1
Aonée Huitième.
PRIX D'ABBONNEMBNT PAR AN
Italie .... 1.
Tous lea pays <ie rUninii
lie poste . . . >
Amérique . . . >
Oh s’iilionne :
Pour l'Intérieur ohex MM, Imn
pasteurs et les librairea de
Torre Pellice.
Pour rÆ’aJieViewrau Bureau d’AdministratioD.
N. 48
Décembre 1882
Ud ou plusieurs numéros séparés, demandés avant le ti>
râpe ]<> cent ohacun.
Annoüce's: 2b eeniimes par ligne.
Les entiüis d'ârireni sp foiu par
lettre recowrnaiidee ou par
tnanda/s sur le Bureau de
rosa A>*j(7éît/f«a.
^'our la RÉDACTION adresser
ainsi : A la Direc ion du Témoin,
Pomarerto fPinernlo) Italie.
Pour l’ADMlNISTRATÎON adresser ainsi ; A l'Administration.du
Témoin, Pomaretto (PineroloI
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voue me serez témoins. Actes 1» 8.
Suivantla vérité avec la charité. Et». 1»]&.
Son:imai3?e*
1er Décembre. — La vraie noblesse. —
CürmpondasBce. — à propos de quelques
observations sur l’antiquité des Vaudois,
d’après leurs anciens manuscrits. fmiUj.
— La polenta. — Reme politique. — Souscription en faveur des incendiés du village de Brunissard (Arvieux). — Collecte
en faveur des inondés de la Vénétie.
l©ï* Oéoemtore
....Nous croissions à tous égards
en celui qui est le Chef. Christ Eph.
IV, 15.
Aussi longtemps que le.s hommes n'ont pas pris pied sur le
Rocher ■‘des siècles, qu’iLs n’ont
pas connu et accepté l’unique fondement qui puisse être posé, ils
sont exposés à être emportés, sans
relâche, « à tout vent de doctrine,
par la tromperie de quelques autres hommes, et leur ruse à séduire artificieusement ». Il faut
être pourvu d’une forte dose de
présomption aveugle, pour prendre en soi-même son point d’appui. Si l’on ne tarde pas à se
convaincre qu’il faut le chercher
ailleurs, il n’y a pas d’autre alter
native que de s’adressar aux hommes, ou bien à Celui en qui « nous
avons la vie, le mouvement et
l’être ». Et s’il fallait une preuve
du désordre qui s’est introduit
chez la créature, faite à l’image
de Dieu, nous l’aurions dans ce
fait, aussi général qu’il est étrange,
savoir, qu’à la recherche du bonheur dont il est altéré, l’homme
frappe à toutes les portes avant
de heurter à celle qui seule y
donne accès. Après avoir fait Ijhumiliante expérience de sa propre
incapacité, c’est à des hommes
comme lui, qu’il s’adresse, mais
possédant quelque privilège qu’il
n’a pas. Les grands, les puissants,
les savants, les riches, les habiles , sont .successivement interrogés et éprouvés, et si par un
bonheur unique plutôt que rare,
il trouve chez tous un accueil
bienveillant, protection et secours,
solution de questions difficiles,
bons conseils et directions utiles,
la seule chose nécessairej aucun
d’eux ne peut la lui donner.
Et pendant qu’il passe de l’un
à l’autre de ces appuis terrestres
qui lui échappent, ou ae brisent
sous sa main comme un frêle roseau, les jours et les années s’en-
2
.380.
volent avec une rapidité croissante, et si cet homme n’a pas
pris jSon parti, en prêtant l’oreille
aux. voix menteuses qui se font
entendre autour de lui, de renon-,
cer h toute récherche ultérieure
et de se résigner aux ténèbres qui
l’environnent, son inquiétude se
changera en angoisse, et désespérant enfin de toute délivrance
humaine, il poussera nu cri de détresse rem Celui qu’ili a si longtemps pEieconnu eh oublié, et que
la créailure misérable n’invoque
jamais *'en Wain. Délivré de ses
angoisses, car, il a crié du fond
du cœur, désâîtéré 'à’la source des
eaux vives vers la quelle il a fléchi leî genou, il célébrera désormais la gratuité de son Dieu sauveur et ses merveilles envers les
fils dés'hbih'ihés, fet dans la joie
qüî''‘remplit' son cœur, il aura
bientôt'Oublié les douleurs à travers lesquelles il a dû passer, par
sa pi^ophe fauté.
