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01n<3Lixi©me année.
TV. 3.
14 Janvier 1870.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Sfiécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables,
vos pensées — ; Philippiens.,\y. 8.)
occupent
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, à. domicile (tman Fr. 3
Suisse.....................5
France.....................6
Allemagne fi
Angleterre , Pays-Bas . » 8
Un mtméro separé : 5 cent
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUKEAUX D ABOMNEMENT
ToHRri-PEr.t.iCE ; Via Maestra,
N.42. (Affemia bìbliorjrnfica)
PiG.N'iutoL : J- Chiantore Impr.
Tunis :J.J. Tron, via Lagrange
prés le N. 22.
Florence : Libreria Evangelica. via de'Panzani.
ANNONt’ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligue.
Lettres et envois franco. S’ adresser pour l'adminisf ration
a« Bureau â Torre-Pellice ,
via Maestra N. 42. — pour la
rédaction ; â Mr. A. Revel
Prof, k Torre-Pellire
Hom maille.
Le Docteur Louis Desanctis. — Un discours
de Pie IX. — Education : Aux parents et aux
amis de Uenfance. — La religion d’Utat et le
cultevaudois —Evangélisation — Variétés —
Chronique politique. — Statistique. — Annonces.
LE DOCTEUR LOUIS DËSAKCTIS.
Cet éminent serviteur de Dieu
était né à Rome le 31 décembre
1808, et il venait d’accomplir sa
61® année le jour même où le Seigneur l’a rappelé à Lui.
Il appartenait à une famille aisée
et exceptionnellement nombreuse,
vu que son père a pu donner à ses
vingt-quatre fils une bonne éducation et faire embrasser à plusieurs
des carrières libérales.
Entré de bonne heure dans les
ordres, c’est-à-dire dans la voie
qui, à Rome, conduit le plus sûrement aux honneurs et à la richesse,
— affilié aux Jésuites dont il était
un chaud partisan, — il exerça
pendant quinze ans la charge de
confesseur, puis il devint cure d’une
des plus importantes paroisses de
Rome (l’église de la Madelaine), et
en cette qualité il gagna tellement
l’estime de ses supérieurs qu'ils lui
confièrent souvent des missions fort
délicates.
Après avoir obtenu les grades
académiques, le D® Desanctis fut
nommé professeur de théologie à
Rome. Censeur émérite à la Faculté
de théologie de l’Université, membre de plusieurs Académies, il fut
aussi nommé, à cause de sa science,
par le cardinal Micara, doyen du
sacré Collège, un des examinateurs
prosinodali du diocèse. Et pendant
dix ans , il a été qualificateur ou
théologien de l’Inquisition.
Il était donc en voie d'arriver
aux plus hautes dignités de l’Eglise
Romaine, lorsque Dieu lui découvrit la pure lumière de l’Evangile.
Comment cela arriva-t-il? —11
avait, disait-il lui-même, pris pour
sujet d’études les canons du Concile
de Trente, dans l'intention de prouver leur accord avec la Parole de
Dieu. Mais quand il en fut venu à
examiner la doctrine de la Tradition , il lui fut impossible d’aller
plus loin. Ses yeux s’ouvrirent ; il
sonda l’abîme qui sépare Rome de
l’Ecriture sainte ; et sans prendre
2
-(10)
conseil de la chair ni du sang , il
résolut de renoncer à sa place , à
ses titres , à toutes ses brillantes
perspectives mondaines, et il quitta
Rome le 10 septembre 1847 après
avoir, en homme de conscience et
en chrétien, mis dans un ordre
parfait les affaires de sa vaste paroisse.
Ce n’est point en fugitif qu’il dit
adieu à la Rome des papes ; il partit muni d’un passeport régulier et
de recommandations officielles du
cardinal Patrizi. II se rendit à Ancône et s’y embarqua pour Corfou,
en priant le consul Anglais, M"
Moore, de jeter à la poste une lettre,
adréssée au cardinal vicaire, où il
donnait sa démission et déclarait
avoir abandonné l’Eglise Romaine
pour s’attacher à Christ.
