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Cinquième Année.
2-4 Janvier 1879
N, A
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vom mt strtz lénwiHS. Autks 1. t. Suivant ta vérité aVvc la charité. Ep. î, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie .... !.. 3 Ton» pay$ de l'Union de potte ... i 6 Àmdriqvc ... >9 On s'wbdniie ; Polir r/nien^m* chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour rÆ’triërienr au Bureau d'AiB ministracion, 1 Un eu plusieurs uuméro-s sépa> >0s, demandés avant le ti- rafça 10 cent chacun. I AnnoneeN :.2f) centimes par ligne. Les tfnuofs se font par }eUre rec< mmar\dee ou par mandats sur le Bureau de P#- 1 rose* Argeniîna.
Pouf la RÉDACTION adresser ainsi: A la Dirëctird du ^'¿moin , Pomaretto ^Piiierolo) Italie. Pour rADMINISTRATION a^resser-aiûsi : A T Adininistraiion du Témoin, Pomaretto tPineroIoj Ualio.
¡Sommaire.
Le Pasteur Espagnol Francesco do Paula
Ruet. -• Pleiro Valdo et les pauvres do
Lyon. — En attendant. ~ Nouvelles religieuses et faits divers. — lievue polilique.
le Pasteur ISspagnui
FRANCESCO DE PAVLA RUET
Au Rédacteur du Témoin.
Bien cher ami et frère !
Vous avez publié, dans le premier numéro du Témoin de celte
année, la nouvelle de la mort du
pasteur espagnol Don Francesco
DE Paula Rükt décédé, il y a
quelques semaines, à Madrid. Voulez-vous me permettre de donner à
nos lecteurs, sur ce frère que j’ai
connu très particulièrement, quelques détails qui ne seront peutêtre pas sans intérêt pour eux ?
« Né de parents aisés et honnêtes, iTj’écrivait-il dans une lettre
du 31 décembre 1853; objet de
la sollicitude d’une mère des plus
tendres, je reçus, k Barcelone
ma patrie, une éducation conforme
à mon état. En sus des éludes de
grammaire et d’histoire, la peinture et la musique^ furent celles
qui me captivèrent le plus, et me
valurent de la part de mes concitoyens des honneurs e$ Aes encouragements dont l'effet fut de me
pousser à entreprendre le voyage
d’Italie, dans le but de me perfectionner dans ces deux nobles
arts, mais plus spécialement dans
la musique ».
Ce fut, en effet, l'amour de
l’art , et le désir de s’y faire un
nom qui le poussèrent à quitter
l'Espagne pour se rendre en Italie
où il arriva . si je me souviens
bien , dans les premiers mois de
l'année 1852. Hélas! d’amères déceptions l’y attendaient. Il était
venu y chercher la célébrité et il
y trouva des contrariétés sans
nombre tout d’abord, puis la misère, et enfin et pour comble de
maux, la maladie. Ce fut à Turin
où il avait fini par se fixer, après
avoir chanté sur différents théâtres
de province, qu’il tomba malade
d’une maladie qui, en affectant
profondément les organes de la
2
^.-56 .
voix 3ui ferma pour toujours cette
carrière qui avait été le rêve de
sa vio.
Ce fut pendant qu’il était sous
le poids de cette immense épreuve
que Dieu , qui avait sur lui des
intentions de miséricorde, dirigea
ses pas vers la plus que modeste
chapelle où l’Eglise Vaudoise célébrait alors son culle. L'Evangile
qu’il y entendit alla droit à son
cœur, et une année ne s’était pas
écoulée , qu’à la suite d’une inS'
truction régulière et d’un examen
de foi consciencieux, Ruet était
admis comme membre de notre
Eglise.
