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Année XXXVII.
26 Septembre 1902.
N. 32.
L É€H0 DES VALLÉES
OHJ^QUE? VB>JVOR;E>I>r
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Cléricalisme et liberté — Méditation —
Le Synode — Le Congrès de la Moralité publique — A propos d’une
Colonie Vaudoise — Echos de la presse
— Chronique — Nouvelles et faits
divers — Revue Politique — Annonces.
IlériGalisnie ei liberié
Les congrégations qui, en France,
n’ont pas voulu se soumettre à la loi
. sur les associations, et dont les écoles
Ont été fermées, d’une manière un peu
rude, par le gouvernement, font appel
à la liberté de l’enseignement. Elles
trouvent, naturellement, de l’écho auprès de quelques hommes éminents
de leur parti, et voilà une « Ligue de
la liberté d’enseignement» qui est
entrain de se fonder. Gela n’est pas
pour nous étonner. Mais les promoteurs de la ligue tâchent d’avoir l’appui des protestants qu’ils savent toujours prêts à accourir à la défense
de la liberté partout où elle peut être
en danger. C’est ainsi que nous trouvons parmi les signataires du programme de la Ligue, publié dans le
Journal des Débats, à côté des noms
de Ferdinand Brunetière, Denys Gochin etc., celui de François de WittGuizot.
Il paraît qu’un certain nombre de
protestants français en vue, se sont
laissé persuader et se sont inscrits à
la Ligue. Mais la presse religieuse
s’est unaniment prononcée contre ce
mouvement, et nous croyons qu’elle
est dans le vrai. S’il s’agissait vraiment de liberté, si par exemple les
catholiques étaient menacés dans le
libre exercice de leur culte ou dans
leur droit de réunion, ou s’il y avait
le moindre danger pour la liberté de
conscience qui est le fondement de
toutes les libertés, il n’y a pas de
Vrai protestant qui ne fût prêt à s’unir à eux pour la défendre.
Malheureusement, on sait ce que
cela veut dire quand le^^ cléricaux
font appel à la liberté. Le pape n’est
pas libre parce qu’il ne peut plus
exercer d’une manière aussi absolue
qu’autrefois sa tyrannie et qu’il n’a
plus le bras séculier à son service.
La liberté, pour le cléricalisme, c’est
le pouvoir de dominer sans obstacle
sur les consciences, et d’employer la
force contre tout ce qui s’oppose à
cette domination. La liberté d’enseignement, en particulier, c’est la faculté d’élever les enfants dans le
fanatisme et dans la haine de tout
ee qui n’est pas l’église catholique.
En Italie, la liberté d’enseignement
c’est le droit d’enseigner que le pape
est le seul souverain légitime à Rome
et que le Gouvernement est un usurpateur; en France, c’est la faculté
d’enseigner que le Gouvernement actuel vient du Diable; dans un pays
comme dans l’autre, c’est d’élever les
enfants dans la haine des institutions.
Voici du reste quelques exemples
de la manière dont le cléricalisme
entend et pratique la liberté d’enseignement. Le sénateur Trarieux, président de la Ligue des Droits de
l’homme, vient d’adresser au président du Gonseil, une lettres dans laquelle il dit entre autre choses:
« Déjà, il y a peu de temps, je prenais la liberté de vous signaler la
situation de quelques pères de famille
de Pouillon (Landes) dont les enfants
font, depuis plusieurs années, leur
instruction religieuse et ne sont pas
encore admis à la communion, soüs
le prétexte fallacieux qu’ils ne savent
pas leur catéchisme, mais, en réalité,
parce qu’ils vont à l’école laïque.
« D’autres cas se sont présentés,
qui ont été signalés à vos prédécesseurs. G’est ainsi que naguère, dans
les Hautes-Alpes, les curés fixaient
l’heure du catéchisme à l’heure normale des classes de l’école laïque et
contraignaient de la sorte les élèves
de celles-ci à manquer leurs cours.
« Mais le procédé sur lequel je désire attirer votre attention et qui est
employé, notamment par quelques
curés du département des Landes,
est peut-être plus dangereux encore
et plus inique. Ils fixent le catéchisme
à l’heure la plus matinale possible,
sept heures du matin ou même six
heures. De plus, ils obligent les enfants de l’école laïque à aller tous
les matins à la messe, obligation à
laquelle ne sont pas astreints les
enfants de l’école congréganiste.
« Gomment ces pauvres petits, qui
ont quelquefois plusieurs kilomètres
de chemin à faire pour se rendre à
l’église, contraints de se lever, été
comme hiver, et quelque temps qu’il
fasse, à une heure si matinale, n’abandonneraient-ils pas l’école laïque?
Ils y sont induits d’autant plus
fatalement que dans les populations
peu fortunées, ils rendent déjà de
menus services à leurs parents et que,
finalement, le rigoureux procédé qu’emploient ces curés à leur égard n’est
pas seulement barbare ; il devient, en
se prolongeant, véritablement onéreux
pour les familles pauvres.
...Ge qui me paraît nécessaire
et urgent, c’est d’assurer la liberté
des enfants qui vont à l’écolelaïque.»
Les protestants qui se laissent sé
duire par certains appels, feraient
bien de méditer ces dernières paroles;
ils verraient que les vrais ennemis
de la liberté d’enseignement, comme
de toutes les autres, sont toujours
les mêmes, et que le vrai danger pour
toutes les libertés vient toujours de
ceux qui n’admettant pas la liberté
de conscience, ne peuvent être à aucun égard animés de sentiments
vraiment libéraux.
IVI X> I'T A'I'I O IV
“ Contrains-les d’entrer
(Luc XIV, 23)
Il y a peu de passages de la Sainte
Ecriture dont on ait fait un plus monstrueux abus. On s’en est servi pour
justifier le système de violence et de
persécution que l’église romaine a suivi
pendant des siècles pour forcer les
hérétiques à renoncer à leurs prétendues erreurs et entrer dans son sein.