De Corfou il se rendit à Malte
où il fit un séjour de deux ans environ.
Le 22 octobre il reçut une longue lettre du cardinal Ferretti,
remplie de courtoisie et lui faisant
les offres les plus avantageuses,
s’il consentait à revenir et à se jeter dans les bras de Pie IX pour
implorer son pardon. Le D’’ Desanctis répondit avec une courtoisie
égale, mais avec une fermeté chrétienne , « qu’il avait quitté Rome
uniquement pour sauver son âme^
qu’il jouissait enfin de cette paix
qu’il avait en vain cherchée auparavant, et que sa conscience ne lui
dictait que cette réponse : Non
J90SSO...»
On le laissa tranquille jusqu’au
mois d’août 1848. Le 5 août, il
rencontra inopinément en pleine
rue ce même cardinal Ferretti, qui
courut à lui les bras ouverts et
l’embrassa, au grand étonnement
des Maltais. Le cardinal était venu
tout exprès de Rome pour le ramener; mais au bout d’une semaine
de sollicitations sans résultats , il
dut repartir seul.
Cependant le D’’ Desanctis n’était
point oisif ; il prêchait, il écrivait.
Pendant tout son séjour à Malte ,
il ne cessa de diriger un journal
fondé par lui sous le nom de II
Cattolico Cristiano, et il publia
quelques uns de ces traités ( Confessione, Lettere a Pio IX, al Cardinal Patrizi, etc.) devenus si populaires en Italie, et si souvent
réimprimés. Là aussi le Seigneur
lui fit la grâce de trouver la compagne de sa vie, une de ces femmes
plus précieuses que les perles, dont
l’éloge est dans le cœur de tous
ceux qui la connaissent.
Au mois de mars 1850, le D'' Desanctis fut appelé à Genève pour y
évangéliser les italiens réfugiés ;
et il séjourna dans cette ville pendant trois ans, travaillant sans relâche et affermissant sa foi et ses
convictions religieuses dans des
entretiens journaliers avec d’éminents chrétiens. — C’est là qu’il
écrivit le plus grand nombre de
ses traités. ,
En 1853, le D” Desanctis rentra
en Italie, fut consacré au saint
ministère dans nos Vallées (à La
Tour), et ainsi rattaché à l’Eglise
Vaudoise, il travailla pendant quelque temps comme évangéliste à
Turin.
Des divisions survenues au sein
de la Mission italienne l’éloignèrent , on 1^ sait, de l’Eglise Vaudoise, mais il ne renonça jamais au
titre de ministre de cette Eglise.
3
-{11)
En 1864, il s’en rapprocha de nouveau , par la puWication de ses
opuscules II Plimuttismo et I Valdest; et il fut appelé à Florence
pour y assumer la direction de
VEco délia Verità. L’autorité de
son nom , la modération et la largeur de ses vues, conquirent bientôt au journal une grande popularité.
En 1868 , le Synode de l’Eglise
Vaudoise avait été heureux de l’appeler à occuper une chaire de professeur en théologie dans la faculté
de Florence ; et le Synode de 1869
l’avait nommé membre de la Commission d’Evangélisation. Depuis
lors cet homme sembla redoubler
d’activité. Comme professeur prodiguant à ses élèves les trésors de
son érudition et de son expérience,
augmentés du fruit de ses études
journalières, — et mûrissant un
vaste ouvrage qui devait être, dans
sa pensée , le répertoire de la controverse ; — comme évangéliste ,
prêchant souvent plusieurs fois par
semaine , partout où le besoin s’en
faisait sentir ; — comme écrivain,
préparant dans ce style clair et fort
qui était à lui, des écrits à la fois
populaires et savants fentv' autres
Roma papale , son ouvrage le plus
considérable), dont l’influence se
prolongera bien au delà de sa vie ;
— comme rédacteur de VEco délia
Verità, s’efforçant d’unir dans l’Esprit de l’alliance évangélique les
membres divisés de la famille protestante italienne.