'ünè' vie toute nouvelle a commencé pour lui ; il est tout étonné
lui-ihêm.e de voir combien toutes
choses ont été faîtes nouvelles:
mais si la vie nouvelle a commencé, il faut qu’elle dure, et
pôuï duper il faut qu’elle croisse.
C’est‘là* loi absolue de toutes les
créatures viVanteè. Les montagnes
vieillissent, sans que leur aspect
généfar subisse, même sous la
màip téméraii’e de l’homme, un
changement appréciable. Il n’en
est jioint ainsi de l'homme, ni
quant I sdh existence matérielle,
que tous les soins et tous les artifidés ne maintiennent pas deux
jours exactement dans le même
état, ni pour sa vie spirituelle
qui s’éteint, si elle ne grandit
pas. L’enfant de Dieu doit croître
à tous égard.s, (ou en toutes choses), car il faut qu’il atteigne la
staturel'dé' l'homme fait. C’est à
lui que s’impose la loi du progrès,
loi qu’il accepte, avec tout ce
qu’elle impose' de sacrifices et de
I
luttes; car le royaume des cieux
est forcé et ce sont les violents
qui le ravissent. Mais après qu’il
a connu l’amour du Père, la grâce
du Seigneur Jésus-Christ et les consolations du St. Flsprit, il court,
sachant vers quel but, il combat,
sachant pour quelle couroune, assuré qu’il'sera plus que vainqueur
en Celui dont il a été aimé.
Il faudrait n'avoir aucune expérience personnelle de ces choses,
pour supposer qu’une foisjjendu
vivant, le chrétien'm’aA qh'à se
laisser Vivre. Le fait'esf-que, si
autrefois connw-«l^'P^issance
dn ihal en lui et autour de lui,
il lâ'îCODuait'bien plus encore, et
s’il a combattu sans succès contre
la chair et le sang, il faut qu’il
combatte désormais contre toutes
les puissances do Tehnemi qui
rode ahtour de lui comme undioh
rugissant. Pas de succès sans efforts énergiques; pas'de victoire''
sans combats’douloureu». Ce qui
le rend joyeux au milieu deS souffrances qu’il endure comme chrétien, c'est qu'il ii’est pas seul,
qu’il marche dans la voie D’il son
Sauveur l’a précédé , et que l’issue
de ses épreuves et de ses luttes
ne peut être que bienheureuse ! '
Pour un seul pécheur que le
néant éprouvé des appuis terrestres amène au trône de la grâce,
aux pieds du Prince de la vie,
combien est grande, hélas ! la multitude de ceux qui s’arrêtent en
chemin, s’obstinant à aller cheriCher de l’eau aux citernes crevas^sées qui n’eu contiennent point,
à s’ appuyer sur le bras de la
chair 1 Ils consument leur vie entière en allant de l’un à l'autre,
en interrogeant à droite' -dt à|
gauche, changeant volontiers de
docteurs et de maîtres, cherchant
efl étudiant'toujours, sans jamais
parvenir à la connaissance de la
vérité, Flottant.s et emportés çk
et là à tout vent de doctrine,
n’est-ce pas aujourd’hui encore,
3
.381.
la condition dè‘'cés foulesj mécontentes, de l’étatoti elles se trouvent, et qui deviennent une proie >
facile des liommes artificieux et
rusés qui se font de ces foules
un piédestal pour s’élever ? Voyez,
disait l'ambitieux Absalon, votre
cause est bonne, mais vous n'avez
personne qui parle pour vous. Ahl
si j’étais roi à la place de mon
père !
