1
Année XIV®
FEIX D’ABOSNEMBST FAK AN
Itialie . . . * . Tj. 3
Tous les pays de rUiiîou de
poste . * ‘ . » fi
Amérique du Sud . . » 0
On s’abonne:
Au bureau d'Administration;
Olioz MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert CPignerolJ
et à la Librairie Chiautore et
Mascarelli (^Pignerol).
L’abonnement part du 1- Janvier
et se paie d’avance.
N. 7
17 Février 1888
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 centimes chacun.
Annonces : 20 centimes par ligne
pour une seule fois, —15 centimes-de 2 Â 5 fbU et 10 cen
times pour 3 fois et au dessus.
l^adresaer pour la Rédaction 61
ridmlîüstration a M. le Pasteur H. Boaio — Îl'itini Germàin^
Cltir/fon (^l'iuerolo } Italie.
Tout nhangoment d’adresse est
payé 0,25 oontimas.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vowï me gerei témoins. Aotbî t, 8.
.Somnnali^e.
Estai (les Eglises de la Vallée de Pragela
1714. — Quatre petites créatures. — Evangélisation. Mission. — Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise. — Revue
politique. — Souscriptions.
In vérité ¡me la charité. Ei»u, iv, 15.
A.
fic3
Pâl
Estât des Eglises de la Vallée
de Pragela - 1714
Tel est le titre d’un manuscrit
existant à la Bibliothèque de la
ville de Pignerol, dans la collection du prof. Alliaudi. Nous nous
proposons de le publier en petits
paragraphes, comprenant chacun
l’état d’une des paroisses du Val
Pragela qui y sont nommées. Nous
disons l’état, non pas au point de
vue évangélique, mais au point
de vue de chacun des curés catholiques établis graduellement et
par la force, depuis 1678. Chacun
d’eux avait reçu, selon toute apparence du Sénat de Pigqerol ou
de l’Intendant Pavie, un questionnaire auquel il devait répondre.
Il est aisé de deviner que ces
réponies devaient servir à fournir
de,s données sûres à ceux qui appliqu8.ient depuis longtemps leur
zèle à l’extirpation de l’hérésie dans
la Vallée de Pragela.
L’époque à laquelle nous transporte le manuscrit (1714) est déjà,
loin des beaux jours de l’Eglise
Vaudoise sur les bords du Cluson.
La domination de Louis xiv y a
écrasé la liberté. Même avant la
Révocation de l’Edit de Nantes,
(le 7 mai 1685) le culte réformé
y a été interdit et l’ordre de raser tous les temples a été donné.
Plus de 2000 Pragelains ont pris
la route de l’exil et leurs biens
ont été conilsqués.
Depuis que la guerre a.,été
déclarée entre la France et le
Piémont, les Vaudois ont repris
quelque espoir; Victor Â'medée ii
leur a donné en 1692 de belles
espérances et en 1694 une tolérance
provisoire, pour une dixaine d’années. En 1703 lorsque les Vaudois
des autres Vallées ont envahi le
Pragela, le culte réformé a pu être
2
.50.
momentanément rétabli et lorsque,
en 1708 , le prince s’est emparé de
Fénestrelles et qu’il a reçu d’Anne
reine d’Angleterre de pressantes
recommandations en faveur des
Vaudois , il a enjoint aux curés
de ne les point molester et de
laisser libres ceux qui veulent
revenir au protestantisme.
Mais depuis ce moment, le
mouvement rétrograde reprend
le dessus jusqu’à l’extinctiorii totale de l'église Vaudoise dans cette
Vallée, Le Sénat de Pignerol fait
de son mieux pour seconder l’œuvre de la Propagande. Les vexations recommencent et lorsque,
par le traité d’Ütrecht (1713) le
Pràgela est définitivement cédé
à Victor Amèdée sans aucune garantie spéciale pour la liberté de
conscience, la ruse et la violence
conjurent ensemble pour aboutir,
en 1730, à la suppression complète
de l'église vaudoise dans la Vallée.
IHotre manuscrit nous donne
une idée de l'état des choses,
en octobre 1714 , c'est-à-dire une
année et demie après le traité
d’Utrecht. h. b.
w
1. Fenestreobes
La Paroisse. — La Paroisse de
Fenestrelles est composée d’habitants naturels du Païs et d’E*
trangers.
