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Compte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Sf'*e .... Fr. 3
Stranger ... >6
.Autriche-Hongrie,
Belgique, Brésil, Danemark,
ggypte. Hollande, Suède,
SuigsB, etc., en s’abonnant
a la poste . . Fr. 3
On s'^x>nne;
Au bureau d'Administration;
Oho* MM. les Pasteurs ;
Bobert (Pignerol) et
a l'imp. Alpina à Torre Pellice.
^'abonnement part du 1. Janvier
^ et se paye d’avance._________
Annëb XXL N. 34.
22 Août 1895.
Numéro« «éparé« demandés avant
le tirage, 10 oentimes chacun
Annonets: 00 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 cen' times de 2 à 6 (ois et 10 centimes pour 6 (ois et au dessus
S'adresser pour ta Bédactlon & H.
le Proi. H. Meilte, Torre Pei(tce, et pour i' Administration
à M, Jean Jatla, prof., Torre
Peiiioe.
Tout changement d’adresse es)
payé 0,10 centimes._________
TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi «»s«-»
i'oaa me serei témoins. Aot. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Xatth. vi, 10
Siommairet
Fête du 15 Août Evangélisation : Correspondance de Messine — Missions :
Une tournée en bateau avec le roi —
Chronique, Vaudoise — Association Pédagogique — Revue Politique r- Avis.
Il faut avouer que l’emplacement
C'b.oisi ae prêtait admirablemetit, à
Une fête de ce genre; des châtaigners
séculaires couvrant de leur ombre
Une pente douce qui termine en une
prairie presqu’harizontale! Le temps
aussi fut des plus propices;. Pas un
nuage ne se montra sur le bleu du
ciel et une légère brise ne..cessa pas
Un instant de rafraîchir l’atmosphère.
À 9 ih. 1|2 M. J, P. Pons annonça
le chant du cantiquè 113., M. D.
hicca. lut Jean XVII et M, K Meille
Prononça la prière d’introduction.
prière sacerdotale était ,1e sujet
®ur lequel devaient rouler les diseurs d’exhortation proprement dite.
J. P. Pons commença par nous
^outrer J. C. comme l’ouvrieriparfait
'^iiuisi par. Dieu pour accomplir l’œu-; J
yi'e parfaite dont le l'ruit devait être
^ vie élernèlla pour nous, à une
Condition toutefois, que nous nous
emparions par la foi de cette oeuvre
et que par la.foi aussi nous entrions
en contact avec celui qui l’a accomplie, -r M. le pasteur Raímos nous
explique ensuite quelssout les caracr
téristiquès des hommes choisis' par
Christ pour annoncer le salut au
monde, Iquelles doivent êti’,e les
qualités de tout,disciple du;Seigneur;
ce sont des hommes jqui ont cm,
qui ont reconnu,: qui ont reçu, qui
ont gardé la Parole,’ qui ont été
unis entre eux, . qui :©nt imarché
vers la perfection. Sommes-nous de
ces hommes là? , < ,
L’assemblée chante le canL)39.
M. H, Tron détermbîe nettement
quelle doit être la position desdisciples, Ce sont des hommes qui vivent
dans, le monde mais sans, fui appartenir, IL n’est pas vrai de,dire qu’aux
Vallées.-tous sont Oro:pnl;s. U m’est
pas vrai de dire non plus que personne n’y est chrétien. Ils selfompeat
pareillement ceux ¡qui pensent que
les éléments chrétiens et moudains
existent, .mais confondus, tellement
qu’on ne peut les distinguer/,, N.ou,
il; faut qu’il , y ait une ligne visible
de ; démarcation entre .ceux qui
sont, pour Dieu et ceux qui sont pour
le monde. Ce sont deux camps en
I présence. Le monde a toujours haï
! les ví ais disciples de Christ et l’Eglise,
2
— 274 —
aimera toujours le monde dans le
but de le gagner à Christ. Si l’Eglise
cesse un seul raon>ent d’aimer, de
lutter, de conquérir ; si pour un seul
moment elle pactise avec le monde,
celui-ci a la victoire. M. Tron cite
à ce propos des paroles prononcées
dans les synodes de 7‘2 et de 80.