On vous a laissé dans l'ignorance, ou s’est enrichi de vos
sueurs et engraissé de votre sang.
Si nous avions le pouvoir, vous
obtiendrez par nous la plus éclatante réparation, votreI part de
science, surtout de bien être, et
d’influence; mais sans nous, n’espérez rien de • pareil'.t Nous sommes seuls amis du progrès. —
L’idée ne-leur est pas* encore venue qu’aucun progrès* réel n’est
possible et durable, s’il n’est avant
tout un progrès spirituel et moral.
Pour croître et progresser en prospérité matérielle, il est indispensable de croître en m,ême temps
en' Suivant là 'véHté avec la clîàrité, ou dans la cbàrité'. — Comme
un malade s’agite s,ur son lit,
changeant à chaque, instant de
position, dans le vain espoir d’en
trouver enfin une qui le guérisse
de son mal, ainsi les individus,
comme les peuples, se remuent
et s’agitent, même .avec violence,
pour trouver le bien-être qu’ils
rêvent. Mais le mouvement violent
ne guérit pas de la fièvre. Et quant
aux peupless’il n’est même pas
exact de dire-, t que c'est « de révolution en - révolution qu’ihs se
civilisent, » — il est parfaitement
faux d’affirmer qu’ils Seront d’autant meilleurs et plus civilisés’,
qu’ ils seront passés par plus
de bouleversements. — C’est TEvaûgile seul, la vérité, et la charité personifiées eh’^ Christ, qui
civilisé' un peuple, qui le'conduit
dans les voies du progrès et de
la prospérité véritable. Sans lui
il n’y a pas de raison pour'qü’Ün
peuple ait jamais fait sa dérnié're
révolution,, OU .qu'uhj hornme’Xolît
jamais délivré de saffiernièpéjiÜP'
goisse! -i..;. 'b'
..-.¡fc - r- -ri
La vraie
niibiesse
i ; '. ■ ^ Í
;/.'i
Il est dit des discîplès ,de iBèhép
qu’ils eurent des senlith,ents‘,i3i^s
nobles que ceux de Théss^loniqqe
(Actjes xViî. il), et noua nous .demandons en quoi pouvait consister
cette noblesse. Elle ne pouvait leur
venir par héritage quand môme le
sang d’Abraham l’ami de Dieu et.je
père dès crovants (fonlât dans leùps
veines, car a ce. titre les disciples
de Thessalonique auraient été ,aussi
nobles qu’eux vu qubls, étaient eux
aussi descendants a’Abraham. .Maiajl
existe une meilieuréj noblesse qü,e
celle qui nous vient par la généalogie
ou par les titrés. Les; disciples de
Béree sont appelés nobles d’abord
parce qu'i'fc reçurent, la Parole avec
beaucoup .de promptitude pendant; que
ceux de .'Thessalonique persécutèrent
les messagers de la vérité jusqu’à
les contraindre à s’en aller. A Berée
pas d’esprit de critique à l’adresse
des prédicateurs ni à celle de la parole qu’ils apportent,, mais des coeurs
ouverts coqnme celui de Lydiè pour
recevoir la' vérité, des esprits ! .disposés à entendre raison,,i deSi personnes bien disposées qui reçoivent
la parole dans des cœurs honnêtes nt
bons, (Luc vai. -15) et rendus tels .paila grâce de Dieu. Recevoir Taumpne
quand nous sommes devenus pauvres
par notre faute c,e n’est pas .nobles
mais recevoir de la main de Dieu, sa
sainte parole et lui faire ffion accueil
cela constitue la vraie noblessei, - t
Les disciples de Bérée ont un .autré
titre à la vraie noblesse iOn tant
qu'ils examinent tous les jours
Ecritures; ce qui nous.confirme dans
la pensée que ceu^x qui font ibout accueil à I la prédication sont , aussi
ceux qui lispnt plus régiilièrement
la Bible. Puisque les Beréens exa*
4
.382-,
minent les Ecritures pour savoir si
ce qu’on leur disait y était conforme,
nous avons la preuve que la prédication de Paul était foncièremenl
tiibiiq ue, et que ses arguments et
ses démonstrations étaient tirés de
la Bible. A ce titre comme à tant
d’autres l’apôtre des Gentils est le
modèle des prédicateurs. C’était dans
l’Ancien Testament qu’il prenait son
textp, ses argumentations et les exemplès A l’appui. Pourquoi donc y at-ilvdé nos jours des chrétiens qui
Ile font guère de cas de l’Ancieu
Testament et ne lisent guère que le
Nouveau? Lès deux constituent la
Parole du Seigneur et contribuent
à notre édification; qu’ils n’aillent
donc pas l’un sans l’autre dans nos
Iqctiires, soit à la maison, soit à l’école, soit au temple.
