1
Année Neuvième.
PRIX D'abbonnembnt par an ;
, L. 3
Tous los pays de l'Union
dô poste ... » 6
Amérique ...» 9
On s'abonne :
Pour i'Iniérieur chea MM. ien
pasteurs et les libraires de
Torre Pellioe.
Pour VB^téi'ieuravi Bureau d’Ad^
miniBtJation.
N. 2d.
25 Mai 1883
Un ou plusieurs numéros séparés, demandés ayant le tirage 10 cent chacun.
Annonces; 25 cenlimeapar ligne,
[.es envois U'dygeni sft .font par
lelire recommandes ou - par
mandais sur IwBureautde T黕osa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser
ainsi : A la Pirec ion du Témàint
Pomaretto (Piner* lo) Italie
Pour r administration adreeseraÎTksi; A rAdministratiotii du
Témoin, Pomaretto {Pinerolo)
Italie.
LE TE3101N
ÉCHO DES VALLEES VAUDOiSES
Paraissant chaque Vendredi
t'oua *ne serez témoins. Actbs 1, 8.
Swvant la vérité avec la charité. Epu iv,
i=5omtxiair'e.
25 Mai. — Correspondance. — Du champ
de l’Evanfélisation. — N'éleiguez point l'Esprit, —' Nouvelles Beligieusés. — Annonce.
SS ^a,i
Ne dis pas à ton prochain: va,
et retourne, et je te le donnerai
demain; quand tu l'as par devers
toi. Prov, iji, 28.
Il est dit dé l’avarice qu’elle
est une idolâtrie et de la canvoitise des richesses qu’elle est la
racine dé tous les maux. Col. ni,
5; I Tim. VI, 10. Elle est d’abord
la racine de tout le mal que
l’homme se fait â lui-mênie, se
livrant à un travail excessif, traitant durement son corps et le
privant parfois du nécessaire, afin
de ne pas dépenser. L’avarice (ou
Tamôur de l’argent comme l’appelle la Bible) est surtout la racine
et le mobile de la plus grande
partie du mal que l'homme fait
à son semblable. Non pas que
l’avare aveuglé pan la soif des
richesses soit nécessairement larron , ou meurtrier, usant de faux
poids et de fausses mesures, recourant sans scrup.ule au mensonge et â la flatterie pour gagner,
et gagner encore. Les avares de
cette .espèce sont heureusement
assez rares; ou les connaît généralement, on les fuit si Ton peut,'
on les déteste et on les méprise.
Il y en a d’autres en grand nombre, mais beaucoup rhoihs apparents, et qui ne se doutent pas
eux-mémes d’être atteints de cette
funeste maladie. Au fait, Tavarice
n’est qu’une manifestation, grossière ou polie, de l’égoïsme qui
est le fonds commun de l’homme
irrégénéré. Se préoccuper constamment de soi-même, tout rapporter à soi, en oubliant qu’on
vit au rpilieu de ses semblables
qui ont des besoins pareils et des
droits égaux à Texistence. Cela
est si naturel I « Chacun pour soi
et Dieu pour tous,» telle est la
2
religion et la morale, de cette
sorte de gens. Si du moins ils
avaient à cœur, à défaut de charité et de bienveilliince, de pratiquer la justice et l’équité 1 Mais
ils se bornent à l’exiger pour euxmêmes, comme s'ils avaient été
revêtus, pour leur part, de tou.s
les droits, et que tous les devoirs
eu.ssent été imposés aux autres.
L'une des formes les moins repou.ssantes de l’avarice, ou de
l’amour des richesses, est indiquée
dans cette parole du livre dés
Proverbes: ne dis pas à ton prochain : va et retourne et je te le
donnerai dernain,, quand tu l'as
par devers toi. Il s’agit de ce qui
appartient au' prochain , prix d’un
objet vendu , ou salaire d’un ouvrier. C’est peut-être la modeste
somme, péniblement gagnée et
impatiemment attendue, qui doit
subvenir à des besoins pressants;
c'est souvent le pain de la famille..
L’’Homme à son aise et qui rie voit
au monde que. lui-même et peutêtre les siens, ne s’imagine pas
que d’autres puissent se trouver
dans un complet dénument; il
pense donc que ce sera toujours
assez tôt pour payer sa dette à
cés pauvres hommes. N’y en a-t
ii pas qui vont jusqu'à dire, pour
se justifier: « si je lui donne son
argent, demain ce pauvre drôle
n’aura plus le sou ; il vaut mieux
que je le lui garde quelque temps ».
