1
sixième axuxéeu
Pi. es.
3 FévrieT IS'T'l.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les obosos qui sont véritables....... occupent
vos pensées ~ ( PMIipptcns., IV. B.")
PRIX D âBOIlHEHRNT !
Italie, b domicile (un an) Fr. 3
Suisse................»5
France.................» 6
Allemagne d
Angleterre, Pays-Bas . » 8
XJn numéro réparé : 5 cent.
Î7n numéro arriéré : 10 cent.
BdBElDX D'ABONNEniNT
Torrr-Peì.mce : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bihliograAca)
PiGNERoL : J. Chlantore Impr.
Tui:in:J..7. Tron, via Lagrange
pr&s le N. 22.
FroniìNCE : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONi'FS : 5 cent, la c
ou p-iftion lie ligne.
Lettres et envois fmneo. S adresser p<jur l'ad mini.si rat :on
an à Torre-l'ellit t' .
via Maesiva N. 42. — pour la
rédaction : à. Mr. E. Malan
Prof. U Torre-Pellice.
Sommai no.
Le 30 janvier 1871. — Correspondance. —
Faits divers- — Chronique politique. — Fana.
— Souscription pour le Kosario.
LG 30 JMIEB 1871.
Le grand nombre de lettres que
nous avons reçues nous oblige à
renvoyer à un prochain numéro la
suite de notre réponse à la lettre
de notre correspondant, insérée
dans notre numéro 2. Afin que nos
lecteurs aient devant les yeux toutes les pièces qui leur permettent
de juger de la valeur réelle de la
réclamation en faveur de la paroisse
de Pramol et de celle de Prarustin,
nous desirons ajouter à ce qui a
été dit et sans préjudice de ce qui
sera dit encore, que , pour ce qui
concerne Pramol, son vœu est satisfait et qu’ensüite d’une entente entre le Pasteur de Pramol et de la
Table, un jeune ministre y travaille
depuis avant le noorol an ; et pour
ce qui concerne Prarüstin, nous
nous permettons de citer on pas
sage d’une lettre adressée par le
Consistoire de cette ]iaroisse h la
Table. Dans cette letlrei après avoir
fait des vœux pour que Prarustin
puisse avoir bientôt le pasteur de
son choix , le Consistoire continue
et dit :
« Nous pouvons assurer à la Table que ïabsence de pasteur n’a pas
fait souffrir essentiellement la paroisse et que les choses marchent,
maintenant tout aussi bien , si ce
n’est mieux , que pendant bien des
années. En effet, outre l’œuvre de
M. Cardon et celle du régent paroissial , dont vous savez que la
population est très satisfaite, il s’est
établi une réunion régulière au Roc
présidée par M. Bouvier et une autre à Rocheplate ».
Le Consistoire aurait pu ajouter
le concours de quelques prédicateurs et, pour la cure d'âmes , nous
l’espérons, celui des anciens dont
quelques uns, nous le savons , sont
très capables de s’acquitter de leur
tâche.
2
-(34V
Conreoponbance.
Montevideo, 7 décembre.
Nous voici, grâces à Dieu, en vie et en
santé,maisdansune ville bloquée parterre
et qui a failli hier l’être par mer aussi.
Nous avons, ou pour mieux dire, M. Griot
a acheté pour l’école le bois de charpente,
les tuiles et nous achèterons le reste bientôt, mais la difflculté est de sortir de la
souricière. Nos personnes peuvent peutêtre passer dans la diligence;, mais les
barques éprouveront plus de difflculté, et,
si elles ont le pavillon de la république,
elle ne sortiront certainement pas. Avant
notre départ de la Colonie il y avait déjà
au moins 30,000 briques derrière la cure
pour l’école et le sable arrivait aussi.
Avant la fin de la moisson nous aurons
un lieu de culte, s’il plait à Dieu. Le banquier de M. Pendleton nous a remis 150
livres stgs. pour nos achats.
.Auriez-vous la bonté de nous envoyer
au plus tôt une caisse de catéchismes dont
nous sommes dépourvus, et une douzaine
de grosses Bibles pour les .vieillards qui
m’en ont demandé? Vous nous rendriez
un grand service.
