1
Année XXXVH.
21 Mars 1902.
N. 11.
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L’ECHO DES VALLÉES
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Toum, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pdliee.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
SOMMAIRE :
Le budget du culte — Une habitude
du Seigneur Jésus — Cartes postales
de Turin — Lettre d’Amérique — A
propos d’un ensevelissement — Evangélisation — Nouvelles Missionnaires
— Correspondance — Chronique —
Bibliographie — Nouvelles et faits
divers — Revue Politique — Annonces.
Le budget du culte
L’exemple de la commission du
budget du parlement français qui
depuis quelques années propose courageusement r abolition du budget
des cultes, semble avoir trouvé des
imitateurs... dans le conseil municipal
de Naples. Le 11 courant en effet
les conseillers socialistes présentèrent
au conseil cette motion:
« Le conseil, considérant... le fait
qu’il y a à Naples beaucoup de protestants et beaucoup de non croyants
et qu’il serait injuste de faire peser
aussi sur eux les dépenser du culte
catholique auxquelles devraient pourvoir les catholiques seulement, décide
la suppression des sommes mises
dans le budget pour dépenses dé
culte, qui dépassent les 160 mille
francs ».
Le conseil, en majorité catholique
n’a pas approuvé, cela va sans dire.
Mais il n’en reste pas moins que
cette proposition, toute socialiste
qu’elle est, contient deux grandes
vérités qui doivent nous faire réfléchir.
Première vérité : « Il est injuste
de faire peser aussi sur les protestants
les dépenses du culte catholique ».
Cette vérité si élémentaire est loin
encore d’être comprise par certains
états de notre vieille Europe. Il faut
aUer aux Etats-Unis pour la voir
mise en action. En France, en Suisse,
en Allemagne, l’état semble l’avoir
adoptée, en tant qu’au lieu de salarier un seul culte il en salarie deux
ou trois, mais là encore il reste de
l’injustice, car il y a toujours des
gens qui ne veulent en savoir ni de
l’un ni de l’autre dJ ces cultes officiels, et ils doivent quand même
voir ces cultes subventionnés avec
les taxes de tous les citoyens.
En Italie c’est bien pire ; il n’y a
qu’un culte payé par l’état, c’est le
culte catholique pour lequel l’état
prélève sur les impôts nationaux
quelque chose comme soixante milnUüs de francs par an. C’est donc
“peu près deux francs que chaque
citoyen italien est censé donner
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pour le culte catholique. Or s’il
y a cent mille protestants en Italie,
c’est deux cent mille francs qu’ils
contribuent pour le culte p9,piste.
Voilà de quoi persuader les plus
récalcitrants de l’impérieuse nécessité de travailler au triomphe de la
séparation de l’église et de l’état,
c’est-à-dire à l’abolition du premier
article du Statuto.
Seconde vérité : « chaque culte doit
être soutenu par les contributions
de ses propres fidèles ». C’est ce qui
se voit aux Etats-Unis où l’état ne
subventionne aucun culte et où pourtant toutes les dénominations sont
florissantes. C’est ce qui se voit en
Angleterre et sur notre continent
dans les puissantes églises indépendantes de l’état. C’est ce qui se voit
dans plus d’un pays jadis payen évangélisé par les missionnaires protestants.
■ Aux Antilles, à Sierra Leone, aux
îles Sandwich, chez les Coréens, par
exemple, les payens convertis en sont
venus bien vite à suffire par leurs
propres contributions à tous les frais
de leurs églises, constructions de
temples, de presbytères et d’écoles,
honoraires de pasteurs, catéchistes
et instituteurs, frais de culte et d’évangélisation. C’est ce qui commence à
se voir par ci par là en quelque mesure dans nos églises de l’évangélisation où chaque membre contribue pour l’église, et où proportionnellement nos convertis donnent
pour leur paroisse plus que ne le
font les membres de nos paroisses
des Vallées.
Le moment est venu de nous y
mettre nous aussi. Le dernier Synode a décidé qu’un appel dans ce
sens soit fait cette année à nos paroisses et cet appel leur est adressé
ces jours-ci précisément par la Table
qui par suite d’une série de circonstances adverses se trouve actuellement chaque année avec un déficit
de 12 mille francs.
Ne nous berçons pas de l’illusion
qu’il y a des fonds séculaires pour
nos paroisses : les impôts se sont
accrus d’une façon effrayante et tel
de ces fonds réputés les plus sûrs
est venu tout à coup à manquer.
C’est à nous de pourvoir aux frais
que nécessite le maintien et le progrès de notre église. Les pasteurs
et les professeurs se sont taxés de
suite pour 50 fr. chacun par an ;
le reste sera donné et avec joie,
nous n’en doutons pas, par nos paroisses qui après avoir longtemps
goûté du plaisir qu’il y a à recevoir,
voudront se mettre à goûter aussi du
«plus grand plaisir qu’il y a à donner».
Les fêtes de Pâques ne seraientelles pas la meilleure occasion pour
cet effort de générosité en faveur
du maintien de nos églises des Vallées? Nos pères ont fait bien d’autres sacrifices pour leurs chères paroisses ; ils les ont maintenues entièrement de leurs deniers pendant
bien longtemps au milieu de circonstances bien pires que les nôtres.
Nous maintiendrons l’héritage précieux qu’ils nous ont laissé ; oui, avec
l’aide de Dieu, nous 'maintiendrons !
Teofilo Gay.
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Une habitude du Seigneur Jésus
Selon sa coutume, il entra dans
la synagogue le jour du
Sabbat. Lue IV, 16.
Il y ,*i bien des personnes qui ont
perdu OU qui sont en voie de perdre la
coutume de se rendre aux cultes, et
bien des jeunes gens qui ne la prennent
pas. On entend cette plainte un peu
partout, à la ville et à la campagne.
C’est dommage, car certes cette habitude est bonne puisque le Seigneur
Jésus l’avait prise dès son enfance, et
la maintenait pendant son ministère
public. Il nous a donné l’exemple en
tout ; suivre ses traces, c’est ce qu’il y
a de plus sûr pour nous.
