1
Troisième Année.
/i Mai 1877.
ÌN. 18.
OToxir*!!».! de rEg-lise I3viiï|4i;*élic|ij,o
Paraissant chaque Vendredi '
oi se
Vous me serez témoins. Actk? 1. 8,
Pfili DR l'aBOPÎN UMfiNT Ï.'AR AN
Italie . . . L 3
Tous les pays de l’Uniun de
poste ..... » 6
Aitì«rique .... . » g
■Suirflxf Cft cèrile avec la charilé. Ep. ], 15.
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Pour ta Rédaction ailrosspr ainsi : A la Direction du TMoin . l’umaroltu ( Pitterolo) Italie
l/)iir I Administration ariri'sser ainsi: A l’.Atirninisli-alinii du Témoin. Pômare Ilo (Pinerolo) Halie.
Som mài re.
Letlre de M. (iharbonilier. — Préfaee
d’iiu Caléchiime. — Confój-enoe du Valp^is. — Nfe salue* personne en chemin.
Ce D’est pas sans quelque htiaitation que nous nous sonlmes
décidés ^ publier la lettre suivante,
après avoir annoncé, dans notre
dernier N®, que Ja discussion sur
l'inamomhle était close.
Aussi n’éntendODS nous pas la
' prolonger, et tel n'est pas le but
di^*'la lettre. Mais il nous a paru
MLjEharbonnier, en sa qualité
de Modérateur et de signataire
de la proposition, avait son mot
à dire. Il n’a pas abusé de ce
droit quoique, selon notre plus
intime conviction , il ait attribué à M. Rével plus de malice
qu’il n’y en a dans rallusion à la
fable du meûnier, et il a profité
de Toccasinn pour rectifier, documents en mains, une erreur dé
notre ami M. le prof. A. Réval,
auquel son incontestable savoir
théologique n’a pas, grâce à Dieu,
donné jusqu’ici l'infaillibilité.
La Tour, le 88 avril 1877.
Monsieur le Directeur et honoré frère.
Je n’ai pas la prétention de me mesurer avec le savant Professeur Florenlin, en répondant à sa lellre insérée
dans le N. Ifi du Témoin. Je me borne
à lui présenter quelques observations
que je soumets au jugement des lecteurs.
Décidément l’exemple est fort contagieux. — "Le correspondant anonyme,
dont la lellre, signée : Agréez, (voyez
N. 14 du Témoin, ) a échappé à tputfe
critique, grâce à là sentence de nullité
dont vous l’avez si juslemeni fj-appée,
s’était escrimé à faire de l’esprit; et
voilà que le docte Professeur, précisément en le pilant et eii le félicitant,
se laisse eniraîner à l’irriiler et à faire
lui aussi, un Irait d’esprit qui n’est
pas, tant s’en faut, goûlé par tous les
iecieurs, et qui mcmlre chez lui le bout
de l’oi'eille , je-.veflîx dire so^ péu de
sympathie poui' 1«.Table et poèi: l’Eglise
des Vallée.s clle-niême. Faire Je l’esprit
pour associer dans ta pensée^) lecteur
quelques membres de 'là 'fible avec
lâne^ et le meûnier dé La Îontaine,
ce n’est pas professer un graSm respect
pour celle administration, ni®our l’Eglise qu’elle repi'égenle. 4 , ,
Cela dit, je tais observer è^'onsieiir
lé professeur Ftével, du’en Associant
an corryspondanl anonfme ||6ur aflîi-raer (c’est bien le sens de inierrogation) que la Table a p’i^ntement
dix fois cfe travail quMle n'cn
avait en d860, il cormtiel unmnachi:onysnie et, dans tous les cas, ulWénorine
exagëraiiou , car il n’est pas vrai, il
est absolument faux que la Table ail
jamais eu dix fois plus de travail qu’elle
n’en a préseniemeiit ; en 1860 je me
charge de prouvei', les docurnenls à
ta iTiitin , qu’elle en avait moins. Ce
n’esi pas du i-esie la première lois que
Monsieur ,1e professeur Rével est en
défaut dans ses appréciations historiques. On me permellra, à ce propos,
une digression. Dans une lettre du 29
octobre dernier (voyez N” 45 du Témoin, 10 Nov. 1870) voulant soutenir
sa iHéorie favorite des colloques ou
presbytères, il signale dans les arguments de son antagoniste M' L. ce qu’il
appelle tiHe grave erreur hisloiique,
un préjugé qui ne peut tenir contre
le témoignage irrécusable de l’hisioire.
