1
Première Année.
5 Mars 4873.
N. 9.
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b
là 11
JToviraal cle riÉg*lise BV«ng*ôliqoe Vaocloîse
if • . * 'V "
Paraissant chaqué Vendredi
Voui me serez témoins. Actes I. 8.
.Suivant la vérité avec la charité.
Prix dr l’abonkfmrnt par as
Intérieur................I. 3
Suisse.......................» 5
France, ADemagne . . » 6
fJranrfe-Bretagne et HolJande » 8
On s'abonne: k Pignerol tiii Bureau de l'adminiatradon Maison Micoï,
A La Tour chez M. (îii.Li litraire.
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inseriiona des timbres-poste de
tout paya.
• K
Sommai t'<?.
La litléralurp évangélique en Espaiçne.
— J’élève mes yeux h loi qui habiles dans
les fieux. - Projet de colonisalion. —
rorre.spondrtncp. — Nouvelles religieuses
et faits divers. — Pensées sur le Ministère.
— Retue Politique. — Souseriplion.
LA LITTÉitATl'IlE EVA^GÉLIQliE
en Espagne.
Nous trouvons, dans la dernière
livraison des Feuilles de l'Espagne écrileji et puMiëes par M. le
pasteur FrSnçois Fiiedner, qui travaille à l’œuvre de 1 évangélisation
de ce pays, des détails intéressants
snr les ouvrages évangéliques de
cette contrée. « Nous avons besoin,
y est-il dit, de livres d’édification
et d’instruction ponr les enfants
et pour les adultes. Quant aux
enfants, nous y pourvoyons peu-àpeu; mais pour les adultes cela
est plus difficile; et cependant,
en présence du petit nombre de
pasteurs et d’évangélistes, quelques
bons livres sont indispensables au
progrès de la mission. Il nous
serait de peu d’utilité d’en traduire de r allemand ou de l’anglais. Les espagnols n’aiment pas
les importations étrangères : au
lieu d’être attirés et édifiés, ils
sont par ces ouvrages éloignés
de l’Evangile, car c'estdans les produits de l'esprit que se manifeste
de la manière la plus évidente
le caractère particulier de chaque
nation Le Vrai Christianisme de
Arridt, par exemple , ne pouvait
provenir que de 1’ Allemagne et
le Repos des saints de Baxter
devait être d’origine anglaise. —
^lais Dieu a pourvu à ce besoin
avant que nous 1!eussions connu
et senti. Il nous a rendu de magnifiques écrits espagnols de trois
cents ans passés qui étaient oubliées et enfouis. C’est un précieux héritage du baptême de sang
de r ancienne églisé évangélique
espagnole.
Deux hommes se sont consacrés
tout particulièrement à la recherche de ces anciens ouvrages évangéliques, ce sont le riche esp.agnol
Don Luis de Usoz y Rio et son
ami Benjamin VViffen d'Angleterre.
Le premier a trouvé chez un prêtre
espagnol, un petit iivre irjtitulé
Epistola consolatoria écrite en
1560 par Juan Ferez. Il l'a lu et en
a été si profondément saisi que
depuis ce moment il a consacré
son temps, ses forces et sa fortune
à rendre au peuple espagnol les
ouvrages des anciens réformateurs
de ce pays. Ces ouvrages avaient
presque entièrement disparu, grâce
au zèle actif de l’Inquisition. —
Don Luis a eu le bonheur de découvrir vingt de ces écrits évangéliques d’un grand prix pour
notre œuvre
Nous citons, dans ce nombre,
le court Traité de ¡a doctrine
chrétienne de Juan Ferez, le Cathéchisme du D' Constantin Fonce
de la FlneiUe, le célèbre prédicateur de Séville, sa mngwftque confession du pécheur repentant-, en
outre les écrits de Juan de Valdès
dont le frère Alphonse éiait secrétaire (le Charles Quint
F’ernand Te)ecla, Ciprieii de Valera, Juan Diaz et François de
Eiicinas , tous ces réformateurs
parlent maintenant de iioiivoau
à leurs compatriotes et coreligionnaires après trois cents ans de
silence. Leurs écrits ont été en
partie jiubliés à Madrid même ,
clandestinement, sous le règne de
la rei-ne Isabelle. Luis de Usoz
et Benjamin WiiFen n'ont pas vu
la liberté religieuse en Espagne.
