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v Quatrième Année.
8 Novembre 1878
N. 45
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vomì m# terti témoins. ActTs« 1, la vérité avec la charité. Bp. 1, 15.
1 PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN Itàli« . . L. 3 Totti )•■ pays da l'Union da fkóita . . >6^ Amérii^iiV ^ . >9 On s’abonne: Pour l'Jntérieiir chez MM. les pasteurs et les libraires de ^ Terre Peilibe. ’ Pour VËûCtérieur au Bureau d’Ad- ^ rainistration. Un numéro séparé : 10 centimes. Annonces :^centimespav ligne. Les envois d*argent se font par lettre recommandée ou w mandats sur le Bufêau de Pe- rora Argentina.
Pout la RÉDACTION àdreiÉer ainsi: A la direction du Témoint Pomaretto (Pinferoloj Italia. Pour l’ADMINISTRATION adresser ainsi : A T Administration du rimotn, Ponaaretto (Pioerolo) Italie
Eneora de la BiWe dans les Ecoles Vaudoises. — Que nous importe ? — Le sermon.
— Jésus est mon Sauveur, ou un petit
coup de cloché. — Correspdndànçe. —
Couftè notice stir la vie et là mort de
M“" S. R. — Pensées. — Rerue poHHqtte.
fiKdOBE DE U filBLE
dans les Ecul«s Vaudoises
Nous avons , à plus d’une occasion i exprime nos inquiétudes
au sujet de la place que la Bible
a eue de tout temps dans nos
écoles et des tentatives faites de
divers oôtés pour l’en exclure,
ou pour l’y étouffer sou.s la masse
des objets à enseigner offfciellelüent. Comme Hérode et Pilate,
ennemis jusqu’alors, sont devenus
amis le jour où ils se rencontrèrent dans une aversuon commune pour la vérité dont Jésus
se disait le roi ^ et dans une même
mépiis&nte compassion pour ce
visionnaire qui semblait heùreux
de subii* le supplice du malfaiteur,
ainsi voyons-nous aujourd’hui des
honamea, qui «eut peut-être fort
peu d’idées cotomunes/se rencontrer dans une tnême tendance à
bannir la Bible de l’école. D’un
côté, il y a des hommes qui prétendent croire à l’inspiration des
Ecritures . en accepter la divine
autorité, et qui , au nom même du
respect qu’elle leur inspira* soutiennent qu’il n’est pas convemiibie
de la mettre dans les mains des
enfants ; c’est, disént-ils la ra-baisser , bien plus encore , c’est
l’exposer à devenir pour eux un
objet de dégoût ou d'aversion,
parcequ’elle leur iappellera, peutêtre , une étude fatigante et des
impressions peu agréables. D’un
autre côté , il y a des hommes
pareils à celui dont nous avons
cité l’opinion dans le dernier N"
de ce journal. qui , au nom du
respect que l’on doit à l’enfance
et des bonnes moeurs que certains
récits blessent au plus haut degré,
demandent que rhistôire sainte
soit absôlument bannie des écoles.
Cette mesuré trop radicale h’a
pas, semble-tdl, pour le moment
du moins, des chances probables
d’être »a^eptée, La loi qui régit
2
l’instruction, laisse prudemment,
à l’égard de l’enseignement religieux , une liberté suffisante aux
populations qui profitent des écoles
et aux administrations qui les dirigent. Lors donc que, d’une manière légale et régulière ces populations ont exprimé le vœu que
leurs enfants jouissent à l’école
même d’un enseignement religieux
la ldi n’a rien à objecter à ce
vœu légitime, et l’instituteur est
chargé de cette branche de l’enseignement. comme de toutes les
autres, et s’il préfère en être dispensé, une autre personne est appelée à le remplacer pour cet
objet spécial. Toutefois l’on se
tromperait grandement si l’on pensait que tout ' est définitivement
établi et que la question est résolue. Les hommes qui savent ce
qu’ils veulent et qui veulentlétiergiqueraent, ne perdent paafacilement de vue un but qu’ils se sont
proposé. On criera tant et si bien
â l'obscurantisme et -au jésuitisme
de quiconque veut retenir pour
lui et les siens les vérités du salut
révélées dans la parole de Dieu,
qu’il finira par douter de son intelligence, et, s’il n’est pas solidement
assis sur le rocher des siècles ,
par être ébranlé dans ses croyances. S’il lui reste quelques scrupules, on les vaincra d’autant plus
sûrement, qu’on lui laisse pour
lui-même et pour sa famille- pleine
liberté de s’instruire et de s’édifier
à la maison ou dans le temple.
