1
Année Uuilième.
l’ilix D'ABBONNEMENT PAU AN
Italie . . L. :i
l'üus lea pays de l'UniuP
de poste . . . ►
Amérique , . . •
<'ii s*n}iofnie ;
l’oiir \'hi.r.ét‘Uu\‘ oli«z MM.
paateni's ec les libraires
Torre Pellioe.
>*our ris.'cciéi'iein'au ÏJnreau d'Ad
miuistration.
iN. 36.
8 Septembre 188*;2
Un oil plusieurs innnéros séparés, (loiiiHi)fié.'i avant 1« nraiïe ]() cent olmmin.
Amionoes; "ib ueutimes pyr ligue.
Les em’ois d'arfient ae roiii par
Iflire i‘ec()>nmnnde« ou par
«utîida/.t sur ie Hureu'u üe /'«■
roiîa Aryeniina,
Pour la RÉDACTION ad^e^8et
ainsi: A lal'ireciuui du Téhioiv^
F^oniarofto (Uinei'''lo} Italie.
Pour UADMINISTRATION adrosserainsi; A T Administration du
1 , Poinaretto (PineroloJ
! Ilalie.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi.
Vous au? sfves témoins. Actes 1» 8.
2a vm(« avêc la chM'iU. Ep. J, 15
O XI1. m a 1 r* e.
8 Sepleinbrn. — Synode Vaudois 1882.
— Les Temples d’Angrogne. — Sanclificatiou du dimanche. — Chronique vaudoise.
— Annonce.
ÎS Soptembjc’o
Nous ne nous prêchons pas nousmêmes, mais nous prêchons JésusChrist le Seigneur et nous sommes
vos serviteurs pour l’amour de Jésus,
Il, Cor. IV, 5.
Les paroles que nous venons de
transcrire étaient la glorieuse devise de l’apôtre Paul, et rien dans
sa laborieuse et brillante carrière
n’est venu les contredire. Elles
doivent être, encore aujourd’hui,
la devise de l’ambassadeur de
Christ; ce n’est qu’à la condition
qu’il y demeure fidèle que son
Seigneur l’houorera et le réjouira
par la vue de quelques fruits réels
de son ministère.
Mais la chose n’est pas aussi
facile, ni aussi commune qu’on
pourrait le croire. La plupart des
hommes prêchent leur bonl(;]inonsnous au livre des Proverbes (xx,
6), [ils la prêchent peut-être eu
concurrence avec la bonté de Dieu,
ou bien sans en faire la moindre
mention. 11 n’y a là rien qui doive
nous étonner , car tel est le penchant naturel de l’homme qui ne
s’est pas replacé humblement et
de tout son cœur sous la dépendance de son Créateur en qui lui
a été manifesté un Père plein de
tendresse.
Ce n’est pas que l’orgueil impie,
qui s’élève contre Dieu se montre
nécessairement chez tous les inconvertis avec la même impudence. Chez plusieurs il se produit
surtout sous les traits de la vanité; vanité naïve et quelque fois
comique, dont on rit, plutôt que
d’en être scandalisé. C’est probablement de cette sorte de gens
qu’il est dit, qu’ils prêchent, ou
qu’ils proclament leur bonté la
quelle n’existe d’ailleurs que dans
leur imagination.
Si l’ambassadeur de Christ, celpi
qui n’en a pas usurpé le titre,
mais qui a le sérieux désir d’en
remplir les fonctions, peut se
croire à l’abri des atteintes de
l’orgueil et de la révolte contre
Dieu, l’amour-propre, la vanité
et la présomption téméraire, sont
des écueils dangereux qu’il côtoyé
2
-28'2
tAArtAAAAAAA '•AiVAJV» n.
sans cesse et qu’il pe peut éviter
que par une constante vigilance
et un dépouillement progressif de
soi-même.
Pour peu qu’il cède au penchant
naturel de tout homme, qui ne
fait encore que poursuivre le but,
mais sans l’avoir atteint , il mêlera
d'abord aux intérêts de JésusChrist et de son Evangile, les
préoccupations personnelles de sa
réputation ; il en viendra bientôt
à s’inquiéter avant tout de sa
gloire, et il finira par oublier tout
le reste, pour ne voir que sa personne et les intérêts de sa vanité.