Ils ont semé en espérance. Le premier est entré dans son repos en
1865, et le second a suivi de près
son ami. Mais nous rendons grâces
à Dieu de nous avoir préparé des*
armes pour la guerre pénible que
nous avons commencée de sorte que
nous pouvons maintenant dire aux
Espagnols;'• Voici, ce que nous
vous apportons, ce n’est pas une
doctrine allemande ou anglaise ,
*cé" n'est'pas une religion efrâti-'
gère; c’est l’Evangile elernel pour
lequel vos propres pères ont été
I brûlés et pour lequel ils ont versé
I leur sang ! • ■
I (( J éléve mes yeo\ à lui pi habiles
dans les cieux. •
Psaunr^ 123,1.
: Le Seigneur seul est adorable ,
I miséricordieux, pitoyable, tardif à
la colère et abondant en grâce.
(Ps. 103[S). Aussi est-ce à Lui et
! à Lui seul que le psalinisle élève
; les yeux; il ne bri’ile pas d’encens
à la créature, il u’adore que le
I Créateur. Et à qui nous en irions
nous? Lui seul a les paroles de la
vie éternelle après laquelle nous
soupirons. Si nous dirigeons nos
regards vers la terre que de mal
n'y voyons-nous pas ! que de misères, que d'aifliclions. que de douleurs, que de corruption, que d’injustices ! Le péché nous entoure
de toutes parts, il fait la guerre
à notre âme et nous rend la vie
amère.
Ah ! tournons nos regards vers
le ciel ! Comme le voyageur fatigué
2
34
LE TEMOIN
de regarder la blanche poussière
du chemin, ou le sable miroitant
du désert qui blessé sa vue, hâtôns
nous de chercher une oasis où nos
yeux puissent trouver un peu de
repos en regardant le gazon verdoyant. Regardons vers le ciel.
Nous y trouverons mieux encore
que le firmament bleu pour reposer nos regards fatigués. Nous y
rencontrerons une atmosphère plus
pure , des consolations ineffables,
des joies spirituelles indéfinissables; nous y jouirons du repos de
nos cœurs. Oh délices ! oh ravissement. d’esprit ! oh bienfaisante
extase ! Nous contemplerons par
la foi notre bien aimé Sauveur qui
intercède pour nous à la droite du
Père, qui présente ôt fait agréer
nos supplications si imparfaites.
Alors une douce paix inondera
nos cœurs, une voix douce et puissante à la fois nous assurera que
nos péchés sont effacés par le
sang de Christ et que Dieu accepte
le sacrifice de nos actions de grâces.
J’élève, dit le psalmiste, mes
yeux à toi qui demeures dans les
deux. Présent partout, mon Seigneur habite les deux , le troisième ciel, le paradis où Jésus est
allé me préparer une place et où
j’espère aller vivre et jouir éternellement avec lui. Des profondeurs du
Ciel il voit tout, il voit ceux qui
l’aiment et ceux qui ne l’aiment
pas, ceux qui le prient et ceux qui
ne le prient pas, ceux qui le servent et ceux qui méprisent ses commandements. 11 voit ceux qui Tadorent dans le secret de leurs
cœurs, et ceux qui se cachent pour
jouer, pour voler, pour calomnier,
pour se corrompre. Il voit Tardent
désir que j’ai de lui plaire, il voit
les sincères efforts que je fais pour
lui obéir, il voit ma douleur, mes
souffrances, la maladie qui m’opprime,, les larmes qui coulent de
mes yeux...... Mais hélas ! il voit
aussi mon mauvais cœur, mes péchés, ma froideur,mon indifférence,
mon inclination à mal faire. Il
écoute mes prières, mes chants de
louanges; mais il entend aussi les
mensonges qui s’échappent de mes
lèvres, les paroles blessantes, les
injures, les calomnies et les médisances dont j’accable mon prochain comme aussi les blasphèmes
et les vains propos qui déshonorent son saint nom. Dieu voit tout
depuis son oiel ,til antend tout.