C’est au milieu de tous ces travaux que la mort l’est venu prendre,
non surprendre. Le 26 décembre ,
il avait été donner la communion
à nos frères de Pise, et pour'la
première fois il avait pris pour texte
de ' son discours les paroles de
Jésus : • Si quelqu’un ne naît de
nouveau , il ne peut entrer dans le
royaume de Dieu ». Mercredi 29 ,
il avait présidé , à 8 h. du soir , la
réunion de prières à l’occasion du
Concile ; vendredi 31, il avait corrigé les épreuves de son journal,
et pris le repas du soir avec les
siens ; son enjouement leur paraissait même plus grand que d’ordinaire. A 7 h. du soir, se sentant
fatigué, il alla se mettre au lit ;
mais après quelques repos, des douleurs très-aigües se firent sentir
au cœur, à la nuque, et aux bras ;
deux hémorragies se succédèrent.
Il dit alors à sa femme ; « Le moment est venu de nous séparer ; »
et laissant tomber sa tête sur l’oreiller, il expira. Le calme qui
régnait sur son visage disait assez
haut qu’il était mort en paix.
Lundi, 3 janvier, un immense
convoi accompagna sa dépouille
terrestre au champ du repos. Ses
restes ont été déposés dans le cimetière de Porta Pinti, et sur sa
tombe MM. A. Meille, J. P. Revel,
P. Geymonat, Gualtieri, Rossetti,
A. Gavazzi et un étudiant de la
Faculté se sont successivement
adressé à l’Assemblée et ont prononcé des paroles émues.
On sent, mieux qu’on ne peut le
dire , la perte que fait l’œuvre de
Christ en Italie par le rappel de ce
vaillant combattant. Que Dieu soit
notre aide ! Et pour nous, la solennelle exhortation une fois de plus
répétée : « Veillons et prions ! •
4
-(12)
m DISCOURS DE PIE IX.
Le Vieux de la Montagne est
devenu facétieux.
O En réponse aux félicitations
que lui présentait au nouvel an
son ministre des armes, Pie IX a
dit que certains le critiquaient de
s'être formé un bonne nombreuse
armée alors que Jésus-Cbrist et
S‘ Pierre n’avaient pas de troupes,
car ils n’étaient pas rois. Il n’est
point vrai, a-t-il ajouté, que JésusChrist ne fût pas roi; il l’était si
bien que ce titre lui fût donné
même sur la croix! 11 n’est point
vrai non plus que Jésus-Christ n’eût
pas de troupes et qu’il n’usàt pas,
au besoin, de la force; l’Evangile
nous apprend qu’au jardin des
Oliviers il dit à ses apôtres qu’il
pouvait réunir à l’instant plus de
douze légions d’anges; et il employa la force quand, les garibaldiens de cette époque (sic) ayant
voulu l’arrêter, il les fit tomber
à terre sans connaissance.
» Quant à S‘ Pierre, a poursuivi
le pape, s’il n’avait pas d’armée,
il possédait du moins une vertu
qui valait plus de mille armées :
lorsque quelqu’un s’opposait à ses
volontés, d'un mot il l’étendait
mort, témoins Ananias et Sephira.
« Pour moi, a dit le facétieux
personnage, je ne possède pas
cette vertu. 11 faut donc que j’aie
un peu de troupes, pour sauvegarder la dignité de mon ministère
apostolique ».
{ Carrière delle marche J.
On ne saurait imaginer rien de
plus dégoûtant!
L4 RELIGION D1T4T
et leCoItc Yaudois.
Où la jalousie va-t-elle se nicher?