Quelqu’un répondait alors à un orateur qui prévoyait un orage prêt à
éclater sur nos Vallées : « Ce qu’il
nous faut craindre ce n’est pas l’orage,
c’est le marécage ». Un autre disait:
« 11 faut que l’Eglise ait un réveil
et que le réveil devienne son état
normal ».
Qu’avons nous fait? conclut l’ora-,
teur. Que devons-nous faire? Il faut
que les disciples de Jésus se défassent
de tout élément mondain. C’est ainsi
seulement qu’ils pourront se mettre
au service de Celui qui a dit: « Je
les envoie dans le monde comme
tu m’as envoyé ».
Le chœur, dirigé par M. Forneron,
chante: « Gloire au Dieu d'Israël ».
M. Quattrini évangéliste à Livourne
affirme queîévangélisation n’est pas
une œuvre surannée; elle est plus
que jamais opportune et utile. N’assistons-nous pas à une recrudescenoe
formidable du cléricalisme? Et ne
voyons-nons pas côte-à-côte avec lui
le matérialisme le plus éhonté faire
irruption dans toutes les classes de
la société? Notre œuvré est donc
bien à sa place ; elle est aussi réelie,
M. Q. cite à l’appui de cette dernière
affirmation de nombreux exemples
de personnes venues à la connaissance dé rEvangile et disposées à
tout perdre, même le pain quotidien,
plutôt que de se laisser ravir le trésor
dont éiles sont entrées en possession.
H nous parle ensuite des écoles
florissantes de la mission, de l’estime
dont les autorités et le public les
entourent. II se loue de l’accueil
que certains journaux font à nos
annonces et même à nos discours.
Faisant allusion au réveil qui a
commencé aux Vallées et qui a
rempli de joie io coeur des évangé
listes, il affirme que si ce réveil
s’accentue il sera la source de bienfaits innombrables pour l’oeuvre
d’Italie. « L’oeuvre du salut est
accomplie, conclut-il; mais il faut
l’annoncer. Nous nous recommandons
a vos prières ».
M. Louis Roslagno évangéliste à
•Catania. Le soleil est chaud en Sicile
et j’en ai parfois souffert ; mais le J
soleil de justice n’y brille pas. Il y i
a là-bas beaucoup de superstition,
beaucoup de corruption. Et cependant
il s’y trouve un reste de sentiment
religieux, des âmes qui ont faim et
soif. Aussi l’Evangile y prend-il pied
et de véritables conversions y ont-elles
lieu. Dans plusieurs villes les conférences attirent de nombreux auditoires, L’union chrétienne de Catane
a parmi ses adhérents des étudiants
d’université dont l’un a été admis
à la suite d’un examen de foi tel
que j’aurais aimé le faire devant le
corps des pasteurs. Nous avons 90
enfants dans notre école dudimanche.
À S. Maria di Licodia j’ai ¡pu faire
une conférence devant beaucoup de
monde qui ne se lassait pas d’écouler.
À Syracuse les membres d’église
se comptaient sur les doigts de la
main ; maintenant une congrégation
va demander à être inscrite au rang
des églises. À ViUoria nous avons y
1^5 élèves aux écoles sur semaine
et 250 à l’école du Dimanche. A
Riesi 333 et 250. À Palerme, M.
Muston se prépare â recevoir 43
catéchumènes, tous sortis du catholicisme. On peut donc bien dire de
notre oeuvre ce que disait Galïlée ^
de la terre : « Eppur si mov,e ». Ne i
craignons rien; si nous sommes faibles^
le Seigneur est puissant.
M. le prof. Bosio prononce une
prière en faveur de l’Evangélisation.
