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Quatrième Année.
21 mp. 1878 *
N. 25.
LE'TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous vtie serez témoins. Actes 8. ;?wtva«.i la vé^^'Ué avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D’ABBONNBMBNT PAR AN Italie .... L. 3 Tous les pays de TUnion de poste ...» 6 Amérique ... » 9 On s'abonne: Pour Ylniérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice, Pour VEcctérieurm Bureau d’Ad- ministration. Un numéro séparé: 10 centimes. Annonces :25 centimes par ligne. Les tfi-L'ois d'argent se ibnt par lettre ve( ommandéè ou par mandais ¿ur le Bureau de jPe- rûsa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin, P'omaretto (Pînerolo) Italie, Pour l’ADMINISTRATlON adresser ainsi : A l’Administration dn Témciin, Pomaretto (Pinerolo) Italie^
SorHinaf 3?e.
21 Juin. — La conversion d’Hélène. —
Pourquoi ne pas croire t — Conférence
du iVfthBolisi<"'De quelques moyens pour
arriver à i’Eglise séparée du inonde et
distincte do la paroisse. — Correspondance
— Chronique mudoise,-- /ïeDMepoiiiigMe.
2t JülPi.
La‘ Semaine Religieuse, dans son
N. dn 15 juin, publie un long article sous le titre de la rotation
générale des prédicateurs nationauoci relatif à la rédaetien nouvelle que le Grand -«Conseil de
Genève 'a donnée à l’art, de la
nouvelle Con^itution Cantonale réglant les attributions du Consistoire par rapport au culte, à l’organisation de renseignement religieux et à l’administration de
l’Eglise. « Le Consistoire , est-il
dit dans r^rticle modifié, répartit
entre les pasteurs les prédications,
dans les diverses paroisses. Mais
comme le Consistoire pourrait, par
faiblesse, ou par prudence, ne pas
user de ce droit, M. le présidenl*.
du Conseil d’Etat a clairement
insinué qu’il fallait Völliger à instituer cette rotation générale. Le
grand avantage que les soi-disants
libéraux (laïques et ministres),
ennemis acharnés de l’Evangile et
des évangéliques espèrent de cette
mesure consisterait surtout en ceci,
c’est que telle paroisse, en majorité évangélique, ayant nomme
un pasteur de son choix, se le
verrait de temps à autre enlever, et
serait en quelque sorte forcée d’entendre l’orateur libéral envoyé d’office pour détruire le déplorable effet
d’une prédication constamment fidèle. Le culte public pour les libéraux est avant tout une occasion de
frottement intellectuel, l’église, une
école libre de convictions libres ;oi il
est naturel qu’ils cherchent à obtenir
que tous les membres de l’église
pour se former leurs propres opinions, entendent des prédicateurs
de tendances différentes.
L’auteur de l’article,prévoit que
la position des pasteurs évangéli*
ques deviendra intenable et que
leur démission sera à peu près
inévitable. 11 ajoute que, pour une
raison ou pour une autre, bien
2
des gens redoutent un tel dénoument du conflit ecclésiastfque.—
C’est à ces personnes là qu’il appartient de voir ce qu’elles ont à
faire pour conjurer ce malheur.
Nous avouons en toute humilité
ne pas comprendre comment la
fraction évangélique, au sein de
l’Eglise nationale de Genève, a
pu subir, pendant si longtemps,
le joug d’autorités civiles ou ecclésiastiques , animées de sentiments de mépris et de haine pour
ses croyances les plus chères ,
s’ils ont espéré qu’à force de douceur , de patience et de soumission ils désarmeraient les adversaires et conquerraient la liberté
de rendre en pais leur témoignage
en chaire et ailleurs, ils se sont
lourdement trompés. Le radicalisme religieux n’est pas moins
absolu ni moins intolérant que le
papisme. C'est la soumission entière, c’est l’aplatissement général
des esprits et des consciences qu’il
veut obtenir , et les concessions
qu’on loi fait par faiblesse ou par
prudence, sont des victoires qui
le rapprochent du but. Sur certaines questions le chrétien qui
n’est pas intransigeant devient luimême la cause de sa ruine.
