1
Année Huilième.
PRIX IV abbonnement par an
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.prtsîeiirs et lesi llbfiifres de
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I'’«nli- VHiiitériaAynu Bureau d'Ad^
N. U
19 Mars 18ÍÍ3
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés avaj^t le tirage 10 cent, chacun.
Annonces: S¢ime.sp-ar liÿne.
Les d'argeni se font par
lettre recommandée ou par
mandais sur le Bureau de Terosrt Argetiiinfl.
Pour la RÊDACTlOi^ adresser
ainsi : A la Direction du Témoin,
Pomaretto fPinerolo) Italie.
Pour i’ADMINISTRATION adresser ainsi; A r Administration du
Témoin, Pomaretto (Pinerolo^
Italie.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me s,ere^ témoins. Actiîs 1, 8.
1,’Kfïliso lU l’Ecole. — Bonaveiilnra
Maz/arella. — Une otiservalion à pro|H)s
lin pnijcl lie la Liliicg-iu. —• Nauveiles reíJf/i/'iixur!. — Chronique caudoise — fifí me
ptiUUque — Souscrtptiio.iis.
.SfitVem/la vérité avec la ch-arite. Ke. 1,16*
l’Bglise el l’Ecole
VII.
Tiens ferma ce que tu as,
Le nerf de la guerre!
Avant, de déposer la plume, il iious
nriporle de tracer, rapidement, la ligne de conduite dont l’Eglise ne doit
pas s’écarter, sous peine de ne plus
exercer aucune influence réelle sur
l’enseignement primaire.
Le. plan de ce travail et la patience
de nos lecteurs, suffisamment éprouvée , nous imposeru d’abréger. Contentons-nous, à cet effet, d’enumérer
les avantages que nous avons, qu’ il
nous convient de ne pas perdre, et
les progrès qu’il est urgent de réaliser.
L’Eglise jûuil de certains bienfaits
à r égard desquels nous lui dirions
volontiers: Tiens ferme ce que iu as.
Nous comptons , au nombre de ces
avantages :
lies iomt® scolaires qui, presque
partout, dans nos Vallées, appartiennent aux Consistoires. Geux-ei djOiyent
garder scrupuleusement la propriété
des écoles et la revendiquer là où elle
leur est contestée injustement. Nous
ne saurions teop leur recommander
de se procurer les titres légaux de
propriété et de payer ponctuellement
les taxes des immeubles, dont la munificence des bienfaitenrs de notre
Eglise a si généreusement fourni nos
vallées. Telle de nos communes, dans
un temps plus ou moins éloigné,
poiiiTait bien être administrée par
une majorité catholique. C’est en vue
de cette éventualité, qu’il importe surtout que les Vaudois tiennent la clef
de leurs écoles. Il ne faut pas nous
dessaisir d’un avantage aussi considérable , soit en négligeant de faire
les démarches légales, soit en cédant
aux entraînements que peuvent susciter quelques esprits fanatiques,
ennemis de l’école vaudoise, dans la
même mesure où ils le sont de Dieu
et de sa Parole.
Les Commissions, scolaires mixtes doivent aussi être conservées là où plies
existent, et instituées dans les paroisses qui n’ont pas encore appliqué
l’article XIV de la Constitution, cité
plus haut, (les commissions, composées d’une délégation équitable du
Consistoire et du Conseil Communal,
2
,82
facilitent la bonne entente dans la
marche de l’instruction primaire.
Puisque les deux administrations font
les frais de l’enseignement, n’est-il
pas juste qu’elles en aient, en commun, la direction ?
A cet effet il faut choisir, des deux
côtés, des hommes honnêtes et capables, qui aient uniquement en vue
Je progrès de l’instruction pénétrée'
du souffle de l’Evangile. Est-ce trop
exiger des descendants des Barbes, des
Janavel, des Gilles, des Léger et des
Arnaud ? Nous ne le pensons pas, pour
aussi longtemps que les Communes
ont à leur tête des Administrations
vaudoises !