Nous avons trouvé dans Vünità
Cattolica du 4 janvier, l’entrefilet
suivant :
« Dans le budget du ministère
de Grâce et Justice et des cultes
du royaume d’Italie, de ce royaume qui a pour religion d’état la
religion catholique- apostolique,
romaine , on lit à la page 18:
» Frais de culte pour la religion
catholique, francs 000,000. Subside aux Vaudois du Piémont
pour l'exercice de leur culte fr.
6462 30 il! ».
Personne n’ignore que ce prétendu subside n’est qu’une faible
indemnité accordée à la suite de
Vincameramento de nos biens ecclésiastiques. 11 serait à désirer
que l’Eglise Catholique ne fût pas
mieux partagée que nous ne l’avons
été en 1815.
0bucatton.
4nx Tarcnls cl aux amis de l'Enfance.
Il est une laéthode facile et attrayante d’enseigner aux enfants
la lecture et l’arithmétique.
Notre compatriote J. Malan
instituteur à Neuchâtel, dont nous
avons eu déjà l'occasion de parler
à propos de l’Exposition seholaire
de Lausanne ( voir VEcho de 1868,
page 172), a mis en vente de.s
collections composées de cubes en
bois, d’un pouce, et d’autres pièces de formes et de grandeurs
différentes, portant .tous, sur chaOune de leurs faces, tin mot, une
5
-(13)
lettre,» un chiffre, ou un signe conventionnel d’arilhmétique(-,--X ;).
Les nombreuses combinaisons
que l’on peut faire avec ces morceaux de bois constituent une véritable méthode instructive et récréative de lecture et de calcul.
'L'Echo des Vallées, en sa qualité
de père de famille, peut affirmer
que la possession à'üüehoite-Malan
ferait partout la joie de l’enfance.
Veut-on faire connaître les
lettres? On prend un cube, on le
fait miroiter entre les doigts en
présence des petits élèves , lesquels se familiariseront bientôt
avec les minuscules, les majuscules et les chiffres. Les lettres connues, on formule un mot ou une
phrase facile, on l’articule distinctement , et l’on invite les élèves à
trouver par eux-mêmes les lettres
qui représentent les sons, et à
construire ensuite les mot ou la
phrase proposée. De la sorte l’enfant sera heureux de savoir bientôt épeler, lire et compter; et
l’on partagera son bonheur en atteignant le but.
La leçon terminée, vient le tour
de la récréation. Les petits cubes
se prêteront complaisamment à la
construction d’une maisonnette,
d’une église , d’une croix , d’une
tour etc. genre d’exercice qui développera chez l’enfant l’adresse,
le goût et les facultés créatrices.
Telle est, en peu de mots , la
méthode de M*" l’Instituteur Malan^
Elle a, à juste titre, attiré l’attention à l’exposition didactique du
dernier congrès pédagogique italien; elle figure avec honneur au
Musée Industriel de la ville de
Turin.; et elle mérite qu’on lui ac
corde une large place dans notre
instruction élémentaire, comme
aussi dans les familles.
Les hoîtes-Malan sont de deux
dimensions; la collection la plus
grande coûte sept francs [ij, et la
plus petite quatre francs 50 centimes. Les personnes qui désireraient se procurer ce syllabaire
ingénieux et amusant, peuvent
adresser leurs demandes au Bureau de l’Echo des Vallées (Agenzia bibliografica di J. Benechj.
(1) Elle contientOi pièces valant ensemble
120 cubes d'un pouce.
(^Danjg;elt6âtton.
Les Eglises dites Libres. Le
numéro 6 du Risveglio ( Pjanvier
1870) contient sur les Eglises qui,
en Italie , s’intitulent libres , un
article qui mérite de fixer l’attention.
L’auteur commence par constater
lo stato gramo delle chiese Libere.
Elles sont nombreuses, mais faibles
et désunies; leur organisation varie
de l’une à l’autre ; leurs moyens
d’action ne diffèrent pas moins.