C’est ainsi que la parole qui exprime
admirablement l’amour de Dieu insistant auprès des pécheurs pour qu’ils
se décident à recevoir sa grâce, est
devenue pour l’homme le prétexte de
commetre toutes sortes de cruautés
envers ses semblables.
Le père de famille, qui avait préparé
un grand souper, venait de recevoir
de la part des premiers invités l’affront
de leur refus. Il ordonne aussitôt à son
serviteur d’aller inviter les malheureux
qu’il trouvera dans les places et dans
les rues de la ville. Mais, comme la
maison n’est pas remplie encore, il
l’envoie plus loin, dans les chemins et
le long des haies, c’est-à-dire, hors de
la ville, pour inviter aussi ceux qu’il
rencontrera, quels qu’ils soient. Il trouvera des inconnus, des étrangers, des
misérables, des nécessiteux : l’invitation
leur arrive inattendue à ceux-là, elle
les étonne, ils ne peuvent pas croire
à tant de bonté, et, d’ailleurs, ils se
sentent indignes d’en profiter.... Voilà
pourquoi le serviteur devra les presser
d’entrer. Si un pauvre mendiant était
invité par un grand roi à se rendre
dans son palais pour prendre part à
un festin, on comprendrait facilement
son embarras ! Pourrait-il croire que
lui, déguenillé, soit invité dans une
salle richement ornée ; que lui, manquant de tout, soit invité à aller s’asseoir à une table somptueuse et que
lui, délaissé ou méprisé, puisse entrer
dans une société si élevée avec laquelle il fait un si criant contraste ?
Une telle invitation réveillera naturellement dans son cœur un grand doute
et une foule d’objections se présente
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ront avec insistance à son esprit. Il
faudra que le messager du roi réponde à
ces objections, qu’il le rassure, qu’il le
presse jusqu’à ce qu’il se décide. Il ne
s’agit pas de le presser à venir malgré
lui, en lui enlevant sa liberté, car ce
n’est ni le désir, ni le besoin de profiter d’un tel privilège qui lui manque,
mais, plutôt, il s’agit de lui rendre sa
liberté en le délivrant de ses doutes,
de sa timidité et de sa fausse honte
qui l’empocheraient d’être persuadé que
c’est bien lui qu’on invite et qu’il sera
le bien venu s’il accepte.
Le festin préparé c’est l’image des
bénédictions spirituelles et des joies
célestes que Dieu offre aux hommes
par le moyen de l’Evangile : c’est le
pardon des péchés et la paix de l’âme,
ce sont les douceurs de la vie chrétienne et de la sainteté, ce sont les
jouissances inépuisables de la vie éternelle. Lorsque ce message d’amour est
annoncé aux pécheurs, il arrive facilement que ceux-ci n’y croient pas.
Plus ils ont conscience de leurs propres besoins, plus l’invitation leur paraît invraisemblable ; plus ils reconnaissent leur propre indignité et plus la
bonté et les compassions de Celui qui
leur offre gratuitement de tels bienfaits
leur deviennent un mystère incompréhensible. « Contrains-les d’entrer » ces pauvres, ces impotents, ces boiteux, ces
aveugles ; qu’ ils viennent tels qu’ils
sont, avec tous leurs besoins ; qu’aucun
ne se laisse arrêter en considérant sa
misérable condition, car aucune honte
ne leur sera faite, personné ne sera
fermé dehors !
Qui est plus pauvre que celui qui,
tout en ayant peut-être des biens matériels, est déshérité de la grâce de
Dieu î Quel impotent est plus digne
de pitié que celui qui, tout en jouissant peut-être de l’usage de ses membres, a les meilleures de ses facultés
frappées d’impuissance: une intelligence
qui ne connaît pas Dieu, une volonté
qui ne lui obéit pas et un cœur qui
ne l’aime pas ? Et quel aveugle est
plus à plaindre que celui qui, tout en
étant éclairé par la lumière du soleil,
a son âme enveloppée de ténèbres qui
lui empêchent de jouir de la lumière
de la vie ? Le malheur où se trouve
plongé l’homme pécheur est si grand
qu’il a ému le cœur de Dieu et l’amour
de Dieu est si grand et si puissant
qu’il lui a préparé le festin de son
royaume, c’est-à-dire le salut.
Ont-ils rien compris à cet amour
ceux qui veulent bien qu’on annonce
l’Evangile, qu’on dise aux pécheurs
que Dieu les aime et qu’il leur offre
sa grâce, mais qui n’admettent pas qu’on
insiste pour vaincre toute résistance,
qu’on les presse d’accepter la grande
2
- à
invitation ? St. Pierre le jour de la
Pentecôte pressait ses auditeurs par plusieurs discours, en leur disant: « Sauvezvous du milieu de cette race perverse»
(Act. II, 40). St. Paul chez les Ephésiens « ne cesse durant trois ans, nuit
et jour, d’avertir chacun avec larmes »
(Act. XX, 31). Quelles que soient nos
circonstances personnelles, ne peut-on
pas dire aussi de nous tous qui avons
connu l’Evangile depuis notre enfance,
que Dieu nous a fait inciter, non seulement, mais qu’il nous a fait presser
d’entrer ? Pendant combien de temps
et de combien de manières, n’a-t-il pas
répété ses avertissements, ses menaces
et ses promesses, ses appels ? Y en
aura-t-il qui refusent ?
m.
LE SYNODE
[Fin)
Les délégués étrangers ont été moins
nombreux que de coutume. Plusieurs
églises et sociétés qui n’ont pas pu se
faire représenter ont envoyé par lettre
l’expression de leur affectueuse sympathie. Notons le fait nouveau et fort
réjouissant, qu’une des églises qui travaillent avec la nôtre à l’évangélisation de l’Italie s’est fait officiellement
représenter au Synode et que trois
ministres d’une autre dénomination, qui
ont assisté avec intérêt aux séances,
ont tenu également à se faire les interprètes des sentiments affectueux de
leur église envers la nôtre. Nous formons des vœux pour que ce qui n’est
aujourd’hui qu’exception devienne la
règle.