Cette habitude est avantageuse pour
notre santé. Elle suspend pour un jour
nos travaux, nos fatigues, et nous donne,
par le repos, de nouvelles forces. Elle
nous fournit une occasion régulière et
favorable de chercher la propreté du
corps et des vêtements. Le père ou la
mère de famille peuvent dire avec autorité et avec joie, comme Jacob: «Purifiez-vous et changez de vêtements; et
levons-nous et montons à Béthel» {maison de Dieu) Gen. 35; Ex. 19, 10 — Ceux
qui n’ont pas l’habitude de Jésus, qui
n’obéissent pas au quatrième commandement, ont la tendance à travailler
pendant le jour du repos, et ne changent pas de vêtements. On peut voir
cela peut-être plus facilement à la campagne qu’à la ville.
La coutume de fréquenter les cultes
a de réels avantages intellectuels. Certes, tout homme a lieu dans ses occupations, quelles qu’elles soient, d’exercer et de développer son intelligence.
Mais, dans le culte, elle se porte sur
ce qu’il y a de plus élevé. Elle passe
du visible à l’invisible, de la matière
à l’esprit. Par le chant et la prière,
par la lecture et la prédication de la
parole de Dieu, porter son attention
sur des choses qui n’étaient point montées au cœur de l’homme, n’est-ce pas
développer son intelligence, lui ouvrir
des horizons célestes à lui inconnus?
Vivre au contact ou sous l’action de
la parole des prophètes, ou des apôtres,
ou du Fils de Dieu, qu’il s’agisse de
l’histoire écrite à la lumière de l’Esprit
de Dieu, ou des Révélations sur l’avenir, ou des devoirs du présent, n’estce pas le moyen de donner à notre intelligence la plus grande lumière possible? — L’habitude de Jésus de suivre
les cultes de la synagogue fut un moyen
de la plus haute importance pour son
développement intellectuel. Les enfants
les fréquentaient dès l’âge de cinq à
six ans ; ils y étaient astreints dès leur
13e année. Les parents et les jeunes
gens qui ne suivent pas la coutume de
Jésus favorisent l’ignorance, qui n’est
déjà que trop grande, en ce qu’il y a
de plus important, la religion.
N’est-ce pas dans le culte public que
celle-ci trouve son moyen le plus ordinaire de développement ? Soit la lecture et la prédication ou explication
de la Parole de Dieu, soit le chant et
la prière sont les moyens de propager
la connaissance de Dieu et de JésusChrist qu’il a envoyé, la connaissance
de son œuvre de rédemption, de sa volonté, de ce qu’il a fait pour nous et
de ce qu’il demande de nous, de semer
la semence incorruptible, de donner lieu
à la formation d’une vie nouvelle, et à
son plein développement en Jésus-Christ.
Voici! oh! qu’il est agréable, qu’il est doux
pour des frères de demeurer ensemble.
.... C’est comme la rosée de l’Hermon,
Qui descend sur la montagne de Sion,
Car c’est là que l’Eternel envoie la bénédiction,
La vie, pour l’Eternité. Ps. 133.
Un homme bien portant se nourrit
pour déployer une activité nouvelle. Le
chrétien, l’enfant de Dieu, se trouve
dans les lieux de culte pour se nourrir,
renouveler ses forces, et s’employer à
nouveau au service de Dieu, et soutenir le bon combat.
Tous les fidèles de l’ancienne et de
la nouvelle alliance ont pris plaisir aux
assemblées où l’on adore Dieu.
Je hais l’assemblée de ceux qui font le mal.
Mon pied est ferme dans la droiture
Je bénirai l’Eternel dans les assemblées (Ps. 26).
Alieux vaut un jour dans tes parvis
que mille ailleurs (Ps. 84)....
« Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple (Act. 2, 46).
Notre absence aux cultes est un signe
de notre négligence du salut, de notre
indifférence, si ce n’est de notre incrédulité.
Que chacun suive donc la coutume,
de Jésus-Christ, mais la suive dans le
même Esprit que Jésus-Christ. Les habitants de Nazareth avaient probablement la même habitude que Jésus mais
n’avaient pas le mênie esprit. Tandis que
des paroles de grâce et de vérité sor
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taient de sa bouche, ils furent tous
remplis de colère contre lui, et cherchèrent même à le précipiter de leur
montagne. Quand il y a des sentiments
pareils, le Seigneur peut bien dire: “Je
hais vos assemblées solennelles».
« Dieu est esprit, et il faut que ceux
qui l’adorent l’adorent en esprit et en
vérité».
CARTES POSTALES DE TURIN
12. Mars 1902.
Le 4 Mars une assemblée paroissiale,
plus nombreuse que de coutume (il y
avait 31 électeurs sans compter un certain nombre de sœurs qui n’ont pas
encore le droit de vote dans nos assemblées), s’est réunie pour entendre
la lecture du Rapport du Consistoire, et
celui de nos députés au dernier synode.
* *
*
Glanons dans le Rapport sur la marche de la paroisse pendant l’année igoi
ce qui peut intéresser vos lecteur. Il
adresse d’abord une parole d’affection
et de sympathie aux nombreuses familles qui ont été éprouvées par le départ de l’un ou de plus d’un de leurs
bien aimés pendant la dernière année.
La paroisse entière a été en deuil par
la mort de deux pasteurs qui avaient
exercé un ministère béni au milieu
d’elle: MM. H. Meillc et Henri Appia.—
Le Consistoire de son côté a aussi,
été grandement éprouvé par la maladie
de trois de ses membres, et la perte de
l’ancien qui représentait la partie allemande de l’église au milieu de nous.
Le nombre des électeurs inscrits est
actuellement de 102, mais plus des 2/3
n’assistent pas aux assemblées paroissiales qui ont été fréquentées en 1901
par 20 et 28 électeurs seulement.
En suite de, la maladie du doyen du
Consistoire, Mr. G. de Fernex qui était
caissier de cette administration, le soin
des caisses dont il s’occupait fut partagé entre trois anciens. — Parmi les
délibérations prises par le Consistoire
la plus importante est certainement celle
relative, à l’établissement de l’Institution des Diaconnesses italiennes dans
notre hôpital.
C’est là un fait accompli puisque les
deux premières élèves sont installées.
Dans le but de montrer son intérêt
à l’œuvre d’évangélisation, et sur la
demande du Comité, le Consistoire accorda un congé de deux mois à Mr.
Giampiccoli qui partit pour un voyage
de collecte en Angleterre après Pâques
1901. Pour offrir aux membres de l’église qui s’occupent d’une manière active defe' différentes œuvres de bienfaisance de Turin l’occasion de se connaître de plus près le Consistoire offrit
encore cette année une «soirée» qui
réunit dans le local de l’Union chrétienne de jeunes gens 102 personnes.
