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LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES TAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vou» me eereî témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Mattli. VI,
Sommaire!
Dieu nous a aimés — Sir Peter Coats —
Correspondance — Ciironique Vaudoise
____ Revue Politique — "^i^nnonoes.
DIEU NOUS A AIMES
(1 Jean IV : 10)
« Il n’y a pas une vérité, dans toute
la Bible, qui doive agir sur nous avec
plus de puissance, que la doctrine
de l’amour de Dieu, et il n’y a pas
de vérité non plus que Satan s’efforce davantage d’altérer.
Si nous pouvions convaincre les
hommes que Dieu les aime, ils se
presseraient à l’entrée du royaume
des cieux. Malheureusement, ils s’imaginent que Dieu les hait, et ils
ne croient pas pouvoir s’enfuir assez
loin de se présence.
Cette idée provient d'une éducatoin erronnée, que nombre de mères,
même chrétiennes, donnent à leurs
enfants, en-leur faisant croire que
«Dieu les aime seulement quand ils
se conduisent bien.» Mais où trou
vez-vous rien de^ semblable d'
l’Ecriture 9 Nulle part. Vous, ne dites
pas à vos enfants que vous les haïssez quand ils font mal ; leurs fautes
ne transforment pas en haine votre
amour, car, s’il en était ainsi, vous
devriez les hSÎf beaucoup plus que
les aimer. Non, vous ne reniez pas
votre fils, comme s’il ne vous appartenait plus, à cause de sa désobéissance, et vous l’aimez lors même
que vous le jugez coupable. Combien
plus Dieu ne nous airaera-t-il pas,
malgré nos péchés, et tout en haïssant toujours, partout, et sous toutes
ses formes, le péché!....
Satan cherche à faire croire aux
hommes qu’ils ne sont pas dignes
de l’amour de Dieu. 11 a réussi admirablement à nous faire aimer nos
semblables, aussi longtemps qu’ils se
montrent dignes de notre affection.
Mais à la moindre faute, à la première infidélité, nous cessons de les
aimer. C’est ainsi qu'aiment les hommes ; ce sont là les rapports qu’ Us
entretiennent entre eux.,..,,
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— 162 ~
iTautre part, se croire digne de l’amour deDieu^c’est le premier degré de
la rampe des œuvres méritoires, au
moyen de laquelle Satan voudrait
faire monter l’homme jusqu’au ciel,
pour le précipiter, d’une plus grande
hauteur, au fond de l’abime.
Dignes de l’amour de Dieu ! mais
quand l’homme ferait tout ce qu’il
est tenu de faire, il devrait encore
s’écrier; Je suis un serviteur inutile!
Il n’y a absolument rien qui puisse
nous conférer un droit quelconque
à l’amour de Dieu. Oui nous sommes
indignés d’être aimés de lui....
Pourquoi donc, me demandera
quelqu’un, Dieu m’aime-t-il? Je lui
répondrai par une autre question :
« Pourquoi une mère aime-t-elle
son enfant ? Ecoutez la réponse
de l’une d’elles : Son mari ayant une
mauvaise conduite, elle fit tous ses
efforts pour engager son fils unique à ne pas suivre son exemple.
'Tout fut inutile. Le père l’initia à
toute espèce de péchés et de vices.
Après sa mort, le fils fut arrêté, et
dut répondre, devant les tribunaux,
d’un assassinat. La mère assista au
débat, au cours duquel pas un seul
témoin à décharge ne se présenta.
La sentence du jury n’accorda pas
même les circonstances atténuantes;
il fut condamné à mort et tout le
monde en fut content. La mère en
appela, mais en vain. Elle fit un recours en grâce, mais inutilement.
