1
Seconde Année.
10 Novembre 1876.
iî. ,,.1?:!
N. kH. *
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«TouLiTial de l’Ég’lise Évdiiii^éiîqcie,, Vaiüdoise
Vou» m« terex témoin*. Acns I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
' Suivant la vérité avec la charité. Rp. 1. 15.
Psix OB 1,'ABOHnitMBNT PAB XN
Italie ...............ï- 3
Tous les pays de TUoion de
poste................
Amérique . . • •______
> ti
s 0
On s'abonne;
Pour l'/niérieur chez MM. les pasteurs et les
libraires de Terre Pellice. '
Pour ]’£xlm>ur su Bureau d'4dininistration.
Un numéro séperé: lû ueittiinet.
Annonces; 3A cealimaa par ligue.
I.es eneois d'argtni se font par Utlrt rscammondrr nu par mandats sur lo
Bureau de Persia Arpenttna.
Ponp I" Rédaetlo* adresser ainsi: A la Direction dn TAnoin, Pomaretlo (Pinnrolo) Italie.
Pour l'AdsMlnlolmtlois adresser ainsi: A l’Administration du témoin, Pnmaretto (Pinerolo) Ilalie.
ÿ^om inHl r*e.
Avis. — An* leclPiirs vaiidoisdii Témoin
— Les conférences. — Conférence pédagogique du 3 novembre. — Egli'^es avares.
Les prépositions ek et apa. — Diters.
— Chronique taudoise.— ttecue politique,
— Annonces
Avis.
Nous réclamons l’indulgence
de nos abonnés s’il y a eu retard ou oubli dans l’expédition
du numéro de la semaine passée.
Cela provient du changement du
bureau d’administration. Nous les
prions de nous avertir par carte
postale si le journal ne leur parvient pas d’une manière régulière.
Alix LEITEURS VAUUOIS
do TiBoia.
Notre petite feuille a été bien
près de terminer son humble carrière à la 6n de cette seconde
année de son existence.
Nous disons à dessein rtotre
feuille c’est-à-dire celle qui a
voulu être l'orgaoe de tous les
Vaudois Ce n’est pas sa faute si
elle ne l’est pas encore devenue
davantage, et si elle n’a pas reçu
tous les encouragements qu’elle
avait espéré et dont elle avait
besoin. Les collaboraieurs ont été
eu petit nombre et le chiffre des
abonnés n’a pas été jusqu’à ce
jour proportionné aux besoins
matériels de celle publication Un
déticit considérable aurait peutêtre dû arrêter la Direction dès
la fin de la première année. Il
lui a fiaru, et elle est convaincue
encore qu’il y a non seulement
utilité. mais évideuté nécessité
qu'une Eglise comme la nôtre, aît,
pour l’intérieur des Vallées , un
organe de publicité à la disposition de tous, des administrés, aussi
bien que des administrations.
Mais si le bienveillant intérêt
de quelques amis de notre Eglise
a généreusement levé pour l'an*
née dernière le sérieux obstacle
du dédeit et. si ces roSmes amis
ont encouragé la Direction à persévérer. elle ne s’y est décidée
que dans l’espoir d'obtenir enfin
des intéressés, c’est-à-dire de vous
tous, amis lecleurs.'.ou par vos
soins , une double coopération ,
savoir une part plus grande dans
la rédaction de notre petit journal
et un plus grand nombre d’abonnés.
Le prix extrêmement modique
auquel nous maintenons le Témoin
ne peut-être compensé que par un
accroissement considérable du chiffre des abonnés. Ce chiffre peut
être facilement doublé, car si un
petit nombre de nos paroisses
ont déjà leur contingent raisonnable, il y en a d’autres, même
parmi les plus populeuses , qui
n en comptent que deux ou trois,
c’est à-dire, un pour environ 500
habitants.
D'un autre côté si vous désirez
comme nous que noire feuille devienne plus inléressaïUe, prêtezlui votre collaboration ; plus de
variété lui gagnera plus de lecteurs.
Nous réitérons l’offre que nous
avons faite aux nouveaux abonnés
de l’intérieur qui feront inscrire,
en le paj’ant, leur abonnement
pour l’année 1877 de leur donner
en sus les numéros du mois de
décembre prochain.
Nous ajoutons aujourd'hui une
prière, et c’est que les personnes
qui veulent renouveler leur abonnement veuillent bien le faire le
plus tôt possible afin que l’expédition des premiers numéros de
la nouvelle année puisse se faire
sans le moindre retard.