Etrangers. — Les Etrangers sont
au nombre d'environ cent personnes , tantôt plus , tantôt moins,
marchands et négociants; tous
anciens catholiques, excepté deux
réfugiés du Languedoc dont l’un
est boubher garçon, l’autre muletier et a sa famille dans ce lieu ;
le troisième est un garçon serrurier de Val Pérouse. Ces étran
gers font beaucoup de mal, sont
des boute feux qui gâtent l'esprit
de ceux du pays pour la religion.
Habitants catholiqties et hérétiques. — Les habitants naturels
du lieu sont au nombre de 270
personnes, dont 160catholiques et
environ 110 hérétiques relaps ou
apostats depuis cinq ou six ans.
Il n'y en a pas un qui soit revenu à l'église catholique.
Baptisés à l’Eglise Catholique. —
Ceux qui on été baptisés à l’Eglise
catholique et qui l’ont abandonnée
sont environ 45 personnes toutes
au dessous de 29 ans, c’est-à-dire
depuis l’an 1685.
Baptême des enfants. — II.'-, portent baptiser leurs enfants aux
ministres de la Vallée de Saint
Martin.
Assemblées secrètes, ‘ Ils u’oiit
plus fait ici des Assemblées publiques depuis le mois de Février
dernier, à la vérité; mais ils en
font de secrètes où ils prient et
lisent en chaque village; à P^enestrelîés chez Abraham Bofel leur
ancien, qu’ils (comme ils) appeilent; à la-Montagne, chez Jean
Chapelle et chez la veuve d’Etienne
Bourlot.
Assemblées publiques du Pomaret.
— Presque tous les Dimanches
ils vont en grosses bandes et avec
éclat au lieu du Pomaret, en la
Vallée de S. Martin. Ces Assemblées du Pomaret sont quelques
fois de 400 ou 500 personnes.
Maîtres d’Echoles. — Ils n’ont
pas encore mis les maîtres d’école
pour l’année prochaine. Elles ne
se commencent qu’à la Toussaint.
Chefs remuants et dangereux. —
Les chefs du parti et les séducteurs de notre troupeau sont le
célèbre Antoine Borel (absent présentement), Abram Borel l’ancien
ou Surveillant, Jean Bouchard son
beau-fils, Jean Guiot de la Montagne, feu Moïse. Ceux-là sont
3
U
, 61
les plus dfuîgereux et les plus
remuants.
Remarque. Il y a dans cette
paroisse trois ou quatre chefs de
famille qui étant revenus des
pays étrangers depuis 16 ou 17
ans furent remis par la bouté
du souverain dans la possession
des biens qu’eux ou leurs parents avaient abandonnés pour
fait de religion et qui avaient
été confisqués, sous condition de
se faire catholiques ei de continuer d’en faire profession; ce que
n’ayant pas fait mais estans retombés dans l’hérésie et y ayant
encore attiré les autres (ce sont
les susdits Antoine Borel et deux
Abram Borel), il semble que ces
dits biens devraient être tombés
en confiscation.
Réparations. —Les murailles du
cimetière paroissial sont presque
entièrement détruites par le malheur de la guerre, de sorte qu’on
en fait une place publique et
que les bestiaux y paissent continuellement; etentrent mêmedans
l'Eglise si on n’y veille.
Le plancher de l’Eglise a besoin
d’être réparé en plusieurs lieux
avec trois ou quatre douzaines
de planches. Et les châssis refaits
avec de la toile çirée. Et l’îiutel
a besoin de trois nappes n’ayE^nt
que celles guj sont paj- dessus.
U y a aussi une cloche de 7 ou 8
rups au clocher, rompue.
(Sans Signature).
Quatre petites créatures
2,. Lbs lapins
Les Lapins ont aussi quelque chose
à nous enseigper, bien (m’ils soient
un peuple sans force. Précisément
parcequ’ils sont faibles et timides,
ils cherchent leur refuge au milieu
des rochers, « Les hautes moniagnes
sont pour les chamois et les rochers
sont la retraite des lapins ». Comme
un enfant court vers sg mère à l’approche (Ju danger, comme nos ancêtres cherchaient un refuge â Pra
du Tour et è la Balsille lorsque l’orage de la persécution devenait mer
naçant, sachons trouver une retraite
assurée sur le Roclier des siècles.