Cette erreur historique, si erreuj' ¡1 y a,
savez-vous par quel , moyen Monsieur
Rével prétend la corriger 1 C’est par
un remède vraimeru homœopalhique,
c’e.st-à-dii-e, par une erreur hisloi-iqiie
plus grave encore ; un véritable préjugé que ses préoccupations ont créé
dans son esprit. Je crois entendre crier
à la profanation. Eh quoi ! c’esi gros
Jean qui use en remontrer à son curé!
Les initiés dans la science diront penlêlre avec dédain : ne sus Minervam !
N’importe, voiqi le fait: Monsieur
Rével, dans la letlre mentionnée, dit :
vDepuis la rentrée, les Actes Synodaux
du aVIII® siècle en font foi, suppression
complète de l’élément laïque, les pasteurs seuls s’assemblent en Synode à
des intervalles plus ou moins éloignés.
Un tel étal de choses s’est prolongé
pendani une giaiide ,parlie du XIX*
siècle ».
Qui pouvait douter de la vérilé histoi'iqiie d’une a.ssertion donnée avec
tant d’assurance? Aussi a-t-elle été
admise, paraît-il, .comme le lé.sumé
de la vie ecdésiaslique aux Vallées,
pendani le XVill* siècle et une grande
partie du XIX®, car personne n’a réclamé. Désinléressé dans la question,
et suiyanl le débat en simple .speclateur, je n’aurais rien dit uon plus si
1 occasion ne m’en avait été offerte
d une manière inallenduc, mais j’avoue
qu line telle assertion a diminué la
grande confiance que j’avais dans les
appiecialions historiques de Alonsieur
le professeur Rével.
Les Actes synodaux du XVIII® siècle
loni foi précisément du contraire de
ce qu i! affirme. Je peux lui atlesler,
avec d abondantes preuves, que non
seiilemeni chaque eglise envoyait au
Synode une_ dèpulalion la'ùpie ayant
voix proposiiive et délihéralive , mais
parlois deux et, si j’avais le temps de
vérifier, je crois que je pouirais dire
trois, composées de un, deux, trois
et jusqu’à six membres. On peut inférer de l’examen des mandats de députation, qu’au moins pendani un laps
de temps, le paslenr lui-même était
député au synode par son église, et
que lorsque celle-ci désirait échanger
son pasteur contre un autre, elle irouyaii expédient,- peut-être pour faciliter
l’opéialion , de ne lui point donner
de mandat pour siéger en synode
de sa pan. Les synodes étaient très
tréquents, aussi longtemps qu’ils furent
libres ; il y en eut jusqu’à quatre par
*1’*® lorsqu’il fallut obtenir du Gouvernement la permission
de les convoquer qu’ils ne se tinrent
qu a des intervalles moins rapprochés,
savoir d abord un par an , puis un
chaque deux ou trois ans, iusqu’à la
lin du XVIII® siècle. — Les synodes
orenl interrompus pendant la domination française, de 1801 à 1818. Re>ris à cette dernière date, ils se tinrent de cinq en cinq ans, jusque vers
la moitié de notre siècle. La proposition 0 adjoindre des laïques aux trois
membres de la Table fut faite, en Sy-
2
74
LE TÉMOIS
node, en 1795 et effectuée en 1823,
Ainsi, depuis avant la fin du preinier
quart de notre siècle, les laïques ne
prenaient plus séulement part active
aux délibérations des Synodes, mais à
l’administration de tous les intérêts
de l’église, soit spirituels, soit temporels. Je demande maintenant quelle
est la valeur historique de l’asserliou
de Monsieur le professeur Revel?
