1
r Année XXXVIII.
17 AvririOOB.
N. 16.
L’ÉCHO DES VALLÉES
OHA.QUE> VE>:iVI>RE>r>I^
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Quelques conseils de Georges Muller aux
Chrétiens qui sont engagés dans les
, affaires — Fruits de l’Evangile —
Monsieur le prof. Bart. Tron (fin) —
Contre la propagande évangélique —
Correspondance — Chronique — Nouvelles et faits divers — Annonces.
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(juelques conseils de Georges Muller
dans les affaires
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Notre grand devoir dans ce monde
c’est de faire la volonté de Dieu : de
chercher premièrement le royaume de
Dieu et sa justice ; tous les autres devoirs dérivent de celui-là. Ainsi nous
devons travailler parce que c’ est la
,,volonté de Dieu et non parce qu’ il
, nous faut gagner notre vie, et encoie
moins nous enrichir. C’ est là 1’ erreur
principale d’où découlent toutes les
autres erreurs des chrétiens relativement à leur vocation terrestre. Sans
doute c’est généralement au moyen de
la vocation terrestre que Dieu nous
procure le nécessaire pour vivre ; mais
si c’était une loi absolue, comment ne
perdrions-nous pas courage en temps
de maladie ? Comment les infirmes et
les incapables auraient-ils le droit de
vivre ? Exerçons notre art ou notre
profession en serviteurs fidèles, pour
plaire au Seigneur, et mettons notre
confiance en Dieu qui prend soin de
ses enfants et ne les abandonne jamais.
II.
Nous ne sommes pas les propriétaires, mais les administrateurs, les économes de nos biens.
Nous ne nous appartenons point à
nous mêmes ; nous appartenons, avec
tout ce que nous possédons, au Rédempteur ; nous n’avons donc pas le
droit d’employer notre argent selon les
désirs du cœur naturel, nous avons le
devoir de l’employer selon la volonté
de notre Maître ; nous devons faire de
notre argent un usage ,q|u’ il puisse
toujours approuver, soit que nous le
dépensions pour nos besoins, pour les
besoins de notre famille ou pour le
service de Dieu.
L’obligation de faire une part de nos
biens pour l’œuvre de Dieu est absolue ; chacun doit déterminer lui-même
cette part, et la faire non la plus petite possible mais la plus grande possible , puisque Dieu a les premiers
droits sur notre argent ; nous devons
encore le donner gaîment et sans contrainte ; prévenir les besoins des œuvres auxquelles nous nous intéressons
et non point attendre qu’ elles sollicitent nos dons.
III.
Le chrétien ne doit point chercher
à éblouir le monde par le luxe de ses
installations commerciales — et autres.
Un magasin, un atelier, un bureau,
doivent être propres, en ordre, accessibles, et offrir toutes les commodités
nécessaires. Si quelque enfant de Dieu
s’installe de la manière la plus dispendieuse uniquement pour attirer l’attention sur son commerce, qu’ il soit persuadé, que pour autant qu’ il met sa
confiance en ces choses, il tue en lui
la confiance en Dieu et se prépare des
difficultés dans ses affaires.
IV.
Le chrétien doit s’inderdire la réclame indiscrète ou pompeuse.
Des avis tels que ceux-ci : « personne
ne fabrique aussi bien cet article »,
« personne ne vend a aussi bon marché », « nous vendons la première qualité», etc. sont répréhensibles. A supposer même que tous ces avis soient
exacts, convient-il à un enfant de Dieu
d’user de semblables vanteries pour
s’attirer la clientèle en l’enlevant aux
autres î
La loi de l’amour est : toutes les
choses que vous voulez que les hommes vous fassent faites-les leur aussi
de même.
V.
Autre piège à éviter ; ne point chercher la meilleure position que l’on peut
trouver dans une ville.
Entre plusieurs positions également
avantageuses pour 1 ’ exercice de sa
profession choisir la moins coûteuse ;
l’économie que l’on réalisera permettra
d’augmenter nos dons pour l’œuvre de
Dieu.
Il ne faut pas entendre ce conseil
à rebours et aller chercher l’emplacement le plus retiré, le plus défavorable,
et dire ensuite : Dieu y pourvoira » ;
ce serait tomber dans l’extrême opposé.
Il convient de tenir compte des gens qui
achètent nos marchandises ou qui ont
besoin de nos services et ne pas penser
qu’ il leur importe peu de faire un kilomètre ou deux pour venir nous trouver
ou qu’ il ne leur répugne point de s’aventurer dans un quartier sale ou mal
famé.
VI.
Ne point faire comme les hommes
du monde qui négligent leurs affaires
pendant ce qu’ ils appellent « la saison
morte » et se croient dispensés de bien
servir leurs clients d’occasion, ou de
tenir maison ouverte, et réservent toute
leur attention, toute leur conscience
pour faire les meilleures affaires pendant « la saison de la presse ». Cela
est un manque de fidélité dans le travail. Le travail est en tout temps la
volonté de Dieu et non pas seulement
quand il est rémunérateur.
VII.
Ne point employer des demoiselles
« bonnes pour la vente », ni des commis
habiles à «faire l’article». Sans doute
il faut que le commis ou la demoiselle
soient intelligents, actifs, prévenants ;
mais c’est une très mauvaise chose pour
des enfants de Dieu d’employer de
« bonnes parleuses » et de « beaux parleurs » pour amener les clients à acheter, qu’ils en aient besoin ou non, des
objets, convenables ou non, qu’ils n’avaient pas du tout l’intention d’acheter
en entrant dans le magasin.
VIII.
Ne point entreprendre d’affaires sans
un capital suffisant. Considérer l’absence
de capital comme un obstacle providentiel pour entrer dans les affaires.
Attendre que cet obstacle soit levé.
On peut recevoir de l’argent par héritage, par don, on peut en emprunter,
mais à la condition de n’être pas obligé
de le restituer si les affaires vont mal.
