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Italie ^ . !-■ 3
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Tolfre Ppilice.
Pour lira il Bureau, d'Ad.“
iiijalsiratioD, ^
N. 4
Un ou plusieurs uumoros sopa*
rés, deraauUêâ avant le tirage 10 cent, chuoun.
Annonces: '2b centimes par ligue.
T,os emn)is d'ar/jenl se font par
/eitre recomtnm.dée ou pai
maiidaix sur )e Bureau de Te»
rc>sa
pour la RÉDAJfriON s'adresser
ainsi: A la Dirécl^on dii rétno.in»
PonWettPi (Uinerolo) Italie,
l’onr i’ADMrNISTRATlON adresser ain-si; A rAdministration du
Témoin, Poinaretta^Pinoî'oIo^
Italie.
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ÉCHO ESES VALLÉES VAUOOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous mil serez iémàms. Aoteîs 1., 8.
f..
J !^o WTïnalx'eJ.és adventistes. — (jordon et sa çonfiance
en Dieu, ^ Victor Améâée aux. Bariole. —
Victiiues de! ravalauclie. — JVoMceÎÎes reltÿieum. — Jîmie poMiigue. — Annonces.
W^' ^
^ 3 JTjaiiyi©!*
=í=r!FÍ~=
Les'adventistes
Les quelques personnes qui, parmi
nous, l'ont réiVivre la curipsil^ des
albéniens, lesqulls passaient leur
temps il dire, et 'surtout «. écouter
des choses nouvelles, sans jamais rien
apprendre’i’sont fort occupées ces joursci. Leur be«o‘gne est, en effét, des
plus difiiqiles. Car, aux devoirs^ de
ne pastùillbandonner entièrement le
coripîiée du condüionah'sme, de suivre
la dénomination bapliste, ou Iff'secte
darbyste etc., .est venu s’ajouter, depuis le 15 courant, celui de fréquenter qaatre ou oinq réunions,
chaque semaine, de ki durée de près
dë* deux heures* chacune, pour entendre un certain jnissionnaire américain, M' D. T. Bourdeau, chargé,
J?
Stufan/Za vérité avec ht û/iariêé.,^i‘U iv, Ib
ééW
gliP'
paraît-il, de répandre dans nos Vàlléà
les dpclrines adventistes. — S’il s’àgT
de nous rlppejer que le Seigneur est
proche, et que nous deyons veiller,et
prier, ayant nos reins ceints et nos *
lampes allij||)éfe§., pour l’hepr#de sa
venue, pas bésoin qfic^
M. Bqurdead viénne de si loin pr%clàiner dc§ ij^rités qui sont , annoncées chaque jour, parlions )|s.,mînistres et pasteurs vafWois, aussi bien
que par nos fidèiQ*pieuXjet croyants.*
Si au contraire, çt ^nçus croyons
savoir que c’est bien le cas, l’on vient
avec la prétention de préçisér l’épofwe,
la génération^^où .ïësus-OhriSt yà ye^ir,
nous pensons qi?il y a lieu de mettre
en^gaïd^.les piembres de notre E|l1se
contre dé s0roblabl.es éndjssakes, qui,
après tout, ne font que.^tr.ouhler‘les
es^irits, en donnant des 'interprétations arbitraires et présomptueuses,
pour ne pas dire davantage. Ces ^enslà pensent modestement avoir I&rnônopole de^^,à science ej, de l’p^^ir
gence des prophéties !» — Plus Ipur *'''
langage est enflé et tranchant et plus
les cerveaux faibles se laissent facilement prendre à leurs discours.
1.' «
!.. '
2
♦
-.26
•*
Voici en quels termes la Semaine
Religieuse de Genève nous parle de
celte nouvelle secte américaine, qui
semble vouloir s’établir en Europe,
et qui vient d’ouvrir son œuvre de
propagande à la Tour.
