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primerie Alpine; dans toutes les paroisses.
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S’adresser pour la Rédaction à M. Jean Bonnet, past., Luserne S. Jean etpôür
l’Administration au Bureau du journal (Imprimerie Alpine •Torre P« Mice),
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ment de l’année. »
w Le Numéro; lO eentimes
Tarif des annonces: Une insertion, 8 centimes la parole — de 2-4, 6 cent,
la parole —.de 5 en plus, 4 cent, la parole.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables;..'., dignes de louange, occupent vos^jpcn^sces.
(Phil. IV. 8).
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AVIS.
Nous portons à la connaissance de l Eglise
et des amis du Modérateur que ses conditions
decanté sont demeurées stationnaires. Que
Dieu se tienne près de lui et le fortifie I
M. Giâmpiccoli désire informer ses amis
■que son adresse présente est :
M. Ern. Giâmpiccoli
Ospedale Valdese TORINO.
ASCENSION.
« Le sentier de la vie mène en haut » .
Prov. XV, 24.
... Il faut, dans l’ascension des vies
somme dans les courses alpestres, s’assurer
avant tout que la route est praticable. Une
erreur ou une négligence à cet égard peuvent être fatales. Combien d’existences
humaines dont le début a été joyeux, ont
fini par une lamentable catastrophe, parce
que la route choisie était impraticable !
Devant toi aussi, ami lecteur, comme devant Israël, «Dieu a ouvert deux chemins:
le chemin de la vie et le chemin de la mort »
(Jér. XXI: 8). Le premier monte toujours,
c’est sa marque distinctive, même dans ses
passages les plus difficiles. Le second peut
paraître parfois conduire à une cime: en
réalité, il finit toujours par descendre dans
un abîme. Il faut bien choisir. C’est Dieu
qui indique. Ne jugeons pas superflu à
l’heure des décisions où les programmes
s’élaborent et où les itinéraires se tracent,
de le lui demander à genoux.
Il importe également dans une ascension
alpine de choisit judicieusement ses compagnons de route, de savoir, par exemple, à qüi
l’on est encordé. Que de fois n’apprend-on
pas que tel accident d’Alpe est dû au fait que
dans la caravane se trouvait une personne
sujette au vertige ou atteinte d’une maladie
de cœur. Â un passage difficile elle a perdu
pied et dans sa chute elle a entraîné toute
la cordée, — Que de vies d’hommes entraînées de la sorte, presque malgré elles,
à l’abîme, parce qu’elles sont mal associées;
jeunes gens possédant toutes les capacités
d’une existence honnête et utile et cependant perdus par l’exemple néfaste des camarades qu’ils fréquentaient; jeunes filles
capables de vie pure et dévouée, mais en
réqlité frivoles et légères comme ces amies
dont elles ont subi l’ascendant pernicieux.
Déjà les anciens le savaient: « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes
mœurs » (i Cor. XV : 33). Lecteur; lectrice,
avant de te mettre en route, choisis bien
tes compagnons d^àscension; choisis ceux
qui savent regarder en haut et non pas
ceux qui se perdent et te perdront avec
eux, parce qu’ils regardent en bas.
Enfin, une troisième condition non moins
'importante que les précédentes dans une
course alpestre: il ne faut pas partir seul,
-.-il faut prendre un guide. Que d’accidents
de montagne dus à la témérité ! Et que de
vies d’hommes brisées, moralement parlant,
parce qu’ils sont partis seuls pour l’ascensicHi de la vie! Ils comptaient sur euxmêmes; n’étaient-ils pas ardents de jeunesse, florissants de santé? N’avaient-ils
pas'pris de bonnes résolutions? Mais quand
les obstacles ont surgi sur leur route, quand
.il a fallu essuyer l’orage des passions, connaître Iq souffle glacé des haines et des
jalousies humaines, pleurer et souffrir, harassés,' inexpérimentés, ils ont été vaincus.
Instruit par l’expérience d’autrui, as-tu
pris un guide, cher frère qui lis ces lignes?
E’amour de Dieu a pris soin de t’en prp, parer un: Jésus-Christ. Et quel guide! Il
a passé, sans vertige, victorieusement, pa^
des couloirs autrement périlleux que ceux
de nos Alpes; il a traversé le mépris, la
.haine, l’insulte, l’ignominie, la mort même,
dont il a triomphé. Le sentier qui conduit
à la cime n’a point de secrets pour lui. —
Le connais-tu? C’est Celui qui « faisait
route 1) le soir de la première Pâques chréI tienne, sur le chemin qui va de Jérusalem
à Emmaüs, avec ces deux disciples dont
l’Evangile nous a conservé le souvenir, qui
devinf| bientôt leur guide dans la compréhension des Ecritures et sur le chemin qui
conduit à la vie plus forte que la mort.
