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Cmqaante-troÌ8Ìème année.
24 Août 1917
N. 34.
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L'ËGHO DES VALLEES
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Que tontes les choses vraies, honnêtes, jnstes, pores, aimables....dignes de louange, occupent vos pensées. (Phll. IV, 8),
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SOMMAIRE: Benoît XV et la paix — Da
page de nos Aumôniers et de nos Soldats
— Fête du 15 août — Chronique vaudoise — Nouvelles politiques.
Benoît XV et la paix.
Le Vatican, par l’organe de son chef
a cru bon de faire entendre sa voix, au
milieu du misérable concert qui afflige
l’humanité depuis plus de trois ans. La
paix, qui ne la désire ? Qui ne soupire
après elle, qui ne l’invoque ? Elle est
dans le cœur de tous, qu’on s’appelle
empires centraux ou alliés. Oui, la paix
est le but suprême que l’on veut atteindre, et nous comprenons que Benoît XV
soit hanté par cette idée, qu’il faut
qu’elle se fasse vite. — Malheureusement, le représentant du Vatican est le
moins qualifié de tous pour atteindre ce
but suprême, parce que, vouloir ou non,
ce n’est pas de sa compétence.
S’il avait été un pouvoir temporel,
nous le comprendrions aisément, car en
tant que neutre c’était son droit; mais,
le Vatican, puissance spirituelle, est en
dehors de la lutte. Ce rôle nous le laissons
donc aux intéressés d’une manière directe qui doivent savoir quand doit arriver le moment des pourparlers. Nous
aurions compris le Vatican si à la déclaration brutale de la guerre de l’Autriche
à la Serbie, il avait dit à Sa Majesté Apostolique de l’Autriche: Arrête, il ne t’est
pas permis d’opprimer le faible; arrête,
ton titre de Majesté Apostolique t’oblige
à respecter le droit d’autrui; arrête,la tyrannie ne va pas d’accord avec le christianisme que tu professes ; si Benoît avait
parlé ainsi fermement, comme Ambroise
à Théodose de Milan, dès le début, s’il
avait protesté ensuite contre les vandales qui ont saccagés la Belgique et la
France, qui ont assassiné les voyageurs
pacifiques qui se rendaient d’Angleterre
en Amérique, s’il avait répudié le chef
du centre allemand qui a donné son
placet aux massacres des Arméniens par
les Turcs, dignes alliés des empires centraux, nous comprendrions qu’aujourd’hui la voix du Vatican se fit entendre
forte, bien décidée, pleine d’autorité,
mais, hélas 1 nous savons ce qu’il en a
été. Et cette proposition de paix n’aurait-elle pas été réclamée par la Majesté
Apostolique de Vienne ? Et ce royaume
de la Pologne ne serait-ce pas un gage
pour les batailles de l’avenir, une autre
majesté apostolique ?
Et ce silence sur les Balkans, probablement parce que la population est orthodoxe, et cette hâte de glisser sur les
questions brûlantes de 1 Alsace-Loraine
et de Trente et Trieste, tout cela indique
clairement où va la sympathie du Vatican. —- La paix que tous nous désirons
ne peut être qu’une paix durable, une
paix qui garantisse l’avenir à longue
échéance, une paix qui reconnaisse le
droit du faible et des peuples, une paix
qui tue le militarisme.
Mais nous n’en sommes pas encore là,
et pour ne pas perdre les milliards jetés
dans le gouffre, pour ne pas mépriser le
sang versé par des milliers de soldats,
pour venger les morts qui se sont offerts
en sacrifice, pour éviter la répétition, à
quelques années de distance, de la guerre
atroce qui s’allumerait infailliblement,
il faut aller jusqu’au bout en nous ar
mant de patience, de courage et de foi,
en attenciant qu’une puissance comme
l’Amérique du Norr', qui ne dépend pas
du Vatican et qui s’est proposée un idéal,
non pas d’intrigues politico-religieuses,
ait dit son mot. Spectalor.