. Les maîtres et instituteurs, tels que
nous les avons préparés jusqu’ici sont,
nous ne l’oublions pas, la principale
force de l’Eglise dans l’école. C’est là
un immense bienfait, qu’il faut conserver à tout prix. Efforçons-nous donc
de fournir nos écoles de quartier de
maîtres et maîtresses capables et dévoués à leur humble lâche. A cet effet , ne manquons pas 'd’encourager
les meilleurs élèves de nos écoles paroissiales , et ainsi que cela a déjà
été souvent recommandé , élevons,
autant que possible, le salaire de ces
modestes ouvriers qui jettent les bases
de notre enseignement primaire.
En outre, il est, plus que jamais,
nécessaire de donner le plus grand
soin à la préparation de nos instituteurs paroissiaux. L’Ecole normale et
l’Ecole supérieure de la Tour doivent,
par conséquent, être l’objet d’une
sollicitude toute spéciale de la part
de l’Eglise. Le jour où le personnel
enseignant de nos écoles paroissiales
ne serait plus préparé dans un milieu
chrétien, nul effort de notsre part ne
saurait conjurer notre défaite. Pour
éviter une telle éventualité, qui amènerait la ruine de l’école vaudoise, il
faut élever, sans cesse, le niveau de
renseignement destiné à nous fournir des instituteurs. Il importe que nos
maîtres soient à la hauteur de leur
mission , connaissant et sachant appliquer les meilleures méthodes sanctionnées par le progrès incessant des
sciences, pédagogiques. Nous ne crai
gnons pas que l’Eglise, avertie du
anger qui la menace, recule devant
les sacrifices et les efforts que ce
nouveau devoir demande d’elle et des
personnes placées à la direction de
nos établissements.
D’un autre côté, il serait aussi illusoire qu’injuste d’exiger une culture
plus élevée de la part' de nos insti‘tutéurs, si, du même coup, on ne
leur assurait pas une position matérielle qui les mette, au moins, à l’abri
de la misère, 11 est indispensable de
mieux rétribuer les personnes qui se
vouent à la pénible carrière de renseignement, sous peine de voir bientôt nos enfants entre les mains d’un
mercenaire quelconque.
Nous ne pouvons pas nous résigner
à voir nos écoles dépassées par celles
qui nous entourent; les enfants vaudois doivent conserver le premier
rang, quant au développement intellectuel , aussi bien que sous le rapport moral et religieux. Cela nécessite,
de la part de nos instituteurs , des
efforts pour l’obtention du diplôme
supérieur. Leurs études doivent donc
se prolonger. A une majeure somme
de travail et de sacrifices , doit correspondre une rétribution plus on
rapport avec les services qu’ils rendront à notre population et a l’Eglise.
Cela est plus qu’évident.
Dans la lutte contre l’ignorance et
l’impiété , comme dans toute autre ,
l’argent est ]e nerf de la guerre. Si
l’Eglise veut maintenir sa position, il
est plus que juste qü’elle contribue
de ses deniers. A cet egard, nous nous
sommes déjà trop rélâchés. Il est grand
temps de reconquérir le terrain perdu.
Nos amis [de l’étranger ne peuvent
pas et ne doivent pas nous remplacer
dans l’accomplissement de c£t important devoir.
Qui oserait demander à la Hollande,
bienfaitrice constante de notre instruction primaire, de donner plus
qu’elle ne l’a fait jusqu’à maintenant?
« Si les Eglises plus riches, lisonsnous dans le Témoin du 5 octobre
4880, ont l’œil sur nous afin d'accourir à notre aide, disons-nous bien
qu’elles attendent beaucoup de nous
3
.. 83.
et qu’elles ne sont nullement disposées à nous décharger de nos propres
obligations comme Eglise évangélique,
ayant à cœur l’avancement du régne
de Dieu. . Après avoir été conduit par
la main au jour de son impuissance,
l’enfant doit apprendre à marcher tout
.seul, encouragé pai- la voix de son
père et de sa mère. Plus tard cette
voix s’ éteint et 1’ enfant, devenu
homme, marche sous sa propre responsabilité ». Le temps de faire acte
de virilité est arrivé.
