1
Septième année.
ÎV. 1.
5 Janvier 18T3.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBD031ADAIRE
Spécialement consacrée anx inléréls matériels et spiritnels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. oocupeoi
vos pensées — ( Philippiens.t IV. 8.)
PRIX d’aboriiemeiit :
Italie, à domicile (un an) Fr. 3
.........................5
France.................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Un niiniéro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
B0REAUX D’aBONNEMENT
ToBiiK-i^Et-MCE : Via Maestra.
N.4’2. (Agenzia bibliografica)
PiGNiiRot. : J. Clìianfore Irapr.
Tvuis’.J.J. via Lagrange
près le N. 22.
Fi.orknor : Libreria Evange»
lica. via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de lipne.
Lettres et envois froìiro. S'adresser pourl'adminisiratiOD
au Bureaìt d Torr.e-Peifice,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : A Mr. E. Malan
Prof * à Torre-Felice.
Sommaire.
j4cis. — Correspondance. — Assemblée
religieuse de Berlin. — Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise. — Chronique
politique. - SouscriptinQ Stewart. — Id.
pour les lucendiés d’Angrogne.
Avis.
Nous prions instamment;
1° Les abonnés de 1871 qui
n’ont pas encore soldé le montant
de leur abonnement, de le faire
sans retard. '
2® Ceux qui désirent s’associer
pour 1872, de le faire connaître
dès à présent, afin que nous puissions déterminer le chiffre de
notre tirage.
3° Les abonnés de 1871 qui ne
voudraient pas renouveler leur
abonnement, de refuser le présent
numéro.
L’Administr-ation
de VEcho des Vallées.
La Rédaction se permetd’ajouter
à ce triple avis les quelques observations qui suivent:
Nos lecteurs savent déjà que
nous ne faisons pas une spéculation lucrative en continuant la publication de VEcho des Vallées,
puisque nous terminons l’année
avec un déficit assez considérable.
11 nous semble que les Vaudois devraient tenir à s’accorder le luxe
d’un petit journal hebdomadaire,
sans que sa Rédaction eût à en
pâlir ou à tendre la main aux
amis, pour s’acquitter des frais
d’impression et de poste. 11 n’en
sera pas ainsi, aussi longtemps
que nous ne pouvons pas compter
sur le concours des pasteurs et des
régents.
Evidemment, nous dit notre administrateur, VEcho n’est pas assez répandu dans les Vallées, Il y
a des paroisses, où il n’y a que le
pasteur qui soit abonné , ainsi
Massel et Rodoret. A Boby, il n’y
a que le pasteur et le régent. Nous
leur sommes reconnaissants de leur
sympathie, mais nous avouons
qu’elle n’est pas trop ardente.
Dans la nombreuse colonie vaudoise de Marseille nous n’avons
compté que 3 associés pendant
1871 et pas un seul à Lyon.
2
-(2).
Nous désirons faire une oeuvre
utile à nos frères, purement et simplement; et dès qu'il nous sera
prouvé que les vaudois décidément
ne veulent ni lire ni prendre suieux de dépenser un sou par semaine pour un petit journal, nous
renoncerons très volontiers à la
satisfaction de nous donner beaucoup de peine, d’embarras et de
soucis en pure perte ou à peu
près Nous aurions bien désiré pour
cette nouvelle année, faire passer
à d’autres ou seulement partager
avec eux une responsabilité qui
nous pèse dans les circonstances
actuelles et avec nos nombreuses
occupations. Les premiers refus de
concours nous ont rebuté. Mais si
par caractère nous avons renoncé
à mendier une responsabilité qu'on
ne donne que difficilement, nous
faisons ici appel à tous nos amis, à
tous ceux qui sympathisent avec
lios principes, afin qu’ils ne nous
laissent pas seuls; leurs lettres ou
leurs articles seront bienvenus, ils
le savent bien. Naturellement nous
ne nous engageons pas à tout publier. Nous repoussons ce que nous
savons être faux et en opposition
avec le but du journal, lequel, s’il
ne se propose pas l'édification directe et dans le sens restreint du
mot, désire pourtant, avant tout,
faire avancer ses lecteurs dans la
piété et dans la connaissance de la
vérité qui est en Jésus-Christ. —
L’objet le plus cher de la rédaction de VEcho, c’est d’amener les
membres de notre Eglise à avoir
conscience de leur position et à
s’intéresser à leurs propres affai res; c’est d’éclairer notre population tout entière, soit par des
articles de fond, soit par des cor-,
respondances, des nouvelles des
missions de l’Evangélisation et du
règne de Dieu eu général, et de
l’atnener à faire quelque chose
aussi pour la gloire du Sauveur.
