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Compte-courant avec la Poele
PRIX D^ABONNEMBNT PAR AN
Italie . . . P 4 . ^ . Lp S
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Amérique du Sud . . * , » '9
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36 Janvier 1894.
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prof., Torre Pellice,
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payé 0.25 centimes.
LE TEMO!
ÉCHO DES VALLÉES VATJDOISES
Paraissant chaque Jeudi:
Vouameaerea témoins. icM, 8. Saivant la vérité avec la charité. Egh. IV, 15. Qaa ton régne Tlonna. Itatth’. VI, 10 ’
N ninni H ire: — Madame Beckwith. — Romepeîment. — Madame Selli. — Monsieur
Monnet. —. Oorrespondance. — Chronique Vaudoise. — Ecoles dè 1’ Evangélisation;
__ Faits divôrs. — Revue Politique — Souscriptions, — Bibliothèque. — Annonces.
madame Beckwitli
L’Ëglise; ÿa.tiftoi^^'ivien;t -de ; faire,'
une néüveÏÏë èt“']iien:g :
Madame Caroline Beckwith', dont la’
grave maladie tenait sa famille et
ses ami.s en appréhension, depuis le
mois de Septembre dernier, est entrée dans son repos, lé 18 courant
à 2 h. 20 minutes du matin. ' V,','
Née à St.'jean, le 25 Août 1826;
M.lle| Caroline Voilé, frlle dé l’un des
pritieipiaük idé cette paroisse, fut unç
des p'reiriiéVes élèvés‘’du « Pensionnat », que lé'Colohel Beckwith avait
fondé ;â la*Tour en 1837, Elle y reçut une éduéalion très soignée, et
dans le seul but de se rendre utile,
elle se , préparait à, solliciter une
place de maîtresse d’école à la montagne. Mais le Seigneur‘ la destinait
à une oeuvré et, à une tâche plus
élevées encore. C’était à elle qu’était' réservé rhonneur de payer au
moins en partie la dette de reconnaissance que l’Eglise Vaudoise avait
contractée envers le plus grand de
ses bienfaiteurs, en devenant, le 9
Novembre 1850, la compagne dé-'
'v.biiêè*i
.enlouhaoti ses dernières armées de'*
'sès sôins'afï'eoiueux'etiassidus. «¡.h r
ii'.n,
ili
,Ce, que Madaipe, ¡Eeclcvyité
pour ! sont mari juscjw’àu raottiéïit de|,
sa rnortiiie .pourrait,être,,mie^x.exT'j
primé que,,par, oet'te parole. qpi
vient squvent dans la correpi^pd^t^ii
■dii; l'Gépéral: «. m,a béné^ictjqn . (jp '
femme. Tout rçe, iquej.i’.avibun .ie
plus, dévoué^, et 'le,,, plus 'iiigéniepîf,'(
joint au respect Iet à radpaiçation,/
qu’elle avait pour ¡le généreux biénfaiteur dq sq»û peuple, pouvaient die-,
lei’ à Madame B,eckwith.len.’fait .fie
soins et de prévenances de.,tou,^j
espèce, ne fît jamais défaut'à çelpi
que tous les VaudoiSjSe réjouissaieqt,;
de savoir si heureux grâ.ce à pne.j
fille des Vallées. ,
Après deux ou trois ans, passés
à la Tour,, le Général allai s’établir
à Turin, puis croyant son œuvre en
2
— S6
Italie terminée, et désireux de se
rapprocher de sa terre natale, il
transporta ses tentes d'aherd à Paris
puis à r.alais, d'où il faisait avec sa
femme de fréquentes excursions de
l’autre côté de la Manche. Mais nous
ne pouvons nous empêcher de croire
que ce fut la douce influence de
Madame Beckwith qui le ramena aux
Vallées au printemps de 1861, heureux de se retrouver « parmi les
siens »■ II y termina sa course terrestre le 22 Juillet 1802.
X
Après ces douze années d’une
union heureuse et bénie, vinrent
alors pour M.me Beckwith trente et
un ans de noble veuvage. La naissance inespérée d’une fille vint, quelques mois après le décès de son
mari, tempérer pour elle la douleur
de la séparation,- et mettre un doux
rayon de soleil dans sa vie solitaire.