Il est urgent que tous les Vaudois
comprennent que l’heure des sacrifices a sonné et qu’ils s’unissent, pour
soutenir la cause d’une vigoiu'euse
instruction chrétienne, par des elforts
proportionnés au noble but qu’il faut
atteindre. C’est à ce prix que l’instruction de l’enfance et de la ieunesse continuera à bénéficier de l’influence vivifiante de l’Evangile, qui
seul assure le salut aux individus et
la prospérité à la famille.
J. P. Pons.
B(iiinv(‘iilara Mamritilfl.
Le semaine qui vient de s’écouler a
été marquée par un triple deuil qui
a profondément impressionné notre
monde parlementaire et politique, aussi
bien par la rapidité avec laquelle ils
se sont succédés , que par la valeur,
à des titres divers, de ceux qui en ont
été l’occasion: Bonaventura Mazzarella,
décédé le 6 ; Giacomo Medici, et Giovanni Lan^a le 9.
Ce qu’ont été les deux derniers, l’un
comme libéral de l’école de Cavour ,
ministre d’Etat et Président du Conseil
qui a donné Rome pour capitale à
ritalie, l’autre comme soldat intrépide
dont la vie tout entière fut consacrée
au triomphe de la liberté, dans les
deux mondes et tout particulièrement
dans sa patrie, tout te monde lesail,
et ce n’est pas à un petit journal
comme le nôtre, d’un ordre exclusivement religieux, qu’il appartient d’en
retracer le récit.
Si nous faisons une exception pour
Bonaventura Mazzarella, c’est que — à
coté du penseur éminent et de l’homme
politique, au patriotisme et à l’austère
intégrité et honnêteté duquel non seulerrienl le.s journaux mais ses collègues
de tous les partis ont rendu le plus
éclatant témoignage dans la séance de
la Chambre du 7 mars — il y avait en
lui, ce qui le rendait extrêmement
cher à plusieurs et à nous en particulier , le chrétien aux convictions
profondes et d’a.ulant plus dignes d’être
appréciées, quand c’esl dans un milieu
où les convictions de cette espèce sont
fort rares, qu’elles se sont non seulement produites , mais développées et
exercées avec bénédiction pour beaucoup d’âmes.
Ce fut à Turin où Mazzarella — qui
avait été juge dans le royaume de
Naples — se trouvait, comme émigré
politique , qu’il fut appelé par la miséricorde de Dieu à la conoaissaiice de
l’Evangile, et le jour même de la pose
de la première pierre du temple Vaudois de cette ville, le 29 octobre 1851,
qu’il fut reçu dans f Eglise Vaudoise
avec trois autres néophiles, les prémisses de la moisson qui devait suivre;
à Turin que « un delicatissimo esame
di coscienza» comme a dii le VicePrésident de la Chambre, dans !e discours commémoratif prononcé à l’occasion de la mort de noire ami, s io
indusse ad abbracciare la religione evangelica ». El l’honorable Abignenle aurait certainement ajouté aux paroles :
delicatissimo esame di coscienza, celles
de : e convinzioni che la mente non
solo si erano cpnquislala ma ancora e
sopralutto il cuore, s'il avait eu sous
les yeux la magnifique profession que
Mazzarella fit de sa foi, à celle occasion, et les lettres que nous avons le
privilège de posséder,, et dont nous
nous proposons de transcrire quelques
fragments pour l’édification de nos
lecteurs, et comme le meilleur hommage que nous puissions rendre à la
mémoire du frère respectable qui vient
de nous quitter.
Les unes sont datées de Genève où,
bientôt après sa conversion, Mazzarella
avait été invité par le Comité italien
4
.84
de celle ville à se rendre, el où il
passe la plus grande partie sic l’année
1852, de lin mars à fin octobre. I>es
autres le sont de Gênes où , aussiiôl
après son reloùr de Genève, la Table
de l’Eglise Vaiidoise, qui avait alors la
direction de notre œuvre d’évangelisaliefn, l’avait envoyé, pour y iravailier à
côté de notre frère M. Geynional, depuis peu-Evangéliste dans" celle ville.
