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Huitième année.
IV. IS.
18 Avril 1873.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialeraenl consacrée aux inlérêls matériels et spirituels
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables........uceupent
- vos pensées ~ ( Philippiens., IV. 8.)
PB!X B*1B0NNEHENT :
Italie, k doraicileCtiw an) Fr. 3
Suisse..................t 5
France.................»6
A.lleUiagne 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un numéro eéparé : 10 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAIIX D'abOHNEHENT
ToRRE*PEr.LíCE i Vía Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
Píonerol : J. (Jhiantore Impr,
Turin :J J- Tron, via Lagraníre
prés le N. 22.
BYcrencb : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONi'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois finança. S'adresser pour radministratîon
au Bureau d Torre-Pellice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. B. Malan
Prof, k Torre-Pellice.
Sommaire.
La fête de Pâques. — Le titre de chrétien. — Le pour et le contre. — Poésie:
Sais-tu pourquoi ? — Nouvelles religieuses,
-- Evangélisation, — Chron, Vaucloise, —
Chronique Politique, — Annonce,
LA FÊTë de PAQUES
De toutes les fêtes religieuses
celle de Pâques et celle de Noël
seiobleut être les plus joyeuses
et les plus populaires. Croyants
et non croyants les célèbrent ,
chacun, à sa manière, cela va sans
dire. Nous ne parlerons pas des
réjouissances mondaines qui se
rattachent chez nous à la fête de
Pâques, d’autaat plus qu'elles ap• partieuuent, en très grande partie,
¿â des temps qui ne sont plus et
qu’elles tombent de plus eu plus
en désuétude.
La Pâque est la première des
trois grandes fêtes des Hébreux;
elle a été instituée en mémoire
du passage de l’Ange destructeur
et de la sortie d’flgypte (Ex. XII,
12, 13). — Elle fut célébrée, la
première fois, comme Dieu l’avait commandé', quelques heures
avant la dixième plaie et le départ des Israélites , au mois d’Abib, appelé plus tard Nisan, ie
moi.s où les épis mûrissent. — Les
Israélites, selon l’ordre de Dieu ,
devaient égorger um agneau ou un
chevreau d’un an , mâle et sans
défaut, et le manger rôti, avec
des pains sans levain , nommes
pain d’affliction et des herbe.s amères qui avaient pour but de leur
rappeler la servitude de l’Egypte
commelamanducation de l’agneau,
la sortie de ce pays.
L’immolation de l’agneau pascal
était le type de la mort de JésusChrist, et la Sainte-Cène, instituée
en mémoire de cet événement, a
remplacé la Pâque de l’ancienne
économie. L’humiliation, la sincérité et la droiture, sont les herbes amères et les pains sans levain
des fidèles sous la nouvelle alliance. La Pâque chrétienne se célèbre
le dimanche en souvenir de la résurrection du Sauveur. Il y a eu
cependant de grandes contesta-
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tions [dans l’Eglise , pendant les
trois premiers siècles , relativement à cette fête. Les uns la célébraient en même temps que les
juifs, mais en commémoration de
la mort de Jésus-Christ ; les autres
le dimanche, et en mémoire de sa
résurrection. — Ce dernier usage
adopté de bohne heure dans l’Eglise d’occident, prévalut en 325,
au concile de Nicée , qui fixa le
jour de Pâques au premier dimanche après la pleine lune qui suit
l'équinoxe du printemps.
Chaque dimanche nous rappelle
la résurrection du Seigneur, et
est pour nous le jour on.il s’est
reposé de l’œuvre de la création
spirituelle et a accompli la rédemption des hommes, étant ressuscité pour notre justification;
mais le dimanche de Pâques est
le roi des dimanches , et l’Eglise
l’a considéré comme un jour de
joie chrétienne. Le fidèle fait en
ce jour la commémoration de la
mort du Sauveur et en même temps
celle de sa résurrection, gage de
sa propre résurrection.
LE TITRE DE CHRÉTIEN
Le titre de chrétien peut-il être
donné à celui qui ne croit pas à
la révélation? Voici comment répond à cette question une des
Revues les-plus accréditées d’Angleterre, le Blackwod Magazine du
mois de janvier, en rendant compte
du Synode de l’Eglise prote.stante
de France.