Mais malgré l’amour intense qu’elle
portait à son enfant chérie, et le
dévouemenIf:,avec lequel elle se consacrait à la fille, comme elle s’était
déjà consacrée au père, M.me Beckwith avait un cœur trop élevé, et
avait été à trop bonne école, pour
se renfermer dans cet égoïsme de
famille, qui à tant de personnes, à
des. chrétiens même, paraît si légitime et si naturel. En pensant à ce
long, actif et charitable veuvage, il
nous semble y voir réalisées les paroles que bien des années auparavant le Colonel Beckwith écrivait à
l’une dè ses compagnes du Pensionnat: « Soyons noblement religieux
» sans orgueil; pensons des choses
» nobles, et agissons noblement eri» vers tout le monde, en toute hu» milité. Sacrifioiis noblement nos
» intérêts, nos penchants et surtout
» nos caprices, au bien d’autrui; ouB blions-nous nous-mêmes, et diri» geqns noblement nos efforts au
B profit de tous ceux avec lesquels
B la Providence nous a mis en conB tact ».
X
Deux grandes affections, outre celle
qu’elle portait à sa fille, ont rempli
le cœur de Madame Beckwith: l’Eglise Vaudoise et les pauvres.
Que n’a-t-e)le pas fait pour la première! Certes ce n’est pas une exagération de dire qu’elle s’est efforcée, pour autant que cela était en
elle, de continuer parmi nous l'œuvre de son mari. Concourir généreusement à toutes nos œuvres,
chercher à l’Eglise des amis à l'étranger, et se maintenir en relation
avec eux; leur offrir lorsqu’ils venaient aux Vallées soit comme députés au Synode, soit comme simples visiteurs, une large et cordiale
hospitalité, les visiter même à l’étranger lorsque la chose lui était
possible, voilà ce en quoi elle prenait son plaisir. 11 n’y a pas deux
ans encore qu’elle se sentit pressée
de faire, avec sa fille, un voyage en
Angleterre pour y voir une dernière
fois la veuve du D’’ Gilly, et qu’elle
dût être touchante cette dernière
entrevue ici-bas, des veuves de rinp
deux grands bienfaiteurs! L’on peut
être bien sûr que l’Eglise Vaudoise,
le Collège, l’Ecole Supérieure ont
fait le plus souvent le sujet de leurs
entretiens. Madame Beckwith revint
de ce voyage heureuse et en bonne
santé, et personne ne se serait douté
âu’elle serait rappelée avant M.me
illy qui a pourtant une vingtaine
d’années plus qu’elle.
Et les pauvres! Ils frappaient bien
plus souvent que les riches à celte
porte où on les grondait parfois s’ils
le méritaient, mais où l’on éçoutait
leurs plaintes, et où on venait généreusement au secours de leurs misères. Mais Madame Beckwith n’attendait pas qu’ils vinssent à elle;
que de fois n’allait-elle fias les chercher! Par tous les temps, la nuit
comme le jour, au loin et au prés,
elle accourait au chevet des malades, avec des médicaments, des aliments spéciaux, des vêtements, même. Tantôt c’est un ehfant dont elle
et sa fille prenaient pitié, le retirant
3
- 2^
de la fabrique pour lui faire apprendre un métier ou le placer dans
quelque établissement; tantôt c'étaient des vieillards, des veuves dont
elle prenaient la cause en main, et
soulageaient la misère ou les souffrances. Que de soirées passées autour de la grande tablé ronde à
préparer de simples' médicaments,
ou du linge, ou des vêtements chauds
pour les pauvres! Tout ce qui souffrait excitait chez! Madame Béckwith
une compassion active et intelligente.
Dans les derniers jours de sa viej
après une forte tombée de neige,
elle s’inquiétait dans son lit des oisillons qui ne trouveraient plus rien
à manger, et aurait voulu encore
fonder une petite société pour les
protéger.
« Visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et se conserver pur des souillures de ce
monde » (Jacq. I, 27) telle était la
religion de Madame Béckwith, la foi
démontrée par les œuvres bien plus
que par les paroles. Mais c’était bien
la foi en Celui qui « a tout fait »,
cOrahie eUe’ie disait dans les derniers jours de sa vie, qui a été le
grand et puissant mobile de l’activité de Madame Béckwith.
C’est ainsi que comme le Général
Béckwith avait réveillé, encouragé
et préparé la génération précédente,
sa veuve a donné à la nôtre un noble exemple de « foi opérant par la
charité ».