LA RtDACTIO!«.
LE-S CO^rÊKE.^CKS
En publiant aujourd’hui même
la lettre ci-après de noire savant
ami, M, le professeur A. Revel
de Florence, nous pensons pouvoir
sans inconvénient renvoyer à un
autre numéro la suite de nos observations au sujet des conférences
légales. — Nous tenons à ce que
l'on n’oublie pas que nous avons
en vue uniquement les conférences officielles et constitutionnelles.
Nous voulons déclarer en outre
que nous ne sommes pas ignorants
de notre histoire au point de
croire que notre constitution a de
temps immémorial existé et fonctionné comme depuis 1854. Ce
que nous avons voulu dire c’est
simplement que sans une forte
organisation synodale et une administration centrale revêtue d’une
autorité suffisante, l’Eglise vaudoise n’aurait pas supporté les
épreuves de toute espèce qu’elle
a dû subir.
Cela dit, je me permets d’ajouter qu’il y a quelque danger .
quelque présomption peut-être au
point de vue de notre histoire, à
n’admettre comme doctrines ou
pratiques de notre Eglise que
celles dont on trouve les traces
dans les temps et dans les lieux
où vivaient les Vaudois.
2
178
LB tmoih
FlorencCt le 29 octobre 1876.
Monsiethr h Uédactmr,
Il m’est ari4y|L pks d’iqii^ foi|^éjà,
de vous demiMTer M’hospibalilé eour
quelque articKf écvü «u edtmnt m i*
plume; et l’indulgence avec laquelle
vpgs J’avpz toujours iicccwdée m’assure
que vous n’aurez pas de difficulté à
me donner encore la parole....... pour
un fait impersonnel.
Vous avez signalé, à deux reprises,
tout le bien que l’on se promet de
l’institution des conférences de district,
qu’il serait plus court et plus commode d’appeler de leur vrai nom;
Presbytères. Vous en signalez maintenant le côté sombre (N. 48); et il faut
avouer que les couleurs dont vous avez
fait usage sont bien sombres en véi-ilé.
Mais puisque vous parlez de médaille,
et que le recto vous paraît brillant, il
est à présumer que le revers, en le
frottant un peu , perdra sa couleur
terne et grise. Pernietlez-moi donc,
cher Monsieur, d'essayer de cette opé.ration; la médaille n'est pas fruste et
le métal est bon, elle n’a eu d’autre
tort que celui d’avoir été négligée et
d’avoir été exposée à une oxydation
superficielle.
Vous redoutez pour l’Eglise un t bouleversement » complet; et « sa constitution qui a soutenu victorieusement
l’épreuve de tant de siècles de luttes
sanglantes, » n’aurait plus qu’à dis
Îiaraitre dans le cataclysme I II y a ,
à-dessous, une grave erreur historique; l’on s’imagine trop aisément que
notre église date « de temps immémorial, » que .sa doctrine a toujours
été la même, et que sa constitution n’a
jamais varié.
Permeltez-moi de traiter cette opinion de préjugé ; et permettez-moi de
dire que les préjugés ne tiennent pas
contre le témoignage irrécusable de
l’histoire. Ce qui n’a pas varié chez
nous, c’est le principe de l’autorilé des
Ecritures, mais quant au gouvernemem
de l’Eglise , le cas est bien ditférent.
Avant la Réforme, il est avéré que nous
étions déjà en possession du régime
synodal; mai.s fes pasteurs seuls s’assemblaient une fois l’an, pour traiter
de leurs ajfatres (Léger, livre 1% p.
190 et siiiv.). A partir de la Réforme,
nos Eglises se sont organisées d’après
le régime presbytérien que, au milieu
du -XVI® siècle, l’on voit soudain s’élever en France, en Ecosse, puis dans
les Pays-Bas (voir la Discipline des
Eglises Réformées de France); c’esi l’époque la plus glorien.se do notre histoire , et c’est précisément celle où
fonctionnaient les Présbytères, objets
de terreur pomr nos conservateurs d’aujourd’hui, Dupuis la rentrée, les Actes
synodaux du XVIII® siècle en font foi,
suppression complète de l’élément laïque; les pasteurs seuls s’assemblent en
^node, à des intervalles plus ou moins
éloignés. Un tel état de choses s’esl
prolongé pendant iHie gtande partie du
XIX° siècle. En 1855 enlin, le itynode
volait une Constitution; mais, dominé
par un point de vii§ impiriqiie, sans
jiul sez)çi dtipass| el gtns ipl foii|i
4^ l’a«g«ir, Iq Synod# «oistiluani ooirtfnetlait If |àq|e dg fie,«onger fii’au
monu^ P'éaMi, pmt liit’e prtiwloir
le principe que c la Cou.slitulion se
fait eu vue de ce qui existe el non point
en Arue d’un avenir plus oiifmoins douteux » ( voir le Précis historique, p. 12).