Le choeur chante : « La croix d®
mon Sauveur ! »
M. Weitzeeker fait' allusion à 1*
fable reproduite par plusieurs jour'
naux touchant une somme de fr»
500 que les missionnaires au Japon
recevraient pour chaque conversion'
3
- 2ÎS _
de payen. C’est de la calomnie absurde.
Voici la réalité. Et il présente à
l^assemblée deux brochures; l’une
ést Je premier rapport de la Société
de Paris, publié en 1824, qu’il appelle le vieillard. L’autre, Je nouveau
né, est le dernier rapport de 189S.
Chose étrange, le nouveau né est
beaucoup plus gros que le vieillard'I
En effet celui-ci a 51 pp., celui-là
212. Dans le premier on ne parle
que de la tentative faite par un
missionnaire d’origine américaine
d’établir une mission en Palestine.
Bans le second se voient les noms
de quarante missionnaires à l’oeuvre
dans cinq champs différents. Le
budget de 1824 était de fr. 13^001,^;
celui de 1895 est de fr. 501,379,25.
iVl. Weitzecker nous invite ensuite
à jeter un regard sur le progrès des
naissions dans le monde entier et
cite une série de faits particuliérement
intéressants. Nous lui avons demandé
et il nous a promis de les reproduire
dans deux articles que le Témoin
Publiera prochainement. Nous ne
pouvons* douter, conclut M, W. en
présence de ces faits, de la ¡‘éalité
de l’oeuvre et de ses progrès admirables, progrès qui ne feront que
»’accentuer toujours plus. Mais qu’aurons-nous fait pour cela?
Le choeur chante; Ma grâce te
suffit,
M. G. Appia. Je voudrais qu’avant
de quitter ce lieu chacun de nous
Se demandât ce qu’il a et quelles
Sont les entreprises auxquelles il
Veut mettre la main. Voici ce que
nous avons; Nous avons la parole
de Dieu. Nous avons un souverain
sacrificateur qui s'ept assis à la droite
du trône de la majesté divine dans
•es deux (Hebr. 8, 1). L'avons-nous
Vraiment ce souverain sacrificateur
Lui peut-il dire; J’ai cette âme?
^ôus avons, au moyen du sang de
"^csus, une libre entrée dans le san
Çluaire (Hebr, 10, 19). Comme
■•^féinie nous avons avec nous l’Eter
nel comme un puissant héros. Est-ce
que chacun de nous peut Vraiment
dire: J^ai ce grand héros avec moi?
Nous avons notre histoire. Voilà ce
que nous avons du Seigneur et nous
que lui donnerons-nous? Si nous
demandons à notre roi, le Seigneuf
Jésus Christ^ ce qu’il attend de nouSj
il nous répondra i dës hommes, c’est
à dire des disciples qui pOssêdenl
Christ dans leur coeur et en reproduisent l’image dans leur vie. Celui
qui forme des hommes pareils C’est
Celui qui a été l’homme parfait et
qui a dit à ses disciples: Recevei le
Saint Esprit, c’est l'homme qui leur
communique une vertu divine. Ohl
que chacun de nous .s’offre en ce
jour au Seigneur. Que chacun de
nous lui dise: Je viens me rendre
devant toi ; prends-moi, possède-moi,
je veux que tu acquières un homme j
c’est un homme qui se donne. Et
après m'être donné à toi, je me
donnerai à' mon prochain, à- ma
patrie!
Pendant cette allocution de M.
Appia, les pasteurs et les anciens
circulent dans l’assemblée rassemblant les offrandes destinées aux
Missions et à l’oeuvre d’Evangélîsation. La collecte produit fr. 15.
Cette belle séance, remarquable
par les discours prononcés et par
l’attention soutenue avec laquelle
ils furent suivis, se dot par le chant,
et par une prière de M, Appia,.
à 12,30.
Dans l'aprés-midi,, sous les châtaignei's de Mile Roland, a eu hett
une réunion d’un caractère plus
intime, bien qu’environ 250 personnes y aient pris part Des allocutions
et des prières furent prononcées
par MM. G. Appia, H. Meille, J. P.