Ne veux-tu pas lui dire aujourd’hui, comme
eux ce jour-là: «Reste avec nous. Seigneur,
le soir vient, le jour est déjà sur son déchn ? » (Luc XXIV; 29). Ne veux-tu pas lui
dire, en cet instant même, comme le Psalmiste: « Dièu sera mon gùide jusqu’à la
mort? »(Ps. XLVIII: 15).
Barth. Soulier.
■•m ___
Et la Chronique ?
Vous nous croirez, n’est-ce pas, si nous
vous disons que la modeste feuille vaudoise,
si petite soit-elle, si insignifiante puisse-t-elle
paraître à bien des gens, nous est chère à
bon titre. Nous la 'voudrions donc aussi
bien rédigée, aussi variée, aussi intéressante
que possible. Nous souhaiterions surtout
qu’elle justifiât toujours mieux son titre
d’« Echo des Vallées ». Or, un écho présuppose nécessairement une ou des émissions de voix: pour qu’il y ait répercussion
de sons, il faut d’abord des sons.
Tous nos lecteurs ont compris où nous
voulons en venir; oui tous, même et surtout une certaine catégorie de personnes
qui sont, plus que d’autres, visées dans
cet article. Vous n’êtes’pas sans avoir remarqué que la Chronique de notre feuille
laisse tout particulièrement à désirer, et
cela sans qu’il y ait de la faute des rédacteurs ou collaborateurs réguliers. Notre
dernier N° n’avait pas une seule ligne de
« chronique » proprement dite ! Est-il possible
que dans nos dix-sept paroisses vaudoises,
sans compter les Eglises et Stations de
l’Evangélisation, il n’y ait pas eu un seul
fait, une seule nouvelle digne d’être reproduite dans r«Echo»? Nous connaissons
des paroisses, d’une modestie par trop
excessive, qui vivent dans l’ombre et où
l’on dirait qu’il ne se passe jamais rien qui
soit digne d’être signalé. « Heureuses les
p'aroisses qui n’ont pas d’histoire » !
J’en appelle à votre sincérité. Une main
sur la conscience, veuillez me dire si, en
dépliant le petit « Echo », votre œil ci.irieux ne va pas d’abord en quête des « nouvelles » ? Vous êtes friands de^ '< chronique »
et c’est par là que vous commencez votre
lecture... et que, probablement, plusieurs
la finissent, en_ même temps. Les articles
soi-disant de fond, i « vostri articoletti»
comme les dénomme élégamment un de
nos collègues, passent naturellement en seconde, voire même en troisième ligne et
nous savons en prendre notre parti. Nous
savons que nos abonnés Vaudois de l’Etranger, ou de la Péninsule - et on les compte
par centaines - ne font pas un grand cas
des « articles » ; ils attendent avec anxiété
la Chronique Vaudoise, et le journal leur
est d’autant plus cher s’ils y trouvent des
« nouvelles » de leur 'paroisse d’origine. Et
si quelqu’un s’avisait de contester nos affirmatioùs, nos fidèles abonnés qui n’habitent pas les Vallées 'feraient là pour le
redresser. Mais il n’y a pas que les abonnés
de l’étranger pour s’intéresser aux « nouvelles » des Vallées: les lecteurs de la Tour
et de St-Jeaîl sont bien aises d’apprendre
ce qui se passe à Bobi, à Rodoret ou à
St-Germain,. .î et viceversa. Les abonnés
d’une Vallée voudraient être informés au
sujet des faits quelque peu saillants qui se
, sont produits, au cours de la semaine, dans
les paroisses de la Vallée voisine.
Oh je sais par cœur ce que vont nous
répondre... ceux qui n’aiment pas se déranger: — « Mais s’il n’y a rien à dire, si
aucun évènement n’eSt venu troubler la
quiétude de notre paroisse, vous ne voudriez pourtant pas que nous inventions I ».
Rien à dire ? Jamais de témoignage à rendre, par une sobre nécrologie, à un membre
de votre église qui vient de s’en aller et
dont la vie fut un exemple de droiture et
de fidélité ? Rien â dire sur la jeunesse,
sur la fréquentation des cultes, sur la marche
des écoles, sur les départs des gens qui
émigrent, sur les petites fêtes des enfants,
, sur les mariages, sur les réceptions des
catéchumènes, sur le mouvement de la population de la Paroisse, sur telle réunion
spéciale qui attire un pubhc particulièrement nombreux, etc.?
