1
Troisième Année.
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Joit^rnal cl© rÉglise Éfttilgéliqwe.i Vaiaclol«©
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Pbii db l’aboünkment par »n, j h Italie . . ■ ■ 1-3 Tous les pays de l'Union de poste ..... » tS .imériqtie . . . . . »9 — t- On s’abonne; ‘1"' Pour Vlfiiérieur chez MM, lèf pasteurs et les libraires de-Torre PèUice. ^ ’ . . tf. J M * Pour {'Extérieur au Bureau ^’Admiuistratìòn. : L B-, ^^ L Un numéro séparé: 10 centimes. Annences : 25 tfeptiiijes ^ar ligne. Les envois d'argent s» font pnr iellr» r«- commandée ou par mandats sur le Bureau, de Peroso .Irjsniina. ,
Pour la Vtëdaellon adresser ainsi ; A la Direction du Témoin , Pomareltd ( PineroÎoi,Itqlie. ,, , . . . . . Pour l'AëHiiwtetralien adresser ainsi: A l’Administration du Témoin, Pomaretto (Pinefolo) Italie. , . ,
Noire colonie du Rosàrio. — Encore
des veiives de paslenrs. — L’eclypse de
Lune du 27 février, — Chronique mudoise. — Revue polüiqtie.
i\0TBE iOlOi^lE DU BOSARIO
Nous avons de bonnes raisons
pour nous intéresser plus què personne à celte portion considérable
de notre Eglise, transplantée si
loin de nos chères Vallées que
pourtant elle n’oublie pas et vers
lesquelles son regard- se tourne
avec l’espoir que de là loi viendra
le secours danS' le besoin. Nous
nous sommes uni de cœur aux
vœux que le Corps des pasteurs
a exprimés dans sa réunion du
30 janvier, nous dirons môme,
aux prières qu’il a adressées à
Dieu en faveur de nos chers colons.
Nous espérons que quelqu’un de
nos jeunes ministres se sentira
appelé du Seigneur et pressé par
la charité de Christ à passer vers
eux pour les secourir dans leur
grande détresse.
Nous sommes également d’accord avec notre cher collaborateur
dont nous avons publié dans notre
N" 5 le compte-rendu de la séance
du Corps des pasteurs, pour penser que c’est la Table qui doit
prendre sûr elle la responsabilité
d’adresser un appel au ministre
qu’elle juge le plus apte à remplir cette importante mission. S’il
y a des conditions à débattre, elle
seule, dans les limites de ses attributions. est autorisée à les sti*
pnler , persuadée que le Synode
les ratifiera. Nous n’hésitons pas
à ajouter que ce qu’elle seule
peut faire, il faut qu’elle le fasse
et cela sans plus de retard, car
il y a bientôt trois ans que les
colons sont sans pasthqr.
Si nous avons cru 4p^oir parler
encore de notre colonie c’est nplj
seulement pour lui témàigner notre
très sincère sympathie! mais aussi
pour rectifier une ou dMix erreurs
tout à fait involontaires , ' sans
doute, publiées*à son sujet. La
moins importante estf celle qui
place, comme viennent de le faire
Le Cristiano Evanae^co, e La Famifflia Tàii
doise au Rosario àe Santa^Fè, qui
est une province de la République
Argentine, tandis qu’elle est établie dans le Rosario Oriental, qui
est une province de la République
de l’Uruguay. Nous ajoutons comme renseignement utile que la
Colonie de S* Carlos dans la province de Santa-Fè, compte aussi
un certain nombre de familles
vaudoises qui y sont établies depuis plus ou moins longtemps.
La seconde rectification que nous
avons en vue est beaucoup plus nécessairé encore. Dans la lettre que
nous avons publiée dans notre
N” 3, le Modérateur, renseigné
par M. Arduin, parle de trois mille
cinq cent Vaudois réunis actuellement au Rosario. N’ayant pas le
droit de rien changer à une communication officielle , nous nous
sommes bien promis d'étudier à
fond cette question, d’aller aux
informations et de substituer, s’il
y avait lieu, un chiffre plus modeste mais plus exact à celui qui
avait été donné.
Nous sommes partis de la relation publiée en 1870 par le
Modérateur d’alors sur sa visite
pastorale’ à notre colonie èt fixant
à 809 le chiflPre précis des colons
présents au Rosario. Nous connaissons , à une ou dewx exceptions près, les noms des familles
qui ont émigré dèj^nis. J^'lboœpris
celles que M. Pendleton eti'encore
venu enrôler, mais ei) se tenant
caché à l’hôtel de PPuiis et ne
se laissant voir qnsi-par la marchandise humaine qu'il était venu
expédier. Nous tenoni bo» compte
du rapide accroisseweot de la popqlatîpn 4ans un pays oh. 1«
abondé et dont le climat est sain.
D’un autre côté nous rappelons
à qui l’aurait déjà oublié , que
plusieurs familles, entraînées par
le trop fameux Baridon, ont quitté
le Rosario pour se rendre à la
nouvelle Colonie d’Alexandra d’où
quelques unes seulement sont retournées; que deux ou trois autres se sont transportées dans la
Colonie de S* Carlos de SantaNPà
(République Argentine); que cinq
autres enfin, sont parties avec M.
Salomon. —^ En tenant compte de
tous ces faits nous sommes arrivé
à la couclusion, que jusqu'à preuve
du contraire, nous croyons parfaitement fondée, savoir que la Colonie Vaudoise du Rosario Oriental (avantageusement connue dans
le pays sous le nom de Colonia
Piemontese), ne peut pas, au moment actuel, compter plus Ae douze
cent âmesi
C’est toujours bien assez et
plus • qu’assez pour motiver le
prompt départ d’un ministre de
la parole qui aille paître ces brebis
depuis si longtemps sans pasteur.
Ne serait-ce pas le cas de rappeler
la parole de S‘ Paul ; Celui qui
2
U .
UE; TgHOlM
n’a pas soin des
paiement de^€
a renié la f|:
infédàie, i
e sa nfamil^ ü
estlbire â’nn
8 ^
y • .5î^ >.
Nous pubifotis " en le fftièant
suivre de quelques observations ,
l’article suivant de M.” D. Gay
pasteur k Praly.
ENCORE DIS miiVES DE PASTEURS
Il semble qu’en portant devant le
public la demande de conlributiops eu
faveur des veuves de pasteurs, ou ministres de l’Eglise dans le but de
l’étendre au^, veuves des régepts, eut?
aussi employés de l’Église (pour autant
que le permet la' loi sur rinsiructioa
publique‘ de laquelle nos régents reçoivent volontiers secours et protection), il y aiicaii eu conyeianoe à
traiter la quiesiion du yuuvage dans le
but de faire compi‘eiidre aux membres
de l’Eglise qu’ils ont le devoir de faire
entrer ce chapitre dans l’application
des dons de la charité chrétienne.
Déjà, au sièeleapostolique, la queslion
de secours aux .veuves était soulevée
par le murmure des juits .grecs ¡contre
les juifs béhi'eux parceqtie leurs veuves
élaient négligées dans la distribution
qui se faisait chaque jour ». Une commission de 7 membres élue par toute
rassemblée de rEglise (il n’existait
pas encore des églises ) fut chaj'gée
de cette affaire. S’il s’était agi d’autre
chose que de la disUibution de dons
volontaires déposés aux pieds des apôtres
pour les besoins momenlanés de la
sociélé chrétienne naissante, nous devrions reciieillir du livj’e des Actes
quelques détails sur l’oeuvi'e confiée à
des hommes aussi respectables.
C’est dans les Epîlres que nous trouvons quelques données sur ce sujet.