X
Nous avons dit déjà que Madame
Béckwith était retournée d’Angleterre en Septembre 1892 en bonne
santé. Mais dans l’hiver qui suivit,
et surtout vers le printemps, ses
amis purent s’apercevoir que sa
santé si robuste commençait à décliner sérieusement. Elle n’en accepta pas moins la présidence du
Comité qui préparait le grand Bazaar
tenu en Septembre dernier à la
Tour, en faveur de nos établissements d'instruction secondaire, et
qui donna de si beaux résultats. Ce
fut là son dernier effort. Le bazaaf
et le Synode étaient à peine terminés qu’elle s’alitait pour ne plus se
relever. Une paralysie progressive^
dont elle avait ressenti dans l’été les
premiers symptômes, par elle soigneusement cachés à sa famille j
cloua dans son lit cette dame si active, et qui souffrait surtout de né
pouvoir plus rien faire. Le Seigneur
dans sa bonté lui épargna de vives
souflrancesj mais l’épreuve n’en fut
pas moins rude et longue. Malgré
les efforts des médecins, la maladie
poursuivait son cours inexorablement
envahissant. La parole cependant et
l’intelligence demeurèrent à peu prés
libres jusque vers la fin, et ceux qui
l’entouraient eurent le privilège de
recueillir de sa bouche bien des paroles qui témoignaient de sa foi en
son Sauveur, et de son amour pour
les siens,
X
Deux mots encore des funérailles
qui eurent lieu dans l’aprés - midi
de Samedi dernier. Ce fat vraiment
pour le petit peuple Vaudois un deuil
national. Jamais peut-être, depuis
la mort du Général, ou n’avait vu
tant de monde à un ensevelissement.
Le culte principal fut tenu dans le
temple neuf de la Tour, qui se remplit en quelques instants, comme
aux jours des grandes assemblées,
tandis qu’un nombre presqu’aussi
considérable de personnes ne pouvant plus y trouver place, attendait
au dehors. La Compagnie du Collège
rendit les h.>nneurs militaires et
contribua, à maintenir l’ordre du
convoi funèbre. Lorsque le cerceuil
eut été déposé en face de la chaire,
M” le Modérateur J. P. Pons y monta,
et après une courte prière et la
lecture de quelques versets de la
Bible, retraça en termes émus la
carrièrre du Général Béckwith d’abord, celle de la veuve ensuite. Puis
^ le pasteur Henri Meille dans une
chaleureuse allocution en langue
4
- 28
itaiieatie rechercha les sources de
l’activité , bienfaisante de Madame
Beckwith, et les trouva dans une
noble disposition naturellé tout d'abord; puis dans l'exemple et les
enseignements de son mari ; mais
surtout dans la foi au Sauveur, et
dans l’obéissauce à Sa Volonté.
Apres une fervente prière de M.’’
le Pasteur Ant. Gay de S.t Jean, le
convoi funèbre se dirigea vers le
cimetière. La Gompagnie du Collège
ouvrait la marche. Venaient, ensuite
la Société ouvrière, et deux Sociétés,
d’unions chrétienne avec leurs bannières .en deuil. Les cordons du
poêle étaient tenus par tes Syndics
de la Tour et de Luserne S.t .Jean,
mr le Modéfî^teur et M*’ le Pasteur
C. A. Trou comme représentant du
Comité d’Evangélisation.
Sur le champ de repos, M‘‘ W.
Meille lut encore quelques versets,
et prononça une dernière prière;
puis le cercueil fut descendu dans
1^ tombe de famille ou se trouvait
celui du . G énéral Backwilh .
' ' X
Est*il nécessaire de dire en terittinant, que notre petit journal prend
la part la plus Vive au deuil qui
frappe, en même temps que toute
l’Eglise, M.lle Charlotte Beckwith
dans ses plus vives all'eclions. Nous
lui exprimons ici notre profonde
sympathie chrétienne, mais Dieu
seul peut verser sur son cceur ulcéré
le baume de ses consolaliotis. Qu’JI
daigne le faire, en lui donnant la
force de continuer l’oeuvre de ses
chers parentslElie esU’enfant liienaimée de tout notre peuple, qui
l’entourera toujours de son respect
et de son affection. ''
ÏÏ.IIe Charlotte Beckwith nous
prie d’exprimer sa profonde reconnaissance à toutes les personnes qui
de tant de manières diverses lui ont
témoigné leur sympathie dans l’épreuve ^ douloureuse que Dieu l’appelle à traverser.