En examinant les Ecritures nous
ne faisons que jouir d’un droit et
qu’accomplir un devoir qui nous
viénnent de Dieu, et les personnes
3ui étudieilt le code pour s’assurer
e leurs droits à la^possession d’un
immeuble, devraient comprendre que
l’étude de la Bible est plus nécessaire
'encore pour la recherche d’un bien
aussi précieux que l’est la vérité qui
sauve. Du reste la doctrine de Jésus
Christ ne craint pas l’examen , elle
le commande. Gela fait du bien même
au prédicateur que de se sentir contrôlé par des auditeurs qui examinent
ses assertions avant de les accepter
oü de les rejeter. Les Béréens faisaient
cela tous les jours. Quel exemple nous
donnent cès chrétiens à peine sortis
du judaïsme et quelques-uns peut
être du paganisme. Notrè peuple qui
fréquente le culte et qui participe à
la Gène, quoique avec une régularité
bien imparfaite, ne lit pas assez la
Parole de Dieu.„ Ceux qui assurent
qu’ils lisent A la maison et entendent
par là excuser leur absence au temple ,
ne peuvent pas toujours être crus
sur parole, car si réellement ils
lisaient, ils devraient trouver, une
fois ou l’aulre, l’ordre de ne pas
abandonner les saintes assemblées,
comme quelques-uns ont l’habitude
de faire. Et en venant au temple,
pourquoi chacun n’apporterait-il pas
sa Bible, ou au moins le Nouveau Testament pour pouvoir suivre la lecture? L’ordre de sonder lès Ecritures
3ul peuvent nous rendre sages A salut,
oit être pris au serieiix, car c’est
par les Ecritures que nous estimons
avoir la vie éternelle et ce sont elles
2ui rendent témoignage du Sauveur,
a Parole de Dieu n’est pas seulement
un livre, elle est une puissance, une
puissance A salut A tout croyant. Elle
renouvelle le monde, elle anoblit les
Ames les plus dépravées ; l’élude de
la Bible rend noble, et ceux qui se
nourrissent de celte Parole ont plus
3ue tous le autres des pensées nobles,
es principes nobles, et une conduite
noble.
Nous ne nous étonnons pas d’entendre que d’entre les Béreens fludmrs cmrent, car ils avaient reçu
la Parole, ils l’avaient examinée soigneusement: et comme la foi vient
de l’ouie, de l’ouie de la Parole de
Dieu ; ils crurent en assez grand
nombre. En cela aussi ils sont plus
nobles que les Thessaloniciens puisque de ceux-ci seulement quelques
uns crurent (ou 4) précisément parcequ’ils n’avaient pas fait bon accueil
A la parole et aux prédicateurs. Les
mêmes résultats seront obtenus partout et toujours, et il arrivera chez
nous comme A Bérée que celui qui
examine les Ecritures et fait bon
accueil A la prédication de la vérité
sera aussi celui qui croit et qui
marche selon Dieu.