L’apôtre Paul dans les directions pastorales qu'il donne à Thimpihée dit :
« Honore les veuves qui sont vérila^
blement veuves » et il donne à cet
effet quelques détails réglementaires
qu’on ne peut négliger en aucun temps
quand on li-aite de celte matière. Il
exige des dispositions morales de la
tiart des veuves , et conséquent avec
e principe qu’il a posé ailleurs s si
le mari meurt, la femme est dégagée
de la loi qui la liait à son mari ,'en
sorte qu’elle n’est point adultère si
elle épouse un autre mari », ¡1 dît
avec tout le poids de sou autorité
apostolique à celles qui ne les possèdent
pas: « j« veux que ces jeunes veuves
se marient , qu elles aient des enfants, qu’elles gouvernent leur ménage,
qu’elles ne donnent ancune occasion j
à l’adversaire de médire », Dans i T|m.
ch. y, i’apôlre mentionne trois cas:
i° Une veuvechargée d’enfants qu’elle
s’efforce d’élever dans la piété, parti
aux.^esoins de ceux
«dont“’Hile ei|"'la .|u,tn^
aîd%.:it|ans TaStm
phsseSeât’Iâ# sa ^cle. fl n’est pone
-f'pas ííp»stí.ciíi jde .meurs é la -s&toei,
mais à la famille confiée toute à ses
soins après la mort xle celui qnii partageait avèû elle le devoir‘dé*€*^ùverner bien sa propre famille, tenant
ses enfants dans la soumission et tnuie'
sorte d’honnêlé ». C’est ce que confii me
l’apôtre Jacques quand il dit: * La
religion pure et sans tache devant
Dieu notre Père, consiste à visiter les
orphelins et les veuves dans leurs afflictions ».
2® Si une veuve n’a pas d’enfants,
lelle est à la mort de son unari aussi
libre' qu’avant ' son mariage , èn sorte
que Naliomi a raison de dire à ses
belle-filles a Allez, retournez chacune
en là maison de sa mère. L’Éiernél
vous fasse trouver miséricorde, coin’me
vous avez fait à ceux qui sont morís ».
Quant à la ¡question de secours Paul
dit: « Si quelque fidèle, homme ou
feinrae, a des veuves dans sa famjJle,
qu’il les assiste et que l’Eglise n’en
soit pas chargée. • — Toutefois i1 peut
arrive!’ que la veuve « laissée senle^-»
réponde comme Ruth à sa belle-mère:
« Ne me prie point de le laisser, pour
m’éloigner de toi, car j’irai où tu iras,
je demeurerai où tu demeuieras, Ion
peuple sera mon peuple et ton Dieu
sera mon Dieu. » Dans ce cas il faut
qu’elle trou ve dans sa position nouvelle,
tout en gardant son premier engiagemenl, une vocalion selon Dieu reconnue
par l’figlise, ensorte que s’appliquant
a toiitè-s les bonnes œuvres elle arrive
à posséder ce litre requis pour qu’éile
soit « mise sur le rôle des veuves ®.
3® Un âge est exigé pour que la
personne rémunérée par l’Eglise le
soit pour des sei vices qu’elle a rendus
lorsqu’elle offre d’ailleurs les garanties
qu’elle persévérera dans l’œuvre à laquelle elle a donné son cœur. Eh tenant
compte de lasanlé, el de la longévité qui
varie suivant le pays el les époques
dans riiisloire, il est possible que celui
qui est fixé par l’apôtre Paul pour les
veuves (pas moins de 60 ans) se modifie; loiijmirs est-il qu’on ne peut le
négliger complèlement pour tes motifs
qu’il a énoncés lui même.
L’homme marié ayant la faculté de
conduire avec lui la compagne que Je
Seigneur lui a donnée , partant du
principe que « l’ouvrier est digne de
son salaire » a le droit de demander
comme fruit de son travail un gage
correspondant aux besoins de sa position sociale el de sa propre famille,
mais il ne paraît pas qu’en dehors des
trois cas sus mentionnés il puisse recommander à la sollicitude de l’Eglise
la veuve pilvée de son appui sans se
melti’e en conlradiclion avecJes paroles
de rapôtre: * Que l’Eglise n’en soit
pas ctiaigée afin qu’elle ail de quoi
entretenir pelles qui sont véritablement
veuves *. D. (Jjvy.
Si Do^ s avons bien compris
l’idée T|L Gay qui n'est
pas tojJijH!^ po^sibl« le nombre
des l’Eglise
aurait l’obligatioii de s’inquie'ter
des» veuves serait^ extraordinairement reàdiÎ, sf fn’ême fl*én relie
une seule après les éliminations
successives opérées en conformité
des directions de Saint Paul, Mais
il nous semble que M. Gay n^’ra
pas compris iui-méme, ou n'a pas
bien pose' la question. 11 ne s’agit
pas en effet de toutes les veuves
qui exiS(ten|„#ju d'une corn
raanauité :ekkrétiei3.oe mi qui toutes,
si elles sont pauvres et sans
soutien naturel , ont un droit égal
à rassistaricê publique. — C'était
le cas là Jérusalem, où parmi les
milliers de personnes ajoutés à
l’Eglise ii y avait surtout be'aueoup
de pauvres, et c’est afin que la
distribution journalière des secours
se Dfîli d’-une‘ imaiiière équrtable ,
que les Apôtres déléguèrent ce
soin à sept hommes jpleins ,(Je foi
et do Saint Esprit, C’est encore
afin que la répartition des aumônes
se fasse fidèletneut et avec une
pleine ooiinaissan!^e').de cause, que
des hommes appaieteiïant aux différents quartiers d’une paroisse
ont été adjoints, gu pasteur pour
juger et décideïqidi|i lo©ncert avec
lui, de chaque leu» spécial où des
secours sont réclamés' ou doivent
être offerts.
Mais la question dont on s'est
occupé ici même et dans nos Synodes est tout autre. 1! s’agit des
veuves de pasteurs et d’instituteurs,
c’est-à-dire, de deux classes .d'employés de l'Eglise auxquels les
devoirs de leur vocation ne laissent
ni le temps ni la liberté de travailler soit àaméliorer leur position
matérielle, soit à s’approvisionner
pour le temps où ils seront forcée
au repos.
Nous ne voulons pas que nos
pasteurs ni nos,régents exercent
une autre profession, qu’il soient médecins on pharmacien.s, géomètres
ou tourneurs, marchands de bétail
ou de fromage, et nous, avons
parfaitemeut raison ; il faut qu’ils
se donnent tout entiers à leur
tâche si grande et si belle. D’un
autre côté nous leur donnons un si
maigre salaire ,{ même après l’avoir
un peu amélioré ) qu’il ne peut être
question pour eux d’économiser
3
TilMOIN
35
autre choseaae des dettes, à«|oins
qu’ils M-'él* coHdaiiifetfiP a se
jiourrir çhêtivemept etp pepsév^cer
,1,0 pu 15 .qn^^^pis le c,élil)at.
liipur .conseillereus nous , pour
se souitraine aux soiaois de l’avenir,
de 1 faire’ UH'mhriage d’argen-t et*^
.de s’infbnper avec plus de soin de
la dot que des qualités solides et
de la pie'ité de ..celle tdontidls désirent faire leur femme?’Certainement non; mauvaises pour tous,
ces sortes ..d’union sont surtout
funestes aux pasteurs. Ajoutez .encore à cela que dans leur très
grande majorité des pasteurs et'
les instituteurs sont sans fortune.
Ne leur 'devons-nous pas cet encouragement et cette, consolaiion
qu.e ie,urs ¡veuves et leurs orphelins
ne seront pas abandonnés , dans
le cas où ils ■succumberaient euxmêmes à la tâche ?
Avec le profond respect que
nous prp,fessons pour je grand
apôtre des Gentils, s’il venait nous
dire: je veux que les veuves de
vos pasteurs et de vos instituteurs
se marient et qu'elles aient des
.enfauts, uous lui objecterions que
l’pu ne doit .foreempersonne à se
marier, et que souvent l’occasion
manque lorsque le désir très sincère ÿ serait.