Pons, H. Tron, le colporteur Barolin
et d’autres que nous ne connaissons
pas.
4
— 276
UNE TOURNÉE EM BATEAU
avéc 1© poî
'. , Loalile, 1 Mai 1895.
.i -1' ■ . '
Le 16 Avril Je roi nous a iionorés
aux yeux de sa nation en nous
faisant faire avec lui une tournée
dans la .Nalikouanda ou barque
royale. C’est un privilège qu’aucun
étranger n’a jamais eu,: et que nos
dames n’ont pas encore pu partager.
Léouanika aura fait un grand pas
le jour où il admettra une damé
dans sa barque; lui-même le ferait
volontiers, mais il craint trop ses
gens. Le roi s’établit sous le pavillon
de la barque, recouvert de nattes
et de calicot blanc ; ce pavillon forme
un joli petit salon de 3 x4 m., avec
3 m. de haut. Ce ‘fut là que M'.
Coillard, M,. Béguin et moi nous nous
établîmes avec nos chaises pliantes,
La, Nalikouanda est, de tous leur,s
travaux, celui dont les Barotsé sont
le plus fiers; elle leur fait honneur
quand on sait cpmbien leurs outils
sont Si nous pouvions avoir
l’écolè, industrielle que nous rêvons,
nous verrions bientôt nos Zambézieus
devenir, aussi habiles que nos artisans européens. Mais la barque
royale, lourde comme elle est, ne
peut fairè que dé 5 à 6 km. par
heure, tandis que les canots , en:
font'le double. Et 'quel trayàil ! au
bout d'une journée, les plus robustes
sont épuisés bien qu’ils y soiqut Une
cinquantaine. Cependant personne
ne se plaint, on en fait i un point
d^bonheur'et gare à qui* ne réussit
pas à vaincre ou à cacher sa fatigUe,
on lui fait faire un saut''par dessus
bord et 'un * plongeoh. Ceux qui
cotnposent les trois bandes de ’mùsitjuè sont chargés de cette sùrVeillariCe. Ce né èOnt que' lés chefô
qui sont admis à ramer dans' cette
barque; vous comprendrez dés iors
la grandeur de l’honneur que le roi
nous faisait. Ces rameurs sont étrangement accoutrés : sur la tête
une espèce de bonnet de nuit ba
riolé,; surmonté d’un panache en
poils de lion ;> le haut du corps est
nu, taudis que de la ceinture en
bas ils sont surchargés de vêtements :
setsiba, une peau devant et une
derrière; derrière' la ceinture est
attaché un autre panache ; ça leur
donne un air d’autan t plus grotesque
et sauvage qu’en ramant ils ne
cessent d’intiprimer à leur corps des
mouvements dans tous les sens;
Nous fumes, transportés à Mbololo:
un voyage de 5 heures sans la
moindre halte. Que de villages dans
cette plaine où l’évangile n’a pas :
encore été annoncé ¡Mais, surchargés
de travaux manuels et scolaires,
comment trouver, le temps de , parcourir le pays? A chaque hameau
on acclama le roi, surtout au point
d’arrivée. Les gens s’y étaient assemblés de bien des kilomètres à la
ronde, formant un grand groupe
d’hommes et un de femmes. Les
hommes, formant toujours une masse
compacte, après être descendus au
bord de l’eau . se contentèrent de
faire la salutation royale, mais .les
femmes se démenaient, ne cessant
de crier, se di.spersant et se rassemblant tour à tour, courant de ça et
de là, descendant dans l’eau et s’en
aspergeant tout, le,,corps. Tout cela
durant près, d’une demi heure,
pendant que les principales de la
bande chantaient les louanges du
roi. Celui-ci jouissàit de ce spectacle
et était content de nous y faire
assister. Enfin il dònna l’ordre du
débarquernent; les rameurs et les iriusiciehs de l’avânt descendirent
ét allêreht se ranger en demi-ceçcle
à’côté de la foule pour saluer le
roi quand il débarquerait. On avait
recouvért d’herbe fine, à l’ombre
d’ün‘ grand arbre, le lieu'où il devait
siégêr; nous nous y assîmes aussi;,
Alors les rameurs de l’arrière de.scen-dirent se joindre aux ovations. Le
roi leui' pernjit ensuite de , s'e dis
persér èn attendant que lés’gens tìo
lieu apportassent à manger. 11 y eut 'i
abondance de, viande, légumes et
5
- 2«
boisson, tellement que même les
l’arneurs des 40 canots d’escorte
eurent leur part: Pendant ce temps,
les femmes ne cessèrent de chanter,
tantôt en sérotsé, tantôt en senkoîa ;
quelques-unes simulèrent même le
g: combat dans lequel les Barotsé ont
vaincu leurs oppresseurs Makololo.