« Letmméro de janvier des Signes
des Temps nous apprend que le nt)uveau bâtiment que les Adventistes du
7%jour foift élever à Bile pour leur
oiBee de publication se trouve main^ tenaîit sous toit, et qu’il pourra être
occupé dès le 4'^ juillet. Bu 1” octobre
4883 au 4'' octobre 4884, l’oifice de
Bâle*a tiré 62.900 exemplaires des
Sij/wes des Temps (ce qui fait un tirage moyen de 5240 par numéro),
1^46.200 exemplaires du Herold der
*"Wahrheil, 23.000 du Advàrulù. Présent {en ronma’m), et‘44.*00 àeYVltimo Messaggio, Total: 446.400 exemplair|s. En offrant les Signes des Temps
de maison en maieei^iWsi adepte a
obtenu 450 abonnés da'ds une seule
tii
petite ville de la Suisse. La*propagande par laijfcm de*ia*presse est
donc foîtementlÿP’ganisée, Ce qu’il y
a d’assez singun^, p’est que, tout en
•annonçant que la fin du monde présent ne peut décidément plus tarder,
les Adventistes ne craignent pas de
védamer pour leur journal français
des abonnements à i’anîiée, payables
d’^Ttance, tout comme les nôtres, et
qu’ils font imprimer ce journal sur
de fort Beau papier et en fort beaux
caractères, comme,s’il*etait destiné à
être relié, doré sur tranches et conservé pendant des années derrière les
vitrages d’une bibliothèque. Ne se
renêînt-ils pas, ainsi, ^o,upables de
l’incottséijuettce qu’ils stigmatisent
euX-raêmes en ces terfUes dans leur
dernier numéro: «Qu’aurait-on dit
de Noé si, en prêchant l’approche
d’un déluge, il eût bâti et agi* à
d’autres égards comnîe si le monde
n’allait pas être détruit‘î On aurait
dit qu’il était très-inconséquent aveq*.
lui-même... Il en serait de même,
pour J||us si nous agissions ainsi,
par ra]^ort au jour terrible de la
colère de Dieft o.
Pour aujourd’flbi nous n’en dirons
pas davantage sur’ le compte de ces
nouveaux visiteurs.,
J. P. P. ,
Gordon et sa confiance en
Les lignes qui suivent sont tirées
d’un livre intitulé Lettres de Gordon
« sa sœur (Paris, J. Iletzel). Ces
lettres datent du temps où le héros
de Khartoum gouvernait, affnom du
Khédivé, le Soudan, s’efforçant de
pacifier les tribus rpbelles, de détruire
le commerce des esclaves et d’établir
la suprématie de«l’Efyplp* depuis
Khartoum aux Lacs Albert et Victoria
Nyanza. Qu’on se souvienne, en les
lisant, que ces lettres étaient des confidences d’on frère à une sœur, et
n’étaient pas destinées à être livrées
au public. IL M.
Laboré, 4 juillet 4876. Je seus que
j’ai sne mission ici. Les officiers et
les hommes aimem ma justice, ma
candeur,fjusqu’à nies accès de colère^
et ils voient qu’il n’y a pas en moi
l’étoffe d’un tyran. Mon vœu constant
est qu’ils soient aussi heureux qu’il
est en mon pouvoir de Fé faire, et
quoique je me sente injuste parfois,
mon habitude n’est pas de l’être toujours. Jn prends soin d’eux dans les
marches, je m’occupe de leurs besoins, de leur nourriture, je protège
leurs femmes et leurs enfants s'ils les
maltraitent; et ce n'est pas moi qui
fais tout celà. — Je suis 1» ciseau qui
taille le bois; le, charpentier lë dirige.
Si je perds mon trarrchaqt, c’est hii
fful m’aiguise. S’il me met de côté
et prend un autre instrument, à ma
11
3
,27
place, telle- est sa volonté sainte. Nul
ne lui est indispensable; il fera son
œuvre avec une paille aussi bien qui
avec nousr »Je suis celui qui est».
Khartoum, 4 mai J877. La tâche
que j’ai devant moi n’est pas facile,
mais, avec l’aide de Dieu, J’ai résolu
le problème, quoique mon p!ati*pe soit
pas encore mûr. Vous n'avei aucune
idée de la grande difflcullé et des
questions multiples gui y sont mêlées,
,je parle de l’esclavage domestique.