Ou bien encore si ce riche est
un avare de la pire espèce, c’està-dire, s’il adore l’argent, il lui
répugne’énormément de s’en des
saisir; il le retient le plus pos
sible, car c’est un vrai déchire
ment de cœur que de s’en séparer.
Qui sait, si même il ne nourrit
pas le vague espoir que, en gagnant du temps, il finira par faire
oublier sa dette. « Va et retourne,
dira-t-il à son créancier pauvre
et timide; aujourd'hui je ne suis
pas commode ». — A.ux hommes
dont la préoccupation constante
est d’amasser et qui ne connais.sent rien de meilleur, nous n'avons rien à dire, soit pareequ’ils
ne nous lisent pas, soit aussi
parcequ'aucune parole d’homme
ne saurait les convaincre.
Mais n'y aurait-il pas, même
parmi le.s chrétiens, de ces hommes qui sans s’en douter, par
distraction, ou par négligence,
ne rendent pas ponctuellement à
leur prochain pauvre ce qui lui
est dû comme prix de son travail
ou de sôn industrie, aggravant
par là le poids déjà assez lourd
de sa pauvreté?
Nous avons été fréquemment
témoin de ces actes que la cha-.
rité chrétienne réprouve et qui
violent même la loi de la justice.
Voici un cas entre plusieurs. Cet
ouvrier qui avait compté sur le
prix de son travail pour aller faire
une petite empiète de maïs, ou
de blé, est forcé d’acheter à crédit ce dont il ne peut pas se passer, c’est-à-dire, de donner encore
au pettt marchand, ou au boulanger, un bénéfice souvent assez
considérable , représentant quelquefois une journée de son dur
labeur. C'est en réalité, comme si
le maître qu’il a servi lui eût fait
perdre cette journée de travail.
— C’est de cette manière, et par
3
163.^
le concours de plusieurs hommes
peu scrupuleux et peu délicats,
que beaucoup de pauvres sont
retenus dans leur pauvreté.
Nous dirons donc à ceux qui
désirent sincèrement honorer l’Evangile par leur conduite; Ne
faites pas travailler le pauvre
lorsque vous n’avez pas les moyens
de lui donner régulièrement le
prix de son travail, car c’est son
pain et celui de .ses enfants. Et
lorsque vous avez réclamé ses
services, ne lui dites jamais; reviens demain pour prendre ton
salaire. La plus stricte justice
vous fait une obligation de le lui
donner sur l’heure et la miséricorde vous enseignera à faire
autre chose encore pour ce frère
que Dieu vous a fait rencontrer.
"i
Corrcopoiibancc
6 mai 1883.
Mon cher Directeur,
J’ai toujours beaucoup aimé la
prière du sage: « ne me donne ni
pauvreté ni richesse » et grâce à Dieu,
je n’ai connu ni l’une ni l’autre, par
mon expérience personnelle, mais je
les ai vues et les vois encore journellement; je crois même avoir compris
les tentations et les dangers de l’une
et de l’autre, découragements, murmures, envie, mauvaises convoitises
d’un côté; de l’autre, orgueilleuse
présomption et complaisance coupable
pour toutes les convoitises ae' la
chair.
Mais s’il est bon de rappeler aux
autres et à soi-même, que c’est
Dieu- qui donne, que c’est lui qui fait
le riche et le pauvre; il ne faut jatnars oublier non plus que la main
du diligent l'enrichit tandis que lâ
disette atteint' infailliblement le paresseux.
Si à la paresse se joint un tout
petit vice à entretenir, la misère vient
beaucoup plus vite encore, que si
elle était simplement accompagnée
d’un manque d’intelligence et de savoir faire.
J’ai parlé dans une précédente letr
Ire des dettes et des procès qui conduisent sûrement à la ruine parmi
nous, et sans doute aussi ailleurs.
Je connais une autre cause presque
aussi funeste d’incurable pauvreté.
On n’en parle pas beaucoup et je, crois
qu’il y a bien des gens qui ne se
doutent pas de l’étendue çfu mal qui
en découle.
Il y a assez longtemps déjà que je
connais quelques familles, .rangées,
en apparence, dont tous les membres
ont l’air de s’occuper.chacun: ài quelque travail utile, sans que la maladie
les ait fait involontairement chômer.