Deux nouveaux deuils sont venus
affliger plusieurs familles qui comptent en leur sein des ouvriers au
service de notre église.
Nous enregistrons à, la Tour le
départ de Madame Anna Seîli née
Coucourde qui s’est endormie dans
la paix de son Sauveur à l’âge de
75 ans, et à Pignerol celui de Monsieur Jean Monnet, qui est entré
dans son repos, après une courte
maladie et dans la 92® année de
son âge.
Nos sympathies chrétiennes aux
nombreux membres des familles qui
.sont dans le deuil et à leurs nombreux parents!
CORRESPONDANCE
Sicile, Janvier 1894.
“iSber MomiciLT,
Je reprends la plume et continue à
_ aner dans mes souvenirs personnels, dans mon expérience qu'^Îdienne, quelques détails pour l’cdification de vos lecteurs qui s’intéressent aux choses de la Sicile.
Le cri des populations .révoltées
est toujours le même, partout; Abbasso i Dazi! Abbasso il'Municipio!
Vim il Ee!
Permetlez-moi de revenir sur les
premiers. Très souvent assez lourds
par eux-même, l’injustice et la mauvaise foi qui ont présidé à leur partage entre les contribuables les rend
plus odieux que jamais. De là un
sourd mécontentement que les autorités compétentes, d’un trait de
plume, en biffant une délibération
trop intéressée^ peuvent prévenir ou
dissiper.
^ Une justice à leur rendre, elle
l’ont fait parfois. Le mode de perception de ces droits les rend plus
ip toi érables encore, à cause de la
dureté dés agents préposés à l’octroi.
Entre mille — car ces scènes douloureuses se renouvellent tous les
5
— 29
jours — voici une auLre anecdote
aussi authentique, hélasI que la première.
Un pauvre charpentier part un
beau matin pour la campagne en
quête d’un peu d’ouvrage: une paysanne aussi pauvre que lui, par pitié, lui donne sa porte à réparer, le
travail d'une heure. Notre ami reçoit
en échange un peu de farine qu'il
met dans ses poches au retour. Ce
soir, pense-t-il, nous allons avoir un
peu de « pasta », on n'a pas déjeuné
aujourd’hui, on a dîné d une croûte
de pain moisi, on soupera: après
cela on verra. « Chtddu che vuole
iddio î » Le brave homme arrive au
poste; pour sa poignée de farine il
faut payer. — Cela vous fait vingt
centimes, lui dit l’agent. Mais c'est
le prix de ma farine mêlée au son,
comme vous pouvez voir, peut-être
même ne les vaut-elle pas. L’agent
est inilexible, Notre pauvre auli qui
n'a pas un centime, de désespoir,
d’impatience, de colère, vide ses poches dans la boue; le maigre fruit
de son travail est perdu, son illusion
a de courte durée, le pain quotidien lui aura manqué ce jour là.
J’entends votre objection; l’agent,
dites-vous a une consigne très rigoureuse, il n’a pas à discuter, ce
n’est pas d’une aiï’aire de cœur mais
d’un article de réglements qu’il s’agit. Parfaitement. C’est le raisonnement que l’on fait, aussi on remonte
à ceux qui ont donné cette consigne,
ceux qui ont imposé ces tarifs, de
là le cri: Abbasso il Municipio.
Disons deux mots de ce nouveau
sujet. 'loute la presse s’en occupe;
une fois n’est pas coutume, le Témoin peut bien y. çonsao'er quel ques lignes.
Soupçonneriez-vous que telle petite ville de notre connaissance a
environ quatre-vingts employés dans
ses bureaux d’administration, uniquement pour gérer ses alï'aires? Et
tout cela sans compter une légion
d’autres employés rais à la retraite
pour faire place à de nouveaux /à
voris, des « pensionati i» jeunës encore et partant parfaitement en état
de rendre service, très régulièrement
payés chaque mois aux frais du
budjet communal, bien que exerçant,
quelques uns du moins, des professions très lucratives. N’ allez pa.s
croire, je vous en prie, que avec
cette armée de fonctionnaires, tous
les service.s doivent marcher, tambour battant, car, hélasl à côté de
l’employé intelligent, actif, zélé dans
l’accomplissement de son devoir, que
de grimpeurs, de rongeurs, de tardigradesJ Ecoutez donc: Penseriezvous qu’un pauvre homme après
sept ans de réclamations, de protestations, de recours, après avoir dépensé une fortune en papier timbré
n’a pas encore pu être exempté du
payement de l’impôt pour son âne
dont voilà, je le répété, 7 ans qu’il
s’est défait? Une autre remarque:
À peine débarqués à Palerme vous
êtes frappé par la vue de très brillants officiers de cavalerie, bien
montés, avec de grands sabres d’ordonnance, de grandes bottes à l’éeuyère, mais dont vous ne réussissez pas à deviner le régiment. Monferrât? Non. Aosta la véia? No-n.