Ce qui rend le danger particulièrement redoutable c’est que ce
funeste progrès que nous venons
d’indiquer s’accomplit sans que
l’on ait un .seul moment cessé de
parler très-correctéraent des doctrines bibliques du péché et de
la grâce, de l’expiation par le
sang de Jésus-Christ, de la nouvelle naissance et de la sanctification. Seulement tout cela est
devenu comme une leçon apprise,
que l’on récite, plus ou moins
machinalement, et sans trop s'inquiéter de l’effet qu’elle produira
sur les auditeurs , si ce n’est qu’on
désire ardemment leurs éloges,
si même on ne les mendie pas.
C’est l’ambassadeur qui fait .ses
propres aflaires en négligeant les
intérêts de Celui qu’il a mission
de représenter.
Il y a d’ailleurs bien des manières de se prêcher soi-même;
quelques unes subtiles et savamment étudiées, d’autres tout-a-fait
simples et découvertes, aussi coupables et aussi stériles les unes
que les autres, car Dieu ne donne
pas sa gloire à xm autre.
St. Paul a indiqué la condition
capitale pour ne pas se prêcher
soi-raêrne, c’est de prêcher JésusChrist le Seigneur. Si c’est la charité de Christ qui le presse, s’il
a pitié des âmes qui périssent,
s’il le conjure au nom du Seigneur
de se laisser réconcilier avec Dieu ;
si dans faccomplisseinent de son
œuvre , il est constamment accompagné du sentiment de son impuissance et du besoin qu’il a de
a force et de la vertu de Dieu,
e ministre de Christ sera maintenu dans l’humilité, et se dépensera volontiers pour le. service do
son Sauveur et le bien des âmes.
Son plus précieux titre de gloire
sera d’être le serviteur de JésusChrist, et pour l’amour de lui,
serviteur de ses frères, jamais
leur maître et leur Seigneur.
Synode Vandois de Í882
Le Synode de l’Eglise Vaiidoise s’est
ouvert, lundi dernier, dans le 'l'emplc
neuf de la 'four, par un .service en
langue italienne. Le prédicateur d’olfice de cette année, M. l’évangéliste
J. Pons de Naples, prenant pour
texte les paroles du verset 45'"“ du
chap. xxvm des Actes : «- Paul ayant
vu les-frères, rendil grâces à Dieu et
prit coxiragc, nous montra les bien(ails et la douceur que procure aux
chrétiens la coranmoion fraternelle.
Deux jeunes candidats, MM. J. D.
Ruña de St. Jean et Giov. Rodio de
Naples ont reçu à cette occasion l’imposition des mains. Un chœur dirigé
par M. Forneron a , cette année encore, contribué par ses chants à l’édification.
A l’issue du service divin le bureau
provisoire présidé par le D' Lanlaret,
dresse la liste des membres du Synode et vérifie les mandats'des députés. Le nombre des personnes ayant
droit de siéger au sein de l’assemblée s’élève a plus de cení, mais tous
ne sont pas présents, — Le bureau
définitif est ensuite élu-dans les personnes de MM. N. Geymonat prol.
Président, J. Weitzeckef évang. vicePrésidenl, P. Long, J. D. Hugon, B.
' Gardiol Sncrétaires, J. Forneron et
Al. Jalla Assesseurs. — La séance_ .so
termine vers 6 henees par la prière.
3
Mardi. — L’ordre du jour porte la
lecture d’un rapport de paroisse et
d’un rapport d’une station d’évangélisation , désignés par le sort. Rorà
et Naples sont ainsi choisis. Le rapport de Rorà donne lieu à une courte
discussion sur les dérnarche.s à faire
en vue de conserver le privilège accordé par Victor Amédée II à la famille Durand-Canton de Rorà, privi
lége qui est un précieux souvenir
pour les Vaudois et qu’un sirrjple
ordre du Sous-Préfet do Pignerol paraît vouloir supprimer. On observe
en outre avec plaisir que plus d’un
cinquième de la population de Rorà
fréquente les écoles.