Voutons-noHS être véritablerneiU
nobles? Soyons-le de la bonne manière , soyons-le A la façon des Béréens. Que ferions-nous d’une couronne ducale A supposer que les
nobles de ce monde voulussent nous
la céder? La coujonne de vie, la
couronne de gloire est infiniment
plus précieuse, et Jésus la décerne A
celui oui croit en Lui, à celui qui
est fidèle jusqu’à la mort. Laissons
à qui les désire les titres de noblesse
3UI relèvent des parchemins et des
iplômes délivrés par les hommes,
et réjouissons-nous de ce que — parla grâce du \ Seigneur — nos noms
5
-383 .
sont écrits dans le livre de vie. Nous
ne saurions aspirer à une noblesse
meilleure. E. B.
Corrcoponbancc
. ... 24 novembre H82.
Mon cher Monsieur^
Je ne crois pas me tromper en
disant que peu de personnes ont été
plus intéressées que moi par la visite
et par les discours du cher monsieur
Coillard. Les détails qu’il nous a donnés sur la mission, déjà accomplie à
Léribé, et sur celle qu’il avait entrepris d’aller fonder sur les bords
du fleuve Zambèze, me sont présents
à l’esprit, à peu près comme il y a
quinze mois. Ce qqe j’oublie moins
que le reste, c’est l’appel pressant
qu’il a adressé, de la part du Seigneur, à l’Eglise Vaudoise pour qu’elle
prenne une part active a cette glorieuse entreprise.
Je me suis tenu au courant, par
le, moyen du Journai des missions de
Paris, des mouvements de Monsieur
Coillard de son aimable et courageuse
compagne, depuis leur départ des Vallées jusqu’à leur arrivée en Afrique.
De son côté, le Témoin m’a annoncé
la généreuse résolution de Mons. et
Mad. 'Weitzecker d’aller au printemps
prochain remplacer Mons Coillard à
sa station de Léribé, pendant que le
jeLine Mons. L. Jalla se préparera,
à la maison des missions de Paris,
à entroi' à son tour, dans ce beau
champ des missions. C’était plus que
je n’aurais osé espérer d’honneur pour
noire chère Eglise, et pour trois de
ses enfants et j’en ai rendu grâce à
Dieu. Mais je veux faire une confession à la quelle vous ne vous attendez peut-être pas: la voici.
L’impression générale qui m’est
restée des renseignements que nous
ont donnés Mons. et Mad. Coiliard,
sur le pays de Léribé et sur ses habitants, c’est qu’il y avait là, sous
un climat doux et sain, dans un
pays fertile en céréales et riche en
fruits excellents, une bonne petite
église, bien organisée et assez vivante,
une population douce, bienveillante
et serviable au milieu de laquelle il
faisait bon vivre. Or,'* connaissant
tous ces détails, je ’ ràe''stfià'dit, en
apprenant la décision dé nôtre évangéliste de Nice, que le sacrifice auquel il se disait prêt, n’était pas
aussi grand qu’on l’aurait pu croire ,
puisque les seules difficultés qü’il
eût à surmonter étaient celles de la
langue et du changement de climat ,
ne tenant pas trop grand compte de
l’expatriation, puisque la patrie du
chrétien est partout où le Seigneur
l’appelle, et où la moisson réclame
l’ouvrier.
Et cependant, si même pour une entreprise comparativement facile. Monsieur W. a senti le besoin de demander les prières de ses frères et amis,
il les réclamera avec d’autant plus
d’instance et les obtiendra sûrement
plus nombreuses et plus pressantes,
maintenant qu’il a dû être informé,
mieux que nous sans doute, de l’état
dans lequel le cher Mons. Coiliard a
retrouvé sa station et congrégation
de Léribé. La lettre du 26 Août dernier de cet homme si calme et si
intrépide, trace un tableau très sombre de son cher Léribé. Il savait
qu’il n’était plus tel qu’il l’avait
laissé il y a cinq ans, mais, dit-il,
la réalité dépassa tout ce que l’imagination avait peint de plus sombre.
«La station désertée, délabrée, serait un tombeau sans la présence de
quelques femmes et enfants. Le village autrefois si propre, si animé,
si riant, n’est aujourd’hui qu’un
morceau de ruines silencieuses et
désolées Le jardin missîonaire je
n’en parle pas; il est l’emblème de
la vigne du Seigneur bien autrement
dévastée. La guerre, et la pire de
toutes, la guerre civile, a semé des
haines et des vengeances implacables.
