1
Année Neuvième.
PRIX IVAIUiONNlOMBNT PAR AN
Italie . . .. !.. îî
’l’oiia le» pny.s /If; l'Uiiioit
de pi>st« . . . « 6
.Imériipie . . - » Î?
On s’mlionne ;
l'^our VIntérieur ülie?: MM, len
pHStenrs et les librrniws de
T<irre l’eltin«,
l\iur VKosiérieztnm Kureau «rAdin i n i et talHj U.
N. 6.
9 Février 1883
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avant, le tirap-e 10 cent, clmcun.'
Annonces: 25 centime» pa>' URiie.
liBS envois d'argent se font gur
lettre %‘ecommandée on par
mandats sur le Mnreuu de /’cro.sa Argentina,
Pour la RÎ^DACTION adressoi
ainsi t A la Ilirecion du Témoin,
Pomaretto (Pinevolo) Italie,
'otir l'ADMINISTRATION arlre«Ber ainsi ; A 1* Artminislration du
Témoin, Pomaretto ^ Pinerolo)
Italie,
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Kîimh mil aerei témoins, Aotes 1, S.
Suivant la vérité avec la charité Kr . 1,15
Hommalx-e,
9 Février. Los hérilior.s de Dieu. — Corrcs-pondance. — Du champ do', l'Evaugélisalion. — Noiivçllo,s do uo» Paroisses. —
A propos lie (¡uolques observations sur
Fauliquité doa Vaudois il’après lours anciens manuscrits, mile. — Duo précieuse
l('(;oii. — NouoeMes Religieuses. — Chronique politique.
9 li'évrier*
LES HÉRITIEltS DE DIEU
Personne n’aime être pauvre.
Même Agur qui ne convoitait pas
les richesse'^ , désirait ne pas
tomber dans la misère. Eh bien,
voici une occa.sion pour nous
enrichir, nous allons faire un
héritage. Une, belle et riche ferme
dans la plaine? — Bien mieux que
cela. — Dieu nous offre un héritage
comme nul ne saurait nous l’offrir.
Il s’offre lui même pour que nous
le possédions comme notre Dieu,
pour que nous jouissions de sa
présence ineffable et que nous le
contemplions face h face. L’Eternel
est la part de mon héritage.....
un très bel héritage m’a été accordé (Psaume XVI. 5. 6). Les fils
d’Âaron n’ont pas eu de part dans
le pays, mais Dieu leur a dit: Je
suis votre portion et votre héritage parmi les enfants d'Israël
(Nomb. xviii. 30). Et les cliï^étiens
qui sont un peuple de Wcrificateurs , la sacrificature royale, ont
leur Dieu pour héritage perpétuel.
Ne craignons point que notre
part soit plus petite parce que
ceux qui participent à l’héritage se
comptent par millions. 11 en est
comme de la lumière du soleil,
chacun la possède entièi'e. Il en
est comme de l’amour maternel ;
chaque enfant l'a tout entier pour
sa part.
Il n’en est pas autrement de l'amour de Dieu dans lequel se
résume notre céleste héritage —
car celui qui possède l’amour de
son Dieu, possède par là même
la vie et la félicité éternelles, et
tous les biens que possède le
Père. Que sont l'or e.t l’argent,
que sont toutes les richesses de
la terre, pour celui qui va recevoir
en héritage un royaume céleste?
Pourquoi donnerions-nous notre
affection aux biens passagers d’ici
bas, lorsque nous entendons la
2
42.
voix de notre Dieu-Sauveur nous’
dire; Venez, les bénis de mon
Père, possédez en îhéritage le
royaume qui vous [a été préparé
dès la fondation du monde? Nous
ne sommes plus pauvres, si nous
possédons en espérance certaine
l’héritage céleste. Toutes choses
sont à nous, nous sommes à Christ
et Christ est à Dieu.
Mais quel sera l’heureux possesseur de tant de richesses? —
C’est le fils qui est héritier, d’après
la règle reçue chez tous les peuples. Si donc nous sommes enfants,
nous sommes héritiers; héritiers
de Dieu et cohéritiers de Christ
(Rom. vm. 17).
