1
]Veuvlèn[ie année
IV. t'.
9 Janvier 18T4.
L ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aui intérêts matériels et :
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.,
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
.oecupeot
PBIX D ABORHBHEMT :
Italie, k domicile (un an) Fr. 3
Suisse...................>5
Prance fl
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . * 8
Un numéro séparé : 5 ceut
Un numero arriéré : 10 cent.
B0HE&UX D’aBOHNEMENT
Torrr-Pem.ice : Via Maestra,
N. 42, (Agenzia bibliografica)
Pt«NBRor. : J. Chianfore Impr.
TuRtN \J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Fi orrnck ; Libreria Evangelica. via de'Panzani.
Igne
ANNONCES : 5 cent, la
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'ft>
dresser pour radmioistration
au Bttreau rt l'orre-Pellice,
via Maestra N. 42 —pour la
rédaction ; à Mr. E. Malan
Prof, k Torre-Pellice.
Sommaire.
Avis. - Aux auciens et aux nouveaux
lecteurs. — Lettres vaudoises. — Emngilisalion. — NoiiveUes religieuses. — Chronique locale. — Chronique politique. —
Petite poste.
.¿Vvis.
Nos anciens abonnes sont invités
à renouveler sans retard leur abonnement. Nous leur envoyons a tous ce
premier numéro avec prière à ceux
qui ne veulent pas continuer l’association de le renvoyer à l’admistration du journal. Nous avons trouvé
des collaborateurs responsfd)les¿ mais,
il nous manque encote des (donnés.]
Nous veillerons à ce que nos abonnés des Vallées reçoivent le journal
au plus tard le dimanche.
AUX ANCIENS
ET AUX NOUVEAUX LEGTEUKS
de YEcho^des Vallées i
Nous a
de nous
la rédac
ik
ns pris la résolution
er complètement de
de l’£cAo
des ^Vallées
et d’en laisser à d’autres le soin;
mais notre espoir de voir se former un comité de rédaction fut
bientôt déçu! et nous nous étions
résigné à le voir mourir lorsque, au
dernier moment, une nouvelle combinaison nous fut suggérée. Nous
y. sommes entré bien volontiers ,
pareequ’il nous en coûtait au fond
de voir tomber cet humble organe
de publicité, quoiqu’il ne nous ait
donné que beaucoup de tracas
et peu de satisfation , pendant les
trois ans que uous l’avons fuit
vivre tant bien que mal. En pre-,
nant congé des lecteurs de l'Èch
comme seul rédacteur, nous avon
la joie de pouvoir leur présenter’
trois collaborateurs responsables
autant que nous et avec lesquels
nous espérons travailler dans le
même esprit. Nous ne ^gardons
pour nous que le quart de-la tâche
et de la responsabilité et encore
avons nous choisi pour notre part
la partie la plus impersonnelle du
journal. Voilà pour l’ordinaire ;
nous ne renonçons cependant pas,
soit* dans des .^iticjes de fopjl,
O.
i
2
-(2)
dans la Chronique vaudoise et locale, de dire aussi notre mot à
l’occa^ioji. Quant au programme
de l’Echo des Vallées, il sera à peu
près ce qu’il a été jusqu’ici; il traitera de tout ce qui concerne les
intérêts spirituels et matériels de
la famille vaudoise; plus spécialement nous avons en vue (l’instruire notre peuple , de lui faire
connaître ce qui peut l’intéresser
dans les autres églises et auprès
des autres peuples, et de contribuer à son propre développement; nous nous proposons, en
second lieu, de le tenir au courant, autant que possible, de not,re œuvre d’évangélisation; en
troisième lieu, nous désirons faire
connaître et discuter nos propres
questions et nos propres intérêts.
— Le dernier point constitue la
principale raison d’être de Y Echo
des Vallées ; il y a tant de préjugés
h déraciner, d’abus à signaler, de
bonnes choses à encourager, que
notre journal, s’il parvient à être ce
qu’il doit être , remplira un vrai
ministère. Mais, pour que nous
puissions remplir notre tâche,
nous aurions besoin de la sympathie, du concours moral et matériel de tous les membres intelligents de notre famille. Or ce
concours nous a presque entièrement manqué ; nous avons reçu
des encouragements de personnes
éloignées et de quelques individus isolés parmi nous; mais c’est
tout, et en,vérité c'est bien peu.