Üu’esl-iJ arrivé? Ce qui était aJors le
{tréscnl, est devenu maintenant le passé',
a constitution vaudoise, après vingt
ans d’existence, se trouve débordée ;
el le Synode, après avoir sanctionné
l’organisation franchement presbytérienne des églises de la Mission, s’est
vu obligé de la recommander aussi
pour les églises des Vallées. Si l’on
croit que l’inslilution des presbytères
ne peut se concilier avec la constitution en vigueur, il ne reste qu’un parti
à prendre; la révision de la Constitution elle-méme. Mais il ne faut pas nous
représenter celle constitution, qui date
d'hier, comme ayant * soutenu victorieusement l’épreuve de tant de siècles
de luîtes sanglante.«; » c’est Faire snp
Ïoser qu’elle a loiijonrs été identique
elle-même, Ce qui n’est pas.
Si vous jugez utile. Monsieur le Rédacteur , de débattre plus ampleiiienl
la question, je n’Iiésilerai pas à prendre
à la discussion une pari de plus en
plus active; en allendanl, je me dis,
comme toujours,
Votre dèeoHé et affectionné
Alb. Revel Prof.
oférence péiitis»g(4U6 du 3 novembre
Suivant l’enlenle préalable qui avait
eu lieu lors d’une première conférence,
le 3 novembre, un grand nombre de
personnes se réimirenl vers 10 heures
du malin , à la grande école de Pomarel, pour s’occuper de l’inslriicliou
parmi nous. .Six minisires de la Parole , un professeur, six régents paroissiaux , deux maîtresses d’école,
plus de soixante régents el rnailresses
des écoles de quartier assistèrent avec
intérêt à la discussion et plusieurs y
prirent une part active.
M. Rivoir professeur ouvrit la séance
par la lecture de la Parole de Dieu
suivie de réflexions destinées à faire i
apprécier toujours plus rimslruclion |
en général et l’instruction religieuse i
en particulier, el par une prière. Il
introduisit ensuite le sujet fixé d’avance
el qui devait spécialement attirer l’at- |
lenlion de la conférence, conçu en ;
ces termes; «De l’élude du français
et de Pilalien dans nos école.«, de la
place à donner à l’élude de chacune
de ces langues et des meilleurs moyens
pour en.-.eiguer à les écrire el à les
parler cori eclemenl. Ces dilférenls sujets furent examinés successivement
et de la manière la plus satisfaisante,
puisque l’accord le plus complet finit
toujours par s'établir à la fin de chaque discussion partielle.
Nous ne pouvons bannir le français
denqsépoles^jdîrent pUiitênrs orateurs,
car il n|gj|t< a rendu # trop grands
servicet( el «ous psi egpore trop nécessaiiWB^C’em grfte* à Iw, que nous
possédons une certaine supériorité sur
îles compatriotes el que nmis pouvions
trouver dans une foide de livres et
de journaux une nourriture intellectuelle qne nous ne pourrions nous
procurer autrement. Dans le domaine
religieux celle langue n’esl pas moins
importante puisqu’elle nous met à
rnême de connaître tout ce que tes sociétés de livres religieux, les pasteurs
el les théologiens publient en français.
.4ii reste nous aurions mauvaise grâce
à vouloir nous en déliarrasser précisément ¡au moment où notre gouvernement cherche à l’introduire dans
les écoles «t où nous voyons que la
connaissance des deux langues est une
des causes de la supériorité de certains peuples sur les autres.
Dans nos écoles nous ne pouvons
donnai' la prépondérance ni an français, ni à l’italien, mais les deux doivent avoir la place d’honneur. Il convient pourlant de commencer dans
les écoles de quartier par le français
qui s’apprend plus difficilement, d’autant plus que plus tard on devra parler
italien dans une foule de circonslauces.