Quoi donc ! pareequ’une pauvre
jeune femme .a .eBol’ifuraense douleur de perdre son époux dont
elle fera le deuil toute sa vie, vous
n’auriez pour elle que de stériles
témoignages d’intérêt, mais pas de
secours dans Je besoin !
L’Eclypse de lune du 27 Février
Tons nos alrnanaclis de 1877 annoncent line éclypse lolale de lune pour
le 27 février à 8,heures et 1,5-mi un les
du soir. Cerlains journaux en parlent
dès à pré.senl et en l'ont une description aiilicipée. Le Témoin peut donc
y consacrer quelques lignes deslinées
exclusivenieut aux lecleurs des Vallées
ui ne se font pas une idée précise
e ce phénomène.
Le 27 février vers 5 heures el demie
le soleil et la lune seront visibles en
même temps' le soleil,à l’occident près
de disparailre à nos regards et la lune
vers l’orient où elle vient de se lever.
Comme il h’arrive pas sDuvenl que les
deux asires qui nous paraissent les
plus considérables soient ainsi en présence l’un de l’autre, ce fait seul.rnérilerait d’attirer .nos regards. C’est un
spectacle inagniiique suiioiil pour tous
ceux qui habitent une colline d’où la
1
I vue s’étend au ,}pin .pt: ^où l’ou peut
' emftrusser d’uiî uegardi une vaste étendne dc' ciel, positjion des deux ust
1res peut facitlemenL nous aider à couiprendne comment il .y a éclypse de
lune. Chacun sait que la lune doit être
éclairée par le soleil pour qu’elle nous
envoyé de la liiinière. Elle fait pour
no.u,s l’oirice d’un grand miroir-.qui
réiléchil la lumière,qulil reçoit. Si pour
uiue cause ou pour l’autre, elle ne
peut plus recevoir les rayons du soleil,
aussitôt la ,liine devient obscure et disparaitià nos regards.
€’esl ilà ce qui arrive lorsqu’il y a
éclypse. Le soleil est à l’une des exIrêinilé du ciel, la lune à Tautre, la
terre leulre deux. Les rayons du soleil
éclairent une partie de la terre, mais
ils ne peuvent tomber sur la lune jusqu’à ce que ces trois asires ayent
changé de position. C’est toujours ce
qui .tn ive au bout de quelque temps,
car le soleil, la terre, la lune changoanl CGJitinuellemenl de position dans
le ciel, la iliine après avoir traversé
l’oiiihre de |a terre recevra de nouveau
les .rayons du soleil et redeviendra
visible. L’éclypse de lune est donct
produite par la terre qui projette son
ombre isur la lune ou bien qui inlercepleiles ¡rayons du soleil destinés à
éoiairer la lune.
■Quoiqu’il arrive très souvent que la
terre se Irouve entre le soleil et la
lune, il n’y a pas toujours éclypse.
Souvent l’ombre de la ferre ne tombe
pas sur la lune, mais se perd dans le
ciel, cas auquel, nousjpuissons .de la
douce clarté de rastrè des nuits qimnd
même nous nous trouvions placés entre
lui el le .soleil. Quelque lois il arrive
que les trois astres se trouvent en ligne
droite, et dans ce cas la terre fait ombre
â la lune jusqu’à ce qu’elle ait cliangé
de position, el il y a éclypse.
Il peut y avoir éclypse partielle on
totale. Dans le premier cas seulement
nue partie du disque lunaire traverse
l’ombre de la terre et c’est seulement
une partie que nous voyons s’obscurcir;
dans le second cas robscurcis.semeni
est complet et toute la lune traverse
l’ombre de la lene.
Enfin l’éclyps.e est visible ou invisible pour nous, suivant que nous
ayons ou qiie nous n’avons pas le privüé.ge d’observer ce phénomène. Il va
sans dire que les astronomes qui connaissent le mouvement des asires peuvent prédire longtemps à l’avance les
éclypses.
L’éclyp.se du 27 lévriei' commencera
Vers six heures el quart. La lune s’obscurcira ifisensiblemenl comme si quelque chose de noir la recouvi-ail peu à
peu. La forme de ce quelque cho.se
de noir qui recouvre la lune est ronde
et non pas carrée ou triangulaire pareeque la terre est ronde. Si la terre
était carrée son ombio serait carrée
et non p.as ronde. Ceci s’adresse à
toux ceux qui ne veulent absolument
pàs admettre que la terre soit ronde.
Vers sept heures robscurcissemenl de
la lune sera pomplpt et idurera plue'
' d’une heure ,et,jse,.ne seva que voi s le
liO b, du ,spir que ta lune ¡pourra de
nouveau dissiper,!rfobsot>.pi|é de la nuit.
Quelquefois la lune obsctircje devient
enlièremenl invisible; d’autres fois elle
devient rouge « comme du satng, »
comme si cet astre blanc comme d’ar; gent s'élaiit loiul ¡à coup transformé en
enivre rougi au feu. X,a science explique le i ¡pourquoi de iCe fait; mais il
est peut-être temps de finir. Il ne faut
pas , en effet , abusert de la patience
des lecteurs qui pourront voir de lewi’s
yeux le 27 février les choses qu’ils otit
lues quelques jours auparavant.
(îkronique ©âuboisc
Clos, le 18 février 1877.
Cher Monsieur la Direcleur,
Nous avons célébré, hier, encore une
fois, notre fêle du 17 , et ' c’est le
cœur tout rempli de ragi'éable sonvenb'
qu’elle m’a laissé que je vous éeris*ces
quatre lignes. Je plains bien sincèrement ceux dont le cœur, au levei- de
ce jour, n’a pas battu plus fort qu’à
l’ordinaire; je ne 'puis m’empêcher de
croire que, sans è’en apercevoir, ils
y ont laissé pénétrer un peu trop d’ingratitude, et qu’ils ont commis la faute,
je dirais presque le péché, que le prophèle reprocbail aux Israélites, lorsqu’il leur disait: « vous ne faites point
mention des choses passées el vous ne
considérez point les choses anciennes».
(Es. xuii, 18).
Le temps qui, le matin , était à la
neige el à la pluie s’est découvert
d'assez bonne heure, le vent a balayé
les brouillards et les nuages; mais
comme il n’a jamais soufflé bien fori,
il n’a guère fait qu’agiter un peu violemment les petits drapeaux dont chaque école était pourvue, el a ainsi,
pour sa bonne pari, concouru à l’embellisseraenl de fa fête.
C’est encore notre vieux temple qui
a servi de lien de réunion, pour l’excellente raison que c’est le seul local
un peu spacieux de la localité. Mais
vous l’avouerai-je? il m’a causé pendant le service de terribles distractions;
ce ne sont plus seulement les larges
el béantes crevasses des‘ murs qui
m’ont préoccupé, mais aussi les vermoulures des grosses et des petites
poutres. C’e.-it vraiment sur un fragile
appui que repose le toit de la bâti.sse.
Personne heureusement n’a pen.sé à
ébranler les colonnes par les quelles
depuis 1811 ou en a'retardé la chute,
quoiqu’elles soient bien désagréables
pour ceux qui sont assis tierrière elles.
L’auditoire qui s’est réuni pour la
cérémonie était beau à voir tant pour
le nombre que pour ratlenlion ; 200
enfants, leurs maîtres el maîtresses,
bon nombre de parents et d’autres
personnes, attirées par les souvetiirs
que le 17 rappelle , et l’amour pour
rinslruçtion de la jeunesse , dont ce
jour est devenu le symbole. Assuré-
4
36
témoin
jnent e’esl «ne chose consofanle de
voir que des pensées de celle nature,
-toiUes désintéressées et religieuses, ont
la force d’arracher tant de personnes
à leurs occupalions ordinaires.
