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Neuvième année
N. 11.
Vendredi 20 Mars 18'74.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialemeDl consacrée aux intérêts matériels et spiritnels
de la Famille Vandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.
vos pensées — ( Philippiens.,iy. 8.)
PBix d’abonneheiit ;
Italie, k domicile (un an) Kr. 3
Suisse.................» 5
Prance.................» 6
Allemap:ne 6
Angleterre . Pays-Bas . » 8
Un numéro séparé : 5 cent.
ün numéro arriéré : 10 cent.
BUBCADX D ABONNEMENT
PiGNERoL ; Chez Chiantore et
MascarelH Imprimeurs.
Fr.oRENCE : Libreria Evangelica, via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a
dresser pour radministration
et la rédaction a la Direction
de l'Echo des Vallées, Torre
Pellice.
Sommaire.
Lo 13 mars 1873. — La pastorale du
nouvel évèquo de Piguerol. — Corm/)ondance. — Nouvelles religieuses et faits divers. — Chronique vaudoise. — Chronique
locale. — Chronique politique.
LE 13 SURS 1874
l'Voir N. iOJ.
En attendant il se fait quelque
chose; nous y avons dans ce uioinent un certain nombre d’élèves
qui se destinent à la carrière de
l’enseignement et qui se sont engagés à rester dans l’école une quatrième année ; des bourses plus
élevées vont leur être accordées
et nous trouvons, dans une lettre^
qqe nous regrettons de ne pas\
pouvoir publier en entier, cette
idée essentielle, que l’Ecole Normale a donné , l’année dernière ,
des résultats aussi satisfaisants que
le Collège et que l’Ecole de théologie dont il n’est sorti que deux
candidats , pendant que l’Ecole
Normale a donné trois élèves régents.
• J.q dois dire cependant, dit
l’auteur de cette lettre, en terminant , qu’il y a des lacunes dans
l’enseignement de l’Ecole Normale
et dans sa marche. On a certainement raison de lui demander davantage, mais il faut pour cela lui
fournir plus de moyens qu’elle n’en
possède ». — Oo le voit, nous
sommes tous parfaitement d’accord
sur ce point, c’est que nous voudrions plus et mieux encore que
ce que nous avons; et nous avons
tous bien raison.
Qu’on se souvienne seulement
¡’on ne peut pas disposer,
[onimé , de la bourse d’aule de celle de notre meil
qu on se convainque que
'ala meilleure part, quand
ses administrations de
faire telle et telle chose, de dépenser des sommes considérablessan^'leur en donner les moyens ;
qUi^.jÎ^d’n, s’assure: aussi que, au
pd(nt -çlii nous en sommes, et dans
un temps où l’attention de nos
amis est attisée vers l’Evanigélisation, ce. dont nous jjie nous plai
P:
Ctj
^*3
2
(82)
gDons pas, ceux qui sont chargés
de faire a^’ancer les œuvres de
l'intérieur, surtout celles qui n’ont
pas de ressources fixes, ont la
mauvaise part. C'est à tort qu’on
les accuse ou de mauvaise volonté
de négligence, qu’on établit
ou
certaines comparaisons qui clochent ou qui sont haineuses et
jalouses, quand il n’y a que dos
difficultés qu’il n’a pas encore été
possible de surmonter.
LA PA8T0UALË
du DOBvel ËYèque de Pigoerol
Les évéques de Pigoerol se sont mélés
si fréquemment des affaires des vaudois
pour leur susciter des embarras plutôt
que pour les aider ( à l'excepliou de Mgr.
Renaldi dont les vaudois béniront toujours
la mémoire), qu’il ne serait pas sage de
laisser passer inaperçu un document comme la Pastorale du nouvel évôque récemment consacré à Turiu. Si nous apportons quelque attention, dans la lecture
de celte pièce, nous en dégagerons sans
peine les intentions bienceillanles que
nourrit sou autour à l’égard des Vaudois.
