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Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
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Torre PelUce.
L’abonnement part du 1, Janvier
et se paie d-avance.
Année XVî.
N. 7.
_t3 Février 1890
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces: 20 centimes par ligne
. pour une seule fois - 15 centimes de 2 à 6 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Rédaction à M.
lePa3l.ïî. Mftille, Torre Pellico
et pour l'Administration à M
Elisée Costabel, 2'orre Peflice
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 céntimos.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Voua me serez iémoms. Acfc. 1,8 Suivant la vérité avec la cbarité. Epli. IV, 15. ' Que ton règne vienne. Mnttii. "VI, 10
iS w lU III »ire:
La messe ii'est pas pour nous. — Barba
Paul Pons. — Résumé de lettres de MM.
L. et A. -Jalla. ^.Bibliographie. — Chronique Vaudoise. — Nouvelles religieuses. ____
Revue Politique.
LA WIESSE N’EST PAS POUR NOUS
Nous sommes informés, par les
feuilles publiques, que, le 5 courant, il
s’est dit à Torre Pellice une messe
solennelle pour l’âme du .regretté
Prince Amédée. Les mêmes journaux ajoutent que la Junte municipale, le Conseil Communal et les
Sociétés ouvrières et militaire ont,
en corps, pris part à cette cérémo-'
nie catholique. Nous sommes heureux de déclarer que le Conseil,
composé en très grande partie de
Vaudois, n’a pas même songé à faire
une pareille chose.
Reste cependant le fait que quel-,
ques membres de la Junte, comme
aussi plusieurs membres des sociétés
sus-nonnmées n’ont pas cru devoir
répondre par un courtois mais énergique refus, à l’aimable invitation qui
leur était faite par M. le Curé. (1)'
Nous avouons ne pas comprendre
d’après quels principes, ces vaudois qui courent à la messe sur un
signe......du prêtre, règlent leur
'conduite. 60"■Mé'’'i0nt î>â^^ Tes âver-'
tissements qui ont fait défaut ni les
exemples.
(1) Ce n'est pas ainsi que les Vaudois de
1848 entendaient leur devoir. La garde
nationale de St. Jean, invitée, non pas par
un simple curé, mais par le Syndic Pertus,
à assister à la fête du Corpus Vomind,
évita de donner dans le piège qui lui était
oftlciellement tendu. Aussi l'Ècho des Vallées du 13 Juillet de cette aiinée-tÉi. eut-il
la joie de louér ces bravos VaAiis de la
noble attitude qu’ils ¡.avaient silfpilidre, et
voici dans quels termesdl le faiârfc'i
«......Si maintenant nous envisageons cet
te invitation an point do vue des personnes
à qui elle a été ad.ressée, nous sommes
oBligés de déclarer qù*'elJe leur est une
insulte, et.une insulte d’autant plus grave,
que les sentiments auquels elle ' s’adresse
sont d'un ordre plus élevé. C’est leur dire
en tout autant de termes: Nous savons
bien que vous prétendez avoir une croyancfe,
mais nous savons aussi que ce n’est pas
sérieusement que vous le dites; votre conscience, si tant est que "vous en ayez une,
est assez .élastique pour se prêter avec Une
é^ale facilité aux choses les plus contradictoires, et voilà, pourquoi nous n’hésitons
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II n’y a que douze ans, tout juste,
qu’un syndic vaudois a su répondre
par un refus catégorique à l’invita*
tion d’un curé célébrant une messe
pour râme de notre grand Roi Victor Emmanuel (2). Et c’est aussi
alors que quelques personnages ayant
failli au devoir de bons vaudois, provoquèrent de vives protestations de
la part de nombreuses . assemblées
d’église, et celles contenues dans,
la lettre que nous croyons devoir
reproduire en note. (3).
pas de vous demander, à vous, prétendus
chrétiens évangéliques, de contribuer, par
votre présence, à l’éclat de celle de toutes
nos fêtes qui sépara le plus profondément,
notre Communion do la vôtre! Vaudois!
voulons-nous que ce soit ainsi qu’on nous
juge?