S'il est difficile à un journal qui
traite des intérêts d’un grand
pays ou d’une grande église, d’éviter les questions personnelles,
d’offenser le tiers ou le quart par
ce qu’il dit ou par ce qu’il ne dit
pas, la difficulté est beaucoup
plus grande dans un pays comme
le nôtre, ou tout le monde se
connaît et où l’on se coudoie à
chaque instant. — Voilà un des
écueil.s de VEcho des Vallées; malgré toute notre vigilance nous
n’avons pas toujours réussi à l’éviter. C’est notre faute sans doute;
avec plu.s de charité nous aurions
fait mieux. Mais d’un autre côté
nous devions signaler le mal et
les abus. Nous les avons signalés
et nous les signalerons encore.
Au point de vue ecclésiastique,
VEcho (les Vallées s’est toujours
prononcé et se prononce encore
pour le bel état de l’Eglise quand
elle n’est plus soutenue que de Dieu.
Nous travaillerons dans ce sens et
nous ferons en‘sorte que notre Eglise soit de plus en plus défait,
comme elle l’est dans ses régie-,
ments, une église de professants
et que, comme tels, ses membres
s’intéressent à leurs propres affaires et contribuent , par leurs
dons, à l’avanceinent des diverses
œuvres de l’Eglise. Deux mots
seulement encore des conditions
matérielles de VEcho des Vallées;
il ne se suffit pas encore; ce qui
signifie que son rédacteur, dans
lepassé, et ses rédacteurs, dans l’avenir, ne‘s’enrichiront pas, pas
plus que les missionnaires chez
les Bassoutos. Nous tenons à le
déclarer, parcequ’au milieu de
nous , il y a des personnes, qui,
sans être la »impie paysanne de
Saint Loup, dont parlait dernièrement M. Paul Geruibhd à Paris,
3
-(3)
s’imaginent que nous sommes bien
payés , si nous faisons quelque
chose, en dehors de ,1a tâche qui
nous est assignée. Ehl bien, notre
seul gain et notre unique intérêt
ne s’est composé, jusqu’ici, que de
beaucoup d’ennemis pour avoir
dit ou n’avoir pas dit telle ou
telle chose et de beaucoup de
soins pour payer les trimestres à
l’imprimeur. Et cependant nous
avons désiré que l’Echo ne mourût point et nous exprimons dans
cet article sui generis , notre reconnaissance à nos jeunes collaborateurs responsables MM. les
professeurs II. Selli et A. Malan
et M. l’évangéliste .1. D. Hüson
de Pomaret. — Nous les présentons à nos lecteurs, et nous espérons, qu’à cause d’eux et par eux
l'Echo des Vallées prendra un nouvel
élan, trouvera un plus grand nombre d’abonnés, et nous promettons, de notre côté, plus de variété,
plus de vivacité et beaucoup d’autres choses encore, avec l’aide de
Dieu.
Etienne Malan.
LETTRES \A(]D0ISES
I.
Cher Monsieur,
Je me rends, enfin, à vos conseils et, après bien des hésitations que vous comprendrez sans
peine, je mords, moi aussi , au
journalisme. Entre nous, je vous
avoue que je vais m’aventurer
sur un terrain qui m’est peu familier. J’ai même cru, un moment,
que, somme toute, c’était entre
prendre une chose entièrement
inutile et qu’il valait beaucoup
mieux, pour l'Echo, faire ses derniers adieux au public en déclarant qu’on jetait le manche après
la cognée, Non, m’avez-vous dit,
essayez encore. « Je me dévouerai
donc, s’il le faut, » mais non sans
quelque appréhension. Avoir, en
effet, la conviction qu’il y a aux
Vallées tant de préjugés et d'erreurs à dissiper, tant de cris d’alarme à pôusser, tant de plaies à
liander, et être obligé de se dire
qu’on n’est pas de force à remplir ce devoir (jui s’impose à la
conscience, voilà, vous le reconnaîtrez avec moi, une position pénible, à coup sûr.