La fêle s’est divisée en deux parties. Dans ta première des prières
xi’aclions de grâces et des chants ont
été adressés à notre bon Père céleste,
qui, dans ses compassions, nous a
donné du repos après les pénibles labeurs de tant de siècles et avec le repos
ta paix et la liberté. Comparer le présent au passé, telle a été la seule
pensée de ceux qui ont pris la parole
i’un menant l’accent sur celui-ci, l’autre
sur celui-là, l’autre sur les devoirs que
, nous impose le bonheur actuel.
Les exercices intellècluels qui ont
rempli la seconde partie, récitations,
chants , dialogues, ont été nombreux
et variés ; les jeunes filles nous ont
rappelé surtout, les devoirs envers la
famille, les jeunes garçons les devoirs
envers la patrie; tous ils montaient d’un
pied léger et d’un air joyeux l’escalier
du temple ou de la grange voisine
qu’on leur avait désigné pour estrade;
quelques uns ont récité avec un naturel charmant pour des enfants de
la campagne; d’autres ont fait des
efforts de mémoire vraiment prodigieux
quelques uns aussi, il faut le dire,
ont payé un trop lourd tribut à la
monotonie. Au moment du départ,
«ne petite fille, se croyant oubliée,
a grimpé hardiment sur la pierre et
s’est mise à parler au milieu du bruit;
grâce à sa persévérance, avec son tout
petit filet de voix elle est parvenue à
se faire écouter et applaudir plus que
ses camarades.
Après la frugale collation que la paroisse avait préparée à cette chère
jeunesse , chacun aurait dù , comme
d’habitude , après un chant d’adieu ,
reprendre le chemin de son hameau;,
mais une fêle toute pareille se célébrant en ce moment au Périer, on
avait arrangé que les enfants des deux
paroisses se rencontreraient pour chanter ensemble un cantique d’action de
grâce. «Voilà le plus beau moment
de la fêle, disait un bon vieillard, en
voyant tous les enfants réunis. Regardez ces -iOO petites têtes, ces regards vifs, cesjmines joyeuses 1 Ecoulez
quelle voix belles et fortes ! Dieu soit
loué pour les précieuses faveui's qu’il
leur accorde 1 Prions-le de tout notre
cœur qu’il les préserve d'être ingrats
envers lui. Si leurs ancêtres, sous le
feu de l’épreuve^ ont été fidèles, cornbifîn plus doivent-ils l’être ^ eux qui
sont élevés sous les doux rayons du
soleil de la liberté ». 11 était près de
4 heures quand à regiel on dut se
sépai'cr.
Agréez....
Perrero, Je )9 Février 1877.
Monskur le Directeur du Témoin,
Les conditions tout exceptionnelles
dans lesquelles se trouve celle paroisse,
donne à la fêle qui a eu lieu samedi
47, une importance toute particulière;
et je pehse que tes lecteurs du Témoin,
seront bien aise d’en connaître les détails. Je dirai avant tout que c'est à
l’infatigable activité et au zèle de
notre Pasteur que nousjdevons d’avoir
pu célébrer ici polir la première fois
ce mémorable anniversaire. — Dès la
veille, des feux de joie illuminaient
plusieurs des sommités environnantes,
et malgré l’épais brouillard projetaient
au loin leur brillante lueur avec accompagnement de coups de pistolet.
Le samedi malin, malgré le temps
pluvieux, les enfants, même les plus
éloignés se mirent courageusement
et joyeusement en rotUe ; ceux de
PeiTero allèrent à leur rencontre et
tous ensemble, bannières déployées et
tambour ballant, entrèrent au temple à
41 heures. Le sermon en langue italienne, plein d’à-propos et en même
temps très édifiant, sur ces mots «Pour
moi et ma maison nous servirons l’Elernel » fut écoulé par de nombreux auditeurs parmi lesquels on remarquait, le
prêteur, le percepteur, le pharmacien
et d’autres étrangers avec un profond
recueillement. Suivirent des chants très
bien exécutés, et des récitations de
poésies et de dialogues, dont quelques
unes dites avec beaucoup d'aplomb et
de vivacité intéressèrent au plus haut
point. Une bonne femme toute émue
disait en sortant du temple « que je
suis conlenle de ne pas être morte
ayant d’avoir vu une si belle fêle ! »
Vint ensuite une distribution de vivres
oL de traités; il fallait voir l’appetit de
ce petit peuple! A deux heures rendezvous au Troussier avec les enfants de
Ville-Sèche. Lorsqu’ils furent tous réunis , ils chantèrent quelques chants
avec beaucoup d’ensemble; M. Rivoir
adressa une petite allocution, en langue'
italienne , comparant l’absolutisme et
le cléricalisme ,v à deux oiseaux de
proie , nichés au sommet de nos rochers, et dont le Seigneur nous avait
délivrés par l’émancipation. M, Micol
ditaiissi quelques mots très appropriés;
et Jl. Tron termina en proposant un
Evviva au Roi, qui fut répété de
grand cœur par ces 400 voix enfantines.
^ A quatre heures un repas frugal
réuni plus de 70 personnes dans une
salle de la cure , qui avait été à
cet effet ornée de verdure et d’inscriptions , ainsi que des portraits de
leurs Majestés Charles Albert et Victor
Emanuel, de Cavour etc. — My le D"^
Roslan dit, en peu de mots, sa joie de
voir enfin les dissensions terminées
dans celle paroisse et exprima le vœu
que désormais sa devise fut : paix et
fraternité, — Le pasteur remercia les
maîtres d’école pour leur intelligente
coopération dans celle circonstance et
les encouragea à persévérer dans l’accomplissemenl de leur belle et pénible
tâche. — On termina par un toast au
Roi Galaniuomo et l’on se sépara le
, cœur plein de joie et de reconnais! sance pour cette belle joiimée dont
on gardera longtemps le souvenir.
E. T.
rtalie. Là Chambré des députés^
à la reprise de ses travaux, après les
vacances du carnaval, a eu de la peine
à se trouver en nombre pour délibéi'er.
Mais, à foixe de congés accordés par
le président, ce but a fini par être
atteint, et tes représenlanls de la nation,
faute de mieux , étudient ensemble ,
depuis plusieurs jours, une nouvelleloi sur la pêche.
Il est toujours question dans les
journaux, de couleurs très différentes,
de crise ministérielle partielle, de division survenue dans la majorité, composée du centre , du centre gauche ,
de la gauche, de la gauche extrême,
et du groupe toscan. 11 est question
aussi de la nomination du chef du
centre , M. Correnli, à la charge de
Grand-Maître de l’ordre de Saint Maurice et Lazare. On assure même que
M. Correnli a accepté; mais ce ne sont
là que des dit-on. Le ministre-de l’intérieur s’est de nouveau rendu à Salerno. Nous pouvons nous attendre à
d’autres discours et à un autre programme; dans tons les cas à des nouvelles ovations.
La gauche à la Chambre et dans
les journaux rappelle avec inslanceau ministère la réalisation du programme de Stiadella, en ce qui concerne la loi électorale et tes lois de
finance. II y a même une proposition
soumise aux bureaux de la Chambre,
par laquelle on demande l’abolition
de l’impôt de moulure et rétablissement
d’un impôt de W raillions, que les
communes devriieiitipayer en proportion de la populaiféo. — On attend
toujours les projets dit ministère concernant les réformes des lois tributaires.
M’raâtee. Pas de faits politiques
saillants. M. le maréchal Changarnier
est mort.
Question a'Orient. Toujours les
mêmes incertitudes. La paix avec la
Serbie et le Monténégro n’est pas faite.
L’armée russe est encore à la frontière.