De grâce, ne nous laissons pas faire illusion par les mots de complaisance, de
fraternité dont on se sert pour obtenir
de nous des actes qui nous déshonorent.
Complaisants, soyons-le, non pas un peu
seulement, mais autant qu’il est possible de
l’être... en respectant toujours notre conscience. Quejamaisraccentd’une âme honnête
et généreuse faisant appel à notre fraternité
ne nous trouve insensibles à cet appel;
mais repoussons, comme un ennemi, quiconque, nous appelant frère, ne craint pas
de nous proposer ce qui tendrait à nous
avilir. En toutes choses agissons de manière à n’avoir jamais à rougir de nos
actions 'lii devant Dieu, ni devant les hommes. Nos pères ne nous ont pas laissé un
autre exemple ; laissons en un aussi beau
à ceux qui viendront après nous.
Inutile d'ajouter après ce qui vient d’être dit, avec quelle satisfaction nous avons
vu la noble attitude prise par la Garde
nationale de St. Jean et de quelques autres
localités vaudoises dans cette circonstance».
(2) Un journal politique, mal renseigné,
s’étant permis de critiquer la conduite
très-correcte du Syndic Monnet d’EnversPortes, le Témoin (8 Février 1878) prit
sa défense, en exposant les faits. Les considérations qui suivent, n’ont rien perdu
de leur valeur: « Un curé annonce* qu’il
dira, à tel jour et telle heure, une messe
funèbre pour le repos de l’âme du Roi
qui vient de nous êti’e enlevé. Se conformant aux instructions qu’il a reçues de
son évêque, il invite à prendre part à cet
acte religieux le Syndic, qu’il sait être
vaudois et les conseillers dont la grande
Les Vaudois manquent-ils de moyen.^ en harmonie avec leurs convictions religieuses, pour montrer qu’ils
sont bons citoyens et -fidèles sujets
de leur Roi? Pour témoigner qu’ils
partagent le deuil de la Patrie et
de leur Auguste Souverain, leur fautil agir contre leur conscience ? Non.
Nous en avons eu déjà mille preuves et une bien persuasive, tout
dernièrement, dans le message du
Roi en réponse à la lettre de condoléances de la Table.
majorité l’est aussi.... Il y a ici un manque
absolu d’égards pour les convictions religieuses du syndic (et des autres membres
du Conseil). Le curé serait-il assez ignorant pour ne pas savoir que les Vaudoi.s
ne peuvent pas assister à la messe sans
renier leurs croyances religieuses, et que
loin de s’associer à des prières pour les
morts, ils sont persuadés que la Parole
de Dieu les condamne?
Lorsqu'il s’agit de prier pour leurs Souverains vivants ou pour tes autorités constituées, ils n’ont pas besoin d’y être obligés, ni môme invités, ils le font de tout leur
cœur, sans réserve et sans réticence.
Mais comme jamais ils ne prieraient pour
l’âme de leur père, ou de leur mère, de
leur femme ou de leur enfant bien-aimé,
nul ne trouvera mauvais qu’ils ne.puissent
pas le faire pour le meilleur des Rois.
la« Vniinniy ri’rmt. rura rrmnt.iipi ■nar'i'
Si les Vaudois n’ont pas montré partout
les mêmes scrupules ; s'il y en a qui ont
eu recours, pour s’excuser, à ces réserves
mentales qu’ils condamnent à l’occasion,
prétendant que l’homme religieux était
resté dehors, et que le citoyen seul participait, ou simplement assistait à l’acte
religieux, c’est leur affaire; nous ne sommes pas en ce moment, appelé à les juger,
quoique nous les plaignions de toutes les
puissances de notre âme; c’est, sans doute
parce que nous ne comprenons rien à cette
largeur (ou à cette indifférence) dont ils
se glorifient ».
(3) La Messe pour les morts peut-elle être
une démonstration civile ? Je me suis fait
cette demande à propos de ce qui s’est
passé à la Tour mardi 22 Janvier courant.