Deux autres soirées pour les différentes classes de la paroisse, eurent lieu
pendant l’année. Voilà un moyen pratique bien simple mais très efficace, pour
resserrer les liens d’affection cordiale qui
doivent réunir les membres de la famille chrétienne. Le rapport parle ensuite de l’évènement important de l’année dernière, soit de l’inauguration de
la chapelle de S. Donat, et remarque
avec plaisir que les cultes sont toujours
bien fréquentés. -— Ceux du Dimanche
matin, dans le temple de Porte-Neuve
le sont aussi, ce que l’on ne peut pas
dire de toutes les réunions du Mardi
soir. — Le écoles du Dimanche dépendant de la Paroisse sont fréquentées
par 138 enfants, et les catéchismes par
40 élèves. — Comme par le passé l’école du Jeudi destinée à enseigner l’histoire sainte aux enfants des écoles de
la ville, a continué a fonctionner avec
profit. — Les Missions et l’Evangélisation n’ont pas été oubliées; 4 visites
de missionnaires ou d’amis des missions
ont laissé une trace bénie après elles,
et des collectes ont été faites dans la
paroisse pour ces deux branches essentielles de l’activité chrétienne. — Les
relations avec les autorités ecclésiastiques
et l’Eglise sœur, présidée actuellement,
après le départ regretté de Mr. J. Tron,
par Mr. P. Longo, ont continué à être
des plus amicales. La meilleure harmonie règne entre collègues. Les cultes en
langue allemande sont maintenant célébrés dans la belle chapelle de S. Donat
pour laquelle nos frères d’Allemagne
ont aussi généreusement contribué.
L’Hôpital a eu cette année 7086 journées de présence, et il clôt cependant
l’exercice avec un encaisse de L. 254.
— Les malades soignés ont été au
nombre de 115 dont 50 vaudois, 54 du
reste de l’Italie et 11 étrangers. — La
bibliothèque paroissiale a continué à
rendre de bons services. — Quant aux
œuvres diverses qui exercent leur activité bénie dans notre ville, le Rapport
ne fait que les mentionner, car elles ne
dépendent pas directement du Consistoire: notons seulement le vœu qu’il
fait à leur propos: «Que le Seigneur
veuille les pénétrer de son esprit et leur
donner d’être faites avec les sentiments
de la pauvre veuve de l’évangile qui,
ayant donné tout son cœur au Seigneur
n’avait point de difficulté à lui consacrer aussi tout son bien ! „ Les tableaux
des finances présentés par le consistoire
sont assez réjouissants. Il est vrai que,
s’il n’y avait eu accord avec le Comité
d’évangélisation au sujet des loyers des
appartements occupés par les pasteurs
de la paroisse, la caisse des frais de
culte aurait eu un déficit de L. 800 cca.,
et qu’il manque encore bien des milliers de francs pour couvrir les frais
de la nouvelle chapelle; mais nous devons reconnaître avec un sentiment de
gratitude que l’on a donné et beaucoup
donné dans la paroisse.
Aussi comprend-on que ce soit par
une parole de profonde réconnaissance
que termine le rapport : reconnaissance
envers tant de fidèles frères et sœurs
qni ne se lassent d’ouvrir leurs bourses
pour les œuvres dont ils s’occupent
avec affection ; mais surtout reconnaissance envers l’Auteur Suprême de tout
bien et de tout don excellent.
*
* *
L’intéressant Rapport des Députés
de notre paroisse au dernier synode lu
par Mr. H. Peyrot fut accueilli avec
un vote de reconnaissance.
D. P.
■ (Suite et fin, voir N. précédent)
Le territoire de la Colonie Lavalle
était ainsi un Campo dans lequel avant
1891 la charrue n’avait jamais pénétré.
Actuellement on y récolte dans les
années médiocres plus de 10.000 quintaux de blé, sans compter quelques
milliers de quintaux de maïs que l’on
sème non pas tant pour ce qu’il rend,
que pour donner comme l’on dit ici,
du repos à la terre.
Cette année, si rien ne vient gâter
la moisson, qu’on va commencer dans
quelques jours je crois qu’on récoltera
plus de 15.000 quintaux de blé: ce
qui peut-être relèvera plusieurs colons
qui, à cause des mauvaises récoltés
de ces années passées, ont peine a
lever la tête. Je crois qu’ils vendront
bien leur blé vu que d’après ce que
disent les journaux d’ici, il y a plusieurs colonies dans l’Argentine (plus
de 20) dans lesquelles la récolte est
absolument perdue à cause de la sécheresse. Dans notre Colonie du Rosario Tala, à Entrerios ici tout près
de nous, qui ecclésiastiquement appartient aux Méthodistes Episcopaux, il
paraît que malgré la sécheresse il y
aurait encore eu quelque chose, mais
les oiseaux qui n’ont rien trouvé dans
plusieurs autres endroits, s’y sont abattus par nuées qui obscurcissaient le
soleil, de sorte que peu avant la moisson on craignait qu’il n’en restât pas
une graine. Il paraît que, cette année
du moins, Bahia Blanca ne donnera
pas ce qu’elle semblait promettre. Mais
une année ne suffit pas pour juger
d’un pays soit en bien soit en mal,
et il faut attendre pour se prononcer
d’une manière définitive.
Outre la Colonie Lavalle, qui a une
étendue de 7 à 8 km. dans un sens
et de 4 à 5 dans l’autre, et est peuplée par 25 ou 30 familles vaudoises,
outre quelques, Allemands et SuissesAllemands qui sont la plupart fromagers, je dessers aussi la Colonie de
Dolores ou San Salvador ou plus proprement du Nieto, qui a à peu près la
même étendue et la même population
vaudoise, sans autres éléments mêlés.
La Colonie elle-même se trouve à 25
km. de Dolores près du S. Salvador,
mais plus exactement le long de la
vallée du Nieto (petit affluent du S.
Salvador), si tant est qu’on puisse appeler vallées les légères ondulations
de ce pays, dont aucune n’est trop
inclinée pour qu’on ne puisse la monter
au galop dans le sens de sa plus forte
pente. En général les sommets des
collines, sont les endroits les plus propres à l’agriculture. Lavalle est située
sur la plus haute colline du S. Salvador ; l’humble presbytère d’où j’écris
se trouve sur cette colline, et je crois
.qu’il faudrait creuser au moins un mètre et demi ou deux mètres avant de
trouver un seul caillou. A Dolores
la terre est moins épaisse, mais n’en
est pas moins très fertile.