Nous sommes convaincus que pour
atteindre le double but de vivifier
l’Eglise et de l’engager à travailler
plus activement à l'œuvre du Seigneur, il faut insister sur la nécessité de la profession individuelle et
sur la formation d’églises de professants, sans toutefois admettre un
triage que l’Ecriture n’autori.se pas
et dont la firat ique nous fait bientôt
connaître l’impossibilité. —Un autre sujet de prédilection de VEcho
est celui de rinstruclion et de l’éducation chrétienne des enfants.
Toutefois nous ne nous interdisons
aucune matière qui se rapporte
aux intérêts spirituels et temporels
de la famille vaudoise. — Donneznous donc, chers anjis, votre concours moral, mais souvenez-vous
aussi que l’imprimeur veut être
satisfait et que les frais de postes
doivent être payés, et procurezvous des abonnements. Vous le
pouvez, si vous le voulez; et là où
on le veut on le peut. Déjà un régent de plus a répondu à notre appel ; nous espérons que d’autres,
y compris même des régents de
quartier , suivront cet exemple.
Mais ce sont surtout les pasteurs
que nous prions de ne pas nous
oublier. Nous savons que Vargent
est court, dans nos montagnes,
mais, ainsi que le dit notre administrateur, les régents et les pasteurs procureraient par là aux familles une lecture instructive qui
remplacerait, avec profit, les causeries souvent bien insipides qui dé|frayent les longues soirées d’hiver.
3
-(3)
Nous vo.us assurons, quant à
nous, que si nous parvenions à faire
nos frais, nous nous consitiérerions
comme richement rémune'res pour
notre travail. Nous ne sommes ni
avides, ni ambitieux; nous n’avons
jamais attendu un avantage matériel , mais nous avons espéré un
bien moral et spirituel; et <à ce.t
égard nous ne voudrions pas nous
doruier de la peine en pure [)erte ,
quand nous pouvons nous occuper
ailleurs et autrement d'une manière
utile.
(ÎTorrcspntiiincc.
Cher Monsieur,
Savez vous quel est, depuis un
mois environ, le sujet de presque
toutes les conversations, sérieuses
ou frivoles, tenues à Vérone et
dans ses alentours? C’est un miracle, un vrai miracle qui rentre ,
par ses causes et par ses ed'ets,
dans la catégorie de ceux dont l'église romaine a, paraît-il, exclusivement le précieux monopole.
Voici, sans autre préambule et
en peu de mots, la comédie.
A seize kilomètres de Vérone,
non loin d’Erbezzo , petit village
situé au pied de l’un des plus
hauts sommets des monts Lessini,
des centaines de campagnards affirment avoir vu et voir maintenant
encore apparaître de temps en
temps, perchée sur un rocher
taillé à pic , la Vierge Marie en
personne, suivie, pour plus de su’relé, je suppose, de saint Joseph,
tenant dans ses bras l’enfant Jésus;
cette vierge, coifiee d'un bonnet
blanc ou d’uu simple mouchoir
rouge, vêtue d’une robe hier verte
aujourd'hui jaune, demain bleue
accoiijfilit , malgré ses vingt-cinq
centimètres seulement de hauteur
cerlaifis miracles étonnants. Si
vous avez toutefois l’air d'en dou
ter, le peu[)le se chargera pronip
lement de vous amener, à l’appu
de sa croyance de fraîche date
des preuves, à coup sûr, concluan
tes. En voici, pour votre édiiica
lion, le récit authentique; —Ui
boiteux, après s’être rendu clopin
dopant à Erbezzo, a eu le privi
lège de contempler la vierge, de
dire en son honneur je ne sais
combien de Pater et à'Ave. En un
clin d’œil , il a senti ses jambes
revenir à leur état normal, et jetant bien loin de lui ses béquilles
désormais inutiles, plein de reconnaissance envers sa bienfaitrice
ficcina, 'piccina , il s’est mis à
sauter et à gambader comme un
écureuil. — Vous ne vous rendez
pas? Hé bien! voici qui est mieux.
