1
oinqulème année.
IV. 4G.
18 novembre ISTO.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables....... occupent
vos pensées — ( Philippiens.» IV. 8.)
FBIX d’abohbshebt :
Italie, h domicile (un an) Fr. 3
Suisse..................B 5
France..................» 6
Allemagne...............* 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BDBEADX D’aBOBBEMEBT
Torre-Pellicb : Via Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chiantore Impr.
Tdrtn :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 32.
Florercb : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a«
dresser pour radministration
au Bureau à Torre-Pellice,
via Maestra N. 43. — pour la
rédaction : & Mr. A. Revel
Prof, k Torre-Pellice.
Sonotxnaix'e.
Avis. — Révision de la liturgie. — Ce qu'on
promet au pape. — A propos d’un anniversaire. — Correspondance.
AVIS.
M' ,C. Michelino ayant cessé de
faire partie de la Rédaction de
VEcho des Vallées, les lettres,
articles, correspondances, et communications diverses doivent être
adressées, à partir d’aujourd’h.ui,
au bureau du journal, Torre-Pellice, via Maestra, 42, au nom de
la Direction.
Le Gérant de VEcho
A. Revel.
RËVISION DE LA LITURGIE
M* le pasteur Meille de Turin ,
chargé par le dernier Synode de
travailler à une révision de la liturgie en usage dans notre église,
a adressé sur cet important sujet
aux pasteurs et ministres de TËglise
Vaudoise la circulaire ci-jointe qne
nous croyons utile, à cause des
graves questions qu’elle soulève ,
de porter à la connaissance des
membres de TBglise en général,
aussi intéressés à la solution de
cette question ^e les pasteurs eux
mêmes.
A MM. LES PASyéuRS ET MINISTRES
DE l’Église vaudoise.
MM. et très’honorés Frères,
Chargé, comme vous le savez
sans doute, par notre dernier Synode de travailler à une révision
de la Liturgie en usage au sein de
notre Eglise , je sens vivement le
besoin, pour m’acquitter le moins
imparfaitement qu’il me sera possible de cette tâche importante et
délicate , des directions et conseils
de mes frères et collègues dans le
saint ministère, et le but de ces
lignes est de les solliciter de votre
bienveillance.
Et tout particulièrement, je désirerais avbir votre avis sur les
points ci-après ;
1° Sur le Chant. Faut-il ne faire
au chant, dans le culte, que la part
que lui est faite présentement, on
ne conviendrait-il pas d’y en faire
une plus grande ? Et parmi les cantiques ou psaumes chantés à chaque
2
-452
culte, tous devraient-ils être indiqués par le pasteur, ou bien ne conviendrait-il pas qu’il y en eût tels
ou tels, qu’à tel ou tel moment
donné du culte, au commencepieut
par exemple ou à la fin, l’assemblée
entonnerait d’elle même, sans indication préalable ?
2“ Sur la Lecture de la Parole
DE Dieu. N’y aurait-il aucune direction à donner quant au choix des
chapitres à lire à chaque culte du
matin et de l’après midi, en vue
surtout de diriger l’attention de
l’auditoire , successivement, sur
toutes les portions les plus importantes des Saintes Ecritures, tant
de l’Ancien que du Nouveau Testament? De plus, à quel moment du
culte conviendrait-il que cette lecture fût placée pour échapper aux
inconvénients actuels, que tous nous
déplorons, et donner à la Parole de
Dieu la place d’honneur qui lui
revient dans une assemblée chrétienne ? Enfin, par qui conviendraitil que cette lecture fût faite, par le
régent, comme cela se pratique généralement jusqu’à aujourd’hui, ou
par le Pasteur lui-même ?
3° Sur les Prières. Faudrait-il
les laisser distribuées comme elles
le sont présentement, ou bien arranger les choses de façon, que
toute la partie plus essentiellement
culte précédât la prédication et qu’il
n’y èût plus, après celle-ci, quand
l’attention est déjà fatiguée, que la
récitation de l’oraison dominicale,
ç’est-à-dir/e de Jfi prière,'qui, dans
sa brièveté, les;çésume toijites et
du Syittbole des Apûtres,,considéré
çomwé la défilsrs-taiw ûû? l’Eglise,
avant de iSe sépsw» sentlq bespin
de faire de sa'fql ?