Il est notre rocher, notre forteresse
et notre libérateur.
C’est lui qui forlifiajl Luther qugnd
il devait comparaître devant les grands
de ce monde fêunis à Worms, et
lui inspirait le choral magnifique qui
commence par ces mots;
C’est un rempart que pQtre pieu ,
Si J'on noua fait injure ,
SoB bras puiaaant upua fieridra-'Heii ,
Et de fort et d'armure.
3, Les Sauterelles
Les sawiereWes nous apportent aussi
leur leçon; elles n’ont pas de roi,
mais elles vont par bandes et nous
donnent l'exemple de la discipline,
de l’ordre et du secours mutuel.
Qu’il y ait dans la maison une place
pour chaque chose, et aussi que
chaque chose soit à sa place. Dans
l’Eglise aussi,'-que lotit se fasse avec
ordre; que l’un ne prenne pas la
place de l’aulre, mais que chacune
des pierres vives occupe la place que
l’architecte souverain lui a donnée
dans l’édifice.
Si c’est par bandes, et selon leurs
dénominations, leurs tribus et leurs
langues différentes que les enfants d«
Dieu avancent dans leur carrière tei’.T
restre, qu’une bande ne vienoo jamais
heurter contre l’autre, ni lui soutirer
ses membres, ni la dénigrer, pi |a
troubler en y introduisant le-désordre
ou l’agitation. Même les sauterelles
ne se rendent pas coupables d’une
telle indignité; que ceui donc qui
invoquent le nom du Seigneur y prem
nent garde.
A. L’araignée (ou lézard)
Qu’il s’agisse de l’araignée, comme
l’ont rendu nos anciennes versions,
ou d’une espèce de lézard selon que
d’autres traduisent je mot Semaniit,
la leçon qu’il nous donne est la même.
4
.m.
C’'esl un humble petit animal qui
saisit avec les mains et cependant il
pénètre dans les palais, des grands
de ce monde. «Si tu vois un homme
habile dans son ouvrage, il se tient
auprès des rois; il ne se lient pas
auprès des gens ob.scursî (Prov. 22:29).
On peut commencer bien burablement
et arriver bien haut à force de diligence. On peut être ici-bas ignoré
et méprisé. et avoir un jour une place
dans la maison du roi des Cieux.
__^
C’est ainsi que quatre petites créatures nous donnent de bons averlissemenls. Elles nous montrent aussi
que nous ne devons pas trop regarder
à l’apparence, ni mépriser les petits,
car souvent les choses faibles confondent les fortes. La sagesse du
Créateur est admirable dans les petites choses comme dans les grandes,
dans une fleur comme dans l’arc-enciel, ¡dans un grain de sable comme
dans les étoiles du firmament.
E. Bonnet, pasl.
Evangélisation
Trflveri=eUn, I0 1! ff'vrier
Cher Monsieur,
....Depuis le mois de décembre une
espèce d’épidémie, croup, angine,
scarlatine ,pt que sais-je encore, sévit
dans ce'pays, emportant isurloiit les
enfants;! Au tout commencement, les
Evangéliques avaient été épargnés;
mais dernièrement, en une semaine,
environ, trois de leurs enfants ont
succombé à leur loiir. Les deux pre^
miers appartiennent àune famille dont
le père seul est évangélique, et se
trouve malheureusement loin de la
maison (en Algérie); aussi te curé,
par le moyen des femmes et des menaces, a-t-il réussi à ensevelir luimême ces deux enfants. C’est le plus
jeune de mes propres enfants, notre
petit Emile, qui,, le tout premier, a
été enseveli dans celte partie du cimetière , qui dorénavant, sera réservée aux Evangéliques. Comme c’était la première sépulture évangélique
dans ce pays, le bruit en a couru
dans toute la vallée, surtout à cause
de l’allilude que prenait le curé.
Celui-ci en effet s’est adressé aux autorités civiles et judiciaires dans le
but d’empêcher le son des cloches et
même l’inhumation du cadavre dans
le cimetière. Il a lancé l’excommunication sur toute personne qui prendrait
part aux funérailles, ou qui assisterait
au défilé; il a donné ordre aux écoles
de retenir les élèves dans les classes
jusqu’à la fin du service, pour les
empêcher de venir à l’ensevelissement.