La force des choses, beaucoup
plus que leur propre valonté, contraindra bientôt, nous l’espérons
du moins, bs hommes excellents
qui, au sein de l’Eglise nationale
de Genève usent leur vigueur dans
des lottes incessantes' et st,éri!es,
à secouer les entraves qu’ils ont
trop longtemps subies, et à revenr
diquer la liberté à laquelle Christ
les a appelés.
$
La
conversion d’Héiéne
Quelque? jeunes filles étaient
occupées dans une mine dü comté
de Cornouailles à pulvériser le rainerai d’étain avec de petits marteaux. Il y avait dans les environs
des services religieux qui faisaient
les frais de la conversation du
groupe de jeunes filles.
— Irez vous âlaréunion demain ,
dit l’une d’elles ?
— Non , répondit une autre ,
je ne suis pas de ces gens-là. Mais
je propose que nous fassions aller
Hélène, pour qu’elle nous dise ce
qui s’y fait. Hélène consentit, et
le dimanche elle assistait au service divin. Elle alla se placer sur
la galerie avec l’intention de prendre note de tout ce qu’elle pourrait
observer de singulier. Elle n’était
pas là depuis longtemps qhe déjà
elle avait complètement oublié la
vilaine mission qu’elle avait acceptée. Elle était venue pour se
moquer, elle resta pour prier, et
quand elle sortit du temple, l’amour de Jésus possédait son cœur.
Le lundi matin arrive et notre
Hélène occupe sa place accoutumée avec ses compagnes d'ouvrage.
Mais elle était sérieuse et tranquille et ses manières étaient tout
autres que celles d’auparavant.
Ses amies avaient observé ce changement, et, après un peu de temps,
l’une rompit le silence en disant:
— Je ne m’étonnerai pas qu’Hé*
lène eût été convertie hier en
allant au temple.
— Je ne le pense pas, fit une
autre, car s’il en était ainsi, elle
n’aurait plus gardé ses pendants
d’oreilles ce matin.
3
Hélène supposant que cet objet
pût être considéré comme un article de frivolité incompatible avec
le renoncement au monde et à sa
pompe, ôta tranquillement ses pendants d’oreilles, tout en disant à
ses amies :
— Oui, j’ai été convertie hier,
par la grâce de Dieu. Elle plaça
ensuite ses pendants d'oreilles sur
l’enclume et les écrasa |d’un coup
de marteau, montrant par là que
sa résolution était irrévocable.
( Christian IJérald).
l’oiirqiioi ne pas croire?
Une jeune femme profondément
anxieuse au sujet de l’avenir de
son âme, vint me trouver l'autre
jour et je plaçai devant elle la voie
du salut en lui disant :
— Croyez au salut par Christ.
— Oh! je sens....
— Je -ne me soucie pas, lui
répondis-je, de ce que vous sentez.
Voulez-vous alléguer quelque raison pour laquelle vous ne puissiezavoir confiance en Jésus t
— Je n’en connais aupurie, mais...
— Avez-vous confiance en moi ?
— Oh! oui,Monsieur, j’ai pleine
confiance en vous.
— Si vous avez confiance en un
pauvre pécheur comme moi, je ne
vois pas pourquoi vous ne l’auriez
pas au Seigneur Jésus. Ne pas accorder au Fils de Dieu la confiance dont vous honorez un simple
tportel, serait chose ridicule. —
Pouvez-vous m’expliquer le motif
pour lequel vous n'avez pas confiance en Lui ?
— Mais, Monsieur, je sens....'
— Je ne désire pas connaître
vos sentiments, mais uniquement
savoir pourquoi vous ne croiriez
pas on Christ 11 peut et veut
sauver votre âme. Pensez-vous
qu’il ne mérite pas votre confiance ?
— Je ne puis vraiment imaginer aucune raison pour laquelle
je ne puisse croire en Lui.
— Pourquoi ne croyez-vous
donc pas ?
— Oui, je crois , mais suis-je
réellement sauvée ?
— Si vous croyez réellement, Oui.
— Je suis donc sauvée, dit-elle
joyeusement. Je le vois à présent.
Comment se fait-il que je ne l’aie
pas compris plus tôt î 11 me dit
que je suis sauvée, puisqu’il m'assure que celui qui croit en Lui a
la vie éternelle. Je vous suis reconnaissante de ne pas m'avoir
permis de m’occuper tant de mes
pensé,es, pour porter mon attention
sur les paroles de Jésus.
f Spurgeon J.