L’assemblée d’Eglise du 27 novembre a
établi d’une manière officielle ce que l’assemblée officieuse avait décidé déjà. Les
anciens sont MM. Bonjour J. D., Jean Costabel, Jean D. Gönnet, Barthélemy Davyt,
Hugon, Jean Malan fils, J. Pierre Rochon,
et Henri Félix du Canton de Vaud. Quatre
d’entr’eux faisaient partie de ce qu’on
appelait la dissidence! MM. J. D. Revel et
Paul Davyt auraient été nommés, le premier surtout, à l’unanimité, je crois,
mais des scrupules de conscience les ont
retenus. Je puis m’estimer heureux d’avoir un tel Consistoire; la plupart sont
humbles, et ne considèrent pas leur nomination comme honorifique, mais comme une charge que le Seigneur leur donne
à porter, ce qu’ils font avec activité et
dévouement.
On a discuté aussi pour savoir quel
nom on devait donner au futur Comité.
Sera-t-il Comité ou Diaconat? Nous ne
pouvons pour le moment nous conformer
à la Constitution qui fie vent qu’un diacre pour deux anciens, car le Diaconat
n’est certes pas une sinécure dans la Colonie. Il faut recueillir des fonds pour les
honoraires du pasteur et du maître d’école, ainsi que pour l’achèvement des
édifices publics commencés ou à commencer. On s’est arrêté au nom de Comité
pour les affaires matérielles de l’église.
Voici les membres qui le composent: MM.
Jean Planchón, J. D. Charbonnier, Barthélemy Griot (à l’unanimité moins son
vote) Jean David Berton, Barthélemy Hugon, Thomas Rostan et Jean Pierre Gilles,
un par quartier.
M. Griot m’a présenté hier au Consul italien qui nous à très bien reçus ; mais c’est
tout.
Pour le Monte on ne peut rien faire
pour le moment, il n’y a aucune autorité
à Colla, qui est au pouvoir des blancs,
mais nous pousserons l’affaire dès que la
paix sera rétablie.
Vos aff. frères en Christ
J. P. Salomon — B. Griot.
Pômaref, 27 janvier 1871.
monsieur le Rédacteur et cher frère,
Il circule en ce moment dans les Vallées
des copies d’une lettre de J. P. Baridon,
l’un de nos plus anciens colons de l’Uruguay. Le but de cette lettre est d’encourager les vaudois à l’émigration, non plus
au Rosario Oriental, mais à une nouvelle
colonie Vaudoise dont M. Pendleton serait
le fondateur.
J’ai sous les |yeux |ce curieux document
que je viens de lire pour la seconde fois.
S’il n’était pas un peu long, il mériterait
de trouver place dans VEcho. Faute de
mieux, je me propose, après en avoir
donné la substance, sans m’astreindre
toutefois à l’ordre même de la lettre, de
présenter à ce sujet quelques observations
propres à éclairer l’opinion des personnes
auxquelles on s'adresse.
L’avantage que j’ai de connaître cette
question d’émigration et de colonisation,
mieux qu’aucun de mes frères des vallées,
m’impose l’obligation do veiller à ce qu’au-
3
^35>
can d’eux ne soit surpris et entraîné par
ignorance là oU il ne voudrait pas aller.
Et d’abord je prends acte du témoignage,
un peu exagéré, semble-t-il, mais toujours très précieux que Baridon rend à
M. Salomon. « Dieu, dit-il, a apporté des
» remèdes aux aflàires de la Colonie, par
» le moyen de son ministre, M. Salomon,
» car dans 18 jours, ce dernier est par» venu à aplanir toutes les difficultés in» troduites depuis 1860, que je croyais
» indomptables. Mais les voies de Dieu ne
» sont pas nos voies ».