Malgré tous les efTorls que l’on fait
pour enseigner le français, on le parle
si mal parmi nous, que ce serait le
bannir que de lui donner moins d’importance. Lorsque l’élève pourra lire
couramment dans celte langue, i) faut
passer à >ritatien, mais sans revenir
aux voyelles, aux consonnes et aux
syllabes, qui sont désormais chose
connue.
Quant aux écoles paroissiales, la
,qucstion fut longuement débattue et
les avis étaient très partagés. La lecture d’un Irav.ail ijle M. Reynaiid fournil aux membres de la conférence
beaucoup de renseignements intéressants et de données statistiques. L’un
proposait d’enseigner certaines branches en français et le reste en iialien;
un autre voulait donner un jour les
leçons eu italien et le jour suivant
en français, un tioisième était d’avis
qu’il valait mietix parler l’avant-miili
français et l’api’ès-midi italien. Enfin
el pour uniformer autant que pas.«ibte
nos éeoJe.s à celles du gouvernement,
on adopta à l’unanimité l’ordre du
jour suivant, qui résume tonte la discussion ; La Conférence est d'avis :
1® Que dans toutes les écoles de quartier il faut commencer par l'éluae dn
français el passer à celle, de l'italien
seulement lorsque l’élève lira couramment en français; 2* Que dans les
écoles paroissinhis, il convient d'ensei
rr, avant-midi, la Bible, le français,
zaUigraphie el le chant fS heures},
en faisant usage du. frattçais, et, l’aprèsmidi, Vitalien, la géographie, l’arilhmitique (A h. J, en se servant de üitalien.
il s’agissait, en second lieu, de se mettre d’accord sur les meilleurs moyeiu
3
LE TÉMOIN
<79
pour apprendre une langue aux pelils
enfants. L’on parla avantageusement
d’une métlioile , nouvelle pour nous ,
qui a été portée à la connaissance de
plusieurs peisonnes par le moyen d’un
petit livre publié lécemment. (îe n’élail
ni le lieu ni le uioinet de décider de
l’introduire dans nos écoles puisque la
conférence n’en avait pas l’autonlé et
qu’elle ne pouvait l’cxaminei’ avec l’attention nécessaire.
L’on se contenta de rechercher les
inconvénients de la méthode en vigueur
parmi nous et d’essayer d’y porter
remède. Les gi’os caractères des tableaux, si dinérenls de ceux d’un livre
ordinaire, leui- imparfaite graduation
et <tivision, la longueur et l'aridité du
chemin à parcourir, le peu d’attention
exigé par cette méthode, sont autant
d’inconvénients qn’un régent capable
et expérimenté pourra .-îeul éviiei'. En
attendant mieux, il faut nous en contenter. A l’unanimité l’on vota l’ordre
du jour suivant résumant la discussion;
La conférence, lout en mninlenani la
‘méthode, acluelle pour apprendre à lire
aux peliU enfants, recommande chaudi'ment aux réijenls de nuarlier d’éviter
les inconvénients signalés et se réserve
d’étudier s'il y a eu lieu de substituer à la
méthode actuelle la méthode phonétique.
La conféience recommande ensuite
aux maîtres d’école comme des moyens
propies à apprendre à parler correctement une langue, les suivants: 1“il
faut donner aux élèves le matériel de
la langue par des exercices de nomenclature, d’abord simples , ensuite plus
difficiles; 2“ il est important d’avoir
de petites conversations avec les élèves,
même avec les plus petits, sur les
objets et les choses; 3° l’on doit exiger
que les élèves s’entretiennent entre eux
et avec leurs maîtres en français ou
en italien, jamais en dialecte; les
maîtres d’école doivent toujours avoir
un langage correct; 5® il faut profiter
des récitations pour s’asstirer si les
élèves comprennent les mots qu’ils
confient à leur mémoire; 6° l’on recommande des exercices de traduction,
de reproduction et même de composition pour les plus avancés.