Ce jour là l’Eglise Catholique a célébré une
Messe pour les morts en faveur de l’âme
du défunt Victor Emmanuel IL Mqn.sieur
le curé a cru de son devoir d’en prévenir,
par lettre, le Pasteur, la Municipalité et
la Société des Ouvriers. Par quelle autorité l’a-t-il fait? Je l’ignore. Ce qu’il y a
3
Nos pères ont sacrifié leurs biens,
leur repos et leur vie pour servir
la vérité et lui demeurer fidèles; il
est grand temps que tous leurs enfants aient au moins le courage
d’apprendre à dire non, à tous ceux
qui se donnent la mission de les faire
tomber dans des pièges habilement
tendus.
Nous eussions sans nul doute
préféré nous tdire, mais le sentiment
qu’il y aurait eu infidélité, de notre
part à garder le silence, l’a emporté. Nous ne nous en excusons
point, dans l’espoir que ce sera la
dernière fois que notre journal aura
été contraint de s’ élever contre de
de sûr, c’est que quelques uns de nos protestants, et même des plus huppés, ont cru
de leur'devoir de répondre à cette espère
d’invitation, sans doute pour accomplir un
acte d’urbanité sociale et pour témoigner
que nous sommes unanimes pour payer un
tribut de regret à la mort de notre Auguste Souverain. — L’excuse semble bonne.
Cependant il a fallu faire un peu de violence à la foi protestante. On dit, il est
vrai, qu’on n’y a pas renoncé, on la réserve
toute entière, ce qui signifie que, de corps,
on assiste à une cérémonie que l’on con •
damne dans son for intérieur. Mais qui le
sait? L’apparence est contre nous, et malheureusement le monde juge d’après l’apparence et il pense qu’on approuve un
acte religieux auquel on prend part extérieurement. L’apparence trompe, il est vrai;
mais était-il neces.saire de s’exposer à être
ainsi jugé? Accomplissait-on réellement un
devoir civil en assistant à un acte religieux catholique? Est-il nécessaire d’aller
à la Messe pour faire une démonstration
toute civile et sociale? Si vous voulez que
la religion y intervienne, faltes-la intervenir selon votre conscience évangélique.
Le catholique à sa messe et le vaudois
à son culte, puis tous ensemble, si l’on
veut, sur la place publique, qui n'est ni
catholique ni protestante. Personne alors
n'est compromis, personne n’est critiqué.
Chacun suit sa eonscienee, nul n’est obligé
de la sacrifier. Ainsi règne une vraie liberté; car la tolérance ne va pas confondre le blfuic avec le noir. Respectons la
vérité.!.... _ .
Signé: j" Revel, professeur.
. , iPubU4 dans le Témoin du 8 Février 18’^),,
pareilles défaillance.^, et que ceux-là
même dont nous n’approuvons pas la
conduite, reconnaîtront que nous n’avons fait que notre devoir, et qu’ils
doivent nous compter au nombre
de leurs meilleurs amis.
J. P. Pons.
■ V-;:
BARBA PAUL POES
Le nom que nous y.enons d’écrire
en tête de ces lignes a été celui
d’un chrétien humble et fervent, qui
vient d’entrer dans le repos réservé
aux saints, le 10 courant, dans la
72“ année de son âge. Nous connaissions Paul Pons depuis plus de
trente ans, mais c’est surtout pendant ces douze dernières années que
nous avons pu le suivre dans son
développement spirituel et connaître
de près, avec quel dévouement il
servait Celui en qui il avait cru de
tout son coeur.
Barba Paul Pons a été, au milieu de
nous, un témoin vivant et parlant de
la grâce de Dieu, Visiter les malades
et les affligés, profiter d'e toutes les
occasions pour convier le pécheur
à la repentance et à la foi, voilà ce
qui a distingué ce modeste enfant
de Dieu. Les familles et les personnes
souffrantes qu’il visitait régulièrement ne se comptent pas,? et nous
ne saurionSïdire, lè bien qu’il leur
a fait. Dieu seul le sait.