C’est entre ces deux Colonies, qui
se trouvent à la distance de 50 km.
que j’alterne mes services chaque 15
jours. La plupart du temps je vais à
cheval, et je jouis pendant toute cette
distance, soit d’un soleil ardent soit
d’un vent impétueux (dans ce pays il
souffle presque toujours) soit d’un froid
qui dépasse souvent de beaucoup ce
que j’aurais osé imaginer pour ces latitudes et ces altitudes.
Puis, autour de ces deux groupes
principaux de Lavalle et du Nieto, il y
en a d’autres, quelques-uns composés
d’une seule famille, à des distances
qui varient entre 15 et 30 km., sans
compter ceux qui existent ou sont en
train de se former à des distances de
50 et plus de km., et que je n’ai pas
même pu encore visiter tous. Et du
reste j’ai fixé comme limite de ma paroisse au Sud le Rio San Juan, qui la
sépare de celle de M. Bounous, et au
Nord le S. Salvador que je n’ai jamais
dépassé ; mais il y a un groupe de
Vaudois au Salto, plusieurs centaines
de km. vers le Nord que je me propose aussi de visiter une fois ou l’autre. Ce ne sera pas des visites fréquentes, mais pour les rendre fréquentes.
il faudrait aller s’y établir, or ce n’est
pas possible...
Paul Davit.
A PROPOS D’ON ENSEYEUSSEMENT
C’est à Cecina, petite ville de la Maremma, qu’a eu lieu l’ensevelissement.
Il y a dans cette ville un groupe d’évangéliques qui forment une station
desservie par le pasteur de l’Eglise de
Livourne, M. Buffa, qui s’y rend de
temps en temps. Dernièrement un de
nos frères eut le malheur de perdre
deux petites filles, une de trois ans,
l’autre d’un an, à la distance de quelques heures l’une de l’autre. On appela
M. B. et on demanda le char funèbre
de l’Eglise de Livourne, et, mardi 4 c.,
l’ensevelissement eut lieu devant une
foule de personnes accourues pour témoigner leur sympathie aux parents
en larmes. M. B. parla au cimetière
devant presque 500 personnes, et prenant pour texte de son discours les
paroles de J. C. : « La petite fille n’est
pas morte, mais elle dort », il montra
combien il est consolant pour le croyant
de savoir que la mort est un sommeil
dont on se réveille un jour. C’est ce
que Jésus-Christ a enseigné ; les premiers chrétiens, du temps des apôtres,
ont continué à croire ce que leur maître avait enseigné, les chrétiens des
premiers siècles de l’Eglise ont conservé la même foi, comme on le voit
dans les catacombes de Rome, et les
chrétiens du XX.® siècle n’ont aucune
laison de changer cette foi en la vie
future. Il ajoutait : «.Ceux qui disent
que la mort est un sommeil éternel,
que diraient-ils dans une occasion
comme celle-ci, à des parents affligés
par le départ de deux chères petites?
En affirmant la foi en l’existence de
Dieu, il ajouta qu’avec les idées qui
courent maintenant, il fallait un certain courage pour affirmer publiquement
que Dieu existe et qu’il a soin de
ses enfants.
Après le culte, qui eut lieu dans un
ordre parfait, tous s’en retournèrent ne
pensant pas le moins du monde à ce
qui devait arriver.
Quelques jours après, un de nos
frères de Cecina, envoie une copie d’un
petit journal socialiste de cette ville,
dans lequel un assiduo écrivait qu’il
s’étonnait hautement que les évangéliques profitassent des prières qu’ils
disaient sur l'es tombes de leurs morts,
pour faire la propagande de leur foi,
et que, n’eût été le respect qu’il fallait
avoir pour le champ du repos, on n’aurait pas manqué de répondre aux affirmations du rninistre, et que celui-ci
avait lancé una sfida aux incrédules,
chose qu’ il n’aurait pas dû faire dans
un cimetière. Le directeur du journal
ajoutait qu’il partageait complètement
l’opinion de Vassiduo. — M. B. tomba
des nues. Comment ? les socialistes en
viennent à nous défendre même de
faire notre devoir sur le cimetière
et à vouloir empêcher au Ministre de
l’Evangile de faire connaître à ceux
qui sont encore dans l’ignorance de
ces choses, les consolations qu’on trouve
dans la Parole de Dieu ? — En effet,
les socialistes auraient la liberté de
proclamer sur la tombe des compagni
leurs idées, et ils voudraient limiter
cette même liberté aux évangéliques 1
Ce serait alors une liberté ad usum
delphini, et nous devons protester contre cette intolérance. Ce ne sont donc
3
— 3
pas seulement les prêtres qui se montrent intolérants. Et une fois de plus
l’on voit que les socialistes croient que
leur secte doit renier Dieu et n’avoir
aucune religion. — Je me souviens
qu’une fois dans le Conseil Municipal
d’une ville qui pourrait bien être Livourne, un conseiller municipal socialiste, dans un discours était arrivé à
dire : « Lorsque le peuple aura ac
cepté le socialisme il n’y aura plus
besoin de religion, le socialisme suffira à tout». — Donc la question est
bien claire : d’un côté les chrétiens, de
l’autre les socialistes. Les chrétiens
peuvent être socialistes, mais ceux-ci
ne veulent pas être chrétiens. C’est
douloureux, mais c’est ainsi.
J’aurais plusieurs considérations à
faire, mais le lecteur pourra les faire
lui-même. Qu’il me soit seulement permis de dire que jamais les cléricaux
n’ont pu travailler avec tant de succès
qu’à présent que les socialistes cherchent à arracher du cœur des hommes
la foi.
H.
P. S. J’avais déjà envoyé ma correspondance quand je reçus le dernier
N® du journal socialiste de Cecina « Il
Martello » qui publiait une rectification
signée im protestante, qui mettait les
choses au point..... Le directeur après
avoir reconnu (trop de bonté) que les
protestants avaient le droit d’affirmer
leur foi, ajoute qu’ il n’aurait rien dit
si le « Ministre n’avait reproché au
» peuple d’aller aux réunions et aux
» meetings où l’on proclamait l’athéisme».