Dieu peut encore en procurer d’autres
manières ; mais en aucun cas il ne faut
signer des billets à ordre, ni demander
des cautionnements, ni tenter telle autre voie liée au manque de capital et
qui expose à la possibilité de ne jamais pouvoir rembourser ses créanciers ce qui déshonorerait grandement
le Seigneur.
IX.
N’entrer dans une profession que si
elle est telle que l’on pourra y persévérer avec Dieu. Il faut renoncer à
telle profession qui met nécessairement
obstacle à nos progrès spirituels et en
chercher une autre. Toutefois, comme
dans la plupart des cas ce n’est pas la
profession elle-même qui met obstacle
à nos progrès mais seulement la manière dont nous l’exerçons, il convient
de modifier cette manière afin de pouvoir marcher avec Dieu.
X.
Appeler la bénédiction de Dieu sur
son travail.
Ce n’est point assez de chercher le
secours de Dieu dans les choses qui
ont un caractère spirituel, nous devons
avoir sans cesse recours à ses lumières
et à son aide dans toutes nos affaires.
Il faut qu’en toutes choses le Seigneur travaille avec nous.
Extraits de Vautobiographie de G. Muller et librement adaptés par E. S.
FRUITS DE L’EVANGILE
Je n'ai pas jugé que je dusse savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et
Jésus-Christ crucifié.
Vers T an 1740, Christian Henri
Ranch fut envoyé comme missionnaire
aux Indiens. Il trouva à New-York
deux chefs Mohicans, Tschopp et Schabasch, qui étaient venus en ambassade
auprès du gouvernement hollandais et
se déclaraient prêts à accueillir les
blancs qui viendraient les instruire.
Rauch se rendit à Schekomeko, sur la
frontière du Connecticut, résidence de
Tschopp.
Dès son arrivée, Rauch commença
à prêcher le Christ crucifié. D’abord
bien accueilli, il rencontra ensuite du
mépris de la part des Indiens, et de
l’hostilité de la part des blancs, dont
le missionnaire censurait les vices. Sa
vie fut parfois en danger. Les meilleurs
d’entre les colons européens du voisinage traitaient de folie son entreprise.
« Impossible, disaient-ils, de convertir
des diables vivants». «Sans doute,
répondait Rauch, je suis réduit à espérer l’impossible, car on ne voit encore
parmi les païens rien qui soit à la
gloire de Dieu ; mais je n’en veux pas
moins annoncer la mort du Seigneur.
Mon cœur brûle de gagner des âmes
à Jésus... Il n’est pas de porte verrouillée par Satan que le Christ ne
puisse briser. « Une telle foi fut couronnée de succès. Tshcopp se convertit.
Voici comment il raconte lui-même cet
évènement ;
« Frères, j’ai été païen, j'ai vieilli
parmi les païens et je sais bien ce qu’ils
sont. Il vint un jour chez nous un prédicateur qui voulut nous instruire et
qui commença à nous prouver qu’il
existe un Dieu. Mais nous de lui dire :
« Penses-tu donc que nous ne le sachions pas ? Tu peux t’en retourner
d’où tu viens 1 « Une autre fois ce fut
un prédicateur qui voulut nous apprendre qu’il ne faut ni voler, ni s’enivrer,
ni mentir. Nous de lui répondre ; «Fou
que tu es I Crois-tu donc que nous ne
le sachions pas? Apprends-le toi-même
et enseigne aux tiens à ne pas le faire.
Car qui est-ce qui vole, s’enivre et
ment plus que tes propres frères ? « Et
nous le renvoyâmes. Quelque temps
après arrive Christian Henri, qui entra
dans ma hutte et s’assit près de moi.
«Je viens à toi, me dit-il, de la part
du Seigneur du ciel et de la terre. Il
te fait savoir qu’il voudrait bien te
rendre heureux, et t’arracher à la misère dans laquelle tu vis. Ce Seigneur,
devenu homme, a donné sa vie pour
les hommes, et répandu son sang pour
eux ». Il se coucha alors dans ma hutte
2
sur une planche et s’endormit, car il
était fatigué de son voyage. Alors je
pensai : Qu’est-ce donc que cet homme
dormant là si doucement? Je pourrais
le mettre à mort, le jeter dans la forêt ;
nul ne s’en informerait ? Il est là sans
inquiétude ! Mais je ne pouvais oublier
ses paroles ; elles me revenaient jusque
dans mon sommeil, où je rêvais du
sang que Christ a versé pour nous.
Alors je pensai : c’est ici quelque chose
de nouveau ; et j’interprétai aux autres
Indiens les paroles que Christian Henri
continua à nous dire. Ainsi le réveil
a surgi parmi nous par la grâce de
Dieu. C’est pourquoi je vous dis: frères,
prêchez aux païens le Christ, son sang
et sa mort si vous voulez attirer sur
eux des bénédictions ».
Plus tard, Tschopp fit écrire par
RaUch aux frères deBéthléhem: «J’ai
été un pauvre païen, et pendant quarante années je n’ai rien su de plus
qu’un chien. J’étais le plus grand buveur, l’esclave le plus a.sservi à Satan
qu’on pût trouver parmi les sauvages.
Ne connaissant rien du Sauveur, j’ai
servi les dieux de néant que je voudrais
tous voir dans le feu. Je m’en suis repenti avec larmes.... Maintenant je crois
que le Sauveur seul peut m’aider. Je
crois qn’il est mon Dieu, mort pour
moi sur la croix. J’aimerais bien être
baptisé et l’ai déjà demandé depuis
longtemps....
Le i6 Avril 1741, on célébra enfin
à Schekomeko le premier baptême. Il
fut administré à Tschopp dont le caractère était complètement changé, et
qui fut admis dans la communion chrétienne sous le nom de Jean. Il dit, en
terminant une lettre écrite peu après
à Zinzendorf: «Maintenantje suis joyeux
car je sais que le Sauveur m’a fait de
grandes choses. Maintenant je suis aussi
confus que j’étais triste auparavant.