Oh ! si au mébs cette pensée me
donuait une crainte salutaire, le
saint tremblement d’une pécheur
devant Dieu !
Non seulement il voit tout, mais
encore il domine tout depuis la
demeure de sa sainteté. Crains-tu
l’ennemi fort et puissant? Regarde
à Dieu et prends courage : si Dieu
est pour toi, personne ne pourra
être conlre toi. As-tu peur du lion
rugissanv? Regarde à Jésus qui
Ta terrassé. As-tu peur du serpent
ancien qui mord par derrière et
qui lance son venin mortel dans
ton pauvre cœur ? Regarde à Celui
qui lui a écrasé la tête, qui le
liera de chaînes et le précipitera
dans Tabyme.
As-tu peur de toi même , de ta
faiblesse.de ton cœur corrompu
et désespérément malin par dessus
toutes choses ? Regarde au Saint
Esprit de Dieu , invoque-le; il est
seul capable de te sanctifier. As-tu
peur de la mort, du roi des épouvantements? Elève tes yeux. Vois par la
foi l’échelle de Jacob. Dieu est au
sommet, les anges montent et descendent, tout lui est soumis, même
la mort qu’il a vaincue. Soumets
toi aussi a Lui. Tu n’auras rien à
craindre et les désirs de ton cœur
seront exaucés.
PHOJËT DE C0L0:^IS4TI0^
Au moment où la lointaine colonie
vaiidoise d’Alexandra, pour des motifs
prévus, et sur lesquels les émigrants,
en temps utile, ont été vainement mis
en garde, est en pleine dissolution ; au
moment où la colonie du Rosario Oriental
sur laquelle on fondait tant de belles
espérances, pour des motifs prévus et
faciles à prévoir, commence sérieusement à se dissoudre, puisque plusieurs
familles doivent en être parties le 16
courant avec leur pasteur M. Salomon
pour les Etats-Unis de l’Amérique du
Nord, et qu’un bon nombre de familles
n’altendenl que le moment d’avoir pu
vendre leurs meubles et immeubles,
pour les aller rejoindre en ces lointaines
contrées où loin cera pour eux à recommencer; de nouvelles propositions nous
sont faites pour l’élablissemenl d’une
ou plusieurs colonies vaudoises, non
plus à l’élianger et par delà l’Océan,
mais en llalie même cl non loin de nous,
savoir en Toscane. Moiïsieur P.... Ingénieur civil au minisiére des travaux publics, posses.seiir d’une île très fertile
près de celle du Giglio, voudrait la coloniser par le moyen d’une dixaine d'a
griculteurs vaudois pouvant disposer
entr’eux d’une somme de 20.000 francs.
Four les conditions il n’y aurait qu’â
s’entendre avec M. F. lui même
M. P. dònne en outre ime relation
intéressante et détaillée sur un autre
terrain, d’un millier de journaux environ, situé en Toscane et qui pourrait
devenir le centre d’une colonie assez
étendue, vu qii’il y aurait toute facilité
d’acquérir des terrains attenants à
celui-là.
Ce terrain, dont la moitié est surtout
apte à la culture de la vigne et de l’olivier
et Tautre moitié à celle des légumes et
des céréales, possède un cours d’eau
facilemeut utilisable à l’irrigation ; il
possède du bois en abondance et entre
autres une étendue de plantes de chênes
qui donneraient déjà maintenant un
riche produit. Il contient d’excellentes
pierres à bâtir et la pierre calcaire pour
faire la chaux. Il est déjà en partie défriché. Il louche à une route provinciale
et est longé par une roule muletière; le
climat en est doux et salubre. 11 y a en
outre des mines de cuivre et de lignite
dont quelques unes pourraient probablement êtres exploitées avec profil.
Le teri’ain pourrait être acquis à des
conditions très avantageuses, conditions
3lie M. P. serait disposé à faciliter en céant la partie de ce terrain qu’ il a
acquise déjà lui-même du Demanio.