Libres donc, dit le directeur, les Ministres Evangéliques de parler comme
ils veulent et d’aller où ils veulent,
mais libre aussi le peuple de penser
comme il veut. — M. B. ne croit pas
avoir fait ce reproche, d’ailleurs il
n’aurait fait que son devoir puisque
les incrédules profitent de toutes les
occasions pour lancer des pierres contre les croyants. H.
Naples. Il ne sera pas sans intérêt
pour lep lecteurs de VEclio de se faire
une idée du travail qui incombe à nos
évangélistes dans les grandes villes
d’Italie.
Voici par exemple le tableau des
réunions qui ont lieu chaque semaine
cet hiver dans notre Eglise de Naples
qui a pour pasteur M. Giuseppe Quattrini et pour évangéliste M. Gaio Gay.
Dimanche : 2 écoles du Dimanche,
l’une au Vomero, l’autre à San Tommaso d’Aquino ; plus une leçon de
catéchisme avant le culte ; à 11 h. culte
à San Tommaso ; le soir, conférence
à San Tommaso. — Mardi soir, catéchisme pour les adultes. Mercredi soir,
conférence au Vomero. Jeudi soir catéchisme pour jeunes gens et conférence à San Tommaso. — Ajoutez à
cela deux leçons privées de catéchisme,
la réunion mensuelle de prière, les
visites, les enterrements à Naples même,
et les fréquentes visites’ét prédications
que le pasteur comme chef de district
doit faire en Calabre, dans les Pouilles
et dans les Abruzzes et vous aurez
une idée de la somme de travail qu’accomplissent les ouvriers de notre évangélisation. Soutenons-les de notre sympathie et de nos prières.
Borrello, gros village des Abruzzes,
situé sur une montagne sur la route
de Castel di Sangro à Vasto, fut ou
vert à l’évangile il y a quatre ans par
des émigrés retournés convertits des
Etats-Unis. Le D.r Grilli de Chieti fut
le premier à visiter ces amis et le 15
Août 1899 le pasteur de Naples y
inaugurait une belle salle attenante à
la salle communale, où depuis l’évangile a été aussi souvent que possible
prêché ; jusqu’à ce que, il y a cinq
mois, notre Comité exauça le vœu de
nos frères en leur donnant un évangéliste permanent dans la personne
de M. Antonio Cornelio, ex-moine Alcantarino converti à Naples il y a
quelques années. Il est fils d’un avocat
de Piedimonte di Alife (Caserta) et a
dû supporter de la part de sa famille
même les plus terribles persécutions
pour rester fidèle à sa conscience. Il
était professeur de l’école de son ordre
à Marcianise quand il écrivit à son
frère le priant de lui donner l’adresse
de l’église protestante de Naples ; il
se trouva que son frère qui était soldat
avait parmi ses camarades un membre
de notre église qui volontiers lui donna
l’adresse désirée. Nos frères de Borrello
sont heureux de l’avoir maintenant
pour évangéliste; Que Dieu les bénisse eux et lui !
El Kalil.
La cause de l’Evangile en Italie.
Nous extrayons d’une lettre qu’un ami
de l’Evangélisation italienne — le Dr
Donald Miller de Gênes — a envoyée
au «Missionary Record» de l’Eglise
Libre Unie d’Ecosse, les lignes suivantes touchant la cause de l’Evangile
dans notre chère patrie.
... «Cette cause avance à pas lents mais
sûrs. On ne doit la juger ni d’après le
nombre des Eglises fondées ça et là
par les différentes dénominations, ni
d’après le chiffre auquel se montent les
membres qui les composent. Tout bien
compté, les protestants sont à peine
40.000 dont la moitié sont Vaudois et
nés dans la foi évangélique. Nous n’aurions pas une idée plus juste des résultats obtenus par tous les efforts que
cette cause a suscités, lors même que
nous pourrions établir le chiffre total
de toutes les personnes qui ont passé
du romanisme au protestantisme depuis
1848, l’année où l’Evangile a commencé à être librement prêché.
L’influence de l’Evangile a franchi
les barrières des Eglises pour s’établir
soit chez la classe cultivée soit chez le
commun peuple. Il y a dans les cercles
politiques et littéraires beaucoup de Nicodèmes qui non seulement ont rompu
tout lien avec l’Eglise de Rome, mais
sont convaincus que l’Italie doit revenir aux simples préceptes de l’Evangile si elle veut, d’un côté, échapper
au danger du cléricalisme et de la séparation et, de l’autre, à celui de l’athéisme et de l’anarchie. Et dans les
campagnes on rencontre des groupes
d’humbles croyants — dont plusieurs
reviennent des pays protestants — qui
n’ayant pas d’Eglise évangélique à leur
portée, se réunissent entre eux pour
la lecture de la Parole de Dieu et l’édification mutuelle. Les colporteurs des
Sociétés Bibliques et ceux de la Société
des traités religieux ont largement répandu sur le sol d’Italie une semence qui
germe et pousse, là même où la voix
du prédicateur n’est pas arrivée encore.
La littérature évangélique commence à
pénétrer dans les écoles et dans les
rangs de l’armée, et l’on a pu constater
qu’il n’y a pas de livre en Italie ayant
une diffusion égale à celle de la Bible.
Nous n’assistons cependant peis en
core à un mouvement comme celui du
« los von Rom » de la Hongrie et de
l’Autriche. Il pourrait se produire si un
Luther surgissait au milieu de nous, ou
si seulement l’antagonisme latent que
l’on nourrit à l’égard de la domination
cléricale se traduisait en une hostilité
décidée. Mais, vu l’indifférence naturelle d’une bonne partie des Italiens
pour toute religion, la chose est peu
probable.
En attendant nous restons fidèles à la
vérité en disant qu’en Italie le royaume
de Dieu vient mais non point avec éclat».
Le Glaneur.
NOUVELLES MISSIONNAIRES
Le Journal des Missions, de mars, nous
apporte un copieux courrier du Zambèze, qui montre les quelques missionnaires, demeurés dans ce pays, se multipliant pour suffire à la tâche.
Le rapport annuel de la station de
Sesheke nous dépeint au vif la vie
multiforme de ces stations, où le missionnaire doit pourvoir, tour à tour,
aux divers cultes et réunions, à l’école,
à la jeunesse qui est élevée sous le
toit de la mission, aux relations avec
les autorités indigènes, aux tournées
d’évangélisation dans le pays.