« Il y a des hommes qui, tout
en traitant le christianisme comme
une pure philosophie, comme un
simple produit d'un sentiment religieux naturel, prétendent néanmoins au titre de chrétien. Ils
justifient leur prétention par le
fait qu’ils reconnaissent l’excellence spirituelle du christianisme,
la noblesse et l’élévation de son
idéal, sa puissance de civilisation,
son influence sur la morale. Us
insistent sur leur droit d’être appelés chrétiens comme d’autres
s’appellent Hégéliens ou Platoniciens. Si, par là, ils n’aspirent à
rien de plus qu’à être désignés
comme appartenant à une classe
particulière de philosophes, on
ne peut leur contester ce droit;
s’ils voulaient bien se contenter
du titre de néo-chrétiens, on ne
pourrait y faire aucune objection.
On comprendrait tout de suite ce
qu’ils sont.
» Mais la question change complètement de nature quand ou la
met en face de l’emploi historique
du nom de chrétiens comme indiquant ceux qui pendant une longue suite de siècles et dans tout
le monde civilisé, ont professé
une certaine religion. S’opposer
aux prétentions d’un corps de
penseurs radicalement différents
des chrétiens proprement dits, repou,sser , l’usurpation, qu’ils ont
tentée, de s’approprier un nom
qui, à la connaissance de l’humanité, a été porté par des hommes
tout autres, c’est là une nécessité
des plus urgentes pour ceux qui
croient à la Révélation. Toute société marche à sa perte si elle
souffre qu'onjassocie so-n riom à des
idées contraires aux principes
qu’elle professe.
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» Les nouveaux philosophes peuvent affirmer que la foi aux miracles importe peu, que la moralité est tout, que la perfection
spirituelle est le vrai salut de
l’homme, et qu’il n’y a d’important en Jésus-Christ que ses enseignements moraux; sur le terrain
philosophique, ils ont le droit de
soutenir leurs opinions. Mais, sous
peine de se détruire eux-mêmes,
les chrétiens qui croient à la Révélation ont pour devoir de proclamer que ces penseurs ne sont
pas chrétiens. Admettre comme
coreligionnaire celui qui prétejid
que Christ n’a été qu’un simple
homme, sujet à l’erreur comme
d’autres mortels, que la vie à venir
est une question discutable, qu’il
n’est besoin pour tout Sauveur
que d’un maître en morale , ce
serait laisser croire que, même
dans l’esprit des chrétiens, ces
grands enseignements n’ont aucune
importance ; ce serait déclarer que
le christianisme n’est pas fondé
sur les faits , et que la doctrine
évangélique n’est qu’un système
d’opinions spéculatives; ce serait
détruire soi-même la foi qu’on
prétend professer.
» La destruction s’opérerait encore plus rapidement si les sectateurs d’un Christ philosophe, non
seulement étaient reconnus comme
coreligionnaires par ceux qui affirment une - Révélation surnaturelle, mais encore considérée comme membre de la même Eglise ,
et’surtout comme adoptant une Voyageurs pour la colonie Alexandra,
même liturgie.... en voiturel Allonc donc, ne faites pas
. tant d’embarras. Un vent favorable enfle
» Un homme qui accuse de faus- j gj [g trj^gport est gratis !
seté toute croyance ou tout fait [ Courage i
se présentant comme surnaturel ,
un homme qui pense que les miracles sont impossibles, qui nie
larésurection de Jésfis-Christ dans
son sens matéi’icl et qui adresserait des prières publiques à ce Christ
resté dans le tombeau donnerait
un spectacle aussi triste que révoltant. Il ne pourrait écliappor
à l’accusation de déloyauté qu’on
regardant les mots dont il so sert
comme n’ayant aucune signification , ou en supposant que ceu.v
qui les entendent les comprennent
dans le même sens qu’il leur donne.