Pour ultérieurs renseignements on
peut s’adresser au soussigné.
J. D. Charbonnier professeur
à Torre-Pcllice.
Le soussigné porte à la connaissance
de MM. les .Ministres en activité de service
de l’Eglise Vaudoise, aue la contribution
de chacun d’eux pour le second semestre
1874 de la pension des ministres émérites, des veuves des ministres et pour
frais d’administration, est fixée à l'r. 25,
qu’ils sont priés de lui faire parvenir au
plus tôt.
Le caissier de la Table
J. WEitzECKER Mod. adjoint.
L'n (lalcul saisissant
En supposant qu’il n’y ail qu’un
.seul vrai chrétien dans le monde , et
que, pondant l’année qui vieiil, il soit
iiq instrument du Saint Esprit pour la
conversion à Christ de deux personne.s,
que ces deux là en gagiieiil deux
autres pendant Tannée suivante, et
que Tœuvre continue ainsi , chacun
en en convertissant deux , combien
faudrait-il d’années pour que les seize
cent million d’âmes (environ) qui peuplent notre globe fussent conveilis?
Un peu moins de trente ans et dcot.i.
Maintenant, au lieu d’un seul ciirélien, supposons que les vingt millions
( à peu près ) qui existent dans le
monde entier convertissent cliacim une
3
LE TÉMOIN
35
seule âme avant la fin de 1875, le
nombre en serait doublé. Si celte
œuvre bénie continuait et si chaque
chrétien devenait l’inslrunienl du salut d’une seule âme, avant la fin de
1881 le grand chœur serait entendu
dans le ciel: • Les royaumes sont de
notre Seigneur et de son Christ qui
règne aux siècles des siècles *. Par
chaque vrai chrétien amenant chaque
année une âme à Christ, le monde
entier serait régénéré en moins de
sept ans ! (Eglise Libre).
Corrc0ponbancc
Florence, le 22 février 1875
Mous voici depuis tantôt quinze jours
en plein carême ! N’était le calendrier
qui le confirme, c’est à peine si l’on
s’en apercevrait. Le carnaval n’esl plus
comme autrefois cette époque de délire autorisé, voire même recommandé
par l’Eglise et suivi de quarante jours
d’abstinence et d’humiliation. Les deux
choses se sont fondues, délayées ; et
de la théorie de compensation on est
passé à celle d’accomodement, qui
permet aux fidèles de se couvrir de
cendres, et d’écouter chaque matin ce
cri retentissant de toutes les chaires :
mémento mort! et puis... 'de courir
pendant toute la soirée les bals cl les
théâtres avec autant d’entrain cl d’insouciance que les jours de mardi et
jeudi gras. Profonde dégénéralioii du
sentiment religieux dans notre peuple!
Mais à f[ui la faute, si non à ceux qui
après avoir fait du Ciu’islianisme « la
religion allilréo du carnaval, » l’ont
bien souvent réduit à force d'exagérations à être le * carnaval de la religion ? s C’est là une pensée qui me
préoccupait d’une façon toute spéciale
en assistant dimanche dcniier à l’installation du nouvel archevêque dans
l’Eglise de S. Maria del Fiore. Comme
elle était loin du culte en esprit et en
vérité cette représentation religieuse,
je dirais presque, celte parodie ! Rien
n’y manquait; la musique, les costumes éclatants : non, pas même le sourire moqueur, les saillies irrévérentes
de plusieurs personnes, que, tout en
se signant dévoiement (nolez-le bien)
j’entendais répondre à la bénédiction
pastorale par des pai’oles si remplies
de mépris, si dépourvues de tout
sentiment religieux, que je n’ai pû
qu’en être profondément alfligé ! —
El certes ce ne sont pas les quaresimalisli, que l’on nous' a envoyés qui
pourront jamais tirer ce peuple de sa
torpeur ! Toute leur prédication se réduit à de violentes diatnbes contre le
nouvel étal de choses , à" d’arides déclamations___mais pour la vie de l’âme,
pour le salut des pécheurs, rien ! Voulez-vous en juger? Venez un instant
au Dôme: c’est le Rev. P. Schiafiino
qui prêche. Il fait l’apologie de la vie
monacale: il en expose les privilèges,
il la défend des calomnies, il en démontre les bienfaits. < |l y a des impertinents, s’écrie-t-ilj qui ont à leur
tête A. Thiers, et qui ont appelé la
vie du moine un suicide? Nous ne
nous inquiétons pas de telles appréciations : le moine accomplit son œuvre
sans bruit, mais, en sûreté. Tuez-en
dix: il en renaîtra cent: cherchez à
-l’anéantir, mais ensorcelé j
cotTime Achille, il reparaîtra toujours.