Vous voyez bien que les sujets ne manquent pas; je connais aussi plus d’une
phime bien taillée qui saurait donner du
* piquant et du relief à ces sobreS chroniques,
et qu’on laisse se rouiller, soüs prétexte,
probablement, que l’«Echo» est le fait de
trois ou quatre personnes en particulier, les
seuls responsables, les seuls directèment
intéressés à ce qu’il ne soit pas tout à fait
indigeste. S’il n’est pas intéressant il y à
uniquement de leur faute, et les critiques
de pleuvoi^ !
Dites-vous, en tirant la conclusion qui
s’impose, que j’écris au nom de notre Directeur absent - qui ne me désavouera pas et amejjdez-vous ! j. c.
Napoléon et les Vaudois.
Il y a précisément un siècle que Napo- '
léon le Grand mourait- à S. Hélène, le 5
Mai 1821. On peut différer du tout au tout
dans le jugement à porter sur cet homme
extraordinaire. Les uns en ont fait un tyran
égoïste et cruel, d’aiîtres ontipoussé l’admiration jusqu’à ne voir en lui rien qui ne
soit grand. Certes, il y a de la grandeur
dans toute son étonnante carrière, dans
son exaltation inouïe, comme dans sa chute
lion moins inattendue. Dans une petite
feuille comme la nôtre, nous devons nous
borner à rafipeler rapidement ses relations^
directes avec la population et l’église àm
Vallées.
Ce fut à la suite des victoires de la
glorieuse campagne de 1796 que la liberté
vint briser les fers qui tenaien t toute l’Italie
sous la double oppression cléricale et féodale; mais, à cause du départ de Buonapftrte pour l’Egypte, ce.ne fut qu’en 1800,
l’année de Marengo, que ce général, devenu premier consul, entra en relations
directes avec les Vaudois. Il les connut
d’abord sur les champs de bataille et sut
apprécier‘leur vaillance, leur fidélité, leur
amour dè la liberté, joints à un degré
d’instruction supérieure à celui de la plupart de leurs compatriotes. Aussi vit-on ces
parias d’hier, aujourd’hui placés comme
égaux et souvent comme' supérieurs non
seulement aux autres Piémontais, mais aux
Français eux-mêmes. Jacques Marauda,,
lieutenant-colonel des milices, rentré par le
M. Genèvre en même temps que le consul
passait le S. Bernard, sera bientôt envoyé
à Rome. Muston est commandant de la
place de Saluces, Vertu est son aide-major.
Bianchi est capitaine à Alexandrie, Michel
Frache maréchal à Tortone. Vertu devient
aide-major d’Etat major du viceroi Eugène
de Beauharnais à Venise, Olivet colonel en
Espagne. On trouve d’autres officiers vaudois à Asti, Acqui, Coni, Cairo, Dronero,
Brescia, Livourne; en France, en Allemagne, etc., etc.
De même dans la carrière administrative: Paul Vertu est nommé président de
l’assemblée de canton, puis membre du
Conseil du dépaHemant et comme tel est
invité au couronnement de l’empereur.
Pierre Geymet, pasteur de la Tour, est
sous-préfet de Pignerol jusqu’à la chute de
l’Empire.
 son passage à Turin en 1805, pour
aller ceindre la couronne de fer à Milan,
Napoléon donne audience à, la Table, il se
montre au courant de l’histoire vaudoise
et de la Glorieuse Rentrée, il englobe les
églises vaudoises dans l’organisation des
protestants de France et les maintient aux
frais de l’Etat. En 1808, pendant que, à
Bayonne, il traite avec Charles IV et Ferdinand VII, par lesquels il se fait céder
le royaume d’Espagne, il apprend qu’un
tremblement de terre a ravagé les Vallées
Vaudoises. Aussitôt il vote un demi-million
pour les sinistrés. Hélas ! les fonctionnaires
disâpèrent plus de la moitié de la somme
aÿant qu’elle pût être distribuée! En 18la,
il apprend à Mostou l’inconduite d’un pasteur vaudois et c’est du Kremlin qu’il en
décrète la destitution.
Au miheu dé ses campagnes les plus périlleuses, il avait l’œil sur tous les détails
d’ordre civil et a^rninîstratif de son immeùse Empire. Cependant son orgueil l’em-'
pêcha de percevoir la vagqe de mécontentement qui montait des peuples, écrasés
par les impôts et les conscriptions. C’était
par dizaines de milliers, que les hommes
et jeunes gens avaient semé leurs os sur
tous les champs de bataille de l’EuTope.
Aux Vallées aussi, les familles en deuil
étaient nombreuses, sans être' soutenues
par le sentiment que ces sacrifices fussent
faits pour la cause de la. patrie ou de la
liberté.