Faut-il donc , puisqu’il en est
ainsi, se croiser les bras et, mollement bercés par l’indifférence,
regarder tranquillement l’eau couler par le plus bas ? Non , cent
fois non. Aussi , cher ami , mou
dessein est-il d’aborder, dans
quelques lettres, dont la sincérité
sera le seul mérite , l’examen de
ces nombreuses questions qui occupent notre monde vaudois, à la
ville ainsi qu’à la campagne. Pourquoi , quand l’amour des vallées
est le seul mobile qui me pousse,
ne pas dire haut , avec liberté
d’esprit et franc-parler, ce que
maintes personnes sérieuses disent tout bas, le soir, au coin de
leur cheminée? Aurait-on peur de
la vérité toute nue? Croiràit-on
peut-être que le silence qui n’est
pas toujours d’or, soit le meilleur
remède? Malgré ma faible expérience, je sais et vous savez avec
moi qu’il faut parfois, pour dire
4
-(4)
la vérité aux Vallées, autant de
courage qu’à un vaiWmt bersagliere
pour monter à l’assaut, sous le
feu roulant de l’ennemi. Je sais
heureusement aussi que l’Evangile
demande au chrétien d’étre fidèle.
C’est pourquoi ma lettre ne ressemble pas mal à un programme,
sans heurter les personnes que je
n’aurai jamais en vue et,qui, malgré leur autorité, ne font, après
tout, que réduire les questions à
de petites proportions*, je vous
exprimerai toujours ma façon de
penser sans trop m’inquiéter si
elle cadre, oui ou non, avec les
idées de Monsieur Z, de Madame
Y et de Mademoiselle X. La vérité avant tout, voilà quel doit
étire notre mot d’ordre.
Combien serais-je heureux si notre correspondance pouvait, je ne
dis pas intéresser , car il s’agit
de bien autre chose , mais nous
attirer la sympathie et, au besoin,
le concours de ces personnes dont
la vie ne se réduit pas seulement
à manger, à dormir et gagner de
l’argent.
Torre-Pellice, 6 janvier 1874.
( à suivre). J. H. M.
(^vanjgelbatton
Caitanisetta (Sicile). — Nous
lisons dans une correspondance
de l’Eco della Verità qu’une nouvelle porte a été ouverte à l’Evangélisation dans cette ville par le
despotisme et par l’avidité du
clergé.
Un riche propriétaire, conseil-*
1er provincial, qui avait acquis
des biens ecclésiastiques mis en
vente par le Gouvernement, étant
mort sans avoir consenti à donner
aux prêtres ces biens mal acquis
selon eux, l’Eglise de la paroisse
se trouva fermée le jour de ses
funérailles. On fit la sourde oreille
aux intimations du Préfet et du
Syndic , lesquels en firent abattre
la porte. Le Syndic déclara cette
église propriété communale et fit
mettre au dessus de la porte principale une inscription avec ces
mots : Chiesa Evangelica.
On résolut d’adresser à la Commission d’Evangélisation une pétition pour avoir à Caltanisetta un
ministre évangélique.
Nous lisons dans le Carrière
Evangelico quelques observations
sur l’œuvre de l’Evangélisation ,
lesquelles nous paraissent mériter
d’être examinées par tous ceux
qui s’intéressent cette œuvre
et particulièrement par ceux qui
en ont la direction. Nous en reproduisons les principales idées :
«Il m’a toujours paru, que ce
n’est pas certes le meilleur moyen
d’étendre l’œuvre que celui selon
lequel un pasteur ou pn évangéliste
établi par son Comité dans une
station, circonscrit son cercle
d’activité dans cette station et lui
donne exclusivement ses soins.
