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mi^ii * ' *
Année Cinquième.
7 Novembre 4879
N, 45
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres ¡¿moins. Actes 1, 8.
Sîiiïani la avec la charilé. Ep. 1, 15.
«
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . . L. 3 Tous les pays de PUnion de poste ... « 6 Amérique ... » 8 On s'nbonne ; Pour YJnlérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pd^l4e«. Pour 1 ‘ Extériêur a u B u reau d ’^d ■ tninisti ation. un. ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces; 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandais sur le Bureau de Pe~ rosa Argenlina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direction du Témoin, Pomaretto {Pinerolo) Italie. Pour l'ADMINISTRATION adresser ainsi ; Al'Adininistralion du Témoin, Pomaretto i PineroloJ Italie.|
Sorti mair’o.
7 Novembre — Aide?; vos pasleurs. —
Correspondance — Nouvelles religieuses
et faits divers. — Chronique mudoise. —
Revue politique.
7 »0YË91BRE
Les bonnes longues soirées d’hiver! Comme on est heureux de
les voir revenir et comme on les
passerait volontiers au sein de sa
famille que l’on voit si peu pendant les journées si courtes, ou
bien dans son cabinet courbé sur
ces livres que l’on n’a pas encore
eu le temps de lire en entier, ou
que l’on a besoin de relire!
Il faut à tout prix, que le pasteur puisse consacrer une partie
de ses soirées à ce dernier usage.
Lorsqu’on a dit de lui, ce qu'il
n’a jamais eu le courage de dire
lui-même « qu’il a terminé ses.
études», cela signifie, en réalité,
qu’il a commencé à savoir étiidier
tout seul avec fruit. Ce qu'un
homme qui sera appelé non seulement à prêcher la vérité, mais
aussi à la défendre contre les
attaques de l’impiété et d’une
science faussement ainsi nommée, ce que cet homme devrait
posséder de connaissances variées
est vraiment effrajant, et c’est
bien le cas de répéter la parole
de l’apôtre; Qui est suffisant pour
toutes ces choses? Sans doute la
plus longue vie est trop courte
pour apprendre tout ce qu’il serait
utile de savoir en vue de cet objet spécial de la proclamation et
de la défense de la vérité, et celui
qui voudrait toujours et uniquement apprendre, non seulement
ne parviendrait jamais à la pleine
intelligence de la vérité, puisque
c’est en la pratiquant qu’on la
connaît, mais encore, ce qui est
tout aussi grave, il demeurerait
stérile dans sa connaissance. Cela
n’empêche pas que si le ministre
de la parole veut ne pas se rouiller
et s’épuiser, il faut qu’il se réserve des heures, chaque jour, si
possible, qu’il consacrera à l’élude.
S’il n’a pas le goût de la lecture
il doit 4utter contre cette indifférence, jusqu'à ce qu’il en vienne
à trouver dans une bonne lecture.
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VWWVS^ii^O
et dans l’étude d’un bon livre
l’une de ses plus douces jouissances.
Nous nous somtnes représenté
le ministre de la parole paisiblement établi dans son cabinet, au
coin de son feu, un livre ou la
plume à la main, s’occupant avec
entrain de ce qui peut rendre son
ministère plus fructueux en même
temps que plus facile; nous l'y
laisserions très volontiers, on peut"
nous en croire, puisque noua sommes très directement intéressé à
la chose, mais nous ne le devons
pas ; il faut qu’il sorte de ce cabinet bien chaud et que nous en
sortions avec lui.
Notre Eglise a une spécialité,
qu’aucune autre ne possède au
même dégré. Ce sont ses très
nombreuses écoles de quartier.
Nous nous souvenons du temps
où, surtout dans les paroisses les
plus montagneuses, la moitié au
moins de ces écoles se tenaient
dans des étables. — A la voix
d’un homme, habitué au commandement, mais qui s'était fait
le serviteur de tous pour relever ¡intellectuellement et religieusement l’Eglise de ces vallées,
nous avons vu surgir de tous côtés
ces blanches maisonnettes où depuis lors les enfants de chaque
hameau se rassemblent pendant
trois à quatre^ môme cinq à six
mois de l'année, c’est-à-dire pendant toute la mauvaise saison.