Ce qui ressoil tout d’abord de celle
correspondance, c’est, avec la vivacilé,
la réalité de la foi en Jésus-ChrisL de
celui de qui elle émane. El pour qu’une
Iradüclion n’enlève rien à son expression , el nous prévalant de ce que la
généralilé, si ce n’e.«l la loialilc des
lecieurs du Témoin , comprend aussi
facilement l’iialien que le français,
qu’on nous perrtieite de les lianscrire
dans leur langue originale:
« Ilo ricevuto (écrit-il dans une lel» Ire du 5 juin 1853) i libri elle lu mi
6 bai mandati : sono un vero tesoro e
» specialmenie Jalaguiei' die ignoravo
» alTalto. La tua lettera in’lia consolalo.
» So die mi ami ed ho bisogno del tuo
i amore. Riconosco d’essere il più delle
» volle ingiusto: prega Dio per me che
» mi freni queslanima orgogliosa. Co» nosco il mio ditello, mi freno, lo
» vinco e poi , alla mia insaputa, mi
> vince e mi viene il lerribile dubbio
s di non esseie cristiano. Ti ringrazio
* che mi liai porla l'occasione di scri« vere a prò del Cristianesimo : non
* avrà Dio pietà di me?Sento d’averne
D bfsogno. Che lolla ! Chi può inlen» della? Morissi presto, penso talvolta,
»per essere unito con Ciislo ! .èllora
» non pecdieró più ! Che cosa sarei
» divemilo senza il Cristianesimo? Forse
» un assassino! Il mio cuore è una
» poltiglia di male da inorridire. Guai
per me, se tu crederai che dica (ulto
» ciò per umiltà, diè allora non (ire» «lierai per rne».
il n’y a qne les chrétiens auxquels
le Seigneur a ouverl les yeux sur leurs
péchés qui puissent lenir un pareil
langage.
Aussi, dans une nuire letire antérieure à la précédente, écrivail il, en
pari,ani d’une eonirariété qui lui était
survenue el qu’il appelle une épreuve:
« Permettimi die ora ti comunichi iinu
» mia gioia, anzi una gran gioia, ed Ç
» di vedere sempre più che Giislo é
» cosa reale; eh’Egli m’ha mandata
» questa prova per darmi la gran con» solazioiie di sentire che con Lui ogni
V pena è nulla, e che l’avveriire non è
» mai incerto. Siamo in buone mani.
• Come Ile avrei' sofferto un anno fa !
» ed ora mi compiaccio di avere rice>' voto una tale visitazione«.
Dans deux autres lettres écrites de
Genève (18seplembieel11 oclobre1852)
SC trouvent les lignes qui suiveiil,
qui peuvent être injustes, qui le sont
cerlainemeni, en partie du moins, mais
qui montrent l’idée qu’il se faisait du
Christianisme tel que l’Evangile le lui
avait révélé :
« Qui, non è raro iiiconliare uomini
» che, ili luogo d’amarli e mostrare die
» li amano, li citano un passo .«crillu» rale con una gravità ortodossa die
» mi farebbe ridere , se non mi .sve
• lasse una freddezza alpina. Oh! carità!
• E che cosa è ortodossia senza questo
» lume divino ? Il Cristo è carità e non
» dottrina , o per dir meglio , non è
» dollriiia se-non a forza di essere
» carità!.... A Ginevra, mi sono per
ii siiaso più che mai, non per virtù del
» paese, ma per etfello forse di un
» suo difetto, che il Cristianesimo deve
• essere carità. È li che si trova Gesù
» Cristo: r ortodossia senza amore è
» uno scheletro, di forme regolari se
» si vuole, ma scheletro sempre. L’or» lodossia può nolomizzare la sua fede,
» ecco lutto; ma la nolomia noti è sorta
• che sili cadaveri. Cristo è vita, e la
• carità, partendo dalla fede ortodossa,
• n’è runica lTlarlifeslazione^.
(i4 suivre).