Nous devenons enfants de Dieu
par T adoption, ce dont le Saint
Esprit nous rend témoignage (Rom.
vm. 15. 16).
L'homme redevient roi, de la
création , précieux titre qu’il avait
perdu par la chûte. O Seigneur 1
qu’est-ce que de l’homine pour
que (td le l’exaltes ainsi !
Tu penses, toi qui lis ces lignes ,
être cet héritier. L’héritage n’est
pas seulement pour les frères
aînés. L’assemblée des rachetés
étant l’Eglise des premiers nés
(IIbbr. XII. 23), môme à ce titre
tous les croyants sont héritiers.
Celui qui croit au Fils a la vie
éternelle — quiconque croit ne
périt point mais il devient possesseur de l’héritage éternel, offert
môme aux plus grands pécheurs.
Jésus Christ qui a été établi
héritier de toutes choses (Hebr.
I. 2) veut bien partager avec les
croyants (Jean xvn. 22) et c’est
uniquement commet, cohéritiers de
Çhrist que nous sommes héritiers
de Dieu. Le mérite est exclu et
tout tnous vient par Christ. Pas
d’héritage; si nous ne sommes pas
enfants de Dieu — et nous ne
saurions être enfants de |Dieu sans
l’adoption qui à, son tour ne
nous vient que par Jésus Christ.
C’est en tant, qu'unis à Jésus que
nous sommes assurés d’avoir part
à l'héritage qu’il nous a procuré
par son sacriüce expiatoire. Qu'il
est donc important de vivre en
communion constante avec l’auteur
de notre salut I II est allé nous
préparer la place... oh! qu’il lui
plaise de préparer aussi nos cœurs!
Le fait qu’un précieux héritage
nous est assuré dans les cieux ,
nous encourage à supporter les
souffrances inhérentes à notre
qualité de membres de l’église
militante. Si nous souffrons avec
Lui, nous régne'rons aussi avec
Lui, et si nous le renions, il nous
reniera aussi (2. Tim. ii, 12).
Souffrons quelque chose pour sa
cause et pour l’honneur de son
Evangile. Ces souffrances sont de
courte durée — « le temps présent » — (V. 18) qui est si bref,
et elles ne sont rien en comparaison de celles du Maître. Notre
légère affliction, qui ne fait que
passer, produit en nous un poid
éternel d’une gloire souvèrairieinent excellante (2. Cou. iv. 17).
Tout ce que tu viens de lire
sur l’héritage céleste et sur les
héritiers qui le possèdent, nous
l'avons lu dans le Testament.
Examine-le, cher lecteur, avec
soiti, car il contient aussi lui
héritage qui t’est de.stiné.
E. B.
(ffortc0|îcmbancc
27 janvier 1883,
Honoré Monsieur,
.... Je vois avec p!ai.sir que, nos
honorables députes se sont occupés
de la question très-grâvc de rémigration. J’ai surtout appris avec une vive
satisfaction que l’un de ceux qui rc-,
présentent notre arrondissement a
pris une part active aux discussions
qui viennent d’avoir lieu à la Chambre sur ce sujet. Le comm. Tégas,
3
.43.
admmislraleur distingué et courageux avocat des intérêis agricoles des
anciennes provinces, était particulièrement compétent pour signaler qucl( ques unes des causes de celte émigration dont on s’inquiète à bon droit.
Si vous avez, dans quelqu’un de vos
journaux, le discours tout entier qu’il
doit avoir prononcé à cette occasion,
ayez la bonté de me le faire passer.
Tout en reconnaissant mort incompétence à porter un jugement en cette
matière je pense pouvoir me permettre d’exprimer une ou deux opinions
depuis longtemps arrêtées dans mon
esprit.