Elle demanda que l’exécution de la
sentence fût retardée de quelques
jours, mais on ne fit pas même attention à elle. Elle supplia qu’au
moins on lui donnât le cadavre de
son fils, pour l’inhumer en un lieu honorable; cela même ne lui fut pas
accordé. Trop faible pour résister à
tant de souffrances, elle devint malade et exprima un dernier désir:
que sa dépouille mortelle fût ensevelie à côté de celle de son fils, dans
l'enceinte de la prison. Pourquoi
n’eut-elle pas honte de son fils ni
dans la vie ni dans la mort? Pourquoi aima-t-elle ce meurtrier ? Parcequ’elle était sa mère. Ainsi en
est-il de Dieu. Il nous aime parcequ’il
est Père, parceque d’aimer est sa
nature comme celle du soleil est
d’éclairer et de réchauffer. »
Fragments d’un sermon prêché
par M. Jean Pons à Vinauguration
du Temple de Catane.
SIR PETER COATS
Le 9 Mars dernier s’éteignait la
vie d’un parmi les hommes les plus
riches, les., plus pieux et les plus
généreux, en même temps, dont
s’honore l’Ecosse. 11 devait sa fortune
à une grande filature de Coton établie
à Paisley et envoyant ses produits
dans toutes les parties du monde
(si nous ne nous trompons les bobines avec la marque J. et P. Coats
ont pénétré jusqu’aux Vallées); et
il répandit ses libéralités sur le monde
entier. À. sa ville natale il fit cadeau d’un splendide édifice destiné
à recevoir une Bibliothèque libre
et un Musée; à son Eglise (Unie
Presbytérienne) il fournit les moyens
de venir en aide aux ministres infirmes, de construire des presbytères,
d’augmenter les salaires des pasteurs
et des professeurs. Pendant bien des
années il fit les frais d’un repas journalier pris en commun par les étudiants en théologie.
Dire le nombre d’églises ü. Presbytériennes qu’il contribua à bâtir est
impossible ; la vérité est qu’il ne s’en
3
— 163 —
bâtissait pas sans lui... Dans sa résidence d’Auchendrane, on pouvait
voir un coussin de velours sur lequel
étaient disposées les truelles en argent dont on lui avait fait cadeau
lors de la pose de la première pierre
de nombreux édifices. Or, ne reçoit
la truelle que celui qui a donné auparavant à pleines mains. Ses amis
avaient l’habitude de lui dire en
plaisantant que ce coussin était l’objet
Je plus cher qu’il possédât et de lui
demander combien il lui avait coûté
environ. Il ne savait que répondre,
car réellement sa main gauche ne
savait pas ce que faisait la droite.
Deux églises, en particulier, ont été
entièrement construites à ses frais,
celle d’Auchendrane, et celle d’Alger
(Algérie).
Son caractère réunissait des qualités qui se trouvent rarement réunies chez la même personne.
C’était un homme pieux, marchant avec Dieu, dont toute la vie se ressentait d’une communion intime et
constante avec le Très-haut, et en
même temps, le champ auquel s’étendait son intérêt était des plus
vastes II était très sociable, prompt à
la réplique, ne dédaignant pas la plaisanterie. D’un naturel simple, il avait
un tour d’esprit essentiellement pratique. Doux d’habitude, il prenait
feu quand il s’agissait de protéger
l’opprimé et ne se donnait de repos
que lorsqu’il avait arraché à l’usurier la dépouille de la veuve ou de
l’orphelin.
Il n’échappait pas, et ne cherchait
pas à échapper, aux collecteurs du
continent, notamment aux Vaudois
qui trouvaient toujours en lui bon
accueil, et qu’il ne laissait jamais
aller sans avoir écrit sur leur carnet
un ciüffre encourageant. Parfois il
se souvenait que le collecteur avait
une femme toujours à la recherche
de coton de bonne qualité, et il lui
offrait une jolie collection de ses
bobines.
Sir Peter Coats servit Dieu fidèlement, joyeusement et Dieu lui ac
corda une vieillesse des plus actfves
et heureuses, lui permettant de voir
les enfants de ses petit-enfants. Il
est parti maintenant, mais sa mémoire restera dans bien des cœurs
et y perpétuera l’influence bienfaisante qu’il avait exeroée de son
vivant.
