1
Année Dixième.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Ualie .... L. 3
Tous les pays de l’UnioU
âfi poste ... *3
.imérifjita ...» 9
On s’utiumie :
l’our V Intérieur MM, )«s
pasteiu's et las ]¡l>raii'es de
Torre Fe H íce.
Fouf^Vííü/efiVnviiu Bureau d’Admin isdation..
N. 48.
U>i on plasienrs numéroB sép»“
rt!S, demandés avant le lirape 10 cent, tìbaunn.
A lin onces : 25 centinies par II gnomes «■nuoîs fi’arpeiit ao \mv
lettre recommandée ou pai
«londats sur le Bureau de Pérosa Arpentina.
Pour la RÉDACTION s'adresser
ainsi : A la Direniion du Témoin,
Pomaretto fpinerolo) Italie,
l’our J’AÎ>M1N1STRAT10N adresBer aintíi‘;\A I" Adminìatration du
Tínioirt,' Pomaretto ^Pineroloji
Italie.
ieaS
t=3
LE
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi * j
Vous me seret témoins, âotiss 1,
A'uiuan/ la vérité avec la charité. Eph. it, 16.
Basa
3R
eu
28 uûveinlire. Les conditions de l’électoral
dans les {taroisse^ de l’Eglise Yaadoise. —
Le, voyageur Bove et la mission protestante
à la Terre de Feu. -- De Naples. ~ Eglise
évîihgélflïne de Nice. — Allez et Allons. —
Variétés. — Chronique vaudoise. — Hevue
pir^Hique. ~~ Souscription. — Ouvrages reçus.
âS iVovoinbx'C
Les eenditioDs de l'électorat
dans les paroisses
de l'Eglise Vaudoise
{ Suif^j.
Ceux qui nous connai.ssent ne
nous accuseront pas d’emprunter
au compte-rendu de la conférence
du Bobi ce que nous allons dire
encore sur cette question capitale.
Quand cela serait, nous n'en rougirions pas puisque chacun prend
son bien où il le trouve ,et. .que
les hommes de génie ont li^uls
le privilège de mettre au jour
quelque chose de nouveau, et en
core , qui ne l’est souvent qu’à
force d’être vieux.
Il y a fort longtemps que notre
conviction est arrêtée sur tous
les points que relève le compte-,
rendu et nous sommes particulièrement heureux de nous trouver
d'accord avec un si grand nombre
de nos frères , bien que nous n’ayons jamais eu l’occasion de nous
entretenir sur cet important sujet
qu'avec quelques-uns d’entr’eux.
La question a fait des progrès
évidents et nous pouvons espérer
une solution prochaine telle que
la réclame l’intérêt de notre
Eglise.
Si la profession de la foi de
l’Eglise exigée de tous les membres, et tout particulièrement
des membres électeurs, ne consiste pas uniquement à réclamer
les secours des diacçnies et des
billets d’admission aux hôpitaux,
ce que n’oseron| pas soutenir les
hommes qui 4|ii,issent quelque
intelligence à l.a largeur de vues
la plus libérale en quoi consiste-
2
.AA<"AA AAAAAJ'lA'V'.î%A'«.'iAAi
-.378
«^AA/wv^r•
t-elie et à quels signes 'extérieurs
peut-on la constater? Des foules
de gens peuvent se rencontrer
dans les rues, sur les places
publiques, les jours de marché
ou de foire, même dans une salle
communale, un jour d’élections
administratives ou politiques,
sans qu’un seul homme ait l’occasion, ou sente le devoir de
professer sa foi religieuse. Dans
les transactions journalières, qui
mettent des multitudes eu contact
entr’elles, s'il y a une profession
qui se fasse, d’ordinaire, très
involontairement et sans qu’on
s’en doute, c’est non pas celle
de protestant ou de catholique,
mais celle de juif; c’est le titre
dont on gratifie ceux qui se distinguent par leur âpreté au gain,
qu’ils soient ou qu’ils ne soient pas
incirconcis dans la chair comme
ils le sont de cœur.