Des leçons de musique qu’on
était parvenu à lui procurer suffisaient tant bien que mal à son
entretien, d'ailleurs moins coûteux
que ^aurait été celui d’un
autre, grâces à cette sobriété qui
est, un des traits distinctifs de
sa race. Nature généreuse, enthousiaste, aux aspirations grandioses,
un vrai espagnol, aussi bien par
les défauts que par les qualités,
notre ami obligeait souvent celui
qui trace ces lignes à des représentations , voire même à des réprimandes, toujours reçues, il faut
le dire , avec la plus touchante
docilité. « Vous me grondez, finissait-il habituellement par me dire,
mais le jour viendra, où vous
vous convaincrez que je valais
mieux, au fond, que vous ne le
pensiez ». Ainsi s’écoulèrent près
de deux années durant lesquelles
Ruet se rendit très utile, en concourant de tout son pouvoir à
l’achenainement du chant religieux,
au sein de notre Eglise naissante,
Il tel canto, comme il avait l’habitude de s’exprimer , . c’était en
core sa passion ; et avec quelle
ardeur il s’efforçait d’en populariser le goût parmi sas nouveaux
coréligionaires !
Un matin , Ruet se présente à
ta porte de mon cabinet , à une
heure où je ne t'attendais guère.
• Je viens prendre congé de vous,
mon cher pasteur, rne dit-il, en
me tendant la main •. — Et pour
aller où, je vous prie? — « Four
rentrer en Espagne. » — En Espagne ! mais, de grâces, qu’ailezvous faire on Espagne ? — * Ce
que je vous ai fait pressentir pins
d’une fois » me répondit-il ; < y
annoncer l’Evangile • — * Mais,
à peine serez-vous arrivé là et
aurez vous ouvert la bouche, que
vous serez emprisonné !» — • C’est
possible, mais J’irai quand même,
et, en tout cas, il ne m'arrivera
que ce que Dieu voudra
En vain cherchai-je, par beaucoup de représentations, à le détourner de son projet, tout fut
inutile, et dès le lendemain ou
le surlendemain ( c’était en juillet
1855 J il reprenait le chemin de
sa patrie.
Son excellente mère vivait encore ; ce fut auprès d’elle, à Barcelone , qu’il [alla se fixer, bien
décidé à mettre au plus vite son
projet à exécution.
Ce qui s’en suivit était par trop
facile à deviner, étant donné un
pays Comme' l’Espagne à cette
époque, et une reine comme Dona
Isabella. Notre ami m’était de
retour dans sa ville natale que
depuis quelques semaines, et son
œuvre d’Evangélisation n’en était
encore qu’à ses tout premiers
commencements, que déjà l’autorité ecclésiastique avait fiairé en
3
.27
lui l’hdrelique auquel il fallait/
au plutôt , fermer la bouche. Et
quoi de plus aise, dans uu pays
où le moindre désir du prêtre est
un ordre pour le magistrat? Ruet
fui aussitôt arrête, dans la maison
même de sa mère, garotlê et je'lé
dans un cachot, comme le dernier
des malfaiteurs.
Durant des semaines , les menaces succédèrent aux menaces,
pour U’ameuer à une rétractation. Quand il fut évident que ce
moyeu n’aboutirait absolument pas,
on changea de procédé, et l’on
eut recours aux promesses et
presque aux supplications. *Pro» mettez-nous que vous garderez
» pour vous seul vos coupables hé» résies, et que vous u’en ouvrirez
• plus la bouche avec personne ,
» et vous êtes libre ». — » Le
jour, répondait-il invariablement,
où vous me rendrez ma liberté ,
je recommencerai à dire à ceux
avec les quels je serai en rapport,
ce qui fait le fondement de ma
paix et de mon espérance ».