CORRESPONDANCE
Notre «homme de la campagne»
qui nous avait promis au moins
une lettre encore sur le sujet
de l’admission des catéchumènes,
nous a fait dire que puisque la
Conférence du Val Pelis s’est saisie
de la question, il attend de savoir
ce qui s’y décidera en automne,
pour nous dire son dernier mot.
Soit... mais qu’il se souvienne que
Nous ne le tenons pas quitte, et que
lorsque le moment sera venu nous
saurons lui rappeler sa promesse.
Nous publions aujourd’hui une autre
lettre se rapportant au même sujet:
« La question des catéchumènes
est une question très sérieuse, qui
depuis des années embarrasse et
donne du souci aux Consistoires. On
a déjà essayé de diverses méthodes
sans avoir obtenu jusqu’ici des ré
sultats très réjouissants.
Il y a quelques années, un chrétien, père de famille, voyant que son
fils n’avait pas toutes les qualités
voulues pour être membre de l’Eglise, lui conseilla de ne pas être
admis comme on l’est généralement à dix-sept ans, mais d’attendre
encore, et en attendant son père
lui parlait de la préparation qu’il
devait faire. Son fils cependant ne
demanda plus à être admis, jusqu’àce qu’étant arrivé à l’année où il
devait partir pour le service militaire, il le demanda ; et quoiqu’il
laissât encore à désirer, son père
ne sachant pas trop s’il ferait
bien de persister encore dans l’opposition et de le laisser partir ainsi
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consentit à son admission; et à tout
dire, ce fils n'était pas pire que la
plupart des catéchumènes; seulement son père aurait voulu le voir
converti à l’évangile, avant d’être
admis comme membre de l’église,
bt je crois qu’il avait raison, car, ne
nous faisons pas d'illusions, nous
savons qu’un inconverti, c’est quelqu’un qui vit loin du Seigneur; quelle
communion aura-t-il avec lui? et
comment pourra-t-il communier dignement?
Il me semble entrevoir un moyen
qu’on pourrait mettre en avant, et
qui pourrait être rendu efficace pour
notre église: ce serait d’établir dans
chaque paroisse des réunions de
prière toutes spéciales pour la jeunesse, et particuliérement pour les
catéchumènes, par des chrétiens
vivants soit pasteurs ou autres, qui
savent que la promesse est faite, que
si deux d’entre eux s’accordent sur
la terre pour demander quelque
chose, ce qu'ils demanderont leur
sera accordé, et que la prière du
juste faite avec zèle a une grande
efficace. Malheureusement notre foi
est toujours trop faible, et une foi
faible est souvent mélangée de doute
et n’obtiendra jamais grand chose ;
mais s’il est vrai que tout est possible à .la fpi vivante, pourquoi ne
pas nous mettre à l’œuvre, et travailler, et si nous n’avons pas cette
foi, la demander? Si donc les chrétiens s’unissent en prière, ne doutant
nullement que Dieu exauce. Dieu
exaucera certainement; autrement
pourquoi aurait-il promis de le faire
lui qui n’est pas homme pour mentir?
Maintenant, il est vrai, ce sont
aussi les parents qui ne doivent pas
être oubliés dans nos réunions de
prière; car si les parents sont convertis, les enfants sont aussi, tôt ou
tard, amenés à la conversion, car
si l’exemple d’incrédulité et de mondanité a une puissance pour attirer
au mal, l’exemple de foi et de fidélité à Dieu aura une plus grande
puissance pour attirer au bien. Si
la foi, en effet, est un don du ToutPuissant, elle aura certes une plus
grande puissance que rincrédulité.
Un autre moyen, que je crois avec
l’aide de Dieu, excellent, et qu’on
emploie maintenant, c’est que le
pasteur de la paroisse réunisse, une
ou deux fois pendant l’année, les
jeunes membres de l’Eglise afin de
leur rappeler leur engagement et la
manière de se conduire sur la terre;
mais parfois qu’arrivera-t-il ? ce qui
est déjà arrivé, c’est-à-dire que, parmi ces jeunes membres quelquesuns, assez insouciants, se croiront
heureux de pouvoir s’absenter; mais
en pareil cas, je crois que le devoir
est imposé aux membres du consistoire: que chacun dans son quartier
ait la surveillance et demande à
celui ou à ceux qui ont été absents,
pourquoi ils l’ont été, et les encourage à ne pas continuer ainsi.