Je n’ai pas encore pu sonder les
plaies de mon trou'peau. Mais ce
que j’en ai entrevu et ce que j’en ai
senti me fait frémir de douleur et
d’effroi. La jeunesse, cette jeunesse
6
-384
sur laquelle nous avions fondé tant
d’espérances, a été décimée par la
violence des passions. En présence
de tant de désastres et de ruines,
les payens se moquent de l’Evangile;
l’église est déserte; les chemins de
Sion mèpent deuil! »
J’ai lu, plus d’une fois, la lettre
dont je viens de transcrire un fragment, et d’après ce qme j’ai pu conr
naître et deviner de Mons. GoiÜard,
je suis persuadé de la parfaite exactitude du moindre détail. Il doit lui
en avoir beaucoup coûté pour l’écrire; il le dit d’ailleurs lui-même
et je léicrois sans peine. Mais comme
c’est tin homme: d’une foi éprouvée
et d’un dévouement sans bornes au
service de son Maître et de ces Bassoulos qu’il a adoptés, il est hors de
doute que ces trois mois qui se sont
écoulés depuis le départ de sa lettre
auront)été; fidèlement employé à relever les murs de celte petite Sion, û
raniener quelque brebis égarées , à^affermir les. faibles,’à consoler et encourager les âmes abattues, ensorte qu’une
prochaine communication nous donnera des nouvelles un peu meilleures. —
Je le souhaite pour lui-même d’abord
et pour son épouse, pour les directeurs
et amis de ces missions au Sud de
l’Afrique; je le souhaite particulièrement pour Mons. et Mad. Weitzecker
qui se préparent à aller servir le
Seigneur à ce poste redevenu difficile, afin que leur courage ne faiblisse pas; que plutôt il s’affermisse
de plus en plus, eusbrte que ce ne
soit pas en tremblant qu’ils songent
à cette perspective, désormais si prochaine, estimant que leur œuvre sera
d’autant plus importante et plus bénie de Dieu qu’elle sera accompagnée
de plus de difficultés et même de
plus de dangers.. —• Je sais, au reste, qu’il leur sera fait selon leur foi
et que le ^eigneur qui les a appelés
saura aussi les préparer pour l’accomplissement de leur mission.
Je vous prie etc.
.IACQUE.S.
4 propos (le queiqaes observalioiis
i
sur l'anliqiiUé des Vaudois. d'après leurs anciens mauuscriis
/'Suite voir V. N. 47>.
Remarquons d’abord qu’il n’est pas
un seul de ces manuscrits vaudois
qui traite d’un bout à l’autretde la
même matière.
Chacun d’eux est un recueil de
morceaux différents. — J’aisous les
yeux la table>'des matières de tous
ces MSS. Morland a donné la liste
de ceux qu’il a apportés à Cambridge ;
M' le Doel. Todd, Conservateur de la
Bibliolb. de Dublin, a bien voulu me
transmettre l’indication plus détaillée
encore,: de tout ce que renferment
les MSS. V. de cette ville; ënfiti J’ai
pris moi-même à Genève des notes
assez nombreuses sur les MS V, qui
s’y trouvent. •' ' ’
Les mêmes pièces, ( traités en prose,
ou poèmes),'âh rencontrent souvent,
( en tout ou en partie), dans plusiètirs
de ces volumes, qui néanmoins ne
les présentent jamais dans le même
Ordre. Ainsi là glose'sur ^ le Crédo,
se trouve, à Genève, dans lés MS.
43, 208 et 209 ; celle sur le Pater,
ne'figure que sur les MS. 208 et 209 ;
mais l’une et l’autre se retrouvent
dans les MS. de Cambridge; ;èt de
Dublin : et partout elles sont eüéadrées
entre des morceaux différents.