D’abord j’ai à licencier 6000 Turcs et
Baschi Bouzouks, qui sont gardes des
frontières et qu’il faut remplacer,
vu qu’ils laissent passer les caravanes
d’esclaves, Vous pourriez aussi bien
oi^obner à la mer qu’à ces gens-là,
dé faire la police du désert. Pensez
un peu à cela, débander 6000 fonctionnaires. Laissez-moi vous demander
quel est celui qui pourrait le faire,
s’il n’a pas le Tout Puissant avec lui.
J’ai le Tout Puissant avec moi et je
le feran Secondement, considérez
‘l’effet de mesures sévères prises an
milieu d’une population essentiellement musulmane et par un Nazaréen;
de mesures qui touchent à la
poche de tout le monde. Qui', parmi
ceux qui n’ont pas le Tout Puissant
avec eux, oserait faire cela? Moi je le
ferai; car je n’attache aucune valeur
à la vie, et je n’échangerai qu’une
extrême fatigiie pour ma paix complète. Aucun homme n’a jamais eu
en face de lui une, tâche aussi rude
que celle que je mê propose d’accomplir absolument seul; mais elle ne
me pèse pas plus qu’une plume.
Gomme Salomon la demandait, je
demande la sagesse pour gouverner
ce grand péliple; et non semement il
me la donnera, njais il me donnera
tout le reste. Et pourquoi? parceque
je ne prise .aucunement « tout le
reste ». A
Je suis tout aussi opposé à IJiesclavage, peut-être, plus que qui que ce
soit au monde. Je le montre en me
sacrifiant dans ces pays*, qui sont
loin d’être le paradis. Je fais ce que
je crois être agréable a mon Dieu;
et qjuant atix Îiommes, je ne leur
demande rien... La grandeur solitaire
du désert fait sentir la vanité des
efTorls de l’homme. Cela me soutient
dans toutes mes épreuves, et me permet de regarder la mort comme un
soulagement, quand telle sera sa volonté. La chaleur est terrible par
moments.
Toachia, 3 juillet 1877. Ce que je
veux vous faire toucher du doigt,
c’est la position singulière dans laquelle je me suis trouvé si souvent,
aussi bien sur l’équateur qu’ici, avec
des soldats dans lesquels je n’ai pas
la moindre confiance, et où l’on se
dit, que si l’ennemi vous attaque,
on sera immanquablement anéanti,
sans une chance de salut. Nous sommes, Dieu merci, sortis de ces dangers.
Je ne sais s’ils étaient imaginaires ou
non; mais nous avons été menacés
d’une attaque de milliers de nègres
déterminés, qui savaient où j’étais.
H y a bien peu d’Anglais qui savent
ce que c’es| que de se trouver avec*'
des soldats en qui on n’a pas la
moindre confiance. J’ai prié de toute
mon âme. .J’avais au cœur la même
angoisse qué^Morsque je fus cerné
par les indigènes à Masindi. Je ne
crains pas la, iport, mais je crains
les conséquences de ma mort, car
les iiîdigènes soulèveraient.
(Ayant appris que ses entreprises
étaient soumises à une^évère critique
en Angleterre, où l’omn’avait pas la
moindre idée des conditions du pays
et des dHïicultés sans nombre qui
s’opposaient à l’extirpation rapide de
l’esclavage, il établit son programme
d*âction, et il ajoute): Je ferai tout
cela à la lumière du jour, et je me
moque de vos'résolutions et de vos
analbèities. Mon cœur se briserait-ü
si j’étais privé de ce commandement?
Regretterais-je l’éternelle course à
dos de chameau, la chaleur, les souffrances dont je suis forcé d’être le
témoin et toutes les misères de ma
vie domestique? y oyez mes voyages
depuis sept mois. Des milliers de
lieues à dos'de chameau et pas d’espoir de repos,pour un an aa moins..
Vous autres, ce n’est que par irrter^alles, que vous êtes obligés de vôÿs
on appeler à la miséricorde divine :
4
i^oi, c’est Ji tontes les minutes du
jour et de la nuit. Ce que je veux
dire, c’est que vous n’avez que par
hazard une grande épreuve, comme
la maladie d’un enfant, et alors vous
sentez votre faiblesse une fois par
hazard. Moi, je vis dans l’anxieté.