GONFÊRëNGE du pëlis
f Suite V. N, prec.J
¡1 était enfin nécessaire que quelqu'un abordât la queslion par son côté
pratique et c’est ce qui eut lieu. Aprè.s
tant de discours, dit im oraleur, il
ne nous faut point manquer d’arriver
à une conclusion. ¡Nous sommes d’accord sur le devoir de donner et nous
connaissons déjà les difîérenls , objets
pour lesquels nous devons conlribuei'.
Le principal est le culte. Ceux qui
en profilent doivent le soutenir par
leurs dons. Vous avez déjà entendu ce
malin à quels sacrifices se soumetlaieiu
et se soumettent encore les .hiifs. Nos
ancêtres qui, en tout cas, n’étaient pas
plus riches que nous ne le sommes
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mainlenanl, avaient des contribulions
régulières et ont pu, à certains momenls, recueillir des sommes qui nous
étonnent. C’est notre devoir de les
imiter. Quelqu’un dira peut-être: D’autres font les frais de notre culte, nous
pouvons nous dispenser de nous en
occuper.
Pauvre raisonnement ! Nous devons
être reconnaissants de ce que les autres font pour nous, mais il serait
au moins convenable de s’informer si
ce qu’ils font est sufiisant pour les
besoins actuels. S’il le faut, je puis
vous prouver qu’il vous reste encore
qpelque chose il faire. Parceque le pasteur esi habillé en monsieur, on le
croit très à son aise, mais avec toutes
les charges qu’il a, il est motns|à son
aise que telles de nos familles que l’on
appelle chez nous aisées. Si vous essayez de compter vos revenus, vous
verrez bien vite que les entrées d’un
grand nombre d’entre vous surpassent
l'honoraire des, pasteurs et que vous
avez moins de dépenses à faire qu’eux.
Si nous demandons, ce n’est pas pour
nous enrichir, mais pour votre avan' tage. Si un esprit mercenaire nous
guidait, nous prendrions un autre
chemin. Il se trouve parfois des personnes qui traitent de fainéants les
pasteurs, les évangélistes et les régents,
mais ceux-là ne connaissent pas les
soucis et les fatigues de ceux qui sont
chargés de veiller sur les âmes, de
prêcher et d’enseigner. Sachez-le, nous
avons aclueltemenl partout dans notre
église, des ouvriers sérieux. — J’insiste
donc, et je dis que nôs paroisses doivent s’habituer à'défrayer leur culte,
Un ami étranger, un vénérableîdocleur
de soixante quinze ans, est venu dire
à notre dernier synode que c’est une
honte aux Vandois de ne rien faire
pour ceux qui .sont les serviteurs de
Dieu dans leurs églises. Huit mois se
sont écoulés depuis lors et nous ne
savons pas qu’il se soit fait'quelque
cliose dans ce sens. Nous avons maintenant une occasion favorable de le
rappeler et nous tenons à le faire ,Qout
en regi'eUanl que ceux qui auraient
dû, ce nous semble, trouver les moyens
de mettre à exécution la proposition
émise en Synode de former dans chaque
paroisse un comité composé de laïques
pour s’occuper de la question, aient
gardé le silencej, et ne nous aient pas
poussés vigoureusement dans la voie
qui nous était indiquée. Nous ne pouvons pas aller plus vile que ceux qui
marchent devant nous. — Si nous apprenons à donner, nous nous intéresserons aussi à ce pour quoi nous donnons. Si chacun des membres de nos
paroisses donnait mm franc pour le culte,
que de gens que nous ne voyons jamais au temple s’y rendraient "au moins
quelquefois. Et quand nous disons un
franc c’est bien le moins que l’on puisse
prétendre. Rétléchissez a tout ce que
vos familles et vous-mêmes recevez
pour le bien de vos intelligences et
de vos âmes par le ministère des pasleurs et des régents et vous verrez que
cela vaut quelque chose de plus d’un
franc. — Pour ne rien donner, vous
dites' peut-être qu’il y a trop de besoins
auquels il faut faire face. S’il y avait
dix personnes en danger de se noyer
dans le Pélis, et que deux ou trois
d’entre vous les "vissent, diriez-vous:
nous ne sommes pas en assez grand
nombre pour venir à leur secours ?