Les délégués qui ont été présentés
à rassemblée et y ont pris la parole
sont le Rév. R. M. Robertson, pasteur à Livourne, représentant l’Eglise
Unie-Libre d’Ecosse ; le Rév. Eneas
Mackintosch, de l’Eglise Presbytérienne
d’Angleterre ; le docteur Lang, chapelain de l’Ambassade Allemande à
Rome; le Predigtamtscandidat Clemens
Gruber, du Prediger collegium de Leipzig, délégué du Consistoire national
luthérien de Saxe ; M. St. Ziegler,
ci-devant pasteur à Waldensberg et
maintenant à Langenschwartz dans la
Hesse-Nassau; M. le pasteur Georges
Appia, vice-président du Comité des
Missions de Paris, et M. le missionnaire Adolphe Jalla; M. Vincenzo Nitti,
délégué de l’Eglise Méthodiste Episcopale d’Italie ; M. Jeheber, éditeur,
délégué de 1’ Association Chrétienne
Evangélique de Genève, dont M. Frank
Thomas est le directeur.
Nous n’essayerons pas de résumer
les discours de ces divers représentants;
nous ne pourrions en donner qu’un
pâle reflet. Quiconque a assisté ne fûtce qu’à une de ces séances du jeudi
sait avec quelle chaleur d’affection parlent à nos Synodes les amis de notre
Eglise. Tout en nous rendant bien
compte que nous sommes loin de mériter tous les compliments qu’on nous
fait, nous ne pouvons, en même temps,
que nous sentir encouragés et fortifiés
dans le sentiment de la haute mission
que Dieu a confiée à l’Eglise Vaudoise
et dans la confiance que, si elle est
fidèle, elle continuera à recevoir de
Dieu les forces et les moyens pour
l’accomplir.
Ont envoyé d’affectueux messages
par écrit :
Le Rév. Rob. W. Weyr, au nom
de l’Eglise Etablie d’Ecosse ; M. Ed,
Lächeret, président de la Commission
permanente des Eglises Réformées de
France ; M. Frédéric Necker, président
de la Société Evangélique de Genève;
M. le pasteur Dietz, président du Consistoire de Rothau en Alsace ; M. le
pasteur Lebrat, de Gap ; M. Biéler,
agent général de la Société des Ecoles
du Dimanche . MM. Giacomo Rolande,
Gaspare Cavazzuti et Ernesto Filippini,
présents à l’assemblée, ont adressé au
président une carte de visite collective
avec les salutations et les vœux de
l’Eglise Méthodiste Wesleyenne, à laquelle ils appartiennent. M. Filippini
apportait en outre les « salutations,
vœux et remerciements » de l’Union
des Ecoles du Dimanche.
Aux noms, publiés dans le dernier numéro, des ministres auxquels
le Synode a accordé l’éméritation, nous
devons ajouter celui de M. le pasteur
Eli Jahier, contraint par la maladie à
une retraite prématurée. Nous faisons
des vœux pour que le repos rende
la santé à ces ouvriers qui seraient si
heureux de rentrer en activité si Dieu
leur en donne les forces.
Le Synode a exprimé sa vive et
profonde sympathie à la famille du regretté pasteur Bonnet, à la famille de
M. Paul Meille et à tous les ouvriers
et amis de l’Eglise qui ont été visités
par de graves épreuves.
Le Conêrès de la Moralité publique
N’ayant pu assister nous-mêmes à ce
congrès qui vient de se réunir à Turin,
nous reproduisons le compte rendu qu’en
donne M. Gaufrés dans le dernier numéro du Relèvement Social.
J’ai pu assister à ce congrès que
nous avions annoncé à nos lecteurs. Il
m’a rappelé celui que notre Ligue a
tenu à Lyon en 1894. Dans une salle
très appropriée, gracieusement mise à
la disposition des organisateurs, plus
de soixante personnes sont réunies,
parmi lesquels des dames, deux ou trois
ecclésiastiques. La lecture par le Secrétaire du congrès de la liste des
adhérents indique des noms importants,
ceux d’hommes connus par leur situation ou leurs titres, de professeurs de
diverses universités italiennes, surtout
et naturellement de celle de Turin. Je
reconnais dans l’assemblée M. le marquis Paulucci, secrétaire de l’ambassade
italienne à Paris, qui a pris une part
importante à la conférence sur la traite
des blanches. Je fais avec plaisir la connaissance d’autres hommes, jeunes aussi
et distingués, très zélés pour la cause
de la moralité publique. Cette cause
à Turin est en bonnes mains.
A côté du président honoraire de la
Ligue de la moralité de Turin, M. le
comte Balbo, prend place le président
actuel, M. le professeur Rodolfo Bettazzi
et, à ma grande confusion, ces Messieurs tiennent à m’installer auprès
d’eux au Bureau et même m’y donner
la place d’honneur. A cette grande
courtoisie, aux paroles trop aimables
de M. Bettazzi et aux marques de sympathie de l’Assemblée, j’ai répandu en
exprimant le vœu de notre Ligue française pour le succès de sa sœur italienne et en racontant en peu de mots
l’histoire de nos travaux depuis vingt
ans.
Puis on commence la discussion de
la première question à Tordre du jour;
Comment un membre de la Ligue de
la moralité peut-il, comme simple particulier, en servir la cause ? C’est la
question que nous faisons sans cesse ;
comment pouvons-nous contribuer au
succès de notre œuvre, aider à épurer
la rue et les étalages ? Deux réponses
ont été faites à cette question. Le mieux
serait sans doute d’obtenir, comme en
Angleterre, l’autorisation pour la Ligue d’ester en justice et de se porter
comme partie contre les violateurs de
la loi. Pour marcher vers ce but, qu’il
soit possible ou non de l’atteindre, il
faudrait au moins la reconnaissance
d’utilité publique, ou, comme on dit
ici, la constitution de la Société en
être moral. L’assemblée a approuvé que
Ton fit des démarches dans ce sens.