Une assez longue description de la surprise et de l’étonnement dont il a été
saisi à la nouvelle de sa promotion à l’épiscopat de ce diocèse, tient la première
place dans cet écrit. Dès lors fi a d(i opter
entre l’affection do son ancién troupeau
de Cavallermaggiore, et la nouvelle et
imporlante vocation qui lui vient du Vatican lui-même. Après qn combat intérieur, que nous voulons croire sérieux et
pénible, Monseigneur réussit pourtant à
se détacher de ses anciens paroissiens et
è se résigner à la position bien plus importante qui lui est faite. Ici, de nouveaux
scrupules l’arrêtent. Trouvera-t-il en lui
assez de vertu, assez de zèle,'assez de
science pour devenir le s^qesseur de tant
d’hommes éminents qui ont tour à tour
occupé celte bhairé épiischpaie; depuis
Mgr. d’Orlié do Saint Innocent jusqu’à
Mgr. Renaldi dernier en charge, et récemment décédé? II lui faudrait surtout les
qualités de Saint François de Sales, l’apôtre du Chablais, quelque peu de son
zèle apostolique pour reconduire au giron
de l’Eglise tant de fils séparés qu’il reconnaît pour siens; qui ont abandonné leur
mère et qui ne comprennent pas combien
leur est nuisible une telle séparation. En
habile laclicieu et pour gagner les cœurs,
Mgr. Vassarotli proteste de son affection
pastorale envers ses diocésains, dans un
langage d’autant plus pathétique qu’il est
celui dont use saint Paul eu écrivant aux
Corinthiens : «Mes frères, notre bonebe est
ouverte pour vous, notre cœur s’est élargi...
vous n’êtes point à l’étroit audedans de
nous». Il emprunte encore les paroles du
même, apôtre Thess. ii, 20. « Vous êtes notre
gloire et notre joie. Philip, iv, 1 ». « Frères
qui ôtes notre couronne et notre joie».
La tristesse du commencement de la
Pastorale qui pouvait faire penser aux résistances des Chrysostôme et des Bazile
se refusant à accepter la charge d’évêque
et qui, néanmoins, ont été l’honneur de
l’épiscopat des premiers siècles de l’Eglise,
cette tristesse , dis-je , n’est pas marquée
au coin de ce cachet inimitable de sincérité qui rend le doute impossible. L’auteur de la Pastorale se laisse trop aisément convaincre par des raisons qu’il
trouve lui-même avec une complaisance
que je qualifierai d’excessive, au Mou qu’il
devrait les puiser dans les vives sollicitations de son troupeau.
Il est vrai que l’évêque de nos temps
n'est pas élu par son troupeau, mais qu’il
lui est imposé. Que dirai-je? Monseigneur
semble désirer de sauver les apparences,
et, tout et) résistant, comprimer une joie
qu’il contient à grand-peine. On voudrait
croire à toutes cës protestations d’humilité et defteharité qui abondent dans l'écrit épiscopal, et, qu’avec les expressions,
existent réellement les sentiments de l’apôlre ; mais bêlas ! nous quittons bien
vite ces régions sereines du désiatéresseméot apostolique pour nous beurler brusquement à des iostitutioDS tout autres que
chrétieunes et que Mgr. exalte sans réserve; pour nous heurter à des doctrines
3
-(83V
qui sont l’opposé de celles de Saint Paul.
Quiconque se souvient de l’histoiro des
religieux et des religieuses de l’église catholiques romaine, et du rôle qu’ils ont
joué dans le monde, frissonne involontairement en lisant les doléances de Mgr.
au sujet du petit nombre des sœurs des
deux ordres qui existent encore à Pignorol,
et en pensant aux efforts que va faire le
nouvel élu du Pontife dans le but d’eu
augmenter le nombre et d’en étendre la
bienfaisante inilucnce au sein de ce diocèse. Les éloges à l’adresse du chapitre
des chanoines de la cathédrale, les paroles
affectueuses et les conseils aux curés des
différents paroisses, et à tous les prêtres
sans distinction, s’expliquent par le |besoin qu’il a de leur concours et de leur
coopération.