Mais revenons à sa dernière lettre.
cLes fauteurs du projet ne sont pas d’accord J) dit-il C’est un fait intéressant
qu’il relève. Mais qu’est-ce que cela
prouve? Qu’ils ont tort peut-être? Non;
cela prouve qu’ils n’ont point formé de
plan, point d’association, point d’entente commune pour faire triompher,
quand même, leur idée par une pression quelconque. Gela prouve que,
selon le vœu exprimé dès l’abord dans
les lignes qui accompagnaient l’exposé
de la proposition, ils discutent librement la question dans le seul désir
d’attirer sur elle la plus grande lumière possible, afin que la proposition
puisse arriver au prochain synode «améliorée et plus propre que sous sa fonne
actuelle, à produire les bons résultats
qu’en attendent ceux qui l’ont mise
en ayant ! Cela prouve qu’ils ne tiennent pas plus qu’il ne convient à la
proposition sous sa forme actuelle et
qu’lis sont prêts à admettre tout autre
moyen, de subvenir au besoin signalé,
plus boHveriable que celui qu’ils proposent eux-mêmes. Il est à l'egreller que
jusqu’ici ce moyen plus eMveneibl'e,
n’ait pas encore été clairement indiqué.
Relativement à un second fait intéressant constaté par le correspondant
florentin, et qui n’esl autre qu’une
dénomination par laquelle on a indiqué
rune des fonctions les pin.s importantes
attribuées à la Table, à part la petite
dissertation historique dont je reconnais la valeur, toute rargnmeniation
de Mon.sieur Rével s’en prend, nori'’Îi
la substance, mais à un mot ; un mol
qu’il sait être très mal .sorinant pour
des oreilles presbytériennes, et qu’il
s’attache à exploiter avec toute l’habileté et tout l’esprit possible. Il doit
se frotter les mains de plaisir, à ta
pensée que sans dotiie il a bien fait
rire. Mais je n’ai pas à répondre là
dessus , j’en laisse le soin à qui de
droit. Votre bien dénoué
J. D. Cbahbonnier.
nîikm ïïu c4TirmsiiË
“ Il est vrai que la forme et le
style des catéchismes a peu d’at
trait pour ceux qui l apprenueut;
car pour ceux qui renseignenl,
il ne faut pas espérer qu’ils prennent jamais grand plaisir à répéter
souvent des vérités qui leur sont
faroilièrea, trouvant toujours de
nouvelles diflficuliés de la ¡tari des
auditeurs; il n’y a que la charité
qui en puisse faire l'agrément.
Mais pour les disciples, comme la
plupart soûl des enfants qui ne
peuvent voir rutilité de ces instructions, il serait fort à souhaiter
qu’elles eussent quelque chose de
plus engageant qu’elles n’en ont
pour l’ordinaire; car il semble
que ceux qui. dans ces derniers
temps . ont composé de catéchismes, n’ont pas eu cette vue,
ou n’ont pas cru qu’il fflt possible
d’y réussir. Ils ont seulement
cherché à renfermer, en peu de
paroles. le plus essentiel de la
doctrine chrétienne;' le distribuer
suivant uiv certain ordre, et le
faire apprendre aux enfants par
des questions et des réponses qui
s’imprinjassent fortement dans leur
mémoire, et c’est en effet le plus
nécessaire. Aussi ces catéchismes
ont-ils fait de très grands fruits ..