Il snflil qu’il se présente pour être entièrement justifié ». Après cette éloquente tirade, le voilà qui se déchaîne
contre la presse, l’appelant immoiale,
scandaleuse, et lui lançant de tels anathèmes que le journalisme n’a pas pu
faire à moins que relever le gant qui
lui était jeté , et lui rendre pan per
focaccia, én faisant de sa prédication
une satyre très spirituelle, oi’i l’on va
jusqu’à comparer sa voix à une pièce
de madapolán déchirée par le revers
du fil. Le père Curci, lui est plus
prudent, c’est-à-dire plus jésuite. Tout
en rongeant son frein in peclore. il se
contente de donner des leçons populaires sur les Evangiles, qu’il se propose de publier prochainement comme
pendant de son ouvrage sur les réformes de l’Eglise. 11 a Invité chaleureusement ses auditeurs à acheter l’un
et T autre en les assurant que par ce
moyen ils feraient m bel fwrello ad
onor di Gesù !
Laissons les a quureslmalisli », pnssons à quelque chose de plus sérieux,
de plus consistant, et puisque on parle
beaucoup de réveil de nos jours, permettez que je vous dise quelques mots
d’une institution, que si elle était florissante dans loutcs nos villes, pouri ail être
dans les mains de Dieu un puissant
moyen pour arriver à ce but Je veux
parler de la Société de jeunes gens fondée
a Florence il y a tantôt trois ans, pour
l’édification mutuelle de ses membresel
Kour l’avancement du règne de Dieu.
ecrulée dans le sein de toutes les
dénominations, elle a poursuivi dès lors
••^a route sous le regard du Seigneur;
elle a cherché à accomplir avec tout
le sérieux possible, l'œuvre qu’elle
s’élail assignée. — Celte œuvre consiste tout d’abord en des réunions
hebdomadaires où tous les membres
peuvent, après la lecture d’un chapitre,
se communiquer leurs impressions,
leurs expériences en fait de vie chrétienne: elle consiste ensuite en des visites régulières à plusieurs malades ,
à des vieillards, à des pauvres qui
i sont recommandés par les diverses Egli; ses à la sollicitude et à l’inléiêl de
' l’union. — Bien accueillis chez tout
ce monde , ces jeunes gens se sont
j cependant bien vile aperçus qu’à côté 1
; des misères spirituelles il y avait bien
I des misères matérielles à soulager;
! niais comment s’v prendi'c? En faire
Í officiellement l’aflaire de la Société,
c’é'lait s’exposer de la part des personI nés visitées à beaucou|) d'exigeances, |
I à beaucoup de prétentions. — Aussi, j
! après bien des pour et îles contre , '
en est-on venu à fonder dans le seinmême de TUnion, mais indépendamment de son action, une autre petite
Société qui porte le nom modeste de
Collectrice, et qui au moyen de carnets et de contributions régulières est
parvenue à alléger bien des soufibances,
bien des angoisses chez plusieurs personnes recommandées à ses soins. Les
chiffres sont un langage éloquent: eh
bieni pendant le courant de l’année dernière elle a recueilli plus de 800 francs
et en a dépensé près de 600 au profit des
pauvres et malades de toutes les dénominations. C’est une belle et bonne œuvre que je ne puis assez recommander
à la sympathie et aux prières de mes
lecteure.