Lorsque le dimanche matin,nous
voyons de longues files d’hommes
et de femmes, et de jeunes gens
aussi, marcher pendant quelque
temps dans la même direction ,
puis prendre les uns à droite, les
autres à gauche, pour entrer daus
les édifices consacrés à des cultes
différents , nous voyons avec
raison dans cet acte une profession publique sinon d’une foi positivé et réelle, tout au moins
d’une croyance, et comme une
déclaration de vouloir y appartenir. — Quant aux groupes souvent plus nombreux encore, qui
dimanche après dimanche, n’éntrent ni d’un côté, ni de l’autre,
.si ce n’est peut-être au café, ou
à l’auberge, ou qui profitent vo
lontiers du jour du Seigneur pour
s'occuper de leurs intérêts matériels, ou faire des parties de
plaisir, se livrer à la chasse, à
la pêche ou aux jeux, si nul ne
peut dire que ces gen.s là ne
seront jamais chrétiens, aucun
homme intelligent et croyant luimême, n'osera affirmer qu’ils le
sont déjà.
Nous avons souvent entendu des
gens qui se sentent mal à l’aise
dans leur abandon des assemblées
de culte, alléguer comme un argument en leur faveur, que ceux
qui sont les pins réguliers au
temple ne valent pas mieux et
que parfois ils valent moins que
les autres. Cela est fort possible,
même cela est malheureusemeut
trop vrai. Mais ce fait, même
quand il serait plus fréquent qu’il
ne l’est en réalité , n’abolit pas
l’obligation pour les chrétiens de
ne pas abandonner les saintes
assemblées (Héb. x, 2S). "
Ils étaient probablement assez
nombreux à Jérusalem les pharisiens qui montaient régulièrement
au temple pour être admirés des
hommes et se glorifier devant
Dieu; les péagers l’étaient beaucoup moins , mais lorsqu’ils y
montaient c’était pour s’humilier
devant Dieu et implorer leur
pardon; et lorsqu'ils l’avaient obtenu , si d’autres devoirs ne lés
appelaient pas iiilleurs, ils persévéraient dans le temple môme,
eu jeûne et en prières, comme
Anne fille des Phariuel (Luc., n,.
36-38). Et d'ailleurs, dirons-nous
à ceffx qui cherchent vainement
à se justifier en alléguant les
3
»/WVWwVWWS«^W\/VvA^VW''JW w I
379
WWN-TLFVV^J.
■■'vwxf'x^'wrwvww^
péchés .d’autrui ; ue savez-vous
pas que la foi vient de l’ouïe et
l’ouïe de la parole de Dieu et que
cette parole dans la bouche d’un
homme convaincu qui ne se borne
pas à imiter, mais qui sait conjurer les pécheurs de se laisser
réconcilier avec Dieu, a souvent
beaucoup plus d’énergie que cette
même parole lue par vous dans
votre cabinet, si tant est que
que vous la lisiez?
Sauf des cas, tellement exceptionnels qu'il n’y a pas jlieu d’en
tenir compte, l’un des signes
auxquels on reconnaît les membres d’une église particulière,
c’est leur présence régulière aux
assemblées des cultes de cette
église. Le jour où ils seront persuadés que les parties principales
de ce culte et la manière de le
célébrer ne sont pas selon les
Ecritures, ils devront, s’ils sont
loyaux , déclarer eux-mêmes qu’ils
cessent de faire partie de cette
Eglise. — Nous sommes du reste
tout disposé à changer de conviction et de langage le jour où
l’on nous aura démontré que ceux
qui n’assistent jamais, ou presque
jamais , aux assemblées de culte
honorent etTecommandent l’Evangile par leur conduite mieux que
ne le font ceux qu’ils appellent
par dérision des piliers d’Eglise,
que leur exemple édifie grands
et petits et qu’ils concourent' à
la prospérité de l’église dont ils
veulent faire partie.