Mettre un empêchement absolu à
ce que les habitants d’un pays aillent
chercher ailleurs une nouvelle patrie,
temporaire ou définitive, c’est s’opposer ouvertement à l’ordre du Créateur : remplissez la tetre. — A moins
qu’il ne prenne à sa charge la totalité des citoyens, un gouvernement
n’a pas le droit de tirer un cordon
à la frontière pour les empêcher
de sortir; pas plus que celui que les
adulateurs appelaient le grand roi,
et qui a été pour nous un fléau et
une malédiction pour la France, n’avait le droit d’envoyer aux galères
les Huguenots fugitifs que ses sbires
parvenaient à saisir. C’est par d’autres moyens qu’il faut retenir la population laborieuse des campagnes,
celle, qui fait plus qu’aucune autre
lapforce et la richesse d’un peuple.
Rendez-lui pour autant que celà
dépend de vous, la vie sure et facile
et jamais elle ne songera à émigrer.
Je sais bien que l’agriculture n’est
plus en honp,eur parmi nous comme
elle l’était autrefois. L'ambition est
entrée même dans la famille du paysan. L’on aspire à vivre mieux, avec
moins de travail , et à parvenir à
plus d’aisance. Mais tout bien considéré, je crois que les agriculteurs
honnêtes et laborieux, pour peu qu’ils
aient le nécessaire, sont contents de
leur ^ort ; ce qui ne les empêchera
pas de s’élargir un peu s’ils en ont
les-moyens. Ce ne sont pas ces familles ià qui émigrent, et pour les
pousser ii cette extrémité il faut autre
chose qu’une année de sécheresse, ou
une récolte manquée.
Ce qui met l’agriculteur mal à l’aise
et lui arrache des murmures cl des
plaintes, c’est lorsque, le travail
étant toujours te même, il constate,
année après année, que par des causes diverses dont il ne sait pas bien
se rendre compte, le revenu de ses
terres et la valeur de ses produits
diminuent, landisque les impôts, surtout, l’impôt provincial et le communal
sous ses formes multiples, vont en
augmentant. C’est alors que désespérant non pas d’arriver à la richesse,
ni même a l’aisance seulement, mais
de parvenir à assurer le nécessaire à
lui et à sa famille, le petit agriculteur se décide en gémissant à s’expatrier; ce qui n’est pas, pour lui,
aussi simple et aussi facile que pour
d’autres. — Il faut trouver un acheteur pour les quelques pièces de
terre qu’il a arrosées de tant de
sueurs; car il faut au moins payer
les frais d’un long voyage. Or les
acheteurs sont devenus très rares parceqtie l’argent est plus rare encore.
— C’est il celle diiïiculté qu’il faut
attribuer la faiblesse actuelle de l’émigration dans nos vallées et. dans
les vallées avoisinantes. — Mais le
pays n’y gagne rien, ; ces nombreuses
familles retenues forcément aiir un
sol qui ne les nourrit qu’à demi,
végètent et ne vivent pas. Elles enverront sans doute leur contingent à
celte population flottante des villes,
sans profession et sans occupation
fixe, vivant largement quand elle peut
travailler, recourant à la mendicité
ou au vol, lorsque ses services, quels
qu’ils soient, ne sont requis par personne, redoutable problème pour les
municipalités, et danger non moins
redoutable pour la société toute entière.
Je ne fais qu’indiquer une autre
conséquence fatale de l’appauvrissement de la classe agricole, c’est l’affaiblissement graduel et très sensible
déjà, de la constitution phvsique,
qiie d’autres ayant moi ont constaté
et déploré. J’ai hâte d’en venir à ce
qui devait faire l’objet principal de
4
. 44...
celle IcUre, c’est-à-dire, (vous ne vous
en senez pas douté) au projet de loi
combiné entre le Ministre des finances
et celui de la gnei're, et qui va être
soumis au Parlement sous le litre de
taxe müiiaire. Mais vos lecteurs n’aiment peut-être pas plus que moi les
lettres trop longues, et si vous le
voulez bien, je vous en adresserai
prochainement une seconde, et probablement dernière, sur le sujet que
je viens d’indiquer. Je ne pense pas
que le caractère spécial de votre journal s’oppose à ce que de pareils sujets y soient traités occasionnellement.
Homo Sum.