J’y vois un seul petit danger: j’ai
peur que les diacones des différentes
Eglises, voyant leurs pauvres soutenus
indépendamment de leurs efforts, n’oublient peu à peu que le devoir des
membres de l’Eglise de contribuer pour
le soulagement des souffrances de leurs
frères subsiste quand même, et ne laissent faire aux autres ce qu’elles pourraient faire si elles étaient abandonnées
à leur initiative. Il se peut que je sois
pessimiste: tant mieux si le contraire
arrive, je le désire de tout mon cœur.
X.
Aouüeileo rdigtcusce
et faits divers.
tiuieoe. — Le conseil municipal de
la ville de Bienne a décidé par 12
voix contre 9, qu’à partir de celle
année il supprimera toute subvention
à la paroisse protestante comme à la
paroisse catholique, et les laissera suffira à leurs besoins par des taxes
permis sur leurs membres. — Quel
service rendraient à T église les gouvernements, et dans ce moiuenl celui de
France, de Genève et de la plupart des
cantons suisses, s’ils suivaient l’exemple que vient de leur donner le con.sei I
municipal de Bienne.
Angleterre. — Après .\lannin;: ,
Lord Acton, Lord Camoys et Lord Relie
qui ont lépondu, en diver.s .sens, à Lord
Gladstone, c’est le tour du D' Newman.
Cet habile conlroversisle, tout en défendant le dogme de l’infallibililé, désavoue
le parti le plus avancé de son église
qui a poussé à la promulgation de
ce dogme impie; il reconnail les droits
de la conscience individuelle. Aussi
sera-t-il lui même désavoué par l’archevêque Manning, comme M. IVlre
et Gamqys qui ont clé rayés de la liste
des pairs catholiques. M. Glad.«lone
vient de publier une nouvelle bi oi hm e.
Ainsi l’agitation continue en Aiigletei ic,
comme en Sui.^se et en Allemaune.
4
36
LÈ TÉMOIN
♦ ’ '
i
'r,4i
JBerfe. — te Còmi lé de I’AUiaDce
évangélique a convoqué dans celle
ville des conférence senaldables à ce!«les qui ont eu lieu en Angleterre, puis
à Paris et à Monlmeyran. '
L’ accord le plus complet n’ a pas
cessé-, de régner entre les chrétiens
de toutes dénominations qui s’y sont
rencontrés, et en même temps la plus
grande liberté et beaucoup de cordialité. Le sujet dominant était Christ, sa
personne, son œuvre. Christ la vie de
l’Eglise, comme la vie et la force du
Chrétien.
Fateatine^ — H y a vingt-sept
ans, il n’e,xistait en Palestine aucune
école chrétienne, de quelque confession que ce soit ; aujourd’hui les protestants seuls ont 33 écoles fréquentées
par 4400 à 4500 enfants des deux
sexes, tant chrétiens que juifs, samaritains, druses et même mahomélants.
! Une* ebosc <|iiii mi^-so»»enl étcHiné,
c’est la:'donûéiièo que^sertiblent nourrir
ericore dans sepnijus',, dans leur,
èlficace, nombre de gens 'qui, pourtant,
ont pjtssé une bonne partie de leur
vie à en entendre, sans qu’ils leur aient
aucunement profilé. 11 est vrai de dire
que c’est beaucoup plutôtpour les
autres que pour eux mêmes, qu’ils
nourrissent cette confiance.
S’il suçait de défendre une bonne
cause , avec de bonnes raisons, pour
être assuré de la victoire, la lâche du
prédicateur de l’Evangile serait la plus
facile du monde et la plus abondante
en succès de toutes sortes ; car quelle
cause est meilleure que celle dont il a
été constitué l’avocat, et quelles raisons, en fait de bonté, peuvent supporter la comparaison avec celles qu’il
manie!
un ancien rédacteur de ce même Jounal, M' Lucipi'.*
Pensées sur le Ministère
Quel est le prédicateur de l’Evangile
qui — après quelques années de ministère — ne se soit surpris bien souvent, se moquant de lui-même, au
souvenir de la confiance naïve qu’au
début de sa carrière, il nourrissait dans
la puissance irrésistible de ses sermons
chacun des quels devait porter coup ,
et gogner autant d’âmes à la vérité ,
qu’il comptait, dans son auditoire de
personnes intelligentes et capables d’apprécier l’excellence et la force de ses
raisonnements !