Non, mais vous feriez tout ce qui est
en votre pouvoir pour les sauver. —
Si vous me prornellez de donner tous
quelque chose, je vous garantis 3000
francs dès la première année et le
double et le Iriple dans quelques années. Vous,êlesjenviron800 membresde
la paroisse, vous pourriez en moyenne
donner cinq francs chacun. Si vous
ne trouvez pas cinq francs pour Dieu,
pour la prédication de son Evangile ,
j’ai la profonde conviction que vous
êtes (fes membres morts, des sarments
secs qui ne sont bons qu’à être jetés
au feu. Vous trouverez peut-être que
ce n’est pas charitable de parler ainsi.
Je vous ai représenté un devoir, et
je crois avoir dit la vérité; or, c’est
être charitable que de dire la vérité.
Ne nous déchargeons pas de notre devoir sur nos bienfaiteurs, gardons-nous
de la paresse qui fait mourir celui
qui s’y abandonne.
Si seulement nous donnions le centième de nos revenus, nous ferions
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-197
des miracles à Bobi, au Villar et partout. Il nous faut de nombreux collecteurs et de fréquentes collectes.
Pas trop, réplique un membre de
la conférence; j’ai de l’expérience et
je sais combien de difficultés se présentent. L’on ennuie les gens en se
présentant trop souvent à leurs portes
et au lieu de vous recevoir ils vous
rebuteront. Au reste les choses ne vont
pas toujoura si bien que l’on puisse
donner à tout bout de champ. En tant
que l’on n’a pas donné son cœur au
Seigneur, de quelque manière que l’on
s’y pi enne, on ne fera pas naître beaucoup de donateurs.
'Nous savons bien , fut-il répondu,
que les choses n’iront pas bien vite.
mais nous devons présenter la vérité
dans toute sa force, afin que chacun
fasse son devoir. Nous sommes déjà
assez lents à le remplir, sans chercher
les excuses qui pourraient nous le faire
négligeroll faut que cela change. Après
tant d’années de paix; de bénédictions,
nous ne pouvons plus prétendre d’être
secourus comme des opprimés. Les
anglais qui sont riches, donnent, c’est
vrai, mais il y a aussi des pauvres
qui'donnenL Les paysans de l’Ecosse
n’ont pas am pays aussi fertile que le
nôtre et cependant ils donnent et régulièrement. Les préjugés nous aveuglent en bien des choses. Tenons-nous
fermes au devoir, à l’idéal que nous
devons atteindre. L’Evangile nous crie
toujours : en avant, en avant.
La discussion fut close par l’ordre du
jour suivant ; La conférence de Bobbio
Pelüce, dans le but d’inculquer le devoir de donner pour les besoins de l’Eglise et de fournir à tout membre de
la paroisse l’opportunité de mettre en
pratique celte parole du Seigneur : Nul
ne poTaîtra devant moi les mains vides,
et tordre de S. Paul: l Cor. xvi, '1, 2;
invite les Consistoires de son ressort, à
établir an cas oû cela n'existerait pas,
une collecte à l’issue de chaque service
principal.
Une nouvelle conférence aura lieu ,
D. v,, au Villar, vers la fin de septembre. Le sujet à traiter est ; de la
-sanctification au Dimanche. M‘‘ B. Gaidiol, est chargé du rapport à présenter.
Dê quelques meyeiis
peur arriver h ÎËgUse séparée du iiioudc
et dislinde de lu paraisse
f Sicile voir N. J
Un autre moyen pour faire croître
l'Eglise nous est fourni par le règlement sur les membres électeurs. Il est
ainsi conçu : « Sont électeurs, et comme
tels composant seuls l’Assemblée générale de la paroisse, tous les membres
de celte paroisse, hommes, âgés de
25 ans révolus, lesquels de vive voix
ou par écrit, en auront fait la demande
au Consislôire, en accompagnant celle
demande de la déclaration qu’ils professent la foi de l’Eglise et se soumettent à son gouvernement «.
Mainlenaol que cette loi n’est plus
ime nouveauté, qu’elle a déjà eu toute
espèce d’applications, et n’eiïraye plus
nos gens, il serait à propos d’en faire
plus de cas et de nous en servir comme
d’un moyen pour développer la, vie
religieuse et ecclésiastique. Nous proposerions que tout .membre de la paroisse qui désire être membre électeur
se soumît à une instruction préalable.