Il exprime ensuite; « la reconnaissance
» do la Colonie envers Dieu , la Table et
» M. Lantaret de leur avoir envoyé un
» pasteur de toutes les capacités voulues
» pour réorganiser notre Eglise comme
» elle l’était au XVI siècle ». — Plus loin
encore, après avoir parlé de la -nnaladie
spirituelle» dont ilasoufTert, en voyant
l’Eglise de la Colonie rétrograder, au lieu
de progresser dans l’esprit do la charité,
il ajoute; « mais aujourd’hui grâce au
» Seigneur, tout a changé. Dieu nous a
» envoyé l’esprit de charité, dans la per» sonne de M. Salomon. Dieu veuille que
» les colons le secondent en soutenant les
» bras de son ministre, comme Aaron
» soutenait les bras de Moïse ». Maintenant que toutes choses sont réglées et
qu’un avenir de paix et de prospérité
s’ouvre pour la Colonie, Baridon annonce
qu’il compte partir au mois de mars avec
sa famille pour aller dans une autre colonie
Vaudoise, dans la Province do S'* Fè ( République Argentine); il n’ira pas seul ; il
sera accompagné par beaucoup de familles qui n’ont pas de terres au Rosario.
Plus loin il fait monter à 200 le nombre
des personnes qui se disposent à quitter
la colonie.
Si l’on demande quels sont les motifs
de cette détermination, Baridon nous dira
que les terrains sont maintenant trop chers
à la Colonie Vaudoise, tandisque, dans le
pays où l’on se propose d’aller, ils sont
à beaucoup meilleur marché. Le pays iuimôme est célèbre pour ses%>ranges. Une
autre particularité de cette terre promise
c’est qu’elle est garnie d’arbres d’un bois
très dur, sauvage, il est vrai, mais utile
pour brûler et faire des cloisons; co bois
à force do rester dans la terre devient
pierre. Or comme, à ce que l’on nous dit,
il n’y a pas de pierre du tout dans cette
contrée , c’est là une ressource qui n’est
pas à dédaigner. Quant aux produits de
ces terres, il est dit que le blé, le maïs,
les pommes de terre, les haricots, le
tabac, le coton tout prospère, avec le secours de Dieu, d’après co que J. P. Baridon et Pierre Geymonat ont vu aux colonies voisines. Car au Nord do .S'» Fé, il
n’y a que colonies de Français, d’Italiens,
d’Allemands, do Suisses et d’Anglais. Du
reste la future oolonie est comme dans
une forteresse naturelle, puisqu’elle est
renfermée entre deux rivières. Elle communique avec Buenos-Ayres en quatre
jours de bâteau à vapeur. Baridon pense
que le moment est venu « que Dieu veut
» détruire la misère de nos vallées par
» le moyen des Anglais, et que M. Pen» dleton en est le fondateur ».
S’il y a donc dans les Vallées 100 à
200 familles qui se décident à émigrer et
à se créer un avenir heureux ils n’ont
« qu’à s’adresser directement à M. Pen» dleton, soit qu’ils aient de l’argent ou
» qu’ils n’en aient point. Mais naturellement, il faudrait que, « quelqu’un se mît
» à la tête, un ou deux par commune
» des plus intelligents et en mémo temps
» des plus intéressés pour émigrer; sur» tout les familles nombreuses et capa» blés do pouvoir travailler ».
Le second motif qui pousse à la fondation de cette nouvelle colonie c’est l’intérêt que l’on prend « aux pauvres nécessiteux des Vallées ». « C’est vrai, écrit
» Baridon, je pense quitter la colonie mais
» si c’est ain.si, c’est Dieu qui l'a délibéré;
» que sa volonté soit faite ! C’est pour le
» secours de nos pauvres nécessiteux ».
En invitant son frère à qui la lettre est
adressée « à ta faire passer dans toutes
» les communes , étant persuadé qu’il y
» a partout des misères, B. pense qu’cn» fin le moment est propice et que ceux
» qui veulent en profiler seront bien aise
» de trouver celui [qui veut donner du
» pain à leurs enfants ».