Certes la rangée d’habitations que
l’on appelle les Maisons neuves ,
avec le temple neuf qui en est
comme le chef éminent, tous ces
beaux bâtiments perpétueront au
milieu des vaudois la mémoire
bénie du général Beckwith; mais
au risque de paraître hors de sens
nous osons affirmer que les bâtiments de nos écoles de quartier
la perpétueront mieux encore et
jusque dans nos villages les plus
réculés. Nous allons même plus
loin et nous affirmons avec la plus
entière assurance que le jour où,
par un désastre quelconque, nos
écoles de quartier viendraient à
être détruites où fermées, lesbeaux
bâtiments de La Tour, le Collège
avec tous ses appendices , n’auraient plus de raison d’être et
seraient fermés du même coup.
Par une dispensation toute providentielle, ces bâtiments des écoles
de quartier ont été donnés aux
consistoires, même dans certains
hameaux où le terrain sur lequel
ils s’élèvent a été gratuitement
cédé par des particuliers. Voilà
comment les écoles ont pu. aussitôt que le besoin s’en est fait sentir, être utilisées pour des réunions
d’édification. Et voilà où nous
voulons conduire les pasteurs après
les avoir faits sortir i de leur cabinet. Au premier abord , ils frissonneront bien un peu, l'air est
très vif, la neige durcie sur laquelle ils s’avancent n’èst pas faite
pour les réchauffer. Qu’ils prennent patience, en allongeant le
pas autant que la prudence et
leur âge le permettent, dans une
demi heure, ou une heure, rarement au delà d’une et demie,
ils arrivent à l’école où leur venue a été annoncée et où on les
attend déjà avec impatience, ou
plutôt avec patience , car on est
au chaud et aucun travail pressant
ne chôme au logis.
Hommes et femmes, vieillards
et jeunes enfants, sont là réunis,
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et c’est avec un plaisir tout particulier que le pasteur se fraie,
peut-être avec peine, un passage
jusqu’au siège qui lui a été réservé.
Là il est véritablement comme un
père au sein de sa famille Ceux
que, du haut de la chaire, il avait
quelque peine à distinguer, ils sont
devant lui, à droite, à gauche, il
peut les loucher, il lit dans leurs
yeux, et il a le très précieux
avantage , pour peu qu’il s’y soit
appliqué, de s’apercevoir s’il est
compris et lorsqu’il voit qu’il ne
l’est pas, d’expliquer plus simplement, plus clairement sa pensée, fût-ce même dans ce patois
qu’il doit connaître à fond.
Une heure, même deux, -sont
bien vite écoulées; ni celui qui
parle, s’il y met tout son cœur,
ni ceux qui écoutent, pour peu
qu’ils soient affamés d’instruction
et d’édification, n’ont l’air d’être
fatigués. L’on a chanté deux ou
trois fois, l’on a prié, l’on s’est
familièrement entretenu sur le
sujet que l’on a traité, ou sur
quelqu’aulre question que l’on a
soumise au pasteur heureux de
donner les éclaircissenaents en son
pouvoir. La soirée a été bonne ;
qui pourrait dire tout le bien qui
s’y rattachera et qui en découlera?
Le pasteur rentre tard â la cure,
harassé peut-être (l^e jour suivant
il s’en ressentira encore), mais
heureux et content, bénissant Dieu
du secours merveilleux qu'il en a
reçu, et prêt à affronter le surlendemain une fatigue semblable,
accompagnée d’une bénédiction
pareille.
C’est pendant les longues soirées
d’hiver que ces réunions sont possibles, c’est-à-dire pendant environ
I-» «
cinq mois et comme le temps est
court il faut qu’il soit fidèlement
employé. La moitié des forces du
pasteur devrait être consacrée
à cette oeuvre qui rendra le travail du dimanche plus facile et plus
fructueux. La plupart l’ont compris
et le pratiquent déjà; qu’ils le
fassent avec un nouveau courage
et une ardeur nouvelle.