A propos du rapport de Naples on
relève le fait que les membres de
l’église qui sont loin d’être riches
donnent cependant plus de fr. i%50
par tête; que l’église Vaudoise' est
estimée même de ses adversaires,
pour le sérieux de ses assemblées de
culte. Sous peu la grande ville de
Naples aura aussi un temple vaudois,
pour l’acquisition duquel la bienheureuse et regrettée Lady Beutink, —
que Dieu a rappelée à lui celte année
— a donné si généreusement. ^ rapport SC plaignant que la vie religieuse
des membres de l’église est stationnaire, M. l’évangéliste Turin prend
occasion de ce fait pour exhorter ses
collègues à ne pas se contenter de
plaintes semblables, mais à étudier
et mettre en œuvre tous les moyens
propres à remédier au mal une fois
qu’il est reconnu, il recommande les
réunions intimes où les membres de
l’Eglise neuvent librement exposer
leurs dimcuUés et apprennent à se
connaître.
La gestion du Comité d’Evangélisation doit maintenant être examinée.
La Commission examinatrice de cette
gestion nous lit un rapport fait avec
.soin, après quoi l’on passe rapidement en revue les églises des différents districts, en suivant pas à pas
le rapport imprimé du Comité luimême. Peu d’églises donnent lieu à
des observations. A propos de Milan
M. l’évangéliste P. Long communique
à l’assemblée une lettre du Préfet de
celle Province, l’informant que le
Ministère de l’instruction publique a
bien voulu .accorder un subside de
IV.. .3000 à la Communauté vaudoisc
de Milan pour les travaux qui ont
été exécutés à S. Giovanni in Conca,
et par lesquels la façade de cette ancienne église catholique (maintenant
vaudoisc) a été conservée ¡jour embellir la ville. Le Synode exprime
par un vote sa reconnais.sance à
monsieur le ministre de l’L P. et des
beaux-arts. Florence, Lneques, Pise,
Orbetello etc. donnent lieu à des
courtes observations que nous n’enrégistrons pas.
La séance de l’après-midi .s’ouvre
d’une manière bien agréable pour les
membres du Synode. Le Président
annonce que deux de nos vénérés
frères étrangers qui doivent partir
à bref délai, vont adresser la parole
à l’a-ssemblée. L’un d’eux est M. le
pasteur Dhombres de l’Eglise Réformée de France, l’autre est le rév.
Murray de l’Eglise réformée du Cap
(Afrique). Nous essayons de donner
un résumé de leurs discours :
-M. le pasteur Dhombre.<i de Paris ;
<1 Ce n’est pas un di.scours officiel
que je vous fais.
» .ic suis venu en curieux, mais en
curieux sympathique. Vous ne pouvez
savoir ce que un huguenot français
éprouve en venant dans les Vallées
Vaudoises. ,1e me figurais La Tour
moins beau que je ne l’ai trouvé. Je
.suis heureux do vous comprendre
même lorsque vous parlez italien.
Chose curieuse, je sais l’allemand et
je ne le comprends pas; je ne sais
pas rilalien et je le comprends grâces
à ma connaissance du latin et du
provençal. Mais à part l’affinité naturelle qui nous unit il y a entre
nous bien des rapports. Notre église
réformée de France est comme la
vôtre presbÿérienne synodale. Ah !
ce mol de Synode quels regrets il
éveille en nous ! Louis XIV nous a
enlevé le nôtre. Un moment il nous
a été rendu par Thiers, — mais nous
n’en avons eu qu’un. Nous les aimons
tant, cependant, que nous nous som-
4
.,284
mes donné des Synodes officieux, parceque nous ne voulons pas que le
pays ail un régime parlementaire et
3ue l’église réformée qui l’a pratiqué
epiits longtemps n’en ait pas.
» Il y^ a entre nous la similitude
de la souffrance. Si , comme l’a dit
M. Godet, la réforme française est
la mater dolorosa du protestantisme,
on peut bien dire que l’Eglise Vaudoise est la maier dolorosa’^de la i-éforme italienne. Vous devez être le
phare qui répandra la lumiéri' eu
Italie comme nous nous devons donner à la France le pur Evangile. —
L’Evangile est fait pour toutes les
races y compris les races latines. Que
Dieu bénisse l’évangélisation que vous
accomplissez dans votre pays. Nous
avons nous aussi plus de curieux que
de fidèles. Il y a peu de besoins religieux. Notre" époque est une époque
de semailles et nous semons beaucoup en France quoique nous ne
voyons pas des résultats aussi satisfaisants que nous lès désirerions.
Nous sommes en face de l’athéisme.
La pensée moderne a déchiré le credo
de nas en haut arrivant jusqu’à nier
Dieu le père. Nous devons rendre au
monde non seulement Christ mais le
Dieu vivant et viai de l’Evangile.