4
-m
La lettre dont je viens do transcrire
textuellement les passages 'les plus importants et de donner un résumé Adèle,
est un bel est bon prospectus, comme il
s’en est tant publié pour la fondation de
colonies agricoles. Il est vrai qu’elle ne
précise pas les conditions matérielles,
mais elle dit expressément « qu’elles se» ront avantageuses, pour nos pauvres
» frères nécessiteux des Vallées » comme
'tour les pauvres non moins nécessiteux
(lu Rosario qui n’y possèdent pas de terrain.
Comme je me suis laissé entraîner beaucoup plus loin que je ne le pensais d’aliord dans mes extraits de cette pièce,
(]u’il me reste maintenant à rectifier certaines assortions et à présenter de nombreuses et graves observations sur l’objet
môme de cotte lettre ; je m’arrête pour
aujourd’hui, vous priant de me réserver
encore une place dans un prochain N. de
votre journal. Ce que je veux cependant
exprimer dès à préseul, c’est ma ferme
conviction Iqu'il s’agit ici d’une spéculation qui, pour répondre aux vœux ardents
(le doux on trois personnes, ferait infailliblement un grand nombre de victimes.
Recevez, cher M. et frère, les salutations chrétiennes de votre dévoué
P. Lantabet Pasteur.
P. S. J’ai oublié de relever que c’est la
bagatelle de 80,000 quadras, c.-à-d. environ 60,000 hectares de bonnes terres
(|ui sont offertes uniquement aux vaudois
dans cette nouvelle Mésopotamie.
M. le Rédacteur et honoré Frère,
L’occasion est si favorable, et, à cause
(le cela précisément, si tentante, que je
ne sais vraiment si je pourrai y résister !
— L’occasion de faire quoi ? — Rien de
bien méchant, je vous assure; seulement
(leux très courtes interpellations que j’ai
depuis longtemps sur le cœur, à l’adresse
de la V. Table, et qui toutes courtes et
inoffensives qu’elles sont, risqueraient fort
do me rendre malade d’interpellation rentrée , si je ne réussissais à les lui faire.»^
Or quel moyen plus direct et plus sûr, à
cet effet que votre journal ? Les voici
doue ; vous verrez si je disais vrai, quand
je vous assurais que mes interpellations
étaient les plus anodines du monde.
Il y a de ceci quelque chose comme
quinze mois. Dans la grande salle de la
bibliothèque du Collège de la Tour, se
trouvait réunie un soir de l’automne 1869
une nombreuse société de messieurs et de
dames, attirés là dans le but de donner
un témoignage de respectueuse sympathie,
en même temps qu’à la digne veuve du
vénéré Docteur Gilly, qui était venue avec
sa fdle faire une visite aux Vallées, à la
veuve non moins digne de l’illnstre Général Beckwith , chez laquelle M.me Gilly
était logée. En présence des deux portraits de nos deux vénérés bienfaiteurs,
celui de l’excellent Docteur, frappant de
ressemblance, et celui du Général qui,
plutôt qu’nn portrait dexTait se dire une
caricature , quelqu’un At la proposition
que celte dernière toile ne restât pas plus
longtemps à la place qu’elle occupait,
mais qu’elle fut au plus tôt, à l’aide d’une
souscription publique, remplacée par une
autre sur laquelle les traits révérés et chéris de notre illustre bienfaiteur seraient
Adèlement réproduits.
La proposition rencontra la faveur générale, et séance tenante, au delà de. 140
francs, si je ne me trompe, furent immédiatement recueillis et remis à la Table
qui voulut bien se charger de continuer
la souscription et de pourvoir à l’éxécution de la résolution qui venait d’être
adoptée.
Ma première interpellation serait donc
la suivante ; La dite souscription est-elle
achevée? et le portrait en question est-il
sinon Ani, du moins en voie d’exécution ?