De là vient qu’elles sont demeurées
stationnaires.
Les assemblées dites générales
convoquées à Turin en 1858, à
Bologne en 1865, n’ont amené ,
paraît-il, aucun bon résultat, puisque les lacunes sont aujourd’hui
les mêmes qu’alors. Aussi écrivaiton au Risveglio : a Ma quando ,
» ditemi, quando noi altri membri
» delle chiese Libere, vorremo
» mettere giudizio davvero ? Fin» chè ci terremo isolati gli uni
» dagli altri, finché non avremo
6
-(U)
» una qualche organizzazione fra
» noi, non farenao nulla di buono ».
Pourquoi ces divisions ? Parceque telle église relève du Comité
X, telle autre du Comité Y, telle
autre du Comité Z ; et parceque
l’idée fausse a prévalu, que l’Eglise
n’a besoin d’aucune organisation
matérielle. Or , comme un corps
ne peut vivre sans organes, de
même nulle société.composée d'hommes ne peut se passer d’une organisation.
Par organisation, l’auteur de
l’article entend une «organisation
ecclésiastique ». Cela va de soi ;
mais, par une singulière inadvertance, il ne veut faire reposer son
édifice sur aucune profession de
foi. Nous n’appelons pas profession
de foi sa déclaration : « La Bible
toute la Bible, rien que la Bible ».
Il n’y a là rien de précis; ce qui
fait que les besoins si légitimes
exposés par le Risveglio manquent
complètement de base.
On pourrait admettre , à la rigueur, que les Eglises Libres ne
sont pas dépourvues d’organisati on;
elles ont des conducteurs, des anciens et des diacres qui exercent
une certaine discipline. Mais le
Risveglio est d’avis que cette organisation n’est pas homogène, ni
forte, ni efiScace, et qu’elle n’oflFre
pas des garanties sérieuses d’ordre
et d'honnêteté, soit en face des
classes instruites soit en face des
amis de l’œuvre à l’étranger.
Le remède proposé en conséquence par le Risveglio est celuici: — Convocation d’une Assemblée générale; — fédération des
Eglises Libres italiennes; — élection , non pas d’une Directoire,
mais d’un Diaconat général composé de 7 hommes qui' aient un
bon témoignage, et soient remplis
d’esprit et de sagesse (Actes VI).
Nous souhaitons que tout cela
puisse avoir lieu.
Livourne. — M"” le pasteur J.
Ribetti écrit à YEco délia Verità
du 8 janvier, que le 19 décembre
1869 il y a eu 9 admissions nouvelles dans l’église évangélique de
Livourne.
Dans le local du culte a été
célébrée, d’une manière brillante,
la fête de Noël avec intervention
de 200 enfants et d’un public
choisi.
Florence. — La célébration de
la fête de Noël n’a pas été moins
brillante dans les différentes écoles
évangéliques de Florence. A l’Institut des Diaconesses, établissement très-prospère, outre la fête
qu’on pourrait appeler de famille,
on a eu la généreuse idée d’en
donner une à 180 enfants de la
classe pauvre. — Au palais Salviati
se sont réunis, pour la même circonstance , une centaine d’enfants
des Ecoles Evangéliques Vaudoises.
— Et dans le local des écoles dirigées par M"" Ferretti, on a vu
accurir non moins de 250 enfants.
CoME. — L’Evangéliste Vaudois,
M” J. Pierre Pons, se prépare, à
l’instar de plus d’un de ses collègues, à donner, chaque dimanche,
une série de conférences publiques,
pendant la durée du Concile. Nous
lui souhaitons bon succès.
Padoue. — L’Institut International fondé en cette ville par l’Eglise
"Wesleyenne, et placé sous la direction de M'' Piggott et de M‘‘ J.
Roland, compte environ 70 élèves.