— Un libre penseur s’approche
du rocher fortuné, il regade, regarde encore , regarde toujours,
mais ne sachant
Pour quelle cause
Il ne distingue pas très bien,
le malheureux se permet de laisser errer sur ses lèvres un sourire
d’incrédulité. Aussitôt, — ô surprise! ô merveille digne d’avoir
un Ovide pour la chanter et la
faire ainsi connaître à nos derniers
neveux ! — le voilà métamorphosé
en chien, et, confus, morfondu,
honteux , il s’en retourne à Vérone , les oreilles basses et la
queue entre les jainbes , jurant,
mais un peu tard, qu'on ne l'y
prendrait plus. Voulez-vous une
dernier preuve ? Uu autre libre
4
-(4)
penseur eut le bonheur, rare, diton, de voir Notre Dame d’Erbezzo.
Cette vue, hélas, lui coûta cher,
car tout à-coup son sang cesse de
circuler dans les veines, ses forces
lui échappent, les yeux lui sortent
de l’orbite , et, nouvelle tête de
Méduse, l’apparition pour lui faire
sentir son courroux, le change en
une statue d’albâtre. — Ce sont là
les principaux miracles. J’en passe
et des meilleurs. Dire les nombreuses guérisons, les conversions,
les prodiges opérés par cette Vierge
qui fait maintenant une course de
plaisir là haut sur les monts Lessini, serait une vraie entreprise.
Somme toute, le petit village d’Erbezzo, endroit jadis très peu fréquenté, est maintenant devenu le
rendez-vous religieux d’une foule
incroyable de personnes de tout
âge et de toutes conditions attirées
par ce besoin du merveilleux si
puissant chez un peuple incrédule
et superstitieux. Des centaines ,
des milliers d’hommes, de femmes
et d’enfants se rendent, malgré la
rigueur de la saison, en pèlerinage
à Erbezzo pour présenter leurs
hommages et leurs prières à la
Vierge de l’endroit et pour en obtenir les précieuses bénédictions.
Erbezzo est devenu le sujet, comme je l’ai déjà dit, de toutes les
conversations. On en parle d la
ville, ainsi qu'à la campagne. -—
La presse s’occupa, à plusieurs
reprises, de cette honteuse et criminelle comédie, et un des principaux journaux de Vérone ayant,
avec raison, fait observer que
Ingerir se ne dovria
Un tantin l’autorilà,
plusieurs gendarmes furent envoyés sur les lieux. Us eurent
beau écarquiller leur yeux, ils ne
purent, armés de la meilleure volonté, voir autre chose que le rocher taillé à pic. Certains malins
disaient que la Vierge sentant de
loin l’odeur du violon, crut qu’il
était plus prudent pour elle de se
tenir coite. Je crois que ces malins
ont deviné juste.
Comme le peuple, surtout celui
des campagnes, véritablement ému
à la suite de toute cette kyrielle
de miracles, se demandait sans
cesse: faut-il croire? faut-il ne pas
croire ? l’évêque de Vérone a finalement, l’autre jour, lancé, à
ce sujet, une pastorale qui est aux
yeux de toutes les consciences
loyales, une indignité. Vous en
jugerez vous-même en lisant les
quelques lignes que je vais vous
transcrire ; Il fatto della asserita
apparizione non risulta giuridicamente provato nè constatato, sebbene, — admirez ce sebbene, —
vi abbiano dei fenomeni di abbastanza difficile spiegazione, e sebbene, charmant ce seconde sebbene,
ne seguano in parecchi fra gli
astanti degli effetti e dei movimenti
interni conducenti a miglioramento
di vita, che non si può se non desiderare che fruttino salute e virtù
per essi e per altri eziandio. Non
è per ciò che sia da negare affatto,
come fanno taluni, ogni possibilità
di apparizione, che sarebbe stoltezza
da empi, venendo per tal guisa a
negare la onnipotenza di Dio; non
è che ivi stesso, ove alcuni asseriscono di vedere, non possa Maria
Santissima, se le piaccia, manifestarsi di verità e per modo da
reggere alle prove di più illuminata e severa critica.,..