L’unilé, l’nnité d’action, semble-t-il dire!
Si nous marchons tous vers le même but
qui est le triomphe de l’Eglise, nous serons forts, nous serons invincibles. Ets,
comme pour répondre d’avance aux intentions de leur chef, quelques prêtres,
pourvus de cure d’âmes, font, depuis
quelque temps, une chasse implacable
à la Bible', [»arlout ou ils peuvent soupçonner qu’elle existe ! Faut-il donc que la
Bible disparaisse lè ou vous venez établir
votre règne. Vous ne le dites sans doute
pas a haute voix et publiquement; mais
vos prêtres vous comprennent à demi
mol, et savent fort bien qu’uue bulle papale stigmatise, comme une peste, la
coutume de laisser lire la Bible aux la'iques. A défaut de la bulle papale, l’instinct de la conservation de l’espèce vous
inspirerait as.sez pour que vous vous acquittiez de cette lâche tout-à-fait consciencieusement, comme (le font si bien les
prêtres mentionnés. Si nous ne savions
pas que Dieu qui l’a donnée est fidèle et
qu’il la maintiendra, il y aurait lieu de
craindre que vous fissiez plus et mieux
que Julien l’Apostat pour atteindre votre
but; rien qu’à voir l’ensemble et la persévérance avec laquelle vous travaillez à
celte œuvre de ténèbres.
Quelle contradition, Monseigneur! Vous
servir des paroles de Saint Peul dans votre
Pastorale, et cacher le livre xjui Wcontient aux fidèles de votre Eglise I — Le
langage de saint Paul, dans votre bouche,
peut faire illusion , et vous donner tout
an moins un certain lustre, vous revêtir
même, aux yeux des crédules, d'un caractère sacré. Mais, oh déception ! ce caractère factice et emprunté ne se soutient
(>as ; car, dès que vous pariez de vous
môme, et que vous mettez à contribution
vos pro[)res pensées; c’est pour vous
éloigner de saint Paul et de sa doctrine.
Que veut dire cette invocation a>ix Sainis
et â la Vierge, et à Saint Joseph, le nouveau patrou universel de l’Eglise romaine ?
D’après saint Paul aux Ephes. iv, 8, « C’est
Jésus Christ seul qui, étant monté au ciel,
a distribué des dons aux hommes, jamais
la Vierge, jamais les saiuts, pas même
saint Joseph. Dès lors on saisit les motifs
pour lesquels la lumière de la Bible vous
offusque, et (lourquoi vous rugissez en
pensant à ces voisins gênants qui prêchent
audacieusement l’Evangile tel qu’il est
dans les Ecritures, et pourquoi vous les
appelez des loups ravissants d’enfer (pag.
12). Vos rugissemeuts nous rappellent ceux
de vos confrères d’autrefois, et les doctrines étrangères et diverses aux quelles
vous faites allusion, dans la 17' page de
votre opuscule, ont acquis <lroit de bourgeoisie en Italie, et s’y enracinent dejour
en jour davantage, malgré vos oppositions,
votre guerre sourde, et malgré vos pastorales; pareeque ces doctrines sont celles
de la Bible, celles de saint Paul. Nos pères
ont souflert pour elles, et nous les ont
léguées comme un [mécieux dépôt; aussi
sommes nous heureux de les conserver
toujours dans leur intégrité; et de les opposer à celles des hommes. Rugissez à
votre aise, Monseigueur ! Les rugissements
du Lion de Jiida répondront aux vôtres et
les couvriront. Sous son égide, nous
sommes en sûreté.
P. F. Cardon évangéliste
*. ■
______
iC.