Une telle position serait profondément immorale. Les flétrissures
empreintes par Pascal sur le front
des jésuites ne seraient pas plus
profondes que celles dont le sentiment de tout homme d’honneur
frapperait l’individu capable d'im
pareil procédé. Comment, nous
le demandons , pourrait-il dire à
ceux avec lesquels il célèbre le
culte: je vais avec vous prier Jésus-Christ , à la résurrection dnquelje ne crois pas, et qui par conséquent ne m’entend pas ? Comment une assemblée quelconque
pourrait-elle supporter que des
prières adressées à un Christ, dont
elle proclame la divinité, soient
prononcées par un homme qui,
dans son opinion, ne peut parler
qu’aux cendres d’un mort? ».
LE POUR ET LE CONTRE
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II iDP sem'ble lire sur votre frout le
doute qui remplit votre cœur et, en personnes prudentes, vous aimeriez, avant
de partir pour un pays incounu. posséder
des détails précis, examiner les choses
de plus près, afin de ne pas être, un
peu lard, amèrement déçus dans votre
attente. Je vous approuve fortement. En
effet, que de fois n’a-t-on pas vu de brillantes promesses aboutir à un zéro majuscule! Que de fois n’a-t-on pas vu, soit
dit entre nous, la montagne eu travail
accoucher tout bonnement d’une microscopique souris... et encore ! Ainsi, par
exemple.... Mais revenons à nos moutons.
J’approuve, disais-je, votre prudence; je
ferais mienx que cela. Je vous fournirai,
à ce sujet, quelques détails. Un de mes
amis ( le nom ne fait rien à l’affaire ) vient
de recevoir d’Alexandra une lettre dans
laquelle l’auteur s’étend avec complaisance
et avec etfnsion sur les merveilles inouïes
de cette fameuse terre de la promes.se.
Celte lettre, je me suis proposé de la résumer aujourd’hui pour vous.
Aimez-vous la chasse ? Eh bien ! Vous
trouverez, é Alexandra, de quoi satisfaire
amplement votre passion; car, sans parler
de toute espèce d’oiseaux depuis l’oiseaumouche jusqu’à l’autruche, le pays est
riche en cerfs, en renards, en sangliers,
en fouines, en lontres. Le chasseur, s'il
est bon tireur, n’a ()ue l’embarras du
choix. — Aimez-vous les fruits? Admirez,
je vous en prie , ces cerisiers , ces pruniers , ces abricotiers, ces poiriers, ces
pommiers.... tout comme aux Vallées. —
Le maïs et la pomine-de-terre se récoltent
deux fois par an. Seulement, ajoute notre
correspondant daus son naïf langage., le
maïs n’est pas, à Alexandra, la nourriture des Vaudois; il sert plutôt à engraisser
les bêtes qui sont â^à grasses. Merci de la
découverte. Remarquons en outre que
dans ce pays des oiseaux-mouches et des
autruches, un ouvrief gague facilement
six francs par jour.
Noijs y voici, c’est notre affaire diront
certaines gens. Nous allons de ce pas arrêter uotre place è la diligéacé. En route !
D’accord ; mais attendez la fin. ContintioDs
la lecture de la lettre qui Pous occupé.
Ses pages se suivent et ne se reisemUéUt
nullenftènt. Qiié voulez-vous? Chaque médaille a son revers, môme à Alexandra,
dans la République Argentine. Outre les
animaux dont nous avons déjà parlé, on
trouve aussi, dans cette colonie, peut être
sans lés chercher, des loups rouges et des
loups blancs; à voire choix. On voit, Çà
et là, glisser dans l'herbe des vipères
et des serpents-à-sonnetles. Voilà, m’est
avis, des animaux à coup sûr moins
agréables que l’oiseau-mouche aux étincelantes couleurs. Parfois aussi le jaguar
ou tigre d’Amérique se présente de luimême au colon. Brrr.... j’ai peur, moi;
et vous, cher lecteur? Nous ne le craignons
pas, fait, fort à propoS, observer le correspondant. A merveille ; reste à savoir
si l’on ne fait pas les comptes sans l’hôte,
et rilóte, dans ces cas, est le tigre qui
serait capable d'attaquer le colon sans
tambour ni trompette. Allez vous fier,
vous, au jaguar ! — L’homme au moins
est. je le suppose, plus courtois. Je fais,
à part moi, cette philosopique réflexion ,
car là-bas, là-bas je vois pointer des Indiens. Bon , voilà la peur qui me reprend.