« Mais enfin, on ne peut nier que
le style des catéchismes ne soit
communément fort sec, et que les
enfants n’aient beaucoup de peine
à les retenir, et encore plus à les
entendre. Cependant les premières
impressions sont les plus fortes;
et plusieurs conservent toute leur
vie une aversion secrète de ces
instructions qui les ont tant fatigués
dans leur enfance.,. D’autres’, plus
emportés, s’écartent tout à fait.....
Cherchons donc, avec l'aide de
Dieu , qui veut le salut de tous
les hommes, s’il y a quelque moyen
de remédier ou de suppléer à la
sécheresse des catéchismes ; et premièrement tâchons d’en découvrir
la cause. {L’auteur la trouve dans
l'enseignement abstrait, scholastique, et dans l’emploi de termes que
ceux qui n’ont pas été au collège
ne peuvent comprendre ).
« ..... Il me semble que nous devons faire grand cas de l'expérience
de tous les siècles. En remontant
jusqu’à sept cents ans, qui est à
peu près le temps où la plus grande
ignorance s'est répandue dans le
christianisme, au dessus de ces
temps misérables jusqu’au commencement du monde, je trouve
que l’on a toujours suivi à peu
près la même méthode pour enseigner la religion, et que l’on s’est
servi principalement de la narration et de la simple déduction des
faits, sur laquelle on fondait les
dogmes et les préceptes de morale.
• En effet, pendant les première
deux m-ille ans, la vraie relisrion
ijV-' -•%’ ®
$6 conserva sans ecniure, par la
seule tradition, et cette tradition
n'était autre chose que le soin religieux qu’avaient les pères de raconter à leurs enfants les merveilles de Dieu, qu'ils avaient vues
de leurs yeux on apprises par Je
récit de leurs pères, et que ces
enfants également pieux et fidèles
avaient soin, à leur tour, de raconter à leurs enfants. Ainsi, Adam
avait instruit ce grand nombre
d’enfants dont il commença à peupler la terre; il leur avait dit souvent, l’ayant appris de Dieu même,
comment le monde fut crée, comment lui et sa femme furent formés;
il leur avait raconté le bonheur
de leur premier état, leur péché,
leur peine. Ainsi Noé avait enseigné à ses enfants tout ce qui
s’était passé de mémorable avant
le déluge; et ses trois fils répandirent par toute la terre la mémoire de ce fameux évènement.
Qui peut douter qu’Abraham n'ait
pris grand soin de raconter à Isaac
tout ce que Dieu avait fait avant
lui pour le genre humain, et les
grâces particulières que lui-même
en avait reçues, puisque l’Ecriture
marque expressément son zèle pour
l’instruction de sa famille? et qui
peut douter que les autres patriarches ne l’aient imité?
Moïse, inspiré de Dieu, recueillit
et écrivit toutes ces anciennes
traditions dans le livre de la Genèse; et, dans les livres suivants,
après avoir raconté fort au long
les grands miracles que Dieu avait
faits pour tirer son peuple de la
servitude d’Egypte, il recommande
à tous les israélites qui les avaient
vus comme lui, de les raconter
à leurs enfants, répète souvent de
la part de Dieu ce commandement,
comme celui de lire, lire et méditer conlinuellement sa loi, c'està-dire tout ce qu'il leur donnait
par écrit. Josué. Samuel et les
autres prophètes écrivirent, de
temps en temps, les miracles, les
prédictions et toutes les autres
choses qui servaient à la religion;
ce qui fut continué sans interruption jusque à la captivité de Babyloiie. Au reste Dieu suscita le
savant Esdras pour recueillir avec
soin tous les livres précédents,
et y ajouter Thistoire du rétablissement Enfin, apçès un assez long
intervalle, où il ne s’était rien
passé de mémorable pour La religion, on écrivit l'histoire de Judas
3
tE TEMOIN
75
Machabée et de ses frères qui
l’avaient de'fendue si vaillamment
contre les infidèles acharnés à la
de'truire et à faire périr les livres
sacrés; et cette histoire nous mène
fort proche du temps du Messie...