De plus, au nombre des délibérations
prises par le Synode de 1870, se trouve
la suivante qui forme le § 24 des Actes
du dit Synode, conçu en ces termes : « Le
* Synode plus convaincu encore aujour» d’hui qu’il ne l’était, il y a un an, de
» la grandeur du service que notre cher
» et vénéré frère le Docteur Stewart a
» rendu à nos frères du Rosario, et, par
» eu*, à notre Eglise tout entière, non
*■ seulement en poussant à cette visite,
mais en procurant largemeirt les moyens
5
» de la réaliser, lui réitéré, pour ce nou» veau témoignage de charité ajouté à
» tant d’autres, l’expression de sa vive
» gratitude et ordonne que le portrait à
» l’huile du rév. Docteur soit exécuté aux
» frais de l’Eglise, à triple exemplaire,
» dont l’un serait placé dans la salle de
» la bibliothèque du Collège de la Tour,
» l’autre dans la salle de la bibliothèque
» de l’Ecole latine du Pomaret, et un troi^ sième dans une des salles du palais
» Salviati à Florence».
Ma seconde interpellation serait donc
celle-ci : Quelle exécution ou quel commencement d’exécution la Table a-t-elle
donné à celte résolution de la V. Assemblée ?
Si par représaille', M. le Rédacteur ( ce
qui n’est pas impossible) vous alliez me
demander quelle exécution ou quel commencement d’exécution ont été donnés
par tel pasteur ou tel Consistoire, à telle
ou telle autre résolution de la V. Assemblée, je vous répondrai.... que je n’ai pas
grand chose à répondre, si non que l’exemple venant d’en haut fut toujours une
bonne chose, et que la Table qui nous
l’a si souvent donné ne voudra pas venir
mena à elle-même encore dans cette circonstance.
Et maintenant que, sans trop vous
charger ( convenez-en i ), je me sens un
peu soulagé, laissez-moi vous serrer affoclueusement la main et me dire votre
entièrement dévoué en J.-C.
J. P. Meille P.
Turin, 16 dicembre 1871.
Nous remercions M. Meille d’avoir rappelé les deux questions dont
sa lettre nous a entretenus. Nous
répondrons en quelques mots , au
nom de la Table, puisque c’est la
Table qui est en cause. D’abord ,
quant à la souscription pour le portrait du Général Beckwith, elle
n’est pas achevée et la Table , ou
qui pour elle, attendait qu’une occasion favorable (par exemple une
visite pastorale à Turin) se présentât de nouveau, pour l’achever, sans
avoir recours aux collectes des Consistoires.
D’après le tableau qui suit, le
montant des souscriptions s’est
élevé à francs 278 ; nous comptons
sur quelques collectes , qui porteront cette somme à fr. 300 environ.
Or, d’après nos informations, le minimum du prix du portrait étant de
400 francs, il nous manque encore
fr. 100. La Table aurait pu faire
exécuter le portrait et le faire placer ; personne n’eût protesté ; car
on accepte aussi aux Vallées les
faits accomplis de ce genre ; mais
il est naturel qu’elle désire avoir
entre ses mains la somme nécessaire
ou à peu près , avant de mettre la
main à l’œuvre ; cependant, puisque
nous sommes sollicités à agir, nous
faisons un appel aux personnes qui
ont connu le Général Beckwith
pour qu’elles veuillent nous envoyer au plus tôt leurs contributions. Nous prions en même temps
M. Meille de bien vouloir nous trouver un artiste habile et capable qui
puisse nous donner au plus tôt un
bon portrait de notre vénéré bienfaiteur.
Quant à la seconde interpellation,
la Table par un bonheur inouï, peut
répondre d’une manière victorieuse;
elle s’est occupée, dans sa dernière
séance de la mise à exécution du
24 des Actes du dernier Synode.
La collecte pour le Rosario et les
souscriptions ordinaires en faveur
des diverses œuvres l’avaient décidée à renvoyer la souscription
dont il s’agit au commencement de
cette année. Le président de la
Commission d’Evangélisation a été
prié de mettre la main à l’œuvre
de son côté. Des listes de souscrip-
6
^(38)
tions seront faites, et VEcho des
Vallées enregistrera dans ses colonnes les dons qui seront faits pour
cet objet.
Quant aux représailles, nous n’en
ferons point, à une condition cependant, c’est que le Pasteur de Turin
nous envoie bientôt une bonne collecte pour les bâtisses du Rosario.
Liste des Souscripteurs
pour le portrait
du Général Beckwith.