Et si la participation régulière
aux assemblées religieuses est obligatoire pour tous les membres
d’une église, elle l’est doublement
pour ceux qui sont revêtus du
droit électoral où qui aspirent à
l’être, c’est-à-dire à donner et non
plus seulement à recevoir, à exercer une part d’influence, peut-être
très considérable (en rapport avec
leur position sociale), sur la
marche même de l'église particulière, aussi bien que de l’Eglise
en général, dans l’élection des
anciens, des pasteur.s, des députés
au Synode, en un mot dans toutes
les attributions dévolues par la
Constitution aux assemblées électorales des paroisses. — Nous
sentons le devoir de déclarer
publiquement à ce propos , n'avoir jamais pu comprendre comment un homme qui se respecte
ose se présenter, un jour de votation, dans la palroisse où il
réside, lorsque jamais il n’a été
vu dans une assemblée de culte.
Si la pudeur ne le retient pas,
il nous parait que c’est le devoir
aussi bien que le droit de la
paroisse de rayer son nom de
la liste électorale. Ce qui ne,veut
pas dire, comme les ignorants
pourraient le croire, qu’il est
réjeté hors de l'église, car il
continuera à avoir libre entrée
dans toutes les assemblées de
culte, à recevoir tous les soins
pastoraux s’il les réclame, ou
si seulement il ne les repousse
pas. — Ses enfants seront baptisés
s’ils le désirent, ils recevront
l’instruction religieuse. — Mais il
ne sera plus administrateur ou
législateur.
4
o^i%rs/w\/N/v^/vvWVW»AJVW
580.
Le voyageur Bove
et la mission proleslante
à la Terre de Feu.
(Suile),
« La glace était rompue et avant
3ue les effets bienfaisants de la visite
e Sterling se fussent effacés , une
mission bien organisée s’établit à
üsciuuaia. Voici douze ans qu’elle est
à l’œuvre sous la direction babilc et
désintéressée du Rev. Bridges; et les
résultats nous venons de les voir s.
« La mission occupe une des positions les plus belles de l’On-Asciaga.
Une chaîne de montagnes hautes et
neigeuses la défend des vents du Nord
et du Nord-Ouest et la longue péninsule qui sépare la baie d’Usciuuaia
de celle de Usciueaischi offre une pâture suffisante à quelques centaines
de têtes de béla-il. Deux cents decellesci appartiennent à la Mission, et les
autres à dix ou douze familles Fuégines qui les ont reçues des missionnaires toujours préoccupés de venir
en aide aux indigènes laborieux. Chacun de ceux-ci, après que sa conduite
a été mise pendant quelque temps à
l’épreuve reçoit deux vaches et un
veau, un lot de terre et parfois même
une maison ». Malheureusement' les
Missionnaires ont li op souvent à lutter
avec l’inconstance de leurs élèves.
« 11 n’est pas rare de voir des familles
après un an on deux de travail,, laisser
leur maison, leur champ et leur bétail
pour reprendre leur vie errante et
pleine de privations ».
....i A la Mission de üsciuuaia les
Jachemush (médecins enchanteurs)
sont déjà tellement honteux de leur
métier, qu’ils ne sortent que la nuit,
et exercent leur art sans cliants, sans
cris, sans bruit d’aucune espèce»....
« Depuis la fondation de la Mission les
combats entre indigènes, le long du
canal du Bengle , sont devenus très
rares. Même les Alacaluf qui auparavant envahissaient d’année en année
l’Uueman Asciaga, dépouillant et tuant
tous les Jagan qu’ils trouvaient sur
leur route, ne dépassent plus guère
l’île Stewart et vivent en paix avec
les Jagans limitrophes. Seuls les habitants de l’Est (Sciucaiagu-Imian) et
ceux de Adduuaia, se livrent encore
à de cruels combats; et l’on entend
parler à la Mission de meurtres, de
violences et d’outrages. Mais la parole
de Christ pénètre même jusqu’à ces
parages reculés, et le jour n’est pas
loin où toutes les haines cesseront et
où tous se considéreront comme
frères... ». « La présence des Mis
sionnaii'es anglais ( américains ) à la,
Terre de feu » c’est avec cés paroles
que Bove clôt son livre — a certainement modifié le caractère d’une
grande partie des indigènes habitant
sur les rives du Canal du Beagle. Le
progrès est si rapide, les sacrifices
que ces bons Missionnaires s’imposent
sont si nombreux que je pense qu’on
pourra dire, dans quelques années,
de tous les Fnégins ce que l’on dit
aujourd’hui de Pallalaia; il fut l’un
des plus belliqueux, des plus méchants
et des plus superstitieux entre les
indigènes de la Terre de feu ; mais à
présent il vil à l’ombre de la croix,
modèle de vertu, exemple de travail ».