Le corps se révolte contre ce continuel appel à Dieu ; c’est pour lui
un effort difficile; l’appétit s’éteint.
Trouvez-rooi l’homme et je le prendrai
pour m’aider — qui méprise entièrement l’argent, la réputation, la gloire
et l’honneur — un homme qui désire
ne pas rentrer jamais dans son pays
— quifegarde Dieu comme la Source
du,bien et le Contrôleur du mal, qui
ail un corps sain et un esprit énergique, et qui considère la mort comme
la délivrance de ses misères. Si vous
ne trouvez pas cet homme, laissezmoi tranquille. J’ai assez de me porter
moi-même; je ne veux pas d’autre
fardeau.
'* Kharloum, 28 octobre 1877. J’ai
eu beaucoup à faire à Kharloum. J’ai
pendu, dix-liuit heures.après l’avoir
pris, un célèbre assâfSh, ce qui
contribuera à rendre la ville tranquille
pour quelques mois. Vous ne pouvez
vous faire une idée de toutes mes
préoccupations; je n’ai jamais un
dimanche pu un jour de repos. Maintenant qup j’aiëbsoluirient abandonné
tout vin ou spiritueux, je m’en trouve
beaucoup mieux et je dprs bien;
mais je vis dans la fièvre. Si je n’avais
pas llmmense consolation d’être en
communion avec Dieu et l’assurante
qu’il est le gouverneur général,- je
ne pourrais pas y tenir.
Victor 4méilée auv Barioie
Pendant l’été de 1706 j^de mai ert
septembre) les troupes françaises assiégeaient TuHn, avec beaucoup d’artillerie et toute esp^èce d’engins de
guerre. .Victor Améaée II avait laissé
le cÿnnmandément de la place fdV'te
au» oomle de Daun, et avec 7000
hllmniesde troupes d’élite, il inquiélaft
l’etlnemi au dehors. Tantôt il tombait
sur les convois de vîvre.s'destinés aux
français, tantôt il fatiguait ceS derniers
par d’ingénieuses diversioqs, on détruisait les tranchées qtiMeur avaient
coûté tant de labeurs. Disparaissant
pour un temps, et fondant sur eux
d’une_ manière imprévue, il ne leur
laissait* aucune trêve.
Dans le cours de l’une de ses nombreuses excursions, Victor Amédée Se
trouva tin jour àuX Portes d’Angrogne,
et plus pfoprernetU à Via CrouS, où
se rencontrent les roules qui vont
l’une de Prarustin à Angrogne, et
l’autre des Sohaillettes à la Vacira. Le
Duc avait laissé sa suite à quelque
distance, puisqu’il savait que parmi
les Vaudois it n’avait rien à craindre.
Comme il montait, il rencontra le
capitaine Pierre Bonnet de l’Arvlera
qui allait travailler à sa propriété de la
Lauza. tl s’agit du même Pierre Bonnet
qui avait failli devenir Don Bonnet,
puisque les prêtres lui avaient donné
des leçons de théologie pendant le.,
séjour forcé qu’il avait fait de 1687
à 1690 dan la maison des Sarignac
de Lüserne. .* *
Victor Amédée lui demanda s’il
aurait pu le conduire sur une hauteur
voisine, d’où il lui fût possible de
voir la ville de Turin et ses environs.
Pierre Bonnet lui demanda la permissioh de passer auparavant jusqu’à
PArvlera, qui n’est qu’à deux pas,
pour y chercher un meilleur habit
et son bâton, puisqu’il n’était pas
bienséant d’aller en la compagnie
de son souverain dans son costume
de travail.
Sur l’ordre du Duc il fallut aller
tel qu’ii était, et ils commencèrent
à gravir la colline en passant par la
Sea, Citeisie, la ’€iava, et Scai-pin.