J. P. Gaydou, ancien.
Chronique Vaiidoise
Torre Pellice. — Peut-être sera-t-il agréable à quelques lecteurs
du Témoin de connaître le texte du
témoignage rendu à M. le Docteur
Vola par la population de Torre Pellice et des communes voisines, témoignage qui constitue un véritable
plébiscite.Voici le document :« Li sotscritti, compresi di vivo dolore nel
sentire la grave accusa mossa contro
il degno e venerato Dottore Cav.
Stefano Vola, in causa di una operazione di ostetricia con esito infelice;
— convintissimi che tale esito non
può provenire da imperizia nell'operante Dottore Vola, di cui anzi la
scienza, somma abilità e prudenza,
in ispecie in tali operazioni, furono
a tutti rese manifeste ed evidenti da
una pratica di circo mezzo secolo,
durante la quale un numero grande
di donne partorienti e di bimbi furono dalla sua mano sottratti ad
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les
imminente e troppo certa morte: —
ravvisanti nel Dottore Vola non solo
l’ottimo sanitario che si meritò l’intiera loro fiducia e riconoscenza,
ma bensì ancora il caritatevole e
costante benefattore della popolazione in genere, ed in particolare
della parte indigente di essa ; — non
possono, in questa grave occorrenza,
non offerirgli una testimonianza della
loro alta stima, profonda simpatia e
sincera gratitudine, fidenti che l’accusa cui ora egli è fatto segno abbia
da essere presto, a sua piena giustificazione, riconosciuta e dichiarata
affatto insussistente.
Torre Pellice, li SO Aprile i890.
Ce témoignage a été revêtu, en
quelques jours, d’un peu plus de
trois mille cinq cents signatures, et
le nombre en aurait été doublé et
plus encore, si l’on avait eu la possibilité de faire passer les listes à
tous ceux qui se trouvaient dans
les conditions requises pour donner
leur signature; mais le temps pressait, le 9 Mai approchait, et les moyens manquaient. A notre connaissance, un seul Vaudois, à qui la
liste,fut présentée, se refusa, avec
connaissance de cause, à la signer;
un seul catholique (un ecclésiastique
subalterne) requis de donner sa signature, s’esquiva pour s’éviter l’ennui de donner un refus. Tous les
autres, catholiques et vaudois, si-,
gnèrent avec empressement. Parfois,
au lieu d’un simple nom, on trouve
dans la liste la déclaration in extenso
de la reconnaissance du souscripteur
pour Mr. Vola et l’exposé des bienfaits reçus. Il fallait tjmte l'attention
du collecteur pour empêcher la répétition de telle attestation qui aurait bien vite rempli la liste. Un
syndic, non content d’y avoir apposé
sa signature y annexait encore un
certificat de benemerenza fort élogieux pour M. Vola, fait dans toutes
tes règles emportant le timbre communal. Dans deux communes l’envoyé chargé de recueillir les signatures
était, à cause de l’office qu’il remplissait, invité à l’envi pour lui
donner logement et nourriture; et
dans quelques quartiers, les habitants
disaient que si M. Vola était condamné, ils feraient une révolution.
J’ignore en quoi aurait pu consister
leur révolution; mais ceci montre
tout au moins combien était forte
en eux la conviction que M. Vola
ne pouvait être coupable et qu il
ne pouvait être que très injustetemenf accusé.
J. D. G.
X X
Luserne Saint Jean.
Une belle fête.
Vingt-cinq ans s’étaient écoulés
depuis que M. A. Gay avait commencé, au milieu de nombreuses et
graves difficultés son ministère à S.