La fréquentation des cultes atteint
le chiffre de 300 personnes quand les
princes, et leur nombreuse suite, sont
sur la station, pour descendre jusqu’à
100 en leur absence.
Deux nouvelles professantes se préparaient à être reçues à Noël. L’école
compte 149 élèves inscrits, la plupart
aussi réguliers que leur permet l’existence nomade de leurs parents.
lœ départ de M. Béguin, en congé
régulier en Europe, a fait retomber
sur M. L. Jalla la charge de l’école
biblique ; elle compte quatre élèves
divisés en deux classes.
M. Jalla n’a qu’à se féliciter de son
essai de tenir son lit suspendu à trois
mètres du sol, essai grâce auquel il
n’avait plus eu d’accès de fièvre, depuis toute une année.
M. Jalla a dû partir vers la mi-janvier à la rencontre ’des renforts. D’après
une dépêche récente, il se trouverait
actuellement au Lessouto.
L’ expédition de renfort, qui doit
s’embarquer le 22 c., comprendra outre M. et M.me Reutter, qui sont déjà
au Lessouto, M. et M.me Voila, M.
Albert Champod, d’Yverdon, à la fois
artisan et infirmier, M.lles Hélène Bertrand de Nîmes, et Laure Nicole, de
Suisse, institutrices, M.lle Rioux, diaconesse. — Le 14 c. M. Voila a fait
ses adieux, à la maison des missions,
à Paris.
Au 20 février, il restait encore à
recevoir, pour clore l’exercice sans
déficit, fr. 95.761 pour le Zambèze,
167.713 pour Madagascar, 249.154 pour
l’œuvre générale. Total 512.828 francs.
€Û11£SFÛ1DI1€I
Milan, 12 Mars 1902.
Monsieur,
Puis-je vous prier, comme « amie de
la jeune fille » de bien vouloir par le
moyen de votre journal, demander à
nos pasteurs des Vallées d’avoir la
bonté de donner à nos jeunes Vaudoises qui sont en place une lettre de
présentation ou de recommandation pour
le pasteur de la ville dans laquelle
elles vont s’établir. Il nous arrive tous
les jours de trouver de ces jeunes
filles, inconnues à nous, fréquentant
peu, ou pas du tout le culte et souvent fort mal placées. Je comprends
que la chose présente des difficultés,
car, le plus souvent nos filles Vaudpises partent sans en avertir leur
pasteur, mais peut-être, un mot dit du
haut de la chaire fera-t-il de l’effet.
Il s’agit de faire comprendre aux parents surtout la nécessité et l’utilité,
de sentir leurs filles placées, pour ainsi
dire sous la protection d’un pasteur.
Nous ne demandons pas mieux que de
nous intéresser et de nous occuper de ces
jeunes Vaudoises, mais encore faut-il
savoir où les trouver.
Les présidentes des Unions Chrétiennes des Vallées doivent aussi s’intéresser à ne pas laisser partir ces
jeunes filles sans un mot de recommandation.
Veuillez agréer, Monsieur, avec mes
remerciements mes salutations empressées.
Sophie Revel.
Florence, 17 Mars 1902.
Cher Directeur,
Merci d’avoir imprimé mon entrefilet
sur la Soc. Biblique B. et E. .
Veuillez me permettre d’y relever et
corriger une erreur, dont je suis peutêtre responsable. Les ventes de l’an
dernier ont été:
Bibles 7647
Test. 16,893
Portions 77,525
Total 102,065 non 104.065
En second lieu Mr. le Pasteur de Prarustin m’écrit que l’on a fait l’année
passée dans sa paroisse pour la Soc. Biblique une collecte qui a produit 8 fr. Cette
somme a été versée par erreur au Refuge
Charles Albert, où nous la laisserons,
(ce n’est hélas que la millième partie
du déficit actuel) tout en inscrivant les
8 fr. aux entrées de la S. B. — Il faut
ajouter aussi 97 fr. collectés à Turin
en Septembre. Ce sont donc quatre paroisses au lieu de deux qui nous ont
donné une collecte. Y en aura-t-il davantage cette année ?
A. Meille.
Notre correspondant de Livourne nous
écrit, sur le même sujet :
“ Veuillez corriger le chiffre de la
collecte faite à Livourne pour la Soc.
Bibl. Ce n’est pas L. 42,56, mais 46,56,
et comme il s’est ajouté ensuite L. 10,
la collecte a produi en tout L. 56,56
La Tour. Nous rappelons que la
soirée littéraire et musicale de la Société « la Balziglia » dont nous avons
donné le programme la semaine passée,
aura lieu samedi soir 22, à 8 heures, à
la Maison Vaudoise, et que le produit
sera dévolu à l’achat de livres pour la
bibliothèque des étudiants du licée.
Saint Jean. Union Vaudoise. Jeudi
13 courant eut lieu une belle fête littéraire à l’occasion du Centenaire de
Victor Hugo. Mr. le pasteur émérite Parander qui en avait été l’initiateur, présida et intéressa vivement l’assemblée
nombreuse et choisie en rappelant ce
que Victor Hugo (qui connaissait très
bien notre historien Muston) a écrit
des Vaudois dans son drame Cromwell,
et en lisant son fameux pamphlet Le
Christ au Vatican. Il fut chaleureusement
4
applaudi, ainsi que notre pasteur et Mr.
le prof. Rivoir qui prirent la parole
après lui pour rappeler les traits saillants
de l’œuvre littéraire du grand poète.
Jeudi 20 courant c’est la Société du
Printemps qui nous donnera une de ses
soirées si appréciées.
Six baptêmes cette semaine au lieu des
décès des semaines précédentes, et les
examens des écoles de quartier, ont attiré l’attention de la paroisse particulièrement sur l’enfance, et nous font
remercier Dieu pour les progrès visibles
dans l’intérêt de l’église pour “les
agneaux „ du troupeau du Bon Berger.
Le Catéchisme a été suivi cet hiver
par cent et un Catéchumènes dont 35
se présenteront vendredi 21 Mars, à
l’examen pour la réception qui est
fixée pour le Vendredi Saint 28 courant.
Dieu veuille les préparer Lui-même à
une borine Communion, et bénir les réunions qui auront lieu dans nos differents quartier chaque soir de la Semaine Sainte!