Je savais que ces familles vivaient
trèS'sobrement, qu’elles dépensaient
peu en habillements, et il m’aurait
semblé qu’au bout: de quelques années elles auraient dû avoir fait assez
d’économies pour s’acheter quelque
petite propriété, une pièce de terre
ou une maisonnette, si elles ii’;en
avaient point. Au bout de quelques
années, j’ai cessé d’attendre une amélioration dans les conditions de ces
familles; j’avais découvert successir
veraent chez chacune d’elles, le: ver
rongeur qui arrêtait la sève et maintenait la plante dans un état de dépérissement constant. Ce ver rongeur
était, et il continue malheureusement
à être la loterie.
Depuis lors je n’ai pas eu de peine
à m’apercevoir que enaqud semaine,
à certain jour, on allait au bureau
de poste soi disant pareequ’on attendait une lettre qui n’arrivait jamais,
an réalité pour voir les nombres de
la dernière extraction. Ou bien lors
Ï|u’on eut, à peu près partout, un
acteur rural, on put s’épargner la
course au bureau de poste; à moins
Sue l’on ne voulût laisser ignorer
ans sa commune que l’on payait cet
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464
énorme tribut volontaire, tout en souffrant quelque fois la faim.
Ce qu’il y a de plus triste dans
cette folle tentative de s’enrichir, ou
au moins de gagner autrement que
par le travail, c’est qu’il est très
difficile, pour ne jpas dire impossible,
de s’affranchir de ce vice, une fois
qu’on s’y est- adonné. — Comme
on prétend ne faire de tort à personne et être le maître de dépenser
son argent comme on l’entend, l’on
n’éprouve aucun remords, tout au
plus quelque regret de le dépenser
en pure perte. Ne connaissant aucun
chrétien qui soit joueur de loterie,
j’en conclus que l’Evangile est seul
• capable de détourner de cette pratique immorable, comme il a poussé
autrefois les disciples d’Ephèse qui,
avant leur conversion s’étaient adonnés à des pratiques curieuses, à
brûler des livres pour une valeur de
50.000 pièces d’argent. (Act. xv).
Je ne sais pas si c’est l’ennemi des
âmes qui préside à l’extraction des
loteries ; ce qu’il y a de sûr c’est
que le moindre, petit gain est le
moyen le plus puissant pour enchai-.
ner définitivement le malheureux qui
a succombé quelquefois déjà à la
tentation. J’ai interrogé souvent l’un
ou l’autre de ces pauvres aveugles,
et s’ils m’ont dit la vérité, l’un
d’eux aurait gagné une fois 36 francs
et un autre 90 francs. Par contre
c’est au moins 30 fr. par an, pour
quelques-uns, 1 franc par semaine,
pendant 10, 20 et 30 ans qu’ils ont
jeté dans le goufre qui ne dit jamais:
c’est assez.
L’un d’eux m’a dit, en réponse à
mes remontrances affectueuses et à
mes conseils : pourquoi la loterie
existe-t-elle, et pourquoi l’a-t-on rendue si accessible et même si commode
aux pauvres gens ? Cette parole m'a
beaucoup préoccupé depuis, et si cet
homme ne peut pas se justifier d’avoir cédé à la tentation, je suis convaincu aujourd’hui que ceux qui ont
mis ee scandale devant lui sont beaucoup moins excusables encore. On me
dit que l’Etal relire de celle abominable loterie un revenu considérable;
cela doit être vrai. Mais il me semble
que dans un temps de progrès comme
celui où l’on dit que nous sommes,
on aurait dû arriver à l’abolition de
cet impôt prélevé sur la partie la
plus pauvre et la moins intelligente
de la nation.
Je serais pour mon compte extrêmement curieux de savoir si l’impôt
sur la moûture qui va être aboli sans
que personne en éprouve un soulagement appréciable, a appauvri une
seule famille; de mon côté je pourrais en indiquer au moins une vingtaine 'sur une population de deux
mille âmes, c’est-à-dire sur quatre
cents familles, que la loterie a ruinées insensiblement, ou qu’elle a
maintenues dans la misère. Espérons
qu’un jour ou l’autre, lorsqu’il faudra
moins de fusils et de canons, on
songera à rejeter cet odieuse taxe que
l’Italie est presque seule à maintenir.