Cependant le Golos de Petersbourg assure que la Russie ne fera pas la
guerre, persuadée que la Turquie, grâce
a la paix armée, court plus vile à sa
ruine, que par une guerre qui lui conI cilierait la sympathie et lui amènerait
I peut-être les secours de.s puissances
i occidentales. Dans tous les cas ces
: pui.ssances voiulraienl toutes profiler
des victoires de la Russie, comme elles
se réjouiraient dé ses échecs. — Midhat
Pacha est à Naples, Il est question de
son rappel à la tête du gouvernement,
en suite de la démission de son successeur Edhem Pacha. — Des dépêches
annoncent aussi avec instance que le
nouveau Sultan Abdul-Harnid est affecté
d’une maladie cérébrale très grave.
D’autres dépêches démentent celte noiH
velle. Tout est mystère en Orient jusqu’à
maintenant._______________________________
Ernest Robert, Gérani el Administrateur
Pigoerol, Tmpr. Chiaiitore et Mascarelli.
5
Troisième Année.
t Mars 4877.
N. 9.
U^AA.VVvVW”
Journal do r Égalise Éviàxigéliqixe Vaixdoise
Ì f .1 _ .
Vous me serez témoins, ÂcTfis I. 8.
Paraissant chaque Vénjflrfdi ‘ ’
'______ :u i n !i2jlßuimnt la ymôe ehatiûi ï>. 1, 15.
Prix db l’abonhRùrht par xr
fÏRlie’ ...............L 3
Tods les pays de l’Union de
poste................ s fi
Amérique .... . » 9
On s'abonne; t .y..
Pour l'7«lértc«r chez MM. les pasteurs et les
libraires de Torre-Pellice.
Pour ¡’Extérieur au Bureau d'Administyation.
Un numéro séparé: 10 centimes.
Annonces; 25 centimes par ligne.
Les eneois d'argent an font par lettre recommandée ou par ’mandats sur le
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Pour la Rëda«tlon adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomarello (Pinerolo) Italie.
Pour rAdmlnlBtrarton adresser ainsi: A l’Administration du Témoin, Pomaretto (Piperolo) Italie.
' SOTiimalr©.
Nos versions de la Bible. — La sincérité de la foi. — A propos [d’un article
de l’Osseruaiore Romano. — Correspondance vaudoise. — Chronique mudoise.
— Revue politique.
ms VERSIONS DE U BIBLE
Nous ne pouvons malheureusement pas parler de celle que les
vaudois auraient le droit d’appeler
la leur, non seulement parcequ’elle
n’existe p]|u$,^^pe dans de très
rares exempfjaj^p^s, mais aussi parceque la Biâkità''Olweian ïi& paraît
pas avoir'*étèi en usage dans les
églises de îjf^^-française pendant
un peu lodi^j^Ipp’ Dans nos vallées
même . au^s^t, que les versions
de Martin et ’d’Osterwald ont été
publiées, elles ont pris la place
qu’elles gardent jusqu’à ce jour.
5i quelques exemplaires de la Bible
révisée par la Compagnie des pasteurs de Genève se rencontrent,
de loin en loin, ce n’est que dans
les bibliothèques des pasteurs qui
ont fait leurs études à l’Académie
nationale de cette ville, ou dans
cel les de leurs descendants ; comme
aussi le Nouveau Testament dit
de Lausanne ne se trouve guères
que dans les mains de ceux qui
le citent volontiers comme ayant
toute l’autorité de ^original. —
Osterwald et Martin , surtout ce
dernier, ^sont ceux dont les traductions fournissent, depuis plusieurs générations, l’aliment spirituel aux habitants de n-os vallées
qui, pour la plupart, ne se doutent
même pas que la parole de Dieu
n’y soit pas renfermée dans toute
sa pureté ef dans toute sa pléni
tude. Avions-nous le devoir de les
renseigner à cet égard, au risque
d’ébranler leur respect pour le
saint Livre , en produisant dans
leurs esprits , comme dans leurs
intelligences, une perplexité ¡qui
pouvait les conduireià l’incrédulité ? i'
Nous souscrivons sans rérerve
à ces paroles d’un homme très
compétent en pareille matière :
« Toute vérité vaut mieux que
l’erreur même la plus édifiante, et.
la foi qui ne subsiste pas avec
la vérité ne peut pas être la véritable. » — Aussi n’hésiterionsneus pas à rej.eter comme nuisibles
les deux versions dont il s’agit,
s’il nous était démontré que par
l’ignorance de leurs auteurs, il
s’y est glissé quelque erreur de
doctrine, ou que quelque vérité
révélée dans les oracles de Dieu
n’y a pas trouvé sa place. Or
notre conviction très profonde est
que ni Tun ni l’autre de ces reproches ne peut être fait favec
justice, à l’une ou à l’autre de
ces deux traductions.
Que ni Martin ni Osterwald
n’aient pu tenir compte des résultats sûrement acquis par le
progrès des sciences 'modernes ,
surtout dans les cinquante dernières années, cela va sans dire,
et qu’il faille que leurs versions
profilent de ces progrès pour atteindre toujours mieux le but qu’ils
se sont proposé, ce n’est pas nous
qui le contesterons, comme nous
avons été heureux de constater
dans les éditions récentes , plus
d’une amélioration sur celles du
siècle dernier. Cela est vrai surtout
pour l’Ancien Testament qui a été
assez maltraité, par les traducteurs
français et allemands, beaucoup
plus, à ce qu’il nous semble, que
parles traducteurs anglais. Quant
,au Nouveau Testament. à part les
quelques passages qu’iine^connaissance plus complète des manuscrits lesfplus anciens a dû rejeter
comme des interpolations, nous
sommes plutôt surpris du degré
d’éxactitudeiiuquel nos traducteurs
sopt parvenus, et il nous semble
qu’un très petit nombre de corrections suflSraient pour les rendre
irréprochables, à ce point de vue.
S’il nous est permis de faire une
seule réserve relativement [aux résultats que .Ton considère comme
acquis par la critique, nous dirons
qu il ne faut pas se hâter de repousser loin du texte sacré l’épisode rapporté au commencement du ch. vni
de Saint Jean. On peut facilement
expliquer comment il a pu être,
dans le 2® siècle, suspecté, mutilé,
rejeté à la marge et enfin retranché,
mais il est impossible d’expliquer
comment il aurait été plus tard
inventé et introduit dans plusieurs
manuscrits. Ce récit a, du reste,
une couleur et une saveur tellement évangéliques, il est si bien
dans le ton et le style de Tapôtre
Jean, qu’il doit venir de lui et
non pas d’un imitateur de mauvaise foi.
La question de langue , n’est
pas de notre compétence, nous
Tavouons sans peine,— Mais est-il
bien vrai que celle dans laquelle
nous avons l'habitude de lire notre
Bible, ne soit plus du bon français?
Peut-être a-t-on trop oublié que
la Bible n’est pas un livre quelconque , lequel en se perpétuant
et en pénétrant dans toutes les
classes dé la société, doit condes-
6
36
cendre à s’habiller à la mo^ de
chaque pay| et ïelon fl go® ou
lé caprice le.lhÎque llcteup La
Bible est lé; livra po{lÍlaire -par
excellence, surtout dans ses récits,
et, loih|d4 ‘gagner, il perdrait à
être habillé à la dernière moue.
Essayez comme quelques-uns l’ont
fait, d’éliœininer las conjopJLions,
le récit semblera se mouvoir plus
à 1 aise et plus rapide, mais il aura
perdu sa naïveté, sa simplicité;
mettez-le entre les mains d’un
enfant ou d’un homme du peuple,
il le lira avec plus de peine, et
le comprendra moins bien. Ne fait
pas des livres populaires qui veut;
ne gâtons pas celui que Dieu liiiméme à dicté pour le peuple.
U y a ensuite une considération,
très importante à nos yèûx j en
faveur d’une révision gradüëtlë de
nos versions plutôt quèdéradoptïon
dé l’une des excellentès iraductions publiées en ces dferniers
temps. Toute notre littérature religieuse est nourrie de ceS versions
anciennes, èt il y aurait un grave
inconvénient à les discréditer ëh
les remplaçant par üne autre.