(lu ciiiimp de rEvangÉlisalion
Le Bulletin de la Mission Vaudoisc,
uni à la Bivista Cristiana, nous donne
un tableau du mouvement des ouvriers
de l’Evangélisation, depuis le dernier
Synode. Nous n’y avons pas compté
moins de 32 délibérations du Comité
relatives, soit aux Evangélistes, soit
aux maîtres ou maîtresse, soit aux
colporteurs. Quelques-unes sont déjà
connues des lecteurs du Témoin (Yoir
N“ 13 Oct. 1882); — en voici quelques autres.
Aoste, Le candidat J. Pons a succédé à M’ Michelin démissionnaire.
Milan. Le candidat F. Rostan remplace temporairement M’ P. Long
transféré à Rome pour quelques mois'.
Vérone. Le candidat D. Gesan remplace le colp. évangéliste F. Pugno
transféré à Ancône.
Venise. Le prof. Vulicevic y est
placé en qualité d’aidc-évangéliste.
Lucques. Le cand. ilaniel Jourdan
.succède à M. De Vita.
Pog/jio-Mirtelo. M. J, Rocliat a réussi
à .s’y procurer on logement et vient
s’y établir.
Brindisi. M' Giov. Rodio remplace
M' 11 Jabier transféré à Naples.
Mi mine. M' Ch. Gay a quitté l’évangélisation pour accepter le poste
d’agent général des Unions chrétiennes de jeunes gens dont le Comité
international siège à Genève.
Calania M. Théodore Gay y est
appelé de Callanisella pour aider M.
Bellecci.
Vüioria. Le oand. H. Vin.w remplace M' Giardina transféré à ïrapani.
La voiture biblique a été confiée
au colporteur A. Mazzarini.
Nous extrayons, en outre, du même
Bulletin les nouvelles suivantes:
Rome. Malheureusement, M. William Meille, que les lièvres avaient
obligé de se retirer en Piémont, n’a
pu encore reprendre son œuvre dans
ta Capitale; et, sur l’avis des médecins, il a demandé au Comité une
année de congé. Les travaux de
construction du temple avancent rapidement et l’on espère le consacrer
au culte du Seigneur aux approches
de Pâques. Les écoles sur semaine
ont dû être suspendues, faute d’un
local adaplé. M' P. Long écrit que
les assemblées religieuses ont été ,
ces derniers temps, fort nombreuses.
Nice-.- M. Weilzecker se prépare à
partir bientôt pour le Lessoulo, après
avoir travaillé pendant sept ans dans
cette ville où l’œuvre d’évangélisation
a été commencée par notre Eglise,
alors que Nice appartenait encore à
l’Italie. Depuis 1875 Nice a plus que
fourni à ses besoins. Son budget
annuel étant de 17.000 francs en
moyenne. C’est, jusqu’à présent, la
seule église qui' ne coûte rien au
Comité. Depuis l’automrae dernier,
un beau local a été ouvert à la prédication de l’Evangile en langue italienne, pour la nombreuse colonie
de nos compatriotes qui y atteignent
parfois le chiffre de 40.000. M. Arlh.
Muston qui s’occupe spécialement de
cétte œuvre, se réjouit do voir la
salle comble d’auditeurs attentifs,
sans que l’on ail dû recourir 'à des
affiches pour les attirer. Les 200
chaises disponible.s sont occupées,
même lorsque, la réunion est de pure
édification Une école du soir pour
5
45.
adultes compte en moyenne 40 élèves
et ce sont les membres de Fünion
ohrétienne de jeunes gens qui se
oliargcnt de rensoignemênt. Le jour
dir-Nouvel-An un arbre de Noël a
été offert à plus de ceyii enfants tous
catboliques romains et l’Ecole du Dimanche a pris un nouvel essor.
Meille.
Pitiuvelles de nos Paroisses
Robà.