Après quelques mois de cette
lutte sans issue , le magistrat à
bout de ressources , se décida à
prononcer sa sentence: c’était une
sentence d’eæii. Ruet, obligé de
quitter l'Espagne , s’en éloigna
le moins possible et alla planter
ses tentes à Gibraltar, localité
qui pour être atjglaise et eSfiagnole
tout à la fois se prêtait mieux
qu’aucune autre à la réalisation
du projet qui plus que jamais ,
lui tenait à cœur: l’évangélisation
de ses compatriotes
Dans une jirochaiue lettre je
vous dirai ce qu’ilylii.elcoiumeiu,
entre les mains de Dieu, et malgré
le peu d’instruction ihéologique
qu'il possédait, il devint le père,
pour ainsi parler , de ce mouvemeiiL évangélique espagnol qui a
donné et donne encore de si belles
espérances.
Tout à vous en J. G.
J. P. Meille.
Enfm nous le tenons ce manuscrit
longtemps convoité, et nos lecteurs
jugeront bientôt par eux mômes , s’il
n’aurait pas été grand dommage qu’il
demeurât enfoui dans le cabinet d’étude
de notre exceilenl et trop modeste ami,
M*' le prol'.’^ IJ. Tron. Malgré l’inconvénient, surtout pour un petit jommal ,
des série.s d’arlicle.s sur un même sujet,
nous regreitons beaucoup que le manuscrit sur Vabio soit si court, et nous
espérons que no.s lecteurs seront en
général du même avis que nous, lorsque nous arriverons ensemble à la dernière page de ce travail si intéressant
pour les Vaudois.
Nous commençons aujourd’lmi par
la publication de la préface et d’une
partie du cliapilre premier.
IMËilfiE YUDO
el les {liiuvres tic lyoïi
Préface.
On s’est quelque fois étonné que
Pierre Valdo, ce rélormateur du XII*
siècle , n’aît ‘point encore trouvé de
biographe. Pour peu qu’on aîL fait
connaissance avec cet homme exemplaire el qu’on songe à la place qu’il
occupe dans l’Eglise de Dieu , il y a
lien effeclivenienl d’être surpris de la
lacune que présente à cet égard notre
liltéraliire religieuse.
D’un aiilie côté, il faut bien reconnaître que la lèche de combler cette
lacune n’esl pas des plus tacites. Quels
documents avons-nous en effet pour
en composer quelque chose comme
une vie de Vatdo ? Des données très
.incomplètes, des fragments amssi maigres qu’ils sont rares, une demi-pagé,
4
. 28 ,~
deux ou trois lignes, quelquefois même
deux ou trois mot,s qu’il finit éclairer
les uns par les autres en les rapprochant ; tels sont, en général, les matériaux dont on peut disposer.
PIncore est-ce aux adversaires de
Vaido qu’il faut avoir recours pour ces
témoignages. Or, ces adversaires .sont
souvent des ennemis déclarés, et l’on
conçoit qu’ils ne se soient pas précisément proposé de nous montrer le
réformateur et son œuvre sous leur
jour le plus favorable.
Ajoulez à cela que , même à des.
ennemis , i! n’anra pas été très facile
non plms de suivre d’un peu près un
homme du caraclèi'e de Vaido. Conservant dans sa vie ciirélierme toute
l’activité de l'ancien homme d’affaires,
ce missionnaire ardent .semble être
partout à la fois, mai,-; partout aussi
il aime à s’éclipser, évidemment désireux de ne faire do bruit que ce qu’il
ne peut éviter sans ..infidélité. Où l’atteindre par conséquent et comment le
suivre de manière à ne le perdre jamais de Vue ?
Lui seul aurait pu nous laisser un
récit de ses sonOVances, comme de
ses joies et de ses travaux missionnaires; il ne l’a pas fait, aucun des
siens ne l’a fait poui' lui cl nous en
sommes réduils|à ce qu’ont bien voulu
nous conserver de sa mémoire ceuxlà mêmes qui avaient tout intérêt à la
faii’e oublier.
Ce n’est donc pa.s , tant s'en l'aiii ,
une biographie du rél'ormaleur de Lyon
que l’on trouvera dans les pages qui
suivent ; quelques chapitres détachés
où nous avons essayé de réunir ce
qu’il nous a été possible de glaner
çà et là concernant les Pauvres de
Lyon, en suivant de préférence les
auteurs contemporains, ou presque
conleniporaitTS, e’esl tout ce que nous
avons pu faire.