Mais un moyen plus simple a été indiqué : que la Ligue munît ses membres d’une carte nominative, avec photographie du titulaire et qu’il fût demandé à l’autorité compétente, dans
l'espèce, au préteur ou juge de paix,
de viser ces cartes pour qu’on puisse
en user contre les débitants d’obscénités. On paraît croire cet arrangement
possible.
La 2.me séance est consacrée au dénombrement des œuvres italiennes qui,
directement Ou indirectement travaillent
à la moralité publique. Le rapporteur,
M. Gallo, donne à ce sujet lecture d’un
très intéressant mémoire. Il y relève
successivement les efforts qui ont été
faits de divers côtés pour combattre la
corruption des mœurs : un éloquent
appel du professeur Cipani, de Brescia,
contre la dépravation de la jeunesse
par la littérature faisandière ; l’œuvre
de M. Bettazzi à Turin, où elle peut
servir d’exemple à toute l’Italie ; le
zèle de Madame Bobba à Modène pour
la protection des jeunes filles ; un groupement qui vise le même but à Brescia ;
les Sociétés de moralité publique de
Trévise et de Gênes ; la nouvelle Ligue
de la moralité de Naples qui s’annonce
pleine de résolution et d’initiative; Tassociation italienne fondée à Florence
par M. Rochat contre l’alcoolisme en
progrès ; une Société de tempérance
établie à Turin en 1864; la Revue
rO;-a présenta de Rome, créée à l’imitation de celle de V Union pour l'action
morale de Paris, mais qui n’a pas assez
duré : l’Union des amis du Bien, de
Milan ; la Société de culture de Turin
et nombre d’œuvres confessionnelles.
Cette énumération, que je reproduis
imparfaitemant, est suivie de considérations très élevées, dans lesquelles je
reconnais le même ordre d’idées que
suit notre Ligue française. L’accord est
complet entre nos amis italiens et nous
sur tout le programme à suivre et notamment sur la protestation contre le
vice patenté.
L’ entretien qui suit cette lecture
roule sur la possibilité de provoquer
dans toutes les grandes villes la fondation de sociétés de moralité publique
et plus tard d’établir entre elles un lien
de fédération, car il ne peut s’agir
d’une organisation unitaire, et de lui
donner comme organe commun une
revue analogue à la Revue de morale
sociale qui se publie à Genève.
La troisième et dernière séance de
ce modeste et si intéressant congrès
est employée à la lecture et à la discussion d’un rapport des mieux pensés
et des mieux écrits par Madame Buchner,
professeur à Venise. Il y est traité des
moyens à prendre pour prévenir la
corruption des mœurs. Ceux sur lesquels elle insiste le plus sont la lutte
contre l’alcoolisme, cause première de
tant de vices odieux, comme de tant
de maladies mortelles, et la protection
des enfants sans famille ou mal entourés. Ces idées ne pouvaient qu’être
approuvées, il s’agit d’en amener la
réalisation.
On peut beaucoup espérer en Italie ;
avec les éléments excellents qui apparaissent de tous côtés, avec la pratique
de l’initiative privée, qui résulte d’une
longue décentralisation ; avec un chef
de file comme le professeur Bettazzi;
le progrès ne peut qu’être rapide. Professeur à l’académie militaire, doué d’une
parole vive et claire et d’une activité
infatigable, animé d’une conviction,
profonde et communicative, M. Bettazzi
est taillé pour être un pionnier comme,
nos Fallot et nos Bérenger. Il est déjà
devenu un centre de cristallisation autour duquel les éléments similaires
viennent de plus en plus se grouper
et, si son dévouement à la cause des
mœurs lui vaut aujourd’hui quelques
faciles plaisanteries, on peut lui prédire pour un temps prochain une sérieuse popularité et la gratitude de
ses concitoyens.
M.-J. Gaufrés.
i propos d’uiio colopie vaudoise
La Gazzetta del Popolo a publié, il y
a quelque temps (N^ du 21 Août), une
correspondance de Dornholzhausen donnant, non sans inexactitudes historiques
quelques détails intéressants sur cette
ancienne colonie vaudoise. Nous en
extrayons quelques passages pour les
lecteurs de l'Echo. |
«Ils — les Vaudois d’origine frail-i
çaise qui avaient été obligés de quitter
les Vallées en 1698 — continuèrent
leur marche douloureuse, plusieurs s’arrêtèrent en Wurtemberg, d’autres dans
la Hesse, d’autres enfin cherchèrent du
secours auprès du Landgrave de HesseHombourg, qui avait déjà donné asile
auparavant à d’autres familles d’exilés.
Il avait i8o journaux de terres disponibles, fertiles, mais laissées incultes....
Quarante familles de Vaudois reçu-r
rent en don ces journaux de terrain ;
et le 28 juillet 1699, les exilés piémontais jurèrent fidélité au landgrave
Frédéric de Hesse-Hombourg. A chaque famille fut assignée sa petite propriété ; chacun se mit aussitôt à l’œuvre pour élever sa propre baraque en
bois, et en peu de temps s’éleva sur
les champs incultes du Reissberg, par
les mains des Vaudois du Piémont, le
petit village de Dornholzhausen. Le
nom était dérivé du village qui avait
existé au même endroit longtemps au4
paravant.