Lorsque je commençai d’aimer Christ,
je désiràis trouver des frères qui l’aimassent aussi. C’est pour cela que j’aime
le frère Rauch, et toi, et nos frères
d’ici, oui, tous les frères ensemble, et
même ceux que je ne verrai jamais
de ma vie. Tous ceux qui aiment le
Sauveur, je les aime et je les salue.
Je me réjouis toujours plus de ce que
le Sauveur sauve encore d’autres âmes
que la mienne. Je me réjouis que nos
frères nous fassent connaître la parole.
Je la goûte toujours davantage, et
m’efforce d’obéir exactement à ce qu’enseigne la Bible. Il y a des hommes
qui disent : La Bible est difficile. Elle
m’est douce et facile, et je ne sais plus
rien écrire que ceci : le sang de mon
Sauveur m’est précieux. Jean ton frère.»
Dans une visite que Zinzendorf fit
à Schekoneko, il eut avec les Indiens
baptisés, des jours de rafraîchissement
spirituel. Jean fut établi comme interprète, charge dont il se tirait fort bien,
et il fut regardé comme un homme
plein d’esprit et de force,
(Extrait des Missions Evangéliques de Burcicliardt
et Grundemann).
Monsieur le Professeur BARTH. TRON
-o-O-o
(v. VEcho du 10 courant)
Le 22 Juin 1846, le candidat B. Tron
obtenait, à Genève, le diplôme de licencié en théologie, après avoir passé
tous les examens généraux avec distinction — cum lande — et à peine
rentré aux Vallées il demanda la consécration. Malheureu.sement un conflit,
assez grave, qui s’éleva entre la ma
jorité de la Table et la majorité du
corps pastoral, au sujet d’un autre candidat qui n’était pas en règle, fit que
M. Tron, malgré son bon droit, dut
attendre que le différend fût vidé par
le Synode d’août 1848.
En attendant le vénéré pasteur de
St. Jean, J.-P. Bonjour, reçut M. Tron
chez lui, pour donner des leçons à son
fils Auguste et, quelques mois plus
tard, le jeune candidat fut envoyé à
Villesèche pour remplacer le pasteur
Alex. Rostaing fort âgé, en même
temps que pour aller de là prêcher où
la Table l’enverrait.
L’année suivante, et précisément le
9 Juin 1847, la Table établit une nouvelle place de professeur-rècteur au
Collège de La Tour, et ouvrit un concours. Ce dernier eut lieu le 26 Oct.
suivant. Deux concurrents se présentèrent, MM. B. Tron et Paul Janavel.
Le résultat est consigné dans une délibération officielle, en ces termes :
« Ayant constaté une supériorité très
marquée de l’aspirant B. Tron sous le
rapport des connaissances du grec, du
latin, de la grammaire française, de
l’arithmétique et surtout sous celui de
la clarté de l’exposition et de la précision dans les interrogations, sans qu’il
ait été inférieur sur les autres objets ;
— La Table nomme M. Tron professeur»... avec charge d’entrer en fonction le i.er Novembre.
Immédiatement après le Synode extraordinaire de 1848 (1-4 Août), qui
blâma la majorité de la Table sur sa
conduite à l’égard du candidat M. Tron,
MM. les candidats Tron, Parander,
Davyt, Buffa, Muston et Janavel furent
admis à subir l’examen de foi. Celui
de M. Tron donna pleine satisfaction
au corps pastoral «par la manière claire,
et scripturaire » avec laquelle il exposa
et justifia sa foi, aussi fut-il admis —
chose rare en ces jours-là — à l’unanimité.
Par son article 34.e, le Synode de
1848 avait autorisé la Table «à favoriser l’emploi de la langue italienne
pour l’instruction publique et la prédication... » Mais avant de l’enseigner,
notre belle langue, il était assez naturel
que les maîtres la connussent euxmêmes. Ce fut l’avis, du moins, de
notre grand bienfaiteur le Général Beckwith, qui avait probablement inspiré
le fameux article synodal. C’est bien
lui, en tout cas, qui, s’emparant de
cette décision, envoya à Florence,
à ses frais bien entendu, les quatre
professeurs B. Malan, J.-P. Meille, Fr.
Gay et B. Tron. Ce dernier quitta les
Vallées le i.er Oct. pour n’être de retour qu’au mois de Mai suivant. On
sait quel riche profit il sut tirer des
huit mois qu’il séjourna au cœur de
la Toscane, et combien ce capital, qu’il
sut augmenter chaque jour, surtout au
contact du regretté professeur Niccolini,
a été utile aux centaines d’étudiants
et de demoiselles qui ont eu le privilège d’avoir M. Tron pour leur maître,
durant les quarante-deux années qu’a
duré son enseignement (1847-1889).
*
* *
Peu d’ouvriers sont entrés dans la
carrière, aussi bien préparés pour leur
tâche que l’était le professeur Tron :
outre la vaste et solide culture que tout
le monde (même les compétents) lui
reconnaissait, il avait au plus haut degré, même jusqu’au scrupule, le sentiment du devoir et de la responsabilité :
rigide, austère pour lui-même, il était
exigeant avec ses disciples, mais d’une
exigence telle, que toujours on y trouvait une bonne dose de tendresse. Sur
un point M. Tron s’est toujours montré, avec raison, inflexible : la rectitude
de la conscience. Les ruses, les détours
l’exaspéraient. Celui qui essayait, en
vain, de tromper, ne reconquérait pas
aisément son estime. Son cœur droit
avait en horreur tout ce qui est tordu !
Ceux-là seuls, et ils sont nombreux, qui
l’ont connu de près et ont été l’objet
de ses soins, de son affectueux et chrétien intérêt, savent quels trésors recélaient ce noble esprit et ce large
cœur épris l’un et l’autre du désir constant de venir en aide, de relever, de
procurer quelques joies et, par-dessus
tout, de concourir à la venue du règne
de Dieu.