Ce travail, quel qu’il soit, doiineral-ii à quelqu’un de mieux placé que
nnu.-i l’idée de le reprendre pour en
faire un livre à la fois plus édifiant et
plus complet? Nous n’osons trop l’espéi‘ei', mais nous le souhaitons vivement.
La Tour, Yaüées Vaudoise's dïi Piémont. i879.
CHAPITRE 1
Le Marchand.
Dans la seconde moitié du douzième
siècle , vivait à Lyon un riche négociant qui .s’appelait Pierre, mais qui
fut beaucoup plus connu depuis sous
le nom de Vaido.
La manière toute providentielle dont
il fut amené à se donner au Seigneur,
son renoncement exemplaire, son zèle
pour le salut des âmes et pour la propagation des Saintes Ecritures, ses remarquables succès, ainsi que les tribulations qui en l'tirenl l’accompagnement
tout cela est digne du pins haut intérêt de la part de quiconque partage
la foi et l’espéiance de ce fidèle témoin de la vérité
On s’accorde généralement à nous
montrer Pierre de Lyon, — c’est ainsi
qu’on le désigneqnelque fois, ~ comme
ayant habité cette ville, dès l’année
1150 jusqu’en 1184, époque où il aurait
été exilé pour aller finir ses jours au
fond de la Bohême.
Mais d’une inanièi'e précise on ne
connaît ni le lieu ni l’année de sa
naissance. D’après Polichdorf, Pierre
aurait été originaire de la ville ou du
pays de Valdcn qu’il place aux frontières de Fi'ancc, c’est-à-dire, dans les
Alpe.s, et c’est là qu’on l’aurait encore
trouvé au temps d’innocent 11, qui fut
pape do l’an 1130 à l’an 1143- Un inquisiteur, écrivant à l’arclievêque d’Ernbrun, Rostan, vers l’an 1490, tout en
considérant Vaido comme citoyen de
la ville de Lyon, le fait habiter * au
lieu appelé communément Val Grant ».
Si ces deux noms désignent la même
localité, Pierre aurait été de là s’établir
jeune encore , dans la commerçante
ville de Lyon, où il aurait pu recevoir,
en souvenir de son pays natal, le surnom de Valdus. Une chose parait hors
de doute, c’est que ce surnom, qu’il
le dût à .son origine ou à d’autres circonstances , n’était qu’une pure épithète et que ce ne fui qii’après 1173
que le vulgaire d’abord, puis les adversaires et les papes appliquèrent au
Marchand de Lyon les qualifications
diverses el peut-être pas trop bien-
5
.29
veülarilesde Valdus, Yaldius, Yaldeus,
Valdes, Yaldesim el surloul Yaldensis,
absolnmenl comme si l’on avait voulu
dii'e : Pierre de Y al, Pierre de Fiitiii,
ou même Pierre le Vaudois.
(A suivre).
En nllendant
KrijaUendaut ]a
talionde noir« Seigneur
Jésus Christ. I Cor.
1.7;.
Il viendra donc, puisque nous sommes [invilés à l'attendre. Il viendra,
quoiqii'en disent ceux qui ferment les
yeux pour ne point voir 1a lumière du
soleil, el c’est le Seigneur lui même
qui nous l’assure dans sa Parole. On
verra le Fils de l'homme venant sur
une nuée , avec puissance el grande
gloire (Luc xxt , 27). Ce Jésus), qui
a été élevé d'avec vous au ciel , en
descendra de la même manière que
vous l’avez coiUemplé montant au ciel
( Actes i, U ). il viendra de là pour
juger les vivants et les morts.
Même il viendra prochainement. La
nuit est passée et le jour est approché,
rejetons donc les œiivres des ténèbres,
et soyons revêtus des armes de la lumière (Rom. xni, 12). Convertissezvous, carie royaume de Dieu e.sl proche.