4
-(84).
(üTomeponbiance
Luserne-S‘ Jean, le 10 ma'’s 1874.
Monsieur le Rédacteur,
Ovioique je ne sois pas nommé dans
votre chronique Vaudoiso de LuserneS' Jean, contenue dans votre numéro du
6 courant, je suppose cependant que c’est
à moi que vous avez donné le conseil
qui s’y trouve. Je vous suis bien reconnaissant, pour votre bonne intention,
quoiqu’il ne me soit pas possible d’accepter, sans réserve, tout ce que vous
dites au sujet des réunions qui ont lieu
dans l’Ecole des Gonins.
Quant au fait particulier auquel vous
faites allusion, vous n’avez pas été, je
crois, exactement renseigné lorsque vous
dites que « la réunion qui eut lieu dans
cette Ecole, le jeudi 26 février dernier,
s’est terminéed’unemanière peu édifiante».
Voici ce qui s’est passé ; La réunion était
présidée ce soir là par un de mes collègues, lei)uel, ignorant sans doute quelle
était la nature de cette réunion d’alliance
évangélique, crut de sou devoir de combattre certaines idées particulières sur le
baptême et le sabbat. A.u moment où la
salle se vidait quelqu'un fit uue remarque
sur ce qui avait été dit au sujet du baptême, remarque à laquelle il fut répondu
d’une manière un peu vive. Mais ceci eut
lieu, lorsque la réunion était déjà finie,
on no peut donc pas dire qu’elle se soit
« terminée d’une manière peu édifiante ».
Celadit, quant au fait lui môme, j’en viens
au conseil que vous nous donnez au
sujet des réunions d'alliance évangélique
qui ont eu lieu cet hiver dans l’Ecole des
Gonins. Il paraît que ces réunions n’ont
pas été de votre goût, j’en suis fâché ;
mais, ce que je puis vous dire, c’est qu’elles ont été du goût de bien des personnes, car, pendant tout l’hiver cette. Ecole
a été comble chaque jeudi soir. Ce fut
après les réunions de prières de la première semaine de janvier, et les bénédictions que le Seigneur nous y avait accordées, que nous décidâmes de nous
réunir une ' fois par semaine pour nous
édifier et prier ensemble, et Dieu a fait
reposer ses bénédictions sur nous, nous
en avons fait la précieuse expérience.
Nous avons tânt de peine à faire de la
vraie alliance évangélique, surtout dans
notre pays, qu’il me semble, lorsqu’il y
en a un petit commencement quelque part,
que bien loin d’y faire opposition, il devrait être chaudement encouragé.
Mais vous craignez que « certains étrangers », usant de la liberté que nous leur
accordons de prendre la parole dans nos
réunions, n’en profitent pour semer l’erreur au milieu de nous. Je tiens, M. le
Rédacteur, à vous rassurer à cet égard ;
d’abord il n’y a pas eu d’étrangers au
milieu de nous, tous ceux (]ui ont pris la
parole dans l’Ecole des Gonins étaient
des italiens. Et, lors môme qu’il y en
aurait eu, tous ceux qui sont à Christ ne
sont-ils pas tous membres de la même
famille? Il m’a été possible, grâce à Dieu,
de présider ces réunions, et, après avoir
adressé moi-même quelques paroles à
l’assemblée, j'étais très heureux de trouver, chez quelques uns des frères présents,
un précieux concours. J'ai à cœur autant
que qui ()ue ce soit de maintenir la pureté deMa doctrine au sein de notre Eglise
et en particulier dans ma paroisse, et, si
quelque erreur avait été émise, j’aurais
été le premier, soyez en certain, à la relever et à la combattre; mais, je dois le
dire, tous ceux qui ont pris la parole l’ont
toujours fait d’une manière conforme à
la vérité.