Et voilà ce que Louis, Marquis
5
-(5]
de Canossa, évêque de Vérone, a
la coupable lâcheté de dire à un
peuple qui est en droit d’attendre
de lui une parole de vérité. Cette
manière de procéder ne doit nullement nous étonner de la part
d’un prêtre catholique. Non contente d’avoir, par ses enseignements, par sa conduite, tué la
conscience religieuse du peuple
italien , de ce peuple bien-ainié
que nous portons là sur notre
cœur , l’eglise romaine continue ,
sans déguisements, à le mutiler, à
ramener notre société à la société
du moyen-àge; bref, à faire de
ces hommes que Dieu a créés
pour être libres, un troupeau de
moutons, et, crime plus horrible
encore, à cacher à ces âmes immortelles ce Jésus qui est venu
les sauver.
Malgré tout cela, il y aura encore aux Vallées et ailleurs des
personnes qui diront de leur plus
belle voix; à quoi bon l’évangélisation ?
Vérone, décembre 1871.
H. Selli.
ASSEMBLÉE ÉYANGÉLIQIE
de Berlin
(Continuation V.'N. 51).
La questioQ sociale du sens plus étendu
c’est l’étude des causes qui ont engendré
le .socialisme et qui favorisent son développement si rapide et si dangereux. De
grands savants , de grands philosophes,
des naturalistes célèbres ont coopéré à la
formation des tendances socialistes, en
déclarant surannée la croyance à la vérité
révélée; c’est là un point de vue arriéré
que le progrès du siècle a depuis longtemps
dépassé. Les romanciers, tels que Georges
Sand, Alexandre Dumas et Eug. Sue, ont
trempé leurs mains dans ce crime social
par l’influence empoisonnée de leurs productions scandaleuses qui ont pour but
d’émanciper l’humanité du joug importun
d’uu Christianisme trop borné. Ces productions obscènes qui voient le jour eu
France sont aussitôt traduites en allemand
et dévorées avec avidité; on n’a qu’à demander aux libraires de Berlin et d’ailleurs,
quels sont les livres qu’ils vendent en plus
grand nombre. Les théâtres populaires,
véritables cloaques ou des milliers d’Allemands vont chaque soir fumer leur pipe,
boire leur verre de bière et applaudir aux
comédies et aux farces qui mellent en ridicule la religion, la vie de famille, les
bonnes mœurs, le culte du plaisir (|ui coôte
chaque année à Berlin 20 millions do tha1ers; tels sont les tombeaux dans lesquels
la génération actuelle va s’enterrer vivante;
que l’ou ajoute à cela les péchés élégants,
le jeu, le luxe, la dissipation qui exercent
du haut en bas une influence toujours
plus pernicieuse sur la société moderne,
et l’on aura une idée assez juste des facteurs qui ont contribué à préparer eu
Allemagne le socialisme proprement dit et
qui lui donnent chaque jour de nouveaux
aliments.
Evidemment nous marchons à grands pas
vers une terrible catastrophe : n’y a-t-il
plus d’espérance de la conjurer? Oui, répond le D' Wichern, il y a un moyen et
c’est dans la recherche du meilleur emploi possible de ce moyen que consiste la
coopération de l’Eglise évaogéli()ue à la
solution de la question sociale. Le Christianisme seul peut avoir le droit et le
courage d’entrer en lutte avec les éléments
de dissolution qui menacent de détruire
la société de fond en comble, lui seul
peut avoir l’espérance du succès : le
pseudo-socialisme de l’Internationale ne
peut être vaincu que par le socialisme de
l’Evangile; l’un a pour principe la haine,
l’autre l’amour, non seulement l’amour
envers les frères, mais l’amour envers les
ennemis suivant le précepte du Maître;
Aimez vos ennemis. Le socialiste n’est peutêtre pas plus éloigné du christianisme que
Saul persécuteur ne l’était de Paul apôtre.