Que ces lignes sont bonnes à^lire,
n’est-ce pas? mais si Bove a pu revenir
pour les écrire c’est encore aux Missionnaires protestants qu’il le doit.
Quelques-unes des pages les plus émouvantes de son récit sont consacrées à la narration du naufrage du
S. Josué, qui avait succédé au Cabo
de Hornos. Dans une aiîrcuse tourmente le navire alla se briser contre
les rochers qui bordent la baie d’Hammacaia. Ceux qui le montaient furent
tous sauvés, mais grandes furent leurs
privations elleurs souffrances sur cette
plage inhospitalière où ils étaient
exposés aux intempéries et aux attaques de bandes de sauvages. Mais un
matin à l’aube ils virent entrer dans,
la rade un vapeur. C’élail « l’Allen
Gardiner » le bâteau de la Missjon
qui était venu à leur secours.
IL M.
5
381.
•4ê
De Naples
En nous envoyanl, ainsi qu’à tous
ceux qui se sont souvenus de nos
frères de Naples dans leur épreuve,
ses remerciments et ceux des pauvres
de l’église, M. le pasleur Pons nous
communique les détails suivants dont
nous faisons part aux lecteurs;
i D’un côté, l’ouvrage a diminué
et ira malheureusement encore en
diminuant; tandis que, de l’autre
côté, les vivres ont augmenté de prix.
Les rues sont pleines de mendiants
et les faillites ont lieu par dixaines.
Dieu nous aidera dans celte terrible
crise. Il nous a visiblement protégés
et bénis. Sur plus de 200 élèves de
nos écoles, pas un n’est mort. Dieu
les a tous épargnés. Quelques-uns
ont cependant perdu leurs parents.
» De nos 130 communiants, Dieu en
a retiré deux à Lui et si ces deux
s’étaient soignés, ils n’auraient pas
succombé.
» lime semble que, spirituellement
parlant celte épreuve a fait du bien
a la plupart de nos frères. Quant au
gros de la population, le choléra a
tout simplement réveillé les superstitions. Les niches d’idoles que le baron
Nolli, syndic de Naples avait fait
couvrir, il y a plusieurs années, ont
été presque toutes remises en honneur....
» Notre nouveau temple va être bientôt achevé et j’espère que l’inauguration pourra avoir-lieu vers la lin de
janvier prochain».
Église évangélique de Nice
Nous avons reçu le compterendu
financier de celte église pour l’année
1' juillet 1883-30 juin 1884. Le Consistoire (dont Mr. W. Meille est président et M.Arlh. Musion vice-président), exprimesa vive reconnaissance
envers Dieu tout d’abord , puis envers
tous ceux qui ont donné des témoignages nombreux et spontanés de
leur intérêt pour l’église. Grâce aux
efforts de ses propres membres et de
4è3
ses nombreux amis, l’église n’est pas
loin de suffire à ses besoins, y compris l’évangélisation de nos nombreux
compatriotes.
Les re|sources lui arrivent soit par
le moyen des collectes ordinaires et
des troncs, soit par le moyen de dons
spéciaux et de souscriptions apportés
par les donateurs ou collectés à domicile,— soit enfin par le moyen
d'une vente en faveur des écoles.
La vente de l’an dernier a produit
fr. 4453.
Le produit des collectes ordinaires
et des troncs a dépassé la somme de
fr. 3000; et le total des dons et
souscriptions, en dehors des collectes
i'égulière.s à l’issue des services, s’est
élevé à fr. 9467, qui se partagent
comme suit:
Pour culte . . . . fr. 5883
Pour écoles . . . . » 639
Pour les pauvres . . » 293
Pour les Missions de
Paris................