Sans avoir- une grande instruction
et presque privé des biens de ce
monde. Barba Paul Pons a su, par
sa fidélité, faire valoir le talent que
te Maître lui avait confié. Ils sont
nombreux ceux que ses paroles
simples et chaleureuses ont consolésj
et les pauvres savent ce que sa générosité. ingénieuse leur ménageait
d’incroyables surprises, C’est de lui
que nous-mênie avons reçu, plus
d’une fois, des dons que nos mains
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- 52
se refusaient à recevoir, pour les
œuvres de missions et d’évangélisation. Il y a tantôt deux ans, il nous
remettait, en une seule fois, 20 frs.
« pour le Seigneur,» C’était le fruit
de ses économies de plusieui s années,
et cette offrande extraordinaire était
destinée, en grande partie, aux
missions du Zambèze, de Léribé, et
à ¡’évangélisation de la patrie, qui
avaient toute sa sympathie, Obi qui
nous donnera des hommes de foi et
d’obéissance comme Paul Pons?
Béni dans sa famille, notre fréi'e
ne cessait de rendre grâce à Dieu
pour le bonheur d’avoir vu tous ses
enfants se consacrer au Seigneur.
Son fils aîné, notre cher ami de
Florence, était devenu pasteur, et
les deux autres occupent une position honorable et s’intéressent à
l’avancement du règue de JésusChrist.
L’une de ses filles est la digne
compagne de notre cher frère M.
Bounous de Cosmopolita, tandisque
l’autre est restée à la maison et
avec sa mère, a fait la joie de notre
ami, jusqu'au moment où il a remis
son esprit entre les mains du Père.
C’est le cas de s’écrier : n .Je n’ai
jamais vu le juste abandonné! »
Pendant sa dernière maladie Paul
Pons, s’est montré soumis, confiant,
et joyeu\ d’aller auprès du Seigneur.
C'est un enfant qui est entré dans
la maison du Père, Nous n’oublierons
pas ce que nous avons éprouvé de
consolation en l’entendant, quelques
heures avant son départ, réciter des
cantiques* des versets bibliques et
s’écrier enfin: Spurgeon a écrit: « n’abandonnez jamabs l’espérance en
notre Seigneur Jésus-Christ ».
Paul Pons se repose de ses travaux et ses œuvres le suivent.
Nous demandons au Seigneur, de
consoler la veuve et les enfants de
notre frère bien aimé.
J. F. Pons.
RESUME DE LETTRES
de MM. LOUIS et ADOLPHE JALLA
arrivées â La Tour, le 29 janvier 1890
Seshéké, 20 Août i889 — Depuis
bien longtemps, sans doute, vous
nous croyez réunis avec Adolphe.
Adolphe lui-même pensait nous
arriver au plus tard à la fin de Juillet. Voilà Août écoulé,' et point encore de nouvelles de lui. Cela commence à nous inquiéter joliment, et
nous faisons toutes sortes de suppositions à son sujet. Peut-éti'e leurs
bœufs sont-ils morts, ou bien le
manque d’eau les a-t-il forcés à rebrousser chemin, qui sait? Pourvu
que la maladie ne se mette pas de
la partie, c’est ce qui ,nous inquiète
le plus. En tous cas, vous voyez
qu’il n’y a pas moyeu de faire des
calculs pour se l'endre au Zanibéze;
ou peut facilement se ti'omper non
seulement de jours ou de semaines
mais même de mois, si ce n’est plus.
Le train du Zambèze ne part jamais à l’heure fixe, et quant à l’arrivée on n’y croit que lorsqu’on le
voit. Las de cette longue attente, j’ai
envoyé trois messagers à Pandamatenga, aux informations. C’est un
voyage de quinze jours' pour eux,
et s’ils reviennent sans nous apporter
de nouvelles, ni d’Adolphe, ni de
M. Musson, je désespérerai alors de
leur arrivée, cette année....