Il est donc vrai que pendant tout
l’Ancien Testament, la religion
s'est conservée par les narrations
et par les histoires.
• La publication de la nouvelle
alliance n'a rien changé à cette
méthode; on a seulement ajouté
à Thistoire des anciennes merveilles, celle des nouvelles encore
plus grandes. La naissance et la
vie de Jésus-Christ, ses discours,
ses miracles, sa résurrection, rétablissement de son Egljse, et Dieu
a fait écrire ces prodiges nouveaux
comme les anciens, par ceux qui
en étaient témoins oculaires. Le
sermon de S* Etienne et la plupart de ceux des apôtres, que l’Ecriture nous rapporte, font voir
que leurs disputes contre les juifs,
et les instructions qu’ils donnaient
aux payens, étaient toujours fondées sur la déduction des faits.
Il fallait faire souvenir les juifs'
de ce que Dieu avait fait pour
leurs pères et de ce qu’il leur
avait promis, pour leur en montrer l’accomplissement; et il fallait
enseigner aux infidèles que Dieu
avait créé le monde, qu’il le gouvernait par sa providence, et qu’il
avait envoyé un homme extraordinaire pour le juger.
« Nous voyons la même conduite
dans les siècles suivants. Entre
les ouvrages des pères, nous avons
grand nombre d'instructions pour
ceux qui se voulaient faire chrétiens; elles sont la plupart fondées
sur les faits, et le corps du discours'est d ordinaire une narration
de tout ce que Dieu a fait pour
le genre humain, depuis l'origine
du monde jusqu’à la publication
de l’Evangile. Bien n’e.st plus clair
que ce que S* Augustin en décrit
dans le livre de la vraie religion,
et dans celui qu'il a composé
exprès de la manière dont or»!
devait càléchiser les ignorants. 11
parle toujours de narration: il
suppose toujours que i’ÎMStrnotion
doit se faire en racontant des faits
et les étendant plus ou m(»itis.
selon leur importance et la capacité du disciple ; et le modèle de
catéchisme qu’il donne lui-môme
A la fin de ce traité, est un abrégé
de toute l’histoire de la religion,
mêlée de diverses réfièxions. Il en
donne encore un semblable dans
i épître à Volusien, commençant
à la vocation d’Abraham et finissant à son temps.......... Ceux qui
étaient baptisés en enfance, étaient
des enfanis de chrétiens, qui avaient
été eux-mêmes bien instruits avant
que d’être baptisés, et qui ensuite
avaient grand soin d’instruire leurs
enfants chez eux et de les mener
à I iiglise .,.,. » (A suivre).
CONFÉllE^CE m ni l‘ÉHS
^ La conférence libre du Val-Pélis
s est réunie lundi derniei", 23 avril, à
Lnserne S‘ .lean, avec le concours d’nn
certain nombre de personnes qui soupirent après l’avancernenl du résine de
Dieu parmi nous. La .séance a été ouverte par le culte présidé par IVE E.
Bonnet piislenr d’Angrogne, qui a lu
après cela, un travail destiné à introduire le sujet sur le quel les membres
de la conférence étaient appelés à s’entretenir, Il s'agi.ssait encoi-e des importantes quc,«tions relatives à la Cène
qui ont déjà occupé les conférences
de Rora et de la Tour,
Voici quelques unes des idées émises
pennant 1 enlrelien qui suivi la Iccluie du travail sur les communiants.
Ici l’on signale rirrégnlai'ilé des caié^
cliniiiènes aux i/isfriiclions religieuses:
ce qui est source d’ignorance chez les
fiilnrs membres de l’Eglise. Là on
oblieiil pins facilement la pi'ésence des
caléchiimènes, mais on constate avec
regret qu’ils viennent san.s préparation
suiïisanle. On conseille dans le premier
cas. des visites et des exhortations aux
enfanis et surtout aux parents ciiez les
qiiel.s se trouvent souvent réunis et la
caii.se du mal et le moyen d’y porter
remede.