Out signó à la soirée de M.me Gilly:
MM. — B. Malan pasteur fr. .5. — J. P.
Revel prof. fr. 10. — J. Revel prof. fr. 5.
— E. Malan prof. f. 5. — D. Pellegrin fr. 10.
— M. et M.me Tron fr. 10. — A Monastier
fr. 6. — Meille J. P. past. fr. 10. - Rollier prof. fr. 5. — M.me Emma Malan fr.
10. — M.me Adèle Voile fr. 10. — M.me
Susette Meille fr. 4. — MM.Iles Arnoulet
fr. 4. — M. Bert pasteur fr. 10. — M. et
M.me Niccolini fr. 8. — M. Canton past,
fr. 5. — M.lle M. Monastier fr. 2. —M. H.
Peyrot fr. 10. — M. Antoine Gay fr. 5. —
M. Charbonnier prof. fr. 3. — M.ïne Peyran
fr. 5. M. Albert Revel fr. 2. — M.lle
Nohémi Peyrot fr. 2. — M.me Caroline
Vertu fr. 10. — M. Peyrot pasteur émér.
fr. 5.
Au dernier Synode et depuis ;
P. Lantaret fr. 5. — Phil Cardon fr. 6.
— P. Salomon fr. 2. — J. P. Bonjour fr. 8.
— P. Monastier fr. 4. — P. Muston fr. 3.
— .t. Weitzeker fr. 5. — D. Gay év. fr. 3.
— D. Gay. past. fr. 5 — L. Jalla pasteur
fr. 5. — J. D. Hugon cand. fr. 1. — G.
Appia. fr. 5. — P. Meynier fr. 3. — Aug.
Meille fr. 5. — J. B. Davyt past. fr. 3. —
J. D. Rivoir prof. fr. 2. — J. P. Soulier
rég. fr. 2. — Chambeaud rég. fr. 2. —
P. Voile rég. fr. 2. — Rostan év. fr. 5. —
J. P. Pons èvang. fr. 2. —J. Pons évang.
fr. 2. — E. Bonnet évang. fr. 2. — E. Costabel fr. 1. — Ecole Normale fr. 6, 85. —
La classe de Philosophie fr. 14. — Id. de
Rhétorique fr. 10, 10. — 3.e et 4.e année
de Collège fr. 4.
Total francs 278, 95.
La Tour-Pélis, 23 janvier 1871.
Monsieur le Rédacteur,
Je vous remercie d’avoir, à propos d’un
nouveau Réglement du conseil de la Tour,
attiré l’attention sur le sujet important
des Ecoles-primaires.
J’ignore si la mesure sera définitive ; il
est permis d'en douter, en considérant la
faible minorité qui l’a votée. Quoiqu’il en
soit, l’attitude prise par le Conseil vis-àvis du Consistoire, attitude que nous nous
abstenons de qualifier, impose à ce dernier des devoirs sérieux, pour l’accomplissement desquels il a besoin de l’appui
et du concours des membres de la paroisse. On ne saurait méconnaître que
c’est à l’Eglise que nous devons l’existence précieuse de nos Ecoles dans les
temps fâcheux, comme nous lui devons
une coopération efficace pour leur développement dans les jours meilleurs; aussi
nulle part la nécessité d’une union intime
entre l’Eglise et l’Ecole ne se montre aussi
évidente que chez nous.
Les vénérés bienfaiteurs de notre Eglise,
le Rev. Dr Gilly et le général Beckwith,
l’ont bien senti, le premier, en déclarant
explicitement que le but du Collège était
de former à la fois des Ministres et des
Instituteurs — le second, en dotant nos
paroisses de ces établissements importants
qui sont notre joie et notre force. Si le
passé doit être un enseignement pour
l’avenir, si notre Eglise comprend sa
mission, loin de consentir à l’amoindrissement de son influence légitime dans les
Ecoles, elle devra faire des efforts, et,
s’il le faut, des sacrifices, pour la rendre
toujours plus efficace et bienfaisante.