Cette sainte ambition nous explique
comment cet homme de Dieu, malgré
son apparente faiblesse de corps et de
nombreuses maladies, a pu cependant
déployer une activité très variée, pendant plus d’un demi siècle.
On nous excusera de n’avoir pas pu,
en quelques lignes, dire tout ce que
fut M. Tron comme professeur. Il nous
reste à ajouter quelques traits, faisant
connaître l’homme et le chrétien, au
sein de la famille et de l’Eglise.
* *
Nous ne dirons rien de M- Tron
comme écrivain : Sa modestie et sa
grande sévérité envers lui-même l’ont
empêché de nous donner autre chose
que la biographie de Valdo. Encore
a-t-il fiillu lui en arracher de force le
manuscrit pour le publier. Il a aussi
rédigé pendant quelques années VEcho,
avec beaucoup de talent et d’esprit.
Mais ces papiers doivent contenir
des trésors que l’on ferait bien de ne
pas laisser perdre.
Si M. Tron a pu dire «que Dieu commençait à prendre soin de lui », en le
faisant naître d’un père et d’une mère
qui sacrifièrent tout au besoin d’élever
convenablement leur jeune famille (ce
qui était sans exemple, en ce temps-là,
dans les hautes paroisses vaudoises),
nous pouvons dire, avec autant de
raison, que M. Tron à peine établi à
La Tour, «commença à prendre soin
de ses parents», et leur rendit au centuple ce qu’il en avait reçu, en biens
temporels et spirituels. Jamais on ne
vit, en effet, ni meilleur fils, ni meilleur
frère et oncle ! Les habitants de La
lour ont été les témoins, pendant cinquante-six ans, du dévouement et de
la sollicitude du professeur Tron pour
tous les membres de sa famille. N’ayant
pas lui-même d’enfants, il a considéré
comme siens, ceux de ses frère et sœur,
lesquels peuvent le pleurer comme l’on
mène deuil sur la mort de son propre
père.
Sans avoir consenti à revêtir les
charges officielles importantes, et qui
emportent une grande responsabilité,
M. Tron n’en a pas moins exercé une
influence considérable sur la marche
générale de notre Eglise. Dès 1855 il
joua un des premiers rôles dans la discussion de la Constitution. Lié d’une étroite
amitié avec les hommes les plus marquants de nos assemblées synodales,
M. Tron s’occupa de toutes les grandes
questions qui s’y agitèrent pendant près
d’un demi-siècle : Doué d’un esprit fin,
analytique et observateur, M. Tron se
faisait écouter avec plaisir, même de
ceux qui ne partageaient pas ses opinions. Les nombreux étrangers qui
assistaient à nos Synodes, s’attachaient
fortement à lui, et lui vouaient leur
amitié.
M. Tron a fait partie de la Commission des Hôpitaux et s’est occupé, avec
le plus vif intérêt, de notre Orphelinat
durant une trentaine d’années. Les pauvres, les malades, tous ceux qui souffrent ont tenu une large place dans
son cœur.
Mais c’est surtout son attachement
à la Parole de Dieu, sa haute spiritualité et l’appui généreux et fidèle qu’il
a donné à tout ce qui favorise, de près
ou de loin, la venue du règne de l’Evangile, qui ont marqué le’ passage dè
notre frère au milieu de nous. Il a été
le fondateur de la société auxiliaire de
notre œuvre d’Evangélisation et l’ami
le plus dévoué de nos évangélistes. Dès
que notre Eglise eut commencé, il y a
vingt ans, à donner quelques-uns de
ses enfants à la Mission parmi les païens,
nul ne s’intéressa plus que M. Tron,
à leur noble et difficile entreprise : Ses
dons et ses prières les suivaient partout et toujours. Sur son lit d’agonie,
sa dernière pensée a été pour eux.
*
* *
L’Eglise de La Tour est celle qui a
le plus profité des largesses et de l’activité spirituelle de ce serviteur de Jésus-Christ. Tant que les forces l’ont
soutenu, M. Tron a continué à fréquenter nos cultes et réunions de prière,
à parler et à enseigner : Son école du
Dimanche de S.te Marguerite était un
Béthel pour les petits et les grands.
Et aux réunions du Collège... quel
charme n’y avait-il pas à entendre cette
parole si originale et toute pénétrée du
souffle d’En-Haut ? On n’a pu oublier
ces réunions de l’après-midi du premier Dimanche du mois, sur l’œuvre
d’Evangélisation, qu’il rendait si vivantes.
Sachant combien la charité de Christ
le pressait, nous n’avons pas de peine
à comprendre ce qu’il écrivait, il y a.
six ans : « Le jour où je n’aurai plus
ni leçons de Bible ni Ecole du Dimanche, sera pour moi un jour de nouvelle
tristesse». Il se résigna, cependant, en
continuant dans sa chambre à parler
de sa foi aux quelques amis qui eurent
la joie de l’y visiter, durant plusieurs
années.
Ce qui caractérise la carrière bénie
de notre vénéré frère, c’est une vie
personnelle crucifiée, éloignée du monde,
du bien-être personnel, s’efforçant de
marcher sur les traces du Maître, venu
non « pas pour être servi, mais pour
servir ». Sa mémoire et son exemple
demeurent en bénédiction !
J.-P. Pons.
Contre la propagande évangélique
(Lettres de Gênes)
Le soir du dimanche des Rameaux
un auditoire nombreux se pressait dans
la chapelle au rez-de-chaussée du Temple
Vaudois de Via Assarotti. Un avis
placardé dehors et une communication
aux journaux avaient annoncé qu’un
moine, ci devant professeur de philosophie dans un séminaire, ferait une
conférence sur « le salut »
En effet, à 8 heures, padre Gabriele
da Casale, vêtu de sa robe de moine,
monte en chaire et, comme le dit un
journal clérical de la ville, parle de la
3
- í
^fameuse doctrine de i^uther, comme
quoi le salut ne dépend pas des œuvres
méritoires de l’homme, mais du bon
plaisir et de la grâce de Dieu ». S’il
Éiut en juger par la rage avec laquelle
ledit journal rend compte de la conférence, il faut convenir que l’orateur
a bien parlé. Espérons qu’il n’aura pas
seulement piqué la curiosité du public
extraordinaire accouru pour l’entendre,
mais qu’il ait atteint le cœur de quelques-uns de ses auditeurs.