Savoie? Piémont Royal? Jamais de
la vie, ces messieurs sont les commandants des Guardia Daziarie.
Le pauvre contribuable ne sait
que trop bien qui devra payer de
sa bourse, de son indigence, ce luxe
absurde, cette folle prodigalité. ■
Tel municipe criblé de dettes se
gardera bien de supprimer un garde
champêtre, il se gardera bien de
refuser sa dot au théâtre du lieu, il
contribuera largement à la splendeur
des prochaines fêtes religieuses, mais
on oubliera de payer, sa quote-part
à l’Hospice de bienfaisance, on laissera éclater une grève, négligeant
de payer les ouvriers qu’on a enrôlés pour un travail d’urgence.
On va mettre ordre à tout cela, le
inistre Grispi l’assure, espérons-le.
/à sum'ej. SOSTHÈNE,
6
— Só -*
CHRONIQUE VAÜDOISE
TORRE PELLIGE. — Dimanche
flernier, 21 cour., a eu lieu, au culte
principal, rinatflUftüftù officielle.,de
M- Aa^uste Jahier au poste de second pHte_üF3easfë ' '^a roi sse.
M. Henri Tron du Villar, désigné
par ia V. ’fable pour présider cette
cérémonie, ;prècha, at>ec beaucoup
de force et d’à propos, sur ce passage de 11 Tira. 2, 6: « ll faut que
le laboureur travaille, avant que de
recueillir les fruits». Le pasteur,
comme le laboureur, doit tracer ses
sillons, et cela au prix de bien des
peines physiques et de douleurs morales; mais, s’il sêraé avec larmes,
paffois et l’âme profondément angoissée, en voyant que taht d’efforts
semblent demeurer stériles,' il peut
s’attendre, comme celui qui cultive
la terre, à recueillir des fruits.
Quelle joie alors, (pour lui; quelle
récompense !
»Peines, douleurs, heures de découragement, i angoiss es indicibles,
tout s’efface, tout s’oublie devant ce
sentiment de bonheur suprême :
avoir amené, ne fut-ce qu’une âme,
au pied de la croix!
Après r installation proprement
dite, M; Jahier monta en chaire et
adressa à l’auditoire une allocution
sur le V. 20 du chap." V de la IF
épître aux Cor., qui, dit-il, résume
admirablement le ministère évangélique.
Veuille le Seigneur [accorder au
jeune pasteur, qui vient d’entrer
dans son nouveau champ d’activité,
une carrière heureuse et abondamment bénie pour sa gloire et pour
ravancetnent de son règne.
.'X.**
les écoles de l’EviniiÉlisation
Voici''une »nouvelle qui ne manquera pas d’intéresser le public vauclois. Nous la tenons de bonne source
et nous aimérions bien réclamer sur
elle l’attention du Comité d'Evangélisation et celle de la direction locale des écoles de Riesi, Caveanl
cónsules.
Dans une de ses dernières séances, le Conseil Municipal de Riesi a
délibéré ce qui suit; 1® de supprimer huit places d’instituteur dans
Ses écoles ; 2'^ de pareggiare nos écoles évangéliques aux siennes; 3® de
nous accorder un subside annuel.