LapagedcisADÉirsEtileKSoldats.
. Verona, li 18-8-1917.
Ai militari della P e Armata,
Dovendo a giorni rientrare a Torino,
in seguito a ordine ministeriale, e prendervi temporaneo servizio presso l’Ospedale Militare Principale, siete pregati di
rivolgere la vostra corrispondenza al sig.
tenente Alberto Fuhrmann, cappellano
valdese, mio successore, al seguente indirizzo : Intendenza 1^ Armata - Direzione
Sanità - Zona di guerra.
Non vi dico addio, chè mi sarebbe
troppo doloroso, ma arrivederci !
Ho già iniziato infatti le opportune
pratiche per essere nominato regolarmente e definitivamente cappellano di
queste due armate, a fianco del mio caro
collega ed amico sig. Fuhrmann, e spero
con tutto il cuore che questo mio %dvissimo desiderio venga presto esaudito.
Vogliate gradire intanto i saluti e gli
auguri fraterni del vostro sempre aff.mo
Giovanni Bonnet
cappellano evangelico valdese.
Nous recevons de la 1*^' Armata:
Militaires visités du 10-14 de ce mois:
Ils sont peu nombreux, à la vérité, mais
si éloignés les uns des autres ! des montagnes de Brescia jusqu’au delà de Padoue 1 et la plupart de ceux que je cherchais étaient partis ou absents pour raisons de service.
Tout d’abord le lieutenant des alpins
David dalla. Il est bien en avant dans
les montagnes jadis autrichiennes, et
serre l’ennemi de bien près. Il ne reçoit
que de nuit : c’est l’habitude de l’endroit.
Et encore peut-il arriver que, vers minuit, quand il fait bien sombre, l’on y
voie et l’on y soit vu comme en plein
jour par la prévenance vraiment trop
complaisante des réflecteurs... d’en face
qui vous tracent, pardon, qui tracent la
route à des « 152 » dont le sifflement,
trop rapproché, est réellement désagréable.
Jeté à plat ventre d’instinct, et arrosé
à chaque bordée d’une pluie de terreau
et de gravier, on se demande: sera-ce
bientôt fini ? Pas autre chose. C’est
étrange, mais c’est tout ce qu’on se demande.
J’étais indigné de cette chasse à l’homme. Arrivé un instant après, et au travers d’un long et profond boyau, au Comando, le Major m’explique que ces
« granate » étaient destinées aux mulets
qui tra;isportent les vivres ou peut-être
à nos quelques soldats qui rentraient du
foin tout à côté.
C’est la guerre, je le comprends, mais
quels systèmes antipathiques et inconcluants I
Du premier coup d’œil j’aperçois une
Bible sur la table du Comando. Elle appartient au lieutenant Jalla qui l’a passée à son Major. Celui-ci, d’ailleurs, se
révèle aussitôt connaisseur en matière.
Il est ami du prof. Luzzi et parle avec
une admiration sincère des versions bibliques qu’il a reçues de lui.
Je passe une matinée délicieuse avec
mon jeune collègue. Il est des plus anciens du bataillon, aguerri au feu et aux
fatigues, un vrai gaillard d’alpin. Comme
la guerre mûrit notre jeunesse I Officier
de carrière, il aime d’amour son métier,
et comme cela se voit de suite qu’il est
aimé de tous, officiers et soldats !
Il me fait voir et m’explique les positions, sans oublier la sienne particulière..., infiniment plus douce, sur laquelle
j’amène adroitement le discours. A midi,
il part pour la ligne avec ses mitrailleurs.
Que Dieu le garde, cher ami, à sa chère
famille, à ses chères espérances 1
.Je pars à mon tour et après une heure
de montée... un peu critique, toute une
journée ravissante, à l’abri de tout danger, sur les montagnes qui bordent notre
plus grand et plus beau lac, la descente
à la « Riviera », la traversée en bateau
sur ces ondes si bleues 1
Non, je ne pouvais en jouir malgré la
majesté et les charmes du paysage I le
contraste est trop poignant avec ce qui
se passe là-haut où l’homme traqué comme un fauve est obligé ce s’enterrer et
de sortir, tour à tour, à la chasse de
l’homme.