Nous connaissons et noué apprécions hautement toutes les versions modërnéà à Commëncer par
celle de Der-wétte, qui est la marraine, si non la mère, de toutes
les autres. comme elle découle
elle-même, pour le vieux Testament, des précieux travaux du
grand hébraïsant, GéSéniüs.—
Elles auront leur bonne place dànà
le èabinet de tous les’ théologiens;
lès pásieurá në pourront pas s’en
passer; les bpYnmes d'une certaine
culture voudront lés avoir ; de
Dôdibréux fragrtiëntS de Tune ou
de l’autre, seront successivement
admis dans lés versions ancien nés,
mais àücuhë d’elles në nous paraît!
déstinée â devénir la Bible dh
peuple, en Supplantant Oster^alà
et Martin.
_____________: ; : i , ' •
U m Ik FOI
■ < ' t « * - r
Il y a dés gèné qin prl’iëritléiit qu'il
importe peu de savoir ce qu’on croît '
pourvu que l’oh croie de tout soh
cœur. L’enfer n^a pu; susçjler aucune
jllnSiqn pljis f)itale que ce|ie-là. Je n’ai
jShiài's értléndii païier d’iiommes pliis
sincères ou plus sériéüx que ces pronljéles du Moiil-Cannel. Leur sincei iré
etaitteiTiblel Oii ne trouve pliis d’Iiom
LE tÊMOlN
mes parmi npus assez ..sincères moqr
nrendœé d^, feouleáqx pi se
Kegarae|-fës jsaiitan| apfoiir dejeurs
aulelSj éübütel leshi*^ Babai, plhal,
exarfbl hmil. Noül H'éhtendoHi plus
atyourd’hui ce genre de prière là.
Lèqr sincérité étâit certaine et cependant Diéii écouta-l-il leurs cris: Ils
furqnt tous mis à mort, Je crois que
c’est Un des pires mensonges de Sàlan
de dire qu’une religion en vaut une
antre, pourvu seulement que vous
soyez sincère dans voire foi.
D. L. MoobŸ.
Quand il s’agit de là foi et dntsërvice de Dieu, toute considération humaine et tout argument tiré de l’opinion générale où publique disparaît.
Un seul peut avoir raison contie mille,
et chacun a le droit de confesser sa
foi en la vérité contre des milliers et
de la soutenir, flelui-là est perdu qui
fait dépendre sa foi de la considération
des hommes et de l’opinion de la multitude. — Celui qui reste ferme dans
sa foi envers Dieu et sa parole, devra
loiijours s’attendre à être .seul, et à se
voir abandonné par le monde: la foi
n’est pas en la possession de tous.
Menkbn.
k propos d'un article
(le rOMert’Cfiore Romano
K.. - - . 1 ' ; i
On nous a communiqiié le n“ 24
février de l’Ossmirtiore Romano, qui
contient sous le titre de GU Kvàïigelioi,
un article signé par Aléaiandro Borgià
( nom sinistre ). Nous n’avons pas l’inlenlion de leprodiiire ce factum dirigé
contre MM. Gavazzi, Gonli, Macdougall,
Lagpmarsino, Beria, en un mot contre
lés conypliéès de relise libre ilalienné,
3ui a pour chef absôUi', dit l’auteur
e l’arlicle, l'écossais Macdougall. —
Nous faisons la part de la pàssion ,
de la médisance, de la calomnie même;
nous la faisons même très grande, et
si grande, qu’il ne reste pas grand
chose à la cliarge de ces messieurs ,
à l’égard de la question princinàle,
celle qui motive les plaintes de M.
Borgia. Mais nous avons lieu de croire
V A AA A A—— —
él dé craindre qu’il ne reste toujours
as.sez dé vrai pour coinprortië'tlré ël
déshonorer l’œuvre de révangélisalidn
en Italie.
Mais supposons même qu’il n’y ail
rien de vrai; la violence et la inéçbancelé des allaqnes contre^ Lagoniarsiiio, contré dei ia et même au
sujet des habilùdés gàslronëmiques de
Gavazzi, sont bien propres à lëndi’e
le dit article très suspect, comme du
r.este VOnservalore Romario ne saurait
être soupçonné de bienveillance ni
d’êquilé pour les Evangéliques; il li’en
est cépendanl pas nVoins céi’làin qiie
de telles assertions Coriipi'Oméitent ;ifon
seulement l’oeuvre de l’Église libi’e mais
celle dè l'évangélisalion en général.
Nous rie s|iurions lrqi> le répéter,
auprès da grand public , qni ne sait
pas e| ^ui ne Se soycie pas de distinguer Ôiïlré les dîvèiiSS églises qui
sont à l’œuvre dans notre patrie, nous
sdrtirhes, jusqu’à un certain point, soiidàiies les uns dés autres.
La seule leçon pratique que nous voulions lirerde ce nouveau fait, c’est qu’on
ne saurait être trop prudent, ni trop
circonspect, dans l’eraploi des agèiire
et des ouvriers, soit comnle pi’pfessedrs
soit comme évangélistes. Il yaiit mien*
n’en avoir qu’un petit nombre, mais
honorables, instruits et surtout hobnêies, sincères et pieux, qu’un grand
nombre sùr^ IëSqîîéls pii pe peut pas
compter. Les hdnrinies târés, qui de
sont pas réellement convertis, préjudicient l’œnvre, plutôt qu’ils ne la
font avancer, quelque soit leur talent,
et à un moment donné, ils Iç préjudicient d’une manière esseptiélle, Quèî
est le calholique, qui , après avpil- 1«
l’article de VOssefvalore Roti'câûd^ qaiiiqu’il n’en admette que la minime-partie,
voudrait encore se faire inscrire âü
nombre des évangéliques libres! Et
combien de ceux qui hésitent ou qui
sont encore faibles, et le nombre en
est grand, ne seront pas délinilivement
éloignés de la profession de l’Evangile?
i£Torrc0j>onbiïttce
Torre PofHet, ÎB féirriar 1^77
Monsieur le Directeur,
Décidément le Tléiitem est deverirt
le journal des vallées de S‘ .Merlin et
Péroiise. Très-souvent nous avons le
plaisir de lire un peu de Chronique
VaudoCse, mais en général elle s’oc;
cupé de ce qui sè pa.ssé de l’autre
côté de la montagne. Tout dëriiiêi'èrnënl encëre nous avons lu dans le
Témoin qu’au Péiâer, et à Villesèche
l’on avait célébré l'anniversaire tle
noiré éfiiancîpalion par une fêle aux
dilférentiés écolés. Nous avoirs éu qiieÙ
que chose de pai-èil à la Tour, riiaii
il parait que c’esi trop peu de chose
pour que le journal au quel nous sommes abonnés s’en ocçupe. Si l’on pouvait écrire facilèriient en français l’nù
de nous vous àuràil prié, Irès-hônorê
Monsieur le Directeur, de publier sùf
ce sujet une lettre qu’il avait rinleftlion d’écrire et qu’il n’a pas écrite
pensant que d’autres ne manqueraient
pas de le faire.
Si nous nous sonâmes décidés â
ftiëuré la main à la plumé: c’est pour
voùs parler de deux fàils qùl nOùir
ont fiappés et que nous vous prioriii
de nous permettre de.rélever. Dimanche
dernier, rprgite du Tempe neuf, muet
depuis si longtemps, a fait entendre sà
voix.
C’est nouveau ponr nous, maïs céta‘
nous piâîl et nous éspéroiis que cela
!«■ ■■
7
témoin
conlinaera. Si l’orgaè ne dispense personne de chanter, c’est ntte très-bonne
chose: car c’est en' s’accom’pagnanl
d’un instrument que les psalrnistes
chantaient à [’Eternel. Il faudrait donc
qu’on fût^ bien entendu que l’orgue
n’esîl pà's jà^pduf çhanter pour nous
et que le cHcéür le rriîeiix brgariisé ne
dispense pas leè fidèles d’avoir 'leur
cantique dans la poche et de s’en servir,
mais qùé l’orgiie et le" chœur nous
aident à rri^ïtre eh* pratique l’exhorlation : t Vous justes chantez de joie
à TElerriel , sa louange est bienséante
aux hommes'droits ».