Nous ' ne savons ni le jour ni l’heure
à laquelle il viendra, les anges même.s
qui .sont dans les deux ne le savent
pas ; mais les signes des temps qui
doivent précéder sa venue s’accumulent devant nos yeux. Les faux-Clirisls
ne manquent pas de nos jours. Lazzaretti vient de tnourir, et voici qu’à
Paris même un fou orgueilleux se
donne pour le Chri.sl el reçoit les hommages de personnes encore plus folles
que lui. Les anli-clirists et les faux
prophètes ne manquent pas non plus
et les doctrines las plus étranges el
les plus ridicules trou vent facilement
des ignorants taillés pour les recevoir.
Il suITu quelquefois que ces idées soient
drôles pour faire leur chemin dans le
coeur de ceux qui se laissent transporter à tout veut de doctrine. Mes
bieii-aimés, ne croyez point à tout
esprit ; mais éprouvez les esprits, pour
.savoir s’iLs soûl de Dieu ; car plusieurs
faux prophètes sont venus au monde
( 1 Jean iy, 1 ). Les guerres, les bruits
de guerres , la peste ( en Russie ) la
famine ( en Chine el Mongolie ) les
tremblements de terre ne manquent
malheiireusemenl pas.
Quand le Fils de l’homme viendra
pensez-vous qu’il trouve de la foi sur
la terre ? ( Luc. xviii , 8 ). Voilà aussi
un signe des temps, et si l’on en juge
d’après le manque de piété, l’indifférence aux choses religieuses, l'incré^
duülé qui s’aifirme avec une audace
croi-ssanle, la corruption, les désordres,
le.s débordemenis de toute espèce dont
nous sommes bien souvent les témoins,
il y a tout lieu de croire que les derniers temps approchent, el que nous
sommes au commencement de la fin.
fît en attendant les temps solennels
qui se préparent, que faisons-nous,
amis lecteurs ? Nous ne vous connaissons pas et nous ne saurions dire de
chacun de vous s’il est enfant de Dieu,
ou enfant du présent siècle mauvais.
C'est donc à vous d’examiner ce que
vous faites en attendant la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ.
Si lu es converti à Dieu, nous supposons, qu’en fidèle serviteur, tu attends
Ion Maître. En l’allendant), nous supposons aussi que lu ne t’endors pas
dans le péché, mais que tu veilles ne.
sachant ni le jour ni l’heure à laqueller
il viendra. C’est comme si lu savais
qu’un larron doit venir pendant la nuit
pour dévaliser la maison.
—- A quelle heure viendra-l-jl ?
— Il ne l’a pas dit.
— Mais, à peu près ?
— A l'heure à laquelle tu n'y penseras nas L... Prends donc garde, mon
ami. Veillez el priez afin que vous ne
tombiez point en tentation.
Le serviteur fidèle désire la venue
de son Maître, il l’aime, il désire être
enlevé de celle vallée de larmes et de
péché pour s’en aller avec Christ, ce
qui lui est de beaucoup meilleur. Aussi
— poussé par l’Esprit Saint, — il s’écrie ; O Jésus, viens bientôt. — C’est
là le cri de l’Eglise, — car pour le
6
.30
monde inclifférenl el incrédule qui ne
ionge qu’à faire de rarg'etil , à jouir
dans le péché, à ;se passer de Dieu el
de la. Bible , il ne saurait hâter par
ses cria la venue de Celui qui doit
le juger. Aussi il se lait. Il se tait
quand les autres prient, il ne prie
pas, il ne lit pas la Bible, il ne va
pas au culte, ou s’il dit quelque chose,
il s’écrie avec l'es démons'auxquels il
obéit : Qu’y a-t-il entre moi et toi Jésus,
fil-s de Dieu ? Es lu venu ici pour nous
lourmenter avant le temps? ( Matth.