La suppression des écoles élémentaires pour réaliser quelques économies si elles lui seront imposées par
le Gouvernement central, voilà, comme l’observe un journal politique
que j’ai sous les yeux, ce que mainte
commune sicilienne a déjà fait ou
se propose de faire. Ce n’est pas le
cas de les en féliciter. Pour Riesi
cette ressource se présente d’elle
même. Pensez donc ; on épargne en
honoraires et en loyers environ seize
mille francs par an, une jolie sommé, d’autant plüs,q,ue avec 16 classes On b’atteint pas le nombre 'd®«- ^
élèves de nos .écoles. En second lieu
on passe pour être libéraux, pour
être supérieurs aux préjugés du vulgaire; on peut l'être à peu de frais,
sans frais même, mieux encore avec
profit, c’est magnifique 1
Ces messieurs qui nous ont fait
le grand honneur d’assister à nos
examens et à nos fêtes de promotions, pensent que nous devons être
très heureux de voir nos écoles « pareggiate » très flattés de cette distinction et on ne peut plus reconnaissants du subside prônais.
Or ce n’est pas la première fois
qu’on nous le fait espérer ce fameux
subside. J’ai souvenance qu’on avait
même au-temps jadis délibéré d’accorder 300 francs à nos écoles maïs
on ne toucha pas un centime, ni aiois
ni plus tard. On prétexta la chûted’une
administration libérale, je ne sais
quel empêchement en haut lieu pour
justifier la chose sans nous laisser
trop convaincus.
7
II!
— 31
C’est précisément ce qui pourrait
arriver de nouveau. Un subside aux
écoles évangéliques? Et vous pensez
que les gros bonnets de la Junte
administrative, les libéraux de la
députation provincialè approuveront
cela? 11 faudrait être bien naïf pour
le croire et alors le Comité d’Evangélisation y serait pour ses frais. Un
bon nombre d’éléves des écoles municipales, si la suppression .se réalise^
accourra volontiers aux nôtres, Riesi
n’y perdra rien, ses administrateurs
riront sous cape de voir au besoin
augmenter notre personnel, mais je
crois que c’est le bon moment pour
notre Comité à nous de tenir ferme
et de poser lui aussi .ses conditions;
sa mission à lui n’étant pas du tout
de rendre service aux municipes,
comme ce serait précisément le cas.
P. S. — Nous apprenons en ce
moment que l'Autorité vient de dissoudre — danb l’après midi du 11
courant — le Circolo Cattolico de
Riesi, Ce cercle se.flçittait de cpnIrOBaléiinicer: làtl|toiïllé thMueneë qu’e*xerce notre « Società Gristiiana>, A
l’entendre et grâce à lui, les jours
de notre Eglise pouvaient se dire
comptés. Ses membres s’y prenaient
d’une façon singulière, |es bons apôtres se préparant à la Sainte croisade, à ce' qu’on assure, par dès jeux
de hazard.
On séquestra à ces braves patriotes leur drapeau blanc et autres
semblables effets hors d’usage.
La lettre que nous venons de recevoir confirme de tous points sur
l’excellente attitude des Evangéliques
de Riesi dans ces temps troublés ce
que j'ai déjà écrit d’eux.
FitiXS DIXFRS
Manchester. — Nous lisons dansi
le Christian Hérald que l’on vient
d’inaugurer le Canal navigable de
Manchester creusé 1e long de la
Mei-sey. Le canal, qui a une longueur
d’environ 53 kilom.; une largeur
moyénne de 45 mètres au fond, et
de 57 mètres à fleur d’eau, et une
profondeur de 12 mètres en moyenne, permet aux plus grands navires d ari'iver jusqu’aux vastes docks
de CotonopoUs (h vilje du coton). Il
a coûté la bagatelle de L. 375,000,000..
Milan. — Sonzogno, éditeur milanais a vendu 50,000 exemplaires :
de sa Bible illustrée, et il en prépare une seconde édition. ’
Turin. — Un autre vaudois vient
d’être décoré d’après ce que nous
lisons dans ]a. Gazzetta Piemontese.
C’est M. Albert Turin-Boér qui vient,
d'être nommé chevalier de la. couronne d’Italie siir la proposition du
Mfnisti-e d^Agri cul ture, Industrie et
Commerce.
L’infiuenza — qu'un brave homme de par là appelle a flianza » séT
vit un,peu partout, en Toscane, (jans
la Ligiirië, dans la Loriibardie, dans
là‘ Vénitié, dans lé Piénriont (y compris le Vài Pélis) etc. Si cela pouvait être une consolation pour ceux
qui en souffrent que d’avoir des
compagnons, nous leur dirions que
Sa Majesté Alexandre III, Empereur ’
de toutes les Russies, est aussi atteint d’influenza!: '
E. B.
Revue Paliliqlie
L'ouverture du Parlément est renvoyée au 20 Février, par décret
royal du, 22 courant i
Le calme régne dans toute la.