Il y a cependant un petit inconvénient qu’il serait, bon de faire disparaili’è. Le cantique a été choisi et
ex^i’cé à l’avancé', sans que l’on connut le texte qui devrait être étudié.
Ainsi il poiin;ait fort bien arriver que
le discours fil'naître eh nous des sentiments que le ' cantique effacera et
remplacera par d’autres. Cela est toujours un inconvénient an moins'pour
nous, car nous désirons qiie ladectùre,
le chant et l’explication harmonisent
entre eux. Le but du culte n’est pas'
atteint lorsqu’on n’a pas choisi d’avarice
et examiné les chapitrés qu’on doit'
lire et les cantiques qu’il faut chanteé
en rappoi t avec le sujet de l’explication. Nous sommes certains que cet
inbOnvênienl s’est présenté ce dernier
dimanche puisque M. Charbonnier a
. été remplacé par M. Micol qui est arrivé le samedi, sans doute avec un
texte choisi et bien étudié et qu’il n’a
pu indiquer quels cantiques il désirait
qu’on chantât.
Monsieur le Directeur, le second fait
dont je voulais vous parler c’e.st la
présence de M. Micol parmi nous.
Quand nous avons pensé au dérangemêul occasionné au pasteur de Villesèche qui doit quitter sa paroisse pour
venir nous distribuer le pain de' la
Parole de Dieu , nous nous sommes
démandé : N’y a t-il-plus personne à la
Tour pour nous lire la Bible et nous'
l’expliipier qu’il faille causer tant d’ennuis: et de dérangement à Un pasteur
éloigné . que sa paroisse sans aucun'
doute réclame à' grands cris? Il est
vrai que de cette manière nous avons
entendu une prédication édifiante; mais,
ceux qui y avaient .droit en: ont été
privés et personne n’a, pu se convaincre
qu'on ne pût absolument pas nous
nourrir de la parole de vie par un
autre moyen ? Soyez certain. Monsieur,
que ces laits produisent parmi nous
ime péiiîble iuipressioh. Nous pourripus être les^ luiéux partagés ei nous
soniiuçs i‘u réalité Jee moins privilédit oui, quand le pas-,
leur màuqiie, le ciilte se célèbre quami
m ê i UI ' e i ■>. m s q I r U U i 11 i ri i.st re so i l o(} j igl
4’a iu;o 11 r i r ( 1 i i ho 111 (ïés Val léés. ^ la' 'f our
lorsque le p-isteiu; s’aiisèTiie, il paraîi qtie
tout e.si uit et qii’il faut, commé con.séqiieuce liaiurene lÎe ce départ, féimer
le leiiiple Pardounez-nous, monsieur,
de vou.s déranger-par ces observations.
Nous" croyons qi4il 'est bon qu’on les
connaisse et qu on-'y réfléchisse; !h
CroyOz-nousi Itès honoTé Monsieur,
Vàs déVOtiiêy-el6.il.'
ilmtfelles religteuBes
On écrit de Genève;
L’éyêque des vieux catholiques suisses, Monseigneur Herzog, vient de répori'i'fré â la bhlc d’excommuriicalion
dri''6'décembie 1876, IP déclare rompre complètement avec l’église: catho-'iique romaine, et repousse, an nom
de l’église catholique chrétienne suisse,
louté solidarité avec les doctrines ulIrâiriohtairieS. Il considère le catholicisme? romain comme s’étant mis hors
des traditions et de la raison et le signale comme dangereux au premier
chef, non seulement pour la prospérité
de la réligion, mais pour la sécurité
dé Ma patrie. '
La Revue poUtique assure que les
Israélites anglais sont en' pourparlers
pour acheter la Palestine au Sultan ,
et ajóme que Jérusalem appartiendrait
alors à une société anonyme qui mettrait
la '’ille sainte en communication avec
l’EiirOpé, par une séi ié de cnemins
dé féi', dont J'un"iraversei:âit le Bosphore au moyen d’un tunnel.
Fotnarei. — Celle année encore
notre fêle des écoles n’a pas pu coïncider aVécTanniversaire de noire émancipalidn, ce que plusieurs ont regretté
comme nous. Toutefois, comme il n’y
a eu, dans un retard de quelques jours
dé la faute de personne, nous ii’y
avons rien perdu, au contraire; Si le
17 a cornmencé par une pluie qui
pour quelques heures, a inspiré de
sérieuses inquiétudes, Ieî23 a été clair
et beau du malin jusqu’au soir. Deux
ahti'es cii'éonéiancés ont concouru avec
le beau (ënips pour donner à neire
fête un intérêt et un entrain pai liculier.
Beaucoup de personnes; que le samedi
appelle forcément au marché de Pignerol, ont pu disposer de leur vendredi polir joiiir de la fête avec .leurs
enfants. Surtout nous avons eu lé privilège d’y voir assister, et participer
activement, les pasteurs de Saint Germain, Viliô-sècne, Péfief-Maneille et
Rhiloi'ïl, ce 4u’ilS n’àuraiéht pu faire
ün Sàihëdi.
Coinrh'é de coutume, les écoles dé
Çoinaret, Ecole latine en tête , avec
leurs bannières et leur larnbour (le
ministre dé la gnèrre n’a pas eu le
droit de l'abolir nôUr ces sortes d’occasionsM .sont allées à la rencontre de
celles d Envers-Pinàche et de Perouse
S7,
et î tontes ensemble^, après avoir iraVei*^ le boHPgi de Pérouse , ont pris!'
d’as'saiit le temple r de Poinaret, qui
s’esl trouvéi à peiné ’ assez spacienx!
pour contenir la> feule des petits et;
des grands.
L’annëe dernière, à ipareil joiir,’ on
avait encouragé les enfants à croîtra', ‘
en connaissance et en sagesse , bien
entendu. Cettéfexhortation , grâce a»”
travail des grands qui l’avaient aussi i
entendue, n’esi pas demeurée sans friiih
Mais les» enfants ont snriouti crû^ en
stature ; il le fallait bien pour laisser'
la place à’d’autres petits! Même on*
peut dire qu’ils ont multiplié, puisguMI'
ne s’en est pas trouvé moins de .%0,
ebiffre qui n’avait jamais été atteint.
Après le culte, présidé par le pasleur et qui a en pour siijel les privilèges de Timothée dont il esl dit que
sa grand mère et sa mère élaieuti
pieiiies et que liii-niême a en dès son:
enfance la connaissance des saintes
lettres, les chants et les allocutions
ont retenu sans peine, la très nombreuse assemblée pendant près de deux
heures. Les premiers, parmi lesquels plu*
sieurs chœurs exécutés par une ving;?
taine de chanteurs, avaient été soigneusement préparés sous là direction inlélligenie du régent paroissial, M. Péyrot. Quant aux enfants, jamais encore
ils n’avaienl-chanté avec autant d’ensemble et d'énirain'. Courts et simples
les discours, ont été fort goûtés. Lesrécitations et dialogues, au nombre
d'une douzaine, ont donné une idée
avantageuse dü travail qui s’esl fait
pendant l’iiiver dans les nornbreiises
écoles de la'paroisse, et pour lequel)
M. le Délégué mandemenlal, qui nous
honorait de sa présence , a exprimé
sa pleine salisfaclion.
Nous ne voulons pas oublier de dire,
que, soit pour les cb.anls,, soit pourles récitations et les discours, il a été
donné une place à peu près égale aux
deux langues , frauçai.-;e et italiemie.