» Je vous salue du fond du cœur.
Que Dieu vous bénisse, vous Eglise
Vaudoise, et vous donne d’être vraiment\son peuple zélé pour les bonnes
œuvres t. —{Applaudissements).
Rév. Murray du Cap :
* Je n’ai pas de mandat direct de
notre Eglise. Si notre Synode avait
su que Je pourrais assister à votre
assemblée il me l’ayrait donné volontiers. Nos membre-s ont lu récemment votre histoire. Aussi , lorsque,
me trouvant au Concile Presytérien
le docl. Blailde me demanda si noire
Eglise ne prendrait pas part à la collecte pour les pasteur.s vaudois, je
pus l’assurer qu’elle le ferait. Notre
Synode en effet a recommandé la
chose et le 31 octobre 1881 à la fêle
de la Réformntion nous avons réuni
ce que j’ai été chargé de vous‘ transmettre.
» Notre église est formée des descendants des hollandais qui émigrèrent il y a 300 ans pour le Cap. Cent
ans plus tard 200 huguenots s’établirent parmi nous et forment trois
paroisses, dont l’une est la mienne.
» Il y a parmi nous beaucoup de
noms vaudois. En entendant aujourd’hui le nom de Barlli. Malan je me
SUÍ.S rappelé un des diacres de mon
église. — Nous avons 100 congrega^
lions et 100 000 membres. Dieu nous
a bénis ces 30 dernières années, II
nous a accordé une Ecole de Théologie où nos étudiants sont instlmits
dans la saine doctrine. Nous avons
fait beaucoup de progrès dans l’éducation de la jeunesse spécialement
des jeunes filles. Un, établissement a
été fondé où l’on travaille à éduquer
à la fois la main, la tête et le cœui',
et dont les maîtresses cherchent avant
tout la conversion de leurs élèves à
Christ.
» Notre église s’occupe activement
d’évangéliser les protestants inconverlis au moyen de services spéciaux
de réveil, pré.sidés par de.s personnes
spécialement douées pour cela. Cette
-œuvre a été bénie. Les chrétiens sont
arrivés aussi à la persuasion que les
croyants doivent avoir une vie plus
saiiite et plus consacrée qu’ils ne
l’ont eue jusqu’ici. Plusieurs s’intéressent aiix missions. Comme vous
nous avons besoin d’une plus grande
mesure de l’Esprit de Dieu qui agisse
avec puissance pour réveiller lésâmes.
Comme autrefois Dieu peut nous donner la victoire. Il est à peine possible
de vous dire avec quelle sympathie
le chrétiens d’Afrique regardent ' à
l’Eglise Vaudoise. Que Dieu remplisse
de son Esprit le.s pasteurs, les évangélistes et tous les membres de l’église. C’est la prière d’un frère qui
vous aime ».
M. le président répond ensuite à
ces frères en leur exprimant la reconnaissance de l’église pour leurs paroles d’affection chrétienne.
(A suivre).
5
-285-^
les Temples d’Angrogne
(Voir le N. 35).
IV. Le mur de ceinture.
Chacun sait, dans le pays comment
le temple d’Angrogne, placé un peu
à l’écart et sans muraille qui en
protégeât les abords, était, il y a seulement deux ans, exposé à des actes
de vandalisme de toute espèce. Les
murs et les portes étaient endommagés par les gamins, les carreaux
des fenêtres étaient brisés bientôt
après avoir été remis à neuf, les
eaux de pluie venaient creuser de
profondes rigoles jusques tout près
de la grande porto, les inscriptions
étaient salies par la boue et par les
pierres qu’y lançaient les malveillants.
Et nous avions la douleur de voir
que tous nos efforts pour remédier à
un pareil état de choses restaient
infructueux, parceque le terrain qui
entoure le temple appartenait à tout
le monde.
Aussi les uns venaient y jouer aux
houles même le dimanche, et d’autres
y menaient paître leur gros et leur
menu bétail. Même le curé avait fbis
l’habitude peu charitable d’y conduire
sa procession pendant que nous célébrions notre culte. Nous fermions
soigneusement les portes, mais la
voixdes papistes subissait un crescendo
progressif à mesure que ces derniers
approchaient du temple des barbets,
et que leur zèle s’enflammait.