7
-(15)
C’est un pensionnat éducatif partagé en deux, branches parallèles
pour les deux sexes. Le degré supérieur des jeunes tilles constitue
une véritable école Normale où
elles se forment à la vocation de
régentes et d’institutrices.
^ ett0ce.
Les chaînes du vice sont plus
pénibles à porter qu’à rompre.
Miss Kennedy.
®arictC0.
Calen<irier du kladderadalsdi
Lundi SO décembre.
Du sein de la félicité éternelle', je salue
les Pères rassemblés à Rome.
JE.<^ Huss, euvoj'é [au ciel le 6 juillet
1415.
Mardi Si décembre.
Mes meilleurs compliments au Concile.
Jérome de Prague , envoyé « de l’autre
côté » le 30 mai 1416.
Mercredi SS décembre.
Je souhaite aux travaux du Concile le
plus grand succès.
Savo.naroia , Dominicain , envoyé « de
l’autre côté » le 23 mai 1498.
Jeudi, SS décembre.
Sur quelle place brûlera-t-on au jour
d’aujourd’hui les Hérétiques ? J’attends une
réponse.
Giordano Bruno , Dominicain , envoyé
« de l’autre côté » le 17 février 1700.
Vendredi, S4 décembre.
On prie Messieurs les Prélats d’avoir
des égards pour le beau sexe du temps
actuel.
Jeanne d’Akc, envovée au ciel le 30
mai 1431.
Samedi 25 décembre.
Ne dirait-on pas que la Terre est sur le
point de s’arrêter ? Eppur si muove !
Galileo Galilei.
Contresigné: Kladderad.atsch.
(1) Le Kladderadatsch est la feuille humoristi<jue de Berlin, un équivalent de notre Fisc Atetlo.
©Iirontque pUtique.
Italie. Mr le Préfet Tegas a été appelé
à remplir au Ministère de l’intérieur le
post de secrétaire général.
— La Régie des tabacs a recueilli du 1'
janvier à tout novembre 1869, la somme
de fr. 82.286.824, 16, soit trois millions
982.542 35 de plus que dans les onze premiers mois de 1868.
— L’application de l’impôt du macinalo
continue de soulever bien des difficultés
en mainte province.
— La malle supplémentaire des Indes
(voie de Brindisi) a gagné, dès son second
voyage, une avance de 25 heures 43 minutes; à son troisième voyage, une avance
de 24 h. 22 m.; à son quatrième voyage
enfin, une avance de 42 heures, — sur la
malle qui a pris la voie de Marseille.
— Les auteurs et instigateurs de l’autodafé de Barletta (19 mars 1866), condamnés par le jury de Bari en décembre 1867,
s’ôtant f pourvus en cassation viennent
d’être absous par le jury de Lucera. Parmi
eux se trouvent le père capucin Vito Maria
et le chanoime Postiglione qui, avec dix
autres bandits de leur trempe, avaient été
condamnés à 18 ans de travaux forcés.
Autant la justice élève les nations, autant
le verdict de jury de Lucera, fondé sur
l’audition des mômes témoins entendus en
1867, doit être considéré comme un opprobre.
Ptoine. La 4« congrégation du Concile
a condamné les erreurs de la philosophie
et de la morale indépendante. On aimerait
pouvoir apprécier la science et les connaissances des Pères du Concile; mais
Rome abhorre la publicité.
L effectif des troupes pontificales est
de 14826 hommes.
Espagne. Ajournement des Cortes.
Va et vient de ministres. La nouvelle que
le Duc de Gênes a positivement refusé la
couronne a exaspéré le maréchal Prim. Le
pauvre homme!
JFiussle. On signale la décadence effrayante de Varsovie et l’appauvrissement
de sa population.
8
-(16)
— On annonce que les paysans, surtout
dans la Lithuanie et la Russie blanche, se
trouvent, depuis leur affrauchissement,
dans une position matérielle très-pénible
à cause de la lourdeur des impôts et des
contributions extraordinaires. La Lithuanie
est infestée de brigands d’une témérité
inouïe, et leurs excès restent impunis.