Si malgré les sollicitations du Témoin et de son ami dévoué, frère
.lacqiies, les nouvelles de nos paroisses ne lui arrivent pas, c’est que
probablement il n’y en a pas beaucoup qui vaillent la peine d’elre mises
par écrit et d’être publiées. Toutefois , ait moins une ou deux fois par
an , la chose serait certainement possible; quelques-uns l’ont déjà essayé,
Sue d’autres suivent leur exemple.
ous voulons le faire aujourd’hui
pour Rorà, quoique les nouvelles que
nous avons à donner, soient bien peu
de chose ; deux mots sur les émigrants, les malades et les morts.
Cet automne, l’émigration pour
Marseille et ailleurs, a été inférieure
en nombre à celle de l’année passée;
quatre ou cinq émigrants au lieu
d’une vingtaine. Deux jeunes filles se
sont rendues à Marseille, une veuve
et ses deux filles à Nice et Cannes,
et deux jeunes gens sont partis pour
l’Egypte où ils ont été rejoindre leur
père, employé d’une société industrielle et agricole du Delta du Nil.
Sans que la mort ait fait plus de
victimes qu’à l’ordinaire, nos malades
ont été plutôt nombreux. Ils ont eu
l’avantage de profiter largement de
l’hôpital de La Tour, dont ils disent
tous beaucoup de bien, et envers lequel, jl est à espérer, qu’ils sauront
manifester de la l'cconnaissance autrement qu’en paroles seulement. L’hiver nous a apporté la rougeole. Pendant ce premier mois de l’année les
enfants do nos deux écoles de la vükf
ont presque tous été malades. La
petite école a été fermée pendant une
semaine, et la grande, n'avait que la
moitié de scs élèves. Heureusement,
grâces en soient rendues à Dieu,
cette maladie n’a pas été jusqu’ici
trop mauvaise. Deux enfants y ont
succombé. " ■
Dans le courant de ces huit dernières années (1875-1882), sur une
centaine de décès et sur une population d’un peu plus de 600 âmes, dix
vieillards sont morts à l’âge de quatrevingts à quatre-vingt-douze ans. —
Comme celà pourrait intéresser nos
frères des colonies d’Amérique, nous
vous en donnons ici les noms et l’âge:
Durand Jean (Gianinet) 80 ans et 6
mois ; David Pavarin 89 et 4 mois ;
Durand Antoinette 85 ans; Gay Catherine de VAira 81 ans; Mourgüa Susanne (Castel) 87 ans; Mourglia Jean
Barthélemy (Mairé) 83 ans; Durand
Canton Jacques 92 ans ; Tourn Madeleine 83 ans ; Thomas Martinat 90
ans ; Morel Judith 91 ans.
L’un d’eux avait été soldat de Napoléon I, au service de qui il avait
reçu une blessure au menton et acquis
la gloire de pouvoir dire: j’ai été
solaat de Napoléon I. Un second, celui
qui est parvenu à l’âge la plus avancé,
avait dansé, étant écolier, autour de
l’arbre de la liberté; devenu ensuite
chasseur renommé, il avait accompagné les deux princes de Savoie,
dans une partie de leur voyage dans
les Vallées en 1836 (?).. Un troisième
était une vieille mère qui fut accompagnée sur le cimetière par ses quatre
fils dont l’aîné a 69 ans, et le cadet 58.
Dans ce même espace de temps,
quatorze jeunes personnes sont mortes à l’âge de dix-huit à trente ans,
et trente-cinq enfants, en dessous de
sept ans.
De ces quatre-vingt-seize âmes qui
sont passées dans l’éternité, combien
y en a-t-il qui soient entrées dans le
repos du Seigneur? Dieu seul le sait.
— La croix de Christ est dès maintenant le tribunal devant lequel chacun prononce sa propre sentence de
vie ou de condamnation. « Celui nui
croit en Jésus-Christ ne sera point
6
. 4ñ
conckmné; mais celui qui croil
]toinl, esl. déjà condamné, pai'ccqu’il
n’a pas cru au nom- du Fils unique
de Dieu». Ev. de Jkan iii, IB.
i propos (le quelques oliservatlons
sur l’anliquilé des Vaudois,
d'après leurs anciens manuscrits
/Suile, voir jV. ,ïy.
M. Foei’stei? a annoncé la pul)lication d’un mémoire, où doit êlre démon iré que la Noble-Leçon ne date
que du quinziéme siècle.