J’étais alors petit garçon et je me
serrais contre mon père parceque
j’avais peur de ces grosses voix et
des fortes et fréquentes détonations
qui faisaient trembler les vitres du
lemple; je ne pouvais concevoir que
le Seigneur prît plaisir à être loué
avec la poudre à canon. Plus d’une
Ibis j’ai senti l’odeur, de l’encens
pénétrer jusqu’à moi dans l’église ,
et M” Pierre Mopastier,'’l’un de mes
prédécesseurs, a vu l’huissier communal, qui avait la même foi que le
ciiré et que le syndic d’alors, entrer
dans notre temple et lui imposer
silence, parceque,... la procession
passait...! C’était avant 1848, et nos
plaintes étaient fort peu écoutées.
Dans le but de mettre fin à un
état de choses si déplorable qui ne
nous permettait pas d’adorer le Seigneur en paix dans notre église, le
Consistoire d’Angrogne, appuyé par
l’Assemblée générale de la paroisse,
demanda à la commnne de lui céder
la propriété des 900 et quelques
mètres carrés de terrain communal
qui entoure notre temple. Le conseil
municipal répondit favorablement, sa
délibération fut sanctionnée par la
Députation Provinciale de Turin, et
les actes d’achat furent signés le 7
novembre 1879 et le 4 juin 1880.
Nous voilà enfin propriétaires d’un
terrain qui nous appartenait autre
fois, mais que nos prédécesseurs
avaient toujours réclamé inutilement
Mais il fallait entourer ce terrain d’un
mur solide, pour qu’il nous fût possible de faire régner aux abords de
notre temple la propreté et le décorum nécessairi^. Nous nous mîmes
à l’œuvre sahs retard aucun. Les
membres de l’église, qui se souvenaient des mépris essuyés dans le
passé, vinrent travailler avec enthousiasme à une entreprise dont ils
comprenaient l’importance. Par une
route improvisée qu’ils construisirent
eux mêmes à travers les bois du
voisinage, ils transportèrent sur des
chars toutes les pierres nécessaires
— à savoir au de là de 40.000 myriagrammes. — Ils creusèrent tous
les fondements, ils firent des transports considérables de terrain, ils
nivelèrent la place qui se trouve
devant l’église, ils arrangèrent les
routes avoisinantes et se rendirent
utiles en d’autres manières encore.
Quelques uns donnèrent en outre du
bois de charpenic pour les l'éparations devenues nécessaires au toit
du temple.
On les voyait arriver par Iroupes
de 10 à 20 par jour ( nous en avons vu
parfois jusqu’à 30 et même 40) et se
prêter avec beaucoup de docilité et
de bon vouloir à toutes les occupalions qui leur étaient indiquées. Ils
ont fait au de là de 520 journées
6
______286,...,.
gratuites de travaux d’entre les plus
fatigants, et un grand nombre nous
offraient de revenir.
Mais ils sont heureux de .voir
maintenant leur temple à l’abri des
actes de vandalisme, puisqu’il est
entouré de toule.s parts par une
haute muraille surmontée du côté du
midi et de l’occident par des piliers
unis entr’eux par une forte balu.strade
en fer. El c’est avec plaisir qu’ils
s’entretiennent, avant et après le
culte, sous les platanes qui ornent
la place du temple.
Puissent-ils tous comprendre que
si nous nous employons à rendre la
maison de prières plus attrayante,
c’est pour que pei'sonne n’abandonne
nos sainle.s assemblées au soin des
quel!e.s nous avons déjà goiité de si
P réci eu s es bénéd i c ti ons.
, (A suivre).
Sanctiûcalioii dn Dimaneht^
Le Comité Anglais%e la Fédération
Internationale pour l’observation du
dimanche recommande chaleureusement aux ferventes prières de scs
frères chrétiens, membres des Eglises
du Continent Européen, l’appel suivant, et demande à notre Seigneur
Jésus-Christ, et à Dieu notre Père,
de le bénir pour le bien des hommes
et pour faire honorer sa loi sainte.
Chers et funiorés frihes!
Perraettez-nous d’appeler particulièrement votre attention sur un sujet
sérieux , celui de la « Sanctification
du Dimanche ». Ce sujet occupe beaucoifp nos pensées. Nous avons remarqué jivec peine, que la sainteté de
ce jour est généralement peu observée, et pourtant, Dieu n’a-til pas
dit Lui-même, d’une manière explicite : « Souviens-toi du. jour du repos,
pour le sanctifier?» (Exode, cliap. xx,
8-10).