Une fois parvenus sur les haoleurs
des Bariole — vis-à-vis de Coumba
Ribatld — ils virent-se dérouler devant
eux It vaste plaine du Piémont, et
aperçurent à l’horizon du côté nordest les collines de Superga, Turin et
Moncalieri, .
Victor Amédée se -hâta de diriger
de ce côté sa lunette d’approche, et
après avoir attentivement exammé la
sitüa^'on, il s’écria d’un ton triste ;
5
.29
Hélas! moti Bien! mon Turin csl pris!
~ Il V eut un moment en effet où
les grenadiers français qui g’élâient
déjà emparés de l’une des pïi;ii.es de
la ville allaient se rendre maîtres de
la citadelle, si le brave Pielro Mica
ne les avait pas fait sauter en l’air
avec la mine à laquelle il mit le feu
le 29 août 1706 en expirant sous les
décombres.
Le fait est qiîe le Duc crut vraiment
que la ville était prise.
— Altesse, lui dit alors le capitaine
Bonnet, si vous n’aviez pas permis
le massacre de nos gens, vous auriez
maintenant à votre service de nombreux et vigoureux défenseurs.
— Au nom de Dieu! ne me parlez
plus de cela, brave homme, lui répondit le Duc, cela me crève le coeur!...
Aussitôt^ après, assailli par une
crainte subite, il reprit la parole en
disant: Pouvez-vous me dire, brave
homme, si ma personne est en sûreté
^ dans ces vallées? ^
— Certainement, reprit P. Bonnet
avec le ton décidé que lui permettaient
de prendre son’amour et son dcvoûment pour le Duc, tout aussi bien
que lés trente et quelques années
qu’il pouvait avoir alors. Nous nous
mettrons nous, nos femmes, nos enfants pour faire un rempart qui protège la vie de votre Altesse. *'
L’arrivée du Prince Eugène sous
les murs de Turin changea lout-à-coup
la face des choses, et fit pencher la
balance «en faveur du Duc de Savoie.
Le malin du sept septembre, ces deux
vaillants capitaines, à la tète de30000
hommes, fondirent sur les tranchées
françaises qu’ils emportèrent d’assaut,
et firent le soir de »ce même jour
leur entrée dans Turin dont la population exténuée les reçut avec enthousiasme et avec des larmes de joie.
Les français avaient laissé 20000*hommes sur le carreau. Aussi se reliraientils en grande hâte, laissant en paix
Victor Amédée qui prit, |j>rs du traité
d’ütrecht en 1713, le litre de roi,
qu’il ambitionnait depuis longtemps.
Il ne sera pas hors de propos de
mentionner ici l’engagement qui cul
lieu précisément aux;. Portes IH’An
rogne dans le courant de Télé de
^ 700, entre les français et Victor Amé'
dée qui les harcelait constamment
pendant le siège de Turin.
E’abate Bernardi affirme au’il y eut
alors aux Portes d’Angrogne une trèscliaiide affaire de laquelle les français
sortirent fort mécontents.
Le récit concernant l’entrevue de
Pierre Bonnet avec Victor Amédée
m’a été raconté maintes fois par mon
père qui *le tenait à son tour.de nos
ancêtres par tradition conservée dans
la famille. E. Bonnet.
_____ , *
Victimes de l’avalanclie
Angrogne, 90 jSnTÎer I8S5,
Je reviens A la nuit tombante^ de
Pra-du-Tour avec le cœur émiî et
affligé. . ,
Une grosse avalanche partie des
hauteurs du Bagnaqu est venue écraser la maisoiiii^e Jaéquçs Gaydou de
Joseph, après avoir enlevé le tojide
celle de Riyoire du Coulége, et'emporte îeur four ainsi que tgois granges
et quelques meules de foin appartenant à d’autres personnes.
A peine la triste nouvelle fut-elle
parvenue au Serre, que M. David
Peyrot, mon collègue dans le ministère, forma une escouade de travailleurs convoqués au son de la cloche
gui volèrent au secours de nos frères
éprouvés. A nion relourde Turin où
j'avais été prêcher, je montai avec
une autre escouade.