Wm 0BSËit\4T!0N
à propos tin projet [de Mlurirje
Du collaborateur du Témoin s’eslplaint de ce que personne , à part
trois exceptions, parmi les pasteurs de
notre Eglise, n’a fait parvenir à la
Commission, chargée de rédiger une
Liturgie plus en rapport avec les ho-
5
'85
soins actuels de l’Eglise, des observations sur son œuvre. Si l’on désire
absolument connaître le plus grand
nombre possible d’opinions sur ce
projet, je n’hésite pas, malgré mon
incompétence, à soumelire à la Commission les deux remarques que voici :
A propos du Baptême l’on lit dans
la seconde livraison ce qui suit : « Le
baptême, sauf des circonsUmces exceptionnelles , devra être administré au
temple, pendant une Assemblée du
cube, afin que celte cérémonie soit,
de la part des parents, un témoignage
public de leur foi etc.
Malgré les inconvénieuls provenaiil,
soit des distances h parcourir, soit des
cris de l’enfant piésenlé au baptême
qui troublent le Culte et rendent le
recueillement tout au moins dilBcile,
le baptême est considéré comme étant
un acte du culte public. La lilurgie
dépasse môme l’art. 32 du Synode de
1878 qui t rappelait aux pa.steiirs et
aux évangélistes que le baptême des
enfants doit être, sauf les cas d’impossibilité absolue , administré dans les
réunions du culte, soit au temple,
soit dans les écoles.
C’est, je crois, dépasser le but que
l’on voulait atteindre. Certainement l’on
voulait par ces recommandations rappeler que le baptême est un acte solennel auquel tous, le pasteur, les parents et parrains de l’enfant , les assistants, doivent apporter la plus sérieuse atlenlion. Mais veut-on aussi ,
comme l’on est autorisé et, forcé à le
supposer, d’après les termes de la
liturgie , imposer 1’ obligation aux
pasteurs de procéder chaque fois qu’ils
sont requis de baptiser un enfant, à la
maison à une invesligalion minutieuse
pour s’assurer s’il y a, oui ou non,
des circonslances exceplionttell-es’! Veuton empêcher ces baptêmes qui réunissent dans une maison particulière
des personnes étrangères à l’Eglise,
qui à cette occasion écoutent la prédication de la vérité ? VeiU-on même
défendre ces baptêmes qui se font
avec le plus grand recueillement quoique dans une maison particulière , et
qui sont accompagnés de la leclureet
de l’explicaLion de la Parole de Dieu
et souvent même du chant ?
11 est probable que non. Dans ce
cas, au lieu d’insister sur le fait que le
baptême soit célébré dans le temple ,
pourquoi ne profilerait-on pas plutôt
de l’occasion pour rappeler avec quelles dispositions l’on doit présenter un
enfant an baptême ?
Mais dit-on, dans ce cas le baptême
n’est plus un témoignage public de la
foi à l’Evangile. Tout dépend dn sens
que l'on donne au mot de public.
Quelquefois le baptême adminislié
dans une école, ou même dans une
mai.son e.'-l tout aus.si public que s’il
rélait dans un temple. Et du reste, il
y a toujours lémoignage public , lorsqu’il est vraiment indis[iensable , lors
de la réception' d’un catéchumène
comme membre de l’Eglise.
II.
Mais l’objection capitale qu’on doit
présenlei' sur ce sujet c’est que le
projet de liturgie s’est contredit luimême. En effet, loisqu’il s’agit du
baptême, l’on exige que ce soit un
acte du culte public auquel toute l’assemblée doit assister, tandis que l’on
recommande que la distribution de la
Sainle-Cène se fasse, poui' ainsi dire,
en petit comité.
On lit en effet, dans le projet de
lilurgie ces mots qui m’ont paru étranges ; « Mes frères , la Sainle-Cène va
maintenant être célébrée. Que ceux
qui n’ont pas l’intention d’y assister
se retirent avec la bénédiction dn Seigneur », etc. La liturgie ajoute; « L’assemblée s’étanl retirée, les fidèles qui
veulent communier,,. •, etc.
Jusqu’à présent, j’avais loujonrs
cru, tout bien considèi'é, que les personnes qui ii’assislent pas à la célébration de la Sainte-Cène devaient être
rangées dans la même catégorie que
celles qui arrivent trop lard, ou sortent trop tôt, afin de ne pas assister à
la prière, ou la lecture, ou au chant.