Ces hommes ainsi bâtis ne mettraient pas
les gants blancs pour me jouer un mauvais tour (le leur façon. Le corre.spondant
ne le dit pas et pour cause. Si, comme
cela est déjà arrivé, ils se contentaient
de n’enlever que des femmes, passe eucore! mais si l’envie leur prenaient de
me dévaliser!! Cela aussi est daus la catégorie du possible. — Enfin, je l’ai
échappé belle! Hélas ! ce n'est pas fini.
Arrivent, sans avoir reçu des billets d’iovitation, des Gauchos, d’oiïgiue espagnole.
Si c’étaient des personues bien élevées ou
pourrait leur donner bon souper, bon gîte
et le reste; mais ils s’en fautdo beaucoup.
L’auteur de la lettre en que.stion nous
assure que ces Gauchos sont de plus mauvoise foi que les ludieos. 0 peu souriante
perspective!! Puisqu’il en est ainsi, je
crierai dé toute la force de mes poumoos ;
Aux armes, ifitoyens? Pas nécessaire, car
le côloa armé de sou inséparable fusil
fadmirez det adjectif inséparable) s’empresse de mettre les Gauchos en fuite....
Je respire maiateuanl!!!
Chers lecteurs, vous, dont le nom d’Alexandea est syudnj<aée de biea*èire et de
5
-in.
pfospérilé, examinez , pesez tous ces détails. Ils sont fort intéressants et fort peu
rassurants, comme vous le voyez. Ecoutez mon conseil ; Avant rte partir pour ces
climats lointains, voyez si, aux Vallées ou
ailleurs rtans notre belle Italie, rtans co
pays où nous pouvons vivre sans être
armés de notre inséparable fusil, il n’y a
plus de terrains à cultiver, .si vraiment il
n’y a pins moyeu de gagner honnêtement
votre pain et celui de vos enfants. La réponse n’est pas douteuse. Courir le monde
n’est pas toujours, croyez-moi, le secret
pour faire fortune. ii. s.
SAIS-Tl) POllRQllOl?
Sais-tu pourquoi l’onde plaintive
Sur la rive
Si rtoucemcnl vient soupirer
Et pleurer?
Pourquoi la légère biroinlolle
liét de l’aile
Eu répondant à ses petits
Par ses cris ?
Pounjuoi loin de la chaumière
Où sa mère
Berce parfois sa jeune sœur
Sur sou cœur.
L’exilé tristement soupire,
Que sa lyre
Semble raconter tous scs maux
En sanglots ?
Pourquoi banni de sa couvée
Bien-aimée
Le rossignol n’a plus de chants
Si charmants?
Sais-tu pourquoi le cœur s’agite
Et bat vite
Lorsqu’on rencontre sur scs pas ,
Ici-bas,
Un noble cœur, un doux sourire
Où l’on peut lire
La promesse d’un grand amour
Sans retour ?
C’est que tout sur, la terre. et l’homme et la nature
Et les petits oiseaux qui chantent dans les bois.
Le ruisseau qui serpente avec un doux murmure ,
Les arbres revêtus de leur riche parure
Ont un même soupir, ont une même voix ;
C’est que tout sur la terre.... et le soleil qui dore
De rayons enflammés les cimes de nos monts
El les superbes fleurs qu’au lever de l’aurore
L’on voit soudain briller dans les jardins de Flore
Sons un sceptre d’amour veulent courber leurs fronts;
C’est que tout sur la terre.... et notre âme immortelle
Qui doit prendre son vol vers la rive éternelle ,
Uéme le malheureux qui ue dure qu’un jour,
Tout.... a besoin d’amour.^
. . Uenri Selu.
6
-118
/
iïouïïeUce religtcuecô
TixT*iiî. — La Gazzella di Torirïo du
3 avril nous parle d’uoe lettre siguée par
tous les évéques du Piémont, à la tête
desquels se trouve l'archevêque de Turin;
dans cette lettre ces prélats demandent
avec instance au ministère de faire respecter Jésus-Christ. — Cette démarche a
été sans doute motivée par la publication d’une drame, dont le ministère a du
reste avec raison prohibé la représentation
sur un théâtre de Milan.