La lecture et l’étude de la Bible en.
serait toujours la partie la plus importante, mais il y aurait une ,large
place faite à l’hisloire et à l’organisation de l’Eglise Vaudoise. Quiconque
se soumettrait à cette instruction serait
bien disposé, il me semble, à faire
une déclaration de foi et agirait avec
connaissance de cause. 11. n’en serait
plus, en tout cas, à se demander, s’il
doit payer cinq francs d’impôt à la
Commune pour être membre électeur
de la paroisse. Seulement, je vois d’ici
une diffîculÈé: Où trouver le temps et
les forces pour instruire celle nouvelle
classe de catéchumènes? C’est là un
grave inconvénient surtout pour les
pasteurs de nos grandes paroisses, et
il ne nous sied certes pas à noua-qui,
à leur place, succomberions à la peine,
en deux jours, de-pro^oser nn surcroît
de fatigues. Mais, si la proposition est
bonne, s’il vaut la peine de l’essayer,
ne trouvera-t-on pas dans les grandes
6
^98.
I
paroisses quelques personnes en élat
d’entreprendre celte œuvre ?
Si ce nouveau caléchuménat réussit,
nous aurions réellement entre les mains
un m'oyen de plus pour mettre à l’épreuve la spontanéité, la bonne volonté
des membres de nos paroisses. Nous
aurions d.ans les membres électeurs
un commencement d’Bgliseqiii ne serait
peut-être pas composés d’hommes réeliement converti?, mais d'hommes qui
lou.s .se .seraient ^lécidés à taire partie
de l’Eglise à de cerlaine.s conditions.
Ils n’auraient plus enfoncé la porte
pour entrer, comme cela nous arrive
pour nos catéclnimènes, mais ils seraient venuS'de bonne volonté, comme
s’inlérc'ssanL aux affaires de l’Eglise.
Nous pouvons, par ces moyens, et
d’antres encore, travailler à la séparation de l'église d’avec le monde, it la
Ibrrrralion d’églises distinctes de la paroisse sans abandonner- le peuple
vaudois et sans apporter la division
dans son sein, car, comme me disait
un bon vieillard: « Il faut que nous
restions arciampâ (réunis). > Mais
sans apporter la dékunion dans le peupla, il est bon que ceux qui ont cm,
et (ait profession de croire, se trouvent pins inlimémenl unis en Eglise
en opposition au train de ce monde.
Ce que Jésus-Christ en pri'anl disait
de ses di.scipl0s, ne doit-il pas aussi
s’appliquer h l’église?
« Je ne le prie pas de les ôter du
monde, mais de les préserver du mal.
Ils ne sont pas du inonde comme je
ne suis pas du monde. » Jean xvii ,
Il CoH. VI. 17.
Correspoubancc
Lb M juin 1878.
Mon cher Monsieur,
*
Je profite d’un jour de pluie pour
vous adresser une petite lettre; elle
vous prouvera'que si je ne suis pas
un correspondant très régulier, ce
n’est pas faute de bonne volonté, mais
uniquement faute de loisir...
Sans la moindre idée de vous en
faire un reproche, je me permets de
regreller que depuis bien des mois,
le Témoin no nous donne plus ce qu’il
appelait autrefois «Le Courrier de i'évangélisalion. » Il est vrai que le Crisliano , et la Famiglia, nous informent
chaque semaine de tout ce qui peut
nous intéresser des travaux de nos
évangélistes; mais ces journaux sont
lus par un nombre trop restreint de
personnes, et je doute fort que dans
la plupart des paroisses les lecteurs
de ces journaux communiquent autour
d’eux au moins les nouvelles qu’ils
apportent. En tout cas, je puis affirmer
que cela ne se fait pas dans ma localité et que pour savoir quelque chose
il faut aller aux informalioiis et emprunter ces feuilles à quelqu’un des
rares abonnés qui les reçoivent.
Il me parait donc, mon cher Directeur, que vous ffei'iez une chose agréable aux lecteurs du Témoin, en publiant, par exemple, une fois par mois,
un résumé un peu détaillé des nouvelles de notre évangélisation. Et si
vous ne pouviez, ou ne vouliez pas le
rédiger vous-même, ne vous serait-il
pas très facile de l’obtenir de l’un ou
de l’autre de nos jeunes pasteurs qui
pour avoir passé plusieurs années’,en
Italie, sont très-capables de nous parler avec connaissance de cause de la
manière dont le travail s'y fait? A leur
place, je pense que je me ferais un
devoir et un vrai plaisir de travailler
encore par ce moyen, à faire connaître
et aimer l’œuvre à laquelle j’aurais
été employé.