Aussi dès que la Fortune victorieuse eut
abandonné Napoléon, ce colosse aux pieds
d’argile s’écroijla et, lorsque, il y a cent
ans, on apprit qu’il avait disparu de la
terre, il y avait déjà six ans qu’il avait
entièrement disparu de la scène du monde.
Mais son souvenir durera autant que l’Histoire elle-même- J J
LA CHOULTTE-SUR LE TOIT.
Elle criait, la vilaine bête, sur le toit de
notre maison depuis une grande heure déjà
et «il m’était impossible de me rendormir,
Trois heures du matin venaient de frapper
à la pendule de la chambre du grand-père,
qui était tout juste au-dessus de la nôtre.
Je me retournai plusieurs fois dans mon
lit espérant retrouver le sommeil, i^is en
vain. Pourtant je ne suis pas superstitieuse»
— Des malheurs, toujours des malheurs !
Nous en avons bien assez, sans que la
chouette vienne nous en annoncer de nouveaux! Et j’essayai de rire à l’idée que la
pauvre bête serait chargée, par quelque
puissance occulte et mistérieuse, de nous
annonoer le mal à venir.
La chouette criait toujours.
Son cri monotone, persistant, poussé par
' intervalles au milieu du silence de la nuit,
me donna le frisson. Pourtant, je le répète,
je ne suis point superstitieuse.
Et voilà que tout à coup, bien malgré
moi, il me '^t à l’esprit des pensées sinistres.
Montaient-elles du fond de ma conscience
troublée ? Je le pense. En tous cas, pour
le moment, je crus préférable les attribuer
au cri perçant de l’oiseau nocturne.
Tant de causes d’amertume, présentes
et passiëeé, tant de tristesses accumulées,
que le travail du jour réduisait d’habitude
au silence, surgissaient maintenant vives
et cruelles devant moi.
■ — Que la vie est lourde! soupirai-je à
mi-^^oix. Nestor se réveilla; il me demanda
ce que j’avais, puis se rendormit du sommeil du juste, qui a trop travaillé pendant
le jour pour connaître l’insomnie.
Je me trouvai de nouveau bien seule.
On peut se sentir seul même au milieu
des foules; d’autant plus donc dans une
maison silencieuse, pendant la nuit, lorsque
tout dort autour de nous et que la chouette
chante sur notre toit.
L’idée de la mort se présenta funèbre à
mon esprit. J’y arrêtai ma pensée longuement, sin^plement, sans frémir. Mais à la
fin je sentis ma solitude encore plus profonde.
Alors, d’instinct, je cherchai un refuge,
un abri contre le tourment des pensées
sinistres. Il me fallait un amour immense,
capable de couvrir les douleurs du passé,
de dissiper les. craintes du futur, capable
de faire naître l’espérance au milieu du tas
de choses mortes qui peinaient mon cœur.
Il me fallait un amour qui fût comme un
soleil pour mon âme glacée.
Je me souvins, alors, avoir vu chez une
amie un tableau remarquable; Jésus cloué
sur la croix au milieu des larrons. L’ombre
des croix sur la colline. Tout autour l’abandon et la solitude.
Ce fut aux pieds de cette Croix glorieuse
que je ra’agenouilfai, enfin, fatiguée et
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lasse, entourant de mes bras le bois infâme, pleurant mes larmes 'd’amour et de
repentir. Ce fut là que j’entendis, enfin,
des paroles ineffables de consolation et»f'
de paix.
Sur notre toit la chouette criait toujours.
Je souris. Mon coeur heureux ne craignait
plus. Jésus était auprès de moi ét me protégeait contre le mal, par son amour infini.
' " E. Fasanari-Celli.
CHRONIQUE VAUDOISE.
LA TOUR. La fête des Chorales qui a eu
lieu Dimanche passé dans l’après-midi a eu
le meilleur succès. Le public l’avait pressenti en accourant en foule à la Maison
Vaudoise, à tel point que bien des personnes ne purent pas trouver à s’asseoir.
Les 5 Chorales présentes (Angrogne, La
Tour, Pignerol-St-Second, Prarustin, Vill^)
ont commencé A arriver wers les 2 heures
de tous côtés et par tous les moyens. Les
choralistes du Villar avaient heureusement
pu profiter de quelques camions qui retournaient de Bobi et cela présentait un étrange
et sympathique coup d^^il de voir nos jeunes filles avec leurs belles coiffes descendre
du très moderne moyen de locomotion. Pignerol était venu en partie par le train et
en partie , à bicyclette. Angrogne s’en arriva comme unè petite compagnie militaire
bien disciplinée et groupée autour de ses
chefs.