Permettez moi, M. le Rédacteur, en
terminant, do vous dire qu’il n’y a eu à
S'Jean ni confusion ni amalgame, comme
vous le pensez; chacun conserve les idées
particulières qu’il peut avoir sur les points
secondaires, et continue à se rattacher à
l’assemblée qui répond le mieux à ses
besoins, ^ous nous sommes contentés,
dans nos réunions, d’affirmer hautement,
en présence du monde, les grandes vérités de la foi I et du salut.
Bien loin donc de mériter le blâme que
vous nous adressez d’avoir eu un amour
excessif de liberté etd^lliance évangélique
nous pensons au contraire, que nous
avons encore bien des progrès à faire
dans ce sens; afin que l’amour fraternel
5
-(85)
devienoe assez puissant en nous pour
faire disparaître tout ce qui a pu jusqu’ici
nous séparer les uns des autres.
Veuillez, Monsieur le Rédacteur, insérer
dans votre plus prochain numéro ces explications nécessaires à vos lecteurs, pour
qu’ils puissent se faire une juste idée de
la nature des réunions qui ont lieu dans
l’Ecole des (’lOnins, et me croire votre
tout dévoué frère en Christ.
A. t;.4Y Pas leur.
Nous ne ferons que trois observations
5 la longue lettre du pasteur de Saint
Jean.
1. On ne peut pas dire, prétend M. Gay,
que la réunion des Gonins se soit terminée d’une manière peu édifiante. — Nous
regrettons de devoir aiDrmer le contraire,
car des témoins oculaires et auriculaires
nous ont assuré que, même pendant que
le collègue de M. Gay parlait, et surtout
quand il a eu fini, des épithètes blessantes
ont été lancées à son adresse, chose, à
notre avis, fort peu édifiante et fort peu
digne de l’alliance évangélique.
2. Nous aimons, autant ijue qui que ce
soit la liberté, les alliances, surtout l’alliance évangélique, à une condition toutefois ; c’est que les personnes, avant de
s’unir, apprennent au moins à se connaître. Sans cela, point d’union véritable
et durable. — Or, ces différentes dénominations qui se réunissent dans l’école
des Gonins ont-elles toutes un drapeau
qu’elles arborent franchement? Leurs principes , M. Gay les connaît-il ? S’il ne les
connaît pas, il y a, comme nous l’avons
dit, confusion.
3. M. Gay est heureux, semble-t-il, do
ce que , pendaul cet hiver,, l’école des
Gonins a été comble chaque jeudi soir...
On aime malheureusement beaucoup trop
parmi nous, depuis quelque temps, ce qui
n’engage à rien, on veut appartenir à
l’Eglise universelle et à aucune dénomination particulière ; d’un autre côte on se
divise et subdivise à l’infini
: H. s.
■lî.;
ih r?)
lïomrelUe reltgteuôcs
et faits divers
TLi^^on. — Un nouveau temple protestant sera conslriiit à Lyon sur la rive
droite du Khôue, an quai des Brolteaux.
Ce temple renfermera aussi des écoles ;
la dépense sera d’environ 400 mille francs.
rTollande.— L’Eglise janséniste qui
s’était maintenue dans ce pays, n’avait
jamais voulu s’envisager comme ayant
rompu avec l’église de Rome; aussi, eu
dépit des excommunications, chaque, fois
qu’elle nommait un évêque, celui-ci le
faisait savoir au pape qui répondait par
une nouvelle excommunication. Or. il
vient d'être décidé, é la suite de la nomination du nouvel archevêque d’Utrecht,
(]ue celte formalité ne serait plus remplie,
et (pie l’église janséniste prendrait le titre
de vieille-catlioli(|ne, ce qui la rattache
(l’une manière plus intime avec les vieuxcatholiques d’autres pays
é Semaine Heliyieuee J.