Mais dans la ville de Maria Santissima, le fait ne pouvait pas manquer
de susciter le commentaire acrimonieux
et rageur. Le journal VEco d’Italia (dîneuse ressemblance de noms, cher Echo)
en prend en effet occasion pour une
charge à fond contre.... Guillaume II.
Cela vous paraît étrange, mais c’est
ainsi. Et la raison, c’est qu’une des
salles au rez-de-chaussée du Temple
Vaudois est louée à la Congrégation
luthérienne, pour le service en langue
allemande, de la florissante colonie des
sujets de l’empereur grondé et menacé par la feuille cléricale.
Mais le dépit devait obscurcir les
yeux de l’intelligence jusqu’à entraîner
l’écrivain de VEco dans les plus grossières erreurs au sujet de l’œuvre de
notre église à Gênes, erreurs incompréhensibles chez les fils bien-aimés de
feu M.gr Charvaz comme le sont les
plus âgés des rédacteurs de VEco, et
inconciliables avec l’exactitude mathématique qui devrait diriger les manœuvres du directeur du journal génois,
ex-officier de la marine de guerre d’I, talie.
î Selon VEco, donc, l’Eglise vaudoise
de Gênes est une église des Allemands;
• ce nom de Vaudois n’est qu’un leurre,
et ce sont les sujets de Guillaume qui,
vidlànt les lois de l’hospitalité, se sont
procuré, non pas un lieu de réunion
pour leur services religieux, mais un
local pour la propagande la plus effrontée
. et cela contrairement à l’esprit du Statuto — voyez, lecteur, quel zèle extraordinaire pour les lois de la patrie
dans un journal qui sort bordé de noir
à chaque anniversaire du 20 septembre 1
— Cet édifice affirme le journaliste, a
. été bâti là, au mépris des sentiments
de la population, contre la fastueuse
église de VLnmaeolata Goncezione, qui
s’élève non loin dans la même rue;
et il est intolérable que l’Empereur y
permette plus longtemps l’action indigne
de la propagande vaudoise.
Pour qui connait un peu l’histoire
de l’évangélisation à Gênes, les choses
ne sont pas tout à fait ainsi; il serait
bien plutôt juste de dire que VEco
d’Italia répète la scène du loup et de
l’agneau, car l’église de VImmacolata a
été bâtie dans ces parages longtemps
après le Temple vaudois. Mais ces
vétilles importent peu au journal clérical
qui, on le voit, navigue mal dans les
eaux de la vérité. Si son directeur était
aussi habile que ça dans les eaux de
la Méditerranée, il a bien fait de mettre
pied à terre et de quitter »Kuniforrhe ;
là il était question de perdre la vie
sur les écueils, ici, dans les colonnes
de VEco d’Italia il ne s’agit que de débiter sottise sur sottise.
En attendant que S. M. l’Empereur
signifie un de ces jours à l’Eglise vaudoise qu’elle ait à cesser de porter
plus longtemps atteinte à la conscience
religieuse des Génois, nous sommes
heureux de pouvoir dire que lé père
Gabriele da Casale a de nouveau parle
du haut de la chaire le soif de Pâques
et que s’il plaît à ’ Dieu il pourra tou
jours mieux faire connaître aux autres
cette merveilleuse lumière à laquelle
Dieu l’a appelé.
C0JÍ1ISP01M1CI
13 Avril 1903.
i¥. le directeur de /’Echo des Vallées.
Permettez-moi de revenir encore sur
la question des cabarets.
Je voudrais, et je ne suis pas le seul à
le désirer, que les efforts accomplis ces
dernières semaines pour combattre l’ivrognerie aboutissent à quelque résultat
pratique et tangible.
D’après une statistique que j’ai sous
les yeux, il y avait en Italie, en 1898,
un débit de boissons par 170 habitants.
A ce taux nous devrions avoir, à La
Tour, pour une population de 577^
âmes, 33 débits de boissons; or nous
en avons 43 ; n®us dépassons largement
la moyenne et sommes en visible progrès sur le reste de la péninsule, si cela
s’appelle du progrès.
Il est prouvé d’autre part, et cela
se conçoit aisément, que la consommation des boissons fermentées et distillées
est en rapport direct avec le nombre
des débits de boissons.
Nous sommes donc en bon chemin
de nous alcooliser, disons plus clairement de nous abrutir physiquement,
moralement et socialement si nous ne
mettons des entraves au commerce criminel de l’alcool et si nous n’engageons
pas une sérieuse lutte contre le fléau
dont il est la source.
Une mesure s’impose d’urgence : réduire le nombre des cabarets.
Comment y parvenir ?
On nous dit que la loi ne fixe aucune
limite à la multiplication des débits de
boissons.
On nous assure encore que les autorités municipales ne peuvent plus
retirer les patentes qu’elles ont accordées.
Tout cela révèle de graves lacunes
dans notre législation.
Faut-il nous croiser les bras dans
l’impuissance d’agir ? N’existe-t-il pas
dans notre hiérarchie administrative une
autorité qui, en l’absence d’un texte de
loi, possède un pouvoir discrétionnaire
sur les débits de boissons et peut accorder, refuser, et même retirer les patentes d’aubergiste et de cabaretier ?
Si cette autorité existe, adressons-nous
à elle pour la prier, la supplier, de
retirer un certain nombre de patentes.
Que l’on nous comprenne bien. Parmi
les quarante-trois débits de boissons
de la Tour, il y a des hôtels, des
pensions et des auberges que nous
mettons hors de cause.