4° Enfin, quant à la forme à
DOipTER À notre Liturgie. Cette
forme devrait-elle être absolument
la forme actuelle . dans laquelle la
participation du peuple chrétien
(le chant excepté) n’est que mentale
ou bien conviendrait-il d’entrer
dans la voie d’une participation
plus directe de la part des fidèles
dans le culte par le moyen de répons en usant à cet égard de toute
la sobriété requise par nos habitudes précédentes ?
Si chacun de vous. Messieurs et
très honorés Frères, voulait bien
peser, par devers lui, ces différentes questions et me communiquer
les solutions auxquelles un examen
attentif de chacune d’elles l’aurait
amené, non seulement il obligerait
au plus haut dégré celui qui a l’avantage de lui adresser ces lignes,
mais il ferait une œuvre éminemment utile à notre Eglise et en
même temps qu’à elle et par elle ,
à la cause du Seigneur dans notre
belle patrie.
Dans l’attente fondée que ma demande trouve auprès de chacun de
ceux auxquels elle est adressée un
accueil favorable, et vous remerciant d’avance pour vos fraternelles
communications , j’ai l’honneur de
me dire. Messieurs et très honorés
Frères, votfe respectueusement et
entièrement devpué et affectionné
en J. G- h P- Mehî<b Pasteur.
Turin, Je neyembre i&30.
PS. iQserais-je prier encore ceux
de mes lrèli|is> qui posséderaient,
dans leu^ bibliothèque, quelque
ancienue Liturgie, notamment la
Liturgie en n^ge au sein des églises de la cj-dèyant prinçipçmté de
MmtheUiard, ou la Liturgie de
3
-453.
l’Eglise française de Bâle, de vouloir bien me les confier pour un
temps.
J. P. M.
CE QU’ON PROMET AU PAPE.
En attendant que nos hommes
d’état et le Parlement soient parvenus à concilier les libertés du
pape avec celles de la nation italienne , il peut y avoir quelque
intérêt pour plusieurs de nos lecteurs à voir les avances qu’a déjà
faites notre gouvernement pour
garantir au pape le libre exercice
de son pouvoir spirituel.
Le premier document qui ait été
porté à la connaissance du public
est la circulaire du 29 août aux
représentants de S. M. à l’étranger.
On y trouve ces paroles:
« L’Italie s’est toujours montrée
disposée à reconnaître (dans la question romaine) deux déments qu’il
faut concilier, sans sacrifier l’un
à l’autre : d’une part, les aspirations nationales de l’Italie, lé droit
du peuple romain de régler les
conditions de son gouvernement,
— de l’autre , la nécessité d’assurer l’indépendance , la liberté ,
l’autorité religieuse du söuverain
pontife. Notre but constant, depuis que la question romaiii'é ést
posée , a été de rassurér le ¿tonde
catholique sur les garanties de
sécurité èt de dignité quèTItalie
plus qUe tout autre, état est en
mesure d’assurer au saint Siège..;».
Visconti Vénosta.
faires étrangères) dit en finissant:
« L’Italie , je le répète , est prête
à prendre des arrangements avec
les puissances sur les conditions
à déterminer d’un commun accord
pour assurer l’indépendance spirituelle du pontife ».
Le 8 septembre, le président
du Conseil, M. Lanza, dans sa
lettre au comte Ponza di San Martino, pour le pape, s’exprime ainsi :
.... « S. M. s’adresse au pontife avec l’affection d’un fils, avec
la foi d’un catholique , avec les
sentiments d’un roi et d’un Italien ». (1).