Caisse centrale d’évang'éiisaüon .... » 300
Œuvres diverses . . » 1607
Ces œuvres diverses comprennent
des allocations en faveur des victimes
d’Ischia, de l’Asile évangélique de
Nice, de la caisse des veuves de pasleurs vaudois, des sociétés bibliques
de France, de la Bibliothèque paroissiale et de l’évangélisation italienne à
Nice.
Allez et allons
Je causais l’autre jour avec l’un
de mes voisins, un respectable vieillard, un vaudois de la vieille roche.
La conversation roulait sur la cultivation de la terre, sur la pins ou
moins grande fertilité des champs
en rapport_ avec la plus ou moins
grande activité de ceux qui les cultivent.^ Nous avions parlé aussi des
mauvaises herbes qui nuisent aux
récoltes, comme les mauvaises pensées, les passions, les tentations, les
inclinations perverses empêchent la
production des fruits que le Seigneur
6
..382
».*.»**.
aiiend de nous, et le développement
de la vie chrétienne ; lorsque notre
bon vieux, me regardant avec une
certaine fixité, comme s’il avait voulu
me faire la leçon, me dit lout-à-coup :
— Voulez-vous que je vo\is en raconte pne?
— Très volontiers, lui répondis-je,
et à .part moi» je pensais que peutêtre j’aurais pu en faire ¡3arl aux
lecteurs du Témoin sans nommer
la personne que l’histoire concerne
et que nous appellerons Jean tout
court,
— Jean, Jean tout court, possédait
une jolie petite propriété qui aurait
nu lui fournir le blé dont il avait
ijesoin pour faire le tour de l’année.
Il y recueillait en outre de bien
belles châtaignes sans qu’il eût à
faire autre chose que se courber pour
les cueillir, en remerciant Dieu qui
les lui envoyait, des pommes qu’il
vendait joliment en les faisant quelquefois payer un peu plus qu’elles
ne valaient. Mais sa prospérité fut
de courte durée, et il ne faut pas
s’en étonner car cet homme n’honorait pas Dieu de son bien, il ne
pensait qu’à la nourriture qui périt
et il n’était pas aussi actif qu’il aurait
pu l’êjre. 11 consumait peu à la fois
ses minces épargnes, les ouvriers
coûtaient cher et le moment vint où
il fut obligé de vendre la moitié de
sa propriété pour pouvoir conserver
l’autre moitié.
Il s’avisa même de louer celle seconde moitié à un voisin actif et
honnête, et de s’en aller à l’étranger
daps l’espoir d’y gagner quelque argent. Après plusieurs années d’absence, ]Î retourna au pays avec les
poches vides après avoir changé maintes fois d’occupations. Les pierres
qui roulent n’amassent pas mousse,
et noire homme s’était bien trompé
en pensant qu’il suffisait d’aller à
l’étranger pour s’enrichir. 11 aurait
dû savoir que nulle part sur la terre
Ton ne peut se dispenser d’obéir à
Dieu qur a dít pour tout le monde:
tu travailleras six jours et lu feras
toute' Ion ϝvrc.
A son arrivée, il ne fut pas mal
surpris en apprenant que son locataire avait fait de fortes économies,
et se proposait de lui acheter son
bien,
— Comment avez-vous donc fait,
mon brave homme, lui dit Jean, à
faire de telles épargnes vous qui n’aviez
à cultiver que la moitié de la propriété, pendant que j’en consumais
chaque année une partie, moi qui
Tavais toute entière ?
— Cela vient en partie de ce que
vous lanciez vos ouvriers dans les
champs en leur disant: Allez!
— Et comment faites-vous donc,'
vous?
— J’ai pris, dès le commencement,
l’habitude de leur dire: Allons! et
je conserve celte habilnde parce que
je la crois bonne. Je n’engage pas
plus d’ouvriers qu’il n’en faut, puis
je prends la pioche, je leur dis:
Allons au travail, et j’y vais avec
eux.
Jean comprit alors la grande différence qui existe entre ces deux manières de faire, puisque cela voulait
dire avoir une ferme ou ne pas Tavoir,
selon la manière de s’y prendre.
Mais c'était trop tard pour lui, il
n’avait pas l’habitude du travail, et
ne sut plus l’acquérir. Il eut bientôt
fait partir le dernier sou de Targent
retiré de la vente de la seconde
moitié de sa ferme, et il resta, pins
que jamais: Jean, tout court.