Après dVa b. d’arrêt,'nous reparûmes
à 3 h. au son dès acclamations. Sur*
la Nalikouanda jouent à tour 3
bandes de musique. La 1* devant
le pavillon est constituée par les
assourdissants tambours de guerre;
c’est à vous crever le tympan! on
les entend de plus de-30 km, pendant la saison sèche, par conséquent
de bien plus loin pendant l’inondalion. Les 2 autres bandes, à l’arriére,
sont les serimba et lamtams et les
cbanteur.'S. Nous remarquâmes que
quelques-un.s de ceux qui ■ à l'aller
semblaient faiblir n’étaient pas remontés pour éviter d’être jetés à
l’eau. Peu après, nous vîmes les
tambours ,se concerter, puis tout
doucement ils s’approclient d’Iniatnaouina, frère du roi, et tout, d’un
coup, le saisissant par, les jambes,,
ils le lancent par-dessus bord; Tout
Morolsé est nageur; l’bomme nagea,
Jiagea, jusqu’à ce qu’il put trouver
le fond avec sa rame ; alors la fichant
en lerre il s'y cramponna et attendit
les canots. Il y eut un murmure
1 parmi les rameurs, puis un nouvel
élan. Nous avançâmes rapidement
et rentrâmes à la nuit noire. 11 est
■ curieux de voir avec quelle assurance
ils se dirigent dans leur plaine inondée, sans le moindre point de
repère. ■ /,
A. JALLAi !
CORRESPONDANCE
^ ’ ' ’keasine, 1,6
Cher Monsieur le Direcleur
Tandis qiie des milliers de Vaudois
étaient réunis hier sous les beaux
châtaigners de Torre Pdlice^ et fai
saient monter au Dieu tout puissant
de nos pères des prières' d’actions
de grâce et d’adoration, rabi j’assistais,
à Messine, à une des cérémonies les
plus payennes qui aient été conservées dans ce pays. Ab I que j’aurais
préféré me trouver au milieu de mes
frères vaudois et célébrer avèc eux
celte belle fête traditionnelle du 15
Août, laquelle,bien que tombant dans
un jour consacré par l’Eglise romaine
au culte de 1’hérésie mariolalrique,
est tout ce qu’il y a de plus contraire
•à la superstition! Ob! que j’aurais
été heureux, moi aussi, de me trouver
sous la voûte verdoyante de ce beau
temple de la nature, pour adorer
Dieu en esprit et en vérité! En
pensée et de cœur, j’y étais.' De
corps; depuis les balcons d’un superbe
logis sur la'Worma de Messine —
où des amis m’avaient invité —
j’asaistàis à la procession de la fameuse tara, tfainée par des centaines
d’hommes et acclamée par plusieurs
milliers de fanatiques. ’ ■’
Qu’est-ce que celte bara? C’est
une immense machine s occupant, à
sa base; un espace de 30-40 mètres
carrés, et arrivant à la hauteur de
20 mètres environ. Elle est placée
sur deux grandes poutres lisses; et
ayant plus ou moins la forme el les
propriétés d’un traîneau.>Une dizaine
de poutres sont adaptées devant et
derrière de ¡manière à former fun
point d’appui pour uneiquarantaine
d’hommes! qui traînent et pousséni;
cette énorme machine, aidés par
des' centaines d’autres qui tirent
aussi, attachés à deux énormes câbles,
longs une'centaine de mètres. Tout
au sommet il y a naturellement
une statue 'qui représenté la Vierge,
-dont'les pieds reposent sur la main
d’une autre statue représentant Dieull
On dit que c’est rdmé de la Madonne,
parceque,4but au'bas, ili y a son
coi ps, couché dans tine bière entourée
par les apôtres ,— de là le nom dé
bara.,—* Fuis il y a plusieurs grandes
rouesj semblables à celles d’un carrousel, dont les unes tournent hori-
6
zontalement, et les autres verticale-^
ment; une grande en bas, d'autres
au centre et d’autres vers le sonamel ;
une représente le soleil, une autre
la lune et d’autreSi je ne sais quoi.