Le progrès sous l’impulsion duquel nous marchoQS (!) depuis
quelques années, aboutira, s’il n’est
arrêté par ube réaction, laquelle
pourrait, à son tour, dépasser le
but, au bannissement dê..tout en
seignement religieux des écoles
réglementaires. L’on a entrepris
de prouver au gouvernement qu’il
ri’aura plus rien à redouter, surtout plus de révolutions, le jour
où l’on aura proscrit de l’école,
partant de la famille, le livre qui
enseigne à ses disciples « à être
soumis pour l’amour du Seigneur,
à tout établissement humain ; à
craindre Dieu et à honorer le roi ».
le livre, qui seul forme deshpqQmes.
Mais -il y a des gens qui,
trop impatients, ne savent pas
attendre que ce jour arrive, par
Je fait de la lassitude ou de l’infidélité de ceux qui jusqu’ici le
repoussent énergiquement. Puisqu’il y a encore malheureusement,
(ajoutent-ils ) tant de têtes faibles
et d’estomacs dérangés, qui ne
savent paa renoncer à ces vieilles
histoires et se passer de eette insipide nourriture, et puisqu’il ne
nous est pas permis de la leur
ôter absolument, mettons-les à la
demi ration, puis au quart, et par
ce moyen ils apprendront enfin
à mieux apprécier ce que nous
leur offrons. C'est ainsi que l’on
dira à un régent vaudois qu’au
lieu d’avoir tous les jours la Bible
dans son école, comme cela s’est
pratiqué de temps immémorial
dans’ %os vallées, il devra sous
phine d’encourir la disgrâce de
son supérieur, ne l’avoir que deux
fois par semaine. Comme il est
plus qu® douteux que la loi autorise une pareille injonction et
que le gouvernement veuille porter
ainsi le trouble au sein de la population vaudoise, on se gardera
bien de formuler une défense générale et d’adresser à tous les
enseignants vaudois cette même
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-355.
intimation. L’important est d’obtenir, ici ou là, une concession que
l’on proposera ailleurs comme un ,
exemple et un modèle, de faire
une brèche,, de diviser et de désunir pour mieux dominer.
Est-ce un défi que l’on jette
aux vaüdois ? Est-ce le commencement d’une véritable persécution
religieuse? C’est, ce que nous verrons bientôt. En tout cas nous
avons accompli un sérieux devoir en attirant une fois, de plus
l’attention de nos frères sur les
tentatives combinées et persévérantes de ceux qui voudraient enlever aux vaudois la langue par
le moyen de laquelle ils communiquent avec les Eglises sœurs ,
l’Evangile pour lequel leurs pères
ont versé leur sang , et jusqd’à
leur caractère particulier comme
petit peuple dont le nom honorable , autant qu'illustre , est en
-scandale.;à ses ennemis. Il y à
bientôt trois ans que le plan a été
formé, et nous devons ajouter, la
rougeur au front, que plus d’un
vaudois de nom, s’est aidé de sou
mieux à sa réalisation. Grâce à
Dieu, les ennemis de l’Evangile,
c’est-à-dire, de toute liberté et
de tout progrès réel, sont moins
près de leur but qu’ils ne se l’imaginent. Le Seigneur règne et il
ne permettra pas que iceux qu’il
a rachetés à un si grand prix
soient réduits à être les esclaves
et les valets des hommes, Mais,
ils ne doivent jamais l’oublier,
c’est à la condition qu’ils le servent fidèlement et courageusement.
. t
Que nous imporle?
« Le monde n’a point d’entrailles ,
¡1 repousse du pied ceux qu’il a perdus,
dès l’heure où il n’en a plus besoin ».