Gif la rude besogne pour une jeunesse
si riante et généreuse f Puissions-nous
n’oublier jamais que c’est pour nous,
pour notre chère patrie qu’ils se donnent
ainsi, et ne les jamais oublier dans nos
prières.
Dans la belle et grande ville de B. je
rencontre une autre chère connaissance;
le lieutenant des alpins Gardiol Remo,
un brave lui aussi, déjà blessé et décoré.
Il me donne de bonnes nouvelles de son
caporal Benjamin Tron.
Bonnes nouvelles aussi du sous-lieutenant du génie Albertazzi et du soldat automobiliste Jahier Henri, venus à Turin
pour quelques jours.
Plus loin, bien plus loin vers l’orient,
je visite le sergent major Capuzzo de la
croix-rouge et le sergent aiut. med.
Carlo Varese, mobilisé depuis quelques
jours.
A Vérone, à mon retour, le lieutenant
des alpins Luigi Betts, le lieutenant des
bersaillers Vigliano, de parsage, et le
soldat automobiliste Ernest Baral, sur
son départ pour le front.
Jean Bonnet, pasteur.
Toujours des tombes.
Lors de la grande offensive sur le
Carso, sur les pentes du S. Marco, fut
blessé grièvement un soldat évangélique
venu de Suisse pour faire son devoir de
bon patriote. Il s’appelait Cuminada
Achille. Porté à l’hôpital 121, il y mourait bientôt de ses blessures. Il fut enseveli avec les honneurs militaires. Pauvre
garçon 1 Personne des siens n’a pu venir
le voir et murmurer à son oreille les paroles d’amour et d’encouragement qui
sont une si grande source de force d’âme
et de consolation. — Honorons sa mémoire, car c’est celle d’un brave.
*
* *
Au cours d’une action assez vive sur
leFaili,le mois passé, un grenadier vaudois, Guigou Etiore, de Maneille, fut grièvement blessé. Des balles de shrapnell
avaient pénétré dans l’abdomen et le
thorax. Il était agonisant lors de son
arrivée à l’hôpital 055. En effet, il expira
tôt après. Il fut enseveli dans le cime
tière de Scodovacca avec les honneurs
militaires. Sa tombe est surmontée d’une
croix en fer avec toutes les indications
pour le retrouver. Nous nous imaginons
facilement la douleur immense de la famille affligée. Nous lui envoyons l’expression de notre profonde sympathie
chrétienne, surtout au frère, lieutenant
au 230" régiment d’infanterie.
E. Bertalot, aumônier
Intendenza 3^ Armata - Z. di G.
— Zone de guerre, 29-7-17.
Cher M.r Tron,
Merci encore pour l’Echo qui me suit
partout et qui m’est resté fidèle même
sur ce Carso aride d’où l’on languit la
bonne fraîcheur de nos châtaigniers et la
pureté de nos sources. Ici quelque rare
arbuste rabougri et quelque léger fil
d’herbe; et la chaleur accablante d’un
terrain rocailleux.
Mais la santé est bonne quand même et
c’est l’essentiel.
Mes salutations les plus respectueuses
et cordiales. A. Sibille.
— Dal fronte, li 29 luglio 1917.