Les choristes de Prarustin, qui avaient
déjà chanté leurs cantiques au culte principal à St-Barthélemy, et avaient dîné à
la Fontaine du Beurre, accomplirent joyeusement en 3 ■ heures la longue marche
et s’en arrivèrent avec tout le désir possible de jouir de la belle fête à laquelle ils
prenaient t>art pour la première fois.
Ce ne fut pas sans un sentiment de crainte
que les Chorales se présentèrent les unes
après les autres devant ce public qui était
composé en bonne partie de personnes capables d’apprécier la bonne musique et qui
comptait même quelques professeurs de
piano et de violon. Nous n’allons pas nous
creuser la tête en cherchant des adjectifs
pour définir le caractère et les qualités du
chant de^ chaque Chorale persuadés, comme nous le sommes, qu’il ne serait pas juste
de chercher la même perfection chez ‘les
Chorales qui sont composées de personnes
connaissant bien-la musique et étant affiatate depuis longtemps et chez celles qui ne
se trouvent pas dans ces conditions. Le
public a déclaré à l’unanimilé par ses applaudissements qu’il espère d’entendre de
nouveau ces cinq Chorales l’année prochaine et s’est associé aux paroles de M. E.
Rêvel, président de la Commission du Chant
sacré, exprimant le regret que toutes les
Chorales de la Vallée ne fussent pas présentes.
Voici les choeurs qui furent chantés: Angrogne (directeur M. E. Revel) : Esprit du
Dieu Sauveur - Les voix du matip — La
Tour (directeur prof. A. Tron) : Nuit de
Noël - Alleluia, de Händel — Pignerol-StSecond (directeurs MM. Vicino et Berton) :
Domenica mattina - Vieni Spirto Creatore
— Prarustin (directeur M. H. Jahier, instituteur) ; E’ consumato, oh ! giubilo ! — Villar (directeur M. H. Long, instituteur) : Peccatori redenti dal Santo - Hymne au Créateur.
Entremêlés avec les choeurs nous avons
eu quelques cantiques enlevés par^ toutes
leè Chorales erfsemble et il nous serait difficile d’exprimer la beauté de cet ensemble
de voix exercées, célébrant les louanges du
Seigneur.
Après la fête les 170 choristes se réunirent à l’Aula Magna, où un bon tiomibre
de jeunes filles de La Tour servirent à
tout le monde un excellent thé, accompagné de très substanciels morceaux de gâteau qui furent spécialement goûtés par les
jeunes gens qui ayant encore 3 heures de
marche à faire pour rentrer chez eux.
On chanta encore, on exprima les plus
vifs sentiments de reconnaissance aux demoiselles qui avaient préparé ce thé, on fit
une ovation à l’organisateur de la fête M.
E. Revel et enfin on se sépara avec l’espoir de se retrouver Tannée proehaine plus
nombreux et aussi gais que cette année.
— Mariages: Joseph Colombo, et Césarine
Rochon; Emile Balma et Julie Jourdan ont
célébré leur mariage la semaine passée. Nos
meilleurs vœux.
MASSEL. {Retardée - le journal était en
pages quand cette correspondance nous est
parvenue). L’inauguration de la magnifique
« Lapide » et la « targa » portant les photographies sur émail (cm 7 x 9 ij2) des
quatorze Masselins tombés au champ d’honneur, aura lieu D.V., Jeudi 5 Mai prochain.
A I h. 1^2 de l’après-midi, dans la grande
école du Robers, réception des autorités
et des représentants des familles des* soldats morts en guerre.
A 2 h., au Reynaud, fonction solennelle
de Tinauguiation. L’orateur officiel est M.
le capitaine Henri Pons, des Aiasses, docteur ès-sciences commerciales. Allocutions
*de M-*H. Balmé,^ président du Comité, de
M. P. Chauvie. pasteur, et autres orateurs.
— La vente traditionnelle de bienfaisance
des Unions de jeuneà. Filles et des Mères
aura lieu le même jour. Nous tenons de
bonne source qu’on pourra trouver, à un
buffet bien garni, de bonnes tasses de thé,
du café bièn chaud et bien sucré et une
grande variété d’autres gâteries préparées
par les mains habiles de nos bonnes mères
et de nos braves jeunes filles.
— Le Comité « pro Lapide » a reçu fr. 10
delà part de M. Joseph'‘Galhano. '
Le total des entrées est ainsi deL. 2548,25.
^ NEW-YORK. Cher « Echo ri] Que nous
sommes heureux aujourd’hui, après une si
belle Journée de joie et de réveil spirituel:
« Nous avons vu le Seigneur ! ». Il est maintenant ressuscité dans nos cœurs.
Quelle imposante assemblée nous avons
eue poür Pâques. Nos chères catéchumènes
Germaine Ribet et Jolanda Félicie Serotti
ont été ainsi'bien entourées.