Un jeune homme après avoir obtenu
de son père la pari du bien qui lui
devait échoir, la vendit, fil de l’argent
de tout ce qu’il put, el s’éloigna de
sa maison pour aller dans un pays
éloigné. 11 quilla son père et sa famille
pour courir le monde el goûter à son
aise les plaisirs de ce monde. Sa bourse
était garnie, il pouvait s’enlourer d’amis
el se réjouir. 11 en trouva bien vile,
et de loule pari, sans doute, il reçut
beaucoup de louanges pour son bon
cœur el pour sa libéralité. On en pimfilait. Mais faire bombance, el ne péinl
travailler, vide la bourse et ne la
remplit pas. Noire jeune homme eut
bientôt tout dépensé; de plus, une
grande famine survint dans le pays
où il avait fixé sa demeure, de sorte
qu’il se trouva manquer du plus nécessaire pour vivre. Que firent tous
les camarades qui avaient profilé de
sa bourse bien garnie ? Aucun d'eux
ne vint à son secours, il fut aband.pnné
à lui-même, il dut se mettre au service d’un homme qui l’envoya paître
ses pourceaux. El là dans sa profonde
nlisere, si au moins il avait pu se
nouri'ir des carouges que les pourceaux
mangeaient, mais personne ne lui en
donnait.
Il avait voulu marcher selon le train
de ce monde, servir le monde. Du
moment où il n’eut plus d'argent à
lui donner, el où il aurait eu le plus
grand besoin de secours, il fut abandonné à lui-même. 11 fut heureux de
se souvenir de son père el de retourner
à lui, car, abandonné el repoussé par
un monde sans entrailles, il fut reçu
à bras ouvert par son père.
Une race incrédule et perverse ne
pouvait supporter la vue d’un hompic
appelé «. le saint et le juste », et
cherchait le moyen de se saisir de lui
par adresse el de le faire mourir. Un
homme vint offrir ses services , pour
la petite somme de. trente pièces d’argent, »t U réussit à mettre Jésus, entre
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-39«
les mains des méchants. Vous savez
qui est cet horattie; rappelez-vous comment il lui reçu par ceux qu’il avait
servis ». Judas, qui avait trahi Jésus,
voyant qu’il était condamné, se repentit
et reporta les trente pièces d’argent
aux principaux sacrificateurs et aUx
sénaléurs, ftisant ; J’ai péché en trahtssani le iang innocent. Mais ils dirent:
Que nous importe? mla te regarde.
Le cardinal Wolsey, homme ambitieux, intrigant et impur, mort en 1530,
s’écriait : quelques mimites avant sa
mort; « An! si j’avais servi Dieu aussi
fidèlement que J'ai servi le roi... Dieu,
lui! n'eût pas abandonné mes cheveux
blancs >.
Dieu seul connaît le nombre d’âmes
qui^ en retournant vers lui auraient
trouvé miséricorde, délivrance de leurs
péchés et vie nouvelle, et qui en se
mettant au service du monde, ont
trouvé l’abandon, le mépris, et le
désespoir.
Ne cherchons donc point k nous
rendre agréables à un maître aussi
cruel que te monde, mais écdüione
plutôt celte parole de notre Seigneur
Jésus-Christ: « Celui qui aime sa vie
la perdra, et celui qui hait sa vie en
ce monde la conservera pour la vie
étemelle. Si quelqu’un me sêrl, qu’il
me suive ; et oû je serai, celui qui
me sert y sera aussi, et si quelqu’un
me sert, mon Père Phonorera» Jeanxii.
te sermon
Si nous appe!on.s notre culte
principal c’est que la prédication de
la parole de Dien y occupe une place
très imporlanie. S’il est nécessaire
de donner au peuple une part plus
active dans l’adoration que nous devons
h Dieu, nous ne pouvons cependant
rien ôter à la prédicalioq. Nous avons
toujours besoin de nous y préparer
sérieusement par la prière et par l’étude,
pour ia meure à la portée de nos
auditeurs et la rendre aussi édiiîanle
cl efficace que possible. Elle est un
moyen voulu de Dieu, de tout temps,
pour appeler les âmes à la conversion
et à la vie et pour les diriger dans le
droit chemin. De sorte qu’elle ne saurait être négligée ni mise de côté,
impunémenl.
Chez nous, l’on est très habitué âu
sermon, et si un dimanche, — alors
même qu’il y ait lecture, prière et
chant, ^ le sermon, manque, il semble
que l’on ne soit pas satisfait. Aussi la
prédication se fait très régulièrement,
cependanif, en face de cette régularité
même, nous sommes bien souvent
forcés de nous demander pourquoi elle
ne produit pas plus d’effet.
Les causes de la stérilité du sermon,
sont sans doute nombreuses, et il serait
utile de les signaler loüles. Pour le
moment, nous ne voulons en iqdiquer
qu’une, et c’est le manque de vie religieuse dans la famille.