Ajigleter*i’o. — A l’occasion des
élections, un candidat, le vieux Rœbuck,
invité à énoncer ses principes sur l’éducation et sur l’église , a rendu à la Bible
le beau témoignage qui suit ;
« Vous voulez qu’il n’y ait plus de Bible
entre les mains des enfants du peuple :
autant dire que vous voulez leur enlever
toute force dans le présent et toute espérance dans l’avenir... Lorsque vos
pères ont chassé la tyrannie de ces rivages , lorsqu’ils ont fondé en Amérique
celte communauté qui fait l’orgueil de la
race anglo-saxonne et le désespoir des
pygmées européens, ils n’auraient pas
seulement à leur côté le glaive qui frappe,
ils avaient la foi qui console, la Bible qui
nourrit les âmes, la confiance dans le
Christ libérateur ».
6
-(86)
Indes Or'ioiitales. La famine
dans les Indos est devenue effrayante. Un
fait, dit l’Eglise Libre, fera comprendre
les souffrances qu’apporte ce fléau ; on
voit des femmes de la classe sacerdotale
travailler aux routes pour le pain que
donne le gouvernement, fait inouï ; car
les lois indoues interdisent absolument
le travail manuel aux femmes des hantes
classes. Dans toutes les pagodes les brahmes et les fidèles implorent la pitié céleste.
Etats-tjnis. — Souscription en
faveur des familles Pronier et Carrasco.
D’après les dernières nouvelles cette souscription s’élevait déjà à la somme de
50000 francs.
Afrique. — D’après le Times anglais,
Koffî Cakalli (c’est le nom du roi dos
.4schanlis) n’aurait pas voulu se soumettre
avant d’avoir consulté lo sort. Ayant inutilement demandé à ses devins quelle serait l’issue de sa lutte avec les blancs, il
avait fait amener devant lui deux boucs,
l’un eotièromenl noir et l’autre d’un blanc,
parfait. Les deux animaux, préalablement
soumis aux cérémonies religieuses, pratiquées en pareil cas, avaient ensuite été
lancés l'un contre l’autre et auraient engagé un combat terrible, d'où le bouc
blanc serait' sorti vainqueu. Ce serait,
d’après le narrateur, à la .suite de ce pronostic, que le roi nègre, convaincu enfin
que IB victoire était assurée aux blancs ,
avait envoyé M. Kühuo au général anglais.
Déllcits diners, ta Société des Missions
de Bâle a reçu en 1873 environ 260 mille
francs de moins que Tannée précédente
et son cOmpte-rendü'’accusé' un défleit
considérable i la Société it$s Missiàns' de
Paris a reçu dans lé ¡Jernïèr éxercice
IIO.ÔOO francs et eft a'dépensé 143.01X),
déficit 33.000 frs. qui njoutés aux 30.000
qui manquaient à la fin deTexercice précédent constituent un déficit total de
63.000 francs. Et il n’y a plus que quelques
semaines jusqu'à la clôture des comptes;
— La Société évangélique de Genève a poussé,
elle aussi un cri d’alarme, il lui restait à
trouver du 1' février au 31 mars 68.000
francs. — A quoi attribuer ces déficits,
considérables? à l’augmentation des dépenses? A une diminution d'intérêt? Au
prix plus élevé de tous les objets de la
vio, vivres et autres? Aux habitudes de
dépense qui se sont introduites dans les
familles et qui ne permettent plus aux
petites fortunes de donner abondamment
en proportion de leurs besoins aux œuvres
de mission et d’évangélisation, au goût
du luxe des riches? Sans doute, il faut
attribuer le mal à ces diverses causes et
à d’autres encore.
Ces déficits ont aussi leur enseignement;
s’ils ne doivent pas nous décourager, ils
sont propres à nous avertir de ne pas dépenser avec luxe et sans nécessité les
sommes recueillies pour l'avancement du
règne de Dieu, souvent sou par sou,
comme la pile de la veuve et comme lo
nécessaire do nos frères.