Mais désormais la lilurgie va mettre
toutes ces per.soniies à l’aise. Le pasleur est invité îv ûomev» h bénédiction
du Seigneur à ceux qui transgressent
6
86 ■
!e commandement du Seigneur, qui
donne à tous, et non pas à quelques
uns, seulement, cet ordre: Buvez en
tous, ou bien: Faites ceci en mémoire
rie moi. Le pasteur doit ne pas oublier d’avertir ses très chers frères
qu’ils peuvent s’en aller sans avoir
l'ail leur devoir et faire ainsi disparaître le dernier remords qui reproche
à nombre de personnes de ne pas participer plus souvent è la Sainte-Cène,
est un stirphis destiné aux fidèles,
mais dont le cotnmiin des chrétiens
peut s’abstenir sans péché. Voilà ce
que je ne puis comprendre.
Sans doute, l'on objectera : Mais que
voulez-vous que fassent pendant la dis-'
tribut ion rie la Sainte-Cène, ceux qui
ne communient pas? Tout d’abord ,
pourquoi ne dirait-on pas bien clairemetii à ceux qui ne communient pas
(¡u’ils manquent à mi devoir que J. G.
impose à tout chrétien et qu’ils se
privent d’un précieux jirivilége ? Kt
ensuite les paroles que l’on entend ,
les cantiques, les piières, ce que l’on
voit, lors de la distribution de la
Sainte-Cène , toutes ces choses valent,
pour qui veut y réfléchir, au moins
autant qu’un sermon, pui.squ’elfes rappellent d'une manière efïicace Christ
et Christ crucifié.
U’on ajoutera encore : La longueur
du .service, si l’on demande que tous
assistent à la dislribulion de la Sainte
Cène, deviendra un obstacle Ici Jque
les indifférents ei les lièdes qui jirsqu’à présent fréquentent les cultes
cesseront de le faire. Si c’est là ce
(|iie l’on craint, pourquoi n’abrégerions
pas les autres pai'lies du culte, lorsqu’il y a communion ? Que la voix
de l’homme se fasse entendre un peu
moins longtemps et que la« voix de
Dieu puisse aussi frapper les lièdes et
les indifférents par une prédication en
actions qu’ils n’eniendent jamais par
la cominémoralion de la mort de
Christ. Agir autrement c’est priver
d’un |moyen de grâce les chrétiens
faibles en la foi qui supposent qu'ils
.sont indignes de communier, c’est
selon toute apparence, fail'o naître des
idées sur un s«jeL très imporlani, c’est
diminuer de plus en plus le nombre
des communiants.
111.
Peut-on obtenir que ceux qui assistent, au culte public assistent aussi à
la célébration de la Sainte-Cène ? où
bien est-ce là un idéal qu’il faut avoir,
devant les yeux mais qu’on ne saurait
réaliser? L’expérience seule peut répondre à ces questions.
Quoique en toute bonne compagnie
l’on doive parler de soi le moins possible, il me faut nécessairement, puisqu’il s’agit de faits d’expérience, dire
ce que, grâce à Dieu, nous faisons à
Colonia-Valdense, lors de la communion. Le Consistoire, à plusieurs reprises, a chargé le pasteur d’avertir
les membres de l’Eglise qu’ils doivent
assister à la Sainte-Cène, absolument
comme ils assistent et prennent pan à
un baptême, ou au chant et à la prière
et d'ajouter que lors même qu’ils necommunient pas, ils reçoivent instruction et édification de ce qu’ils voleril
et entendent, s’ils réfléchissent à l’insliiiilion, à la nature et au but de la
Sainte-Cène. .Ces exhortations ont été
accueillies très favorablement. Nous
pouvons môme dire qu’elles ont quelque peu augmenté le nombre des
communiants quoique rien n’ail été
fait pour obtenir que tons communient
quelles que soient du reste leurs dispositions.
Lors des communions de Noël, personne, sauf quelques rares exceptions,
n'est sorti lorsque la Sainte-Gène a
été célébrée. Le premier dimanche ,
sur trois cents assistants , il y a en
cent cinquante communiants, le second
dimanche, malgré le mauvais temps,
il y en avait encore une cinquantaine
le malin, et autant l’après midi, au
temple de la Paz. Le service a duré,
chaque fois, au moins deux heures et
malgré cela personne n’est sarli , si
ce n’est lorsque le culte a été enlièrernenl terminé, et c’est tous ensemble que nous avons reçu la bénédiction
du Seigneur.