Il est comme l’enfant prodigue, mais il
n’est pas encore entièrement perdu, c’est
6
-(6)
à nous de nous met(ro à l’oeuvre pour le
ramener à la maison paternelle, pour le
reeoniluire à la foi, h la crainte de Dieu,
au saint par Christ. L’orateur indi(;ue ensuile les voies qui lui paraissent les plus
praticables pour exercer une influence sur
la grande inajorilé antichrétienne do la
po|)nlalion allemande: ]“ La •paroleparlée,
la prédication de l’Evangile faite non seulement par des pasteurs en robe et en
rabat, dans des Eglises presque vides,
mais par des hommes qui savent parler
au peuple le langage du peuple et qui ont
le courage de s’adresser à lui dans les
quartiers ouvriers, dans les tabagies, dans
les assemblées populairesetc. comme l’ont
fait en Angleterre R. Weaver, J. Taylor
et tant d’autres. 2’ Que la parole écrite,
la presse, l’une, des plus grandes puissances du temps présent, soit mise au
service de la cause de Dieu et que de bons
livres Pt de bons journaux puissent neutraliser l’influence des mauvais. 3° Qu’on
ne se contente pas do paroles senlemenl
mais qu’on en vienne à Vactiori : que la
classe des petits artisans qui fournit de
nombreuses recrues à l’Internationale soit
l’objet de soins tout particuliers, que le
dimanche soit rendu au peuple, qu’un
•patronat se constitue pour veiller aux intérêts des prolétaires et que l’on adresse
enfin un sérieux appel aux riches, aux
propriétaires, aux directeurs de fabriques,
aux banquiers, aux grands capitalistes
pour les engager à devenir les pères de
famille de leurs subordonnés et h ne pas
oublier qu’ils ne sont qu’adminisirateurs
des biens dont ils disposent. Que les chrétiens se mettent à l’œuvre avec, courage
et avec foi ; « Celui qui est avec nous est
plus grand que celui qui est dans le
monde » (1 Jean, 4, 4), Avec l’Eternel nous
ferons des actions de valeur, notre foi est
la victoire du monde ! ».
Tel fut, en résumé, le discours du D'
Wichern; nous no regrettons qu’une chose,
c’est de n’avoir pas osé le traduire tout
entier, au profit de nos lecteurs.
La parole fut ensuite accordée à M. le
Prof. Wagner qui traila le même sujet au
point de vue de l’économie politique; selon lui le mouvement socialiste actuel
n est que l’expression (l’apparition au grand
jour) des maladies morales qui souvent
au sein de la société. La critique de Marr,
Marx, Lassalle et comp. doit apprendre
aux riches la nécessité et le devoir de
donner un plus grand soin à leurs relations avec les pauvres, et que fout d’abord
l’on bannisse soigneusement le luxe aussi
effréné que de mauvais goût, qui est la
plaie des hautes classes et qui s’étend par
imitation, jusque sur les classes les plus
inférieures; sur celte terre le contraste
entre riche et pauvre ne cessera jamais,
tout ce que l'on peut faire c’est de rendre
le contact le moins blessant possible et
les relations entre les deux toujours plus
équitables.
Nombre de discours moins importants
remplirent le reste de la séance; nous ne
meutionuerous que celui d’uu grand propriétaire de fahrhjue, M. Metz de Fribourg:
pour lui la solution de la question sociale
est toute trouvée, il vit avec les 300-400
ouvriers de sa fabrique dans les meilleures
relations du monde, il mange à la même
table qu’eux, il les aime comme ses enfants et ils l’aiment comme leur père.
Plus d’une voix s’éleva en faveur des
écoles du Dimanche qui sont d’une importance capitale au point de vue religieux
et au point de vue social.
Le D' Seeweking de Hambourg présenta
au nom de l’Alliance évangélique américaine une invitation pour une conférence
de tous les chrétiens du monde à NewYork en 1873, à condition que les chrétiens français y soient aussi admis; chacun
appuya.
L’on désigna ensuite Dresde comme lieu
de réunion pour la prochaine assemblée
d’octobre et après quelques autres délibérations tout à fait secondaires, la séance
fut levée, par la prière et par le chaut du
beau choral:
« Unser Ausgang segne Gott ».
Que Dieu henisse notre sortie, etc.
Quels seront les heureux résultats des
questions traitées pendant ces trois jours?
Nous n’en savons rien. — Dieu seul le
sait, mais une chose est certaine, c'est que
chacun de nous est appelé à travailler
dans la mesure de ses forces dans la sphère
d’activité oh Dieu nous a placés. — Allons
en avant avec prière et foi et soyons bien
persuadés que la meilleure œuvre que
nous puissions faire pour la réforme de
la société, c’est do nous réformer d’abord
nous mêmes. P. C.