Lorsqu’il a vu que, malgré ses ordres
et ses menaces, les cloches avaient
sonné comme d’habitude et les autorités avaient pris les dispositions nécessaires pour le maintien de l’ordre,
il a été déconsacrer ce sol qui, suivant lui, allait être profané par les
hérétiques; et, quand le jour des funérailles est arrivé, il est parti dès
le matin, et n’esl revenu que le soir,
pour ne pas être témoin de sa défaite.
Tout s’est passé avec ordre, malgré
le désir et les efforts des cléricaux.
On avait bien commencé à faire un
peu de bru-it pendant le service à la
maison; mais l’apparition des carabiniers a déconcerté les agents du
curé. (
Monsieur Revel, qui était monté
expressément d’Ivrea pour cet ensevelissement, a parlé, dans le premier
service, sur ces paroles de Job ; L’Eternel a donné, et l’Eternel a ôlé;
que le nom de l’Eternel soit béni !
(Job I. 21); sur le cimetière il a développé ces paroles de Jésus-Christ:
Je SUIS te Chemin (Jean 14, 6). C’est
ainsi que plusieurs personnes, qui,
pour la plupart, n’avaient jamais entendu parler de l'Evangile ont pu
constater que les Evangéliques, loin
de traîner les morts ef de les ensevelir comme des bêles, vous offrent',
dans de telles circonstances, quelque chose qui parle au cœur, et qui
emeut les plus indifférents. Le chant
aussi a produit une bonne impression.
Que Dieu veuille dans sa bonté ouvrir les yeux et le cœur de cette po-
5
pulation, afin qu’elle cherche le Sauveur, el qu’en Jésus elle trouve le
chemin, la vérité et la vie. (Jean
XIV. 6).
Quant au curé, qui ne cherche qu’à
encourager la superstition et le fanatisme, il a été tout de .“îuite bénir
de nouveau et consacrer solennellement le cimetière profané.
Je tiens à remercier publiquement
les autorités locales, et surtout le
syndic, qui, malgré l’opposition du
curé et d’une partie de la population,
a immédiatement donné les ordres
nécessaires afin que l’ensevelissement
se fil avec ordre et suivant les lois
qui nous régissent.
J. P. Pevrot.
P.S. Laissez-moi remercier ici tous
les amis qui, dans celle circonstance
douloureuse, nous ont exprimé leur
sympathie chrétienne.
Missions
Indes. — Bêtes fauves et serpents.
Le champ de mission dans lequel la
Société de Bàle déploie son activité
aux Indes est presque entièrement
contenu dans les limites de la présidence de Madras, au sud du fleuve
Mahanaddi, et jusqu’à la côte sud de
la grande presqu’île. Le gouvernement
apgla'is fait de sérieux, efforts pour
délivrer cet immense district des bêles
fauves qui y puilùlent, mais il trouve
un grand o”bsfacIe à la destruction
des serpents dans la vénération dont
ces bêtes jouissent parmi les païens.
Un journal des Indes, cité par le
tlleidenbole s, donne lastalistiquesuivanle du nombre de bêtes fauves tuées
en 1886 dans le district de Madras,
et des dégâts occasionnés par cellesci dans la même année.
Ont été tuées d’après les registres
de l’état: 3319 bêtes fauves, et le
gouvernement déboursa pour récompense la somme de 89,570 roupies.
(La roupie valait frs. 2,50, aujourd’hui sa valeur est descendue à francs
1.85). — Le nombre des bêles fauves
consignées aux autorités se divise de
la manière suivante: \ éléphant, 209
tigres (pour chacun des quels on paya
la prime de 87 roupies, frs. 217,50'),
1455 panthères et léopards, 342 ours,
689 loups, 603 hyènes, finalement
9 chacals et 11 sangliers.
Quant aux pertes de bétail causées
par les bêtes fauves, ou compte pour
la même année 2206 bêtes bovines
tuées par des tigres, 6212 par des
panthères ou des léopards, 917 pai'
d’-nitres carnassiers el 719 par la morsure de serpents; en tout donc 10,054
têtes de gros bétail auxquelles il faut
ajouter 7836 brebis el chèvres.