Dans sa circulaire dù’ 7 septéiubre, le même ministre ( des âf
Le 12 septembre, le ministre
garde des sceaux , M. Ralli, écrit
aux évêques du royaume : — « Le
gouvernement offre au souverain
pontife les plus larges propositions
pour garantir l’indépendance et
la pleine liberté de l’exercice du
pouvoir spirituel, ainsi que les
moyens de pourvoir au maintien
du Saint Siège, avec tous les offices, institutions, églises et corps
moraux ecclésiastiques existant à
Rome. Nous faisons des vœux pour
que le saint père accepte nos propositions. Quelles que soient ses
résolutions , le gouvernement ne
permettra jamais qu’on fasse la
moindre offense ou insulte à l’église , à ses ministres et à l’exercice de leur|ministèr.e spirituel ».
Avant de quitter Rome,, le commandant du 4® corps d'armée , gé
[ ^ ^ ; ' ■> ■
(1) On peut.voir aussi la lettre’ du Roi
Victor Emmanuel au pape en date du 8
septembre.
4
-454
néral Cadorna, rappelle à toutes
les troupes qu’on devra rendre à
la personne du souverain pontife
tous les honneurs prescrits par le
règlement de discipline pour S. M.
le roi et pour les membres de la
famille royale. — Ôn devra rendre
aux cardinaux les honneurs établis
par les paragraphes 71 et 64 du
même règlement. Il est recommandé
aux troupes d’observer très scrupuleusement ces prescriptions.
Le même personnage (général
Cadorna) présidant à l’installation
de la junte provisoire de Rome,
a dit: «L’unité de l’Italie est enfin
complétée. Rome redevenue capitale du royaume , Victor Emmanuel.... le meilleur des rois, couronné au Capitole....... Qui ne se
sentirait forcé de s’écrier ; Dieu a
vraiment béni l’Italie ! Et le souverain pontife ne voudra-t-il pas
lui aussi la bénir de nouveau ? ».
Comme si la bénédiction de Dieu
ne nous suffisait pas.
La lettre au Roi votée par le
conseil provincial de Coni sur la
proposition du comte Ponza di San
Martino, semble abonder un peu
moins. Elle se borne a demander
« que l’on assure au souverain
pontife et aux institutions qui
en aident l’action.... le plus grand
degré d’indépendance que pourraient leur offrir les nations les
plus libérales et les plus habituées
à respecter les lois de la liberté ».
Mais c’est le décret royal du 9
octobre qui est venu renchérir sur
tout ce qu’on avait promis auparavant : ce décret « qui sera pré
senté au Parlement pour être con
verti en loi » (art. 5) porte en
substance que:
Vu la loi du 17 mars 1861,
Vu le résultat du plébiscite....
Considérant que les votes exprimés par le Parlement pour accomplir l’unité nationale.... ont constamment maintenu le principe que,
la domination temporelle de l’église ayant cessé, on devait assurer
l’indépendance de l’autorité spirituelle du souverain pontife;
Sur la proposition des ministres,
nous avons décrété....
Art. 1., Rome et les provinces
romaines font partie intégrante du
royaume d’Italie.
Art. 2. Le souverain pontife
conserve la dignité, l’inviolabilité,
et toutes les prérogatives personnelles de souverain.
Art. 3. Une loi spéciale sanctionnera les condictions propres à
garantir , — même par des franchises territoriales, — l'indépendance du souverain pontife et le
libre exercice de l’autorité spirituelle du Saint Siège »....
(Ont signé, après S. M., tous
les ministres).
Le 11 octobre, le général Lamarmora, en sa qualité de Lieutenant du Roi pour la ville de
Rome et les provinces romaines,
a déclaré dans sa proclamation aux
Romains que « le gouvernement
du roi est résolu à établir des
garanties propres à convaincre le
monde catholique de notre loyale
et ferme intention que le pontife
exerce avec la dignité de souverain
et une liberté pleine et efficace
tous les droits et toutes les fonctions de chef suprême de l’église ».