Le Trâité de la Pénitence, se lit [ à
Genève, dans les MS 207 et 209,; à
Cambridge, dans le troisième Vohime
des manuscrits déposés par Morland ;
et à Dublin , dans le volume portant
le N“ 22, de la Classe C, 'Tabl. 'V,
de la Bibliothèque du Collège dé jà
Trinité: également accompagné de
pièces différentes. ' •
Les poëmes, dont nous aurons
surtout à nous occuper, sont h Genève, dans le MS. IM® 207; à,.Dublin,
dans le quatrième vol. des MS V.
(classe G. Tab. V, N° 21) et â ;Gàmbridge dans le second des vol. déposés:
lequel est marqué B. Un fragment*de
la Noble Leçon, se trouve en outre
7
contenu dans le volume suivant,
marqué G. Ges mêmes textes, ainsi
reproduits par l’écriture, en différents
volumes sont donc ^en incontestablement des copies; si ces copies ont
été faites au quinzième siècle, l’ouvrage copié, a dû être composé antérieurement. Plusieurs de ces ouvrages
portant des traces de remaniements
déjà anciens; par exemple, le Verger
de Consolations, qui renferme des
interpolations évidentes, disposées
différemment selon les manuscrits ;
(Genève, N“ 209,. et Dublin, ï. VII,
des MSS- Vaudois). Le Livre des
Vertus, (Genève, 206; Dublin T. III)
auquel M’' Montet a consacré une
intéressante notice, où il fait ressortir
cette particylarité : {Rivista Cristiana,
N° de .luiIl'eH882 , et d’Août, p. 271).
Quelquefois les adjonctions ou les
retouches, se montrent en voie de
formation, par des notes écrites en
marge; ainsi dans le MS. de Genève,
N® 208, il y a des notes marginales,
aux péages: 4-, 6, 7, 12, M, 20, 21,
etc. En voici un exemple: à la page
30'’® se trouve cette phrase...... En
aquel mtendament alqual la beata
trenita comande lor esser cresu ; ces
motSj la beate trenita, sont barrés
sur le MS. et remplacés en marge
par celui-ci : lo ■ Salvador. Si une
nouvelle copie avait été faite du volume, ou seulement de ce morceau,
il est'probable que la modification
indiquée en marge aurait été admise
dans le texte copié.
Enfin aucun de ces MSS. ne porte
le caractère d’un texte original; aucun
du moins de ceux qui ont passé sous
mes yeux. Dans l’état actuel je pense
qu’on ne’'saurait considérer les manuscrits vaudois, autrement que
comme étant tous des copies.
, A. Müston. (suite).
la píllenla
Nous supposons que bon nombre
de nos lecteurs aiment et mangent
comme nous la polenta. Et pour
qu’ils puissent la manger bonne et
ne'risquent pas de cofitracter lapeL
lagra, cette maladie qui fait tant de
victirnes surtout dans le' LombardVénitien, nous leur recommandons
les considérations suivantes émises
par une association de médecins de
Conegliano.
1. Le mais avarié est la cause de
\a pellagra lors même qu’il ne serait
pas beaucoup avarié;
2. Le maïs*se gâte lorsqu’on le
récolte avant qu’il ait atteint un
degré parfait de maturité et lorsqu’on
le place imparfaitement séc dans des
greniers humides et sans ventilation;
3. Avant de déposer votre maïs
dans le grenier , ayez soin de le bien
faire sécher soit au soleil s’il y en a,
et sinon au four; '
4 Ne mangez pas l’espèce de maïs/
appelée cinquantmo (c’est à dire celle
qui requiert Cinquante jours des semailles à la moisson);'*
5. Méfiez-vous du maïs qui vient de
l’étranger ;
6. Guisez bien la polenta et n’oubliez pas d’y mettre du sel;
7. Surveillez le meunier;
8. La farine qui exale une odeur
spéciale aromatique est un vrai poison
qui cause la pellagra. E. B.