Ce qui est plus ti’iste, c’est le nombre des personnes tuées qui altieinl le
chiffre de 1688. 3 personnes furent
tuées par des éléphants, 87 par des
léopards el des panthères, 18 par
des ours, 2 par des hyènes, 15 par
d’autres carnassiers, el finalement
1492 par des serpents. — Et dire
que le gouvernement n’ose pas mellre
une prime sur les serpents tués parcequ’il a fait l’expérience que là où
il récompensait la destruction de ces
hideux reptiles, le nombre des éleveurs de serpents augmentait!
Malheureusement il faut croire que
le nombre des vies humaines perdues
est bien plus considérable que celui
indiqué; ou que lous les cas n’ont pas
été dénoncés au gouvernement.
Îioui9ellc0 téUgicuôee
On a annoncé qu’un'Mr. Arthington,
de Leeds, avait offert à trois sociétés
missionnaires une somme de 375 mille
francs pour fonder une nouvelle œuvre
missionnaire dans l’Amérique du Sud,
Les sociétés n’ont pas cm pouvoir accepter cette offre à cause des diiBcullés de l’exécution.
Les Amis, appelés en général Quakers, viennent de publier une statistique résultant de^ leurs registres
spéciaux. Elle est très remarquable.
Sur 279 décès qui ont été inscrits
en 1887, 22 sont des décès d’enfants
6
54.
au-dessous de 5 ans; il y a 47 vieillards entre 80 et 90 ans, et onze
au-dessus de 90 ans. La moyenne de
la vie a été de 59 ans et 8 moi.s.
Voilà, remarque le Témoignage, un
argument de fait qui prouve que la
piété n’a pas seulement les promesses de la vie à venir, elle a aussi
celles de la vie présente.
*■
* ■¥
La plus grande paroisse luthérienne
du monde, dit VEvangéliste, est fort
proLablernenl la paroisse d’Irkoutsk,
en Sibérie, dont l’étendue dépasse
celle de l’Europe entière. Elle a à sa
lête l’aumônier militaire de la division
russe. Or, depuis 1883, ce dernier
n’a pu visiter la plus grande partie
de sa paroisse, l’indemnité de déplacement qui lui l'ermellail de se rendre auprès de ses paroissiens, civils
ou militaires, ne lui étant plus accordée par le gouvernement russe.
*
if *
La Semaine Religieuse cite l’eittrait
suivant d’un article d’un journal évangélique d’Allemagne:
« D’après une communication faite
par Mr. le docteur Fabri à une conférence religieuse tenue dans l’Alletnagne du Nord, Mr. le professeur
F. Godet, de Neuchâtel, kncien gouverneur du Kronprinz, aurait écrit
qu’il avaij, rarement vu un homme
atteint d’une maladie menaçante pour
ses jours, déployer autant de rorce
d’âme et de confiance en Dieu que
le prince impérial d’Allemagne. La
Bible et VImitation sont dans ce
moment les lectures favorites du
Kronprinz ».
«Plus récemment, ajoute notre
l'onfrère genevois, le docl. Kœgel,
prédicateur de la cour, a communiqué de son côté aux surintendants
de la Marche électorale une grave et
belle lettre du prince impérial, en
faisant ressortir à son tour la paisible constance et la sereine résignation avec lesq_uelles le prince supporte sa redoutable épreuve». .
Chronique ®auboisc
Pour le 17 FévRiER. — De tous
côtés on se prépare à célébrer, comme
d’habitude, l’anniversaire de rEmaacipation, par des fêtes d’enfants, et
des dîners en commun pour les gran
des personnes.
El tandis que les enfants préparent leurs chants et leurs poésies,
leurs deux excellents amis: MM. Henri
et Paul Meille pensent à leur offrir,
comme cadeau, quelques souvenirs
historiques, réunis en une ’élégante
petite brochure de 36 pages, qui est
le gage d’une autre tout pareille destinée au 17 février 1889.
Le litre des deux est La Glorieuse
Rentrée. Celle de cette année suit
les Vaudois de Prangins à Pral à
travers la Savoie. Celle de l’année
prochaine sera intitulée Sibaoud et
la Balsille. L’à-propos de ces brochures saule aux yeux et nous souhaitons que les souvenirs qu’elles éveillent augmentent la reconnaissance
des petits et des grands envers Dieu.
C’est sans doute le vœu le plus profond des '« deux amis » auquel nous
adressoiis de bien sincères remercîments.
* *
Marseille.