Aidez vos pasteurs
t Le Seigneur ajoulail tous ks jours
à l’Eglise des gens pour être sauvés
( Actes ii, 47 ). Voilà ce que nous
voudrions pouvoir dire de chacune de
nos paroisses et de cliacune de nos
slalions d'évangélisation. Les pasteurs,
les évangélistes, les inslitulenrs, et
d’autres encore travaillent à cet effet
instruisant, exhortant, suppliant, et
reprenant leurs semblables. Mais avec
quel résultat ? Dieu le sait. Nous avons
la certitude que la semence fidèlement
jetée lèvera en son temps et de la
manière que les hommes ne savent
point. Mais l’homme qui voudrait voir
le fruit de son travail, et qui voit
bien souvent au contraire les inlidclilés, les fruits de la chair et les oeuvres des ténèbres là où il avait espéré
voir paraître les fruits de l’esprit, cet
homme, — le pasteur, —se laisserait
aller au découragement s’il ne regardait qu’à la terre, et s'écrierait avec
le prophète : qui a cru a notre prédication?
Voulez-vous, amis lecteurs, conlrihiier pour votre part à ce que l’église
à la quelle nous appartenons puisse
étendre ses pavillons, et voir de noiuhreiu « lisons arrachés du feu » sc
réjouir dans le grand salut que Jésu.s
nous a procuré?
— Oui, nous le voulons, répond
le peuple de franche volonté.
— lîh bien ! Aidez vos pasteurs.
Oui aidez vos pasteurs. Us sont revêtus d’un ministère spécial, puisque
Dieu lui-même a donné les uns pour
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être apôtres, les antres pour être prophètes , les antres pour être évangélistes et les antres pour être pasteurs
et docteurs ; pour l’assemblage des
saints, pour l’œuvre du ministère et
pour l’édificalion du corps de Christ,
( Ephës. IV, 11, 1i2). Mais il y a un
sacerdoce universel auquel vous avez
le droit et le devoir de participer.
Vous avez tous une mission, tous
quelque chose à faire pour la prospérité de l’église à la quelle vous appartenez et pour le salut des cimes immortelles qui vous entourent.
Que pouvons nous donc faire pour
aider nos pasteurs ?
D’abord soyez réguliers au service
divin , ne soyez pcss de ceux qui abandonnent nos saintes assemblées, qui
oublient le chemin de la maison de
prières et vont s’assembler ailleurs.
Votre pasteur vous voyant constamment
à voire place, allenùfs et recueillis,
se sentira encouragé, vous l’aiderez
à faire de bons discours et il travaillera avec joie. Même il aura de l’élo
quence que vous n’aviez pas découverte en lui aupaiavant. En aidant
votre pasteur, vous contribuerez pai’
son moyen à votre propre édilicalion
et au progrès de l’église.
Lisez votre bible. Snrtout lisez-la en
famille. Vous serez pasteur chez vous,
vous exercerez une influence salutaire
sur les vôtres , sur ces âmes que Dieu
vous a coniiées, vous contribuerez à
les conduire cà Jésus, à faire de chacun
d’eux des fidèles membres de l’église.
Par le moyeu du culte domestique
vous contribuerez, pour autant que
l’homme peut le faire, à ajouter à
l’Eglise des gens pour être sauvés patJésus , à augmenter le nombre des
enfants de Dieu. Avez vous des enfants
désobéissants .et difficiles k conduire?
Souvenez-vous que si vous voulez être
roi au sein de votre famille, vous
devez avant tout être souverain sacrificateur.
Elevez vos enfants pour le bon Dieu.
Il vous les a confiés, il vous les redemandera, et vous devrez lui rendre
compte de l’état de leur ûme. Il arrive
souvent que l'instituteur ne peut faire
façon de tel élève qui ne sait pas ce
que veulent dire la soumission et le
travail- Le pasteur rencontre parfois
parmi ses catéchumènes des êtres dont
il est fort difficile de tirer bon parti.
Ces pauvres enfants sont ce que les
ont faits la pauvre éducation reçue
jusqu’alors, et le milieu où ils ont
vécu. En ayant soin de l’édncalion de
vos enfants dont vous dirigez les premiers pas sur la terre, vous aiderez
vos pasteurs qui auront prise sur les
catéchumènes pour leur faire le plus
de bien possible pendant le temps trop
bref pendant lequel ils font l’in.strnction religieuse.
Donnez le bon exemple. Voilà une
prédication efficace dont sont capables
tous les enfants de Dieu , et dont doivent être capable, par la force que
nos offre le Seigneur, tous ceux qui
portent ce beau nom. Quelle amertume
éprouve le pasteur en découvrant que
tel qu'il croyait affermi dans la vérité
et israélite sans fraude, ne vaut pas
mieux que les autres. Epargnez lui ces
déceptions. Vivez chrétiennement, que
vos bonnes œuvres excitent vos semblables à la fidélité. Vous aurez aidé
vos pasteurs , et surtout vous aurez
contribué à l’avancement du royaume
de Dieu autour de vous.