Toutes ces roue.s, .mises en mouvement par un mécanisme d’horlogerie,
tournent lentement pendant tout te
parcours, ayant à l’extrémité de chaque rayon une statue qui doit représenter un ange. Il n’y a que peu
d’année» que l’on a substitué des
statues à des enlanits. Il y aura
tout .au plus 20 ans que Dieu était'
représenté par un garçon de'42 ans,
et la vierge par une jeune fille de
7 ans; et à la place de ces innombrables statues placées .«ur ces roues
qui tournent dans tous les sens, il
y avait de tout petits enfants, et
presque chaque année ili y en avait
qui mouraient^ ne pouvant résister
à ce mouvement de rotation qui
durait plusieurs heures; Maintenant
il n’y aides enfants que sur la grande
roue inférieure, qui tourna horizontalement, à deux mètres du sol
envkon. Nalut ellement, le plus grand
uombreî déplorent que ce ne soit
plus comme une fois !
Les fêtes de la mi- Août ont duré
trois jours, et l?on a pu obsejfwer un
révoltant mélange de cérémonies
religteuse» et d'amusement« mondains. Ainsi dans le programme l'on
pouvait liiie; Tir du canon de la
citadelle, musiique sur les places
publiques,tir au pigeon, coursesde bu
cycles, processions des saints ekeveuæ
de la Madonne^ iliurainalion, feux
d’artifice, ii'égatest népres à Imcathé'drale, messe' solennelle, pmeessimi
de la toara, etc. etc. Quel mélange
incroyablie l Mais ce qiu’il y a de
certain c’est que les prêtres savent
en profiter pour fairo croire au
peuple que tout eelai a été fait en
rhonneur de la Fierÿe. Des milliers
et, des miilliera de persKjEtiaes son t
venue» de» alentours, de.» Calabres,
de Catane, etc. Un seul train spécial
a trâiusporté à Messine lâOO catanais.
Le panemnet des anciens
romains a toujours la même valeur,
et les trois F du roi Bomba sont
toujours efficaces. Ainsi M. Crispi^
qui, l’année dernière, avait traité
les siciliens comme l’on sait, n’a
pas hésité un instant maintienant
à envoyer à Messine une partie de
l’escadre pour honorer la Madonne,
ou du moins pour complaire aux
Messinois. Si les libéraux — et l’oir
dit qu’il y en a beaucoup ici
avaient eu le courage et le bon sens
de ne pas donner leur appui à
ces têtes de la superstition et de
présenter, par contre, un projet de
iôles pour le 20 Septembre, peut-être
auraient-ils réussi; du moins il»,
auraient fait leur devoir. Mais nous
n’en sommes, pas encore là en Sicile!
Mercredi soir nous avons, nalurellemenl, tenu notre culte comme
si de rien n’élait; et c’est avec
plaisir que j’ai compté 35 personne»
présentes, quand plus d’un m'avait
prédit qu’il n’y aurait pas eu dix
auditeurs.
Di Buffx.