Les descendants des sujets de Victor
Amédée de Savoie sont maintenant de
fidèles citoyens allemands. Ils ont été
jusqu’en 1866 sous le landgrave de
Hesse. Après les victoires prussiennes
de 66 ils passèrent au roi de Prusse,
et en 1870 ils combattirent vaillamment
pour l’empire d’Allemagne. Une modeste colonne érigée à l’entrée du village rappelle le nom des vaillants
tombés. ;
Il ne reste aujourd’ hui, du moins
à l’extérieur, à peu près rien pour rap-,
peler l’origine. Il n’y a qu’une brève
mais éloquemment pieuse allusion dans
l’inscription placée sur la chaire de la
pauvre petite église, où aux pièds d’une
colombe portant le rameau d’olivier
(la colombe de Noé), on peut lire (en
3
français): «Je trouve ici mon asile».
Il y a toute la douleur des exilés dans
cëâ cinq mots.
S’ils n’ ont pas d’autre signe extérieur au sujet de leur origine, les Vaudois de Dornholzhausen la rappellent
cependant avec fierté et ils savent les
persécutions auxquelles furent exposés
leurs ancêtres et commémorent avec
enthousiasme les anciennes .dates remarquables, heureuses ou malheureuses.
Toute trace de 1 ’ ancienne nationalité disparue, il leur est resté au
moins la foi, il leur est resté ce lien
qm unit indissolublement tous les Vaudoîs. Jusqu’en 1866 il restait aussi la
langue des ancêtres. Alors tous, à la
maison cornme à l’école et à l’église
se servaient de la langue française.
Mais l’affluence continuelle de nouveaux
éléments, l’émigration temporaire de
beaucoup de natifs de ce village, qui,
au retour, amènent une femme ne connaissant pas cette langue, et surtout
la situation de Dornholzhausen au
milieu de populations qui ne parlant
que l’allemand, ont fait que même la
langue, ce dernier et précieux reste
de l’ancienne nationalité, a presque entièrement disparu.
Aujourd’hui quelques vieillards seulement la parlent ou la comprennent.
« Quand nous serons morts, me disait
hief l’un d’eux en très bon français,
personne ne parlera plus français. Il
nous reste, pour rappeler la langue de
nos pères, les pauvres croix nues du
cimetière, portant toutes l’inscription
en français ; mais hélas ! un jour viendra où nos fils ne comprendront plus
ce qui est écrit sur la tombe de leurs
pères ». Et les yeux du pauvre vieillard se voilaient de larmes .
Echos de la presse
Du Protestant :
Le libéralisme.
Il me semble que c’est bien , également à la réalisation de cette union
{de toutes les forces vives du Protestantisme) absolument nécessaire que nous
travaillons ici.... Nous travaillons sous
notre drapeau, ce qui n’est peut-être
pas_^le plus mauvais moyen pour réussir,
et sans renier aucun des principes que
nous avons toujours proclamés. Et si
parfois, dans un temps, quelques-uns
de nos aînés ont semblé porter l’accent
sur la négation, plus que sur l’affirmation, n’était-ce pas par nécessité ? Avant
de reconstruire, ils ont cru qu’il fallait
déblayer le terrain des constructions
vermoulues. Leurs négations, d’ailleurs,
n’étaient pas si injustifiées, puisque
aujourd’hui la plupart d’entre elles sont
en somme acceptées et partagées dans
les rangs mêmes de ceux qui en étaient
autrefois si vivement scandalisés.
Il faut en outre reconnaître que, s’ils
niaient et démolissaient certains dogmes, ils n’en affirmaient (^iie plus nettement la vie religieuse, l’esprit du
Christ dont ils voulaient se pénétrer et
pénétrer les consciences ; n’est-ce pas
14 encore ce que nous affirmons aujourd’hui. de concert cette fois avec des
hommes qui auraient été nos adversaires autrefois, et dont les intelligences
.et les cœurs ont subi l’influence de la
vérité?
Qu’il se produise, avec la séparation
des Eglises et de l’Etat (qui pour moi
u’est pas encore si proche qu’on le
croit), « une désertion en masse de
nos Eglises » de la part de beaucoup
qui ne sont « chrétiens réformés que
de nom », cela est bien possible. Mais
j’espère que ces déserteurs seront remplacés par tous ceux qu’attirera la Religion en esprit et en vérité et qui,
trouvant de moins en moins la satisfaction de leur sentiment religieux dans
le cléricalisme, se joindront, sous une
forme ou sous une autre, prenant une
dénomination ou une autre, à ceux
d’entre nous qui auront su tenir d’une
rnain ferme le drapoau de l’Evangile
et de la Liberté et formeront le noyau
d’une phalange invincible de « Libres
Croyants ».
Et nous pourrons alors, nous libéraux, nous rendre le témoignage d’avoir
travaillé dans la mesure de nos forces
à la réalisation du beau rêve, devenu
peut-être une réalité.
« Unissons toutes nos forces », qu’elles
viennent de droite ou de gauche, peu
importe ! Ou plutôt il importe beaucoup : venant de côtés différents, elles
apporteront des énergies différentes ;
ayant passé par des voies diverses, ayant
récolté sur leur route tous les éléments
de vie dispersés dans nos Eglises ou
ailleurs, elles se fondront en une synthèse supérieure planant bien au-dessus de nos misérables divisions et établissant ce Royaume de Dieu, objet de
nos aspirations profondes.
Un libéral.
Du Chrétien Français:
Dominicains Modernes.
Ils ont un supérieur général étranger,
le Révérendissime Père Erühwirth, résidant à Rome, et, quoi que fassent et
exigent le Gouvernement et la loi, ils
ne seront soumis aux évêques que pour
la forme; cela est indéniable, et sur
ce point tout le monde sera absolument
trompé.