Le second acte de la fêle a eu lieu
en plein air et a été beaucoup plus
court que le premier, soit parceqne
le froid était devenu un peu trop vif
pour que l’on se souciât de rester en
plein air plus longtemps que le strict
nécessaire, soit parceqne le vigoureux
appétit de ces 330 enfants aidés d’une
trentaine de régenis on de chanteurs ,
eut bientôt consommé le goûter qn'oji
leur avait piéparé. Après avoir reçu
encore comme souvenir de la fête
chacun une Elreme de P â<' ou S*«»
degré, suivant leur taille, et un traité
de la Société de Lausanne, tons ces
chers enfants se dispersèrent un peu
après deux heures dans toutes les direciions, rêvant pent-êire déjà à la
tête de Tannée prbchahïe;
Trente et quelques personnes ont
encore passé quelques heures en.semble
non pas assises à nn banquet qu’il
n avait pas été possible de préparer,
rtiàis en pt'éttant leur pai-i d’un goûter
prestjue ans.si simple que Tavail été *
celui des enfants.
8
38
TÉMOIN
Quelques discours sans apprêt, quelques toasts (le premier au Roi, cela
va de soi), des conversations animées
cl toujours cordiales, ont fait trouver
très court le temps qui a été consacré
à ce frugal repas, et nous ne craignons
pas d’affirmer que nos amis des paroisses voisines ne regrelleronl pas la
course qu’ils ont faite pour apporter
leur contingent à notre fêle. Us comprendront mieux que d’autres, sans
doute, le vœu que nous exprimons en
terminant, qu’une fête pareille soit
maintenue ou elle existe et instituée
dans toutes les paroisses qui ne la
connaissent pas.
Angroon«. — On nous prie de
Sublier; Dimanche 18 février M. Jean
evel, pasteur émérite est venu présider le culte principal dans le temple
de Saint Laurent. Depuis le départ de
notre pasteur, nous n’avons pas trop
lieu de nous plaindre, car toujours ou
aue toujours des ministres de la
e ont présidé nos cultes du dimanche.
Nous les remercions tous bien sincèrement, mais nous avons été touchés
de la venue de M. Revel.
Ce vieillard vénérable n’a pas été
effrayé par la longue promenade qu’il
a dû faire, mais sachant probablement
que s il ne venait pas, personne ne
viendrait, il s’esl mis en roule pour
venir nous annoncer l’Evangile. Que
n’a-l-il les jambes et les forces de
quelques uns de nos jeunes ministres!
Par une très regrettable circonstance
le dernier n° du Témoin n’a pas annoncé la conférence libre qui a eu
lieu le 28 à Saint Germain et sur laquelle nous espérons pouvoir publier
un compte-rendu quelque peu détaillé.
i&eoue
Italie. — La Chambre a continué
cette dernière semaine encore à s’occuper de projets de loi d’inlérêtîsecondaire , de son règlement, des incompalilités parlementaires, de demandes
au ministère sur séquestre de journaux,
etc. La demande la plus importante,
et d’intérêt vraiment général et ¡politique , a été celle qui a été faite au
ministère par Visconti-Venosta au sujet
de la conduite de notre gouvernement
dans la question d’Orient. L’ancien
ministre des affaires étrangères a exprimé le désir que le gouvernement
‘soumette à l’appréciation des représentants de la nation les pièces diploma
tiques depuis le moment de l’adhésion
de notre gouvernement au mémorandum de Berlin jusqu’à la dissolution
de la conférence de Constantinople et
jusqu’au départ des ambassadeurs des
différentes puissances.
Depretis a répondu que le ministère
ferait droit à celle légitime demande,
et Visconti-Venosta en a pris occasion
pour assurer au ministère que l’Opposition dans l’examen de la politique
extérieure du gouvernement ne consulterait aucun autre motif et aucun
autre intérêt que l’amour et le bien
de la patrie.
Le discours de Nicotera à Salerno
a eu des conséquences , les journaux
ont parlé de la démission de Zanardelli, offensé de ce que le ministre
de l’intérieur a fait des promesses de
chemin de fer, de compétence du ministre des travaux publics. Zanardelli
a cependant retiré sa démission. Une
assertion de Nicotera à la Chambre ,
quoique con igée ou démentie le jour
après, ¡sur les nominations faites par
lui de députés à des charges administratives, a amené la démission de trois
préfets et le refus momentané de Correnli d’accepter la charge de premier
secrétaire des ’ordres chevaleresques.
11 paraît cependaul que les difficultés
ont été vaincues et que Correnti a accepté la charge lucrative et peu onéreuse que le ministère lui a offerte.
C’est avec un vif regret que nous avons
appris que le général Ricotti, l’organisateur de notre armée, a été mis, à
sa demande et pour des motifs de délicatesse , auxquels la politique n’est
cependant pas étrangère, à la disposition du ministère et ensuite en disponibilité. — Par contre le général
Nunziante napolitain est sur le point
d’entrer en activité et d’être mis à la
tête d’un grand commandement militaire comme général d’armée. —
La-Marmora est en disponibilité aussi,
Cialdini est ambassadeur à Paris, Menabrea à Londres. Les hommes anciens s’en vont, c’est le tour des hommes nouveaux.
11 règne dans la politique générale
la plus grande ineerlilude. Aussi depuis quelque temps le commerce et
[’industrie se trouvent dans une position critique anormale. De tout côtés
on entend des plaintes, non seulement
en Italie , mais dans les divers pays
de l’Europe et spécialement en Angleterre et en Allemagne. Les causes
de cet étal de choses sont diverses;
les récoltes médiocres en 4876, les
pertes dans les spéculations hasardées,
la question d'Orienl et ses conséquences. — Les centres industriels sont
particulièrement en souffrance.
En réponse au député Savini qui
demandait au Ministère l’abolition de
l’impôt de moulure, Deprélis a déclaré
que cet impôt était nécessaire, qu’il
ne pouvait parconséquenl être ni aboli
ni même diminué. Le contaioré rem.
placé par le pesatore rendrait cette tax^
plus équitable, moins onéreuse et pluc
productive. Déprélis a annoncé une lo"
tendant à diminuer graduellement Ig
cours forcé.
Le ministère a l’intention de légaliser tous les mariages uniquement
religieux, et de saisir le Parlement
d’une loi enjoignant aux curés de ne
donner la bénédiction nuptiale qu’après
la célébration du mariage civil.
Le pape a nommé onze nouveaux
cardinaux , six étrangers à l’Italie et
cinq italiens. Le sacré collège s'e trouve
dans ce moment composé de 30 italiens
et de 27 appartenant aux autres pays.
On a remarqué que Pie IX n’a pas
choisi les cardinaux parmi les prélats
les plus distingués par l’intelligence et
le savoir, mais parmi ceux qui sont
le plus soumis aux principes de l’ultramontanisme.
Allennagne. — L’Empereur d’Alfemagne a ouvert la diète de l’Empire
par un discours d’un caractère très
pacifique.
Question a'Orient. — La paix
avec la Serbie est faite. Les délégués
du Montenegro sont arrivés à Constantinople avec des instructions très conciliantes. — Cela étant, pourquoi la
Russie ferait-elle encore la guerre?
Elle n’a aucune autre motif que la satisfaction de l’amour propre national.
Il n’y a, en effet, que les chrétiens de
la Bulgarie qui se réclament du secours de la Russie. — Au sujet de
l’evenlualilé de la guerre ou de la paix,
nous ne trouvons dans les journaux ,
même dans ceux qui sont inspirés par
le gouvernement russe, que des nouvelles contraditoires.
La question d’Orient a été longuement traitée dans le parlement anglais
à l’occasion d’une interpellation de
M. Gladstone. L’Angleterre, dit le ministère , s’est proposé et se propose
de maintenir l’intégrité de la Turquie,
d’employer non pas la force matérielle, mais l’influence morale pour engager le gouvernement du sultan dans
la voie des réformes et pour protéger
les chrétiens sujets de la Porte.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.