La Gazzella di Torino fait sur la lettre
des évéques les observations suivantes ;
« A nos yeux, dit-elle, la démarche de
l’épiscopat piémontais est non seulement
un non-sens, une absurdité, mais une profanation.
■« Quel besoin a, en effet, noire divin
Maître de la protection du ministère?
pauvre protecteur! -- Que peut le blasphème du méchant, ou l’imprécation de
l’insensé contre le Rédempteur?
« El ce sont eux, les suprêmes pasteurs
des diocèses du Piémont qui font de la
foi à la divinité de Christ une question de
bon gouvernement, et du tribut de respect
au fondateur de la religion une entreprise
de police?
« Etes vous les conservateurs du feu
sacré? Les gardiens du temple? Vous qui
commettez le sacrilège de ne pas avoir
confiance dans le, maintien du culte sans
le secours de l’agent de l’autorité ?....
« Ce qui a nui et ce qui nuitencore à la
religion, voulez-vous, messieurs les évêques, savoir ce (jue c’est?
« C’est que vous avez converti les
églises en théâtres, dans lesquels on donnait des spectacles avec des places payantes et bien payantes. spectacles de prétendus miracles....
« Et qui blasphème contre Jésus, qui
l’offense? C’est celui qui corrompt sa divine doctrine et so substitue, lui-même,
avec ses défauts et ses passions, avec
ses erreurs humaines, aux perfections célestes du Verbe J ».
r»a,rls. Le Figaro, ce journal du trône,
de l’aulel et des mauvaises mœurs, comme
le caractérise très bien l’Eglise Libre, qui
a publié beaucoup de perfides insinuations
contre les protestants français à l’époque
de la guerre, continue sou métier et livre
à ses lecteurs une pièce calomnieuse contre
un riche seigneur protestant dont il a
soin de ne pas faire connaître le nom
pour ne pas se compromettre. Ainsi le
but est atteint et sans danger.
IVIce. Sous le litre de Poste d'honneur
M. Pilalte a réuni eu une brochure de
38 pages ses excellents articles, sur le
ministère évangélique, publiés dans l’Eglise Libre à l’adresse des jeunes gens
chrétiens. — L’asile évangélique de Nice a
reçu pendant le dernier exercice, finissant le 31 mars, 84 malades ou personnes
sans abri. Depuis le mois de décembre,
l’établissement est demeuré constamment
plein.
Oeixève. Le mouvement catholique
libéral semble gagner aussi la Savoie ;
plusieurs villes, bourgs et villages ont
demandé de nombreuses cartes pour les
conférences du père Hyacinthe.
Liondres. Le collège de M. Spurgeon à Londres a déjà fourni aux Eglises
160 prédicateurs. On parle de le transporter
dans un nouveau bâtiment.
©üanjéiieatiott.
Nous lisons dans le Dailly free Press
d'Aberdeen qu’un grand meeting a eu lieu
dans cette ville sous la présidence de
M. J. Garden. M. Gray G. Sraser a présenté le rapport de la Société de la Waldensian Mission aid fund; d’après ce rapport la Société a collecté 767 L. st. dont 92
à .Aberdeen seulement.
M. rurin_ de Milan a fait un très intéressant discours sur les progrès de l’œuvre en Italie et à Milan en particulier. Il
a raconté ensuite quelques faits destinés .
à faire connaître les diffleultés que l’œuvre
rencontrq de la part des prêtres. Il a fini
en donnant l’assurance que les sommes
collectées seront judicieusement et ulilemeiit dépensées, en exprimant la confiance que la Société voudra bien contiuuer
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SOD œuvre et en recommanHant l’évangélisation de ritalio aux prières et aux sympathies du peuple écossais.
Le rév. D' D. Brown a remercié M. Turin
et a exprimé l’espoir que l’Evangile sera
de nouveau eu Italie bi puissance de Dieu
pour le salut, comme dans les temps anciens. Il est heureux de voir que l’Ecosse
a beaucoup fait cette année encore pour
l’Evangélisation de l’Italie et qu’Aberdeen
n’est pas reste en arriéré.