Corre0|ïonbancc
Cher Monsieur le Directeur,
J’aimerais envoyer à vos lecteurs un
compte-rendu de la Conférence qui
s’est tenue dans le temple du Périer,
le 28 octobre dernier, .sous la présidence de M. le pasteur Ch. Trou ; mais
je me sens un peu embarrassé, car les
détails prennent trop de place pour
recevoir l’bospilalilé dans vos colonnes
et les traits généraux sont difficiles à
saisir. Essayons pourtant.
La veille, suivant l’excellente habitude désormais bien prise, avait eu lieu
une réunion nombreuse, à la quelle
avaient pris part plusieurs pasteurs,
et où, à propos de la parabole des
dix vierges, de sérieux appels avaient
été adressés à la conscience des assistants.
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Il ;i été évident de pi-ime ubord que
l’affliction pesait d'un poids Irès-lourd
sur les cœurs des membres de la paroisse ; le départ de leur |)asteur les
attriste au point que plusieurs ne sont
pas sortis de citez eux; et que ceux
qu’on rencontrait ne vous parlaient
quère que par monosyllabes, comme
il l’occasion d’un deuil.
A l’heure indiquée, et apiès une édifiante allocution du président sur Col.
Il, 1 , 2, la conférence se constitue.
Les pasteurs présents des paroisses qui
formaient la défunte conférence au
Val-Pérouse ont été admis d’emblée
comme membres effectifs; et les dépulalions de leurs paroisses rauraienl
été de même , si elles s’étalent p-résenlées. La Conférence a voté, comme
son premier acte, un ordre du jour
par le,que! elle déclare que les paroisses
qui voudront bien se conlenler de ce
quelle est et de se joindre à elle seront accueillies é bi'as ouverts.
(In autre ordre du jour voté par
elle, —je le mets ici par anticipation,
— c’est une pressante invitation à
la V. Table d’envoyer, au plus lard
vers le printemps prochain , quelques
pasteurs en tournée missionnaire pour
réveiller la vie religieuse au milieu
de nous. Elle engage aussi vivement
ses membres à faire, de retour auprès
des leurs, en une réunion od/loc, nn
rapport détaillé sur le travail de la
Conférence, alin que la lumière, —
s’il y en a, — qui a jailli de la discussion ne reste pas, comme jusqu’ici,
le partage d’un tout petit nombre. Elle
choisit entr’antres sujets qui lui sont
proposés pour ótre examinés dams sa
session de juin prochain, à Praly, l’écolevaûdoise, ou mieux Véglise et l'école,
sujet qui, outre son actualité, lui paraît
la suite des éludes auxquelles elles
s'osl livrée jusqu’ici.
Le sujet à discuter dans la Conférence, l'Eglise et la Paroisse, comme
on sait, était, — n’en déplaise Èi ceux
qui l’ont proposé, — chose assez
épineuse dans un milieu comme le
nôtre. On s’en est aperçu dès le
début de la discussion, qui au rosie,
quoique parfois animée, n’a pas cessé
un nioment d’être fraternelle, cordiale
même. Partant de l’idée que, dans une
localité donnée, l’église est ta part du
Seigneur, et que la paroisse ce sont
iQu.s ceux qui, à des degrés et pour
des motifs divers, s’en tiennent encore
éloignés, plusieurs membres de la Conférence, pour faire cesser en quelque
mesure le mélange actuel, funeste aux
convertis et aux inconverlis, sans loiilefois froisser ces derniers par une
exclusion trop tranchée, — voulaient
donner une espèce d’organisation à la
paroisse, lui reconnaître certains droits
tout en lui disant qu’elle n’est pas le
temple, mais seulement un parvis quelconque. La paroisse comprendrait tous
les Vaudois de naissance , qui ne se
sont pas ouverienienl déclarés chrétiens et prêts à prendre l’église telle
qu’elle est, ou , si l’on veut, celte
foule, hélas 1 trop nombreuse d’indifférents et d’incrédules, plus ou moins
avoués que nos églises actuelles traînent péniblement à leur remorque.