Lorsque le père et chef de famille
ne prie pas en son particulier, ne prie
pas et ne lit pas la Parole de Dieu
avec sa famille, l’on peut dire sans
criinle de se tromper qu’il n'est religieux que par exception et les membres
de sa Tanulle squl dans le même cas.
Lorsque l’on a assisté au sérmon l’on
croit avoir satisfait aux éxigences de
la religion , et avoir fait une œuvre
méritoire , exactement comme le catholique romain qui s’est rendu à la messe.
Ceci nous rappelle un trait que nous
tenons de bonne source. Un pasteur ,
ayant appris qu’un grand bal devait
avoir lien ufi après-midi du dimanche,
fit un sermon a ce propos. A la fin
du service:, un de- ses atiditeurs l’accostant, lui dit: Le bon Dieu doit être
content de nous, aujourd’hui. — Et
pourquoi? — Ah! c’est qiie vous avez
fait un beau sermon. — Et la danse
eut lieu malgré le sermon.
Si le diable enlève la bonne semeflce,
la Parole de Dieu, c’est qu’on ne se
soucie pas de la retenir. L’on est religieux une fois par semaine ou chaque
quinze jours, ou bien quelques rares
fois dans le courant de l’année, lorsque
l’on se rend au sermon. Hors du.temple,
on ne connaît plus la religion, ou si
on en a encore quelque souvenir, c’est
pour réciter une vieille prière dont
on ne comprend pas même la significalion.
5
-a57
ti faut bien le dire., la manière dont
plmieuifs fréquentent les sermons, et
récitent leurs prières, n’est qu’un
leurre, une apparence trompeuse. L’pn
se contente de la forme, le fond n’existe
pas. L’on n’« jamais ouvert sa Bible
pour se nourrir de la vérité, l’on ne
s’est iamais jeté à genoux pour soupirer
après Dieu.
Du temps des apôtres, auprès de
qui la prédication de l’Evangile trouvaitelle de préférence bon accueil ? C’élail
Earmi les liomimies pieux et craignant
ieu. Voyez dans le livre des Actes,
les beaux exemples de Philippe , de
Corneille, des Juifs de Bérée etc. —
Ceux-ci lisaient et méditaient la Parole
de Dieu , même en voyage; qu'une
telle soif de vérité et de salut s’empare
des auditeurs de nos sermons, et nous
verrons la prédication de l’Evangile
porter de meilleurs fruits et des fruits
plus nombreux qu’actuellemenl.
Jésus est mon Sunveur
ou un petit coup de cloche.
Un jour que l’on me proraénaii dans
ma petite voiture pour prendre l’air
de la campagne, j’étais dans'!’adoration en contemplant l’œuvra de mon
Père dans son admirable et sublime
création, surtout les doux rayons du
soleil qui font tant de bien à mes
jambes amorties, comme les rayons
de la grâce vivifient mon âme. Je
chantais un verset de, cantique, les
yeux vers le ciel, lorsqu’une dame se
trouva soudain sur mon passage, et
me dit: « Vous trouvez le bonheur
dans le malheur. »
— Oui madame, lui dis-je, vous
dites la vérité; c’est ainsi que les
voies de Dieu sont merveilleuses, il
m’a fait trouver le bonheur dans le
m«/AfiUi‘Îpar l’effet de son infinie bonté.
Avant le malheur que j’ai eu de
perdre l’usage de mes jambes, absorbé
par le tracas des affaires de Iq vie,
je n’appréciais pas, comme je le fais
maintenaiU ce bonheur, que ]& connais
cependant depuis ma jeunesse.
Savez vons, madame^ en quoi il
consiste ce bonheur qui me rend heureux et joyeux? Le voici: Jésus est
mon Sauveitr, Je suis un pauvre pécheur comme te reste des hommes,
dont les péchés sont pardonnés. Jésus
qui m’a pardonné mes pèches, les lavant par son sang m’a fait parlicipani
de sa gloire.
N’esl-ee pas un grand bonheur que
d’être héritier de la gloire do Dieu,
cohéritier de Christ.
Ce bonheur, chère madame, est
votre partage comme le mien; le croyez vonsi? H est le partage de tons
ceux qui croient en son nom.