C’est ainsi que l’on voit souvent
un ministre employer tout sou
temps aux soins pastoraux d’une
Eglise microscopique de 30, 40,
et même de 60 communiants, pendant qu’à peu de distance, dans
le rayon de deux heures de che-
5
-(5).
min de fer il y a des villes et des
bourgades où la vérité évangélique
est inconnue comine’dans le centre de la Chine ou de l’Afrique
équatoriale. Certainement la plus
petite station offre à un ministre
consciencieux un champ de travail continuel. Mais est-ce là le
but que doit avoir en vue l’Evangéliste italien dans l’état actuel
des choses? Je ne le crois pas;
je pense [même que c’est à cette
méthode que l’on doit attribuer,
avant tout, le fait qu’après quinze
ans de liberté et avec tant de moyens
matériels qui nous ont été fournis
par la générosité des chrétiens étrangers, nous voyons des résultats
si mesquins d’un travail qui n’a
pas été petit. Il faut donc changer de système ; et voici ma première proposition : substituer aux
stations des cercles missionnaires
composés de plusieurs stations ,
et dans chacun de ces cercles placer un ou plusieurs ministres qui
prêchent successivement dans toutes ces stations •.
L’auteur de l’article apres avoir
répondu à quelques objections et
fait quelques considérations au
point de vue de l’Eglise méthodiste , à laquelle il appartient,
continue en ces termes:
• Je sais bien qu’il est plus commode de rester tranquillement au
sein de sa famille ; mais si Wesley
avait agi ainsi, il n’y aurait pas
d’église méthodiste ; même il n’y
aurait peut-être pas d’Eglise de
Christ si les apôtres avaient limité
leur œuvre à quelque station et
si Jésus-Christ était resté tranquillement à Capernaüm en y te
nant chaque semaine un culte chaque jour du repos, une ou deux
réunions d’évangélisation du soir
par semaine et une assemblée privée d’édification. Même si nous
considérons la chose au point de
vue des finances , il est certain
que nous attendrons longtemps
avant de pouvoir mettre un évangéliste dans chaque ville et dans
chaque village. Nous ne pouvons
pas espérer non plus de voir de
si tôt les Eglises italiennes pourvoir à leurs frais de culte ou au
moins à une partie de ces frais».
L’auteur insiste pour que l’Evangéliste soit essentiellement évangéliste, qu’il se cherche des aides,
diacres, moniteurs monitrices, lectteurs et lectrices de la Bible, visiteurs de malades etc., qu’il abandonne à ces derniers tout ce qu’il
peut leur abandonner sans nuire à
l’œuvre, et que, quant à lui, qu’il
considère comme sa tâche essentielle «de prier, d’étudier et de
prêcher ..
Il y a certainement beaucoup
de bon dans ces propositions, mais
serait-il sage de les mettre toujours et partout en exécution ?
Serait-ce le cas dans les villes par
exemple ?
iiounelleo reitjgteuded.
Oenève. — D’après le Journal de
Genève ce n’est pas seulement à Genève
que l’Eglise catholique est divisée eu catholiques libéraux et en [catholiques ultramontains , mais aussi dans les paroisses
des environs, ainsi h Carouge,|à Chêne et
à Lancy. Les nouveaux curés élus par les
^ fidèles ont prêté. eu preseuoe de U, Cat'
6
-(6)
teret, président du Conseil d’Etat, serment de fidélité au Gouvernement. M. Carteret a déclaré aux curés que la plug
entière liberté leur est assurée dans l’exercice de leur ministère , pourvu qu’ils respectent les lois de l’Etat.
Heideltoerg. — Les 7 professeurs
libéraux de la faculté de théologie de l’Université badoise donnent cette année leurs
leçons à sept étudiants. Ainsi le libéralisme,
disons mieux,le rationalisme vide lesécoles,
les universités, comme il vide les temples.
France. — Il paraît certain que les
décisions synodales de l'Eglise réformée
ont été sanctionnées; et, en suite de celte
sanction, les élections consistoriales, qui
devaient avoir lieu dans le courant do ce
mois, ont été ajournées en avril, pour
avoir lieu d’après la nouvelle loi électorale.
Le Gouvernement français a invité M”
les archevêques et les évêques à parler
dans leurs mandements avec plus de modération de l’Italie, de l’Allemagne et de
la Suisse. Nous douions que le Gouvernement ait la force de se faire obéir.