Les derniers mots de ce commandement ne nous montrent-ils pas aussi,
que nous ne devons pas nous contenter d’observer nous-mêmes le jour
du Seigneur, mais que nous devons
aussi veiller à ce que nos frères l’ob
servent à leur tour? Le Dimanche
est sanctifié par Dieu et doit lui être
consacré; il lui appartient; il est de
notre devoir d’abandonner pendant
ce jour les occupations, les plaisirs,
les pensées, qui nous rattachent au
monde, afin de profiter de ces quelques heures, pour préparei' à notre
nature spirituelle comme un avantgoût du repos céleste.
Oui, notre propre expérience nous
permet de dire, que Dieu lui-même
se charge de remplir de joie, de
paix , do bonheur, ce jour' qu’il, a
béni, dès le commencement du monde.
Observons ce commandement, pour
nous conformer davantage à la volonté de Dieu, qui nous dit par la
bouche de son apôtre Pierre; «Soyez
saints, car je suis saint». (1 Pieruf.
1, 16).
Non seulement chaque chrétien en
particulier et l’Eglise entière retireraient do la sanctification du jour du
Soigneur- un bien spirituel, mais ce
serait encore un bon exemple qui
rendrait votre piété plus évidente aux
yeux des catholiques et de la multitude qui viole le dimanche autour de
vous.
Wons insisterons aussi sur les avau
lages temporels que relire une nation
qui honore Dieu et garde ses commandements. Dieu dans sa Parole
promet des biens temporels à ceux
qui aiment son saint jour. (Es.me t.viu,
13, 14; 1 S\MUEr, li, 30).
En terminant, nous nous adressons
plus directement à nos chers et honorés frères les pasteurs, et les prions
de faire tout leur possible afin d’éviter de voyager le dimanche en chemins de fer etc., pour la prédication
ou aiUre service de Dieu. Que Dieu
guide par sa sagesse divine tous les
membres de Christ en tout pays, et
donne à.cet appel un véritable siiccès!
Le Comilé Centrât Anglais
de la Fédération Internationale 'pour l’observation
du dmanclie.
John Gritton, d. n.,
' Charles linx,
Sr-crétuires houoraires.
7
(iFItrottiquc ^âubotae
Vitle-Sèche, — Jamais celle paroisse, autrefois la plus considérable
du val Si. Martin, mais un peu réduite par la constitution de celle de
Périer-Maneille, n’avait vu de léle
pareille à celle qu’elle -a célébrée
jeudi dernier 31 août. L’on peut même
affirmer que jamais dédicace d’un
temple, dans les Vallées, ne s’est
accomplie avec un pareil concours
de gens, en grande partie venus des
paroisses voisines, on même des plus
reculées. Jamais aussi 20 pasteurs,
ou évangélistes, ne s’étaient trouvés
réunis pour une solennité aussi intéressante. Dès huit heures du malin
la route poudreuse qui monte aux
Clos offrait l’aspect le plus animé,
les groupe.s se suivant sans interruplion et sans se trop presser puisque
le service ne devait commencer qu’à
10 heures. Le temps était splendide,
et le soleil, presque constanmi(|nt
voilé par de légers nuages, n’incommodait un peu que les plus pesants,
ou les moins aguerris des piétons.
11 n’y a guère à choisir, lorsqu’on
est appelé à parcourir la roule de
Pelouse à Périer, qu’entre la poussière et la bouc. Mais, si ce que l’on
promet depuis quelques années se
réalise enün, cette route unique du
val St. Martin sera grandement améliorée. Si jusqu’ici l’on ne croyait
que médiocrement à une réforme pareille, on n’en doute plus depuis que
l’on peut voyager à la vapeur de
Pignei'ol jusque tout près de la Pérouse, un peu au dessus des limites
de Pinâche.
A travers des flots de poussière
et au milieu des conversations les
plus variées qui ont considérablement
abrégé la distance, on arrive aux
Clos. En voyant la foule compacte
qui se presse aux abords du temple,
il est un moment question d’avoir,
en même temps que le service de
dédicace, une réunion en plein air,
présidée par quelques uns des 20
pasteurs qui se trouvent réunis. Mais
il est vraiment curieux de voir comment, avec un peu de bonne volonté,
on peut se réduire à n’occuper qu’un
très-petit espace. Le beau temple des
Clos destiné à recevoir au plus 450
auditeurs, en a accueilli ce joui' là
au moins le double; quelques uns ont
prétendu qu’il y en avait un millier
et que deux cents, peut-être, n’avaient
pu y trouver place. Il est vrai que
quelques centaines sont restés debout
pendant toute la durée du service et
sans paraître fatigués. Ce qui nous
a surtout frappé et réjoui dans cette
magnifique assemblée, c’est l’attention soutenue, le recueillement sérieux et l’intérêt visible pour toutes
les parties du culte.