7
.{7).
lîouücllcs rdtjteitscô
Nous lisons dans \’Egli>ie libre :
Si do nonvelles fooilles no paraissont
pas, le protestantisme français comniencera l'année 1872 avec qnatie journaux
hebdomadaires seulement : 1“ U Espérance,
organe de l'orthodoxie réformée unie à
l’Etat, qui paraîtra sous le. nom de Christianisme au XiX' Siicle', 2" La Renaissance
organe du libéralisme uni à l’Elal ; 8°
L’Erange'liste, organe du mélho<lisme ; 4"
L’Eglise libre, organe orthodoxe et indépeudant des églises libres et de la liberté
des églises. — Ainsi la terrible crise que
la France vient de traverser a été fatale
à la presse protestante ; elle a déterminé
une véritable, chute ties feuilles ; Le vrai
Protestant, le Lien, le Protestant libéral,
la Foi et l'Eglise, le Uullclin du Monde
Chrétien ont disparu, ainsi que la Croix,
dont la rédaction s’est foudue avec celle
de l'Espérance.
Etangélisalion italienne. M. Luigi écrit
de Milan à l'Eglise libre : Grâce à Dieu ,
l’Evangile est prêché à Milan. Je n’ai point
de détails récents sur la Chiesa libéra,
mais .M. Turin, le pasteur vaudois , est
fort encouragé dans son œuvre. Outre les
services réguliers, (jui sont bien suivis, il
tient avec l’aide de chrétiens de son église
des Conferences sur les pn'yugés populaires quant à la religion. Le petit local de
la cia Ambrosiana est alors rempli par
une foule attentive. J’aime à penser que
si l’évêque Ambroise, encore laïque quand
il fut choisi par l'acclamation populaire,
et si humble qu’il fuyait pour se dérober
à cette charge, revenait aujourd'hui, il
aurait autre chose que des anathèmes
pour cette petite église, qui, fidèle à
d'antiques et pures traditions, nourrit le
peuple d’enseignement et de parole, non
pas d’eucens, de dorures et de cérémonies.
Nous trouvons dans la lAbertà de Home
du 24 décembre la lettre suivante de M.
Ribet ; « Permetlez-moi de vous raconter
une nouvelle prouesse des ennemis de
notre liberté et .spécialinent de la liberté
religieuse, qui est la mère de toutes les.
autres : ce soir, à huit heures, dans le
vicolo Ascanio, n* 16, quehpies fanatiques
firent éclater une bombe , entre la porto
et la cétrine il'im local où le niini--lro
évangclicpie M. Pons tenait une réunion
publi(]ui'. Uuiinil la bombe éclata , une
cinquantaine rie personnes se tronvaicirt
dans la salle, .l’elais assis à di'ux pas de
la porte. Je vis l'édair et en même temp.s
j'entendis une rumeur' semblable a celle
d’un canon. Plus de 20 vitres furent brisées, les lumières furent éteintes, une
fumée épaisse remplit en un irrstant la
salle; et les personni’S ipti \oulaient on
sortir se heurtèrent entr’elles dans les
ténèbi-es. Grâce à Dieu, |iersonne no fut
blessé. Ce fait n’a pas besoin de commentaires. Qui jamais, si ce n'est les ennemis
éternels du libre examen et de l’Evangile,
peut tenlerde dispr-rser les assemblées des
évangéhipies, et rin fermer la bouche à
leurs ministres avec la pourlrt! à canon?
— Nous ajoutons, d’après la Capitale, ipio
trois gardes de (piesture furent immédiatement sur les lieux et ijii’après cinq minutes do confusion on put rallumer les
lampes. Les évangéliques, est-il dit, pas
le moins du momie etlrayés, entonnèrent
un hymne ; puis M. Pons termina son iliscours ; après hri, M. Ititret, voyarrt qu'urre
grande fonte était acconrtre, prit la parole
et l’on entendit parmi li- peuple les cris
répétés de vice l'Ecangile! vice Christ t
vice la liberté I
GENÈVE. Une fabrique de Genève, très
honorablement connue, vient d’admeltra
ses ouvriers à la participation aux bénéfices. Us auront cinquante pourcent. Nous
sommes heureux d’ajouter que celte fabrirpte est dirigée par un homme qui professe hautement sa foi à l’Evangile.