Encore une fois les Vaudois ont prouvé
que leur foi ne peut être éteinte même au
milieu d’un monde si fiévreùx où le dollar
est dit être -le tout.
Nous voulons aussi remercier les enfants
de l’école du Dimanche pour le joli chœur
si bien exécuté et si bien à propos. « Ils
ont mieux chanté que la congrégation », a-ton dit. « C?est qu’ils n’oublient jamais leur
leçon de chant eux ! ».
Un des fondateurs de la congrégation
Vaqdoise a dit, en sortant du temple : « Savez-vous que c’est aujourd’hui Aotre dixième Pâques et que si les progrès de l’Eglise
continuent ainsi dans peu d’années nous
aurons besoin d’un temple deux fois plus
grand! ». Que Dieu nous l’accorde!*
T oumlin.
PERRIER. Nous apprenons avec
tristesse, que M. et Mme H. Tron, pasteur,
viennent de perdre, à quelques semaines
d’intervalle de la première, une deuxieme
enfant, une vive et charmante fillette de
sept ans. Nous leur renouvelons ici l’expression de notre profonde sympathie. Les lignes
suivantes disent combien la chère enfant
était aimée.
Sympathie. Hier on Ta accompagnée
au cimetière la fillette rieuse, aux boucles
brunes, la fille du pasteur... Elles sont
venues de bien loin les bonnes paroissiennes
dans leur robe sombre et leur coiffe blanche ... Elles ont entouré le ceréueil et avec
la mère en pleurs se sont penchées sur le
visage de dre de la petite morte. Elles
n’ont point offert de phrases savantes, de
ternies choisis, de langage emprunté, de
citations; non, seulement leurs larmes, leurs
sanglots... Et la petite vieille qui aimait
l’enfant a sorti furtivement, timidement
du petit sac noir les quelques pommes ]jdées qui lui restaient comme si elles avaient
encore pu réjouir la fillette rieuse,, la fillette aùx boucles brunes... Et les petites
amies coiffées du bonnet noir ou du chapeau démodé ont porté beaucoup de fleurs
qu’ elles ont tressées maladroitement en
guirlandes trop serrées... mais le parfum en
est exquis, pur et doux comme la sympathie, comme l’amour de ces cœurs d’enfants de la montagne. Et les rudes montagnards, à la parole sobre, sont venus
aussi pour serrer de leur main calleuse de
travailleurs, celle de leur pasteur !
Oh sympathie des simples et des bons,
tu es plus précieuse que l’or et que l’argent, tu réchauffes, tu aides à parcourir
le chemin qui conduit au cimetière, tu aides
à franchir l’enceinte du lieu où elle va
dormir sous .les fleurs.,, Flora.
PRARUSTIN. Réponse à un appel. C’est
avec une reconnaissance émue que je remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont répondu à mon appel en faveur du jeune paralytique de S. Giacomd'
degli Schiavoni, et qui l’ont fait avec générosité. L’appareil a été aussitôt acheté.
« Un beau Dimanche, m’écrit M. Rosati,
ce cher garçon a fait son apparition à l’école
du Dimanche, appu}ié stft son appareil, et
a pu s’asseoir tout seul sur un banc du
temple. Il était si content ! ». — « Maintenant, a-t-il dit à M. Rosati, tu m’apporteras un syllabaire? ». Car il. veut apprendre
à lire.
— J’ai reçu depuis d’autres dons encore,
et la somme des dons envoyés s’est élevée
à L. 695. Comme j’ai remercié ou individuellement ou par le moyen du Directeur
de VEcho, je ne transmets pas de liste à
VEcho, d’autant plus que plusieurs donateurs veulent demeurer anonymes. Je mettrai à la disposition dé M. Rosati ce que
j’ai encore reçu, et qui ne sera pas inutile'!
Merci encore, chers bienfaiteurs, qui avez
concouru à une œuvre de bienfaisance chrétienne, et avez rendu heureux Tun de ces
petits dont parle l’Evangile.
/. Bertinatti.
'■*/ R.0RÀ,| ‘La promenade des écoles du Dimanche a pu s’effectuer fort heureusement
le ^7 Avril. Les écoles de Rorà, de Rumer,
des Fusines et de Mourcious; y étaient respectivement représentées par un bon groupe
d’élèves accompagnés ' par les institutrices
M.Ues I. Rivoir,‘I. Meschiari, M. Gonin et
les monitrices M.Ues A. Morel, C. Durand,
C. Rivoir et Isaure Malan. Le temps, peu
rassurant vers le matin, a permis à toute
la nombreuse troupe d’atteindre sans difiScultés la joüe hauteur du St-^ernard près
de Lusemette. Magnifique coup d’œil sur la
plaine et sur nos montagnes, jbyeux ébats
des enfants sur la vaste pelouse du sanctuaire, gai retour par un autre sentier ombragé sur Lusemette, où nous avons été
accueillis fort aimablement par les deux
institutrices de la localité.