Egregio Sig. Pastore,
Come un raggio di sole delle nostre
care Valli, mi giunge il pregiato di Lei
giornale: L’Echo des Vallées, e sentitamente io La ringrazio. Le sono pur grato
di avere ricordato che il povero sig. Ayres fu allievo degli « Artigianelli » di Torino, e, quale direttore di questo caro
Istituto, mi associo al grave lutto della
famiglia Ayres. Mi rallegro, quando avrò
ultimato coscienziosamente l’attuale mio
compito, di ritornare alla direzione del
nostro caro Istituto degli Artigianelli
Valdesi e pertanto rinnovo, se permette
a mezzo suo, ai suoi bravi alunni, cordiali
saluti ed auguri di buone vacanze. —
Grazie a Dio la salute è ottima. Non ebbi
ancora sul mio ospedaletto dei nostri
Valdesi, ma se avrò questa fortuna, poiché pur troppo non sono immuni, troveranno, in me, fratello affezionato. —
Rinnovo pure sentiti ringraziamenti al
benemerito Comitato di Assistenza di Torino, per l’invio delle preziose pubblicazioni. Voglia gradire, egregio sig. Pastore, i miei più rispettosi saluti.
Di Lei dev.mo Enrico Decker.
— Trentino, 31-7-917.
Egregio Sig. C. A. Tron,
Sempre memore di Lei e gentil Famiglia, continuando a goder di ottima salute, invio sentiti ringraziamenti per la
regolarità con cui ricevo settimanalmente
il di Lei pregiato e caro giornale, recantemi ogni volta notizie del paese e dei
miei correligionari, i quali condividono
meco i disagi e le privazioni del fronte,
coll’augurio di una pronta, definitiva e
duratura pace che ci ridoni alle nostre
amate famiglie.
Abbia la compiacenza di comunicare,
col mezzo del pregiato di Lei giornale, i
più cari saluti ai parenti e amici tutti,
coi migliori miei ossequi.
Di Lei dev.mo G. P. Bein.
— Zone de guerre, le l.r août 1917.
Très honoré M.r Tron,
Le cher Echo des Vallées vient assez
me réjouir, quoique un peu en retard,
avec les bonnes paroles que j’y trouve
et qui m’encouragent à faire mon devoir.
C’est avec plaisir que je le lis, car il m’apporte les nouvelles des chers amis au
front, et de nos chères Vallées. Bien des
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salutations aux parents, frères, et à tous
les amis au front, et aussi à mon cher
pasteur M.r Soulier, ainsi qu’à tous les
chers paroissiens du Villar, les assurant
de ma bonne santé, et j’en remercie le
Seigneur, car tout dépend de Lui : à Lui
notre confiance.
Si ça ne vous dérange pas trop, auriezvous la bonté de changer l’adresse du
cher Echo afin que je puisse de nouveau
le recevoir et profiter des si bonnes
exhortations qui y sont contenues ? Vous
remerciant du dérangement que je vous
donne, agréez. Monsieur et Madame, mes
respectueuses salutations.
Votre bien dévoué
Joseph Gegmonat (Villar Pélis).
— Du front Trentin, 10-8-17.
Cher M.r Tron,
Je vous demande pardon de vous avoir
envoyé une carte au lieu d’une lettre. Je
voulais tout de même vous écrire, car je
venais de lire VEcho des Vallées lequel
m’apporte des nouvelles des amis que
depuis lontemps j’avais perdu de vue.
Etant donné que les correspondances ne
marchent pas régulièrement, je m’empresse de vous renouveler la demande
que je vous fis sur la carte de m’envoyer
s’il vous plaît le journal l’Echo des Vallées. Avec l’espoir de recevoir ce que je
vous demande, je vous remercie d’avance.
Le sergent Bosso, le caporal major Bellion Arthur, le caporal major Eynard
Jacques, le caporal Geymet Guio(, tous
de la Tour, le soldat Garnier Jean, du
Villar, le caporal major Bertalot Henri
de Pramol, le soldat Robert Jean de StGermain, s’unissent à moi pour vous envoyer bien le bonjour; tous sont en
bonne santé, sauf Robert Jean qui vient
de sortir de l’hôpital et n’est pas complètement guéri de sa blessure ; il a quelques
jours de repos avant de retourner en
tranchée; Avondet Lévi, des Garoussin,
est à l’hôpital, étant blessé légèrement;
il doit sortir bientôt, il fut blessé par
une chute qu’il fit conduisant le mulet.