Le Seigneur Jésus avant de quitter
cette terre, dit:
• Je leur ai donné la gloire que tu
m’as donnée. » (Jean 17. v. 22). Et
v, 2Æ: c Père, mon désir est loucîiant,
ceux que lu m’as donnés, que là où
je swis, ils y soient aussi avec moi. »
Peut-îl y avoir un plus grand bonheur
que celuiI là? Ceux qui partageaient
la gloire du grand Napoléon, étaient
les objets de l’admiration des peuples
et qu’est ce que cette gloire qui a
passe comme une ombre, en comparaison de la gloire élernelle de Dieu,
qui est le partage de tous les rachetés
ae Christ.
Lecteur, as-tu saisi ce bonheur par
la foi? Dans ce cas tu a la paix .ivèe
Dieu ; dans ce cas réjouis-toi avec moi
dans l’espérance de la gloire; autrement, penses-y pendant qu’il en est
temps ; car la mort est à tes talons,
n’endurcis pas ton cœur, ne sois pas
sourd à mon appel.
O douce jouruéé'! '
Voyez mon bonheur (
Mon âme est consolée,
Jésus est mon Sauveur 1
Comoponbance
..... i noTônvbre 1878
Mon cher Monsieur^
— ^ --—------ J,
Vous savez pourquoi je n’écris pas
aussi souvent que je le voudrais pour
mon propre bien,,, d’abord parûQqMe
6
—358.
cela m’est très ntile, f)uis pour vous
soulager un peu. La saison est mainlenanl propice ; les gros travaux sont
passés et je prévois que j’aurai des
loisirs dont je voudrais tirer profil.
Mais voilà, quand j’ai la pioche, ou
la faulx à la main , je suis tout plein
d’idées, puis quand je suis assis dans
ma chatnbrellc , il ne me reste que
celles d’autrui, c’est-à-dire, celles que
je trouve dans les quelques livres dont
je suis pourvu. Celte fois!, du moins,
je ne serai pas embarrassé, puisque je
n’ai rien à tirer de mon propre fonds
mais simplement à relever quelque
chose qui , m’a été raconlé.
Laissezinioi auparavant vous remercier de l’explication lout-à-fail suffisanle pour moi que vous avez publiée
sur le Cantique de Salomon. J’ai compris *que c’est ma faute et non celle
du livre, si je ne puis pas encore y
puiser, comme dans le l'este de la
Bible, .l’édification dont j’ai chaque
jour besoin. Gela ne ™’empêche pas
de m’incliner avec respect devant celle
page des Saintes iEcritures et d’être
persuadé que le'Saint Esprit l’a dictée
' comme toutes les autres. A propos du
nom. de Dieu que je n’avais pas su y
reiiconlrer une seule fois, noire cher
pasteur m’a assuré que je n’avais pas
suiTisapmenl cherche et qu’il devait y
être au moins une fois; mais quoique
nous ayons lu ensemble le livre d’un
boni i à l’autre il n’a pas réussi à me
le montrer, ce qui l’a un peu mortifié.
(var, 6. jlammeAé VElernel. Red.)
Il me suliit de savoir que Dieu est
partout dans celle portion si remarquable de la Bible.
Voici maintenant ce qui m’a été raconlé par un cousin qui l’a entendu
lui -même. — Comme vous l’avez annoncé dans votre avant dernier K“, il y
a eu mardi passé une conférence a
Massel et le sujet sur lequel on s’est
entretenu a été le culle.^
Mon cousin plus heureux que moi
a pu y assister et de toutes les choses
qu’il m’en a dites, je ne veux mentionner qu’une discussion très vive au
sujet de la lecture dans le service du
dimanche matin, de la confession des
péchés et [du symbole des apôtres.
Quelques-uns proposaient de ta supprimer, ou plutôt, un projet de liturgie
que l’on prépare et qui a été soumis
à j’appréciaiiori de la conférence, en
adopte la suppression.
Celte prétendue réforiift du culte a
élé soutenue par quelques-uns, à ce
que mon cousin a pu comprendre, et
combattue par d’autres, sans que la
conférence se sbil prononcée à ce siijel.
Pour moi, mon cher monsieur j je
ne suis qu’un homme simple et dépourvu de toute aulorilé pour rien
décider sur de pareilles questions. Mais
en ma qualité de vaudois et d’humble
disciple de Jésu.s-Chrisl je déplore du
fond du coeur qu'une semblable question eût été soulevée. Retrancher du
service principal la magnifique confession des péchés 1 Mais c’est le mutiler en le privant de l’une de se.s plus
importantes parties. Faudra-t-il que
nous nous présentions devant Dieu en
lui disant comme autrefois le pharisien : O Dieu je le rends grâce de ce
me je ne swis pas comme le reste des
hommes?