Jean; et cette année ne pouvait
passer, sans que ses paroissiens lui
témoignassent d’une manière particulière, leur respect et leur reconnaissance pour ses longs et fidèles services. Le jeudi de l’Ascension, ils se
donnaient rendez-vous à Villa Hollande, que leur avait aimablement
ouverte M. David Peyrot. Un beau
chœur salua l’arrivée de M. Gay, et
de sa compagne. Ils étaient tous
deux visiblement émus de l’émotion
que donne une profonde joie. Dans
deux allocutions qu’ adressèrent à
leur pasteur MM. Pellegrin et Olivet
il fut rendu témoignage à la fidélité
déployée par lui dans l’accomplissement de son ministèreet au' succès qui
avait couronné ses efforts. On lui
offrit ensuite un album contenant
un grand nombre de signatures, et
tout un mobilier de salon. Après un
simple repas servi sur des tables
disposées de la manière la plus pittoresque, le long des allées qui bordent le jardin devant la maison, M.
Charbonnier rappela, et cela sans la
moindre amertume, ayant tout pardonné, les difficultés qui marquèrent
son ministère à S. Jean et qui n’é
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taierit point toutes surmontées lorsque M. Gay y arriva; M. Long lut
plusieurs lettres et télégrammes relatifs à la fête; M, le Mod. Pons
parla de l’activité de M. Gay et surtout
des effets bienfaisants produits par
ses visites assidues dans les familles,
et M. Gay remercia toutes les personnes qui s’étaient accordées pour
lui faire passer de si heureux moments.
N'oublions pas de dire que la Société de chant de S. Jean a embelli
la fête par quelques chœurs exécutés,
soit prés de la maison soit sous les
sapins du rondeau. Cette Société
possède d’excellents éléments qu’elle
fera bien de cultiver avec toujours
plus d’assiduité.
Il a plu à Dieu de permettre à
M. Gay de cueillir, sur le bord du
chemin qu’il parcourt, la fleur délicieuse mais bien rare de la reconnaissance. Nous l’en félicitons de
tout notre cœur, et nous ne pouvons que partager l’espoir qu’il nous
a exprimé, c’egt à dire qu’à l’avenir
les hommes ayant usé leurs forces
au service de leur génération n’approcheront pas du terme de leur
course, sans que ceux qui ont le
plus profité de leur travail, ne leur
disent merci!
' XX
ViLLESÈCHE. — Commémoration
de la paix offerte par le Duc Victor
Amédée II, aux Vaudois et Conférence Libre du Val S.t Martin. —■
Lundi à 10 Va, malgré un temps
littéralement déplorable, le Temple
de Villeséche accueillait une nombreuse assemblée qui comptait des
représentants de toutes ou de presque
toutes les paroisses, et la plupart
des pasteurs. Ün remarquait aussi,
groupés près de la chaire, les élèves
de l’Ecole latine et dans les bancs âu
centre, une vingtaine de collégiens de
la Tour. Le culte fut présidé par
M. le Modérateur qui lut le chapitre
35 d’Esaïe, cet hymne sublime de
la délivrance. Après une prière «du
pasteur de Perrier, M. H. Meille
prononça un discours sur les paroles:
« La paix avec Dieu par J.-G, notre
Seigneur» dans lequel, il compara
la paix proposée par le Duc Victor
Amédée aux Vaudois avec celle que
Dieu nous offre, et invita ceux des
auditeurs qui n’avaient pas la paix
de Dieu à l’accepter sans plus tarder,
et ceux qui l’avaient déjà à l’accroître par une communion toujours
plus intime avec Christ. M. Hugon,
pasteur à Rorà, raconta ensuite
l’histoire de la sortie des Vaudois de
la Balsille, de leur fuite par Rodoret,
Pral, Pramol et la Vachère et de
leur arrivée au Chiot où les attendaient des messagers de paix. Le
culte fut clos par une prière de M.