Que d'avalanches ont coulé déjà
des deux côtés de TAngrogne ! sans
cômpter celles qui couleront encore
lorsque le soleil aura quelque peu
ramolli la neige. Ici je vois une niaison
violemment ouverte et remplie de
neige, là une grange emportée, ailleurs de gros arbres déracinés, TÂngrogne comble de. neige à tel point
que l’on n’en voit plus le lit. Plus
loin c’est le régent de, SerremaÎan
surpris par l’avaianche de lagualle il
est enfin arraché après deux longues
heures de labeur. ^
' Mais ce qui vous »erre le cœur c’est
la vue des décombres de la maison
6
ly* F(u
,30
dç Jacques Gaydou où l’on voit un
très-grand nombre d’hommes occupés
à extraire les meubles, le bétail mort
etc. Là vous voyez sortir un sac de
blé, là uqe brebis morte, ici la chaussure d’un'enfant, ailleurs une garderobe, plus loin la vache encore vivante, des pommes de terre sous la
voûte à demi enfoncée, un oreiller,
des couvertures...
Il est un spectacle plus pénible
encore, et que l’on ne sàurait oublier de la vie entière, tant il est
émouvant. C’est la vue de six cadavres alignés l’un près de l’autre dans
la chambre qui forme l’étage supérieur de l’école Beckwith. Voilà Jacques Gaydou le père qui n’a que 44
ans, à côté de lui se trouve sa femme
Marje Malan'qui a le même âge à
peu-près, puis Marguerite grande fille
'de 2Ü ans, puis Joseph qui était catéchumène (14 ans), puis Madeleine
(li ans), et enfin Jeanne petite fille
«e 3 ans qui n’appartenait pas à la
famille mais qui lui avait été confiée
par ses parents qui» dem'eurqpt à
Antibes,
Ils sont tous là dormant le sommeil de la mort, leurs traits ne sont
nullement défigurés et on les reconnaît sans peine. Samedi soir ils étaient
tous pleins de vie et de santé et dimanche matin à 3 heures ils n’éuient
plus que des cadavres. Comme il est
vrai que notre vie ett incertaine et
au’elle peut nous être redemandée
’un instant à l’autre! Heureux celui
ui est toujours prêt à la rencontre
e son Dieu! Heureux celui qui- va
se reposer chaque soir en confiant
son âme et son corps à la garde de
Dieu, comme si cette nuit pouvait
être la dernière qu’il passe ici-bas.
Les tôles se découvrent et protestants et catholiques suspendent un
moment leur travail pour écouter
avec un profond recueillement la
lecture de la Parole de Dieu, suivie
de quelques courtes réflexions appropriées à la circonstance et d’une prière.
Ët demain six cercueils descendront
par la pénible roule de iPra-du-ïour
portés par nos honimes de bonne vo
J
lonté et suivis d'un long cortège. Ce
sera là une très-rude corvée, car il
est tombé partout des tas énormes
de neige; mètre 1,50 à S. Laurent,
2 mètres au Serre, et plus encore à
Pra-du-Tour.
Les circonstances que nous venons
de rappeler montrent plus que jamais
la nécessilé de hâter la construction
du cimetière de Pra-du-Tour qui est
à l’état de projet depuis longtemps.
Dans ce jour d’épreuve, nous constatons pourtant avec bonheur qu’au
moment du besoin, et à celui du
danger, notre population montre de
l’abnégation de l’union et de la bonne
volonté. L’on voit accourir de tous
côtés des hommes vaillants; vaudois
et catholiques travaillent côte à côte,
et j’ai même vu des femmes et des
filles eîi*bon nombre occupées à déblayer la neige du chemin.
Il est juste de conistaler aussi qu’au
moment de l’épreuve les esprits deviennent plus accessibles à la vérité,.
les cœurs s’attendrissent, les yeux
s’humectent de larmeg, et des prières
s’échappent du cœur de maintes personnes qui ne s’occupent pas habituellement de choses saintes. Ceci
nous amène à dire que le Seigneur
cache de précieuses bénédictions même
au,sein de l’épreuve, et à constater
poi^r notre cdificalion, que toutes
choses concourent ensemble au bien
de ceux qui aiment Dieu.