VIII,,29}. Et le malheureux continue à
maliaire, tout en se croyant, peut-être,
aussi près du ciel que les fidèles.
Tandis que le serviteur vraiment
fidèle, tout en implorant la venue de
,son Maître, travaille cà faire * ce pourquoi il est établi » c’est-à-dire .sob
devoir. 'i ■
Un ci'i se fait euteiidre : voici l’Epoux !' 11 apporte son salaire avec lui.
II. ne manquera pas-de donner la récompense au serviteur qui l’aura attendu; sans se corrompre. 11 le rendra
heureux avec lui pendant toute l’éler
nilé, il rélabür.a sur tous ses biens,
et le recevra dans .sa gloire.
Sois fidèle jusqu’à la mort el lu recevras la couronne do vie.
TciieiWos lampes prêles!
___ )'
r'
Le 19 Mai 1780d'ul une journée très
sombre: dans le Gonneclicui. On fui
obligé d’aliunier les chandelles et les
oiseaux cessèrent de chanter. Le petc
pie ne pouvait .se défaire de l’idée
que le jour du jugement allait arriver
incessamnieiit. Celle idée pénélEi dans
le parlement qui: s’ajourna, et l’on
proposa au'Coiiseil :d’en faire de même.
Le colonel* Duvenport s’y opposa.
Si le jour du jugement n'approche
pas, dit il, nul besoin de nous ajourner
et s'il est: vrai que ce grand jour approche, je désire qu’il me trouve à
mon poste et faisant mon devoir. Je
désire qu’on apporte des chandelles el
que la séance continue.
Telle est l’altitude dans lu quelle le
SQigneur flé^ire (reHVQr l9§ gi§n§ quand
il viendra. «Veillez donc car vous ne
savez point à quelle heure voire Seigneur doit venir, s
(Christian Herald.)
Le l'iclie el le pauvre
On rapporte que le Duc de Wellington allant communier dans l’église de
son pays, un pauvre vieillard s’approcha et sé mil à genoux près du Duc
poui' communier avec lui.
Quelqu’un loticlia le vieillard el lui
dit h l’oreille de se Icnir à l’écart
ju.squ'à ce que le Duc eût communié.
Celui-ci s’en aperçut et saisissant la
main de son pauvre voisin il lui dit:
—- Ne bougez pas, nous sommes
tous égaux ici.
IjC riche et te pauvre se rencontrent;,
dit l’Ecriture el celui qui a fait l’im
et l’autre c’est fEternel,
Nous avons reçu , mais trop lard
pour la publier dans ce N°, nne réclamation de M. Troncone, ex-inspecteur scolaire de notre arrondissement.
Elle paraîtra dans celui de la semaine
prochaine.
iîouweUce t^ltjgtensee
et faits divers
Timm. — Le biidçfel de l'inslruclion pour la commune de Turin a été
porté pour 1879, à la somme considé
rahle ae 91-4.031 66. De ce total, francs
756.151 66, sont alTectés aux seules
écoles élémentaires.
— Une modeste mais intéressante cérémonie, réunissait, mercredi soir, 15
courant, dans une .'aile, au rez-deciiau.ssée du N. 10 de la nie Alfieri,
une trentaine de personnes, dont les
deux-tiers étaient des jeunes hommes.
L’objet de la convocation était l'itiauguralion du local de VUnion chrétienne
des jeunes gens, qui venait de se ru
oonsiiuier tl«n§ çgiui ville, iiu’ d@i
7
.31.
bases et. avec des éléments qui font
bien augurer de sa durée el de ses
résuilals. Au culte d’inauguration célébré pai' le Président lionoi'aire M. le
pasteur J. P. Medie, siicoédèrenl de
la part, du président effectif, M. le ministre W. Medie, d’abord, un exposé
succinl des circonstances an milieu dos
quelles la nouvelle association est surgie, des besoins qu’elle est destinée à
satisfaire et du but qu’elle se professe ;
puis une lecture, la première de la
séi'ie déjà arrêtée pour tout le premier sénieslre, suv Spurgéon, considéré
comme homme el comme prédicateur.