Quant rau symbole! dès apôtres < s’il
n’exprime pas toute la doctrine préchée
par les apôtres, renferme-l-il un seul
mol qui soit contraire à l’Ecriture
Sainte ? Est-ce peut-être que l’antiquité
de ces cleux monuments est ce qui
leur mérite l’exclusion, selon celle
parole d’un apôtre; « Or ce que devient
vieux et ancien est près d’être aboli?
Heb. viii, dS. J’espère que l’Eglise
vaudoise ne se laissera pas entraîner
dans la voie des innovations inutiles
et dangereuses, mais qu’elle tiendra
ferme ce qu’elle a.
Votre dévoué
Jacques.
(Itiiirte notice sur Iti \ie et h mort
de ükdamc S. It.
^ ■ Toute sorte do mort des bien
airaés de l'Elernel est précieuse devant ses yeus, (i’s.
cvi, V. 15
La courte notice qui và suivre est
une preuve que le Sèignenr dirige lous
les pas de ses bien-aimés jusqu’à ce
7
qu’il lés recueille dans les demeiiTes
élernelles. ;
S. T. née en Livonie était entrée
jeune au service d’une dame de distinction de la même nation avec laquelle elle a beaucoup voyagé ; l’affection. qu’elle a montrée à cette famille pendant de nombreuses années
et son dévouement l’avaient identifiée
à toutes les circonstances pénibles par
lesquelles sa maîtresse a dû passer,
son affection était telle qu’elle aurait
donné sa vie pour elle !
Dans la maison il y avait aussi un
jeune homme de ï, P. des Vallées
Vaudoises, qui devint son époux. Ils
restèrent dans la même familte encore
plusieurs années malgré la naissance
d’un petit garçon jusqu’à ce qu’une
maladie du père les obligea de retourner dans ie lieu hàlal de ce dernier; Cèilé maladie était mortelle et
la pauvre femme demeura veuve dans
la terre étrangère ; son excellente maîtresse lui fit une pension qui devait
l’aider à vivre avec son enfant, mais
elle perdit une partie do ce qu’elle
possédait parcequ’elle se confia à des
personnes qui abusèrent de sa bonne
foi; alors son petit fonds diminuant,
elle pensa devoir retoiirnél’ en service;
malgré une infirmité quifi,’avait rendue
boiteuse, elle alla avec son fils à N...
puis elle vint avec lui à L... où elle
tomba malade parcequ’elle avait trop
de fatigue, elle revint alors dans le
lieu natal de son mari auprès de sa
famille qui la soigna avec beaucoup
de dévouement ; elle appela son enfant auprès d’elle. Lorsqu'elle vit que
sa maladie s’agravait et que bientôt
elle le laisserait orphelin ; nn jour elle
le fil approcher de son lit, lui imposa
les mains, le bénit et pria pour que
cet enfant bien-aimé marchât chrétiennement sur celte terre. Ses souffrances
étaient aigües par moment; alors elle
priait de crainte de se laisser dominer
par l’impatience ou par le murmure,
jamais on n’a entendu aucune plainte
sortir de sa bouche, excepté les gémissements causés par la douleur : elle
était toujours en communion avec son
Dieu et se réjouissait deson prochain délogement pour être avec son Sauveur :
elle a désiré prendre la Sainte Cène ;
ce repas sacre lui causa une si grande
joie qu’elle aurait aimé le renouveler
souvent, mais elle pensait à une corn»
munion non interrompue dont elle
allait jouir dans le Ciel. Jusqu’à sa
dernière heure sa paix a été inaltérable ; elle a demandé pardon à ses
alentours pour tout cè en quoi elle
avait manqué ài leur égard ; et elle
s’est endormie, au Seigneur qui lui
tendait les bras à l’âge de 54. ans.
Si Christ-est notre vie ' '
La mort est Un gain et mourir c’cst
[vivre.
( Décédée à La Tour le S8 octobre
Î878 ^ .
Pensées
Un sage peut sauver une ville entière; iin juste peut délivrer des multitudes. Les croyants sont le sel de la
terre : grâce à. leur présence au milieu
des méchants, ceux-ci sont épargnés.