Nous demandons le retrait de quelques patentes uniquement pour les
estaminets où l’on sert à boire, seulement à boire, toujours à boire. Ce
sont là les écoles d’abrutissement qu’il
faut fermer, car se sont là les sentines
ordinaires de ses crimes stupides et
odieux dont nous sommes si profondément humiliés.
Ce sont les cabarets qu’il faut frapper.
Comment? nous demandera-t-on.
En organisant dans toute l’étendue
de la commune un pétitionnement des
habitants majeurs, ou des électeurs,
pour appuyer une requête motivée (on
trouvera aisément quelque avocat ou
journaliste pour la rédiger) que l’on
enverra au sous préfet de Pignerol, si
c’est lui qui possède ce pouvoir discrétionnaire, afin qu’il prenne en sérieuse
considération le vœu de toute la population, hormis les intéressés, et ordonne la fermeture de quelques cabarets.
Que l’on ne nous objecte pas que
tout cela est vain et que l’on se heurtera
à la routine administrative ou à d’autres obstacles.
Notre devoir est de penser le contraire, de prouver le contraire, afin
d’ouvrir la voie à d’autres.
A supposer qu’une telle pétition n’aboutisse immédiatement à aucun résultat
visible, elle trouvera des imitateurs dans
nos Vallées et ailleurs ; nous aiderons
à ébranler l’indifférence générale sur
le péril alcoolique et nous contribuerons
à l’éducation sociale de notre peuple
eu lui faisant prendre conscience plus
nette de ses responsabilités ; cela aussi
est un résultat qui a sa valeur.
Ce programme est très simple et
facile à remplir. Pour l’exécuter pas
n’est besoin de grand courage, un peu
de bonne volonté suffit.
Afin que ce projet n’aille pas à vaul’eau, nous demandons, par l’intermédiaire de ce journal, si cette tâche
n’incomberait point à la Société Vaudoise d’utilité publique, section de la
Tour.
Je fais expressément remarquer que
dans ce programme il n’y a pas ombre
d’agitation politique, mais une très
grande préoccupation de l’utilité publique.
Que cette société se mette donc en
avant ; qu’elle organise dans son sein
un comité d’action afin de recueillir
les signatures à domicile et de faire
parvenir la requête à qui de droit ;
— elle rendra à toute la population
ouvrière de la Tour le plus utile des
services.
Un abonné de /’Echo des Vallées.
Nous n’avons malheureusement pas
pu soumettre la lettre qu’on vient de
lire au président de la section de la
Société d’Utilité publique, et nous ne
pouvons exprimer aujourd’hui que notre avis personnel, qui est très favorable à la proposition de notre correspondant d’un pétitionnement à faire
dans toute la commune pour demander,
si ce n’est la fermeture des cabarets
actuels, au moins le refus absolu de
toutes nouvelles patentes, de telle sorte
que chaque fois qu’un aubergiste cesse
son débit, ce soit un cabaret de moins
dans la commune et non pas un débit
remplacé par un autre — car c’est
ainsi que nous sommes obligés d’interpréter l’affirmation de nos administrateurs actuels « que le nombre des
auberges n’a pas augmenté depuis qu’ils
sont au pouvoir » — ce dont ils ne
doivent certes pas se faire un mérite I
Nous espérons que la section de la
Société d’U. P. accueillera favorablement la proposition de prendre l’initiative de ce pétitionnement et que la
population de la Tour lui fera bon accueil, malgré les manœuvres auxquelles
il faut s’attendre de la part des intéressés dès qu’ils s’apercevront que l’on
met sérieusement la main à l’œuvre
pour remédier à un état de choses qui
devient intolérable N. T.
C lî ü O ]N IQ fi ÍÍ
La Tour. Le Rapport financier du
Consistoires qui vient d’être distribué
aux membres de l’Eglise constate un
léger progrès dans la rentrée des recettes.
Par une déplorable habitude prise peu
à peu, les dons pour les diverses œuvres
de l’Eglise, au lieu d’être versés au commencement de 1’ année, ne le sont qu’à
la fin ; même plus d’un ancien ou diacre
n’achève sa collecte d’une année qu’ au
commencement de l’année suivante de
sorte qu’on est en retard d’un an. Le
Consistoire a sa bonne part de tort dans
ce déplorable retard, car, puisque la
collecte se fait à domicile par les soins
des anciens et des diacres, pourquoi ne
pas la faire dès les premiers mois de
l’année, au lieu de la renvoyer à dix
douze, treize ou quatorze mois après ?
Il est vrai, d’un autre côté que les souscripteurs pourraient apporter eux-mêmes
leurs contributions à ceux qui ont charge
de les recueillir, au lieu d’attendre qu’on
vienne les leur demander. C’est ce que
le Consistoire leur recommande de faire,
et il a mille fois raison. Mais puisque
c’est lui-même qui a laissé que la mauvaise
habitude prît racine, nous lui conseillerions de faire dès le commencement de
l’année sa recommandation à peu près
en ces termes; Veuillez apporter vos
dons au Consistoire autrement sachez
que nous irons vous les demander sans
retard !
Le Rapport remarque avec joie que
les offrandes pour les Missions sont en
augmentation de quelques centaines de
francs sur les années passées. Il prie les
paroissiens de remettre au plus tôt au
Consistoire leurs dons pour l’Evangélisation — Il se réjouit de l’achat de
r orgue-harmonium et remercie toutes
les personnes qui y ont contribué, ainsi
que M.lles Vinay et Trossarelli qui veulent bien chaque dimanche accompagner
les chants et exécuter, à l’entrée et à
la sortie de l’assemblée, des morceaux
de bonne musique qui concourent à l’édification.
— Second pasteur.