Les chrétiens vivants, cha\;un selon ses
forces, les pasteurs surtout, cela va
sans dire , pénétrant dans l’enceinte
de la paroisse , chercheraient à agir
sur ceux qui s’y tiennent pour les
amener dans l’église, dont, renouvelés
de cœur en y entrant, ils seraient la,
joie et la force.
La constitution de ce corps quelque
peu hybride avec le nom de parois.se,
auquel, on ne sait trop pourquoi, outre
l’existence an soleil, on accorderait
tel ou tel droit difficile à spécifier,
— moins qu’à l’église, mais plus que
ce qu’on est convenu d’appeler le
monde , paraît à plusieurs conlraire
non senleinenl à notre constitution actuelle, qui ne connaît rien de pareil ;
mais ce qui est plus grave, à une notion saine et scripturaire de l’Eglise.
Ils se demandent non sans anxiété qui,
dans nos églises actuelles, se cliargerail de dire au lel: loi, Inséras membre de l’église ; toi lu ne le seras que
de la paroisse ! Il leur semble que,
si les Consistoires sont fidèles dans l’admission et l’exercice de la discipline,
ils empêcheront à bien des égards qu’il
se glisse dans l’église des éléments
corrupteurs qui l’aiffaiblissenl et la dénaturent. — Ces moyens sont ceux
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qu’à leur sens la Parole de Dieu Iburnit aux églises pour se défendre ; en
les manianl ils se senlenl forts ; tandis
que la consliuuion de la soi-disanie
paroisse , entre le monde et l’église ,
leur a tout l’air d’être le fruit d’un
manque de courage dans l’exercice de
la discipline enlr’autres.
Un point sur lequel tout le monde
est d’accord c’est que jusqu’à une
époque qui n’esl pas encore bien éloignée , la porte de l’église chez nous
était, en un sens, tenue trop large ouverte ; on en devenait membre bien
souvent par le fait qu’on y était né
et qu’on avait atteint l’âge de 18 ans.
Aujourd’hui Synodes, consistoires, simples chréliens, tous professent que
l’église est et doit de plus en plus devenir la réunion de ceux qui croient
en Jésus-Christ , et s’efforcent de marcher sur les traces qu’il nous a laissées ; tous désirent y faire pénétrer
autant de foi et de vie l eligieuse qu’en
certains marnents il y a eu d’inuifférence et de mort, car c’est le cœur
gros et la confusion sur la face qu’ils
chantent ;
Notre ville abaissée, — se cache au voyageur ;
Notre lampe est brisée, — notre sel sans
[ saveur.
A la demande ; un pasteur peut-il
baptiser l’enfant d’un incrédule ? On
répond qu’il faut distinguer entre l’incrédule conscient et l’inconscient; que
l’enfant de ce dernier peut être baptisé ; que, s’il y a demande, il faudrait
être plus cruel que notre Maître, pour
ne pas l’accorder même avec joie, car
en baptisant l’enfant, te pasteur s’acquieri le droit de lui. donnei' une instruction chrétienne et le met à part
pour le royaume des cieux.
Tel me semble avoir été le canevas
^ sur lequel là Conférence »a travaillé
dans ses deux bonnes séances du malin
et du soir. Malgré une divergence de
vues assez marquée, grâce à l’air salubre et fraternel que cliacun respirait à pleins poumons, on aurait d’un
commun accord, si on l’avait pu, retardé l’heure de la séparation. C’est
d’un cœur ému et reconnaissant envers railleur de toute grâce que lous
ont dit amen à la prière de clôture
et chanté :
Gloire soit au Saint. Esprit!
Voire dévoué
iTIoi, Alexandre.
Ces paroles qui forment le litre que
vous venez de lire sont les mêmes,
— ou dire du Christian Hérald, —
qu’employa un jour rEmpereur actuel
de Russie pour répondre à la demande :
qui payera tout cela?
Un de ses aides-de-camp qui av.ail
plus de dettes qu’il n'en pouvait payer,
avait écrit une liste dans laquelle figurait à côté des noms de ses créanciers la somme due à chacun. Dans
son désespoir et ne sachant trop comment il .sortirait de cette impasse, il
avait écrit au bas de la liste de ses
dettes les mois suivants: qui payera
Ionícela? Puis il était reste endormi
sur sa chaise.