Ckrontc|ue ^aukotde
I^omaret. Hôpital, Vaudois. Ici ou
ne s’occupe guère de l’Hôpital que quand
on est malade et pauvre, et qu’on a besoin qu’il vous ouvre sa porte. Enjee moment pourtant on en parle volontiers.
C'est que les choses y vont mieux que
d’habitude. Secondé par une directrice intelligente et dévouée le médecin fait des
cures qui l’étonnent lui même ; le mouvement des malades est d’une rapidité
surprenante. La semaine dernière un pasteur arrive pour y visiter une de ses paroissiennes qu’il croyait atteinte d’une jaunisse des plus malignes; on loi répond
qu’elle est partie bien portante et les yeux
remplis de larmes de reconnaissance : or
il n’y avait que quatre jours qu’elle était
en cure. La môme chose serait arrivée
aux pasteurs de Pramol, de Saint Ger-
7
--------(87)
main el de Fomaret, s’ils ayaient demandé
après des femmes que des maux d’yèux
douloureux et proloo^és avaient amenées
àJIhôpital ; à leur grrande surprise, elles
S^ont vues délivrées au bout d’une semaine , tandis que, d’autres fois deux mois
et plus de soins ne leur avaient apporté
que peu on point de soulagement. On
comprend (lue la curiosité et la sympathie
se soient éveillées, et qu’(‘ii passant on
se monire l’élablis.sempnl, en disant; « c’est
()Ourtant bien beau d'avoir ici une pareille
maison ? »
J. D. R.
— ba dernière conférence historique
fut présidée par M. Guigou professeur
(|iii avait choisi pour sujet: les Frères
Morates. Il conclut avec un grand à
propos à peu près einsi : les Moraves
sont peu nombreux comme les Vaudois,
ils ont une belle œuvre au milieu des païens et beaucoup de missionnaires comme
nous avons beaucoup cFévangélisles en
Italie , mais ils fournissent eux-mémes les
fonds nécessaires, tandis que nous, nous
n’en fournissons jusqu’à présent qu’une
très petite partie. Le temps ne serait-il
pas venu do contribuer nous aussi pour
ce que nous nous plaisons à appeler:
notre œuvre ? D. U.
■Villesêclxe. M. Micol n’a pas continué cette semaine-ci ses conférences sur
Luther. Le mauvais temps lui ayant fait
prévoir que son auditoire ne .serait pas
très considérable., il parla du réveil religieux en Ecosse, pour ne pas priver les
absents per causa di forza maggiore du
plaisir d’entendre raconter toute la vie du
grand réformateur allemand.
Chronique locale.
Torre-F»ellloe. A la demande
de M. Weitzecker, nous rectifions derix
inexactitudes de la chronique locale de
notre dernier numéro.
r M. Weitzecker n’a pas, dans son discours, promis d’être fidèle aux devoirs
que Christ et .ses apôtres ont enseignés;
il a seulement exprimé le désir, l’ardent
désir do se conformer à l’exemple que
Jésus lui-même nous ilonne.
2“ M. Weitzecker ne désire pas que son
arrivée au milieu de nous soit, pour la
paroisse de la Tour, le commencement
d’une vie nouvellej il désire seufement
travailler de toutes ses forces au développement de la vio religieuse qui se trouve
déjà au sein de la paroisse.
Vendredi dernier, dans sa (|uatrième
conférence sur Olivier Cromwell, M. le
prolesseur Charbonnier nous a montré la
part que le Protecteur a prise à la condamnation du roi Charles.
M. le prof. A. Malan a esquis.sé , lundi
dernier, l’histoire de la locomotive et du
bateau à vapeur.