Lors de la dislribulion de la Sainte
Cène, nous avons l’habitude de chanter un cantique, immédiatement après
7
-8T
le sermon el de passer ensuite et sans
an Ire à la liluroie de la Sainte-Cène.
Les avantages de eetle manière 'de
faire, noiw; paraissent si grands qne
lions profiterons de la libei té accordée
à chaque paroisse pour ne pas nous
conformer à cet égard au projet de
liturgie à supposer 'qu’il soit accepté
tel quel.
Le vieux, dans ce cas, est meilleur,
D. AnMAND-UoON.
iioulieUe© rclti^icu0C0
I'’range. — Voici, sur la question
depuis longtemps pendante, de la réorganisation de l’Kgiise rélormée de Paris,
les dernières informations transmises
par le Journal de Genève.
«Un peut aujourd’hui, sans crainte
d’être démenti pai' l’èvènemenl , annoncer que la grave affaire de la réorganisation de l’Eglise réformée de Paris,
pendante el discutée depuis plus de
deux ans, est à la veille de recevoir
une solution définitive. Le projet préparé par M. Elourens, le directeur des
cultes non catholiques, qui n’est guère
autre chose que celui des libéraux et
qui partage l’Eglise de Paris, jusqu’ici
unique, en huit paroisses, avec des
conseils presbytéraiix indépendants, a
été di.«culé el adopté pai’ la section du
conseil d’Elal (section de l’intérieur el
des cultes) qui devait l’examiner tout
d’abord, voici les trois points essentiels admis pai' ce premier tribunal:
1° Le consistoire actuel de Paris
sera divisé en deux consistoires, dont
l’un aura son cbef-lieu à Versailles el
comprendra toutes les paroisses des départements voisins de celui de la Seine,
el,doi)l l’autre aui a son siège é Paris
el aiirii, dans son re.ssorl, la paroi.sse
de la capitale.
2° L’Eglise de Piiri.s .sera divisée en
huit paroisses, correspondant aux paroisses ofTicieuses existant déjà el organisée par le consistoire actuel, savoir:
Oratoire , Sainl-Esprü , Batiynolles ,
Belleville , Sainle-mnrie , Plniaance ,
Penlemonl el Passy. Ces paroisses an
ronl cbacntie un conseil presbiléral el
formeront le consistoire proprement
dit de Paris.
3“ Comme dans tous les autres consistoires, il y aura une paroisse centrale
ou parois.se cbef-lieu , qui reste à déterminer, mais qui sera probablement
celle de VOraloire.
Amérique: Pérou. — La Luz de Madrid
emprunte à nn journal de Lima le récit
suivant; « Le samedi 46 avril (1881),
ivi. Teodnio Gonzales, un digne habitant
de Hacotepec , dans la province de
Guerrero, a été accusé devant les niagislrals du crime de prolesiuntisme.
Ayantéléefl'ectivemenI convaincu d’adorer Dieu selon les inspirations desaconscience, il fut aussitôt voué à le mort par
la fonte. La populace fanatique s’est
ruée sur lui et l'a littéralement mis
en pièces. Il á reçu trois balles dans
la tête, treize ou quatorze coups de
sabre dans le corps, el un coup de
poignard qui l’a transpercé de part en
part. Au cri de; Tnez-le! Tuez-k! une.
troupe de femmes s’était précipitée sui'
lui, l’assommant à coups de pierre el
de bâtons. Celle épouvantable infamie a
été consommée sous les yeux el avec la
connivence dn premier magistrat de
la ville i . ■ •
^iTÎiroiùque ©audoiee
Pomarel. — Becenscmaii de la popu- ^
lalioh 31 décembre 1881.
1° Familles 178; —Vaudoises 154-,
Catholiques 24.
2° Population de droit 757; — présente 686 ; hors de la commune mai,s
dans l’Elal 25 , lior.s de l’Elal 46.