L’Assemblée d’église s’est réunie dimanche soir à Sainte-Marguerite pour
entendre le rapport du Consistoire sur
l’enquête dont il avait été chargé auprès
des familles de la paroisse touchant- le
poste de second pasteur. Les anciens ou
diacres de chaque quartier ont été si ce
n’est dans toutes les familles, du moins
dans le plus grand nombre et la plupart
ont déclaré qu’elles ajouteraient volontiers
un supplément à leur souscription ordinaire afin de fournir au Consistoire les
fonds nécessaires pour le maintien de ce
poste. Quoique le total des souscriptions
soit encore intérieur de quelques centaines de francs au chiffre requis, la
consultation a cependant donné un résultat plus satisfaisant qu’on n’ aurait
d’abord osé l’espérer. Aussi la conservation du poste de second pasteur a-t-elle
été votée avec la confiance que tous les
souscripteurs feront honneur à leur signature et que d’autres dons viendront
encore s’ajouter à ceux qui ont été promis, pour parfaire la somme nécessaire.
— Conférence.
Si aucun compte rendu de la conférence
de M. le pasteur Jahier sur l’alcoolisme
n’a paru dans notre numéro de la semaine
passée, ce n’est certes pas que la conférence méritât de passer inaperçue. C’est
que, par un retard involontaire le compte
rendu n’a pu être remis à l’imprimeur
qu’au dernier moment, quand il allait
mettre en pages. M. Jahier a montré, à
l’aide de la statistique les conséquences
désastreuses de l’intempérance et de l’usage même modéré mais prolongé des
boissons alcooliques. Il a parlé de la lutte
anti-alcoolique et de ses progrès dans
les divers pays de l’Europe. Sans condamner l’usage modéré du vin, il a
M
4
4 —
cependant affirmé, d’après l’avis des
savants les plus autorisés, qu’il est loin
d’avoir la valeur qu’on lui attribue généralement. En tout cas il vaut toujours
mieux que les enfants n’en boivent point.
L’auditoire était malheureusement restreint, sais doute parce qu’on n’avait
pas eu le temps de l’annoncer assez
largement.
— M. Soulier.
M. le Comm. Soulier, notre député au
Parlement est arrivé mardi soir à la
Tour, pour passer une partie de ses vacances parlementaires au sein de sa
famille et de son collège. Cordiale bien
venue.
— Noire publicité.
Nous avons décidé de faire dorénavant
une plus large place aux annonces,
auxquelles nous consacrerons une bonne
partie de la quatrième page. Etant donné
le tarif plus que modéré et la diffusion
croissante du journal, nous ne doutons
pas que la publicité de VEcho ne soit
volontiers utilisée par un beaucoup plus
grand nombre de personnes dès qu’on
saura que nous sacrifions à cet objet une
partie du texte. Qu’oii veuille bien se
souvenir que VEcho a beaucoup plus de
lecteurs hors des Vallées qu’aucun autre
journal du district et qu’il eu a bon nombre
au sein des Yallées mêmes qui no lisent
pas d’autres jo iniaux. Sa publicité devrait
être tout spécialement utilisée pour les
annonces concernant les hôtels et pensions, les villas et appartements à louer
pendant la saison d’été, placement de
personnes de service etc.
Les décès ont cessé Dieu merci et
d’autres actes liturgiques ont pris leur
place ; Samedi et Dimanche derniers
nous avons eu trois mariages et cinq
baptêmes ~ Le jour de Pâques à 3
heures nos Unions Chrétiennes invitèrent dans la Salle Vaudoise les catéchumènes reçus, à une réunion qui produisit une excellente impression. — Et
puisque nous parlons de nos catéchumènes, disons que deux de ceux de
l’an dernier, Henry Bellion et Daniel
Malan, ont subi récemment des examens satisfaisants à l’école agricole de
Cernier (Suisse) et le premier d’entre
eux y a même remporté le second prix.
Que Dieu bénisse toute notre chère
jeunesse !
NouYelles et faits divers
Saint Jean. Pendant la semaine sainte
nous avons eu cinq réunions dans différents quartiers, qui opt été suivies
d’une façon très encourageante.
Sur nos iio catéchumènes de cet hiver, 49 qui ont achevé leur cours d’instruction religieuse ont subi un examen
satisfaisant et ont été reçus au culte
de Vendredi Saint.
Environ 300 personnes ont pris part
à la communion de Pâques. Dieu veuille
que le jour vienne où tous les 6 ou
700 qui assistent au culte comprennent
tout le devoir et le privilège de la
Sainte Cène et s’en approchent avec
les dispositions voulues !
Société (les Missions. Grâce à l’élan
de générosité qui s’est manifesté les
dernières semaines, le Comité de Paris
a pu clore l’exercice avec un en caisse
de 17.000 francs pour l’œuvre générale
et de 12.000 francs pour le Zambèze.
Madagascar au contraire est encore en
déficit .de 70.000 francs. Les entrées
pour cette dernière œuvre offrent cette
année une diminution de 132.000 francs
sur l’année passée. Un souscripteur a
promis pour Madagascar une somme
importante à condition que d’ici à l’assemblée générale du 30 avril d’autres
souscriptions complètent la somme nécessaire pour éteindre le déficit.
Nos collecteurs. M. G. Pons a écrit
de Corne à la Semaine Jleliyieuse de
Genève pour annoncer sa prochaine
arrivée dans cettu ville pour la collecte
en faveur de l’Evangélisation.
M. Emile Rivoir achève ces jours-ci
d’accomplir une pareille mission en
en ilollande, et M. C. A. Tron, si nous
sommes bien informés, ne sera de retour de son voyage de collecte en Angleterre, Ecosse et Irlande que vers la
moitié du mois prochain. Que Dieu
accompagne tous ces ouvriers qui « fidèles jusqu’à la besace », font une œuvre souvent pénible, toujours fatigante,
mais nécessaire.
France. Hôpitaux et prisons militaires.
Le Ministre de la Marine vient d’adres
ser des instructions aux préfets maritimes, sur le service religieux' dans les
hôpitaux et les prisons de son département. En voici les dispositions essentielles.