,1’avais retardé la publication des
articles actuels, dans l’attente de ce
travail ; mais rien n’en ùiisant près
sentir la prochaine.apparition, et me
trouvant déjà en retard pour répondre
à de.s ob.servations, depuis longtemps
reçues, j’ai cru devoir ne pas renvoyer d’avantage, de faire droit à ces
dernières.
I,a tliô.se que M Foerster se - propose de soulenii’ a d’ailleurs été déjà
soutomie ; aussi avai.s-je prié 'niou•sieur Monlet qui est aù courant de
In littérature allemande, de vouloir
bien me faire connaître le.s arguments
•snr le.sqnels on s’appuie, pour allri
huer à la Noble-Leçon , une origine
aus.si récente.
M. Monlet est l’auteur d’une intéressante étude, sur (|uelqucs-uns des
MSS. Vitudois q,ui se trou-vent_à la
bibiioliiéqne de Genève, Celte étude
lue à la Société d’Arcbéologic de celle
ville, a été insérée dnn.s la lUvista
Critlkina, numéro de juillet ÎSSÎ.
On s’est étonné, pour le dire en
passant, de voir par, cette étude,
combien les vieux bvres vaudois conleuaicut de citations, cl même d’idées catholiques; mais ne serait-il
pas plus étonnant encore, qu’il n’en
eut pas été ainsi? D n’y avait alors
ancune antre littérature religieuse
dans laquelle la piété évangélique eut
pu puiser; et il .serait, injuste de ne
pas reconnaître dans une foute d’ouvrages catholiques d’excellents clioses
digues de la foi chrétienne. Les Vau
dois d’ailleurs, pas plus du reste que
les réformateurs de leiii’ temps, et
Luther uiêm''e à ses dcbuis, ne pai'ai.sseril avoir conçu l’idée d’une rupture définitive avec réglisc romaine,
qui seule portait alors le nom d’Eglise Chrétienne; loin de vouloir la
tenir à l’écart, les Vaudois eussent
voulu lui demeurer plus intimement
unis, en la rapprochant le plus possible de l’Evangile. Les fêtes mêmes du
calendrier romain, devenainenl pour
eux des motifs d’évangéiisalion ; ainsi
à la fin de celle Bible de Grenoble,
qui vient d’être citée, se trouve sur
papier, (car le volume est en parchemin) la liste des services religieux à
faire durant le cours de l’année. Elle
est intitulée : Ayci comença lo registre
de li evangeli e de las epístolas, per
lo mxondament de lan. Et premierarnent en lavenamenl (M Segnor, En
regard de chaque /cm, se trouvent
indiquées les parties de l’Evangile ou
des épîlres qui doivent faire l’objet
des naéditalions du jour.
Mai.s pour en reveriii’ à; nion correspondant, au sujet de.s objections
élevées contre l’antiquité de la NobleLeçom, voici sa réponse; «L’argument fondamental de Diec-khoff, Herzog , Preger etc. auquel vous faites
allù.sion, c’est, comme vous le savez
certainement, la date 1400, que portent les deux recensions de la NobleLeçon des MSS. de Cambridge, et lo
fait significatif que le chiffre 4 a été
gratté sur l’une des copies. Les savants en question croient le MS. de
Genève dédale plus récente. « Genève
15. janvier 1882 y>..
Ci’esl ce qu’avait dit aussi M. Paul
Meyer, dans son article de la Revue
Gntique. ■— Lui ayant demandé sur
quoi se fondait celte ppinion, sur
l’antériorité des MSS. de Cambridge
en regard de ceux de Genève, il me
répondit dans les termes suivants ;
« Depuis que J’ai écrit mon article de
180G, j’ai vu les MSS." de Dublin et
ceux de Cambridg'e, mais siiperliciellemont et sans m’y intéresser. Tout
celà m’a paru du xv'’ siècle, ou plus
tôt « Paris, 17 décembre 1881 ».
A. M.
7
Une préeiense leçon.