Pour quant à moi, je n’ai pas à me plaindre, sauf les fatigues que je fais de monter
et descendre ces muletières, et la marche
n’est pas courte; il commence à faire
froid et deux paires de bas ne sont pas
de trop. J’aurais voulu voir l’aumônier,
que j’ai vu sur le journal qui est venu
vers nos parages et que personne de notre compagnie, 818“, n’a pu voir.
Nous sommes 11 Vaudois et beaucoup
d’autres, aussi du pays, que je vous cite:
caporal major Nizetti, soldat Aller Stefano, qui est blessé et est à l’hôpital à
Turin; Aller Bartolomeo d’Angrogne,
porte-blessés; Blanc Félix de Pramol,
Martina Daniel de Luserne, Rossetto
Bartolomeo de Bibiana, Benedetto Valeriano d’Angrogne, Jourdan Pierre du
Bourset Chiout, Angrogne; Breuza Eugène du Mortaret, Perrero; nous ne languissons pas, car ici nous ne parlons pas
italien ni piémontais, nous parlons tous
le patois du pays.
Mafis ce qu'il y a qui nous fait languir,
c’est de ne pas pouvoir lire le journal, car
Massel Ettore veut le lire le premier, lui
qui le reçoit, et bien souvent on se trouve
bien écarté, car chacun a un emploi de
corvée ou de vedeüa, et toujours attentif si une surprise venait à se faire, que
l’ennemi vienne déranger la lecture. Ce
qu’il y a de bon pour le moment, c’est
qu’il n’y a personne de mort, mais plusieurs blessés à notre compagnie.
Avec l’espoir que la présente vous
trouve en bonne santé ainsi que votre
Dame, recevez mes meilleures salutations. — Votre dévoué
Caporal Boiinous Alfred (Riclaret).
La Fête du 15 Août.
purent jouir d’un panorama superbe. Du
haut du rocher de Rocciamanéoud, on
a un coup d’œil inoubliable sur la plaine
et sur toute la vallée du Pélis. A 10 heures précises M. le pasteur E. Revel, d’Angrogne, assume la présidence par quelques avertissements et par l’indication
d’un cantique, après quoi il donne quelques éclaircissements sur le but de la
réunion, qu’il ne faut pas confondre avec
la fête célébrée par l’Eglise catholique,
et sur les dispositions que nous devons
y apporter. Après la lecture de la parole
de Dieu, une prière et un chant, il donne
la parole à M. le pasteur B. Gardiol, qui
nous parle sur ces mots « Voyez le rocher
d’où vous avez été taillés, la carrière
d’où vous avez été tirés >>, suivi par M. le
pasteur B. Soulier qui s’arrête sur ces
paroles: «Considérez Abraham, votre
père », qu’il nous présente au point de
vue de la foi et de l’obéissance. Après le
chant d’un cantique, M. le pasteur Luigi
Rostagno nous retrace en langue italienne
l’épopée de Josué Janavel, le héros vaudois qui a illustré l’histoire de nos pères
par sa bravoure et sa foi. M. le pasteur
C. A. Tron attire l’attention sur le 4.me
centenaire de la Réformation qui, par l’initiative d’un Luther, le 31 octobre 1517,
a rompu avec Rome, en donnant aux peuples la liberté, le droit d’aller directement
a Dieu et le devoir de lire la Bible, privilèges que nous revendiquons aujourd’hui
plus que jamais et que nous devons garder. M. le pasteur évangéliste Simeoni
nous parle enfin de notre évangélisation
et spécialement de ce que l’on fait pour
nos soldats.
Il est midi et 10; le public a tenu bon
jusqu’au bout, goûtant les orateurs et
les beaux chœurs enlevés de main de
maître sous la direction du pasteur Revel. Une collecte qui a produit frs. 163,25
au profit du Comité de Turin pour nos
soldats, et une prière par le Pasteur de
La Tour clôt cette belle fête qui a laissé
chez tous le plus agréable souvenir.