Il faut aussi que je dise que les
pauvres gens, même ceux qui ne lisent aucun journal d’aueune espèce,
entendant parler de loteries dites de
bienfaisance, organisées par des personnes comme il faut, ne savent pas
se persuader que ce qui est permis
aux riches et 'aux heureux de ce
monde, devienne un péché lorsque
les indigents s’avisent de le pratiquer.
En quoi je ne me suis jamais senti.
libre de les contredire, étant moimême persuadé qu’il n’esl pas plus
permis de jouer que de danser poulies pauvres. Le plus simple est de
leur donner l’argent que l’on est disposé à dépenser.
Mais il est temps que je m’arrête
et que je me dise, mon cher directeur,
Votre toujours dévoué
Jacques.
Du champ de rËvaiigélisaliioB
Conférence de PigneroL
Les conférences de district consacrent la plus grande partie de leur
temps à la lecture et à l’examen des
5
-—165^
rapports présentés sur chaque église
ou station.
Un oi'dre 3u jour résume ordinairement l’impression de la conférence
sur chacune des congrégations. Nous
ne rapporterons pas ici les ordres
du jour volés , d’autant plus que
nombre d’entre eux se ressen\blent
IbrcémenU Disons toutefois que la
plupart expriment des sentiments de
reconnaissance pour les progrès qui
ont été obtenus par rapport, soit au
nombre des nouveaux convertis, soit
aux manifestations de la vie chrétienne chez les membres des églises.
Ce qui est réjouissant encore, c'est
de voir s’ouvrir ça et là de nouvelles
portes pour la prédication de l’Evangile éternel. Quelques nouvelles sur
les principales églises ne seront pas
sans intérêt pour les lecteurs.
Nice. — Depuis le départ de M'
Wéilzecker la branche française est
sous la direction de M' W. Meitle, et
la branche italienne de l’œuvre continue d’être confiée à M' A. Muston.
Le culte principal en langue française est fréquenté en hiver par une
moyenne de 400 personnes; tandis
que les réunions du jeudi et du dimanche au soir n’en réunissent qu’une
trentaine; les étrangers ne sortant
guères après le coucher du soleil.
Les écoles comptent 160 élèves; celle
du dimanche {irançaise) 50 qui ont
donné fr. 54 pour les missions. La
branche française compte 280 communiants. Les contributions se sont
élevées à fr. 19.48S pour l’année.
La branche“ italienne compte 35
communiants. Soixante personnes en
moyenne assistent au culte à via Gioffredo. 11 y a là des évangéliques de
presque toutes les provinces italiennes
et de plusieurs dénominations. On est
réjoui de voir que, au dessus de leur
église particulière, ils placent l’allacnement à l'Evangile. Les mendiants
Êseudo-évangéliques y abondent aussi.
n Jocal pouvant contenir 200 personnes a été ouvert à l’évangélisation et se remplit deux fois par semaine — Ou n’y a point fait de
polémique. On peut compter sur le
nombre de 120 auditeurs réguliers.
Des cantiques simples leur ont été
enseignés; 40 se sont fait inscrire
comme catéchumènes, dont 10 ont
pu être reçus à Pentecôte. La Bible
n’est pas donnée gratis malgré les
offres faites à l’évangéliste. Ceux qui
désirent la posséder l’achètent et l’on
cite 'le cas d’un garçon boucher qui
est revenu quatre fois acheter une
Bible que son père lui faisait brûler.
L’école du dimanche est fréquentée
par 40 à 50 enfants; l’école du soir
a eu 70 inscrits.
Une nouvelle porte s’est ouverte, il
v a environ deux mois, à Cannes où
l’évangéliste a été appelé à prêcher
à des assemblées de 250 personnes
et où il se rend chaque mardi. 11 est
persuadé qu’il y a une belle œuvre
à faire parmi les nombreux ouvriers
italiens du littoral français. Loin de
leur pays, ils répondent plus'facilement à l’appel de l’Evangile. On a
l’espoir de commencer bientôt une
œuvre à Hyères.
Pîgnerol. — Cette congrégapn
a traversé une crise et ,n’en est .pas
encore entièrement sortie, grâce à
la situation provisoire des ouvriers
qui lui ont été envoyés à la suite du
transfert, provisoire aussi, de M, Ph.
