Ces mouvements de colère
du journal clérical de Paris nous font
bien espérer des dispositions du Gouvernement français qui a envoyé à Rome un
diplomate si odieux aux Jésuites. Nous
attendons la réponse aux interpellations
que l’on assure être imminente.
Savoie. Les quatre évêques de la
Savoie, Chambéry, St.-Jean de Maurienne,
Moûtiers et Annecy ont aussi fait leur
adresse à l’Assemblée nationale et obéi
au mot d’ordre de l’Internationale noire.
Comme leurs collègues de France, ils demandent à l’Assemblée d’inviter le Gouvernement à protester contre les spoliations etc. — Mais il y a, dit la Liberté
Chrétienne, dont nous extrayons ces détails, entre l’adresse des évêques savoyards
et celles des évêques français des différences notables et qui sont* tontes à l’avantage des premiers. L’expression en est
plus modérée, moins injurieuse, plus respectueuse pour leur ancien souverain. Ils
donnent son vrai nom au Gouvernement
qui a porté sa capitale à Rome ; ils l’appellent le gouvernement italien, tandis
que les évêques français, à l’exemple du
pape, ne l’appellent jamais que subalpin.
Une autre différence, qui mérite aussi
d’être remarquée, c’est que les évêques
de Savoie n’invoquent nullement contre
l’Italie, comme le fout les autres évêques
français, le traité de Zurich. La raison en
est "simple, c’est qu’ils ont été les premiers à pousser leurs diocèses à le violer,
en demandant l’annexion à la France. —
Mais ce que demandent au fond et les
évêques français et les évêques savoyards
c’est la guerre de la France contre l’Ilalie.
Ils peuvent la vouloir et faire mentir encore une fois le mot fameux que l’Çg^ise
a horreur du sang; mais ce qu’ils ne
peuvent plus dire, c’est que les populations
de Savoie, la veuillent avec eux. Leur
adresse en a menti sur ce point. Ce n’est
pas au nom des populations catholiques
de la Savoie qu’ils parlent, car la seule
idée de la guerre entre leur ancien souverain et la France, les a déterminées à
voter en majorité pour la république et
contre les candidats soupçonnés d’avoir
des attaches avec un cierge dont les adresses poussent si visiblement à la guerre.
Mixniolx. Les journaux allepiands
nous apprennent que le prince impérial
de Prusse a eu un long entretien avec le
roi de Bavière relativement à la question
religieuse. Aussi bien le futur empereur
d’Allemagne que le roi Louis, se montrèrent convaincus de la nécessité de
prendre des mesures législatives en face
de l’attitude des infaillibilistes.
l’Echo des Vallées se vend à
Saint Germain chez M. Bertalot
marchand.
E. Màlan Directeüir-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.