♦ «
ANGROGNE. — Comme nous l’avions déjà dit, elle a été idéale. Le
mardi avec ses buées ne laissait présager rien de bon, et cependant le
mercredi s’est annoncé superbe dès les
premières heures du jour; pas un nuage,
et un soleil digne du mois d’août. Dès
7 heures on vit arriver à Rocciamanéoud
des familles entières venant de Prarustin, d’Angrogne, de St-Jean et de La
Tour. St-Germain, Rorà, le Villar et
Bobi ne fournirent pas un grand contingent; par-ci, par-là, quelques représentants et c’est tout. I.es premiers arrivés
SUR « LAS ARÀ ». Environ 500 personnes, venues des paroisses avoisinantes, se réunissaient mercredi, 15 août,
sur le Camp de Las Arà (Lazará ou La
Sarrà, pour contenter tout le monde 1),
pour célébrer encore une fois la fête champêtre des Vaudois. L’élément féminin
prédominait car, des hommes, un grand
nombre se trouvent sous les drapeaux
pour l’honneur de la Patrie. Plusieurs
même nous ont écrit en exprimant leurs
regrets de ne pas pouvoir être des nôtres.
— Espérons pour la prochaine fois, chers
amis !
M. le pasteur Jacques Marauda, prenant la présidence, lut le chapitre XV
de l’Evangile selon St-Luc et prononça
la prière d’invocation. Il donna ensuite
la parole aux pasteurs Ph. Grill, J. J.
Ribet et L. Marauda qui parlèrent sur
ces trois points tirés des paraboles du
texte; Pourquoi Dieu cherche le pécheur
— Comment il le cherche — La joie de
Dieu qui trouve et le bonheur de celui
qui se laisse trouver. — M. le prof, émérite H. Bosio nous donna un résumé de
la vie de .losué Janavel dent on célèbre
cette année le 300° anniversaire, en parlant de sa vie comme agriculteur, de sa
vie comme guerrier et de sa vie comme
exilé. — M. le pasteur A. Jahicr présenta
la cause de la Maison Italienne des Diaconesses. Enfin, le présioent recommanda
l’œuvre désintéressée et éminemment
utile du Comité de Turin en faveur de
nos soldats et dont M. Jahier nous transmit encore les salutations et la prière aux
parents de lui envoyer toujours les changements d’adresse de nos chers militaires.
Plusieurs cantiques, enlevés entre un
discours et l’autre, firent trouver ces
deux heures un temps assez court. —
Après la prière et la bénédiction, le public se dispersa dans les prés, formant
autaut de groupes autour des nombreuses fontaines pour y prendre leur modique repas.
Le temps nous a été des plus favorables en sorte que tout se passa dans l’ordre le plus parfait et dans la paix la plus
douce. — La collecte, en faveur du Comité de Turin, produisit frs. 58 qui ont
été immédiatement envoyés à destination. Ph. g.
TURIN. Le 15 août n’a pas manqué
d’être célébré à Turin. Une soixantaine
de militaires sont venus au culte qui a
lieu pour eux tous les mercredis soir à 7
heures, et ils ont écouté avec intérêt le
récit toujours beau, de la Glorieuse
Rentrée.
Ils passèrent ensuite dans la Salle du
Soldat, qui est ouverte pour eux tous les
jours, où on leur offrit un léger rafraîchissement.
Qu’ils n’oublient pas qu’ils trouveront
là, tout le nécessaire pour écrire, des livres, des journaux, des jeux et des amis
qui les verront arriver avec grand plaisir.