Je disais dans mes dernières lettres que nous nous préparions à
aller à la Vallée, mais que le vent
commençait à souffler du côté de
Kazungula, 1! a si bien soufllé depuis lors, que maiulenant le voyage
de la Vallée est tout à fait hors de
question pour nous. Ce qui a fortement fait peser la balance du côté
de Kazungula, c’est la coucession
qui vient d'être accordée, à une Société minière, de tout le terrain
voisin de la Machélé (Kapaia), limite
Est du pays soumis aux Barolsis.
'i . '
5
Cette recherche de l’or
doute, de nouveaux centres et Kazungula, la porte du pays, deviendra
peut-être le principal de ces centres.
La Vallée nous souriait davantage;
là il y a de l’intérêt pour l’instruction; à Kazungula cet intérêt est encore à créer. Nous n’attendons plus
que la décision du roi pour partii’.
Nous nous réjouissons beaucoup à
la perspective d’avoir bientôt notre
station à, nous (MM. Jeanmairet et
Jalla ont jusqu’à aujourd’hui travaillé
ensemble). Adolphe ira à la Vallée,
mais nous espérons le retenir au
moins deux ou trois mois chez nous
avant de lui laisser continuer sa
route. Le meilleur moyen de contribuer au lelévement de la tribu,
à Kazungula, sera d’élever des jeunes
gens, mais pour cela il nous (àut
du secours. Depuis le 11 Août je
suis descendu à Kazungula avec M.
Coillard pour choisir l’emplacement
de la nouvelle Slation Nous avons
beaucoup pensé à vous. Le 15 Août
surloiil,nous avons longuement prié
sous la tente pour nos chères Vallées. En retournant à Seshéké nous
avons été bien tracassés; une fois
même mon bateau a été envahi à
point par les vagues, qu’il
me jeter à l’eau pour l’emde chavirei’. Heureusement
que c'était tout près du bord.
M Coillard est encore ici, aussi
avons nous tenu nos conférences
annuelles, quoique nous ne soyons
que trois. Une des principales questions était celle du placement. Adolphe ira tout d’abord à Séfula. en vue
de s’établir plus lard à Ranyongo.
Si M. Goy revient, il fondra la station
un tel
a fallu
pêchei'
de Seoua, en qualité d’Evangéliste
J’ai ensuite été nommé trésorier ou
plutôt agent comptable de noli'e
Conférence, c’est à dire, que désormais tout ce qui concerne les comptes
et les transports passera par moi ;
M. Jeanrnairet est seei’élaire et M.
Coillard, président.
Nous avons bien ri l’autre jour:
une femme vint supplier ma femme
en lui disant; « Missi, je te prie,
donne-moi de la médecine pour
guérir du vol; j’ai une fillette qui
ne peut se défaire de ce vilain défaut ! » Devinez .sa réponse.
S9 Septembre 89 — Deux mots
encore à la bâte, avant île plier cette
lettre. Adolplie va arriver! Tel e.st
notre cri de joie aujounl’ liui. Je
vais le chercher demain à Kazungula,
ce frère chéri. Et pui.s quel délicieux
courrier! 45 lettre,s, et quelle chaleur
bienfaisante chacune d’elle respire,
— Merci bien vivement à tous ceux
qui .se sont souvenus de nous!
Kazungula, Octobre" 89 — En (in
je l’ai retrouvé ce brave Adolphe...
Nous partons pour Sesheké, ensuite
je reviendrai à Kazungula pour commencer notre établissement,
Kazungula, S5 Octobre 89 — Je
partis Mercredi malin à 5 heures,
espérant arriver ici le soir du même
jour. Je n’avais pour toute provision
([u’un peu de pain et du lait —
Mais bientôt le vent se leva si fort
qu’il fallut nous arrêter sur un banc
de sable où nous campâmes la nuit,
n’ayant pour combustible que de
l’herbe sèche et quelques joncs,
À 9 et IjS dn soir, la nuit suivante,
mes garçons me léveillérent en disant ([ue le vent était tombé. C’e.st
bon ! Nous allons donc traverser le
fleuve. Mais gare aux hippopotames,
ils sont terribles, on peut sattendre
à chaque instant à être expédié en
l’air par l’un d’entre eux. Aussi mes
bateliers raméreiil-ils prés de trois
heures, ayant toujours l’oreille au
guet, — De longtemps je n’oublierai
cette course nocturne sous uu.ciel
resplendissant d’étoiles, et sur ces
eaux prêtes à chaque instant à dévoiler un hippopotame.