3“ lleligion : — Vaudois 646 , Calliotiques 411.
4° Sexe masculin 362; — Vaudois
315, Catholiques 47. — Sexe féminin
395 ; •— Vaudois 331, Catholiques 64.
Population 31 décembre 1871 ; — 798,
diminulioi) du 5 0(Q en 10 ans.
H. Guigou.
8
88
îKeïi UC f^oUtlquc
Mtatte. — Noire pairie a perdu
deux hommes qui l’onl aimée et honorée ; le généi’al Médici et le coram.
Gimanni Lama. Ce dernier, originaire
de Casai, après avoir étudié la'niedecine, avail bienlôl abandonné l’exercice
de celle profession pour s’occuper de
politique. Victor-RImanuel apprit à le
connaîire et â l’apprécier immédiatement après la bataille de Novare. Lanza
fui député depuis 1848 jusqu’à sa rnorl;
plusieui’s fois ministre, de l’inslrucion
publique, des iinances et de rinlérieur,
ii était président du minisière de 1869
à 1878; c’esl lui qui a présidé comme
ministre de l'intérieur au transport de
la capitale de Turin à Florence, puis
de Florence à Rome ; c’esl sous, son
administralion que riialie a pris possession de sa capitale. Il ne reculait
pas devant raccomplissemeni d’un devoir, même quand il savait que l’impopularité en serait la récompence. 11
a joui de la confiance de Victor Emmanuel, de son grand ministre Cavour
et de tout ce qu’il y a d’honnête en
Italie. Même ses adversaires politiques
lui ont rendu après sa mort une splendide justice et ont proposé de lui élever un monument. Ce qui a surtout
distingué Lanza c’esl son caractère
ferme, son lionnêtelé, son désinléressemenl, son ardent palriolisrne et son
amour de la liberté. Son ambition était
de voir l’Italie libre et indépendante,
il a travaillé dans ce but avec persévérance et avec énergie. Il était le type
du bon piémontais. On a fait à Rome
à Giovanni Lanza des funérailles dignes
de l’ex premier ministre de ViclorEmanuel et du chevalier de l’énnonciade. Les rèsles transportés à Casai ont
été ensevelis avec grande pompe, avec
l’inlervenlion du duc d’Aoste et du duc
de Gênes, dans la modeste sépullure
de famille de la Roncaglia.
Mardi dernier, 15 mars, l’on a célébré à Rome et ailleurs, spécialement
dans les grandes villes , par des revues
militaires. l'anniversaire de la naissance de S. M. Hnnihei't 1. Noire roi,
né en 1844, a fini sa 38™* année. jNous
avons vu avec satisfaction qu’à Rome
et ailleurs, la jeunesse des Universités
et des écoles, a saisi eeWe occasion
pour manifester au roi .»es sentiments
d’allachemenl, de fidélité et de respect.
C’esl do hou augure pour l’avenir.
Le Sénat a tiortimé l.amperlico rapporleui' [jour la loi du scrutin de liste.
SOtJSCHiPTfON
en l'nKcur
de In Veiire dn rér/enl Monneld'Anf}n>t/ne
Liste précédenle , » 254 95
Par M"* E. Charbonnier: M>'® 0.
Frache IV. 6
» M”' J. Charbonniei' . . • 2 40
» M'’® E. Charbonnier . . » 0
» M'”® Tenhioak . . . . » 37 50
» Warren cl Dallon . . » 12 50
» M'"® Thérèse Davyl de Turin », 5
Total IV. 324 35
' SOU St R ira O N
en faeenr des i'atidois de Freijfniinière.
Liste précédenle . Fr. 419 25
Par M’”® Thérèse Uavyl Fr. 5
SociétéEvangéliquedePrai'uslin » 8
Total Fr. 432 25
SOUStItlI’TlON
pniii’ la c(!U:C« tionholfil
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lasle précédonUi . -» 74 50
Par ;\1™® Théiése Davyl Fr. 4
Total IV. 78 50
Ernest ¡tonisiit, Geranl el Adminisirnteiir
l’igiHTol, lmp. thiiiiilore l'I .Masrarelli.