Une modeste réfection consistant en
un demi verre de vin el quelques biscuits, mirent fin à cette séance, dont
chacun des intervenus a remporté le
meilleur souvenir, rend'Uj plus douX|
encore par les paroles de sÿrnpalhîe'
el d’encouragement qu’Onl bien voulu
adresser à leurs jeuneii frères, trois
des invités à là céférnonie: Mess. ,).
Malany P. Robert et Docteur Lanza.
Trois après-midi, par semaine, la safie
qui est pourvue d’un bon nombre
de journaux, sera ouverte comme lieu
de rendez-vous aux soldais vaudois
qui se trouvent, cei hiver, en grand
nombre de garnison, dans cette ville.
Que la bénédiction du Père, du f'ils,
cl de l'Esprit repose abo'ndamment sur
cette œuvre naissante!
France. — üm douloureuse nouvelle
que nos lecteurs n’apprendront pas,
sans une profonde émotion est celle
que nous donne la lettre ci-après,
adressée par M. Casalis, le vénéré Directeur de l'lmtitui des Missions de
Paris, au Rédacteur du Christianisme
au XIX*^ Siècle.
Monsimr et cher frère,
Je tiens à communiquer moi-même
aux amis des missions une nouvelle
trop saisissante pour qu’elle ne se répande pas rapidemént au i;isque d’êii’e
dénaturée. Le premier dimanebé' de
décembre tout le rhonde dans notre
station de Morija élail à l’église, lorsqu’un épouvantable orage éclata. La
foudre tomba sur l’édiricc. jPlusieui’wS
persôBïiêS fiipenl renversées el reslérenl
pendant quelque temps sans connaissance; seule une pelitie fille avait été
tuée, c’élail Alice, l’enfant de mon
pauvre fils, le’docteur Casalis. Parmi
les bléssés étaient ma belle fille et
d’autres membi'es de la- famille, mais
on n’avait d’inquiétude que pour M"'"*
Dilre, mère, qui avait leçu le choc
en pleine poitrine et qui sc trouvait
dans un état fort allarrnanl. Mon fil,«
qui a eu la force de m’écrire lui-même
celle navrante nouvelle, ajoute: « Il
n’y eut pas un cri, les amis s’empiessaienl anloui- des bléssés, mais l’assemblée resta assise dan.s une calme
saisissant. » On ne se dispersa qu’après
deux fervente.s prières, offertes au Seigneur par des indigènes. « Nous contemplions l’œuvre de Dieu , » dit' ensuite une pieuse femme Mossoulo à
M. Casalis.
Oui c’est Dieu qui l’a fait; nous
aussi nous contemplons son œuvre,
sans murmurer, mais non sans pleurer.
Votre dévoué en CbrisL
K. C.4§ALÏs. :
France. — Le mouvement religieux
dans le sein du Prolcslanlisme , prend
en Francevüdes proportions de plus
on plus considérables. A Paris, le Rev.
.Mac-Alt va ajouter une nouvelle station,
aux 18 ou 20 qu’il y avait déjà fondées
loiUes lrès-pro.spères. Une {¿livre loule
semblable a été enlreprise à Lyon el
proinet les mômes excellents résultats.
Celte île Marseille initiée, il y a peu
de mois, par un collaborateur,du Rev,
Mac-All, M. Saillens, a tellement prospéré que « les réunions, éei’il-on, deviennent intenables, par suite de l’afiluence » et, qu’il faudra les dédoubler.
Dans plusieurs autres dépai temenls el
même en Vendée, des conférences
évangéliques sont réclamées à grands
cris, el si fréquentées que, souvent,
les derniei's accourus ne peuvent plus
y trouver de place.