Un récit du XVI.“® siècle : El Dorado, par D. Alcock. Traduit avec
l’autorisation de l’auteur par E. de F.
Deuxième édition. Genève, Jeheber —
Paris, Fischbacher. Pr. 2 ff. 50.
Attiré tout d’abord par le titre, j’ai
pris le volume et me suis mis à le
lire, sans y trouver de suite le vif intérêt que me présageait ce titre. Mais
à mesure que j’avançais dans ma lecture, je me sentais pris, étreint, ému
et par plusieurs des derniers chapitres,
vraiment enlevé. Le personnage principal, aux prises au début avec une
affection toute humaine, s’en dégage
peu à peu, et gagné à l’évangile par
l’étude d’un Nouveau Testament, récemment traduit dans sa langue maternelle, et passé au creuset de l’épreuve,
devient digne de la place qu’il occupe,
et par l’angélique douceur de son âme
et la fermeté de sa foi le voilà un
puissant témoin de la vérité qu’il aime
par dessus tout, et un puissant moyen
de relèvement dans sa famille et dans
sa chère patrie, l’Espagne, si riche à
tant d’égards, et si pauvre en fait de
connaissances évangéliques. D. R.
Dott. E. Meynier ; Problemi sociali contemporanei. Firenze, Claudiana, 1902. Pr. L. 1,00. (i8o p.)
Voici un petit livre dont la valeur
dépasse de beaucoup les dimensions, et
nous aimons à voir la littérature évangélique italienne, encore bien pauvre
hélas! s’enrichir d’études comme celle
que nous présentons aujourd’hui à nos
lecteur. Je dis littérature évangélique,
parce que tout l’ouvrage est pénétré
de l’esprit de l’évangile, — mais ce
n’est pas un livre de propagande, et
l’auteur tout en posant comme principe
que la question sociale est avant tout
une question morale et que la morale
est inséparable de la religion, n’a pas
traité son sujet au point de vue strictement religieux; il l’a étudié sous ses
diverses faces, et particulièrement du
côté économique. Les lecteurs n’y trouveront pas précisément des points de
vue nouveaux, mais une vue d’ensemble
des problèmes sociaux qui préoccupent
le plus les penseurs et agitent le plus
les esprits, et de leurs solutions possibles au moments où nous sommes; une
œuvre de vulgarisation, mais qui est
le produit d’une étude approfondie du
sujet et montre chez l’auteur une réelle
compétence en matière d’études sociales.
Nous souhaitons à ce livre tout le
succès qu’il mérite, et ce n’est pas peu
dire, et à M. Meynier le bonheur de pouvoir enrichir notre littérature de beaucoup d’ouvrages de ce genre.
N. T.
Où est la faute’? Par F. B. Meyer.
Traduit de l’anglais par Mme B.
Escande. Genève J. H. Jéheber (14 p).
Prix 15 cent.
Nous avons déjà eu l’occasion de mentionner la collection de petits écrits de
F. B. Meyer, publiés en français par la
librairie évangélique de Genève. Dans la
brochure que nous avons sous les yeux
l’auteur recherce la cause pour laquelle
souvent le chrétien n’a pas la joie qu’il
devrait avoir. « La faute, doit en être
cherchée dans quelque défaut de notre
caractère,dans une négligence, une habitude mauvaise, un manque de connaissance, et nous devons nous appliquer
sans tarder à la découvrir et à nous
en corriger ».
NoüYelles et faits divers
Congrès de la Paix. La Société des
Amis de la Paix du Havre a voté, le
21 Février, un ordre de jour de protestation contre la convocation du Congrès
de la Paix à Monaco.
L’« Association Universelle des femmes a décidé qu’elle ne prendrait pas
part au Congrès.
La Peace Society d’Angleterre, la seule
Société qui ait été représentée à tous
les Congrès depuis 1889, a désapprouvé
hautement la décision d’aller à Monaco.
Les Américains s’abtiendront.
Les Allemands ont protesté, et
« ceux du Nord, écrit le correspondant
parisien de VEglise Libre, feront probablement à Berlin un Congre de protestation »
Nous espérons qu’ils n’en feront rien.
Puisque cette déplorable décision a
été prise par le bureau international, il
faut se contenter de protester par l’abstention et préparer pour l’année prochaine un Congrès sérieux auquel toutes
les Sociétés puissent participer. — Nous
espérons encore que le Bureau interternational, voyant un si grand nombre
d’abstentions motivées par de telles raisons, se décidera à contremander la
convocation du Congrès. Ce serait le
parti le plus sage.
France. Le nombre des évadés, curés
qui jettent leur soutane aux orties,
fait boule de neige. Il était de 500 six
mois passés, on assure qu’il dépasse
en ce moment celui de 600. Il s’est
grossi de quatre en huit jours dans
un seul département, écrit l’Union répub. de Mâcon.
Revue Politique
A la Chambre, la discussion sur la
politique générale du Gouvernement a
continué de captiver l’attention de l’assemblée pendant plusieurs séances. Les
chefs de l’opposition ont parlé et même
bien parlé, M. Sonnino surtout qui fait
une chargé à fond contre tous les actes
du Cabinet, mais dont le discours habile
et mesuré n’obtient pas l’effet qu’il en
attendait. Le Gouvernement répond aux
attaques et aux accusations de ses ad
versaires par l’organe de MM. Giolitti
et Zanardelli. La réponse du ministre
de l’Intérieur, contre qui l’éloquence de
l’opposition était tout particulièrement
dirigée, est surtout ferme et énergique.
Il prouve que le Gouvernement a eu
pour programme constant le maintien
de l’ordre et le respect de la liberté ;
il lit plusieurs dépêches aux préfets de
Livourne et Turin, prouvant que des
ordres péremptoires, pour que la tranquillité publique ne fût pas troublée,
avaient été donnés. M. Giolitti déclare
en outre qu’à l’état actuel des choses
et avec les lois qui nous régissent, la
grève des fonctionnaires publics doit
être considérée comme un crime. M. Zanardelli, à son tour, justifie les mesures
prises contre la grève menaçante d'^s
employés des ch. de fer, ainsi que la
ligne générale de conduite du Cabinet
qu’il préside. Il ose même affirmer, sans
ambages, que l’agitation provoquée par
le Vatican à l’égard di divorce, vise
non pas ce dernier, mais l’Etat lui-même.