L’Empereur traversant en ce moment
la salle où dormait l’aide de-champ, et
voyant la liste dont il commit l’indiscrétion de prendre connaissance, prit
la plume et écrivit généreusement au
bas de la page: Moi, Alexandre. Après
cela il quitta doucement la chambre
pour ne pas réveiller le dormeur. Lorsque celui-ci sc réveilla il eut l’agréable
surprise de voir qu’il était délivré de
ses dettes, puisque l’Empereur voulait
bien s’en charger.
Cher lecteur, c’est d’une manière
un peu semblable que ton Sauveur
veut se charger de la dette en portant
Ion péché en son corps sur le bois.
11 n’y a point de condamnation pour
ceux qui acceptent leur pardon de In
main de Jésus Christ. Ton Sauveur a
payé tout ce qui était du à la justice
divine , toutes les dettes et maintenanl
il t’oiïre un pardon entièrement gratuit. Elle est longue la liste de les
dettes, — e’est-à-dire de tes péchés;
elle est très longue et lu es incapable
de l’acquitter par loi même. Si un jour
.semant la gravité de les fautes, l’énormité de le,s péchés, in allais l’c-
7
>^359"
■J'
crier: qui me délivrera de ce corps
de mon ? qui me délivrera de mon
péché, sache que l’Evangile le répond:
Moi, Jésus-Christ.
ÜouwcUc© rcUjicusee
et faits divers.
Italie. “ La petite Eglise de San
Bartolomeo in Galdo vient d’être privée
d’nn de ses.membres les plus influents
et les plus actifs. M. Pasquale Colatruglio, appartenant à une des premières familles de l’endroit, et ancien
moine scolopio, s’est endormi au Seigneur, le 21 octobre, à l’âge de 53
ans, confessant avec force, qusqu’à la
fin , cet Evangile dont „ pendant un
temps il s’élail montré l’adversaire,
mais au triomphe du quel il n’a cessé
de travailler, gratiiitemenl, de loul
son pouvoir, et au milieu d’une opposition toujours croissante.
— Le culte violemment interrompu
à Ariccia, dans le courant du mois
de juillèttdemiier«vient d’être ouvert,
les derniers jours d'octobre, par M. le
pasteur Ribetti de Rome.
Frahce. — Le Synode bisannuel de
y Union des Eglises Evangéliques de
France s'est tenu, celte année, à
Nîmes, la dernière semaine d’octobre,
et a offert, pendant toute la durée de
ses séances, un très-grand intérêt.
Une des questions qui a le plus
passionné l’assemblée ( sans que toute
fois la charité ait eu à en ressentir la
moindre atteinte ) a été celle de la
fondation d’une caisse centrale pour
les Eglises de l’Union, proposée par
M. le pasteur Pozzi. Trois partis se
sont aussitôt dessinés dans l’assemblée:
celui des partisans décidés de la mesure, celui des opporlunisles, parmi
lesquels s’est rangé M. de Pressensé,
et celui des adversaires qui l’a emporté.
La proposition de M. Pozzi rejetée,
le Synode en a adopté une autre, de
M. le pasteur Barnaud , concluant à
une enquête à faire sur la question.
— Les votes des Consistoires, pour
la nomination d’un professeur d’/iistoire ecclésiaslique, à la faculté de
théologie de Monlauban , se sont répartis comme suit : M. Doumergue ,
rédacteur en chef du Christianisme,
55; M. Gay candidat des rationalistes
38.
— Le Synode général officieux est
définitivement fixé au 25 novembre ,
et se tiendra à Paris dans la salle presbytérale, rue de l’Oratoire du Louvre, 4.
—- Le Christianisme nous donne la
bonne nouvelle que'le gros in-folio des
Martyrs de Crespin, justement appelé
le livre d'or du pfoleslantisme, est à
la veille d’être réédité par la librairie
Fishbacher de Paris, en 6 ou 8 vol.
— Le dimanche, 26 ottobre, à 8
heures du soir a eu lieu, dans l’Eglise
des Billeltes (confession d’Augsbourg),
la consécration au saint Ministère dé
M. Diclerlen, frère dn missionnaire
de ce nom, parti, il y a quelques années, pour le Sud de l’Afrique. Le discours de consécration a été prononcé
par noire frère et compatriote M. le
pasteur Appia. Le jeune candidat a
pris à .son tour la parole , et ces deux
discours paraissent avoir produit sur
la nombreuse assistance , une impression profondément édifiante.