Üan.s le but de rendre les instructions religieuses plus profitables , on
recommande enir aiitres choses, d’engager les enfanis à fréquenter Vécole
du dimanche et les parents à tes y
accompagner. Ne peut-on avoir partout
e système des groupes, les explications les chants, etc. ? Qu'on lise tout
simplement la Parole de Dieu. C’est
en'ore l’école dn dimanene et même
de la bonne espèce.
Qu’on lâche d’avoir un bon catéchisme, bref, simple, clair et qui soit
le même pour tous. Il est à espérer
que la nouvelle édition qu’élaboi'e acmellemenl M' J. P. .Meille soit ce qu’il
nous faut en fait de caléchisme. Les
modiliciiiions introduites dans le.s quel
qiies cbapiîre.s dont nous avons entendu
lecture, rions engagent à penser ainsi.
Cl nous taisons de vœux pour que le calechnsme entier .soit publié au plus vile.
(^le chaque caléclmmètie arrive avec
.sa Bible et que le catéchiste ail soin
de lui faire lire d haute »wies pas^nges indiqués à l’appui des réponses
du Manuel d’instruction religieuse. Au
lieu d’attendre si longuement un manuel d’histoire sainte qui n’a pas encore paru à l’horizon, pourquoi le catéchiste ne ferait-il pas lire séance,
tenante, à ses catéchumènes l’histoire
sainte telle que nous la raconte la
Bible ? Les manuels peuvent être singnlièiemenl bien faits, mais nous leur
préférons les termes même de l’Ecrilnre.
PuisqM’on nous livi’e des catéchumènes
souvent très éloignés dn minimum des
connaissances qu’ils devraient posséder
quand on nous les confie, nous sommes obligés d’en prendre notre parti
et de les instruire nous mêmes comme
nous pouvons.
il va sans dire qu’il faut absolument
avoir trois années d’inslruclion au lieu
de deux. La conférence penche pour
invoquer cette mesure du Synode lui
même pour qu’il soit plus facile d’en
faire l’application pratique.
Quant aux coininiiniarits, qui se
plaint d'en avoir trop peu et, qui déplore d’en avoir trop. Dans le pi'emier
cas on recommande au pasteur d’insister sur le devoir de communier et
dans le second de mettre en garde
contre les communions indignes. Quelqu’un conseille de visiter les communiants qui s'ob.«iiennetil comme aussi
ceux qui devraient s’ab.sienir. Le conseil est excellent, on lésait bien, mais
il n est pas aussi facile de le suivre
que de le donner. Tout en faisant de
notre coté tooi ce que nous pouvons,
rions voudrions voir uiip^nfionler le noiiibre des personnes qui font elles mêmes
ce qij elles savent si bien conseiller
aux; pasteurs.
On est d’accord pour exiger, en régie
générale, trois ans de caiéchurnènal.
Jl laiit en outre que le calécliiimène
soit parvenu à l’âge de raison, vu qu’il
ne conviendrait nullcnienl de les ict
cevoir à un âge trop tendre, lors même
qii ds auraient acquis le minimum des
connaissances néces.saires. Il est imnorlanl d’exiger une conduite en rapport
avec la foi professée par les calécbumènes, et de ne pas se conlenler de
I instruction. La conversion du cœur •
est l’idéal auquel nous devons tendre
en tait, d’exigences pour les candidats
à 1 admission dans l'Eglbse. Mais que
noiiS'«ommes loin encore de cel idéal
qu’il nous serait si précieux de voir
réali.sé pour chacun de ceux que nous
recevons. Ayons constamment cel idéal
devant nous, tout en n’oubliant pas
U un,mitre côté que trop d'exclu.sions
serment funestes. Excliii'e veut souvent
dire éloiguer, et si on les éloigne où
~ ne meltenl souvent
pins les pieds dans le temple; leurs
parents prennent fait et cause pour
eux; le ministère du pasteur devient
inlnictueiix pour ne pas dire impossil)^’et de famitles entière.« échappent
a l infliipnce de l’Evangile. C’e.«l ainsi
qu’en croyant bien faire l'on emploie
un remède plus fune.«te que le mal.