Dans presque tous leurs couvents, ils
ont des étrangers ou des fils d’étrangers qui ont su échapper au service
militaire. A ce sujet, je puis affirmer
que, quand ils avaient leur noviciat en
Corse, dénommé séminaire des missions, ils avaient la haute main sur les
autorités civiles et militaires, et faisaient réformer tous leurs sujets sans
aucun motif valables, car dans ce pays
le contrôle se passe en famille; les autorités civiles et militaires sont toujours
au mieux avec les moines, et comme
toujours très heureuses de leur rendre
de tels services. C’est pourquoi les
Dominicains en ont largement usé.
D’autre part, à quoi servent les Dominicains actuels, qui ont été trè finde-siècle et qui sont tout ce qu’il y a
de plus nouveau-siècle, surtout quant
aux plaisirs et à la vie large des grands
rentiers.
D’après leur doctrine, devant Dieu,
l’Eglise et le monde catholique, les religieux doivent être des hommes détachés de la fortune, de tout, d’abord
pour leur ordre qui ne saurait être viril
sans la pauvreté, ensuite pour eux-mêmes, afin d’échapper à la convoitise et
au bien-être qui engendre la sensualité.
Ah! si Lacordaire revenait, lui qu’ils
évoquent si souvent et qui les avait
rétablis au nom de la Liberté, comme
il trouverait tout changé : il ne verrait
plus que des autocrates, des gens sans
conviction, louvoyant de tous les côtés,
n’ayant plus ce caractère franc et loyal
qui allait au but, ne transigeant en rien
avec les César...
Au point de vue religieux, il ne trou
3 —
verait plus rien de son œuvre, puisque,
sauf de rares exceptions, ils sont pour
la plupart des religieux fainéants ayant
le toit, la table et le vêtement assuré,
et en plus de cela les poches bien garnies par de bonnes dévotes qui font
l’aumône à ces pauvres moines menant
joyeuse vie.
Non seulement ils amassent des héritages pour leur ordre, mais pour euxmêmes ; les cas ne sont pas rares, quelques-uns ont été cités dans la presse:
ils n’y ont pas répondu. Il y a aus.si
ceux qui se flattent de ne pas regarder
à un billet de mille francs quand ils
voyagent et qui, cependant, sont de
familles plutôt pauvres.
Ils se paient des voyages à l’étranger.
Tel est allé visiter l’Espagne, tel autre l’Italie. Un jour, deux d’entre eux
se rencontrent à Rome et se disent
l’un à l’autre: « Ne dites rien, je n’ai
pas la permission. — Ni moi non plus I »
répond le second.
du pape et de Rome à Jérusalem à la
tête d’un pèlerinage en Terre sainte.
A part deux ou trois qui travaillent
dans le couvent, les autres ne sont absolument que ce que l’on est convenu
d’appeler dans le monde: « des viveurs
et des jouisseurs ». On peut même ajouter qu’il n’y a plus de religieux que
les frères convers; aussi la plupart de
ces bons Pères voudraient remplacer
les frères par des domestiques, ils se
feraient servir en dehors de toute discipline. Leurs lettres et leurs amours
ne seraient plus susceptibles d’être dérangés par les bons frères, âmes droites et naïves qui ne voient pas souvent
clair. C’est pourquoi ils les veulent
inintelligents comme des bêtes de somme qu’ils font marcher à la baguette.
Il y a toujours des excuses pour les
actes les plus contraires à la règle,
même aux bonnes mœurs. Quand les
frères les voient, on invente contre eux
les calomnies les plus affreuses, on les
persécute soi-disant pour humilier leur
orgueil. ......
EDOUARD BORNAT, ancien dominicain.
dlîî(0]^IQli1Î
La Tour. Collège et Ecole Supérieure.
— Les examens de réparation et d’introduction dans ces deux établissements
commenceront, D. V., le 6 octobre prochain, à 8 heures du matin.
L’Ecole Supérieure ne pourra recevoir cette année que des élèves admises
en 3 me, en qme ou en 5 me.
O. Revel
Direct, du Coll, et Insp. de l’Ec. Sup.
Pomaret.
Le I., 2, et 3 octobre prochain, auront lieu, D. V., les examens d’admission et de réparation à l’Ecole Latine
de Pomaret, à 9 heures du matin.
Le 6 octobre recommenceront les
cours.
La Direction.
NouYelles et faits diYers
Milan. Le célèbre Don Albertario,
bien connu par sa plume et son audace, impliqué dans la bagarre de Mai
et emprisonné, vient de mourir à l’âge
de 86 ans. Il était directeur de «l’Osservatore cattolico ».
Le cardinal Ferrari après avoir présidé le Concile Lombard, dans le Dôme
de Milan, s’est rendu à Rome auprès
Allemagne. Dans les églises protestantes, il se fait un mouvement
de concentration. On sent la nécessité de s’unir pour la défense des intérêts communs. Et il paraît que l’empereur s’intéresse à la réussite de ce
projet. Plusieurs hommes en vue ont
élaboré un projet tendant è l’unification des églises protestantes. On voudrait confier le soin d’organiser la fédération de ces églises à l’assemblée qui
se réunit régulièrement à Eisenach pour
délibérer sur certaines questions d’administration et de législation ecclésiastiques.
L’Empereur, depuis quelque temps,
manifesterait aussi le désir de se rapprocher du parti libéral et aurait une
estime particulière pour le fameux Harnach invité très souvent à la cour.
Nous nous inclinons devant une sommité théologique telle que celle du
professeur de Berlin, cependant à la
place de l’empereur nous préférerions
nous en tenir à la tendance purement
évangélique. L’eau pure de source vaut
toujours mieux que l’eau pluviale.
Le récent recensement a donné pour
l’empire allemand les chiffres suivants:
protestants 35.231.104; catholiques
20.327.937, dont 6.472 catholiques grecs,
sectes diverses 203.678. Depuis 1820
les protestants ont augmenté de 13. 6
pour cent et les catholiques grâce à
l’extension de la race polonaise et à
l’émigration d’Autriche de 15 pour cent.