Gardon à Còme. 11 est à désirer qu’un
ouvrier qualifié pour l’œuvre iniporlante de Pignerol soit bientôt placé
à la tête de celte église d’une manière définitive et mis à-même de se
donner à son œuvre sans dislraclion.
Le Conseil d’église n’ayant pu présenter à la conférence qu’un simple
compte-rendu financier, celle-ci n’est
pas entrée dans l’examen de la situation de l’église et a passé à l’ordre
du jour.
Tarin. — On avait craint un moment que l’Oratorio de Don Bosco,
bâti à peu de distance du temple
vaudois, ne nuisit à notre œuVre.
Dieu merci, il n’en a pas été ainsi;
au contraire, on a fait un nouveau pas
en avant. M C. A, Tron a donné des
conférences apologétiques qui ont attiré en moyenne 400 auditeurs. La
chapelle est régulièrement remplie
6
'S'A/» j
,166^
pour entendre une explication biblique. Le chant a fail des progrès grâce
à M. l’instituteur Prochet. Le local
de Yanchiglia sur lequel on avait
fondé de belles espérances n’a pas
répondu à l’allenle et devra être abandonné. Les communiants sortis du
catholicisme sont au nombre de 908.
Il y a eu une expulsion et un retour
au papisme. On calcule que les contributions de l’année s’élèveront à
i4ü0.
On n’a pu parler de vie ecclésiastique de la station jusqu’à présent,
vu que les membres reçus entrent
dans la paroisse vaudoise. La conférence a été appelée à donner un
préavis sur une solution de la question proposée par le Consistoire de
Turin et acceptée par la fraction de
l’église, provenant de l’évangélisation.
Cette fraction se constituerait en église
distincte, ayant son Conseil et faisant
partie de celles du district. Les membres de la paroisse, station actuelle,
seraient libres d’opter pour l’église
de langue française ou celle de langue
italienne. Les fonds de la diaconie
seraient partagés par égales portions.
Le pasteur de la paroisse serait président du Comité des écoles et l’évangéliste vice-président; les œuvres de
bienfaisance continueraient à être administrées et' soutenues en commun
par les deux églises. La conférence
a émis un préavis favorable à celte
solution, heureuse surtout de voir
que les choses sont traitées de part
et d’autre dans l’esprit le plus fraternel. Abeille.
l\'éleipez point FEsprit
L’Esprit du Dieu Fort qui demeure
dans les cieux est à l’abri de toute
atteinte de la part des hommes, et
il s’agit ici de l’action de Dieu sur
notre esprit par Jésus Christ noire
Sauveur:
L’Esprit est un feu. Celui-là, dit
Jean Baptiste en parlant de JésusChrist, vous baptisera du St. Esprit
et de feu. (Luc. iii, 46). Comme le
feu consume les matières inflammables el les détruit, le St. Esprit consume en nous le péché,’ l’erreur, les
affections charnelles, l’amour du
monde, tout ce qui lui déplait en
nous. Il nous convient donc de ne
pas l’éteindre.
C’est encore le feu qui purifie l’air
infecté, les habitations des lépreux,
les métaux, et tout comme c’est l’Esprit de Dieu qui purifie le cœur corrompu et qui le sanctifie parfaitement.
L’or doit rester dans le creuset ,jus•qu’à ce que toutes les scories aient
disparu, et que l’orfèvre puisse y
distinguer clairement son image, et
l’enfant de Dieu reste dans le creuset
des épreuves auxquelles Dieu le soumet jusqu’à ce qu’il soit parvenu à
la parfaite mesure de la stature de
Jésus-Christ, et que le céleste orfèvre
ait pu voir en lui son image. Il nous
a sauves non par des œuvres de justice que nous ayons faites, mais selon
sa miséricorde, par le baptême de la
régénération et le renouvellement du
St. Esprit. (Tite 3-5).
Comme un feu bien nourri fait
plaisir par une froide matinée d’hiver
et qu’il réchauffe nos corps engourdis, l’Esprit du Seigneur réchauffe
nos cœurs froids et égoïstes et les
dispose à la communion avec Dieu
et avec nos frères. Aimez-vous les
uns les autres, nous dit le Seigneur,
et l’amour, fraternel est l’un des plus
beaux fruits de l’Esprit.
L’Esprit est une lumière, et la lumière est, à notre avis, plus grande
que le feu ; c’est au fond le même
élément, mais dans un état plus pur.