5
-455
Le 18 du même mois, une nouvelle circulaire de M. ViscontiVenosta aux représentants de l’Italie à l’étranger, paraît déjà moins
compromettante pour nos libertés
publiques. « En allant à Rome,
dit le ministre, l’Italie y trouve
une des plus grandes questions
des temps modernes. Il s’agit de
mettre d’accord le sentiment national et le sentiment religieux,
en sauvegardant l’indépendance et
l’autorité religieuse du St Siège au
milieu des libertés inhérentes à la
société moderne.... L’Italie sent
toute la grandeur de la responsabilité qu’elle assure en déclarant que
le pouvoir temporel du saint-père
a cessé d’exister.
Appliquer l’idée du droit, dans
son acception la plus large et la
plus élevée, aux rapports de l’église et de l’Etat, telle est la tâche
que s’impose l’Italie..... La con
trainte en matière de foi, repoussée
par tous les Etats modernes , trouvait dans le pouvoir temporel son
dernier asile. — Désormais tout
appel au glaive séculière doit être
supprimé à Rome même,et l’Eglise
doit profiter à son tour de la liberté.....
Et d’abord, la grande situation
qui appartient personnellement au
saint-père ne sera nullement amoindrie: son caractère de souverain,
sa prééminence sur les autres
princes catholiques, les immunités
et la liste civile qui lui appartiennent en cette qualité, lui seront
amplement garantis ; ses palais et
ses résidences auront le privilège
de l’exterritorialité. L’exercice de
sa haute mission spirituelle lui
sera assuré par un double ordre
de garanties : par la libre et incessante communication avec les
fidèles, par les nonciatures qu’il
continuera d’avoir auprès des puissances , par les représentants que
les puissances continueront d’accréditer auprès de lui, enfin et
surtout, par la séparation de l’Eglise et de l’Etat que l’Italie a
déjà proclamée, et que le gouvernement du roi se propose d’appliquer sur son territoire.... La seule
puissance que nous désirons invoquer à Rome, dont les traditions
sont si imposantes , c’est la puissance du droit.......
N’ayant pas sous les yeux les
décrets du 19 et du 21 octobre
nous ne pouvons les citer textuellement. Comme ils placent le pape
au dessus ou en dehors du droit
commun, particulièrement en ce
qui concerne la liberté de la presse,
ils ont produit sur le public une
impression peu favorable.
Enfin , le 2 novembre dans le
rapport du conseil des ministres
à S. M. au sujet du décret qui
dissout la Chambre et convoque
les comices électoraux, le gouvernement a évidemment pris à tâche
de garantir à la nation que ses
libertés ne seront point diminuées.
Après avoir rappelé la détermination de l’Italie de respecter à la
fois le droit national et la liberté
de l’église, le rapport ajoute :
« Les oppositions, même les plus
tranchées et les plus âpres , se
résolvent et se pacifient dans l’application la plus sincère et la plus
complète du principe suprême de
6
-456
la liberté de conscience....». Et
plus loin :
« Il reste maintenant à términer
ce qui a été commencé, et â teilir
cè qui a été promis.... Il convient,
avant tout, dé maintenir le principe dè l’unité nationale , dé l’intégrité territoriale, et de la pleine
liberté rendue au peuple romain,
qui a confondu son sort avec celui
de tous les autres peuples d’Italie.
On doit, en second lieu, sauvegarder la dignité du pontife et la
liberté de ses fonctiôns spirituelles
qui en font le chef d’une hiérarchie dont les rameaux s’étendent
largement hors de l’Italie.
Pour atteindre le premier but,
il faut rôndre communs aux populations romaines les bénéfices
de toutes les institutions de progrès 5t de liberté dont jouit déjà
le reste de ritalie.
Pour atteindre le second but,
répondre à la confiance de l’Europe
et à l’attente du monde catholique,
la voie la plus sûre et la plus facile est de donner à l’Eglise cette
entière liberté , qui, dans la célèbre formule mise en avant par
le comte de Cavour , correspond
à la liberté civile , en constitue le
couronnement et le sceau....».
Pour éloigner tout soupçon que
l’Italie veuille en aucune façon se
mêler des affairés des églises étrangères , le gouvernement de S. M.