Après un chœur italien, soigneu.sement préparé et exécuté d’une manière tres-satisfaisanle, M. le pasteur
Pons, vice-Modérateur, dépose la Bible sur la chaire, en accompagnant
cet acte solennel de quelques paroles
appropriées à la circonstance, parmi
lesquelles nous avons noté celles-ci :
si nos >plus beaux temples venaient
à être détruits, que du moins la
parole de Dieu nous reste. Puis il
prononce la prière de dédicace, à
peu près telle qu’elle se trouve dans
la liturgie de M. Rersier.
Après la lecture du décalogiie et
de la confession des péchés, M. Pons
cède la place à M. Micol, le pasieiir
de la paroisse, qui prêche sur ces
paroles de la prière du Seigneur :
notre Père... que ion régna vietme!
Le but de la prédication a été et
sera, de plus en plus, d’amenftr le
règne du Seigneur, non pas le régne
de sa puissance qui n’a jamais eu
besoin de venir, mais celui de la
grâce, le règne de paix, d’amour,
d’obéissance volontaire, d’union fraternelle qui doit se soumettre les
âmes. Un chœur en langue française
(de Pignel-Pasteur ) et trois autres
chants ont alterné avec la prédication
et les prières. A l’issue du service,
une collecte pour aider à combler
le déficit a produit fr. 115. On avait
espéré quelque chose de plus.
8
Un service ayant été annoncé pour
3 heures, la foule s’empressa de se
disperser dans toutes les directions,
soit pour consommer les provisions
que l’on avait eu soin d’apporter,
soit pour en cherche)-. Il esté croii’e
que nul n’a souffert de la faim, et
moins que personne le.s cent et quelques, pour lesquels on avait prépai'é
une table fi'ugale mais très abondante
dans la salle de l’école paroissiale.
C’est le Consistoire de Ville-Sèche qui
a eu cette bonne idée et ce sont dc.s
anciens qui ont voulu honorer leurs
hôtes en les servant à table.
On avait mén^é au pasteur de la
paroisse Mr, J, T. Micol, une de ces
surprises qui sont réellement telles,
à cause de leur extrême rareté. Comme
un témoignage de leur affection et
de leur profonde l econnaissance pour
l’ardeur et le zèle infatigable avec
lequel il s’est dépensé pour leur bien,
les paroissiens lui ont fait remettre
par le Modérateur un magniiîqiie
Album contenant les autographes des
régents et des élèves de toutes les
écoles, le splendide ouvrage de Guérin
sur la Terre Sainte et un dort bel
encrier. — A ce moment les langues
se délient, d’abord celle de M. Micol
qui, tout ému, reniercie, chaleureusement sa chère paroisse; puis celle
de plusieurs autres qui portent .successivement des toasts divers. Nous
voulons seulement mcnliouner celui
du vénéi’able professeur de Murait,
de Lausanne, descendant de l’un de
ces hommes pieux et dévoués que les
Cantons protestants de la Suisse envoyèrent vers le milieu du 17® siècle
en Piémont pour plaider à la cour
ducale la cause de nos ancêtres aux«^uelsils conseillaient d’émigrer pour
échapper à l’extermination.
Mais l’heure du second service a
prêchait et il fallut se sépaiei
gi-and nombre de personnes appartenant aux parois.s.es éloignées, n’ont
pu s’an'êter pom- y assister, mais on
nous a dit qu’environ 700 personnes
ont écouté avec un plaisii-visible les
nouvelles du régne de Dieu qui leur
ont été données surtout par M. Paul
Long notre évangéliste à Milan, et
notre frère M. le pasteur Appia présent à notre belle fête avec ses deux
fils aussi vaudois qui n’avaient jamais
quitté nos Vallées.
Le 31 août 1882 sera une date mémorable poiii- la paroisse de VilleSèche et surloiit pour son pasteur.
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