CHRONIQUE VAUDOISE
FRONTIÈRE AUSTRO-ITALIENNE. Le lieutenant avocat Pegrot nous
recommande d’envoyer le journal à un
soldat, ce que nous ferons volontiers, et
salue, ce dont nous le remercions; Jacques Emmanuel Forneron de Prarustin
salue et demande le journal. Le caporal
Bounous Alfred, de Riclaret, nous envoie une bonne lettre que nous insérons;
Louis Barus fait saluer son pasteur et
donne un changement d’adresse; Viglielm Louis et Pegran Emile saluent;
Michel Beux salue et nous donne un bon
conseil que nous suivrons; Bianchi Jean
envoie une bonne carte que nous insérons; Etienne Ayassot, de La Tour,
est heureux de recevoir régulièrement
le journal, il a avec lui son ami
Henri Frache, de La Tour, et un Sappé
de Pramol ; il a vu de passage l’aumônier Pascal qui a donné des nouvelles
du bataillon « Pinerclo », et fait saluer
parents et amis; Monari Giulio est en
bonne santé, fait saluer parents et amis
et remercie chaleureusement; Geymonat
Giuseppe salue et remercie; le capitaine
Bertalot salue en gardant un bon souvenir de sa visite aux collègues des Vallées ;
le gendarme Michelin nous envoie d’Albanie ses plus chaleureuses salutations;
le caporal Pierre Lantaret est désolé de
ne plus recevoir le journal et salue: on
avisera; Pons Henri réclame le journal
et salue; Plavan Eli exprime sa grande
joie et sa profonde reconnaissance en
recevant le journal qu’il dévore; Filippo
Codino remercie pour l’ami qui lui tient
si bonne compagnie dans sa solitude ; le
caporal F. Peyronel fait saluer ses Riclarins ; le sergent A. Cosîson envoie ses
meilleures salutations du camp de la Macédoine; Victor Coîsson salue tous les
amis et est bien.
♦%
LA TOUR. Dimanche dernier, devant
une nombreuse assemblée, M. le modérateur E. Giampiccoli a prêché sur ces
paroles ; « L’homme est né pour souffrir ».
Inutile d’ajouter que l’auditoire a écouté
le beau discours avec une grande attention.
— Nous eûmes aussi, à la même heure,
un culte au Goulet de la Sea, où 68 per
sonnes purent entendre des paroles consolantes sur ces mots : « D’ou nous viendra
le secours ? ». — Comme on était heureux
de se serrer la main sur ces hauteurs,
parlant de Dieu !
— Lundi nous accompagnâmes au
champ du repos la dépouille mortelle de
Marguerite Gonin née Ricca, décédée à
l’hôpital, à l’âge de 46 ans. Cette sœur
appartenait à la paroisse d’Angrogne,
mais depuis bien des années habitait la
Tour avec son mari et deux filles que
nous recommandons à Dieu.
— La société missionnaire Pra-delTorno a reçu avec reconnaissance la somme de L. 100, offerte par M.me Marianne
Pasquet, de Pignerol, «en mémoire de
M. Georges Appia et de M.lle Louise
Appia ».
PARME. Nous recevons de bonnes
nouvelles de l’étudiant François Coîsson
qui va être promu officier. Il s’est trouvé
avec deux Vaudois; Long Louis, d’Angrogne, et Robert Allio, de St-Jean, tous
assignés à la même compagnie. Nos amis
espèrent être de retour vers la fin du mois.
PRAMOL. Nouvelles de nos soldats.
Nous apprenons que le caporal major
Long Jean, ex-ancien, se trouve dans un
hôpital de Brescia avec la fièvre, et le
soldat Massel Ernest (alpin), dans un
hôpital de campagne, souffrant de panaris. Nos meilleurs vœux de guérison.
Long Héli (bombardiere) est au sein
de sa famille pour 15 jours. ph.
RODORET. Nos militaires: -Genre
François et Charles Tron sont à l’hôpital;
le premier pour de forts maux de dents,
l’autre pour des fièvres plutôt légères.
Pons Philibert et Genre Benjamin sont
chez eux en congé de convalescence. —■
Galliani François est reparti après ses
quinze jours de « licenza invernale ».