— L’idée du transfert de la faculté
de théologie de Montauban, à Monlpéllier, semble gagner chaque jour du
terrain, dans les régions officielles.
L'opinion de la majorité évangélique
de l’Eglise, sur cette question, se
manifestera sans doute dans le Synode
général, officieux , qui va s’ouvrir à
Paris.
Etats-Uîsis d’Amérique. — Pendant
le séjour que le célèbre prédicateur
américain Talmage a fait en Angleterre, il n’aurait pas prêché moins de ^
96 fois en 91 jours, a Voilà, dit un
journal, ce qui s’appelle prendre des
vacances 1 Mais il est des gens que
l’activité repose ».
8
-----360..,
®hroîitque ®iiuboiec
JE cote de Mfétiêodede la Tour.
— L’école de méthode pour les régenis
de quarlier du Val-Pélis, y compris
ceux de la paroisse de Prarustin , a
eu lieu celte année du 27 octobre au
1®’’ novembre inclusivement. Trentesix maîtres et dix-sepl maîlresses d’écoles y ont assisté. Les plus réguliers
ont été ceux d’Aiigrogne, de Rorà et
de la Tour. Les régents de cinq écoles
n'ont pas paru. Des cinquante-trois
qui se sont présentés , quinze en sont
à leur première année d’école, deux
à leur treizième , un à sa seizième,
et un à sa trente-quatrième ; vingtquatre l’ont déjà tenue de un à cinq
ans, et dix de six à dix. Seize sont âgés
(le quinze à vingt ans, vingt ont de vingt
à trente ans, huit dépassent trente
ans, et huit autres quarante.
La durée de plus de la moitié de
nos écoles de quarlier n’esl que de
trois et quatre mois, et il est probable
que la plupart des enfants qui les fréquentent , ne se rendent plus aux
écoles dont la durée est un peu plus
longue. C’est là un inconvénient qui
n’est pas à l’avanlage de l’instruction.
Six personnes dont trois professeurs,
deux inslitiileurs, et deux pasteurs,
ont donné quelques instructions sur
la manière de tenir une école , et d’enseigner l’histoire biblique, l’arithmétique , récriture, le français et l’italien , le chant et la gymnastique. La
^ personne chargée de renseignement
du français a surtout porté son attention sur la manière d’enseigner à lire
et a pris sur lui de recommander la
méthode dite phonétique. Que ce dernier mol n’effraie personne, car il
s’agit tout simplement d’une carie un
peu plus grosse que celles d’autrefois,
et qui a l’avanlage de ne pas ennuyer
l’enfant par plusieurs alphabets majuscules et minuscules, et de commencer
par les syllabes on sons les plus faciles
pour arriver aux plus difficiles.
Bien que les régents qui fréquentent
celle école ne soient pas tous pénétrés
de l’importance de leur vocation , et
que ceux qui sont appelés à leur
donner des directions, se sentent parfois inférieurs à leur tâche, cependant,
nous sommes persuadés qu’il en réstille pour tonte personne de bonne
volonté , un encouragement au travail
et au progrès.
Les deux veuves Salvageot et PaVARiN de Rorà, cl avec elles leurs
parents, surtout une tante de la veuve
Salvageot et le f>asieur de la paroisse
offrent le témoignage de leur plus
vive reconnaissance à tous ceux qui
sont venus à leur secours.
pUtt(|ue
Italie. — Le Roi a prolongé son
séjour à Turin. Si la Reine est assez
bien rétablie pour venir le rejoindre,
ils iront ensemble prochainement à
Rome, en passant par Pegli pour lendre
la visite aux princes impériaux d’Allemagne.
Les Chambres seront ouverte» le 19
novembre courant. Le ministère cherche
à se renforcer et à se compléter. Mais
la besogne n’esl pas facile.
jPranee. — Le ministère est d’accord pour résister aux manœuvres d(js
partis extrêmes, soit répubticains soit
monarchiques, et pour maintenir la
république modérée libérale et conservatrice.
Ernkst Robert, Gérant et Administrateur.
l'ignerol, Impr. et Ghiantore Mascarelli.