L’avis général fut que pour apprendre
à écrire les mots d’une manière correcte , il fallait abandonner l’ancien
système de dictées sans nombre et
clioisies au hasard. Le discours prononcé sur ce sujet par M (îuigou, et
que nous résumons, contient tout ce
qui s’est dit d’important sui- ce sujet.
fJe désapprouve, disait M. (jiiigoii, 1 ;mciemie routine des dictées sans nombre,
prises dans un livre quelconque et que
l’élève ne peut eomprendre. Je voudrais
3lie l’on fît apprendre aux enfants
'abord les veibes auxiliaires et les
quatre vei'hes réguliers, ensuite les
éléments de la proposition simple afin
que l’élève piu.sse se faire une idée
claire du co<uplémen4 et du sujet du
verbe. Ensuite je divi.se la grammaire
en Ijms parties; Hegles théoriques
dont je fais peu Je cas si elles ne sont
pas accompagnées d’exemples formant
une phrase ou lout au moins une proposition. — 2® Règles orthographiques
pratiques qui comprennent toutes les
règles de grammaire présentant une
difficulté d’orthographe et qui doivent
former le sujet d’une dictée. L’institiiteiir dicte d’abord une, deux ou trois
régies que l’élève place au haut de
la page, ensuite des phrases soigneii.semenl prépai ées d’avance ayant toutes
quelque ia[)porl avec les difficultés
énoncées. Celle dictée revue par l’élève
et par le maîlie qui se contente d’indiquer où se trouve la faute que l’élève
doit COI l'iger hii-mêrne, d'après la
règle ipji lui a été donnée. — 3“ Lxercices de reproduction : exiger que
l’élève trouve lui-même des phrases
oorrecles toujours sur le sujet indiqué.
— Cette méthode doit être .'suivie |»our
toutes les parties du disr.ours. » — A
ce sujet, l'on vote l’ordre du ji)ur suivant; La conféivncp adoptant les idées
déoelopi)ées par M. Guigou sur la manière a apprendre pratiquement l'orthographe le, prie de les communiquer en
détail aux mail.res d’école. ,\l. (jiiigoii
publiera dans très peu de temps un
petit manuel sur ce sujet.
■\vant de .se séparer, les membres
de la conférence décidèrent de .se réunir
au mois de mars prochain, au Pomarel,
pour entendre le résultat des expériences faites par chaque maître d'école
sur les différents sujets examitiés par
la conférence du 3 novembre. L’on
prie le président, .M. Rivoir, de fixer,
le moment venu, le jour et l’heure de
la réunion , et d’en donner avis aux
intéressés j par le moyen du Témoin.
Une prière et le chant du Te Deum
lerminéient celle séance si pleine d’intérêt à tous égards.
Tout ne fut pas fini par là. Un repas
vraiment simple et frugal, un peu de
pain et de fromage pris en commun ,
retint encore, pendant quelque temps,
les membres de la conférence. Un peu
de vin , bu dans de grands verres, fut
le bienvenu, malgré la réputation
d'irroi/ues qu’iiii coi rc.spondanl du Rritish Freitmi a essayé de nous faire.
Ce correspondant, aussi mal informé
que peu bienveillant, aurait probablement trouvé qu’un pareil régal était
une fort maigre chère, mais les estomacs et les palais vaudois plus corn- ‘
plaisants cl moins habitués aux mets
subsUmtiels et délicats le trouvèrent
très suflisanl. Il est vrai qu'une conversation aussi agréable et vive que
familière et pleine d’entrain en fut
l’excellent assaisomiernent. Enfin l’on
.se sépara heureux de l’espoir de se
revoir bientôt.
D. Arm.\nd-ügo.n. V. d. m.
EGLISES AViltES
L'Efjlise Libre du 27 octobre
contieni eolie ce titre, un article
que nous lui empruntons en entier.
Epuisé par une série de prédications à New-York, Finney', le
grand réveilleur s'était retiré dans
un village voisin pour y prendre
quelques jours de repos. Quand sa
présence fut connue, curieux de
l’entendre, quelques membres de
l'égiise du lieu vinrent le prier de
prêcher. 11 refuse d’abord péremptoirement. Cependant, ayant appris que celle église ne donnait à
son pasteur qu'un misérable et insuffisant salaire, tandis que plusieurs de ses membres , et en
particulier plusieurs anciens et
diacres, auraient pu payer chacun
la somme entière sans en être
gênés, il consentit à occuper la
chaire.
Ayant choisi un texte approprié
aux besoins spéciaux de l’église
et donnant libre cours à la généreuse indignation que lui inspirait
sa parcimonie, il la flagella, racontait-il lui même, comme avec
un fouet liérissé de scorpions.