Si les .enfants de Dieu , n’agissaient
comme ;un .préservatif sur les massés,
lai race humaine ne siibsislefait ^|us.
Sfurgeùn.
L’école dirigée sous l’œil de Dieu,
l’école nourrie de la Parol^de Dieu ,
l’école réchauffée par l’amour de Jésus
est chose sainte l’inslitnieur à charge
d’âmes, tout comme le pasteur.
Ag. dè Gasparin.
Veux-tu inslmire la jeunesse avec
siKicès? Adresse-toi au cœur d’où jaillissent les sources de la vie. Place-loi
sous t’au^ice de Dieu et des choses
célestes. Donne aux enfants des leçons
puisées plus bain que la terre. Apprends-leur à aimer le Christ, à le
révirer, à ne vivre que pour lui.'...
Distille tellement à leurs oreilles le
nom de Christ et sa sainte parole,
qu’ils sentent s’allumer en eux i’élincelle de l’amour divin, et que la discipline de la piété remplace désormais
8
-360
celle des verges. Ignore-tu qu’une sainte
reine , la mère de Louis IS, ce pieux
roi des Français, l’éleva dès sa jeunesse
dans de tels principes, qu’il eut toute
sa vie le péché en horreur? Suis cet
exemple, et ne désespère pas du succès,
car tu auras pour collaborateur Dieu
lui-même. Jnstrait et façonné par le
Christ, l’enfant aimera tout ce qui est
bon et bean. Il, recherchera tout ce
qui est pur. Si tu ne sais recourir
qu’aux châtiments corporels, la peine
est perdue. Car comment l’enfant apprendrait-il à aimer les lettres s’il n’a
en perspective que le châtiment.
Mathurin Cordkr.
_____ é
Le pouvoir passager des instilnleurs
doit servir à fonder l’empire durable
de la conscience, ' h donner une direction permanente à ce qui est le plus
variable chez l’enfant, et qui reste
mobile chez l’homme, la volonté,
Les progrès déjà faits Ont moins
d’impùHance que la dispoisiiion à des
"progrès ultérieurs, en sorte qu’il faut
moins s’informer dn degré d’avancemen| de l’enfant dans la carrière, que
de l’élan avec lequel il paraît appelé
à la parcourir.
■ ! Mad, Necker de Saussure.
4^" 'T? ’"'T. ■ " T7
MtaUe. Le roi Humbert et la reine
Marguerite avec le prince de Naples
et le duc d’Aoste, acoorapagués de Gairoli, président du ministère, sont partis
de Monza lundi dernier et ont entrepris
leur voyage. La famille royale visite
Parme , Modène , Bologne', Florence ,
Pise, Livourne, Ancône, Bari, sera
le 15 à Naples et rentrera à Borne
vers le 20 pour l'ouveriure du Parlement.
'SSanardelli a pi^ononoé au banquet
d’îseo son discours qui n’a pâs duré
moins de 3 li2 heures. 11 a conürmé
les projnesses du discours de Pavie :
la loi êleotoraie, la loi communale et
provinciale, les tirs à la cible, mais
sons la haute surveillance dû ministère
de la guerre, Il a développé les mêmes
principes politiques que le président
du conseil, mais s’est expliqué d’une
manière plus claire et plus catégorique.
H a terminé son discours pâr utl tôasl
au roi Humbert et à la reine Mar|u«rile.
— L'orateur parla avec admiration des
sentiments libéraux de notre jeune souverain et de la bonté Comme de l’amabilité de la reine Marguerite.
L’adoption de la nouvelle loi électorale, avec scrutin de liste augmenterait
Gonsidérableraent le nombre des électeurs et le porterait de 600,000 A lui
million et demi- L’i7»iià CattoUca a
déjà déclaré que le parti clérjoàl renoncera à l’avenir, avec la nouvelle
loi, au mot d’ordre: né eküori, né
eletti, mais qu'ît se jetterait dans la
mêlée et s’.eudrcerait de sauvegarder
les droits et les privilèges de l’Eglise
catholique romaine,
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CHOIX DE CANTIOüES
POüB
LES ECOLES DO DIMAIICHE
Prix 30 Cent., L. 93 le /OO.
^ Dépôt au l'otnaret chez le Pâs'téur, à
La Tofir chez le lüjraire Giile»,
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pjgoerof, Impr. Chianitore et Maicsrstlt,