C’est pénétré de ces convictions, que le
Consistoire de la Tour a cru devoir déclarer à laCommune qu’il considère comme
non avenu un Réglement adopté sans entente préalable entre les parties intéressées,
et qu’il a résolu, dans sa réunion du 20
courant, de commencer sans délai ultérieur, la construction de l’Ecole des Coppiers d’après le plan convenu.
Agréez, etc. B. Malan Pasteur.
Nous félicitons le Consistoire
de la Tour d’avoir pris l’attitude
qu’il a prise et d’avoir senti qu’il
a un sérieux devoir à accomplir à
l’égard des écoles; nous formons le
vœu qu’il persévère dans cette voie
et qu’il joigne l’action aux bonnes
intentions et aux paroles. Nous désirerions surtout que TEcole subsidiaire et celle des Coppiers ne fussent pas logées plus longtemps,
par manque d’entente entre ceux
qui doivent pourvoir, dansdes salles
trop étroites et malsaines, où maîtres et élèves perdent la santé. La
Tour, qui possède de si beaux éta-
7
-(39)
blissements d’instruction, dûs, les
uns entièrement, les autres en majeure partie, à la charité de chrétiens étrangers, devrait, il nous
semble, tenir à honneur de ne le
céder à aucune de nos paroisses
pour la salubrité et la bonté de
ses bâtiments destinés à l’instruction. Or nous doutons fort qu’aucune autorité scolaire pût à la
rigueur, pour des motifs d’hygiène,
permettre que soixante et quelques enfants de l’école des Coppiers fussent renfermés pendant 6
à 8 h. par jour dans un espace
aussi étroit, et condamnés à respirer un air aussi délétère. — Il
est donc grand temps d’agir, car
tous les réglements et toutes les
deliberations ne mettent pas un
terme aux souffrances réelles que
nous venons de signaler et que
tout le monde connaît.
iaits bfbcrs.
Le Docteur noir. — Nous extrayons de VEglise libre et de la
Semaine religieuse le récit suivant,
qui nous a paru digne de l’intérêt des lecteurs de l’Echo des Vallées. C'est un nègre, qui vient nous
donner un des plus beaux et des
plus touchants exemples de dévouement chrétien. — Le docteur
Davis, que les habitants de Sédan
et des lieux environnants avaient
surnommé « le bon docteur noir »
était né aux îles Bardes; il avait
étudié la médecine à Aberdeen en
Ecosse, et reçu là le diplôme de
docteur. Emu de compassion à
l’ouïe des souffrances des campagnes désolées du nord-est de la
France, il était venu pour les secourir. Visitant les malades, or
ganisant des distributions de soupe
pour les affamés, il déployait une
activité extraordinaire, sans prendre garde à sa santé compromise
par des travaux excessifs. Arrivé
d’un voyage de quelques jours en
Angleterre , entrepris pour obtenir
de nouveaux secours et épuisé par
la fatigue, il voulut encore visiter
l’hôpital militaire de Sédan. C’est
là dans la salle des variolés qu’il
prit la maladie dont il est mort, à
l’âge de 28 ans.
Le Dailg-Netcs raconte qu’un
jour, informé que la soupe allait
manquer à plusieurs de ceux qui
étaient venus pour la recevoir, il
tira de sa poche sa montre ( un prix
gagné au Collège) et déclara qu’il
la vendrait plutôt que de laisser
retourner à jeun aucun de ses pauvres.
Voici comment le pasteur Rochedieu de Bruxelles rend compte
des funérailles du docteur Davis.
Ce que je vis, c'était toute une ville
en émoi, toute une église remplie
de pauvres gens. Avec quelle émotion et dans quelles circonstances
j’étais appelé à porter la parole dans
cette chaire! Mon discours je l’ai
lu dans tous les yeux! Il m’a été
donné de constater sur des faits vivants la puissance de la foi chrétienne. J’ai eu le privilège, dont je
bénis Dieu, de montrer dans ce cercueil la preuve de l’égalité des
âmes, de l’unité de la race humaine,
du prix de tous les hommes devant
Dieu. Pour conquérir cette vérité ,
il a fallu naguère une guerre longue
et sanglante (dans les Etats-Unis
d’Amérique ). Ici pour la démontrer,
il a suffi de la vie et de la mort d’un
chrétien, d’un nègre, et cette vérité,
une ville entière émue, convaincue,
8
-(40>
reconnaissante, était là pour l’at
tester. Pour se rendre au cimetière,
il faut marcher trois quarts d’heure.