Sicile et les troupes sont accueillieB i
partout aux cris de Vive l’armée P
Vive le Roil Vive l’Italiel Les po^lations continuent à livrer leurs
armes aux autorités. — Et après?
— N’y a-t-il pas à craindre que les
8
- 32
proprietaires isolés dans les campa«
gnes ne soient, plus encore que par le
passé, à la discrétion des brigands
qui n’auront probablement pas la
naiveté de livrer les fers de leur
métier?
La tranquillité est aussi rétablie
dans la Lunigiana qui comprend
les villes de Massa, Carrara et les
pays environnants. C’est que le général Heucb, commissaire royal, a
déployé de l'énergie et a su mettre
la main sur les chefs anarchistes
tels que Carlo Gattini et l’avocat
Molinari qui était venu chauffer la
machine en donnant à Carrare des
conférences anarchistes.
Ce n’est pas la faim, au moins,
qui ait poussé à la révolté les ouvriers de Carrare. Ils ont de L. 2,50
à L. 10,00 par jour de paie et les
enfants de 10 à 16 ans qui ne pourraient pas soutenir les fatigues des
travaux dans les carrières de marbre gagnent L. 1,80 par jour à aiguiser les fers et à refaire là pointe
aux ciseaux émoussés, '
Que dire de l’évêijue de Massa
qui attend que le calme soit rétabli
partout, grâce à l’énergie des autorités, pour lâncer une lettre pastoraté qui recommande le câline? C’est
cornme attendre que la pluie commence à tomber pour faire des neuvaines dans le but d’obtenir la pluie.
C’est enfoncer une porte ouverte.
Le Pelit Marseillais, lui au moins,
ne joue pas à cache-cache, il affirme
nettement que le parti clérical, en
excitant les socialistes à la révolte,
fait propagande pour le rétablissement de la royauté du pape et du
royaume des deux Sidles.
De gro.sses nouvelles arrivent de
la Serbie, L’ex-roi, Milan Obrénovich,
parti secrètement de Paris, est arrivé à Belgrade, attendu à la gare
par son fils le roi Alexandre II. Ce
fait inattendu a produit une grande
impression; la Skupcina(Parlement)
suspendu sës séances, le Ministère Gruic est démissionnaire et les
troupes sont consignées dans les casernes.
Au Brésil la guerre civile continue. Saldanha, chef insurgé, a repoussé les troupes du Gouvernemet,
en leur tuant 120 hommes.
Les billets de banque de l’empire
de feu Don Pedro, que l’on croyait
détruits, ont causé quelque alarme
en reparaissant dans la circulation.
Ils accentuent la tendance monarchiste des insurgés.
SOUSCRIPTION
pour les incendiés de Balsille
Ce sont L. 5,00 et non L, 2,00 que
M me veuve Davit de Bobbio a
donne pour cet objet. Le 2 a été
une simple erreur typographique.
Déport rectifié L, 220,10
M. Henri Long, (Pignerol) 5,—
J, Balmas-Ronc (S. Germain) 2,-^
Jean Grjset s 0,50
Total Fr. 227,60
BililiotliéniiE VaiHloise ilitB i CollÉie
Ouvrages reçus dernièrement:
Le Uiiiiiiticlie des ouvriers, ou réponses
de quelques ouvriers à la question posée
par la Soc. franç. pour i'observation du
Dimanclie: « Le bonheur domestique des
ouvriers n’est-il pas intjmement lie à l’observation et à la sanetif. du Dimanche ?»
Avec la biographie d’Alex. Lombard. 12»
Toul. 1888 (239. _ Môme donateur.
Et 4 .opuse., de M. L. Thomas encore :
Gloire à Dieu au sujet de Luther;_ De
l’importance actuelle des études tnéol; —
Questions actuelles sur le dogme;' — Théodore de Béü0 et la doctrine du Dirtîanche
au 16® sîècie.
1/6 Bibliothécaire
Al. Vinay.
ON_ DEMANDE
une cuisinière pour l’Asile évangélique de jeunes filles ^ frs. par
mois — voyage payé.
S’adresser à la Direction, 2 Via
del Gignolo, Firenze,
J. P. Malan, Gérant
Torre Pelliee — Imprimerie Alpina