Angleterre. Le personnage qui s’est
présenté dimanche aux enfants de la
résurrection comme le Christ réincarné
est le rev. J. H. Smyth Pigott. Il a
commencé par être marin, mais il a
renoncé de bonne heure à cette vocation et il s’est mis à étudier la théologie. Il entra dans le clergé anglican
et fut quelques années vicaire de l’Eglise de St. Jude à Londres. En 1884,
il entra dans l’armée du salut, mais il
s’en sépara en 1895 et rentra dans
l’église établie, pour laquelle il se rendit comme missionnaire en Irlande.
C’est là qu’un livre de frère Prince lui
tomba entre les mains. Cet opuscule
intitulé « La sentence de Dieu dans
son jugement », en fit un disciple du
fondateur de la secte, et, dès 1897 il
prêchait dans l’Arche de l’Alliance.
Peu avant sa mort Prince avait annoncé le retour imminent du Christ et
cette prophétie a probablement déterminé le détraquement cérébral du Rev.
Pigott, car depuis le mois d’Octobre
dernier il avait pris les allures singulières qui ont culminé, dimanche passé,
dans la scène décrite dans le précédent
numéro. Ayant voulu haranguer la foule
du dehors il a été hué? et la police a
dû le soustraire à la fureur et à la
moquerie du peuple.
Ce qu’a fait le Rev. Pigott est un
blasphème, mais un blasphème inconscient ; un cerveau détraqué n’est pas
responsable, croyons-nous, manifestons
de la compassion pour de telles créatures.
D’après le Record, le Christian World
et le British Weekly, nous voyons s’organiser en Angleterre une terrible lutte
contre le bill sur l’instruction publique.
L’évêque de Hereford voit le danger
et voudrait l’éviter en proposant des
clauses acceptables par les dissidents.
Sera-t-il entendu ? Nous le voudrions.
L
4
— 4
Commencer une lutte religieuse et politique entre frères c’est courir de grands
dangers et qui en profiterait ? Le diable et le papisme.
En Irlande, l’évêque de Kilmare a
prononcé un discours très solennel en
avertissant le gouvernement des dangers que courent les protestants au
milieu d’un peuple fanatique et protégé par le gouvernement. Il paraît
que la terreur recommence et on n’ose
plus payer les rentes ; c’est la ruine
du pays et des propriétaires. Quand
ouvrira-t-on les yeux à la réalité ?
Quand le sang aura coulé ? Quelle responsabilité ! !
France. Il s’est formé en France «la
ligue du droit de l’enseignement » sous
la direction de M. Cochin. Il est naturel qu’il s’agit de défendre les chères
nonnes et les moines. Le croirait-on ?
Plusieurs protestants se sont laissés
prendre au filet tendu avec habileté qui
se trouvent embrigadés avec les pères
ennemis de la république, de l’évangile
et du protestantisme. Non, la liberté
d’enseignement n’est pas menacée ; il
s’agit simplement d’obliger les têtards
à observer la loi. Que les protestants
se réservent pour des temps meilleurs
et pour une plus agréable compagnie !
A Tréguier on a décidé d’élever une
statue à Renan. Quel crime abominable ! Renan ! n’est-ce pas l’auteur de
la vie de Jésus ? oui, donc sus à l’hérétique. Le prêtre menace l’excommunication et toutes les foudres si on ose
profaner ainsi la ville. Malgré tout, la
statue s’élèvera et la réponse du maire
de Tréguier au prêtre est très énergique en blâmant ce peu charitable serviteur de Dieu.
M. Edouard Bornât, frère con vers
de l’ordre des dominicains, a donné
sa démission. Il y a longtemps, dit-il,
que je ne crois plus à l’affreuse plaisanterie de la vie religieuse. Un séjour
plus prolongé me ferait perdre la foi.
Le 7 Septembre, M. Dupin de St.
André, gendre de M. le Dr. Pons de
la Tour prit congé de son troupeau de
Coulaures. Le départ a été très touchant. Quarante communiants prirent
part à la S.te Cène.
C. A. Tron.
Revue Politique
A l’occasion de la fête nationale du
20 Septembre il y a eu, comme d’habitude, un échange de télégrammes inspirés
au plus pur patriotisme, entre le Syndic
de Rome et le Roi. La date importante
de la chute du pouvoir temporel a, du
reste, été célébrée avec un enthousiasme
particulier dans tous les grands et les
petits centres de la péninsule. A quelque
chose le cléricalisme renaissant est bon;
et s’il devait contribuer à réveiller de
leur torpeur les libéraux et à secouer
leur indifférence, il n’y aurait pas lieu
de le maudire. Le jour où notre penple
aura mesuré et compris toute la portée
du grand évènement commémoré samedi
dernier, le 20 Septembre sera réellement
notre fête nationale par excellence. Aussi
ne pouvons-nous qu’applaudir à l’excellente idée des communes qui l’ont choisi
comme jour de la distribution des prix
et des promotions aux élèves des écoles
publiques, ou comme la date la mieux
indiquée pour rappeler aux jeunes générations ce que les héros du « Risorgi
mento » aujourd’ hui disparus, ont fait
pour nous. Alba, le lieu de naissance de
Michele Ceppino, est de ce nombre, et
c’est M. Galimberti qui a été appelé à
faire l’éloge de celui qui a été huit fois
ministre de l’Instruction publique. Dans
son discours vivement applaudi, M. Galimberti a retracé la figure de l’écrivain,
celle du professeur’, celle du ministre et
de l’homme politique. Tous pensez bien
que le ministre des Postes n’a pas manqué l’occasion de faire en outre une petite incursion dans le champ politique ;
et comme l’élément ouvrier était largement représenté dans son auditoire il en
a profité pour expliquer la conduite du
Gouvernement vis à vis du parti socialiste et pour engager la classe ouvrière
à s’organiser en associations que l’Etat
a le devoir de respecter et qui sont “ un
admirable instrument pour révéler les
maux et pour éclairer le législateur
L’affaire du “ Banco Sconto „ continue
à défrayer la presse. D’ailleurs, il y a
eu du nouveau dans la dernière huitaine:
l’arrestation du commandeur Cattaneo
qui a produit une si vive émotion à
Turin surtout et la disparition de MM.