C. A. Trun.
Un diner surprenant parla qualité
et l’abondance des mets aussi bien
que par la modicité du prix, fut
servi dans une salle d’école. Dans
le vide formé par une longue table
à fer à cheval, on en avait placé
une autre à laquelle vint se placer,
il nastro tricolore a tracolla, notre
chère Balsille qui égaya notre repas
pandes chœurs exécutés avec autant
de précision que d’entrain. Quand
ils entonnèrent; «La Patria, la Patrie, dell’alme il desio....», tout ce
qu’ il y avait d’anciens étudiants
dans la salle chanta avec eux.........
c’était irrésistible. Chers étudiants!
ils étaient là au milieu de nous* entourés de toute part de nos vives
sympathies. Et ces sympathies nous
les étendions également aux élèves
de l’Ecole latine dont les voix éclatèrent tout à coup sous nos fenêtres,
dans un bel Ifymne, par lequel ils
nous dirent adieu. Que Dieu les
garde et les bénisse fous, et que,
quelle que soit la vocation à laquelle ils se vouent, ils vivent de
manière, à faire estimer notre peuple et à honorer Jésus-Christ.
Nous ne parlons pas des toasts
que deux de nos colonnes ne suffiraient pas à reproduire, et nous
7
— 167 —
renvoyons à huitaine le Compterendu de la Conférence proprement
dite.
X X
Turin. — Nous apprenons avec
un profond regret que M. W. Meille
a été obligé, pour cause de santé,
de donner sa démission de la charge
de pasteur à Turin.
Ilsesentépuis^, incapable de porter
plus loin une charge trop lourde et
dont le poids s’aggravait tous les
jours. Le consistoire de Turin surpris, attristé, par cet événement
auquel il était loin de s’attendre, a
convoqué l’assemblée des membres
de la paroisse pour Mardi soir
20 Mai cour. Quel en sera le résultat? M. Meille se laissera-t-il fléchir
par la demande que lui adresseront
les membres de son Eglise, de rester au milieu d’eux? acceptera-t-il
les offres de repos, d’aide, qui lui
seront faites? C’est ce que nous ne
savons pas? C’est ce que nous souhaitons de toutes nos forces, pourvu
que sa santé le lui permette. Nous
craignons toutefois que s’il veut être
conservé à sa famille et à l'Eglise qu’il
est appelé, nous semble-t-il, à servir
à l’avenir de la manière la plus
utile et la plus, bienfaisante, il n’ait
besoin d’un complet repos et d’être
déchargé à iempo indefinüo, de
toute responsabilité.
Nous voudrions dire ici à M. W.
Meille qu'il n’est aucun membre de
notre corps pastoral, aucune personne ayant à cœur les intérêts de
notre Eglise, qui ne soit avec lui
dans son épreuve, et qui ne prie
Dieu de lui rendre la santé, et de
lui donner des force®’ telles qu’ il
ne les a jamais possédées jusqu’ici.
Praly, Rodoret. — Eboulements.
A la suite de l’ouragan de la nuit
de Dimanche à Lundi, il à 12 cour.,
des éboulements occasionnant des
dommages ccmsidérables se sont produits dans plusieurs de nos paroisses.
Une véritable avalanche de terre a
emporté dans le torrent une partie
du jardin de notre ami M, Micol.
Elle a passé à une dixaine de
mètres de la maison. A Rodoret, à
Praly et dans l’envers de Bobi, des
près ont été emportés, des champs
recouverts de terre et de pierres, qui
détruisent tout espoir de récolte. Ici
et là des hameaux ont couru un
sérieux danger. On comprend la
consternation de telle famille pauvre,
en ne voyant plus que le rocher
nu là où il y avait ce peu de
sol qui la faisait vivre. Nous ne
croyons pas devoir ouvrir, dans le
Témoin, une collecte pour ces malheureux, et publier des listes de
donateurs, mais nous nous ofl'rons à
à transmettre les quelques offrandes
qui. pourraient nous parvenir aux
diaconies des paroisses les plus atteintes.