Bàle. — M. le missionnaire Flad ,
ancien élève de Chrischona, est parti dernièrement avec quatre des élèves Abyssins
qui se trouvaient dans cet établissement,
pour aller fonder une nouvelle mission
en Abyssinie.
IVew-Yorls.. — L’unité réelle de
l’Eglise évangélique a trouvé son expression dans les conférences de VAlliance à
New-York, et tout spécialement dans la
célébration de la Sainte-Cène, le 5 octobre, à l’Egli.se presbytérienne dont M.
Adams est le pasteur.
On voyait assis à la table de la communion. pour prendre une part active dans
le service, un pasteur presbytérien â côté
du vicaire de l’archevêque de Cantorbery ,
up . pasteur de l’Eglise reformée et un
évéque de l’Eglise des frères, un pasteur
méthodiste et un, pasteur baptiste, pnfiu
le révérend Sheshadri brahmane,hindou
converti à l’Evangile et maintenant missioifairs parmi compatriotes, avec son
turban blanc, représentant de ceux qui,
selon la prophétie, viendronfd’Orient et
d’Occident, du Septentrion et du Midi,
pour s’asseoir à table dans le royaume
de Dieu.
Chronique locale.
Torre-F»ellice. Le 31 décembre
1873, bon nombre de personnes accompagnèrent au champ du repos la dépouille
mortelle du major Rostagnol. M. le professeur E. Malan profita do l’occasion pour
rappeler, en langue italienne , une vérité
de nos jours par trop oubliée, c’est que,
sous la tunique du soldat, peut et doit
battre un cœur chrétien. L’Evangile reçu
dans le cœur, bien loin d’être, pour le
défenseur de la patrie, une marque de
faiblesse, fortifie au contraire le courage
en le sanctifiant. Gustave Adolphe, avant
d’engager ses batailles qui le placèrent
au premier rang parmi les capitaines modernes, fléchissait toujours les genoux
devant l’Eternel. Ses ennemis auraient pu
dire si la bravoure militaire faisait défaut
à ce noble champion de la Réformation.
Soldats vaudois dispersés sur divers
points de notre patrie, c’est à vous, surtout, que sont adressées les paroles qui
précèdent. Par votre exemple, vous devez
être, au milieu de vos compagnons d’armes, de vrais missionnaires. Combattez
le bon combat.
M. Jacques Weitzecker, évangéliste à
Naples, a répondu, d’une manière affirmative, à l’appel qu’il avait reçu de la
paroisse de la Tour. Il sera à son nou-.
veau poste vers [les premiers jours du
mois prochain.
Dernièrement, M. Jacob Fornerou , au
nom de seize instituteurs, ses collègues
dans l’enseignement, offrait à M' J D.
Charbonnier, directeur de notre Ecole
Normale, un magnifique album. Ce «témoignage concret|de leurr.pconnaissance>
était accompagné d’une lettre très affectaeose. Nous recevons, à ce sujet, les U-
7
-(7).
gnps suivantes que nous sommes heureux
de publier; . .
Monsieur et cher frère.
Je vous serais bien reconnaissant si vous
pouviez me permettre d'emprunter l’organe de votre journal pour la communication suivante qui me tient fort ii cœur.
J'ai besoin d’adresser mes remercîments
à tous ceux de mes anciens élèves qui
ont bien voulu me donner, ces derniers
jours, des témoignages de,leur bon souvenir et de leur affection, et en particulier
d’exprimer ma plus vive gratitude à ceux
d’entr’eux qui ont eu l’attention aimable
et,'pour moi, très-touchante de s’entendre,
quoique dispersés sur tous les points de
l’Italie, pour m’offrir un magnifique grand
album renfermant leurs photographies en
place de leurs signatures et accompagné
d’une lettre écrite au nom de tous dont
le contenu m’a causé la plus douce émotion. Ce sont: Messieurs J. Garnier (Rome),
J. D. Prochet (Turin), J. Savoie (Livourne),
J. J. Jourdan (Pignerol), P. F’orneroa (Suse),
J. Forneron (Torre-Pellice), M. Jahier (Naples), E.Chauvie (ibid.), E.Girardon (Aoste),
A. Biglia (Naples), J. L. Long (Florence ),
Ph. Durand-Canton (Turin), P. Peyrot (Livourne), P. Buffâ (Rome), J. Monnet (ÎVérone ), Clet ( Venise).