Grande fut l’émotion de l’assemblée pendant qu’avec une franchise
terrible, Finney lui prouvait et
lui reprochait son avarice et son
hypocrisie. Tout à coup, au milieu
de l’écrasant réquisitoire, un des
auditeurs, un diacre, n’y tenant
plus, se lève le visage tout décomposé et s’écrie. ■< Je vous en
supplie M Finney, n’en dites pas
davantage ; je payerai moi même
tout ce qu’il faut ! •
Il serait grand temps qu’un Finney français rappelât à nos églises
nationales et libres, que le premier devoir envers leur pasteur
est de subvenir à ses besoins.
Sauf de rares exceptions, ni je
salaire alloué par l Eial aux pasteurs de l'Eglise officielle, ni celui
que reçoivent ceux des églises
libres, ni celui que fournissent à
leurs agents nos sociéié.s d’évangélisation , ne suffisent même aux
strict necessaire. De là une vie de
gêne , de privations et de soucis
rongeurs De là — et c'est leur
juste châtiment —tant d’églises défaillantes, périclitantes et mortes.
Conseillers des églises, membres
riches des églises , essayez une
fois, en gens d’affaires, d’établir,
en regard du traitement que touche
votre pasteur, le budget de ses
dépenses, prenant pour base une
famille de quatre personnes seulement Celui qui écrit ces ligues
4
iSO
LE TÉMOIN
l'a fait pour un pasteur dans ces
conditions En n'inscrivant aux dépenses que l’indispensable, le résultat plaçait le malheureux en
état de faillite au bout de Tannée.
Comment a-t-il pu échapper à cette
honte pendant si longtemps ? Par
des privations imposées à lui-même
et aux siens. On recommande d’ordinaire aux églises de prier pour
leurs pasteurs On fait bien. Mais
de quel front oseraient-elles bien
prier pour ceux que, par insouciance ou par avarice, elles laissent mourir de faim ?
Les prêposilinns eh el apo.
J’aurais un mot à dire sur Tarticle inséré dans le numéro 43
du Témoin, ajaut pour titre : • De
Tautorité de nos versions de la
Bible». L’observation faite sur la
traduction du v. 16, du Chap, ni
de S. Matth. est, je crois , sans
contredit très juste, mais il me
semble que l'auteur fait trop bon
marché, quoique ce soit en passant, des doctrines baptistes , en
disant qu'elles n’ont d’autre appui
que celui de l’incorrection de nos
versions. Car même en corrigeant
le passage sus-mentionné dans le
sens indiqué, cela n’en lève, à mon
avis, aucune force à l’appui que
les baptistes peuvent y trouver.
On peut bien l’expliquer ainsi:
Jésus fut baptisé, c’est-à-dire, qu’il
fut plongé dans Teau et qu’il en
fut retiré, et incontinent il remonta d’auprès de Venu. Dans ce
sens on comprend que l’évangéliste
ait employé le mot incontinent,
tandis qu’autrement il serait plus
ou moins inutile, car, je suppose
qu’à peine le rite du baptême est
accompli, on sort de Teau et que
jamais on ne s’y arrête pour peu
que ce soit.
Du reste, d’après Tusage des
prépositions eh et apo les doctrines baptistes n’ont elles pas en
leur faveur le passage que nous
lisons dans les Actes Ciiap. viii,
V. 38 et 39 ?
Mais pour le mon)ent, la question n’est pas débattue parmi nous,
il vaudra mieux la laisser.
Rorà, T'' Novembre.
Sliiicrô
On lit dans le Siècle:
Un personrtage qui a beaucoup fait
parler de lui, il y a une vingtaine d’années, le bon .losiah Henson, plus connu
sous le pseudonyme de l'oncle Tant,
que lui donna M.'"® Harriell BeecherSlowe , est attendu à Paris celle semaine. il se trouve à Londres en ce
moment, et à la lin du mois il compte
repartir pour le Canada, où il est quelque chose comme clerçfymnn.
Ce bon vieillaid, qui a été chez nos
voisins d’OuIre-Manclie l’objet d’un accueil des plus chaleureux, vient d’atteindre sa 87® année. — Un journal
anglais assure qu’il paraît avoir .à peine
65 ans, et qu’il a rexléi ieui-d’un vieil
albléle débonnaire. Il a été esclave ,
comme opi sait, pendant [plus de quarante ans. La colonie apptéi'icaine à
Pai'is, se pio(iose île plonner une fêle
en son lionneppr et d’ouviii', [pcnplanl
son sp^jour [larmi nous, ipne souscription dont le pi'odpiit lui [permetlia
d’agpandii' el d’embellii' l’école qu'il a
fondée plans sou pays.
Un CPiiieiix détail: .losiah Ihmson a
onze enfants, quarantp- qualie petitsfils el huit aifièpe-pp'lils-fils. Chaque
année, aux fêh’s deNpiël, ce [pali iaiidie
rassemble aulour de hii sa noupbreuse
descemlance. Tauvi e et bon oncle Tom!
n’a-l-il pas légitimement acqpiis par
ses sopplïi ances passées le dpoil de jouir
en paix d’pjiie ipelle el paisible vieillesse ?
Clirouiquc ©auboiec
PoÈ»tnret. — Des 67 pégenis (2
régepiles sepdpmiepil ) pjipI ont suivi , la
semaine dernière, l’école de puélhode
I au Ppjpnapel, 27 sont au de.«spps el 40
au dessous de 26 aips; la npoyenne de
leur âge est <le 24 apps, copiipue la
moyenne de la tenue pie l’école est
pour chacun d’epix pie 6 ans.
11 y a parmi cppx qpielqppes vélépans
qui ont bien tnépilé pie l’enseignement;
Mpn a 38 années d’èxercice, un aulpe
en a 35, ppn aulpe 34, plusieurs au
delcà pie 20 ans.
ToiPles les [personnes qpii ont élé
appp.dées à s’op’cippei' de celle belle
I Ipoippe de sohlals eniolés ¡pour faipe
■ la guerie à l’ignorance, ont élé heu, reipx el p'cconnaissapiis de pouvoir conslaler chez la graiiple upajop'ilé d’cnIp’eppx ipne intelligence el ippi séiieipx
qppi exfplipjppepit copuppicpiI cpi ceilaines
localités, la scppIp; école de qppapiier
répoiul appx besoins de la génépalilé
de ppos enfants. L’on peppl dipe que
cbaqipe [pap'oissc |)0>.-èph; soip cüpiIupI geppt de upailpes ca[pahles, cl il est à
soiphaitei' qppe les Comupissions li’école
el les Consisloires s’elfop cenl pie puainlenii' et de gépiép-aliseï' ces bonnes Ipadilionsqppi se soppI cppnsep véesjusqu’ici.
.àulanl que faipe se [popipia il faiPl
qppe Ton Ipouve qipclqppe moyen de
mettre les tout jeunes régents, ceux
qui en sont à lepir début, en contact
avec leurs aînés afin de les faire profiler de l’expérience de ces derniers.
La puoilié de la journée de vendredi
(3) a élé occptpée par une confép'ence
pédagogiqppe , hpqpielle n’appra pas élé
sans utilité pîiême pour les l'égenls de
quartier, et dont il est parlé dans un
article spécial.
I^CQue politique
Les éleclions devaient être favorables
à la gappcbc, au parli ministériel; tout
le monde s’y allendail. Le vent soufflait de ce côlé ; mais le résultat parait avoir encore dépassé ce qu’on
prévoyait. Spir 431 collèges dont on
connaît les lésullals, le parli ministériel a 242 élus, l’opposition 45. Les
ballollages paraissent encore être favorables app gouvernement.
Le collège de Bp’iqpiéras a élu avec
331 voix le génépal Corle député minislép iel, contpe le Gomm. Tegas, son
ancien p-eprôsentani, qui n’en a obtenu
qppe 189.
Ce n’élail pas ce que nous attendions,
ni poppi' nolP'e collège ni poup’ le résultat
géipép al ; nous avons expp imé nos craintes; pppais nopps soiphaitoips pour le bien
de Tlialie qip’elles soient bientôt enlièl'enpcnt dissipées el qipe nous devions
l’pconnaîtie qipe nopis nopps alarmions
à lopt.
PraMce. — L’assepublée législative
a i'e[ppis ses travaux.
a' Orient. — La trèvp»
de SIX seippaiiies acceptée, les puissances s’occippenl, par Tintermédiaipc de
leup's p’ppiésentanls, de tracer la ligne
de déppiai'caiion entre les deux parties
belh'géi antes.
La sîPs[)ension d’armes est venue à
ppopos poup' les sep'bcs qui ont été
batlpps par les liprcs dans les dernières
renconlies.
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