Un roi soilanl un matin do son
palais rencontra l’un de ses domestiques et lui dit:
— Eh bien! mon ami, es-tu copient de ton sort? que gagnes-tu par
jour?
— Majesté! répondit le jeune
homme, je gagne tout jusle de' quoi
me nourrir et de quoi me vêtir.
— Contente-toi de cela, mon garçon, moi-même je n’ai pas davantage.
Tout ce que possèdent ie.s plus laelies
d’entre les liorames, outre la nourriture, les vêtements et l’habitation,
n’esl qu’un dépôt dont ils ont le
souci, et l’administration sans pouvoir en jouir au deli’i des limites de
leurs besoins.
Ce monarque aurait sans doute
prié dans le même sens qu’Agur qui
demandait à son Dieu de ne lui
donner ni pauvreté ni richesses, mais
de le nourrir du pain de son ordinaire ( PtiOVERBES XXX. 7 à 9).
A nous aussi de savoir'nous contenter de ce que le Seigneur nous
accorde et de dire avec S. Paul :
Ayant la nourriture et de quoi nous
couvrir cela nous suffira (1. Tim.
VI. 8. ).
Ce même apôtre avait appris une
très précieuse leçon, et noms .serions
bien plus heureux que nous ne le
sommes souvent si nous la savions
tous par cœur, et si nous la rappelions dans toutes les circonstances de
la vie. La voici; J’ai appris à être
content de l’état où je me trouve.
Je sais vivre dans i’iiumiliation, et
je sais vivre' dans l’abondance. En
tout et partout j’ai appris à être
rassasié et à avoir faim, à être dans
l’abondance êl h être dans la disette.
Je puis tout par Christ qui m’a fortifie (Philip, iv. ii. 12.).
Allons à l’école du Seigneur jusqu’à
ce que nous ayons appris cette précieuse leçon! E. B.
ilouiicUc0 reU0teu0e6
Italie. — La fusion en un seul
journal : Vitalia Evangdica, de trois
autres journaux de dénominations di
verses, qui nous avait réjouis, il y a
deux ans, —dans l’espoir que celte
tendance au rapprochement s’accentuant toujours d’avantage, une des
plaies de l’œuvre d’Evangélisalion en
Italie, le morcellement à l’infini, en
serait considérablement adoucie, — a
cessé d’exister. Chaque dénomination
a repris son organe spécial, et l’ancien journal dé la mission vaudoise:
le Crisiiam Evangclico est ressuscité,
sous le tilie de ÈoUeltino délia Missione delki Chiesa Valdese, fondu avec
la Bhista Cristiana, dont il occupera
la moitié du fascicule, et paraissant,
en con.iéquence, comme celle ci, une
fois par mois.
La confiance qiie nous avons dans
la sai^esse de notre Commission l’Ëvangelisation, et en particulier dans
son Président, plus que notre conviction propre, nous fait espérer que
ce qui a été fait sous ce rapport, Pa
été pour le mieux , et que l’œuvre
du .Seigneur aura beaucoup à y gagner ei, rien à perdre.
Suisse. — L’Armée du Salut, dont
nous avons relaté les débuts à Genève,
continue à être, dans cette ville, l’occasion de scènes déplorables et vraiment rebuttanies, à force de brutalité, de la part de foules sans aveu,
mais qu’elles semblent obéir à des
chefs reconnus, et en tout cas, plus
encouragées que contenues dans leurs
démonstrations, par l’attitude soit du
gouvernement soit de la police. Mêmes
démonstrations tout aussi attentatoires à la liberté des cultes à Newhâtcl
et à La Chaux de Fond où elle a été
livrer ses batailles, quoique, dans ce
Canton, le Gouvernement à l’inverse
de celui de Genève, ail, dans une
magnifique proclamation au peuple,
pris ouvertement la cause do la liberté pour tous dans les limites de
la loi, A Lausanne on n’est pas sans
appréliension que la lerrible armée,
qui, plus que s’en effaroucher, parait se complaire des démonstrations
hostiles dont elle est l’objet, ne soit
à la veille d’y faire aussi son apparition. Mêmes craintes à Berne, a en
juger par une correspondance de cette
ville, a la Semaine Beliqieuse. « Autant
que j’en puis juger dit l’auteur de
8
....48 —
cette correspondance, les cercles évan'
géliques de l’Eglise nationale forment
(les vœux presque unanimes pour que
ce flot veuille bien épargner notre
canton On craint que les désordres
provoqués à Genève par les réunions
des missionnaires anglais no se reproduisent dans notre canton; l’on
craint aussi que les procédés excentriques et périlleux de ces généraux
et capitaines, des deux sexes, procédés si contraires, à certains égards,
aux préceptes bibliques et si choquants pour nos idées morales.....ne
pousseht ces nombreux esprits qui
cherchent encore leurs voies à se détourner avec dédain du christianisme
lui-même, et qu’elle ne favorise pas,
tout compte fait, le progrès de la
vie religieuse, mais bien plutôt le
doute et rincrédulitc complète».