-- L’ex PèreHyacinte, ouvrira, dans
ic courant de Janvier, à Paris, une
Eglise Catholique Gallicane (c’est le.
litre oificiel que prendra la communauté), dans laquelle le culte tonl entier, sera Qélêbre, non pi as en liffin,
mais en bel et beau français. Puisse
8
.32,
le succès de l’éloquenl et pieux prédicaleui' être plu.^ grand à Paris, (|u’il
n’a été à Genèv*!
I^evuc politique
MtuUe. — La Chambre des députés
a conlimié rexaineti du budget du
ministère des travaux publics. Beaucoup de temps a été employé à des
interpellations et à des interrogations.
Les députés sont peu nombreux ; et
si l’on devait faire quelque votation ,
on constaterait bien vile que le nombre
légal n’est pas atteint. — Les divers
groupes .semblent d’accord en ceci,
c’est qu’ils ne veulent pas faire une
guerre immédiate au ministère; ils
attendent des actes pour le juger ,
l’approuver ou le condamner ; c’est
une attente peu sympathique. — 11 se
confirme que le colonel Gola a été
assassiné près de Giurgewo. — La pre
mière réunion de l’Association Constitutionnelle de Turin a été de plus de
quatre cents membres.
Le pape a introduit beaucoup d’économies au Vatican. Cela n’est pas
du goût de tout le monde et des chanoines en particulier. Mais le denier
de St. Pierre est en baisse et Léon Xlll
a mis en présence de ses cardinaux la
perspective d’être obligé d’accepter les
3,500,000 francs qui lui sont dévolus
par la loi des garanties. Pour parer
ce coup, on s’est soumis à des sacrifices et l’on a décidé d’activer et d’étendre dans tout le monde catholique
les¡conlributtens au denier de St. Pierre.
— Du|resle pour tout 1880 dit le imrnal de Genève, il y a en caisse les
sommes suffisantes pour les divers
services.
Æ'rance. — Le ministère Dufaure
continue. Son programme n’avait pas
plu aux diverses fractions de la gauche
républicaine. Des explications furent
demandées; il paraît qu’elles ont été
satisfaisantes, puisque le télégraphe
nous apprend qu’un ordre du jour
favorable au ministère, proposé par
M. Jules Ferry, a été voté par 223
députés contre 121 ; la droite s’est
abstenue à ce qu’il paraît. La gauche
s’est divi.sée mais la grande majorité
est restée fidèle au ministère de la
république modérée.
HvitBie, — La peste orientale ou
la peste noire fait des ravages dans la
province d’Aslrachan. Des villages entiers ont disparu. — Bismark a envoyé à Vienne un ambassadeur avec
la mission de s’entendre avec le gouvernement autrichien sur les mesures
à prendre pour s’opposer à la marche
du fléau.
Lausanne 13 Janvier (H79
Bien cher frère,
On me dit que les Directeurs des écoles du dimanche de vos vallées sont
dans l’incertitude relativement aux
prix auquel nous leilr donnons le Messager et les Vignettes. Auriez-vous la
bonté d’annoncer dans le Témoin que
ces prix sont les mêmes que l'année
dernière, et qu’il en sera ainsi jusqu'à nouvel avis de notre part.
Votre tout dévoué en Christ
S. JAULMES-Coojt.
A la demande de monsieur J. Reynaud, ancien instituteur, nous publions
volontiers l’avis suivant :
AVIS
MM. les Régents de quartier qui ont
dirigé pendant l’année scolaire 187778, ou qui dirigent pendant cet hiver
une école du soir ( scuola serale ), et
qui veulent concourir à l’un des deux
prix de fr. 25 votés par le Congrès
pédagogique de 1877 , sont invités à
prier le pasteur de leur paroisse respective de faire sur la marche de celle
école une réiaüon exacte et détaillée
pour la iransmetue avant la fin de
février prochain au môme M. Reynaud
insliluteur à Bovile , président de la
Commission.
EtMssT FtOBKRT, Gérant et Administra leur.
PigDcrol, Impr. Ghiaptorc et Hascarelli.