(Îlirimii|ue ®auboisc
Cette année encore, nous avons eu à
la Tour trois beaux arbres de Noël, dans
l’Ecole enfantine, dans l’église des Coppiers pour les enfants des petites écoles
de quartier, et à l’Orphelinat. Ce dernier,
préparé par les soins de la directrice et
8
-(8).
de sa compagne, était, comme toutes les
années, splendidement orné. Miss Hattamay qui se souvient, chaque année, de
ses chères orphelines a bien voulu, celte
année encore , contribuer à charger les
branches de l’arbre d’une foule de choses
bonnes et uliles. — Les 50 à 60 enfants
de leur côté ont éonlribué à égayer la
fi'de par leur entrain et par la manière
dont elles ont récité ou raconté des morceaux en vers ou en prose, en français
et en italien. Des paroles sérieuses leur
ont été adressées. Nous exprimons des
sentiments de vive reconnaissance envers
le Seigneur qui nous a donné en son propre Fils un Sauveur, et envers les disciples de ce Sauveur adorable, les bienfaiteurs, les bienfaitrices, les directrices de
l’Orphelinat, qui ont appris à l'école de
Jésus-Christ à aimer les enfants.
ffihroni(|ue politique.
Italie. Le Fanfulla s’exprime comme
suit: — L’ex-roi de Naples est devenu un
homme d’esprit. Voilà ce que c’est que
de vivre dans le monde. — 11 a protesté
contre les nominations des évèipies, faites
par le Vatican, dans les provinces napolitaines, sans en donner avis à son gouvernement in parlibm des Deux-Siciles.
L’ex-roi de Naples a raison. Ou le Vatican
reconnaît les faits accomplis à l’égard de
Naples , ou il ne les reconnaît pas; dans
ce dernier cas il doit considérer François
II comme l’unique roi de Naples, et lui
donner avis des nominations des évêques
dans ses provinces, selon les concordats.
Rome. Le roi est rentré dans cette capitale et a reçu, la veille du nouvel an, les
félicitations du corps diplomatique, qui
était presque au grand complet, et, le jour
du nouvel an, celles des grands corps de
l’Etat.
Brésil. Abolition de l’esclavage. Le
Gouvernement de ce pays a enfin pu réaliser le but auquel il tendait depuis longtemps. D’après la loi votée dernièrement
par le Parlement du Brésil, l’abolition de
l’esclavage se fera un peu à la fois, afin
d’éviter les secousses trop violentes. Elle
sera immédiate pour les esclaves de fEtat.
Angleterre. Le prince de Galles
est sur la voie du rétablissement; cependant sa convalescence sera très longue.
La reine a remercié la nation de la part
qu’elle a prise à l’épreuve de la Famille
royale.
Allemagne. Les associations des
vieux-catholiques se répandent et se multiplient dans les diverses parties de l’Allemagne. Les journaux français critiquent
très fortemement la lettre de M. le prince
de Bismark à l’ambassadeur d’Allemagne
à Paris, par laquelle le chancelier de l’Empire se plaint de l’acquittement par le jury
de deux hommes imputés d’avoir tué des
soldats allemands!, et menace d’employer,
pour prévenir de pareils cas, des moyens
de répression énergique.
France. Voici le premier article du
projet de loi de M. Jules Simon sur l’instruction primaire ; cet article contient, dit
VEglise libre, toute la substance du projet:
«Tout enfant de l’un ou de l’autre sexe,
âgé de six à treize ans, doit recevoir un
minimum d’instruction obligatoire, soit
dans une école communale ou libre, soit
dans la famille. — Un examen annuel
constatera l’instruction reçue».
Une sanction pénale est attachée à cet
article. Les parents ou tuteurs des enfants,
ou les patrons d’atelier et de fabrique qui
les occuperont seront Ipassibles de l’amende d’abord, puis, en cas de récidive,
de la privation des droils civiques.
L’article 6 rencontrera, espère-t-on,
comme le premier, l’approbation unanime:
«A partir du l'janvier 1880, aucun citoyen, âgé de 21 ans, ne sera inscrit sur
la lisie électorale qu’en présentant un certificat d’étndes ». Il n’est pas question dans
ce projet du principe de la gratuité absolue ; et l’enseignement religieux est maintenu concurremment avec l’enseignement
communal et l’enseignement libre.
Suisse. L’Assemblée fédérale a voté
l’abolition de la peine de mort pour tous
les crimes; sous la réserve de son maintien dans le code militaire; et s’est prononcée pour l’instruction obligatoire, gratuite et laïque.
SOUSCRIPTION
POUR LES PORTRAITS DU DOCT. STEWART
Liste précédente L. 505 10
M. Maggiore ...» 1
Total Fr. 508 10
SOUSCRIPTION
POUR LES INCENDIÉS d’aNGROGNK
Liste précédente Fr. 20
M. Bonnet évangéliste » 3
M. J. Revel régent a Rio-Marina » 1
Total Fr. 24
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E. Malan Directeur-Gérant,
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