Mr. le pasteur Micol, envoyé’ par
la Table vaudoise et le Cotnité d’E'vangélisation de son Eglise pour une
œuvre provisoire auprès des Vaudois
et de leurs compatriotes italiens établis à Marseille, désire profiter du
prochain 40'"“ anniversaire de l’Emancipation des Vaudois du Piémont,
pour deux réunions publiques, qui
se tiendront D. V. dans le Temple
de la rue Grignan, gracieusement accordé par le vén. Conseil presbytéral.
La première^ destinée plus particulièrement aux enfants des écoles,
aura lieu \e jeudi ÎS fémer à $ heures de l’après-midi.
La deuxième est fixée au vendredi
17, jour anniversaire, à 8 heures
1|2 du soir pour faciliter la pi’ésence
de tous. On y pariera de VEmand-
7
.55
pation de l’Eglise Yaudoisc et de sa
mission.
U’adresse de Mr, Micoi est me de
la République, S8, librairie Evan
iFiiilii^tîti l'Eglise Réformé»
de Marseille )
Florence. — Ecole de Théologie,
La session dös examens de févriei' a
coniiiilencé le 14 eouranl, avec la f>résence des sept membres du Conseil
ei celle des treize êuidianls régnliers,
plus deux externes.
Les épreuves ont roulé sur la dogmatique, l’histoire de l’Eglise, l’exégèse
héoraïque et l’introduction aux livres
de rAhcien et du Nouveau Testament.
Ces examens ont donné des résultats satisfaisants, puisque les chiffres
obtenus varient de 7 à 10.
Inégalemetit doués , tous les étudiants ont montré que leur travail
a été consciencieux.
Avant de se séparer, les membres
dü Conseil oni_ eu une séance plénière, où plusieurs queslions intéressant la prospérité et la bonne
marche de l’École ont été longuement
examinées, mais dans Iesquef!e.s nous
n’avons pas le temps d’entrer aujourd’hui.
Distinction. .— M. Weitzecker missionnaire à Léribé, vient de recevoir
de la Société Géographique italienne
une médaille d’argent pour les services rendus à la Société par le voyage
de notre coreligionnaire aux Champs
de Diamant où il’s’esl intéressé tout
particulièrement aux Italiens qui y
sont établis,
Erratum. — Le Président de la Société Chorale Protestante de Turin
nommé membre de la Commission des
Chante pour le Bicentenaire est M.
Albert Turin et non M. Emile Eynard
comme nous l’avons dit paf erreur
dans notre dernier N“.
TtJftiK. — Un membre de l’Eglise
de Turin, M. le chev. André Gaydou,
vient de s’éteindre à l’âge de 66 ans.
Il était un des rares fonctionnaires
vaudois dans le département des finances. Sa droiture lui avait valu
l’estime de ses supérieurs qui avaient
une pleine conflance en lui. Sa position OiTicielle comme contrôleur ne l’a
jamais empêché de professer ouvertement sa foi évangélique.
SOUSCRIPTION
tilt ravciir (In Iciiiplc il«
Montant, de^ listes précéd. fr. 2061.70
M- Lantelme Henri ancien,
(St. Germain) .... » 1,50
M. Robert Daniel feu D., id. » 1,—
M. Robert Jean feu I)., id. )> 1,—
M. Robert Michel f. M., id. » 1, —
M. le Dr. E. Comba, prof. » 5,
___________Total fr. 2071,20
BOURSE STEWART
M, le Dr. E. Comba, prof. frs. 5,—
M. Abram Tron past. . . » 5,—
M. Paul Laniarel, past. . » 5,—
Famille Long de Pignerol . » 40,—
E. Pascale, past. Pignerol . » 10,—
Ectme politique
Rarement un discours politique avait
éié attendu avec autant d’impatience
que celui que le prince de Bismark
devait prononcer et qu’il a en effet
prononcé, le 6 courant, devant le Parlement impérial d’Allemagne.