H. M.
Revue Politique
A défaut d’évènements importants
qui n’ont pas abondé cette semaine,
les journaux remplissent leurs colonnes de conjectures et de prévisions plus au moins vraisemblables
sur l’avenir de la politique européenne qui doit absolument subir de
grands changements depuis Péloignernent de celui qui était censé la
diriger à son gré. C’est ainsi que le
Times publiait dernièrement une dépêché de Vienne annonçant que la
Russie se préparait à faire un volte
face complet et à se détacher de la
France pour s’allier intimément avec
l’Allemagne. Si le gouvernement de
St, Pétersbourg a vraiment conçu
ce plan, il faut avouer qu’il ne sera
pas si facile de le mettre à exécution. L’Allemagne a déclaré à plusieurs reprises, depuis le démission
de Bismark, qu’il ne pouvait être
question de toucher à la triple alliance, Pour traiter avec elle, la Rus
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sie devrait donc, du même coup,
traiter avec ses alliés, c'est-à-dire
faire adhésion à la triple alliance,
ce qu’elle ne pourrait faire qu’eu
renonçant à sa prétention traditionnelle de faire du Danube, si ce n’est
un fleuve russe, tout au moins un
fleuve qui traverse des provinces
entièrement dévouées à la Russie. Il
est difficile d’admettre un pareil
changement dans la politique de cet
empire.
Une autre nouvelle, qui a été publiée, puis démentie, puis de nouveau
confirmée, c’est celle d’une prochaine
entrevue, qui aurait lieu à la Spezia,
entre le roi d’Italie et le président
de la République française. On assure
qu’il y a vraiment eu des pourparlers
dans ce sens entre les deux cabinets,
et que si l’entrevue n’est pas définitivement établie jusqu’ici, l’idée
n’en a cependant pas été abandotinée.
L'envoi de l’escadre dans les eaux
de Toulon, l’accueil fait aux Français
du congrès de Menton venus en
Italie, l’invitation aux tireurs français
de prendre part au concours de
Rome et l’accueil enthousiaste qu’ils
y ont reçu, n’auraient servi qu’ à
préparer ce grand événement. Nous
ignorons jusqu’à quel point on peut
prêter foi à ces assertions des jour
naux, mais ce dont on ne peut
douter, c’fest que, soit en France,
soit en Italie, on ne s’efforce de rendre
plus cordiales les relations politiques
entre les deux nations, ce qui nous
permet d’espérer que les relations
commerciales seront aussi amélio
rees.
L’ambassadeur Billot semble désireux de travailler dans ce sens. Il
a eu dernièrement un long entretien
avec le président et le secrétaire
de la Chambre de commerce italienne à Paris. Il a assuré qu’il faisait tous ses efforts pour améliorer
le régime différentiel, en vigueur en
France, contre les marchandises de
provenance italienne, et que le gouvernement français se montrait disposé à établir la réciprocité de trai
tement entre le.s deux pays (l’Italie
a aboli, depuis plusieurs mois, les
tarifs différentiels qui frappaient l’importation de provenance française).
Espérons qu’on ne se contentera pas
de cette déclaration platonique.
iltlSÉE VAIIOOIS
Jusqu’à la fin de Juin, le Musée
Vaudois continuera a être ouvert
gratuitement au public, tous les vendredis matin, de 9 heures à midi;
toutefois, si le temps est mauvais
il restera fermé. Après le mois de
Juin, ceux qui voudront le visiter, le
vendredi aux mêmes heures, pourront le faire en payant une entrée
de 10 centimes. En dehors de ces
heures, le billet d’entrée coûtera 50
centimes.
La, Commission.
CÛNIUNE 01 PRAROSTINO
Sono vacanti in questo Comune i
posti di :
1“ Maestro Elementare di 3” rurale
collo stipendio di L. 1050 oltre l’alloggio.
2“ Maestra Elementare di S"" rurale,
collo stipendio di L. 640 oltre l’ailoggio.
Presentare le domande coi documenti richiesi! dal regolamento sulristruzione Elementare, al Sindaco
entro il mese di Giugno p. v.
Prarostino 20 Marzo i890.
Il Sindaco
Cav. Robert.
Ernest Robert, Gérant.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina.