1
Année XIII“
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N. 37.
16 Septembre 1887
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LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Tous trtfi gsYt9 tYinoifiü, AcTMa 1» 8. Suivani véTite la ckfifité- Eph. iv, 15.
iSontimair*©.
Synode Vaudois de 1887. — Annonces.
SYNODE VAUDOIS DE 1887
( Suite )
Gestion du Comité d*Evangélisation.
Le rapport de la Commission d’examen, lu par M. le pasteur Pascal,
présente d’abord quelques observations générales sur l’union avec l’Eglise Libre, sur les ouvriers enlevés
par la mort et sur l'éliit de l’œuvre
considérée dans son ensemble. Nous
avançons lenleraenl. Trente-huit églises seulement marquent un progrès.
Par la bonté de Dieu, les moyens
matériels on été suffisants. Le travail
dqs membres du Comité, raisonnablement partagé entre ses membres,
a été considérable, surtout celui du
Président dont le voyage dans le
Nord de l’Europe a été visiblement
béni et ne restera pas sans fruits.
La Commission aurait désiré que la
péréquation des salaires fût réglée
par le Comité pour éviter les réclamations. Le Comité a bien fait de
n’engager les nouveaux ouvriers qu’à
litre dressai, pour un an. Il serait à
désirer qu’il consultât toujours les
anciens ouvriers lorsqu’il croit devoir
les transférer dans un nouveau champ.
La Commission exprime le regret que
cela ne soit pas arrivé pour M. Kay
de Palerme. Malgré quelques imperfections, le Comité a bien mérite dfe
l’Eglise pour sa fidélité, son activité
et sa sagesse.
La revue de l’œuvre d’Evangélisation a commencé le Mercredi malin
(7 sept.).
Mr. A. Meille, heureux de voir pour
la première fois au Synode les représentants des églises de la Mission,
exprime cependant le vœu que ces
députés soient élus par les églises ellesmêmes plutôt que par les Conférences
de district. Le Comité répond que la
proportion fixée par le Synode étant
de un député pour chaque 400 communiants, il n’y a pas d’église, pour
le moment, qui soit en droit dœiire
un député. A peine il s’en trouvera
une, elle usera de son droit. En attendant le Comité a pris des mesures
pour que les 4000 Communiants de
la mission fussent représentés par
10 délégués. A tour, les districts qui
ont un excédant de communiants
jouiront du privilège d’emprunter aux
autres ce qui leur manque pour compléter leur chiffre. C’est ainsi que
l’année prochaine la Sicile qui n’a
2
.290-,
eu qu’un député pourra en nommer
deux. — Mr. A. ¡Vieille désirerait que
l’on formât, entre les églises d’une
ville ou d’une région, des collèges
électoraux pouvant élire directement
leur députe. La question poun a être
étudiée par la Conférence générale,
comme aussi la question des frais
de voy(fge qui sont beaucoup plu.s
onéreux pour les églises du midi
que pour celles du Piémont ou de
la Lombardie.
* * . ’
Au sujet des Ecoles de fiignerol
que le Comité a continué d’entretenir,
la Commission d’examen avait relevé
une délibération par laquelle ces
écoles resteraient désormais à la
charge de la paroisse de Pignerol,
à moins que le Synode ne reconnût
au Gomile l’usage exclusif des locatif
scolaîi'cs.
L’administration des immeubles de
Pignerol ayant été confiée l’année
dernière à la Paroisse sous la surveillance de la Table, plusieurs orateurs ne sauraient eonsenlir à ce que
ces locaux dépendissent de deux maîtres à la fois. Il y aurait làune source
de frpUements. La ligne à suivre par
le. Cphiité doit être celle de se retirer
graduellement de Pignerol à mesure
que la paroisse est en mesure de
fare da sé. La discussion se termine
par Pqrdre du jour pur et simple
3ui aurait volontiers pris 1a forme
’une invitation à continuer le subside aux Ecoles de Pignerol, n’eûl
été la répugnance du Comité â recevoir cette invitation spéciale.
L’on ne pouvait mentionner l’église
de Coazze sans consacrer quelques
paroles de regret à l’ouvrier qui venait
d’être enlevé si subitement à cè
champ de travail. C’est Mr. C. A.
Tron qui a rappelé les qualités qui
faisaient de Mr. P. Meynieraa ouvrier
précieux pour l’église. Le bureau a
été charge d’écrire à la veuve et Mr,
B. Peyrot a adressé à Dieu, séance
tenante, une prière en faveur des
familles aflligéesi
Le rapport de Turin désigné pour
être lu en entier, contient, à côté
de quelques faits regrettables, une
foule d’autres qui sont encourageants. L’église de langue italienne
compte aujourd’hui 317 communiants
et le chiffre des contributions s’est
élevé à frs. 5073. De nombreuses
conférences sur des sujets d’actualité
ont attiré des foules dans le beau
temple vaudois si bien que l’on a
pu calculer à 8000 environ le nomBfe des auditeurs occasionnels; 63
nouveaux membres se sont ajoutés
pendant l’année, dont 32 reçus après
examen et 31 par certiûcat. — Divers
orateurs expriment la joie qu’ ils
éprouvent en présence de pareilles
bénédictions.
Il serait à désirer, toutefois, que
l’on prît à Turin, comme à Milan,
par exemple, et ailleurs, l’habitude
de ne donner aucun secours aux
no U veaux membres a va ni un an ou deux
— et cela, dans le but d’éviter jusqu’à
l’apparence qu’ ils puissent être attirés par l’espoir de secours matériels.
En outre,on demandei>ait piusde détails
au sujet de la provenance des entrées,
afin que tout ce qui ne sort pas des
membres de l’église elle-même soit
tenu à part.
Corato a vu partir son pasteur M.
De V'ila, qui a passé à une autre
dénomination, sans que rien dans
sa correspondance antécédente pût
faire prévoir un tel dénouement. Il
paraît qu’il y aurait été conduit par
des raisons de nature joute privée.
L’instituteur évangéliste de Trabia
s’est mis dans, le cas de recevoir une
lettre du Président du Comité que.
ta Commission d’exatnen ^rouvaît par
trop sévère. Lps explications fournies
par le Comité et par Mr. Â. Muslon
de Palefme, comme aussi les résullàis
produits par la réprimande, ont convaincu l’Assemblée que la sévérité
n’avait pas été déplacée.
La démission de M. Kay rfe Palerme,
provoquée par la délibération dti
Comité qui le transférait à Termini,
a donné Heu à une discussion à l'a-
3
quelle ônl pris part MM. Turin, Pro*
ehet, Appia, A* Muston, Cal vino,
,Jo.s. Tron. La Commission d’examen
approuve le transfert deM. Kay dans
une autre station comme utile à l’œu.
vre de Palerme, où il avait été laissé
pendant 23 ans, en partie par les
égards particuliers qu’on lui devait
comme étranger. Elle regrette seulement la manière dont la chose s’est
faite. M, Appia déclare avoir vu M.
Kay, à Pans, le cœur ulcéré pour
ce qu’ir cpnsidérait comme uneoesiitution, le transfert à Termini étant
par lui regardé comme une invitation
a terminer sa carrière.
De son côté, le Comité explique
comment il a été conduit à celle délibération, après avoir usé longtemps,
trop longtemps peut-être, d’égards
envers.Mr. K. Le nouvel ouvrier placé
à Palerme, f) côté dé Mr. R., avait
besoin d’une entière liberté d’action
pour remettre l’œuvre à flot. Mr. K.
espérait s’occuper bien tôt ailleurs et ce
n’était pas le cas de lin faire faire un
long voyage dans le Nord ou dans
le centre de l’Italie. Lorsque le Comité délibérait de le transférer,. il
ignorait qu’ à Termini serait envoyé,
quelques semaines plus lard, un évnrigélisie méthodiste qui du reste n’était
pas il poste fixe. Le Comité a été
péniblement surpris d’apprendre que,
en Ecosse, Mr, K. avait donné comme
raison de ses démissions, des divergences de vues avec l’Eglise Vaudoise
touchant l’observation du Dimanche,
dont il n’a jamais été question dans
ses i-elalions avec le Comité. Au reste,
le jour où les ouvriers arriveraient à
regarder comme une destilutiom uh
transfert dans un ville plus petite,
marquerait la fin de notre évangélisation^ Heureusement nous n’en'sommes pas là. La grande majorité acceptent volontiers le.s sacrifices qui
leur sont demandés pour le bien de
l'œuvre.
MM. Appia et Cal vino déclarent,
le premier qu’il n’entend nullement
diminuer les droits d’un Comiléchargé
de diriger une œuvre assez vaste, ni
le priver de ce ressort que l’on peut
nommer l’appel à l’abnégation; le
second que l’obéissance absolue à un
Comité n’est pas conforme aux principes du protestantisme.
L’examen de la gestion dit Comité
se termine par un vote de remercîmenls.
Commission des’ Hôpitaux.
Le contre-rapport', lu par le Doct.
Prochet dés le mercredi soir, constate
3ne nos deux hôpitaux sont des moèles; que les mesures pris.es par la
Commi.ssion ont été sages, sauf peutêtre celle d’établir un calorifère à
La Tour. La sitùalion financière est
florissante et la Commission dé l’Hôpital est la seule qui n’all pas à se
préoccuper de collecter de l’argent.
Aussi poùrratf-elfe ajo'-Uer quelques
lits au Pomarel. Comnie son travail
n’est d’ailleurs pas bien considérable,,
la pensée est venue à la Commission
d’examen, que l’on pourrait irlilemenl transformer en Commission des
œuvres de Bienfaisance, existantes et
à fonder, celle qui s’app*'l|e maintenant Commission des Hôpitaux. La
Table serait déchargée d’aulant. Quant
aux modifications propo.sèes pour le
règlement de la bourse Pellegrin, la
commission d’examen les repousse
comme contraires aux inteniions du
fonda leur.
La discussion, ouverte le jeudi matin (8 sept.), pórte essontielfemenl sur
ridée émise concernant la transformation de la Commission des Hôpi-^
taux. Elle aurait difficilement pu'
porter sur le rapport lui-même qui
ü’avail été dislrihué qué le jour après
l’ouverlnredu Synode, Le ï)r. Prochet
soutient l’utilité de la transformation,
tandis que. lé Doct. Lantàret et Mr. B.
Ti’on y voient des dangers, en particulier celui de perdre jiptre autónomié dans les œuvres de bienfaisance.
Au reste, les finance.^ ne sont pas
aussi prospères qu’on pourrait le
croire en regardant à l’encaisse, vu
que il reste à payer de foi’les sommes pour les iravaux qui sont en
cours.
Un ordre du jour de romercîmenls
clôt l'examen de cette gestion.
4
- «ÇWV>»WvWVWV\<WVWWW
<vix/W*l%c
Conseil de Théologie.
Le Synode s'est trouvé, cette année,
appelé à passer en revue la gestion
du Conseil de Théologie, sans avoir
entendu le préavis de la Commission
d’examen qui, n’ayant pas reçu à
temps le rapport imprime du Conseil,
n’avait pu le contrôler. La discussion
a été forcément insignifiante et décousue et le Synode s’est borné à
exprimer le vœu que la contrevention au règlement ne se renouvelle
pas à l’avenir, et que le rapport
rende d’une manière plus complète
la physionomie de l’Ecole de Florence!
Députations Etrangères.
‘ Nous espérons donner quelques
extraits des discours des délégués
étrangers qui ont été entendus le jeudi
de 2 à 4 neures de l’après midi.
Question du droit de vote
à accorder aux femmes.
Nous sommes obligé de réserver au prochain N“ le résumé de la discussion qui a
eu lieu sur ce sujet.
Représentation proportionnelle
à la Conferénce générale.
Le .Synode a approuvé le principe,
adopté par la Conférence générale, de
la réprésenlation proportionnelle, La
proportion établie est d’un député
pour 100 communianis. Pour les
églises qui n’atteignent pas ce chiffre,
c’est la Conférence de district qui
nomme les délégués auxquels elles
ont droit entre toutes. Le tirage au
sort des ecclésiastiques lorsque leur
nombre dépasserait celui des laïques,
n’a pas été approuvé. Le nombre des
communiants va faire disparaître la
disparité entre les deux éléments.
Lettre de Mr, Weitiecker.
Vendredi matin (9 sept.), le président lit une lettre de Mr. W.
exprimant le regret qu’il a éprouvé
lorsqu’il a su que le Synode l’avait
privé du droit de vote. Il demande
les prières et la coopération de l’Eglise
tour l’œuvre missionnaire de Léribé.,
e Bureau est chargé d’écrire une
lettre à notre frère.
Union avec l’Eglise Libre.
Sur la proposition du Docl. Procbel,
le Bureau avait chargé, dès le jeudi
soir, une commission (H. Bosio, J.
Pons, Colonel Ronzone) chargée de
rédiger un ordre du jour sur la
question de l’Union avec l’Eglise
Libre. Cet ordre du Jour a été approuvé, vendredi matin, sans discussion, l’Assemblée se levant debout.
Comme il peut être agréable â plus
d’un lecteur du Témoin de connaître
en détail ce dernier épisode d'une
question qui a préoccupé longtemps
nos églises, nous essayons de résumer
ici les considérations dont le rapporteur de la commission a fait
précéder la lecture de l’ordre du jour
que nous transcrivons plus loin.
«Il n’esl pas nécessaire, a dit le
rapporteur, de refaire ici l’histoire
du projet d’ünioii avec l’Eglise Libre.
Chacun sait qu’il prit naissance en
1884 dans l’entrevue de Fiesole,
et que le Comité communiqua la
chose au Synode de celle même
année, Sans doute il aurait été désirable que le Synode eût dit alors au
Comité; Allez et traitez .sur telle ou
telle base bien définie.
Mais, qui était alors préparé à donner, au grave problème qui se présentait, une solution satisfaisante,avant
d’y avoir longtemps réfléchi? Le Synode chargea son Comité de traiter
avec celui de l’Eglise Libre, avec l’espoir que la solution qui serait présentée dans un projet concret, serait
de nature à satisfaire. Le projet vint
en 1885, mais, même alors, le Synode ne se sentit pas libre de trancher
celte question avant d’avoir consulté
directement toutes les églises. El ce
n’est qu’après ce travail préparatoire
que en 1886, l’assemblée synodale crut
avoir trouvé la voie à suivre et qu’elle
adopta, d’un cœur plus libre, les
5
modifications que vous connaissez. Ces
tnodifîcations ont été étudiées par les
Églises Libres et dans leur assemblée
ge^nérale de Florence (mai 1887) elles
ont été repoussées à l’unanimité par
l’adoption de l’ordre du jour qui a
été transmis à noire Synode. Cet ordre
du jour réclame une réponse et vous
nous avez chargés de la rédiger.
Il nous semble que le premier sentiment à exprimer,- c’est celui que
nous avons tous dans le cœur, qui
a été déjà exprimé, dans celte assemblée et au dehors, de plus d’une
manière: un sentiment de regret. Nous
déplorons la décision que l’assemblée
Libre a cru devoir prendre. Le Synode de 1886 avait fait un grand pas
poür se rapprocher de l’Eglise Libre;
nous regrettons que l’église sœur ait
répondu: Nous n'en ferons pas un de
plus, nous nous en tenons à la résolution de 1885.
Oui, c’est notre convièlion, que
dans la question difficile du nom, le
Synode avait fait un grand pas.
Le nom de vaudois est un nom
séculaire. Il n’a pas été arboré volontairement, ni par un sentiment de
vénération exagérée pour un homme.
Valdo n’a pas de statue aux Vallées;
son nom n’y est pas vénéré d’une
manière superstitieuse, comme l’est
parfois le nom de Luther en pays
luthérien; ses écrits ne sont pas là
pour voiler, en quelque sorte, l’aulorilé suprême des Ecritures. On pourrait bien dire, au contraire, que
si Valdo a laissé un écrit, c’est précisément la traduction des Ecritures
en langue vulgaire et que son apostolat est en faveur du droit de lire
et idu devoir de répandre la Parole
de Dieu. Aussi, lorsqu’on nous dit:
En vous appelant Vaudois vous arborez
un nomi d’homme, nous avons le
sentiment que cette objection ne répond pas à la réalité. Partant, elle
ne peut nous convaincre.
Ce nom, nous dit-on encore, est
un obstacle dans l’œuvre d’Evangélisation. Si la chose était prouvée,
nous aurions le devoir de l’abandonner
immédiatement. Mais en est-il ainsi?
■ m
Tant que ce nom est respecté par
tous ceux qui connaissent l’histoire
de noire petit peuple; tant que les
églises de la Mission de Milan à
Rome, de Rome à Naples disent;
No'usy tenons, — l’on ne peut pas dire
que ce nom soit un obstacle à l’avancement de l’Evangile.
Chacun sait, en outre, que c’est
sous ce nom que notre Eglise est
reconnue par l’Etat. On a l’air de
faire peu de cas d’un pareil privilège
accordé en 184-8, comme réparation
tardive des cruautés du passé, et l’on
nous répond par le parère d’un avocat
célèbre qui ne voit pas d’objection à
ce que le gouvernement- reconnaisse
« la Ghiesa Evangelica d’ilalia *. Franchement, cela ne nous paraît pas
sérieux. Que vaut le parère d’un avocat, fût-il un Tajani, pour diminuer
l’importance d’une reconnaissance légale assurée à notre église sous le
nom qu’elle porte? Tant que nous
ne verrons pas arriver des motifs plus
sérieux d’abandonner le nom vaudois,
personne ne pourra nous demander
de le sacrifier à la légère pour faire
ce que l’on appelle un salto nel btiio
( un saut dans le vide ).
Et pourtant, ce nom, le Synode
de 1886, tout en le retenant pour l’église dans son ensemble, avait déclaré
ne pas vouloir l’imposer aux congrégations particulières. Il leur avait reconnu un droit, qui est en soi une
anomalie, celui de s’appeler simplement Chiesa Evangelica di... Il était
allé plus loin. Il avait dit: Si le nombre des membres de l’Eglise unie
augmente d’une manière considérable,
ensorle qu’au lieu de 10 députés de
la Mission nous en ayons, parexemple,
100, on bien encore, si le mouvement
vers l’union se généralise et que d’autres dénominations s’unissent à' l’Eglise unie pour former l’Eglise Evangélique d’Italie, alors, voilà notre
nom. Nous le déposons sur l’autel.
Toutes les moqueries et tous les
raisonnements du monde ne détruiront
pas ce fait. Chacun de nous a senti,
en volant, l’année dernière, l’article5® modifié, que c’était là sa portée.,
6
994
Or, c’est à ces avances réelles que
l’Eglise Libre a répondu: Nous ne
pouvons l^aire un seul pas de plus
vers vous.
Nous respeclons celle décision, lout
en la déplorant. Nous reconnaissons,
dans celte résolution inattendue, un
signe évident que l’heure de l’union
n’a pas encore sonné. Il reste, pour
Le monnenl, une distance à franchir
que ni l’une ni l’autre des deux églises
ne Se sent libre de franchir. Il ne
nous reste qu’à reconnaître, dans ce
fait, une direction providentielle, comme l’ont fait, dans une circoslance
pareille, les Eglise Libre et Presbylerienne-Unie d’Ecosse.
Mais il reste cependant un sentiment
que nous voudrions exprimer aussi.
C’est le désir de voir les deux églises
3ni se sont rapprochées pendant ces
erniéres années, cultiver de plus en
plus les relations fraternelles et faire
des progrès dans la coopération cordiale. Si, à riieure qu’il est, l’union
ne peut s’effectuer, le devoir de la
préparer pour l’avenir, demmire.
Et le chemin à suivre c’est celui
de la paix et de la fraternité. Adolphe
Monoü a observé fort justement sur
Ephés. IV, 3, que le moyen de «garder
l’unité de l’esprit» c’est le « î'ién de
la paix». Vivons en paix; cela accroîtra
celle «unité de l’Esprit» qui est la
vraie bjjse', la seule efficace, de toute
union ecclésiastique.
Voici l’ordre du jour que nous soumettons h l’approbation du Synode:
Il Le Synode, ayant pris connaissance de la lettre par laquelle le
Bureau de l’Assemblée générale de
l’EgUse Libre italienne, lui communique la résolution unanime, adoptée
dans sa dernière session, sur la question de l’Union entre les deux églises;
I) Tout en déplorant que la dite Assemblée ait cru devoir «demeurer
ferme» dans sa délibération de 1885,
sans se rapprocher d’un seul pas de
la ligne à laquelle le Synode de 1886
était arrivé;
« Reconnaissant dans une telle délibération un signe évident que l’heure
de l’union désirée n’a pas encore
sonné;
» Fait de svœux ardents pour que les
relations fraternelles commencées ces
deniièi'es années, deviennent toujours
plus intimes, facilitant la coopération
toujours plus cordiale qui, par la bénédiction de Dieu, conduira sûrement
h cette union qui devra servir plus
efficacement les intérêts du Règne
de Dieu dans notre chère patrie ».
Version du Nouveau Testament
du prcf. ftevel. 1 .
La commission chargée d’examiner
la nouvelle version italienne du N. T.
par M. le prof. A. Revel de Florence,
a commencé un long travail, mais
n’a pu l’achever. Elle présente l’ordre,
du jour suivant qui est approuvé par
Le Synode: Le Synode, tenant pour
valables les raisons pour lesquelles
la Commission n’a, pu achever son
travail , considérant la nouvelle version du N. T. comme très utile aux
études exégéliques, remercie ,M. te
prof. Reveî pour ntt travail qui honore son auteur aussi bien que l'Ecole
de Théologie où il enseigne.
Propositions.
La question des conditions à remplir
pour être électeur paroissial avait
donné lieu à une proposition de la
Table ajoutant aux conditions déjà
établies dans le § 7 des réglements
organiques, celle-ci. Goniribuer régulièrement pour les besoins de l’Eglise.
La Commission des propositions
(rapporteur: Mr. W. Meitle) sans:
vouloir diminuer le devoir de contribuer, trouvait cependant que cette
condition n’était pas conforme au
caractère de spiritualité de l’Evangile
et présentait de grandes difficultés'
dans l’application. En outre, elle n.squerail, à son avis, de diminuer
encore le .nombre des électeurs et
laisserait croire que l’éleclorat est
un privilège plutôt qu’une charge
et un devoir. Elle proposait donc
l’ordre du jour.
7
.295.
Au cours de la discussion, Mr. A.
Malan ajoute: Par celte adjonction
on ôte un droit. Les électeurs vaudois sont copropriétaires de ce que
possède l’église. On ne peut leur ôter
ce droit. En outre cela apporterait
du désordre dans les paroisses.
MM. J. P. Pons, H. Meille, E. Costabel j G. Romano, s’opposent à
l’ofdre du jour pur et simple. Il
ne s’agit pas de substituer une question
d’argent aux conditions déjà établies
defoietdesoumission à l’ordre établi,
mais d’ajouter une condition qui est
impliquée dans les deux autres, mais
qu’il est.bon d’exprimer nettement.
Si l’on passe à l’ordre du jour on
encouragera dans leur avance ceux
qui veulent jouir des droits sans
supporter aucune charge. Il ne s’agit
pas d’effacer du rôle des membres,mais
de celui, des électeurs qui est très
différent.
On dit : ce n’est pas spirituel. Cela
me rappelle, dit M. Coslabel, un
homme à qui l’on demandait une
contribution pour une œuvre chrétienne et qui répondait ; Je me suis
donné tout entier au Seigneur, mais
je n’ai rien autre à donner. Celte spirilualilé-là ressemble beaucoup trop
à la loi qui est sans les œuvres et
que S. Jacques appelle morte.
La proposition suivante est adoptée:
« Le Synode, considérant que l’art 7®
des réglements organiques sur les
conditions de l’électorat, a besoin
d’être revu et complété, charge la
future Administration de préparer un
njel de révision et de la soumettre
’examen des paroisses avant le
prochain Synode ».
«
■*- *
Le règlement sur les paroisses vacantes et la manière de procéder à
l’élection des pasteurs laissait la porte
ouverte à certains inconvénients. La
Commission d’examen delaTableavait
proposé que les consistoires fussent
obligés de céder lachaireàtoulpasleur
vaudois qui la demanderait dans l’espace de trois mois. La Commission
, des propositions, partantdu faitqu’un
pasteur ne peut être connu par une
prédication et tenant compte de l’étal
de souffrance où serait une paroisse
lorsqu’elleserail, en hiver, par exemple,
obligée de prolonger la vacance pendant trois mois, proposait «d’ajouter
à l’art. 20 du chap. i. des réglements
org. : La Table est chargée de faire
connaître officiellement la vacance et
la Paroisse ne peut procéder à lléléction d’un nouveau pasteur qu’un
mois après la publication de la vacance.
( Adopté).
Le réglement sur les visites dites
pastorales a été modifié dans ce sens :
Art. 11: Chaque année la Table,
par délégation de deux de ses membres, doit faire une visite d'Eglise,
dans le tiers au moins des Paroisses.
Art. 12 La visite ayant été dûment
notifiée, la délégation de la Table
s’efforce de recueillir, sur l’état de
la paroisse, les iqformations les plus
exactes, adresse a l’assemblée les instructions et les exhortations qu’elle
croit nécessaires, et dresse procèsverbal de toutes ses opérations.
Le deux-centième anniversaire de
la glorieuse Rentrée des Vaudois approche 5 grands pas, et il est temps
3ue l’on s’arrête à quelque chose
econcretpour le célébrer dignement.
Le Synotie « désireux de célébrer le
deuxième centenaire de la glorieuse
rentrée de nos pères, chargé Ta Table,
d’accord avec le Comité d’Evangélisalion; 1*^ de prendre toutes les dispositions nécessaires, pour que cette
célébration soit digne du grand événement; 2° d’envoyer une lettre
circulaire à toutes les églises évangéliques pour leur notifier la chose
et leur dire avec quel plaisir leurs
représentants seraient reçus dans celte
circonstance».
Nous ne ferons que mentionner
les autres propositions adoptées par
le Synode.
Le Bureau a été chargé d’écrire
des lettres desy^mpathieàMM. D. Revel,
B. Pons, Et. Revel.
8
üue commission composée de MM.
W. Meiile, H. Pascal, B. Revel, Gustave de Fernex et i). Gay pasteur à
Praruslin a été chargée d’étudier la
question très coprplexe de la péré
quation des salaires pour les ouvriers
de lia Mission,
La Table devra pareillement étudier
la possibilité de l’établissement d’une
école supérieure destinée à acheminer
les jeunes gens soit à la carrière de
l’enseignement soit à celles du commerce ou de l’industrie.
Le Comité s’est engagé à étudier
la question des moyens de faire face
aux frais de voyage des députés de
la Mission au Synode.
Nominations.
La nomination de la Table a donné
lieu à quelque confusion, due essentiellement à l’incertitude où se trouvaient la plupart des membres de
l’assemblée au sujet des intentions
du plus expérimenté parmi nos Administrateurs. Les membres laïques
ont seuls été élus. Au second tour de
scrutin, le doCl, Lantaret ayant déclaré qu’il n’accepterait plus la charge
de Modéi'ateur, la Table a été nommée
dans les personnes de
MM. J. P. Pons, past., Modérateur.
H. Bosio, past., Mod.-Adjoint.
H. Tron, past.. Secrétaire.
J. B. Olivet, prof., Memh. laïque.
Chev, Paüc Me,ille ùl.
Le Comité d'Evangélisation a été
confirmé dans les personnes de
MMi Doct. M. Prochet, Présidant.
J. Pons, past. év.
P. Long. , id.
G. Alb. Tron, past. év.
Paul Robert, nég.
La Commission des Hôpitaux, confirrnée elle aussi, se compose de
M^I. David Pbllegrin.
Doct. L.\ntaret.
Prof. B. Tron. î
Prof, G. NiccoLiSi.
’J. P. Micol, past.
Les membres adjoints du Conseil
de Théologie sont;
MM. Pons , min.
Aug. Meille, min.
Résolutions finales et Clôture.
Le Synode, non pas par simple
habitude, mais par un sentiment constant, vote, en se levant, des remercîments et des vœux au Roi. Il vote
ensuite des remercîmenls aux personnes hospitalières de La Tour et des
environs, — au Bureau. — Il avait
précédemment voté des remercîments
aux amis généreux de notre Eglise
et de ses œuvres.
Le prédicateur d’office du prochain
Synode sera M. Em. Long, de Vérone.
Après lecture des Procès verbaux
et des Actes, et une prière de Mr.
Et. Bonnet, l’Assemblée chante en
italien le Tedeum et la session de
1887 est déclarée close, — à 7 IjS
heures du soir, du vendredi 9 septembre. I , '
Iftcüue |>oitttque
ITATjiS* — En fait événements poUtiiîues il ne
a<?. passe heureusement rien dans notre pays à .
moins<lu’oii i>eveuine<ïuaUflerd*év'éQementte grànd
ban«iuet qui s’organise à Turin en l’honneur de
notre président du ministère, qui, pour la première
fois depuis l’uniftcution de Tltalie, se trouve n’être
pus un piémontais. l.e faite, bien son importance,
ear il semble indiquer de la part du vieux Piémont
conservateur autant que libéral et monarchique
un pas en avant du côté de la gauche. Le pro
framme des Stradella sera-t-il sensiblement moiflè par celui de Turinî Crispi ira-t-il beaucoup
plus loin que Déprétls? C'est ce dont il est permis
de douter.
Le titulaire du ministère des affaires étrangères,
est désigné, dit-on, par le ministère et agréé par
la Couronne, mais on'lgnore éneore au moment
où nous écrivons ces lignes, sur lequel de nos
hommespolitiques oudipIomalsiBchûïx esttombe.
La formation de quatre nouveaux régimerits ,
dont deux de cavalerie, un d’artillerie légère et
le quatrième d^artillei'le de monlagné, -n’est pas
un symptôme pacifique ni an encouragement aux
contribuables pour espérer que le lourde fardeau
des impôts sera prochainement allégé.
Le jeune comte Savoîroux est’ enfin délivré
grâce à une somme de 60 mille francs payé par
son oncle le marquis Solaroîi, de'la longue et
cruelle captivité dans laquelle Fa retenu le général abyssin Ras A lula, —Notre sympathie pour
C6 jeune officier si sévèrement éprouvé est d’autant pins vive qu'il donne à ITtalie ' ùn exemple
dont elle avait gran besoin, r
Rien ne lui était plus facile que de se laisser pro'^
(luire en publip de Naples à Turin , et les bruyantes ovations ne lui auraient Pas manqué. Il a
modestement et résolument décliné toute mani'featation, comme îî s’est abatenu de coromunicatjons intimes sur les circonstance détaillées de
sa longue captivité
Le choléra sévit à Messine et s’est manifesté
au Vatican.
Ernest Robert , Gérant
Pigaerol, lmp. Cbiautore et Mascarelli.