SAINT-JEAN. La vente annuelle de
la Société Le Printemps, aura lieu, D. V.,
le mercredi 29 courant, dans l’après-midi,
à la Maison Vaudoise de St-Jean. — En
cas de mauvais temps, la vente est renvoyée au jeudi 30 courant.
VALDESE, N. C. Nous apprenons
avec douleur la nouvelle du décès de M.
Pierre Ribet, frère du docteur Thomas, de
Pittsburgh. Il était établi à la colonie
depuis plus d’une dizaine d’années et y
était très estimé. Il laisse dans le deuil
sa compagne, quatre jeunes filles et un
fils, auxquels nous envoyons l’expression de notre plus vive sympathie.
E. H. T.
IVonyelles politiques.
Nous recevons du Comité de Turin:
Notizie di feriti, ammalati. Il cappellano sig. Bertalot ci scrive in data
11-8-17: caporal maggiore mitragliere
Ghigo Giulio di Perrero è all’ospedale da
campo per catarro gastrico.
Il cappellano sig. Pascal ci scrive in
data 10-8-17, che visitò negli ospedali
i seguenti militari: caporale Planchon
Paolo di Villar Pellice, qnasi guarito;
caporale Cogno Giulio di Torre Pellice,
guarito da parotite; soldato Breuza Pietro Luigi di Prarostino, guarito ; soldato
Rivoira Luigi di Prarostino, guarito.
Sono degenti in ospedali : sergente Rinesi Giovanni, che migliora ; caporal maggiore Long Francesco.
Notizie di combattenti. Il cappellano sig. Giovanni Bonnet, in data 168-17, dà il seguente elenco di visite ai
militari della 1“ Armata; tenente mitragliere Davide Jalla; id. id. Gardiol Remo;
sergente aiutante Varese Carlo; sergente
maggiore Croce Rossa Capuzzo Elia;
soldato Ferro Francesco, soldato Malanot Cesare, soldato Vinçon Giacomo; sergente Goss Fernando; caporal maggiore
Geymet Paolo; soldato Bouchard Emilio,
soldato Forneron Giovanni; soldati sanità Gönnet Alfredo e Malanot Giovanni,
che salutano Comitato, Luce, parenti,
pastori ed amici.
L’offensive a été reprise avec vigueur
sur tous les fronts de l’occident. Les
Français et les Anglais avancent en Belgique et dans le nord-est de la France:
ils ont repris Langemark et réalisé de
sérieux progrès dans le secteur de Verdun
où ils ont pris plus de 5000 prisonniers.
Sur notre front, après une très violente préparation d’artillerie d’un jour
et demi, les régiments d’infanterie se
sont lancés à l’assaut sur un front d’une
soixantaine de kilomètres, du Monte
Nerc à la mer. Le passage de l’Isonzo a
été forcé au nord de Anhovo, où nos
troupes ont jeté sur le ffeuve plusieurs
ponts malgré la résistance ennemie. Les
lignes autrichiennes, sur le Carso et dans
la zone du litoral, ont commencé à fléchir sur plusieurs points. On ne connaît
pas encore le nom des positions conquises
mais les résultats s’annoncent très favorables. 261 aéroplanes ont pris part à la
lutte. Le nombre des prisonniers montait
déjà à 10.103 soldats et 243 officiers le
deuxième soir de l’offensive.
Des unités de la marine et les monitors
anglais et italiens ont pris part à la lutte
en bombardant les positions ennemies le
long de la côte. L’ennemi a tenté des diversions sur les fronts du Trentino et de
la Carnia sans aucun résultat appréciable.
E. L.
Ab. payés et non quittancés.
1917: Soldat Frache Jean, Turin.
Jean Ribet, Rodoret.
Pour 1’ «Echo des Soldats».
Adéline Rivoir, Angrogne L- 4,—
Tenente avv. Stefano Peyrot » 2,50
H.tte Constantin, Luserne » 3,—
H
C.-A. Tron, Directeur-Responsable.