Iftclouc poitttquc
Mtatte. — La Ghambre des députés
et le Sénat sont occupés à se constituer. La Ghambre des députés a nommé, presque à l’unanimité, l’honorable Farini à la charge de président;
elle a procédé ensuite à l’élection des
vice-présidents, des secrétairesèt'des
questeurs, ainsi qu’à la désignation
des membres des diverses commissions, celle des budpts, dé la vérification des pouvoirs des députés. Presque tous tes membres de la Ghambre
élective se sont rendus à Rome et
ont prêté serment, même Goccapiellér
et Costa , sans faire des réserves ou
des restrictions verbales; car la Chambre aurait refusé de les ' entendre,
ainsi qu’elle l’a fait à un de leurs
8
886—
collègues qui avait prêté serment auparavant.
Les iournaux expriment généralement ropinion que Déprétis, comme
l’avait fait pressentir le discours de
Stradella, èt à mots couverts, celui
de l’ouverture des Chambres, fait au
moins un demi tour à droite. Il se
détache des radicaux, des intransigeants de la gauche extrême pour
se rapprocher des centres et même
d’une partie de la droite disposée à
faire la fusion. — Les radicaux sont
indignés contre Déprétis qui, du reste
trouvera bien moyen, grâce à son
caractère fertile en expédients, d’apaiser les mécontents.
Le discours de la Couronne a généralement satisfait au premier abord;
plus lard les critiques n’ont pas manqué. On en a trouvé la forme faible
et défectueuse ; et, pour le fond, il
n’a pas satisfait, soit eij ce qui con
cerne l’arrnée, soit en ce qui se rapporte
aux affaires étrangères. 11 n’y est question ni de Tunis ni de l’Egypte. Rien
que quelques phrases très générales
sur ces points comme sur bien d’autres.
Wrance — On a découvert un déficit de 100 millions, inattendu dans
le budget. Le Madagascar menace de
devenir la pomme ue discorde entre
la France et l’Angleterre.
Angleterre. - -Les Irlandais n’ont
pas fini avec les alië'ntats. Il y en a
eu à Dublin contre un juré et contre
un constable ; même à Londres, contre
Gladstone.
Allemagne. — On annonce la
mort du comte Mannteuffel, ancien
premier ministre du roi Guillaume IV.
€7angtanttnqi>le. — Le Sultan a
été menacé par un hallebardier qui
l’aurait tué, sans la présénce d’esprit
d’un officier.
iBI«ls—»'Dans les dernières
votations les démocrates ont eu le
dessus sur les républicains qui sont
en ce moment au pouvoir.
SOUSCRIPTION EN FAVEUR
DES IKCENDIÉS
du village de Brunissgrd (Artieux)
Fr.
Montant des listes précéd
Mons. H, Bert des Clos . »
» Jacques Chambón »
Deux personnes de Praly »
Paroisse de Pramol . »
» de Rorà . . »
» d’Angrogne . »
» de La Tour, collecte î
» » souscr. »
Quelques Vaudois établi à
Monaco, par Mons. J. P.
Malan . . . . »
987 85
2 00
1 00
3 00
27 85
10 00
110 00
100 00
204 20
69 00
COLLECTE EN FAVEUR
RES INONDÉS DE LA VÉNÉTIE
Paroi.sse de Massel . . Fr,
» de Périer-Maneille »
» Ville-Sèche
» Pomaret
» Prarustin .
» de St. Germain
.. » de St. Jean
» de Rorà .
» de Viliar .
U de La Tour
» » pour évang. *
» » Ecole su
périeure évangélique »
3 d’Angrogne pour
évangéliques . . i>
Quelques Vaudois établis à
Monaco (ville) . . »
15 00
83 15
40 00
55 00
69 15
68 00
481 30
31 00
184 00
71 00
102 25
27 10
i
148 00
69 75
AININOINÎOE
GLORlEüSERlTRiDiSVÂDDOIS
DANS U!' ris VAULEKS
par
I I O n r i A r* 11 a U. cl
l'rt-i fr. f,G4>
EHNiiSTrtanEici', Gérant et Adininislnnnir
Pignerol,, lmp. Chiaoiore et Masearelli.