E. Bqnnet.
lïouücUea' reltjgtcuôcs
Anniversaire de la dédicace du temple de Rome. — Le 25 novembre, lisons-lioits dans le Bullelin de la Mission Yaudoise, quatre-vingt personnes
environ ont célébré, sans bruit, mais
avec une Me vraie et pure, l’anniversaire de l’ouverture du temple.
La joieiétait d’aulankplus sentie, que
ensuite des mesures disciplinaires appliquées pr le Conseil d’Église, celleci eHit linalejuienl délivrée de cer-
7
t^fSí^KfKm
vW^-rvv\y\/
irf w^»■^.■V'J^/^J^JlJ^vv^Aif »/^/v^/V^,
lains éléments qui l’avalÈiit troublée
pendant un temps assez long.
M. BulFa a pris congé de l’église
le 7 décembre pour se rendre à Messine où il est arrivé le 18. Les membres de l’Eglise de Rome lui ont
oiTerl 18 beaux volumes richement
reliés, comme témoignage de leur
estime et affection. ♦
Le 14 décembre M. Prochet présentait à l’église son nouveau collègue,
M"" B. Revel qui prêcha sur les paroles: « Je ne me suis proposé de
savoir autre chose parmi vous si ce
n’est Jésus-Christ et J.-C. crucifié».
Paroisses allemandes. — Pour une
population protestante de près d’un
million d’âmes, il n’y a encore à
Berlin que vingt temples. On cite tel
pasteur qui, en un dimanchd' après
midi, se irouvie en présence de 108
baptêmes et de 9 mariageS'à fuire,
sans compter les services religieux
et prédications à l’églisej^ On comprend que la nécessité de la mission
intérieure soit de plus en plus sentie.
Contributions anglaises pour les missions. — Le chanoine Scott. Robertson
a récemment complété le tableau des
contributions anglaises pour l’œuvre
des missions pendant l’année ecclésiastique 1883-84. Il comprend les
dons reçus par les sociétés prolêstantes rattachées à l’église anglicane,
aux églises indépendantes, et aux
églises pi’esbytériennes, comme aussi
ceux qui sont versés aux mains des
sociétés ne se rattachant à aucune
église particulière. Les sociétés protestantes de la Grande Bretagne ont
reçu 30.200.000 francs et les sociétés
catholiques ont reçu 213.600 francs.
Ces sommes dépassent celles des années précédentes iet ne contiennent
que les contributions volontaires de
l’année, fournies exclusivement par
la Grande Bretagne.
Josenhans. ♦
M. Josenhans, ancien insp^ecteur de
la Maison des Missions de Bâle, qu’il
a dirigée pendant 30 années, est mort
à Leonberg, à l’âge de 73 ans, le 25
décembre dernier. ♦.
31
Chrétien plein de foi et de zèle,
travailleur infatigable, administrateur
habile, pédagogue consommé, orateur
original et vigoureux, il contribua
beaucoup à consolider l’œuvre que
son prédécesseur, M. Hoffmann, avait
rapidement développée, avant de devenir prédicateur de la cour de Berlin.
M. Josenhans avait dans les*Veines
du vieux sang huguenot et il aimait
â le rappeler à l'occasion. « Si j’avais
été un souabe pur sang, disait-il volontiers , je me serais croisé les bras
sur le rivage, lorsqu’un torrent déchaîné serait venu couper mon chemin, et j’aurais cru accomplir mon
devoir en prononçant un pieux discours sur la résignation à la volonté
de Dieu. Mais en ma qualité de descendant des héros de la Réforme
calviniste, je fais autre chose en pareil cas: je me jette à l’eau et m’efforce de traverser la fleuve à la nage ».
Voilà qui caractérise bien la diversité,
de tempérament et de principes des
deux races et des deux confessions.
Evangélisation espagnole. — Ménsieiir Fliedner, pasteur allemand, qui
travaille, depuis nombre d’années et
avec un grand courage, à évangéliser
l’Espagne, vient de recevoir un aide
en la personne de M. Alfred Kleinschimdt, ministre morave à Zeist,*
C’est la première fois, dit le Journal
de l’Unité des frères, que Dieu accorde
à l’Eglise morave de céder l’un de
ses serviteurs à la cause de l’Evangile
en Espagne.