Merci beaucoup à tous les amis
qui, par le moyen d’Adolphe, nous
ont comblés de richesses. Un de nos
plus beaux cadeaux est le bateau
a Pra-del-Torno », don de cette
chère Société...
Louis Jalla.. ^
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', ' . -•■ ":U
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M. A. Jalla, est donc enfin arrivé
au Zambèze. « Les deux Africains,
écrit-il à ses parents, sont enfin ensemble; que (l’êtes-vous ici pour
jouir de leur revoir! Nous sommes
réunis depuis quelques heures, et
il vous est plus facile de vous
représenter notre bonheur qu’il ne
l’est à nous de le décrire. Que de
fois j’étais triste à la perspective de
ne plus trouver mon frère à Seshéke.
Et maintenant le voilà à côté de
moi! L’émotion nous a bien un peu
donné la fièvre, mais ce n’est pas
grave; nous sommes aussi bien qu’à
la maison 1 »
BIBLIOGRAPHIE
Itollefiiiio Illijsmioiiario (N. IV)
della Scuola Domenicale di Torino
(46 pages in 4*^, Unione Tip. Torinese,
prix 20 cent. S’adresser à Gilles,
libraire à La Tour.
Di bene in meglio, c’est ce qui
résume notre pensée, après avoir vu
et lu ce bulletin. Imprimé sur du
très beau papier, il est orné des
portraits de M. et M.'’ Louis Jalla,
de M. Weitzecker et de deux
vignettes d’un travail très soigné,
représentant la Maison Vaudoise et
le Pra^-du Tour. Le contenu ne le
cède en rien à la forme. Il se compose de quatre courriers: le premier
est celui du Zambèze avec deux
lettres de MM. Jalla; le second est
celui du Basutoland avec une lettre
de M. Weitzecker et une de Zakea
Musa, le catéchiste payé par l’école
du Dimanche de Turin ; le troisième
nous vient du Labrador avec une
communication du missionnaire A.
Stecker et des époux Kaestner; le
quatrième enfin, nous arrive du
Groenland et contient quelques lignes
adressées par l’école dumanak à
leurs amis de Turin, une lettre de
M.' Riegel Stamm et une autre du
Mission. Zucher. Toutes ces missives
expriment la plus vive reconnaissance pour les dons en argent ou
pour les objets contenus dans les
caisses parties de Turin, une année,
à peu prés, auparavant. Elle nous
initient aux privations, aux dangers,
aux luttes, au travail souvent infructueux des missionnaires. Dans
toutes brille quelque rayon d’espérance. Elles sont, en outre comme une
représentation vivante des mœurs
et de la vie quoditieniie de ces
peuples lointains.
Aux courriers s’ajoutent, dans le
Bulletin, le catalogue d’un musée
missionnaire propriété de l’Ecole du
Dimanche de Turin, 11 compte déjà
35 objets et il va être enrichi de 45
autres envoyés par M. A. Jalla.
Mais le clou du Bulletin est évidemment le petit article intitulé:
« Comment les 40 centimes sont
devenus 671 frs.» L’on a compris qu’il
s’agit de pièces de 2 sous confiées
aux enfants et qu’ils devaient les
faire valoir. Les procédés auxquels
ils ont-eu recours sont des plus
ingénieux, parfois des plus extraordinaires. Mais le plus curieux de
tous est celui adopté par l’enfant
qui avec ses 40 cent., l'ahriqua du
croccante qu’il revendit, au détail,
40 cent. Certes il fallait du zèle
missionnaire pour le faire.,., mais
pour le manger !