^ Si, au contraire, on les con.«ei've dans
I Eglj.se — qui est ici bas un mélange
de bon grain et d’ivraie — ils sont
encore d une irianièro ou de l’antre
4
76
LE TfiMOlN
SiHis l’influence de rEvangile; ils fréqiieniertllfis às&énib]*ées religieuses avec
leurs familles?' le paslenr peut les
aborder, les inslruîre, les êclaiier, lès
convaincre et îès anVener à Christ,
C’est d’ailleurs le récipiendaire qui est
responsable dé son admission et non
te pasteur , lorsque Ce dernier a eu
soin de bien faire comprendre au catéchumène la valeur et Fimporlance
dé rengagement qu’il vient prendre.
On ne doit pas, croyons-nous, taire
servir la communion comme levier
pour l’exercice de la discipline. Ceux
qui Gommunienl le font sur leur responsabilité. La table de la éomrtninion
n’appartient ni au pasteur, ni au Consistoire; c’est la table du Seigneur.
Le .soir eut lieu une réunion d’édification dans l'école paroissiale, on
prirent la parole les pasteurs de BobbioPellice, de Luserne St Jean et d’Angrogne.avec quelques antres personnes.
Le Bureau désignera l’époque et la
localité où doit se réunir la prochaine
Conférence, ainsi que le sujet sur le
quel une personne de son choix doit
préparer un travail par écrit.
Ne saluez personne en ebemin
On est de prime abord surpris
en entendant ces paroles sortir de
la bouche du Seigneur; mais l’on
revient bientôt de sa surprise en
pensant que celui qui a dit; • Tu
aimeras ton prochain comme toi
même » ne peut pas ordonner à
ses disciples de manquer d’égards
à leur prochain. C’est lui qui a
dit à ses disciples: « Quand vous
entrerez dans quelque maison, saluez-la (Matt. x, 12); dites en
entrant: « La paix soit sur cette
maison • (Luo. x, 4, 5). Ceux qui
ont été à son e'cole ont appris de
lui d saluer les amis chacun en
particulier (3® Epiire, Sew v, 15),
à saluer les églises (Rom. xvi, 5),
d saluer tous les frères par un
saint baiser (l, Tess. v, 26). Il
est donc évident que celui qui se
présentait à ses disciples en leur
disant: La paix soit avec vous »
ne veut nullement nous faire manquer aux convenances sociales.
Pour comprendre les paroles
placées en tête de cet article, il
faut considérer les usages du pays
et du temps où elles ont été prononcées. Chez les Israélites d’alors, comme encore aujourd’hui en
Orient, les salutations étaient cérémonieuses et prolongées ; elles
étaient accompagnées de signes
plus ou moins familiers, ou respectueuses selon les conditions des
personnes. Les inférieurs descen
daient de leurs montures en présence de ceux qu’ils voulaient
honorér, ils se levaient, s’agenouillaient et se prosternaient même
plusieurs fois devant eux. Lorsque
deux personnes se rencontraient,
chacune mettait sa main droite
sur la poitrine du côté du cœur,
puis elles s’inclinaient, baisaient
leur main droite qu’elles serraient
ensuite réciproquement, puis elles
les élevaient unies ensemble. On
les relirait pour les porter chacun
à son front. Venaient ensuite les
baisers que l’on se donnait, en se
prenant réciproquement par la
laarbe. Après quoi l’on se faisait
tour à tour des demandes touchant
la santé et celle des parents respectifs. Lorsqu’on rencontrait quelqu’un dont on ne comprenait pas
le langage — personne n'ouvrait
la bouche — chacun portait successivement la main au cœur, à
la bouche et au front pour dire:
«je t'aime de tout mon cœur, de
foule mon âme et de toute ma
pensée ».