Chronique Slauboioe
Etnlsrallon. Un déluge de lettres
datées de la colonie Alexandra a envahi le
Val Pélis; plusieurs ont été mises à la poste
en Europe; nous en connaissons une i|ui
est arrivée à Bobi dans une enveloppe
suisse et qui a été mise à la poste à Genève;
foutes'ces lettres ont, somble-t-il, deux parties distinctes, l’une authentiijue ou à peu
près, l’autre fabriquée par les agents de
ceux qui ont intérêt à peindre la Colonie
Alexandra comme un Eldorado. Cette seconde partie est presque la même dans
toutes. — En même temps que les lettres,
M. Peodleton est arrivé aussi, et les
agents de l’agent ont été mis en mouvement. Nous avons été, nous môme, spectateur involontaire du départ du ministre
de l’Evangile, du foi des Anglais, comme il
est nommé dans quelques-unes des lettres
de nos pauvres colons.
Les deux délégués qui se sont rendus
dans l’Ilalie méridionale sont aussi arrivés;
ils ont vu de beaux terrains, une belle
forêt, ils se louent dé la réception (|u’on
leur a faite, des facilitations qu’on leur
a procurées ; mais nous n’avnns pas une
connaissance un peu précise des résultats
auxquels ils seraient parvenus, ni des conclusions auxquelles ils auraient abouti. Il
est juste, avant de porter, uous-mème,
un jugement, d’attendre le rapport qu’ils
ne tarderont pas à présenter.
A la demande de la Table.nous publions;
COLLECTE
pour les Missions étrangères.
Liste précédente . . Fr. 979 70
La paroisse de Turin » 387 50
Total . Fr. 1367 20
Deux paroisses ne nous ont rien transmis.
Nous avons envoyé la somme ci-dessus é M. Casalis, directeur de la maison
des Missions de Paris , pour l’œuvre du
Sud de l’Afrique.
AVIS AUX ÉLÈVES DU COLLÈGE
CoDCours pour les prix Gilchrist
Botaniques.
Prix 20 francs en or.
1. Porter un certains nombre de spécimens de piaules des Vallées, desséchées
et disposées sur des feuilles de pa()ier.
2. Indiquer exactement la famille pl le
genre de chaque spécimen, et, s’il se
peut, 'définir aussi Vespèce et la cariéte
auxquelles il appartient, ainsi que l’endroit où ou l’a trouvé et l’époque de la
lloraisou.
jMluôi-alogL,io.
Prix SO francs en or.
Présenter quel(|ues spécimens de minéraux , ayant soin d’indiquer exactement
l’espèce minérale à laquelle ils se rattachent, et leur provenance.
Le prix sera accordé plutôt à la précision des déiiuitions qu’au nombre des
spécimens.
(fl^hronique politique.
Xtallo. La Chambre s’est accordé
17 jours de vacances jusqu'au 22 avril
c’est beaucoup trop. — La relation de
l'honorable Restelli a été distribuée ; elle
est lue par le.^i italiens et par les étrangers.
C’est un bon travail, très modéré, assuret-on , mais qui, à cause de cela même.
met le Vatican dans tontes les fureurs.
A part les maisons généralices, dont la
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Commissioo domande la suppression ou
annule l'existence civile, c’est la reprodution de la loi, telle que le ministère l’a
présentée. La loi de la suppression des
corporations religieuses est le 3’ projet à
l’ordre du jour après les vacauces de Pâques ; nous assisterons ainsi à la grande
bataille dans la première quinzaine de
mai.
Borlin. L’empereur est sur le point
de partir pour Saint Pétersbourg avec
Bismark, Mollke et une suite nombreuse.
Le prince impérial de son côté se rend
à Vienne pour assister à la cérémonie de
l’ouverture de l’Exposition. Il s’arrêtera
dans cette ville jusqu’à la mi-mai.
Allema^'iie. La Gazzelle de Spener
termine un article sur l’Italie par ces paroles : « Nous croyons que les dangers
dont l’Italie est menacée ne se dissiperont
pas de si tôt. Nous no pensons cependant
pas q\i’ils soient prochains ni terribles.