Plusieurs de ces chers amis ont bien
changé de figure depuis que je ne les ai
pas revus; j’ai moi-même changé plus
encore; mais s’il m’est infiniment précieux
d’apprendre que leurs sentiments à mon
égard sont toujours les mêmes, je peux
leur assurer que mon affection pour eux
n’a fait que s’accroître avec les années.
Mes meilleurs voeux les accompagnent.
Je prie Dieu de les bénir dans leurs personnes et dans leur œuvre, de leur multiplier la force et le zèle et de leur faire
éprouver la joie intérieure que produit
l’assurance de l’approbation du Souverain
Maître: «cela va bien, bon et fidèle ser-'
viteur».
Torre-Pellice, le s janoier 1874.
J. D. Cbarbonrieb.
■O-, q
A TRA\ËRS LES JOURNAUX
Revne poliliqae
Le journaliste qui, au 1" janvier de
l’annee dernière aurait voulu offrir au
public une petit prophétie , aurait très
probablement jeté les yeux sur cet Orénoque qui est en train de prendre rafcine
— ce n’est point une figure I —- dans les
eaux de Civilavecchia, et aurait prédit
sans doute à son capitaine qu’il ne ferait
au jour de l’an de visite ni au roi ni au
pape, ni au Qeirinal ni au Vatican.
Et bieni le journaliste se serait trompé !
On est, parait-il, capitaine de VOrênoque
mais on est homme et papiste avant tout.
Le capitaine en question en a voulu faire
à sa tête et se fera probablement — pour
la forme — casser par son Gouvernement,
car, avec une partie de son équipage il
aurait été, avec ou sans uniforme, rendre
visite à Sa Sainteté.
*
Evènement d’une portée immense üt Si
le fait est avéré, voilà un capitaine qui
aura mis le feu bien près des poudres.
Ce n’est pas la seule preuve de lion
vouloir que nous donnent nos bons amis
de France. Le colonel de La Haye meurt
à Rome de je ne sais quoi ; en sa qualité d’attaché militaire de l’ambassade
Française, on aurait dû, semble-t-il, lui
ouvrir les portos de l’Eglise française à
Rome, et y faire les obsèques ; mais
non, avec la haute protection de l’ambassadeur spirituel. les sacristains du
lieu firent portes Closes, et le corps dut
être porté, comme celui du premier mortel venu , dans l’Eglise de la paroisse
où le colonel était mort. Or, quelle est le
saint motif de cette pieuse exclusion , do
ce souflet catholique donné à toute l’armée française? Horresco referens ! La nation et l’armée, désireuses d’houorer les
restes mortels d’un des soldats de Solferino, avaient désigné le Prince héréditaire et plusieurs officiers pour les représenter. Se reprosente-t-on bien l’Eglise de
saint Louis des français déshonorée par
la présence des geôliers du Saint Père?
Les portes se seraient plutôt fermées toutes
seules, elles auraient d’elles mêmes crié
à leur approche, ah i
Prgcul procul este profani I
*
Un politique profond que ce M. de Corcelles. Quelle splendide vengeance il a tiré
là des coups de canon de Porta Pia. L’armée française ne sera peut-être pas flattée
de cet excès d’égards, mais c’est bien
gai, si 1e pape est content, ' <■
8
-(8).
Le Gouvernement français appréciera-t-il
à sa juste valeur ce beau zele chez son
représentant? Le duc Dacazes paraît fort
disposé à n'y applaudir que faiblement.
C’est qu’aussi ces cléricaux ne se gênent
pas plus avec leur Gouvernement, que si
c’étaient eux qui l’avaient fait ! Remoutrances et circulaires n’y feront rien ■ Mgr.