Croii’e que quand on a apporté à
l’appui d’une vérité de l’ordre moral
et religieux abondance de raisons, non
seulement bonnes, solides, mais pressantes , mais irréfutables, on a , par
cela seul, imposé silence aux objections
et contraint l’opposition à capituler...
c’est le propre des jeunes prédicateurs
aux quels une dure expérience n’a pas
encore enseigné qu’entre l’esprit et le
cœur, la différence est grande, et que
l’entière soumission de l’nn, n’est pas
la conséquence nécessaire et assurée
de celle de l’autre.
ISct)ue poUttcjue
ÊUêUe. — La Chambre, après avoir
approuvé et voté divers budgets, a commencé la discussion générale du projet
de loi, présenté par le ministre de la
marine Saint Bon, de la vente de vingt
et quelques vaisseaux de guerre. Le
ministre, appuyé par Garilialdi, a allégué, en faveur de son projet, qu’il
vaut mieux avoir un nombre moins
considérable de vaisseaux, mais de bon
aloi et capables de tenir la mer, et
que ceux qu’il s’agit d’aliéner ne peuvent plus servir pour la marine de
guerre.
Les cléricaux ont vraiment pi'is à
lâche de gâter eux mêmes, leur cause.
Le prince Torlonia, l’un des plus riches
’ patriciens romains et zélé catholique,
I a fait une visite au roi et a reçu celle
de Garibaldi ; VOsscrvatorc Caltolico de
Milan et I’i7wî7à Calloiica, ont non seulement désapprouvé le prince, mais se
sont permis des menaces et des prophéties de mauvais augure sur le
compte d’un de leurs plus fidèles
bienfaiteurs. Par une lettre pleine de
dignité, adressée à V Osservutore, le
prince met à leur place les de<ix journaux de la secte ennemie de l’Italie
et de toutes les libertés civiles, politiques et religieuses.
En suite des révélations de Frezza,
l’assassin de Sonzogno , directeur du
journal La Capitale^ dix-huit personnes
ont été arrèli'-s, et dans ce norrd)ie,
JFrauce. — Après quatre armées
de luttes, d’incertitudes et de crises,
la France est légalement constituée en
république. La loi sur le Sénat a été
votée avec une majorité de plus de 200
voix; et ensuite celle de la constitution à une majorité plus forte encoi'e. C’est au centre droit qu’appai'tient le mérite d’avoir déterminé le
succès de la forme républicaine, mais
les vrais fondateurs, ce sont les bonapartistes, sans le vouloir sans doute;
mais par leur allilude, leur langage et
leurs menaces, ils ont fait ce qu’ ils
ont pu pour effi'ayer les monarchistes
constitutionnels, surtout les orléanistes. — M'Buffet, président de l’Assemblée a été chargé par Mac-Mahon de la
formation du ministère. Mais il doit
avoir refusé le mandat.
Aiietnnffne. — On parle de nouveau de la maladie du prince de
Bismark et de son intention de laisser
la chancellerie de l'empire. Le repos
qu’un sommeil normal doit procurer
à l’ouvrier actif manque au prince de
Bismark; ce n’est que la matinée que
le prince parvient à jouir de ce repos.
SOUSCRIPTION
POUR UN MONUMENT À LA MÉMOIRE
DU DOCT. CHARLES MALAN
; Montant êe la liste précédente L. 102
MM. Et. et Alb. Mrtlan Prof. . . 5
M. Selli père )) 2
M. Selli profes.'s • O
M. Michel Pasquet .... » 10
M. l'av. Poët .... yf 20
M* Garnier InsliliUeur à Rome a 5
M .J P. Pons Evangéliste, Venise n 3
Madame veuve Canton 1) 10
M. le Capitaine Bertin » 5
M"* Long, Pigneroi . . 5
Madame veuve Monastier et famille )) r>
Total . . L. I7i
‘ Erxest Robert, Gérant et Administrateur.
PigiuTol, Impr. Ctiianlore et Masoarelli.