De même que la lumière du soleil
éclaire ton chemin, ton travail, la
lumière du soleil de justice qui porte
la santé en ses rayons, éclaire notre
intelligence et noire cœur, il jette
la plus vive lumière sur notre vie,
sur l’état de nos cœurs, sur nos devoirs. C’est encore l’Esprit de Dieu
qui nous fait comprendre les Saintes
Ecritures, et c’est à Lui que nous devons dire; dessille mes yeux afin que
je regarde aux merveilles de ta loi.
Qui n’a éprouvé combien la lumière
réjouit le cœur de celui qui aurait
7
été pendant un certain temps condamné aux ténèbres d’un cachot, ou
d’une caverne ! Plût au Seigneur que
chacun éprouvât combien l’Esprit de
Dieu réjouit les rachetés lorsqu’il témoigne à nos esprits que nous sommes scs enfants. (Rom. viii, i6). C’est
en effet l’Esprit qui nous console Lui
qui est le Consolateur par excellence,
lui qui essuie toutes les larmes de
nos yeux.
Un voyageur qui se serait égaré
de nuit dans nos montagnes, tiendrait bien précieuse ,1a lumière qui
guide ses pas et l’empeche de trouver
la mort dans les abymes. C’est ainsi
que Dieu nous donne son St Esprit
pour nous diriger vers la demeure
paternelle, vers la céleste Jérusalem
Ne l’éteins pas ce feu, qui consume en toi le péché, qui te purifie,
et qui réchauffe ton cœur! Ne l’éteins
pas celle lumière céleste qui t’éclaire,
qui te réjouit et qui te dirige.
Tu n’as pu l’allumer, lu peux l’éteindre; mais tu ne saurais la rallumer (liÉBR VI, 4 6); et alors il
t’eut mieux valu de n’avoir pas connu
la voie de la justice, qu’après l’avoir
connue, de te détourner du saint
commandement qui t’avait été donné.
(2 Fier, ii, 21).
Ce serait le priver de nombreux
et précieux bienfaits de Dieu que d’éteindre le flambeau qu’il a mis en
toi. Tu le trouverais dans l’obscurité,
dans l’erreur et dans les liens de
l’incrédulité. Pourquoi les juifs erraient-ils? — C’est pareequ’ils ne
connaissaient point les Saintes Ecritures. Que d’erreurs et que de péchés sont en nous pareeque nous ne
profitons pas suffisamment des moyens
de grâce que Dieu met à notre disposition!
Si tu veux ne pas voir s’éteindre
la flamme sacrée que Dieu a mise en
toi, efforce-toi de l’entretenir, ne sois
pas une vierge folle qui n’a point
d’huile dans sa lampe. Nourris-toi
de La Parole de Dieu, ne néglige pas
la prière et laisse-toi diriger par
l’Esprit du Seigneur.
Veux lu ne pas laisser s’éteindre
l’Esprit en toi? Denjande-le chaque
jour, car le Seigneur donne son Saint
Esprit à tous ceux qui le lui demandent. ' E. B.
lioutïelleo rcUgicuees
lïALie. — La nouvelle ci-après, sous
le litre; Il riposo domenicale, est extrait du numéro 22 mai de la Gazzelta del Popolo de Turin;
O On nous écrit d’Alexandrie; Samedi soir à l’instigation du Comité
ad ftoc, a été convoqué une assemblée d’industriels, de commerçants,
de commis et d’ouvriers favorables
au repos dominical, afin de statuer
sur les meilleurs moyens à prendre
pour l’établir. L’assemblée fut imposante et tout s’y passa avec l’ordre
le plus parfait ». L’ordre du jour
suivant fut approuvé à l'unanimité;
« L’assemblée profondément convaincue que le repos dominical est
nécessaire pour restaurer les forces
physiques et satisfaire aux différentes
exigences domestiques et civiles des
travailleurs;
» Que le repos dominical conserve,
en même temps que l’énergie morale,
la valeur économique du travail, et
que, dans les pays les plus civilisés,
après les tristes expériences du passé,
le repos seplimanal tend à se rétablir, soit au moyen de lois, soit par
l’acquiescement spontané des multitudes, applaudit à la généreuse initiative de la Société de secours mutuel entre les commis de Milan;
» Décide d’envoyer une pétition aux
Chambres, pour que l’observance du
repos seplimanal soit traduite en disposition législative ;
» Et, en attendant, confie à une
Commission locale le soin de promouvoir par des moyens amicaux, l’observation du repos septimànal ».