Mais ce n’esl pas là proprement ce
que je me suis proposé de vous écrire
aujourd’hui, bien que je ne sois pas
fâché de l’avoir dit. J’ai sous les yeux
le N. 22 du Témoin , et le 19 du
Crisliano ; je viens de relire votre article inlilulé le libéralisme de Léon
XIII, et la lettre de M. Lissolo évangéliste à Vérone. Si dans le premier
vous faites allusion à des scènes de
violence qui témoignent du fanatisme
religieux et de l’intolérance qui malheureusement régnent encore sur beaucoup de points de notre chère patrie,
monsieur Lissolo dans sa correspon-
7
a99.
dance réjouit nos cœurs en nous montrant la tolérance bienveillante, pratiquée là où jusqu’ici, nous n’étions pas
accoutumée à la voir. Il m’a donc
semblé qu’il n’y avait que justice à
relever ce fait d’autant plus réjouissant
qu’il est plus rare. Voici ce que nous
apprend notre évangéliste de Vérone :
Le 27 avril dans l’hôpital civil de
celle ville, la femme d’un ministre de
la Congrégation évangélique, chrétienne elle même , a succombé à une
longue et très-douloureuse maladie.
Si dans les premiers temps de son séjour à l’hôpital, quelques autres malades ignorantes et bigolles faisaient
dévotement le signe de la croix en
passant devant le lit de cette hé/élique, et si les moines atlachés a rétablissement l’ont assaillie en vain,
directement et indirectement pour la
faire abjurer, par contre les sœurs lui
ont constamment donné les soins les
plus assidus et les plus affectueux.
Toutes les fois que l’évangéliste visitait celle malade, même à des heures
insolues, il les trouvait auprès d’elle
lui donnant les soins et les secours
réclamés par son pauvre état.
Lorsqu’il devait lui donner la Cène,
les sœurs avaient la délicate attention
de faire en sorte que tout auprès de
elle fût en ordre et propre.
Le jour après Pâques, à la demande
de la malade^ qui sentait approcher sa
Çn, de faire encore une fois la commémoration de la mort du Sauveur,
pendant qu’elle communiait avec son
mari et révangélisle, les sœurs se tinrent auprès d’eux dans une altitude
très-respectueuse et presque recueillie.
— Même l’une d’elle, le jour de la
mort de cette humble chrétienne, l’invita, en l’appelant par son nom, • à
écouler les belles paroles que son
pasteur lui adressait encore » — comme
elle écoula elle même la prière du
pasteur après le délogernenl de la malade.
M. Lissûlo témoigne sa reconnaissance au Directeur de l’hôpiial, en
même temps qu’aux sœurs de charité,
pour la manière vraiment libérale autant que bienveillante avec laquelle
celte malade évangélique a été traitée,
et j’ai cru, mon cher monsieur le directeur, qu’il y avait lieu de signaler
l’Hôpilal Civil de Vérone, et les sœurs
qui y sont attachées, comme des modèles que l’on devrait imiter dans
toutes nos villes d’Italie.
Votre sincèrement dévoué frère
Jacques.
N. B. C’est Monsieur B. qui a eu
là bonté d’extraire de la lettre de M.
Lissolo, ce qui pi’écède ; vous savez
que j’en aurais été incapable.
dtrontijuc Sîauiïoiec
' ]Rotioret. — La conférence du
Val S. Martin sur laquelle nous n’avons
reçu aucun rapport détaillé, a été surtout interessante par le concours de
non seulement tous ses membi'es effectifs, mais aussi de la paroisse , dans
sa presque toialilé. L’attrait de la nouveauté y est sans doute entré pour sa
bonne part, et qui sait même si le
sujet à traiter^:|La libéraUté chrétienne,
n’avait pas été entendu par quelques
uns, dans un sens opposé à celui
qu’il devait avoir dans cette circonstance. Espérons que même ces assistants , s’il y en avait, n’auront • pas
été trop désappointés lorsqu’ils ont
compris de quoi il s’agissait.