Les ministres, à quelque culte qu’ils
appartiennent, ne devront plus pénétrer
dans les salles d’hôpital et dans les
prisons, à moins d’une demande formelle faite par les malades ou les détenus. Ils ne devront avoir d’entretien
qu’avec les personnes qui les ont demandés. Les offices, prières et pratiques
du culte sont interdites dans les salles.
Exception est faite pour l’administration des sacrements réclamés par des
malades reconnus en danger. Les aumôniers catholiques ne seront plus logés
ni nourris dans les hôpitaux maritimes,
ni dans leurs annexes. Pour le service
de mer il ne sera embiirqué d’aumôniers que sur les navires destinés à
faire campagne et battant pavillon d’officier général. (Le Témoignage).
— L’Histoire de la vie de Jésus. —
Sous ce titre, M. le professeur Wabnitz,
de Montauban, met en souscription les
cours que depuis près de trente ans,
il a professés à Montauban sur ce sujet.
Cet ouvrage comprendra deux volumes
in-8®, d’environ 500 pages chacun. Le
premier volume, prêt à être livré à
l’impression, contiendra la seconde partie des cours mentionnés : l’Histoire de
la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. La souscription sera close
à la fin de mai. Le prix de chaque
volume est de 6 fr. 50 ; il sera porté
plus tard à 7 fr. 50.
fesseurs de (out grade est de 40. Pen_
dant les 36 ans de son existence, le collège a eu 2.863 élèves. Il occupe un
site magnifique, sur les flancs du Liban
et ses quinze bâtiments sont entourés
de terrains étendus. Les élèves se recrutent dans tout l’Orient et ou les
trouve disséminés partout, occupant nombre de postes en vue, comme fonctionnaires du gouvernement, officiers, médecins, hommes de loi, instituteurs, journalistes, commerçants ou prédicateurs.
Après 40 ans de service, le président du
collège, Dr. Daniel Bliss, vient de céder
la place à son fils, Dr. H. Bliss.
(Chrétien Belge).
Styrie. A la suite des réunions du
commencement de ce mois, l’Eglise
évangélique de Graz a ouvert ses portes
à 50 ci-devant catholiques.
INFORMATIONS.
La députation provinciale, dans sa séance
du 26 février, a autorisé, conditionnellement, Madame Argentine Erache-Ricca
a placer une grille en fer et à occuper
une liste de terrain sur la route provinciale de Pignerol à la Tour. — Le 12
mars, D. Beltramone à construire un
petit pont d’accès à sa maison, aux Airals (Luserne S. Jean).
ilIoiiveDiont des Vaodois de Marseille
Nice. — On écrit à l’Eglise IJbre:
« L’inauguration officielle de l’Eglise
réformée a dû être retardée. Elle est
fixée — d’une façon définitive, nous
voulons l’espérer — au dimanche 26
avril, sous la présidence de M. le pasteur Bruguière ».
Syrie. Beyrouth est une ville de
120.000 habitants, dont les trois quarts
sont chrétiens. Les missionnaires américains y ont fondé en 1866, une institution qui a pris d’année en année une
importance qui va encore croissant. Le
nombre des élèves atteindra cette année
le chiffre de 650, et le nombre des pro
(dn 26 février au 25 mars)
Baptêmes: Louise Gaudin, Etienne Tron,
Mariages : Ange Guglielmo et Julie
Brache; Jean Tron et Marie Alanzon.
Décès: Auguste Tron, 38 ans; Louis
Armand, 52 ans; Marie Peyronel, 8 jours;
Marins Peyronel, 17 mois; Antoine Soulier
68 ans; David Jacumin, 74 ans ; Susanne
Richard, V.ve Ciamossi, 69 ans ; Louis
Tourn, 58 ans ; Charles Caflfarel, 63 ans;
Albertine Peyronel, 6 ans.
Abonnements payés.
MM. Gaydou, ancien, la Tour ; Bounous, Peumian; M.lle Amandine Poët,
Perrier ; Aimé Jalla, Turin ; Syndic
Pascal, Chabran ; Ant. Gay, pasteur
émérite; Marie Bertinat, Bobbio Pelllice.
J. Jalla, gérant-administrateur.
La Tour — Imprimerie Besson.
Opera Balnearia 6. P. Meille
Nous rappelons que les demandes pour
les bains de mer comme celles pour
les bains d’Aix doivent être envoyées
accompagnées des documents indiqués
par les règlements, avant le 30 Avril
au president du Consistoire de la paroisse
évangélique vaudoise de Turin.
Au mois de MAI le choix sera fait
par la direction de cette œuvre, et les
réponses seront envoyées aux intéressés.
D. Peyrot.
minerva f*'VISTA DELLE RIVISTE
Rassegna Settimanale
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
(con 10 incisione). Rassegna settimanale DELLA Stampa : Un avvocato
nouveau-siècle — Diversi modi di traforare le Alpi — Gerusalemme all’Eaposizione di Saint-Louis — La filosofia morale di Maeterlinck — L’aria parlamentare
— Il buon gusto nel suicidio — Autotografi di Cristoforo Colombo — Per
l’emigrazione colta nell’Argentina: la
« rivalida » delle lauree — Il carbone
russo per l’Italia.
Abbonamento annuo : Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
Le “ Rinnovamento „ se trouve en
vente, à Torre Pellice, chez M. A.
Besson., imprimeur.
(France A. M.)
Rivista delle Riviste : La famiglia
di Napoleone : dal divorzio al battesimo
del Re di Roma — La vita di un grande
albergo americano — La scomposizione
della luce — Uua legislazione mondiale
— La polizia di Londra — Il buon
esempio di un trust — Rudyard Kipling.
Questioni del giorno — Spigolature — Fra libri vecchi e nuovi
— Marginalia: Gli inizi dell’alfabeto
Hôtel-Restaurant populaire
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L’ ÉTOILE BLEUE
16, me Preyre — Jlarché Forville
tenu par PIERRE BOUCHARD
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1110Ì.S il sera à Torre Pellice, pendant dix jours consécutifs.
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