Le gouvernement demandait au
Reichsiag le vole d’un emprunt de
350 millions de francs pour compléter
l’armement de l’Allemagne et l’on
s’attendait à ce que le grand Chancelier interviendrait dans le débat pour
vaincre par sa parole puissante les
résistances probables d’une partie de
la Chambre, et faire, à cet effet, des
révélations telles que toute opposition
eût la bouche fermée -- Quel n’a pas
été l’étonnement de la Chambre et
des diplomates étrangers présents à
la séance en entendant le terrible
homme parler de la paix comme d’une
perspective presque assurée! L’Allemagne a besoin de la paix, le Gzar
8
56
la désire, la France avec un nouveau président, et un nouveau ministère, a considérablement progressé
dans le même sens §t dans les mêmes
sentiments. On peut donc compter,
sauf des circonstances imprévues, que
la paix sera assurée au moins pour
quelque temps.
Cela n’empêche pas que l’Allemagne
ne doive être prêle à repousser une
attaque de quelque côté qu’elle vienne;
et comme elle peut venir d’Orient ou
d’Occident, ou des deux côtés à la
fois, elle est dès maintenant en mesure de ranger sur chacune de ces
deux frontières un million de soldats
conduits par un corps d’officiers qui
n’a pas son égal.
On ne peut pas nier que le grand
Chancelier n’ait parlé avec toute la
clarté désirable, trop clairement peutkre, au goût de quelques-uns; c’est
un sérieux avertissement qu’il a donné
i> quiconque serait tenté de chercher
querelle à l’Allemagne, mais non une
menace ou une provocation pour personne.
On connait maintenant les principales conditions de la triple alliance
appelée aussi la ligue de la paix. Si
l’Auiriche-IIongrie est attaquée parla Russie, l’Allemagne fait cause commune avec elle, de même si c’est
l’Allemagne qui est attaquée à l’O
rient, l’Autriche la soutiendra avec
toutes les troupes dont elle pourra
disposer. — Aussi longtemps que la
France demeurera tranquille, l’Italie
attendra 3ans ce que l’on appelle une
neutralité bienveillante. — Mais si
l’Allemagne était attaquée par la
France, ce qu’à Dieu ne plaise, toutes
les forces militaires de l’Italie devraient coopérer avec celles de son
alliée. — Si, à celte formidable alliance du centre de l’Europe, l’on
ajoute la ferme intention du gouvernement anglais d’user de toute son
influence pour le maintien de la paix,
il semblerait qu’une guerre européenne fût devenue impossible. Plût
à Dieu qu’il en fût ainsi!
L'Italie a déjà plus qu’assez de son
expédition d’Afrique sans vouloir
s’engager, de gaîté de cœur, dans
aucune autre entreprise, et une guerre
avec la France lui répugne plus que
toute autre, mais si son ardent désir
de paix lui a fait conclure unè alliance
défensive avec les deux grands empires allemands, elle ne reculera certainement pas devant l’accomplissement de ses obligations.
On parle de rappeler la plus grande
partie des troupes italiennes des bords
delaMerRougeoùl’on sait maintenant
qu’elles ont été envoyées sur l’invitation de l’Angleterre, afin de prévenir l’occupation française. Nos troupes n’ont pas avancé plus loin que
Saati. Le village de Ailel s’est soumis
aux italiens. Ras Âlula ne paraît pas
disposé à attaquer nos troupes.
Les négociations pour un nouveau
traité de commerce entre l’Ilalie et
la France, suspendues depuis une semaine, vont être reprises par la voie
diplomatique, et si comme on ose
l’espérer les deux gouvernements sont
également disposé à se faire des concessions mutuelles raisonnables, rien
n’empêche qu’on vienne à un règlement
satisfaisant de cette grave question.—
Gomme un précieux signe djapaiseraent, plusieurs journaux annoncent
que les ouvriers italiens de Marseille
ont renojicée à se repatrier; iis
constatent que des sentiments de bienveillance réciproque tendent à prévaloir en France et en Italie.
Notre Gouvernement a porté à 5
francs par quintal le droit d’entrée
sur les blés étrangers.
Mr. Coppino ministre de l’instruction publique a donné sa démission
et l’a maintenue malgré les sollicitations du président du Conseil. Il est
question de Mr. Berli pour son remplaçant. — Le bruit que Mr. Saracco
voulait également sortir du ministère
a été démenti.
De San Rerno où le prince impérial
d’Allemagne a dû subir une nouvelle
opération, on annonce que l’état
de l’auguste malade ne présente,'pour
le moment, aucun simplôme aljarraant. i : t; ■
EaNEST Robeiit , Gérant
Pignerol, lmp. Chiantore et Mascarelli.