Gullino et Corinaldi que la police n’a
pas jugé à propos d’arrêter quoique, en
leur qualité d’administrateurs ils soient
directement responsables. Les députés
Poli et Pantaleonimenacent la “Stampa,
d’un procès civil lui réclamant 40 mille
frs d’indamnité, et le journal do Turin
répond en publiant coup sur coup de
nouveaux documents, dont plusieurs fort
graves.
— Les paroles imprudentes de M.
Pelletan à Ajaccio : “ la côte orientale
de la Corse vise l’Italie en plein cœur ,
ont fait verser beaucoup d’encre en France
et en Italie, mais cette boutade n’a pas
affecté outre mesure l’opinion publique.
Pour effacer toute mauvaise impression
M. Combes a cependant senti le besoin
de désavouer en quelque mesure le trop
bouillant ministre de la marine. Dans
un discours prononcé récemment à Matha
(Charente Inférieure) il affirme que “ le
gouvernement n’est jamais engagé par
les dèci rations individuelles d’un ministre ; il ne l’est que par celles de son
chef,. Dans des discours successifs M.
Pelletan ne cesse de protester de son
attachement pour l’Italie qu’il a, dit-il,
toujours aimée. Et alors ?
— La reine de Belgique, âgée de 66
ans, est morte presque subitement à Spa
dans les bras de la princesse Clémentine.
L’armée et les administrations communales de plusieurs grandes villes prennent le deuil pour six mois. Les chefs
d’état ont envoyé leurs condoléances au
roi Léopold. Les funérailles ont eu lieu
à Spa, mais le corps a été inhumé à
Laeken.
-— Le gouvernement anglais a fixé
le montant de la contribution de guerre,
que les républiques sud-africaines devront payer aux vainqueurs, à deux milliard cinq cents millions de francs. Au
dire de l’Angleterre cette dette qui seraient écrasante pour tout autre état,
sera aisément supportée par le Transvaal
qui a tant de ressources. Il est plus que
probable que les Boers ne seront pas
de cet avis.
j. c.
INFORMATIONS.
La députation provinciale, dans sa
séance du 28 août a autorisé le payement, à Jean Davit, des travaux de
manutention de la route de la Tour à
Bobi, et des frais de l’arrosage avec
goudron, sur cette même route.
Elle a autorisé le renouvellement du
contrat de location de la caserne des
carabiniers de Luserne S. Jean.
Cours d’instruction complémentaire
M.lle M. Besson, maîtresse supérieure
et prof, d’allemand et de français, ouvrira, D. V. chez elle, en octobre —
avec la coopération d’autres professeurs
— un cours d’instruction pour les élèves
qui, après avoir achevé les écoles élémentaires désireraient faire un cours
complémentaire d’études à tendance pratique. Sont compris: les travaux à l’aiguille, les langues modernes et la comptabilité.
On reçoit des pensionnaires (jeunes
filles) pour les cours internes comme
pour les externes.
Pour de plus amples renseignements
s’adresser â M.lle M. Besson, Via Wigram. Torre Pellice.
La Rivista Cristiana.
Sommario del N. di Settembre 1902:
Luzzi G. Il misterioso potere che s’agita
in noi. Studio.
Bosio E. La Pia Società di S. Girolamo
per la diffusione dei Santi Vangeli.
Tummolo V. La risurrezione del Signore
spiegata con ipotesi razionale.
Janni Ugo. Spiritismo e Cristianesimo:
IX. Obbiezione contro la pluralità delle
esistenze.
Grilli E. Breve esposizione delia fede
riformata.
G. L. Schiarimento biblico.
Luzzi G. Rassegna mensile: Le “Associazioni cristiane della Gioventù , e la
Tribuna — Il Sinodo diocesano milanese ■— Il Sinodo della Chiesa Evangelica Valdese.
Dalle Riviste : 1. Riviste tedesche (G.
Grilli) — 2. Riviste inglesi (G. L. e
F. G.) — 3. Riviste francesi (F. G.)
Il Cronista. Notizie spicciole.
L’Ami (le la Jeunesse.
Sommaire du N. du 20 Septembre.
Vercingétorix (suite), Â. Escouffier —
Dessin Egyptien — Un peu de statistique — Le roitelet, André Theuriet —
Canons paragrèle — Le hanneton, Topffer
— Le colporteur, Lamartine — Le talisman d’Agnès (fin), M.lle Yvonne Pitrois
— Les mers disparues — La lutte contre les maladies de la vigne — Curieuses expériences obtenues avec l’air liquide — Pourquoi (poésie), R Deschomets
— Aux chercheurs, questions XXXIX-XL.
MINERVA rivista delle riviste
Rassegna Settimanale
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
Sommario del N. 41.
La pace armata in Europa e la questione del disarmo — Il problema del
popolo antartico — L’ insegnamento
della storia e della geografia — Lo
stato e la lotta contro la tubercolosi
in Austria — Sei mesi fra i briganti
— Un tentativo di resurrezione della
frenologia — Il diploma matrimoniale
— Supplizi cinesi {con 3 illustrazioni) —
Una nuova forma di assicurazione dotale — Da una settimana all’altra (Vice-Bip.) — Spigolature — Fra libri vecchi e
nuovi — Notizie bibliografiche — Varietà — Rassegna settimanale della Stampa :
L’opinione degli editori sulle recensioni
dei libri — Una bottiglia che non si
può empire due volte — La .stampa
giapponese — La storia delle campa
gne militari italiane
nomellì in Germania.
Abbonamento annuo :
— Estero L. 12,50.
Monsignor Bo
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