CHRONIQUE VAUDOISE
TORRE PELLIGE. Corps ifets pasteurs. — Nous avons négligé de dire
dans notre dernier numéro, que le
Corps des pasteurs a entendu avec
intérêt un rappoBt de M. Vinay sur
l’état de la Bibliothèque Vaudoise
(Bibliothèques pastorales et du Collège rféunies); qu’il lui a voté de
chaloureux remercîraenlS:; qu’il lui
a adjoint MM. J. P. Pons et FI. Meillé
pour fornaer la commission de la
Bibüolhèqjue, et q,u’il a admis le
principe que toute personne se servant de la hibMicdhèqiue est teua de
verser une cotisation annuelle dont
le mou,tant sera fixé sous peu.
N’oublions pas non plus de dire
que, avant la nomination des commissioos examinatricés, il a été rappelé ce que deux synodes avaient»
établi, que» le» eommissiouis exaâal-
7
,y
- S7S
natrices deivent en rédigeant leurs
f^ports deiïiander aux adimànistea'
lions toutes les informations que
eeües-ci peuvent fournir sur les
actes au sujet desquels des difficultés
pourraient être soulevées, et cela
en vue d’éviter soit une perte de
temps soit des critiques n’ayant
pas de fondement. Il nous semble que
cette mesure est des plus équitables
et que la pleine liberté d'appréciation
des commissions d'examen o'en est
aucunement compromise.
LUSERNE S. JEAN. Le 30 Août
à 3 h. s’ouvrira dans la maison de
M. l’Ancien Arthur Peyrot, aux Marauda, une venjte dont le produit
sera consacré à payer les derniers
comptes des réparations faites à Pancienne église du Eiabas. Comme nos
lecteurs le savent, il se lient actuellement dans cette église, tous les
dimanches après midi, un culte qui
est bien fréquenté par dés personnes
appartenant aux trois paroisses de
S. Jean, La Tour et Angrogne. On
prie d’envoyer aU( plus tôt à Madame
Line Peyrot, aux Marauda, les objets
et les dons en nature destinés à la
vente et l’on compte pour le 30 sur
un public nombreux et bienveillant.
S. GERMAIN.
— Des amis de M. Tron, au nombre de 120, lui onl olfert, le 12, un
dîner à l’occasion de sa nomination
comme chevalier de la couronne
d’Italie. L’impression qu’en ont emportée ceux qui y ont assisté à été
des plus favarables. üa graad nombre de toasts ont été portés, notamment par MM. Pignatelli, Viale,
Facta député au Parlement, Maffei
syndic de Pignerol, J. Ribelti sen.,
Ph: Cardon, J. Weitzecker, Prof. H.
Bosio, G. Quattriui et d’autres encore.
Des lettres et télégrammes ont été
lus, entre autres un signé à la fois
par-SÎM. J, P. Pons, A. VÜnay et N.
Tourn. On a beaucoup remarqJJié et
conaasneij té l’absence des pasteurs idu
t
Val Pélis mais on a eu grand tort
d’y voir une espèce de parti pris,
voire même de complot. Nou.s .savons de source certaine qu'O chacun
a ou ses bonnes raisons pour rester
chez soi, ruais que chacun aussi a
été fort étonné lorsqu’il a appris
qu’aucun.de ses voisins n’avait été.
1.1 n’est personne, en eilet, parrni
nous qui ne reconnaisse, à sa juste
valeur, le bien que M. 'Tron a fait
à S. Germain. R en est encore ¡cependant qui croient que ,l’on peut
apprécier un collègue et l’aimer d’un
amour véritable, sans prendre part
à des ¡manifestations éclalanies.iju’ils
jugent.être plus faites pour un philanthrope que pour un ministre;de
l'Evansgile, Après cela, si Ton avait
demandé aux pasteurs des deux
Vallées: «Les bètissesiet institutions
qui doivent leur existence à M. Tron
lui ont-elles mérité la croix?» on
aurait répondu « oui,» sur toute: la
ligne et c'est, nous pensons, ce qui
importe le plus au pasteur de S.