Plaotier le déclare, il continuera de foudroyer — au figuré — de son éloquence
les Gouverneraenls usurpateurs. Les mandements du seigneur évêque sont du domaine de la plus haute fantaisie quand
il se permet — il faut qu'il n’ait pas fait
ses classes — de refaire une histoire à la
la façon.... de ses auditeurs.
Au fond, il. nous a toujours paru très
évident qu’il les tient pour des ignorants
ou des imbéciles. Seulement, il en abuse.
Témoin ce passage de son prône , où il
accuse les protestants d’avoir, en France,
pendant les trois cent dernières années,
indignement spolié et persécuté les catholiques. F'auvres ligueurs si lâchement
massacrés à la Saint Barthélemy. Un pleur
à leur mémoire ! Comme on a le cœur
serré, en pensant à ce vénérable duc de
Guise que l’amiral de Coligny frappait lâchement uu pied, après l’avoir fait jeter,
déjà mort, par la fenêtre I
Mais cela est le côté comique du mandement du susdit effronté menteur d’évêque. Les ambassadeurs italien, c^llemand
et suisse se sont vus dans la triste necéssité de faire au Gouvernement de Versailles quelques petites observations sur
les incongruités épiscopales , observations
qui ont détermine une circulaire ministérielle recommandant à Leurs Grandeurs
de vouloir bien modérer, leur zèle, fort
louable assurément, mais un peu hors
de saison.
Cette circulaire ne fera guère d’effet,
on peut m’en croire. L’infailllibilité est
comme l’huile : depuis qu’on en a oint le
pape, la tache s’étend à toute la troupe et
On ne verra bientôt plu« un simple curé
ka dire de cliacun, qui ne soit infaillible.
Une croix pour cette fois '■ Le maréchal,
président, duc etc.... va avoir l’insigne
honneur de coiffer de la barrette rouge
le nonce Chigi, l’archevêque de Paris et
l’évêque de Cambrai; la France doit être
toute consolée des malheurs de la dernière guerre, puisqu’elle possède trois
cardinaux de plus. Les italiens n’en sont
plus à compter les leurs ; aussi les jim
pôts leur semblent-ils légers; chose curieusé ! L’importance de ces princes goutteux de l’Eglise, croît en raison directe
du carré des distances de Rome ; ici, un
cardinal n’est presque rien, en France
c’est un grand personnage.
Le rôle de Leurs Eminences se bornera
heureusement à faire de nouveaux papes
à mesure que besoin en sera.
CHAMBRE NON MEUBLÉE k LOUER.
Voilà ce que les passants lisaient avec
étonnement sur la porte du palais législatif à Madrid. Ces républicains intransigeants n’ont pas de chance 1 A Paris, il
croient faire un coup superbe que de
nommer Barodet au lieu de Rémusat, et
celte fameuse élection leur procure le
Gouveruement du 24 mai. En Espagne,
même jeu et mêmes conséquences, sauf
pour ia forme; la différence est une affaire de tempérament.
Le fait est que Castelar, ayant élé battu
aux Copies par 120 voix contre 100, les
républicains rouges auraient dôse trouver
au pouvoir, pour éviter le malheur; le
capitaine général de Madrid fit braquer
quelques canons conire le palais et envoya une troupe de gardes civiques,
prier MM. les élus du suffrage universel
de vider les lieux; ce qu’ils firent en bon
ordre.
Aussitôt l’on organise un autre gouvernement , Serrano prend la présidence,
Sagasta les aflaires étrangères, et nous
voilà revenus ab ovo. On préparera les
voies et chemins au prince Alphonse, qui
se fera renverser par uue nouvelle révolution et la nouvelle République sera combattue par de nouveaux carlisles et ainsi
de suite indéfiniment.
Etant donné le caractère espagnol, il
n’y a pas de raison pour que cela finisse.
Les plus atlrappés seront les insurgés
de Carlhagène qui comptaient se réfaire
des émotions du siège, en buvant au
triomphe des (pères, et amis de Madrid.
Ne«o.
F»etlte F»o»te
W D’ R. Joué, — reçu fr. 34 30.
M'jJ’’* - Reçu fr. 6.
E. Maiam Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr.i Chiantore et Mascarelli.