Mormonisme.
David Whitmer, du Missouri, un
des trois compères qui attestèrent
publiquement, par écrit, en 1830,
avoir vu de leurs propres yeux, en
1827, l’ange qui, du ciel, apportait
le Livre de Mormon, vient de déclarer,
à l’âge de 80 ans, que toute celte
histoire n’était qu’une pure mystification. Cette rétractation tardive va-telle porter un coup mortel aux saints
des derniers jours?
Ceux qui connaissent le récit écrit
sur des plaques prises des plaques de
Méphi, savent que ce livre de ftiormon
n’est qu’une impudente parodfe de
8
32
quelques faits bibliques et un ramassis
de fades rêveries, sans parler de ce
qui est contraire à la morale.
Avait-on besoin de la rétractation
de Whitraer, pour rejeter des fables
aussi stupides qu'elles [sont immorales?
ÊtHlie. — La Chambre des députés
continue l’exarnen des articles du projet des conventions des chçmins de
fer. L’on croit et l’on espère qu’on
verra la fin de celle discussion plus
tôt qu’on ne Levait d’abord prévu.
. Le corps d’expédition dirigé vers
Apsab, arrêté quelques jours à Naples
à cause du rnauvais temps, a enfin
partir,
I41 grande quantité de neige tornbée
dàfliu l’Italie septentrionale a intercepté dans bien des endroits les «ommunications et causé dés désastres
dont on ne connaît encore qu’une
pa'rtie. Nos vallées, le Pra-du-Tour
pnrticuliéfemenl, probablement la
vallée de áú Martin et la vallée de
Snse ont été frappées. Le^communi>cations ont été interrompues entre
Bardonéche et Chaumont, parconséquent aussi avec la France, pendant
quelques jours.
One efîi'oyable tempête s’est abattue
sur la Méditerranée et a causé des
ravages sur bien des points. La promenade des Anglais à Nice n’existe
he choléra, a fait une courte réapj
parilion à Gaéte. Mais après les 25
cas dont il a été question, il a enlièrepjçnt cessé.
En Espagne les tremblements de
terre semblent avoir diminué de leur
fréquence et de leur intensité dans
la provjnce de Malaga et dans celle
de Grenade. Le roi d’Espagne s’est
rendu sur les lieux les pliis menacés
et a dislribné en personne des se
cours.
Là conférence de Berlin continue
ses travaux ; et l’Allemagne comme
rilalie, à des degrés différents font
de la politique coloniale.
ANNONCE
Une jeune personne qui a déjà
quelque expérience ct*!peut enseigner
les deux langues française et italienne
désire se placer dans une famille,
en Italie si possible.
S’adresser pour informations au
pasteur de Pomaretii , t.
V I S
Le Soussigné annonce, à ceux qui
désireraient se procurer des «Paroles
et îeastes» pour l’année 1885, qu’il
en a déposé un certain nombre d’exeniplaires ; , i
À La Tour chez mademoiselle Marie
Maille (via d’Uliva) — et à Turin chez
monsieur Henri *Peyrol (via Carlo
Alberto, 44).
Havib Peyrpt, pasteur.
Les livres suivants sont ep dépôt
ch^z le libraire Gilles à La Tour, à
la typographie Chianlore et Mascarelii
à Pignerol ai chez le pasteur de
Pomaret,
1. P. Histoire des-Eglises Yau
doises. 2 vol. prix L. 5.
2. La glorieme reniée par Arnaud.
1 vol. prix L. 1,60.
3. Second livre de lecture française.
1 vol. prix cent. 50; le centL. 40.
4. Choix des cantiques pour les Ecoles
du dimanche. Prix: cent. 40; les
cent L. 30.
5. Poésies francOfises, premier degré,
Cent, jb; L. 12 le cent.
6. Poésies françaises, second degré._
Cent. 25; L. 20 le cent.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pignerol, Iinprim. Cliiantore et Masearelü.