Germain.
— ‘Election de pdsteür,
-'Le Dimanche 18 cdtir.'TASsem'
blée électorale de S. Germain b’est
réunie ,sous la présidence de M.
Weitzecker, et a nommé, par, 152
voix .sur 155, M. G. A. ïnoN, çoimpe
son pasteur.
L’association Pédagogique est convoquée pour jeudi prochain 29 hour,
à 8 li2 précises dans Tétole paroissiale de S.t Jean.
Le sujet pipposé à Texamen et
à la discussion de la Conférence est
le suivant:
« Les conditions actuelles de notre
enseignement élémentaire^ Les améliorations nécessaires pour que cet
enseignement réponde toujours
mieux aux besoins iuleJlectueis et
moraux de notre population ».
J. J, »Ahxjr.
8
- 280
Revue Polillqiie
ITALIE, — Les rapports avec la
France sont devenus plus diîftciles
à la suite de la dénonciation du
traité de commerce qui nous reliait
avec la régence de Ifunis, régence
qui comme on le sait n’est autre
chose actuellemenl qu’une province
de la lépublique. Il faut avouer que
cette persistance de la < France à
nous réduire par la faim a qüeique
chose d’exaspérant. Mais ritalie saura
rester calme de manière à ne rien
perdre de .son bon bon droit. Tandis
que la France ne cesse de nous
humilier, elle provoque de ririitation
chez ses voisins d’outre Manche par
ses envahissements coloniaux et i|
est certain qu’au jour reddendi rationis, ce n’est pas nous seulement
qu’elle aura à combattre. ¡
Tandis que les libéraux en Italie
se préparenttà célébrer la libération
de Rome, les cléricaux organisent
exaclement pour la même époque’
une grande fête en mémoire de la
proelamaliop de l’infaillibilité papale.
ALLEMAGNE, — L’inauguration
du monument de William 1 a eu
lieu ces jours derniers à Berlin. Les
journaux allemands sont pleins de
souvenirs des batailles d’il ÿ a 25
ans, et les tombeaux des guerriers
torahés^dané, ies giandés batailles
dé 70, 71 sè sont couverts de fleùrs
et de couronnes.
ANGLETERRE, Daps son discours d’inauguration du Parknient,
la Reine fait allusion aux atrocités
commises en Arménie pt se montre
résolue à oblenii\ du Sultan des
réformes devenues absolument nécessaires. ,i,
BULGARIE et SERBIE.'^ Des
attentats orit eu lieu contre ‘ Ferdinand de Cobourg et contre la réiiie
Natalie. Tous deux ont échappé,
mais quel sort que le leur! :
SOUSCRIPTION
pour notre 15 missionnaire en Chine ‘
M.lle H. s. 3 —
SOUSCRIPTION
pour Térection d’un Temple
à Colonia Yaldense.
M.me Veuve Malan-Lantaret 3 —
M.lle Dina Tellinî 1 —
Si cerea una maestra
per la scuola femminile di Prarnéllo
colio stipendio legale oltre ralloggio.
Farne domanda al Sindaco fra tutto
l’8 Settenabre 1895'* presentando i
documenti previsti dal relativo Regolamento.
Il Sindaco f f.
Soulier.
On demande nniirriee
de 25 à 30 ans chez bonne famille
prot. à Briançon. Deux jeunes cuisinières sont également demandées.
Inutile de se préèeiiler sans bonnes
références. Adresser: Danne, pasteur
Ginestre, H les Alpes.
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À Torre Pellice, via Appiotti N” 2;
prix modéré.
Pour les, informations, s’adresser
au, portier JOSEPH GtllGÜ, ,,
TORRE PELLICE
Le soussigné, propriétaire de
1’« Albergo tpiemonté », avertit sa
Clieniéle qu’il vient d’agrandir et de
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chambre comprime.
Arrangement pour familles. , j
Daniel Pasquet.
. J. P. Malan, Gérant ,
Torre Pellice — Irnpriaierie Alpina