Etats-Unis. La Colombie anglaise
s’agite pour demander son annexion à la
grande république.
— La première loi en faveur de l’émancipation politique de la femme a été votée
et promulguée par le gouvernement du
territoire de Wyoming.
Mexi<iu.e. Les chrétiens évangéliques sont en butte à la persécution.
Haïti. La révolution a pris fin en
mettant le président Salnave hors de page.
Paraguay. — Le Brésil s’est enfin
convaincu de l’extrême difficulté de réduire
le président Lopez', et a rappelé ses troupes, soit 14 mille noirs. Cette résolution a
été hâtée par les républiques Argentine et
Orientale, qui sont fatiguées et alarmées
de l’Alliance du Brésil, voyant que cet
empire ne dissimule plus ses projets d’absorption des états de la Plata.
Japon. L’un des daïmios ou princes
féodaux encore tout puissants dans ce pays
a pour premier ministre un Japonais récemment converti au Christianisme et qui
a reçu le baptême. Bien loin, paraît-il, de
regarder la profession du Christianisme
comme un crime, le daimio prête au contraire une oreille attentive aux arguments
qu’invoque son ministre pour lui montrer
le pressant besoin que le Japon a de l’Evangile. [Il lit la Bible et des livres religieux
en chinois, et il a demandé que des missionnaires fussent invités à venir travailler
dans ses états. Le ministre lui-même s’est
mis de concert avec son propre fils et un
médecin également convertis, à l’œuvre
de l’évangélisation. ■
AÆadagasca^. Un intérêt non moins
vif s’attache aux nouvelles de Madagascar.
Le Christianisme évangélique a complètement triomphé dans la province d'Imérina, domaine de la couronne. Toutes les
idoles ont été bfûlées; le gouvernement
de la reine a fait subir le. même sort à la
grande idole de Madagascar, à son arche,
et à son temple.
Cette grande idole, qu’était-elle ? Un petit
morceau de bois habillé de soie écarlate,
et muni de grandes ailes. « C’est un dieu,»
criait le peuple rassemblé; « vous ne pouvez pas le brûler ». — « C’est ce que nous
nous allons voir, » répondirent aussitôt les
envoyés de la reine ; « si c’est un dieu, il
ne brûlera pas ».
Lorsqu’il n’y eut plus d'idoles, le peuple
émerveillé, ne sachant que penser, envoya demander à la reine : « qui devonsnous adorer maintenant ? »
Le gouvernement a répondu à cette demande en envoyant partout des prédicateurs indigènes. Plus de 120 villes dans
la seule province d’Imérina, possèdent des
temples consacrés au culte en esprit et
en vérité.
Statistique.
Tor'ro-IPellioe : 3650 habitants —
(recensement de 1862).
Mouvement de la Population en Décembre 1869.
1. DÉCÈS .....................13
2. Naissances légitimes (enfants mâles) 6 t »
Id. id. (mort-né) 1 ’
Id.
Id
id.
illegitimes
(mort-né)
(enfants fern.;
5 I
6
(id.) ■ 1
Total 13
3. Mariages : entre célibataires . . I
Id. entre veuf et célibat. , . 1
Total 2
ERRATUM. N. 1, page 5, col. l.re, ligne 2 { d’en
bas) au lieu de : Dante, lisez: ûanse.
ANNONCE.
Le Directeur des Artigianelli
Valdesi se permet d’attirer encore
l’attention du public vaudois sur
le besoin qu’aurait l’établissement
d’un Econome réalisant, autant que
possible, les conditions énumérées
dans sa lettre insérée au N. 49 de
Y Echo des Vallées ( année 1869 ).
à laquelle il renvoie.
A. Revel Gérant.
Pignerol, J. Chiantore Impr.