La longue discussion se termine par la
votation d’un ordre du jour de confiance
proposé par le député Gorio et adopté
par 250 v. contre 158 et 45 abstentions.
Presque toute l’Ext. Gauche a voté pour
le Ministère.
Par une motion qui fait honneur aux
proposants, à la séance de samedi, quelques députés de l’E. Gauche demandent
si le moment ne serait pas venu de provoquer une intervention des puissances
européennes en faveur des Boers. M.
Prinetti répond en rappelant le résultat
négatif d’une démarche de ce genre faite
par le gouvernement des Pays-Bas. Il
profite de l’occasion pour exprimer la
sympathie de l’Italie envers l’Angleterre.
Dans la courte discussion qui s’ensuit
les orateurs témoignent la plus chaleureuse sympathie aux Boers tout en constatant que les liens d’amitié qui nous
unissent à l’Angleterre ne se sont nullement relâchés.
Le projet de loi sur le travail des
femmes et des enfants est actuellement
en discussion, mais devant une Chambre
à peu près vide, malheureusement.
L’éternel procès Palizzolo dont nous
n’entretenons pas souvent nos lecteurs,
avance à très petits pas. Les preuves
matérielles démontrant que le comm.
Notarbartolo a été victime d’un mandataire du grand mafioso, manquent toujours ; mais, après les révélations faites
au cours du procès, tout le monde sait
à quoi s’en tenir relativement à la moralité, aux faits et gestes de Palizzolo.
De nouvelles grèves et des agitations
de “ contadini „ ont lieu dans les campagnes de Ferrare, du Polesine, de Padoue, Vérone, Verceil, Bologne et Novare, dans le but d’améliorer la position
matérielle de cea ouvriers dont le rude
labeur n’est décidément pas assez rémunéré.
St.-Jean, et pour l’aprobation de son Statut.
— Elle a pris acte des dispositions du
préfet pour une visite sanitaire à Bobi.
—^ Il a adhéré, conditionnellement, aux
demandes de Charles Vola pour construction d’un déversoir à travers le fossé
de la route provinciale de Pignerol à la
Tour, et de Jean Martina pour construction le long de la même route.
— L’Espagne vient d’avoir sa crise
ministérielle aussi, commencée par la
démission du ministre des finances à
laquelle a fait suite, dans le délai de
quelques jours, celle de tout le Cabinet.
Après de longues conférences, MM. Moret
et Canalejas ont rédigé le programme
du nouveau Cabinet, un ministère de
coalition, que M. Sagasta va encore présider un peu malgré lui, et à la condition que la loi dite des congrégations,
qui tend à limiter le nombre des couvents, soit mise à exécution en dépit,
des cléricaux.
— Delarey a accompli un acte de
sage politique en relâchant le général
anglais Methuen fait prisonnier il y a
une dizaine de jours. On prétend que
l’Angleterre ne délivrera pas pour cela
Kruitzinger, ne voulant faire aucune concession à ceux qu’elle traite de rebelles ;
mais nous aimons à croire que l’Angleterre ne se laissera pas vaincre de générosité. Dix mille hommes vont partir de
l’Angleterre pour le Transvaal où on se
propose de faire un suprême effort pour
la prochaine campagne d’hiver — Samedi, le commandant boer Celliers a
été blessé et fait prisonnier.
j. c.
INFORMATIONS.
La Députation provinciale de Turin,
dans sa séance du 8 Février pourvoyant
en voie d’urgence, a émis un préavis favorable pour l’érection en Corps moral
autonome du Refuge Charles Albert, à
nella forma e ottimo
in tutto il suo complesso il Giornale dei Bambini,
.diretto dalla Sig. Ida Baccini, va ogni
giorno acquistandosi simpatie e aderenze.
E infatti uno dei pochi che in questo
genere di pubblicazioni, sia degno di
essere raccomandato alle famiglie. I bambini troveranno in questo elegante giornalino un aiuto per crescere buoni mercè
la sana e divertente lettura che esso
offre in tutti i suoi numeri.
Esce in 8 pagine con copertina ogni
giovedì e non costa che 5 lire annue
(estero lire 8).
Il Giornale dei Bambini si
vende anche a fascicoli separati (10 centesimi) presso le principali Edicole delle
maggiori Città del Regno.
MINFRVA rivista delle riviste
Rassegna Settimanale
ROMA '— Corso Umberto I, 219 — ROMA
•Sommario del N. 14.
L’invasione commerciale dell’Europa
per parte dell’America — Guglielmo
Teli nel dramma di Federico Schiller
— La toilette della donna nel romanzo
contemporaneo — La forza nazionale e
10 sport — Francesco Saverio Kraus
{con ritratto) — La stampa settimanale
inglese — L’obbedienza militare — L’evoluzione religiosa di Bismarck — Canti
amorosi delle Alpi francesi — H trattamento dei prigionieri non ancora condannati — «Il Paradiso perduto » del
maestro Marco Enrico Bossi — Da
UNA SETTIMANA ALL’ALTRA (Rip). —
Spigolature — Fra libri vecchi E
NUOVI — Notizie bibliografiche — VaRiETÀ — Rassegna settimanale
DELLA STAMPA : Risultati del voto femminile nello Stato del Colorado — Qual’è
11 «valore in contanti» di una predica?
.— La cura della tubercolosi per mezzo
deH’elettricità — Gli studi tedeschi nelle
Università americane — La «Mutualità
commerciale » di Parigi — Il commercio
italiano nel 1901 — L’arbitrato nelle
controversie agricole.
Abbonamento annuo : Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
LE FOYER
Corso Oporto 23
Pour les vacances de Pâques à partir
du 22 mars jusqu’au 15 avril le «Foyer»
pourra recevoir quelques unionistes ou
dames de passage qui désireraient faire
un court séjour à Turin.
Pour le Comité.
ON DEMANDE
une domestique de campagne pour toute
l’année, préférablement d’âge mur et
convertie. — S’adresser à l’Impremerie
Besson.
TORRE RELUCE
L’ancienne fabrique de draps et couvertures en laine jadis Mûris et Marauda et ensuite Henri Mûris, vient
d’être remise en activité par M. Adolphe Mûris sous le titre :
Laniftcio A, MURIS.
J. Jalla, gérant-administrateur*
i
j
La Tour ■— ImpriineHe Bessoni