C’est aussi notre opinion ; — et la
bonté des intentions de VÀrniée du
SaltU, restant pleinement sauvegardée
— nous avons le sentiment profond
qu’elle sera, en définitive, quant à
ses résultats, une plaie à ajouter à
toutes celles qui ne travaillent déjà
que trop notre protestantisme.
Nous offrons l’expression de notre
très vive sympathie à notre frère
M. Matteo Prochet et à sa famille que
la mort d’une mòre et aïeule bienairnee à plongés dans le deuil.
Persuadé qu’ils ne s’affligent pas
comme ceux qui n’ont point d’espélance, mais plutôt en sachant que
celle qui vient de leur être enlevée
est entrée dans son repos, nous savons par expérience que leur épreuve
n’en est pas moins très douloureuse,
et c’est (le tout noire cœur que nous
demandons au Seigacur pour eux scs
consolations seules efficaces.
Ecüue politique
itnHe. — IvO Chambre des députés
(mnliiuie à .s’occuper de l’examen des
budgets. Celui dos travaux publics et
de l’agriculture ont appelé l’attention
sur des questions très importantes,
déjà souvent traitées, mais mises
ensuite dans la boîte aux oublis. Les
députés de l’extrême gauche se meitent plus que tous les autres en évidence par leurs interrogations cl par
leurs iiiterpellalions. Il " est question
de créer un nouveau ministère, celui
des postes et des télégraphes. Ce sera
une place de plus. Les petits cadeaux
font les bons amis.
Pour la première fois la Chambre
a résolu de ne pas prendre des vacances les derniers jours du carnaval.
C’est un progrès. F*ourquoi n’en l'ail00 pas aussi bénéficier les écoles et
surtout les universités?
Wt'nn.ce. — La Chambre des députés ayant repoussé le projet de loi
proposé par Floquet et adopté celui
de Favre qui est aussi celui du ministère sur les pi'inces français, c’csl
au Sénat qu’est réservée la solution
de cette grave question. Si le Sénat
approuve sans modifications le projet
du Gouvernement, les princes sont
à la merci du ministère, qui peut,
sous le moindre prétexte, les envoyé,r.
en exil. On prévoit que les prinj^s’
n’attendront pas cette éventualité, —
Si le Sénat repousse le projet de loi
ou le modifie, et que la Chambre
persiste à le maintenir, le président
Grévy devra avoir recours à la dis
solution de la Chambre des députés,
et eû venir à de nouvelles élections.
Le suffrage iiuivcrsel sera appelé à
SC prononcer entre la république conservatrice et modérée et la république
progressivement démocratique et révolutionnaire. — Grévy espère, assmu;t-on, qu’une Chambre plus Irailable
sortira du scrutin; car avec la Chambre actuelle il serait, selon lui, impossible de gouverner.
AUetnaffne. — L’empereur Guillaume et le' prince ide Bismark soni,
l’iin et l’autre, sérieusement malades.
On n’est pas sans appréhension sur
l’issue de leur mataiîie.
Ernest IIobekt, Géfanl ei Adruinulrtatui
¡Pignrrol, lmp. Cliinntorp pt Mascarplli.