Quel précieux temps perdu ! disons-nous; et Jésus qui lisait dans
les cœurs pouvait oertes ajouter
dans bien des cas ;, quelle hypocrisie ! quelle fausseté chez ceux
qui font de beaux semblants et
n'attendent que l'occasion propice
pour vous nuire.
Les disciples que Jésus envoyait
deux à deux n’avaient pas de
temps à perdre eu des compliments superflus. Alors, comme à
présent, la moisson était grande,
et il y avait peu d’ouvriers, Il
fallait donc ne pas s’attarder pour
des choses qui n’en valaient pas
la peine, et surtout ne pas se prêter
auxactesd’hypocrisie qui se mêlent
aisément à des salutations si fréquemment répétées. Jésus ne veut
donc pas abolir les salutations,
mais interdire à ses disciples les
exagérations dans un usage qui
avajt perdu sa simplicité primitive.
N’aurait-il rien à dire de nos
jours aux faiseurs de compliments
et aux gens bien élevés, dans ce
sens qu'ils savent plier l’épine
dorsale avec la plus grande désinvolture et faire la révérence d’une
manière irréprochable î Son livre
et ses préceptes sont pour tous
les temps et pour tous les hommes.
Donc, aujourd’hui comme alors «
ne perdons pas de temps dans des
compliments superflus et inutiles,
pour ne pas dire davantage. Qu'on
se salue avec toute la tendresse
possible; qu’on se demande réciproquement des nouvelles des divers membres de la famille; qu’on
se (lise les choses les plus douces;
— mais pas d'exagération, — pas
de temps perdu , pondant que la
parole de Dieu nous ordonne de
le racheter; — pas de compliments
trompeurs; pas de faux semblants;
— prenons garde de démontrer
plus d’affection que nous n’en
éprouvons en réalité. Ce serait un
faux témoignage, un vrai mensonge
et parconséquent une chose abominable aux yeux de l'Elornel.
Les salutations cérémonieuses
paraissent môme dans certaines
correspondances de journaux religieux. On est parfois avec le Directeur d’une gentillesse admirable,
d’un dévouement à toute épreuve
et d’une tendresse plus que touchante. Point de mal à cela, disons
nous; mais les lecteurs sautent
sans miséricorde les compliments
les mieux tournés, même l’exorde
quand il est inutile ou trop long;iis veulent en venir au fait, et ils
ont raison.
"Voulez vous emporter la pièce?
souvenez vous que les compliments
ne tiennent pas lieu d'arguments.
Voulez vous vous assurer l’attention et la bienveillance du lecteur?
Ne commencez pas par l’ennuyer
avec des compliments inutiles, à
le saturer de lungaggini; allez
droit au but ; ne saluez personne
en chemin; entrez en matière sans
ambages et sans circonlocutions.
Le lecteur vous en saura bon gré
et avalera volontiers votre prose,
surtout s’il voit que vous faites
de sincères efforts pour lui dire
beaucoup de choses en peu de
mots. Si au contraire vous employez beaucoup de mots pour
dire peu de choses, il dira: molto
fumo e poco arrosto, et jettera votre
feuille au panier. Les lecteurs ne
badinent pas.
Avez vous des tendresses à dire
au Directeur ? envoyez les-lui dans
la lettre qui accompagne votre
article,— 15 grammes pour chaque
20 centimes, mais ne les publiez
pas, — qu’elles ne fassent gémir
ni la presse ni les lecteurs.
Ebnest RoBBnr, Gérant et Àdminülrateuf
Pigceroi, Impr. Chiantore et Mascarelli.