Que parmi les considérants destinés
à motiver cet ordre du jour, le principal, aux yeux des chrétiens, fasse
complètement défaut, c’est ce qu’il
est impossible de méconnaître; mais
réjouissons-nous de ce que, tels qu’ils
8
-VTT’riT
..168^
sont, ils sont déjà un horamage éclatant rendus à la sagesse et à la bonté
de Celui qui a institué le sabbat, et
voyons, dans ce qui vient de se passer
à Milan, et à Alexandrie, une invitation puissante qui nous est adressée
à nous chréiiens, de nous comporter
avec plus de fidélité et de courage
à cet égard, que nous ne l’avons fait
jusqu’à présent.
Suisse. — Les extravagances de
l’Armée du salut d’un côté, et de
l’autre, les scènes de sauvagerie dont,
à Neuchâtel et ailleurs, elle a fourni
l’occasion à des gens sans aveu, en
trop grand nombre, ayant fait surgir,
dans une partie de la population de
cette ville la' malencontreuse idée
d'une pétition au Grand Conseil portant promulgation d’une loi répressive de la liberté religieuse, une
autre partie en a mis aussitôt en
circuialion une en sens tout opposé
à la précédente, et dans laquelle se
lisent, entr’aolres choses excellentes,
les nobles déclarâtions que voici:
« Les soussignés sont étrangers à
VArmée du Salut et réservent au
point de vue religieux, leur jugement
a son sujet, mais ils revendiquent
fiour ses adhérents, comme ils le
eraienl pour d’autres et pour euxrnêmes, le droit de se réunir et de
pratiquer leur culte comme ils l’entendent 9.
— Un journal raconte le fait suivant :
Un pasteur de Sainl-Imier rencontra
ces jours, dans l’une de ses visites de
malade, une pauvre femme qui aurait
dû absolument retourner à la Chauxd’Abel, chez ses parents, pour y être
soignée. Il n’y avait ni mulet, ni voiture, et d’ailleurs la malade n’aurait
pas pu supporter le transport sur le
chemin raboteux et rapide qui descend
de la montagne. Notre pasteur .s’empara donc d’un vieux fauteuil, coupa
deux grosses branches au jardin, les
fixa avec des cordes, et, aidé par le
père de la malade, il la descendit
jusqu’à la Chaux-d’Abel, malgré la
distance d’une lieue et demie.
C’est-Ià un acte d’humanité qui
mérite d’être cité.
— Dans ^’élection qui a eu lieu
dimanche 20, du Consistoire chargé
de l’administration de l’Eglise nationale protestante de Genève, la liste
radicale l’a emporté sur la liste de
conciliatiön qui faisait une part équitable aux deux tendances, libérale etévangélique.
SOliSCRIPTION
en faveur du Collège. Validais
Montant des listes préc. Fr. U92,00 ’
M'i^A. J. . . » 5,00
M' J. J Ribet cand. th. d 3,30
Tt Etienne Bonnet de Lyon S "lO.OO
» R Chipchase Smith esq. » 10,00
» A. Gay pasteur . s 5,00
■»; AÎfreo Gay . . î 5,00
Paroisse de St. Jean . » 50,00
M. le chev. col. Baron » 5,00
A. V I S
Les personnes qui auraient des enfants à proposer pour les Baim de
mer, sont priées ae faire parvenir au
pins tôt leurs demandes au soussigné,
ayant soin de les accompagner d’un
certificat médical, indiquant la nature de la maladie, et ne perdant
pas de vue que, pour l’acceptation,
les enfants scrofuleux ou raehéliqucs
ont le pas sur les autres.
Même prière est faite pour les demandes de bourses en faveur de pasleurs et régents non moyênnés, aux
quels soit les bains de mer soit les
bains d’Aix seraient nécessaires, avec
cet avertissement en plu.s que le chiffre réglementaire, qui est de six, ne
pourra être dépasse que dans le cas
et dans la proportion où les ressources
de l’institution rendront la chose possible.
Turin, le 9 mai 1883. ,
J. P. Meille past.
EtiwsTliQBEm, Gérant et Administrateur
PigoeruI, lmp. Chiantore et Mascarelli.