L’Italie doit veiller à sa surèté, et nous
sommes d’avis quelle pourra mieux faire
ses intérêts par uue union étroite avec
rAlloniagne et en renonçant à toute réconciliation avec la papauté qu’en surchargeant son budget déjà trop pesant ».
TVo^v-Yorli. Brigham-Young a resigné ses fonctions de chef des Mormons
et se retire dans l’Arizona ; il partage son
immense fortune entre ses 16 femmes et
ses 60 enfants. On considère la question
(lu mormonisme comme résolue.
iSulsso. Le Journal de Genève, pour
prouver aux amis et aux ennemis que
l’élection des prêtres par les fidèles n’est
pas une énormité, même en Suisse, dit
(pie cet usage existe depuis longtemps
dans les quatre cantons catholiques d’Uri,
de Schwilz, d’Unterwald et de Lucerne. Du
reste la lutte entre le parti libéral ou national et le parti ultramontain continue
et s’envenime. On lit à ce propos dans
le journal intitulé die Gegenimrt: la génération écclésiastique actuelle, (|ui a
été élevée en partie à l’étranger par les
.lésuites et en partie dans les séminaires
suisses, n’apprend rien des progrès de la
civilisation moderne, rien de la littérature
nationale, rien dos grandes découvertes
de la .science. On la nourrit absolument
et uniquement de scholastique du moyen
âge; on l’exerce soigneusement dans l’art
de la dispute et de la rhétorique, mais
le sens (le la vérité est non moins soigneusement tué dans son âme. Son éducation , finie elle a Rome pour patrie, et
pour idéal la domination du monde par
les Jésuites et par le pape.
On lit dans la Feuille d’avis de Lausanne ;
Notre antique cathédrale est plus malade
qu’on ne le pensait, lorsqu’on a songé à
s’en occuper serieusement. Les hommes
spéciaux ne veulent rien garantir sur la.
durée de cet édifice dans son état actuel.
La flèche pourrait s’écrouler du jour au
lendemain comme elle peut encore rester
debout quelques années.
Le duc d’Aumale a été
reçu membre de l’Académie française ; il
a prononcé, dans un discours assez intéressant, l’éloge de son prédécesseur M. de
Montalembert.
Espagne. La situation est toujours
la même. Les Carlistes après la prise de
Berga ont massacré 67 volontaires quj
avaient défendu la ville.
L’EPOCA, nouveau journal politique
Nous annonçons avec plaisir l'apparition
de ce nouveau journal. L’Epoca sera un
journal d’informations plutôt que de polémi(|ue ; il représentera autant que possible tous les intérêts de la nation et non
pas ceux d’un parti politique et local. —
Certainement un semblable journal a sa
place bien marquée dans notre patrie , il
ne fera , concurrence à aucune autre ,
parceqn’il n’y en a pas encore d’entièrement semblable. — Le journalisme en
générât, laisse encore beaucoup à désirer
en Italie plus encore qu’en France. Nous
n’avons rien qui approche rfes grands
journaux allemands, comme VAllgemeine
Zeüung d'Augsbourg et surtout des grands
journaux anglais et américains. Dans nos
anciennes provinces particulièrement ,
nous n’avons vraiment que des journaux
de province, qui ne s’occupent que de
politique, d’anecdotes et de nouvelles locales. Opposition systématique , petites
misères, nouvelles du jour, voilà ce que
nous offrent en général les journaux de
l’ancienne capitale. Milan est un peu mieux
partagé, Florence et Rome aussi, mais
le grand journalisme qui rend compte des
progrès littéraires, scientiflcjues et éco-.
noiriiques de la nation , qui informe et
instruit eu même temps, nous manque
encore.
Nous sommes petit, l’un des plus petits
journaux de l’Italie ; nous reprô.sentons
des intérêts locaux et particuliers, mais
nous fai.sons les vœux les plus ardents
pour la grandeur de notre patrie; aussi
nous saluons avec joie et reconnaissance
l’apparition de L’Epoca et nous lui souhaitons longue vie et pro.spérité.
E.- Mauan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.