11 n’élail pas question celte fois de
la libéralité des chrétiens étrangers en
faveur des Vandois —'cho.se à laquelle
nous sommes trop habitués, — mais du
devoir imposé aux Vaudois eux-mêmes
de donner pour leurs propres besoins.
Avec la meilleure volonté du monde
il faut constater et'confesser que dans
les paroisses de celte vallée, comme
probablement en toutes les, aulì es, on
commence à peine à reconnaître la
réalité de cette obligation et qu’on ne
s’empresse pas de la remplir. Il est
urgent de mettre la main à l’œuvre,
d’apprendre et d’enseigner à donner
libéralement pour le service du Seigoenr. Gomme moyen à employer, la
Conférence indique et adopte le sui-
8
„200
vani ; a) Collectes au temple, — è,) nomination de diacres collecteurs, —
c) imprimés'dont chacun d’eux devra
être muni pour les laisser dans chaque
famille de la paroisse et les reprendre
au bovtl de quelques mois, — d) des
souscriptions volonlaires.
La prochaine conférence de la vallée aura lieu à Masse! dans la seconde
quinzaine d’octobre,et le sujet à traiter
est; Le Culle.
MtaUe, — Le Parlement a continué
l’examen des budgets, il lui reste celui
de la^guerre, celui des finances et celui
de l’intérieur; il doit en outre s’occuper de la proposition faite par le
ministère , de diminuer d’un quart
l’impôt de mouture ou selon la modification de la commission, d’abolir
cet impôt pour les céréales inférieures. A ce sujet la majorité se divise
en deux partis. — La Chambre des
députés a rétabli à une forte majorité
le ministère d’agriculture et s’occupe
de la proposition de rendre obligatoires
les exercices gymnastiques dans toutes
les écoles -primaires et secondaires du
royaume proposition volée aune grande
majorité.
JBeIffiQwe. — L’événement le plus
important de la-semaine dernière, et
qui a le plus surpris l’Europe, parce
qu’il était inattendu, c’est le résultat
des élections partielles en Belgique.
Le parti libéral a eu le dessus, et
tant à la Chambre qu’au Sénat, il aura
la majorité.
Le parti clérical avait la majorité depuis huit ans. Et ces hnit|années avaient
été employées à rendre la Belgique
comme une citadelle inexpugnable pour
le parti catholique. L’audace des ultramontains était arrivée au point qu’ils
commençaient à murmurer contre les
hommes qui gouvernaient en leur nom,
parce que constitutionnels, quoique
catholiques, ils ne voulaient pas mettre
le monde en feu pour le triomphe
d’idées dignes du moyen-âge.
Après celle défaite, le parti clérical
n’a plus eii Europe aucun Gouvernement ami; fine lui reste que quelques
Gouvernements de l’Amérique du Sud
qui sont peu dangereux pour nous.
Le ministère catholique belge, dès
qu’il a connu le résnlial des élections
a donné sa démission entre les mains
du roi qui l’a acceptée et qui a chargé
le chef du parti iibéfal, frère Orban,
de former un nouveau ministère.
Altemaffne. — Le Congrès, après
avoir élu à la présidence le prince
de Bismark, et après avoir adopté la
marche à suivre pour les discussions,
a renvoyé sa secondé séance à lundi
dernier. — Des bruits divers sont répandus suH’issue probable du Congrès;
mais ce ne sont que des bruits sans
fondement.
Georges V., ex-roi de. Hannowes ,
vient'de mouriri à Paria.- ’
L’étal de l’empereur Guillaume continue à s'améliorer.
Canion. ^Chine) — Une trombe
effroyable a ravagé, le H avril, la ville
de Canton, ses faubourgs et pilisieurs
autres villages, enlr’autres Shamin,
résidence habituelle des européens.
Le nombre des victimes est de dix'
mille personne.
Aiinonoe
On demande pouf l’Ecole Suisse à
Gênes une maîtresse munie d’jin di-plôme et ayant déjà la pratique de
l’enseignement. —Entrée en fonctions
au mois d’octobre prochain,
S’adi-esser, à M. le pasteur A. Bert
fils, à Gênes. —
Erkest Robert, Gérant et Administrateur'
Pignerot, ïHipr. Chiaatoré et MascarèlÜ.