Cher lecteur, ne va pas imiter sou
exemple, et surtout rappelle-loi de
faire valoir le talent ou les aptitudes
que Dieu te confie afin que tu le serves
fidèlement, et que lu sois utile à tes
semblables.
Récolte du maïs en i884. — Les
nouvelles parvenues au Ministère d’A-gricullure et Commerce établissent
que la récolte dn mais a, -cette année, '
atteint et même dépassé le chiffre de
33 millions d’hectolitres, représentant
le '100 OjO de la récolte moyenne.
7
.383------
Culture du froment en Italie. —,
Le sénateur Jacini dans sa relation’
s.ur Vincliiesta aijraria, écrit ce qui
suit: a L’Uaiie sème ordinairement,
aujourd’hui, du froment sur 4 'Ifè
raillions d’hectares de terrain pour
obtenir un produit d’environ 51 mil
lions d'hectolitres, c’est-à-dire 11 hectolitres par hectare. En réduisant
d’un tiers l’espace destiné au froment
et en cultivant les deux autres tiers
de manière à en retirer ne fût-ce que
18 hectolitres par hectare — moyenne
inférieure à celle de l’Allemagne,
moins fertile, — l’Italie n’aurait-elle
pas une production de 54 millions
d’hectolitres, précisément ce qu’il
faudrait pour l’affranchir de toute
nécessité d’imporlationV Mais non,
l’Italie s’obstine à mal cultiver la plus
grande étendue possible».
«Tandis que pour les autres cultures y compris celle du maïs, il
serait injuste de dire que nous sommes les derniers, pour celle du froment nous le sommes sans aucun doute,
du moins dans les pays civilisés. Ensorte que la possibilité d’une plus
forte production est considérable».
Fruits de l’hygiène. —• Depuis que
le système des canaux de nettoyage
a été complété à Londres, la mortalité y a diminué de 12000 par an.
En comparant la mortalité chez 1000
habitant.s de Londres et chez 1000
italiens on trouve qu’il meurt 10
italiens de plus dans l’année.
Francfort, grâce aux eaux destinées à nettoyer les égouts, la mortalité est descendue de 29 à 7 1(2
pour mille.
Nos dettes. — Uannuaire statistique
italien nous apprend qu’en 1860 la
dette de l’Etat s’élevait à 2 milliards
et 439 millions. En 1884 notre dette
s’élève à environ 12 milliards. Tandis
qu’en 1860 nous payions 110 millions
d’intérêts, nous en payons aujourd’hui 525.
. Efargnes. — Les caisses d’épargne
postales ont reçu, en septembre dernier, des dépôts pour L. 9.407.760.
Près de 81(2millions ont été retirés.
Les dépôts qui restaient s’élevaient
à plus de 139 1(2 millions de francs.
Mervtilles de l’eau bénite. — C’est
dans un bourg de la Lombardie. Un
incendie a éclaté dans une easeine.
Le prêtre accourt et dit aux paysans:
Enfants, tenez-vous tranquilles; je
me charge d’éteindre l’incendie. 11 se
mit à l’œuvre en effet, aspergeant
la maison d’eau bénite. Les llamnies
ne voulurent pas reconnaître le merveilleux pouvoir de cette eau, et
tandis que les paysans regardaient,
la maison brûla complètement.
(!Hironique ^aubotoe
Turin. — Election d’un nouveau
pasteur. — Dimanche dernier, 23 novembre, a eu lieu, à Turin, l’assemblée
paroissiale convoquée dans le but de
procéder au choix d’un nouveau pàsteui', en l'emplacement du vénéré
M. Meille père.
Le concours des électeurs a été
considérable puisque non moins dé
132 oint pris part à la votation. Le
rapport de la 'Table au dernier Synode
ne porte que le chiffre de 80 électeurs ;
mais le Consistoire de Turin a cru
devoir ouvrir les listes électorales
tout dernièrement, ce qui a considérablement augmenté le nombre des
électeurs... du moins sur le [lapier
et pour les grandes occasions. Nous
ne saurions approuver cétte mesure,
mais elle explique le chiffre des votants.