SAINT-GERMAIN. Fête, du Chant des
écoles du Dimanche. Jeudi matin, 28 Avril,
le bosquet de superbes peupliers qui se
trouve à l’entrée du village de St-Germain
présentait un coup d’œil magnifique. De
joyeux essaims d’enfants y étaient accourus, accompagnés par leurs Directeurs et
par leurs monitrices, de Pramol, de Pignerol, de St-Second, de Prarastin. Réunis avec
leurs compagnons de St-Germain, ils défilèrent avec ordre vers le temple, qui bientôt fut en grande partie rempli.^1 y aurait
eu pourtant encore de la place pour les
grandes personnes ;. mais hélas, le public en
était réduit à quelques unités...
Le pasteur Eugène Revel, président de
la Commission pour le Chant sacré, commença l’entretien par un petit culte. Après
quoi il indiqua quelques conditions qui
s’imposent pour que le chant religieux soit
vraiment l’expression de notre piété, une
action de grâce qui s’élève à Dieu, et non
pas un ensemble de sons où manquent l’ordre et surtout le sèntiment. Ensuite, les
différentes écoles du Dimanche chantèrent
avec entrain chacune deux cantiques, dans
nos deux langues. Cette série de cantiques
fut interrompue par de courtes allocutions
des Pasteurs présents. Emile Tron, pasteur de Pramol, évoqua la noble figure de
César Malan, auteur de plusieurs de nos
cantiques; Jean Bertinatti, pasteur de Prarustin, fit remarquer qu’il y a trois catégories de chants : ceux que nous devons
chanter, ceux que nous ne devons pas chanter, et ceux que nous pouvons chanter;
Henri Tron, pasteur de St-Germain, dit que
le chant nous donne des leçons d’union et
de discipline. Un autre cantique encore
chanté par tous les enfants, et le pasteur
Louis Marauda termina par la prière. Tous
les cantiques furent passablement bien exécutés. Ceux d’ensemble furent dirigés par
M. Hqnri Jahier, vice-président de la Commission du Chant.
La bande joyeuse des enfants se rendit
dans le bois des Chabrans, où Ton donna
l’assaut aux sacs à provisions. Quelques
heures s’écoulèrent rapidement pour nos
chers enfants, qui ne se lassaient pas de
s’ébattre et de jouer. Enfin, le soir venu.
Ton chanta encore deux cantiques, et le
Pasteur de Prarustin prononça une courte
allocution de clôture et une prière.
Fête réussie, dont nous avons bien jbui,
et au cours de laquelle plus d’une fois
montait sur nos lèvres cette prière; « Que
Dieu bénisse nos chers enfauts, les agneaux
de son troupeau ! ». , '
— Les Pasteurs présents à cette fête
jouissaient de s’être revus et de pouvoir
échanger quelques idées. En voici une qui
intéressera la jeunesse de plusieurs Paroisses: Ton décida d’organiser une « Fête des
fleurs », et de la célébrer par une jolie
course et un bon culte sur le plateau de la
Vachère, le DimS’iiche 29 Mai. D’autres détails seront annoncés. En attendant, que
notre j eunesse se prépare et nous aide avec
enthousiasme à la réussite de cette fête.
/. Bertinatti.
Chronique politique.
On ne pouvait s’attendre à voir le
premier mai se passer sans le moindre
désordre, le moindre incident, la moindre
échauffourée. Cependant, grâce aux mesures particulièrement sévères prises par le
Gouvernement, on peut dire que Tordre a
régné à peu près partout et que la journée
a été relativement tranquille. Après leur
malheureuse équipée de Turin où ils avaient
incendié la Chambre du Travail, les Fascisti, surtout en Piémont, se sont quelque peu relâchés de leur attitude intransigeante etmême provocante, qui commence
à leur aliéner les sympathies des partisans
de Tordre. La violence pour la violence
amène nécessairement une réaction, et
celles qu’ils ont commises ces dernières
semaines nuiront sans aucun doute à la
«bonne cause» au lieu de la servir comme
ils en auraient l’intention. '
A mesure que le jour des élections
générales approche, il est naturel que la
lutte des partis, se disputant les suffrages
des électeurs, s’accentue. C’est l’heure de.