Quelques mots pour terminer sur
les finances de l’Ecole du Dimanche
de Turin. Il a été collecté, cette année entre dons des enfants et souscriptions de membres de l’Eglise
frs. 4122 dont 428 ont été remis à
M. A. Jalla, 256 à M. Coillard, 256
à M. L. Jalla et 350 à M. Weitzeker.
Le reste se compose de petits dons
et de frais de port.
Tout en félicitant l’Ecole du Dimanche de Turin pour les résultats
quelle a obtenus, qu’il nous soit
permis d’exprimer le vœu que chacune de nos écoles du Dimanche
des Vallées prenne exempte et de
Si.)
7
— 55 —
vienne, suivant ses moyens, une petite société auxiliaire rie la mission
en Italie d’abord et puis parmi les
païens.
Chronique Vaiidoise
Le dernier N. du ¿ioL'eiÎjno de la
Mission Vaudoise, annonce que le
Roi a décoré, motu proprio, M. Proçhet, président de la Commission
d’Evangélisation, de la Croix des
Saints Maurice et Lazare.
Nouvelles Religieuses
Un procès incroyable. — En
1883 M."'° la comtesse de Nadaillac,
née Deles.sert, voulant doter les protestants de Biarritz (France) d’un
lieu de culte, lit donation au Consistoire d’Orlhez d’un terrain, valant
environ 1,500 francs, sur lequel il
devait bâtir, par souscriptions, une
chapelle réformée L’acte du notaire
fut enrégistré par l’Etat, qui autorisa
le Consistoire à entrer en possession.
Les travaux furent poussés activement sous la surveillance de M,“® de
Nadaillac; elle apporta même, au
cours de leur exécution, des modifications au devis, qui augmentèrent de plusieurs milliers de francs
la dette du Consistoire. Enfin le 14
juillet 1884, le temple était officiellement inauguré, et M.™® de Nadaillac recevait à sa table les pasteurs
venus pour la cérémonie.
Ehl bien, qui le croirait? Après
une possession légale de cinq années
par l’église réformée, et une dépense
de 15.000 francs, don 12.000souscrits
par l’Etat, les héritiers de M.“® de
Nadaillac, profitant de l'absence
d’une pièce (l'acceptation du Cousis toi re), pré ten d en t faire an nulle r par
les tributiaux le contrat de donation.
Par signification du 3 novembre
dernier, ils ont sommé le Consistoire
de démolir, dans le plus court délai, le temple de Biarritz et de
rendre le terrain nu de toute cbnsliuction! Et ce qu'il y a de plus
fort, dit la Semaine Religieuse, c’est
qu’ils ont toute chance de gagner
leur procès devant les tribunaux!
€e qui se passe dans certaines
écoles françaises. — D’après le
Mess, de Toulouse, la Municipalité
de cette ville aurait, l’année passée,
fait distribuer parmi les écoliers des
portraits de Marat, Danton Robespierre etc. Cette armée chaque élève
reçut un calendrier comme on aurait
pu le composer au temps de la
Révolution, c’est à dire qu’au lieu
d’un nom de saint ou de sainte on
y trouve, pour chaque jour de l’année,
celui d’un animal ou d’un légume.
De chaque côté se trouve quelque
pensée, à la façon Jacobine, remplie
de louanges pour la république et
de haine conti'e la religion, l’église
et les institutions monarchiques. En
voici quelques spécimens:
Lundi, 4 Novembre. — 14 Brumóse. Endive.
L’Eglise est la plus ancienne parmi les maisons d’aliénés ( Victor
Hugo),
Mardi, 5 Novembre. — 45 Brumóse. Dindon.
11 y a maintenant dans chacun
des villages de la France une chandelle brillante: le maître d’école; et
une bouche qui la souffle: le prêtre.
(Victor Hugo).
Un roi est dans l’ordre moral ce
qu’un avorton est dans l’ordre physique. (Grégoire).
De ce calendrier auraient été imprimés et distribués 17.000 exemplaires.