Il y a eu , à la Tour, pendant le mois
de Février, huit naissances, neuf décès,
et quatre mariages
H. S.
ATB4\ERS LES JOURNAUX
Revoc politique
'aifl/i. .Ip:
Grand discours de Miogbeftj à la Chambre; le facond et disert Bolonais, a prouvé
que notre situatio« financière s’améliore
quelque peu. Lo déficit .de 18^3 a,été de
trente millions .moipa oènsjdérable que
8
-^88)
celui dit de prétision, soit par une considérable augmentation dans les entrées,
soit par les économies que l’on a pu réaliser. Celui de 1874 sera cependant au
moins de 120 millions de francs, mais il
ne faut pas oublier que l’on en consacre
une partie à la construction de chemins
de fer, et une autre aux armements récemment votés. Nos journaux font grand
bruit d’un mot de Boutwell qui est je ne
sais quoi à la trésorerie des Etats Unis;
mot qui nous place .sans façon au nombre des nations déshonorées, à l’égal de
l’Espagne et de la Turquie. Ou a oublié
l’Autriche. Il n’y a pas de quoi se montrer si sévère, lorsque l’on réfléchit qu’aucune province italienne n’a encore laissé
piller les contribuables, à ciel ouvert et
presque à main armée parjune troupe de
bandits comme il faut, comme cela a eu
le malheur d’arriver à l’état de New-York
et à d’autres. D’ailleurs, est modus in
rebus, et notre rente qui est à plus de
60 francs, fait encore assez bonne figure
à côté de celle de l’Espagne qui est à 20
francs et de la Turquie qui est à 30.
A demain les affaires..... de finances.
Parlons un peu, pour changer, du vingtcinquième anniversaire de l’ascension au
trône de Sa Majesté Victor Emmanuel II,
roi d’Italie ; un coup d’œil sur la route
parcourue, n’est pas hors de saison. Nous
sommes sur le champ de bataille do Novare ; il est 5 heures du soir à peu près.
Charles Albert quitte le dernier ce champ
de bataille où il s’est longtemps exposé
comme le dernier soldat, et dans une
petite maison de campagne, entouré de
quelques généraux et de ses deux fils,
triste et abattu il annonce qu’il a pris la
soudaine décision de déposer la couronne
et il présente aux assistants son fils comme
leur roi ; après quoi il part pour Oporto
où il meurt dans la même année.
Quant au petit Piémont il paraît complètement écrasé sous le talon de l’Autriche. Eh bien non ! il y av^ait là un
petit ressort, que l’Autriche , bmn avisée
chercha en vîia de’ briser, et qui était ]
destiné à faire ün jdtir de vrais miracles;
c’était la liberté, c’étéit la constitution (]ue
le jeune roi jurait de conserver intacte
à son‘peuple.'Aussi, pendant que le reste :
de l’Italie gémissait souS ses gouvernements paternels, le peuple s’habituait à
tourner ses regards vers le libre Piémont,
comme vers un port de refuge d’pù,idevait venir un jour le secours. — Cavour
paraît, qui mène avec une rare habileté
la petite barque piémontaise, et qui saisit aux cheveux l’occasion de faire l’unité.
Après l’alliance française, l’alliance prussienne , puis enfin les circonstances elles
mêmes nous poussent dans Rome presque
malgré nous.
C’est donc au capitole que l'on célébrera
cet important anniversaire; il y a vingt
ans, qui l’eût cru?
Le Ministère autrichien a décidément
de la peine à se constituer; une tentative
faite pour un ministère dit de conciliation , c’est-à-dir(! qui aurait des ministres
de tous les partis dans les quels se partage la Chambre, paraît devoir misérablement échouer.
En Espagne, Bilbao n’a encore capitulé
que dans les dépêches carlistes ; on s’attend cependant à une bataille décisive,
vu que Serrano et Don Carlos se trouvent
presque en présence, à la tête de toutes
leurs forces.
A. M.
Librairie Benkch , Torre Pelliee
Hlannel Aunuaire de la Santé
par F. V. RASPAIL
Dernière édition 1873.
3 fr'.
E. Màlàn Directeur-Gérant.
Pignerol I Impr. Chiantore et Mascarelli.