^dèle aux prôniésses faites,* croit
devoir reconnaître Je siège pontifical comme une institution souveraine, regarder c^ommè inviolable
la peisônné sacrée dû souvéràinp'ontffé, et attribuer les immunités
dont jeuissênt les offices d’une ambassade étrangère, aux offices qui
sont nécessaires au pontife pour
remplir son ministère religieux ».
« Ces principes seront formulés
dans un projet de loi, qui demande à être examiné et discuté
avec une entière liberté et sincérité d’esprit, — sans idées préconçues, et sans ces préjugés dont
il est difficile de se délivrer en
traitant une question agitée depuis
tant de siècles ». — Tel est en
substance le dernier programme
du Gouvernement.
La Chambre nouvelle qui va
sortir des urnes électorales dans
deux jours, se réunira le 5 décembre, et nous souhaitons qu’elle
puisse, en toute liberté, reprendre
cetté grave question et la résoudre
de telle manière que la liberté
d’aucun italien ne soit étouffé par
celle du pape.
4 propos d’ua aoniversaire.
L'Echo a soulevé des colères.
S’il avait pour mission de ménager
toutes les susceptibilités, et d’enfler
la voix pour célébrer le zèle incomparable de tel ou tel fonctionnaire public ; s’il devait passer sa
vie à proclamer que tout va pour
le mieux dans le meilleur des mondes; il pourrait, aux yeux de plusieurs, passer pour un saint. Mais
il n’en a rien fait. Inde ira.
Tant dé èÜre-t-ü démt l'âme des dévots t
Une sô'ciété qui à fourni une carrière‘âus'Sî piaié que longué s’est
faite le’ collecteur de ce fiel. N’attirâ’nt sur semaine que quelques
désoeuvrés , elle attire à ses anniversaires beaucoup de curieux. —
7
-457
C’est là qu’elle triomp^q, mais sans
gloire.
Cette société donc, qui s’intitule
Union chrétienne , a voulu s’occuper spécialement de l'Echo dans sa
séance du dernier anniversaire.
On a débuté par la prière pour
sanctifier les élucubrations ; puis
on a lu le chapitre xiii de la 1”
Epître aux Corinthiens ( l’hymne
à la charité ).
NB. Lorsqu’aux Vallées on se
propose de médire systématiquement ou de se colleter avec un adversaire , on s’y prépare volontiers
par la lecture de 1 Corinthiens,
XIII. Témoin certaine conférence
pastorale où, après avoir lu en
commun le même chapitre, M' Y.
et M’’ Z. se prirent de querelle à
propos d’un article de journal, et
donnèrent un spectacle fort peu
édifiant.
Après l’exercice de piété M*' X.
lut un rapport où il accuse certains professeurs du Collège d’avoir
détourné leurs élèves de l'Union
Chrétienne ( où ils se seraient fait
tant de bien ) pour les pousser à
la pinte et au café ! M' X- n’a
pas craint de citer des p,oms. Î1
est vrai que des professeur^, peutêtre n’est-ce qu’un, ne se sont
pas gênés de ieprésenter à quelques élèves qu’avant tout il faut
étudier ses leçons, et qu’il n’y a
aucun profit réel à retirer d^ la
société hybride appel^ Union
Chrétienne. Mais qu’ensuite ils
aient poussé les dits élèves ' à la
pinte , c’est un grossier mensonge
de M' X., et le cliap. xin de 1
Corinthiens n’autofise en aucune
façon le mepsonge effronté et impudent.
Après M' X. est venu M' Z.
qui a lu un discours sur la guerre.,
sujet actuel entre tous, et fournissant une bonne occasion d’appliquer , séance tenante, le chap.
XIII de 1 Cor. M” Z. a profité de
l’occasion: 1“ pour désavouer certaines chansons piémontaises qui
remontent à plusieurs années en
arrière; 2° pour se séparef avec
éclat de l'Echo des Yalfées qu’il
a chargé à plaisir.