là propagande, des grands et des petits
discours, des luttes en public, et aussi des
subterfuges, des compromissions, des vaines promesses, des mensonges, des calomnies, contre lesquelles les électeurs, même
les plus éclairés ne sauront jamais trop
être en garde. A en juger d’après les informations qui parviennent au Ministère
de l’Intérieur, le bloc constitutionnel,
dans toutes ses gradations, s’affirme chaque
jour un péu plus et va rallier, d’un bout
à l’autre de l’Italie, tous les amis de Tordre et de la liberté. Et ce qui est d’un bon
augure, c’est que nos candidats, se lancent
eux aussi, à corps perdu,vdans la mêlée,
tout comme les socialistes, moins la violence des discours ; qu’ üs s’adressent eux
aussi aux foules sur les places publiques,
ce qui leur avait répugné jusqu’ici, et qu’ils
sont bien décidés à disputer le terrain à
leurs adversaires, pouce à pouce.
Dans notre province, les 19 candidats
du bloc ne se ménagent pas: ils sont tous
sur la brèche et font des discours à tour
de bras, jusque dans les communes les plus
reculées. Nous ne citerons, pour être bref,
que celui du Ministre des Finances, M.
Facta à Pignerol, qui eut un immense
succès d’enthousiasme, et celui du Ministre
des Travaux Publics Peano, à Saluces, de
M. Soleri à Cuneo.
Nous engageons vivenjent tous nos lecteurs et leurs amis à faire leur devoir le
15 courant, tout- leur devoir qui consiste
à voter la liste du bloc. Que personne, sous
aucun prétexte ne se dérobe à ce grand
devoir. Ne croyez pas céux qui vous disent que le péril socialiste n’existe plus: le
parti révolutionnaire-socialiste-communiste
est toujours prêt à la lutte; il va une fois
encore mobiliser toutes ses forces et voter
comme un seul homme. Faisons comme
lui. Quant aux votes de préférence qui décideront du choix des candidats de la même
liste, nous ne pouvons vous les indiquer:
votez la liste du bloc et donnez vos votes
de préférence à ceux qui les méritent ou
les ont mérités, en consultant votre conscience, et aussi vos intérêts bien entendus.
Le Directoire « fascista »> qui%était
emparé du pouvoir à Finmc Ta remis, au
bout de deux jours, entre les mains du
commissaire extraordinaire Bellasic, reconnu
par le Gouvernement italien, et les troubles, d’abord plutôt graves, ont cessé. La
majorité de la population soupire après le
complet et définitif rétablissement de Tordre; à cet effet Ton demande à notre Gouvernement de nommer un haut commissaire
pour que la malheureuse ville puisse enfin
« vivre normalement et légalement ».
Le Prince d’Udine a inauguré le i.r courant à Bengasi, au irom de S. M. le Roi
d’Italie, le premier Parlement de la CF
rénaïqne.
Une nouvelle Conférence interalliée
s’ouvrit à Londres le 30 Avril pour examiner à nouveau la question des «réparations».
Il n’est plus même nécessaire de répéter
que l’Allemagne a refusé et refuse de s’exécuter dans la mesure fixée par la dernière
Conférence de Paris. Elle a fait de nouvelles propositions, jugées inacceptables par
la France; elle a essayé de mettre l’Amérique de son côté en offrant l’arbitrage au
Président des Etats-Unis qui n’en veut
pas, mais ne,refuse cependant pas ses bons
offices, le cas échéant. On en est là, toujours au même point, et la France est à
bout de patience. Aussi va-t-elle, avec le
consentement de ses alliés cette fois, occuper le bassin de la Ruhr (4 millions d’habitants dont un million d’ouvriers travaillant aux mines de charbon ou dans les usines, les plus grandes usines de guerre de
toute l’Allemagne). Mais on va d’abord soumettre des propositions-ultimatums à l’Allemagne basées sur les clauses du traité de
Paris, et si elle fait encore mine de se dérober ou de tergiverser, on en viendra sans
plus aux sanctions tant de fois" menacées et
jamais exécutées. Vous verrez qu’on n’en
finira pas encore de si tôt. j. c.
i
Abonnements payés.
1921: Richard Lamy, S. Germano —.Léger J. J., Valdese — Benz M.lle, Lausanne
— Pons Louis H., New-York — Balmas H.,
Calnire — Balmas Catli., Inverso Porte —
Rodet A., Pinerolo — Sappé H. et E., San
Remo.
PETITE poste.
M. G. B. - Borrello. Au prochain N°, faute
d’espace. Salutations cordiales.
J^Boni^t, Rédacteur-Responsable.
Torre Pellice - Imprimerie Alpine,
DAME VAUDOISE cherche place
dans bonne famille pour s’occuper d’un
enfant de quatre à cinq ans, pour enseigner
le français. — S’adresser chez M.me Long,
Boulangerie - Villar Pellice.