Le résultat du scrutin a été le suivant; ' , ,
M. William Meille, pasteur ä Nice,
a obtenu 85 voix; M. Auguste Malan,
pasiéur à Milan, en a obtenu 42; 5
voix ont été déclarées nulles,
M. W’illiam Meille a été proclamé
élu et lions avons la ferniè confiance
que Dieu lui donnera de paître le
troupeau avec le môm'e talept, la
même fermeté et le môme dév'diiemenl
qui ont caractérisé le ministère de
son père.
8
Ecüue ^olttttjuc
itaiie. — Leurs Majestésj le roi
et la reine avec le prince de Naples
sont rentrés à Rome le 23 courant et
ont été reçus par les ministres et
toutes les autorités au milieu des
ovations de tout le peuple de la capitale. Peu après son arrivée le roi
a lait une longue visite à Déprétis,
obligé par une indisposition à garder
sa chambre. Cet empressement du roi
Humbert a fait une excellente impression sur le public, déjà habitué à la
cordiale simplicité de notre roi.
L’ouverture des Chambres a eu lieu
le 27 courant et la veille Déprétis a
convoqué la majorité ministérielle
pour s’entendre avec elle sur les
travaux parlementaires et particulièrement sur les conventions des chemins de fer.
Le Gouvernement a nommé président du Sénat en reraplacpment de
Tecchio, le Sénateur Durando, général
originaire de Mondovi, ancien patriote.
La démission de Ferracciù, ministre
de grâce et nistice a été acceptée et
le Sénateur Pessina a été nommé à
sa place garde des sceaux. Pessina
est une illustration du barreau napolitain. Celle nomination, ainsi que
celle de Durando, est généralement
appj'ouvée.
M'fnnce — A l’occasion des nouveaux crédits demandés par le gouvernement pour le ïonquin et pour
la Chine, des discussions très vives
ont eu lieu dans la Chambre des députés. C’est Jules Ferry qui a dû subir
les plus violents assauts.
Le choléra a presque disparu à
Nantes et à Paris.
Amérique. — Dans la lutte électorale pour l’élection (Ju président
des Etats-Unis, le candidat républicain Blaine a été battu, et avec lui
le parti républicain depuis environ
vingt ans au pouvoir; Gléveland,- le
candidat démocrate a été élu à une
assez forte majorité.
Aitémaffuie. — L’empereur a ouvert en personne la diète de l’Empire.
La conférence pour le Congo poursuit activement ses travaux qui seront
terminés vers le décembre.
SOUSCRIPTION ËN PAYEUR
des membres pauvres
de itglise de Naples, etc.
Montant des listes précédentes (N. dO,
di, 42, M et 47). . . . fr. 255
MM. Malan Pierre (Genève) » 2
Long .1. Daniel (id.) » 2
Meyti'c Golin (id). » 2
David Peyi'oncl . . » 2
J. P. M.................ï 3
J. et S. Boero . . » 2 50
Oovrages reçus
MÉMOIRES D’UN PETIT MOUCHOIR
de batiste, racontées aux heureux
et aux malheureux de ce monde.
— Par un Invalide. — Paris, Paul
Monnerat, libraire.
NOËL A PARIS. — Par R. Saillens.
~ Prix .20 cent.
L’IIOTEL DU PETIT GUILLOT. —
Imité de Phelps. — 15 cent. —
À la même librairie.
Etant donné le genre, qui n’est
pas à la portée d’un certain nombre
de nos lecteurs, nous recommandons
les Mémoires, comme un livre intéressant et très instructif. Et quant à
nos lecteurs vaudoisquine connaissent
guère que les misères que l’on rencontre dans nos villages les plus
pauvres, nous leur recommandons les
deux brochures dont nous avons donné
les titres; et comme, prises au cent,
elles jouissent d’un escompte du 250|o
même du 30 Ü|0j 'lo'js leurs offrons
volontiers de recueillir les demandes
qui nous seraient, faites et de les
transmettre à l’éditeur.
Ernest Robert,' Gérant et Àdministratexir.
Pignerol, Imprim. Chiantore et Mascarelli,