Tout cela c’est terminé par la
prière. Puis on a passé au second
acte; et l’on a porté, avec acclamations, un toast à MM. Y. et Z.
L’enthousiasme était grand ; et au
milieu de ces élans de joie et de
charité mai j>i vista, quelques petits garçons ont avalé de copieuses
rasades (dont ils se sont trouvé
mal.
Ainsi finit le glorieux anniversaire de l'Union Chrétienne, vaxicm
bâtarde où la dévotion s’allie au
mensonge, et dont tous le gens
honnêtes devraient désormais s’éloigner. Nous savons quelle impression tout cela produit s,ur les
élèves du Collège ; si le coeur leur
en dit, qu’ils aillent ,grp?sir les
rangs de cette sociétié op. l’on se
fait tant de bien !
Ayant puMié dans notre N. 44
la lettre l’|incieu Pons, pous
deyops .jnsérer^us^ tejie qq’^le
Apr^ quoi nojip rftceyrpp/5 plus
d’aube réclamàttops sur ce sujet.
8
Monsieur le Rédacteur,
Massel, 10 novembre 1870.
Ordinairement lorsque l’on reconnaît son ignorance, comme
semble le faire votre dernier corspondant de Massel, on se tait,
mais pour lui, à ce qu’il paraît,
ce n’est pas le cas, il en abuse
au contraire pour parler trop.
S’il y avait l’ombre de vérité
ou d’intelligence des affaires dans
tout ce qu’il lui a plu d’écrire à
VEcho, nous aurions fait, mes collègues du Consistoire et moi , ce
que nous faisons, hélas, bien souvent. Nous l’aurions malgré nous
laissé dire, nous aurions patiemment écouté ses plaintes et ses
conseils , libres que nous étions à
la fin , de faire ou de décider ce
que bon nous semblait. Mais oser
publier des choses aussi inexactes
que celles contenues dans sa lettre,
c’est à quoi nous ne nous attendions guère.
Pour rétablir la vérité des faits,
permettez-moi. Monsieur le Rédacteur , de dire en deux mots ce qui
en est. Nous n’avons pas eu, il
est vrai, de maîtresse d’école l’année passée, non pas parceque nous
n’en voulions pas , comme le dit
votre correspondant B. Pons, mais
tout simplement parceque la personne qui nous avait toujours promis de venir occuper cette place,
nous a manqué de parole, pour en
prendre une autre mieux rétribuée,
et que nous ne l’avons appris que
lorsque nous n’avions plus le temps
de chercher une autre maîtresse.
Et cette ànnée si le pauvre ancien,
comme il le dit lui même ( et certes
il dit vrai), avait tardé deux ou
trois jours d’écrire sa lettre, il
aurait appris dans la première séance du Consistoire , s’il y était
venu, que nous en avions heureusement trouvé une.
Quant aux excuses qu’il met
dans ma bouche , pour ne pas vouloir de maîtresse d’école à Massel,
elles sont vraies, j’en conviens;
seulement, c’était à ses protégées
à lui, en qui je n’avais aucune
confiance, que j’en faisais l’application.
Au reste , et pour en finir , je
crois tout simplement que mon
pauvre ancien, fatigué de voir que
l’on ne faisait pas plus d’attention
à lui dans le consistoire que dans
le conseil municipal, à essayé
comme tant d’autres de se dégoiser
dans VEcho parceque là au moins,
on n’est pas seul, on y est en
bonne compagnie pour critiquer
toutes choses impunément (1).
Et s’il lui arrivait, comme de
fait cela lui est déjà arrivé bien
souvent. de me répondre par un
grossier démenti, il ne me resterait plus en enrégistrant ce dernier
dementi avec les autres que d’en
plaindre l’auteur sincèrement.
Recevez, M. le Rédacteur, avec
ma demande d’insérer ces quelques
lignes dans VEcho, mes humbles
salutations.
L. Monastier Pasteur.
(1) Pourquoi cette insulte à notre
adresse? — Vous ne critiquez pas mal
vous, à ce qu’il nous semble. — (Réd.).
A. RÉm. Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.
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