Encore un maire inédio-éval. —
Le Messager Evangélique raconte
le fait suivant: « Dans une petite
commune des environs de Montluçon, à Nassigny (France), est dé
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cédé^
le 2 décembre, une femme
protestante. Le maire s’est empres.sé
de faire ereuser la. fosse ilan.s le
coin des suicidés, La' famine en a
référé au Sous-préfet, qui a rappelé
immédiatement à son suboi’donné
les ilis|>ositions de la Ini du 14 novembre 188'I. «Si le Sous-pi'élét,
gouverne maintenant la commune,
laites ce que vous voudrez», a dit
le grand pei',sonnage du village. —•
Voilà l’esprit papiste: faire l'especter les loi.s et les convenances, donnei' le bon exemple, c’est tout sitnplerneut, d’après cet esprit d’intolérance cléricale, faire ce que l’on veut!
Revue Politique
Itniiis — La Chambre des Dé^
putés a voté le projet île loi sur le
personnel de sûrelé piiblvjue. Le
ministre Crispí a présentéÿua antre
projet de loi, qui sera ceriaitfemeut
adoplé, pour que l’apanage dalOO.000
francs, dont jouissait le prince Amédée, soit continué à sa famille.
— Le général Oi'ero a quitté Adua
pour revenir à' l’Asmara, laissant
toutefois un corps de troupes irrégulières dans le Tigré. Plulieurs
députés ont demandé à interroger
les ministres sur les derniers évènements survenus eu Afrique. La
séance de samedi IS courant sera
consacrée à répondre à ces interrogations, et l’on espère que le Minislère donnera des explications propres à rassurer ropinior. publique.
X
Frailee. — l^e duc d’Orléans, fils
aîné du comte de Paria, est arrivé
le 7 courant dans la Capitale française, et s’est présenté à la Mairie,
demandant à extraire son numéro
pour la conscription militaire. On le
renvoie au ministère de la guerre,
où il se rend aus.sitôt, déclarant
qu’il avait atteint sa 2P aimée, et
demandait à servir dans l’armée,
comme c’est le devoir de tout bon
citoyen français. D’après une loi du
22 juillet 4880, le territoire de la
République est interdit aux chefs
des familles qui ont régné en France
et à leurs héi'iliers directs, et celui
qui, violant cette loi, est trouvé sur
le sol français est puni par la prison
de 2 à 5 ans. Un autre article de
la même loi e.xclut les membres de
ces familles de l’armée, des emplois
publics et du Parlement. Aussi le
Duc a L-ilétéarrêlé et rai s sous procès.
On croU, cependant, qne la sentence
sera assez modérée, à moins que
les partisans de la monarchie ne lui
nuisent par trop de zélé.
Alleiiiag'iiv. ~ Les journaux de
Berlin ont publié deux rescrits de
l’empei'eur Guillaume II, adressés à
Bismarck et au ministre de com ■
merce. L’Empereur y insiste sui' le
devoir iju’a l’Etat de pourvoir par
de bonnes lois, à rarnclioration du
sort des ouvriers, en réglant la durée du travail et eu leur donnant
la faculté de concourir, par le moyen
de leurs représentants, au réglement
des affaires qui les concernent et
de faire valoir leurs droits dans les
négociations avec les patrons et
avec les représentants du Gouvernement. L’Empereur propose une
conférence internationale pour étudier ces questions. L’Autriche et
l’Italie se sont empressées d’envoyer
leur adhésion.
Itiilgarie. — Le major Panitza
et plusieurs autres personnages ont
été arrêtés sous l’imputation d’avoir
conspiré contre le Prince et contre le
ministère. Ils auraient eu l’intention
d’enlever le Souverain et d’assassiner
les ministres SLambouloff et Moutkorolf, La capitale est en état de
siège, et le Gouvernement parait
décidé à agir avec beaucoup d’énergie pour maintenir l’ordre et faire
respecter les lois.
Ernest Robert,
Gérant.
Torre Péllice, Imprimerie Alpina.