Je n’ai jamais vu un pareil cortège.
Les autorités prussiennes se mêlai
ent à la foule. Le maire et le con
seil municipal avaient tenu à hon»
neur de porter les coins du drap
mortuaire. Le cimetière était trop
étroit pour contenir les milliers de
personnes qui accompagnaient le
Docteur nègre au champ du repos.
Après les pasteurs, le maire prit
la parole. J’ai entendu le premier
magistrat exprimer les sentiments
de reconnaissance de toute une cité,
d’une voix brisée par l’émotion ;
j’ai entendu un catholique placer
dans le ciel ce nègre hérétique, et
terminer eu disant: «Puissions-nous
vivre comme toi, et que notre mort
soit semblable à la tienne ! » La
multitude répondait par des sanglots, Quand la foule s’écoulait,
on entendait des paroles comme
celles-ci ; « Nous avons perdu le bon
docteur noir! Dieu nous a retiré
notre bon pasteur ! » O mes amis,
quelle victoire ; quelle bataille gagnée ! C’est la victoire de la foi ! Ce
sont les représailles de la charité
sur les maux de la guerre ! De tels
spectacles consolent bien des douleurs, et nous relèvent de notre
abattement.
En suite d’un appel très pressant du Comité international de
Bàle, le Comité vaudois de secours
pour les victimes de la guerre nous
prie d’inviter les personnes qui
seraient disposées à concourir
encore à cette œuvre de charité
d’adresser leurs dons à M“® Tron
trésorière du Comité-u- 'i ,
A l’ouïe de rarmistice deux
réunions très nombreuses ont eu
lieu lundi soir 30 janvier à la
Tour, dans le but de remercier
Dieu de cette suspension des hostilités, de le supplier d’achever luimême, le Dieu de la paix, la pacification et de faire servir la dure
épreuve à la gloire de son nom
et au salut de beaucoup d’âmes,
dans les deux pays éprouvés.
Chr0nt(|ue polittifue.
Italie. — Le Parlement a discuté le
projet de loi des garanties et des immunités papales. Ont parlé contre le projet
et en même temps contre le transfert de
la capitale à Rome, les députés Toscane)li
et Bortolucci de l’extrême droite, Morelli
et Billia de l’estrême gauche dans un sens
tout opposé, de n’accorder aucun privilège; enfla, entre autres, pour l’adoption
du projet Bonfadiui, Minghetti, Massari, et
Bembo et le Min. de grâce et justice Raeli.
France, — Les troupes sous les
ordres de Garibaldi à Dijon ont repoussé
par trois fois les allemands qui les ont
attaquées. Ricciotti Garibaldi a pris le
premier drapeau allemand, celui du 61*
de ligne prussien. A Paris les choses
vont de mal en pis. En suite de la malheureuse sortiè du côté du mont Valérien,
de laquelle nous avons déjà parlé et dans
laquelle ont succombé 6000 français, l'opposition au gén. Trochu s’est accentuée
toujours davantage. Celui-Ci malade et découragé a donné sa démission,
Vinoy est à la tête des troupes. — Des
troubles ont éclaté.
Un télégramme de Bismark annonce
que le 26 fut signée entre lui et Favre la
capitulation de tous les forts de Paris, ainsi
qu’un armistice de trois semaines pour
toutes les forces de terre et de mer. L’armée de Paris, {la ligne et les gardes mobiles, ) est prisonnière dans la ville, dont
l’ordre est confié à la garde nationale.
Paris payera aux allemands une contnbution de 200,000,000 de francs.
SOUSCRIPTION
POUR LES BA.T1SSES Ut ROSXRlO
Liste précédente fr.
Delà paroissede Rodoret (oubliée) »
De la paroisse Je Praly *
16
20
15
Fr. 51
A. REvel Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantorc.