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Année Dixième»
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Pour la RÉDACtÎUyH W-^dWwSi»
ainsi : A la Direpiion du TémoiHt
Foimiflio- fPiiWffM'ftaiH*.
Pour l’ADÍfllNISTRATÍON adresîsar aÎnM'î A,’!.':
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L’au^eMr :<^’^Qç,|,fx,PieUe»le i^iographié de H. ArjiiiMd, Ajir. Ch. JfJ;
KiMber ., p^stpur,Wurmburg
(Maiilbrpp,,, vient de
ppiîîiex.Î’)ib ,4^3 -églises frajiS'aises’ réforinées jJe Capustadt,
Stntgard ét l-udwigsbo^urg. A côté
des nembrewx détails qni ne sau^
raieniauoir une gran de i mpprtance
pour nos lecteurs vaudois, il y en a
plusieurs, qui nous ont vivement
intéressé, soit en eux-mêmes, soit
par le fait que les trois églises ont
formé, dès leur fondation, u» même
corps eccrésiastique avec les églises vaudoises du Wurtemberg, illes avaient, dit rauteur (page ,â3$),
pour autorité supérieure ecclésiastique, la Table, composée de
[“ôis ecçiéliassti(iuës'‘_fet dé? ‘ilèuü
I etdràitàiérrt'âôledr^‘affiiîréi
le Í m'êmè’isÿtibdé! dont lèi Wfté
,|taiti.: Ass^ASÜéc'
%tô'és 'cMéHéifthé ''des' ■só'íidci'ís eï
.--fe- friki^àis 'dmA,.¿èl
lienx voisins). Lèur^ orgaDisawbtt
ecclésiastique) léürs livrés '-syitiaftoliques, leur culte) leur discipihié,
etc. tout a été dès leur cbrntnebris'ment jusqu’à léùf. suppression
comme église indépendante, pàiA
faitement conforme à ee qui existait dans■■’îôs églises vaudoises. Cè
que nous allons dire dé leur organisation s’applique à toutes les égli:ses réformées du Wurtembiea^ iét
métnie à celles que la révocation de
l’Edit de Nantes et l'Edit ducal du
t" juillet 1698 avaient involontairement fondées dans quelqne état
voisin. - . . V
Le Synûde êt la Table,
Le Synode, ou Assemblée générale , est incontestablement le
plus important organe ecclésias-
2
-234..
tique. G’esl lui qui nomme l’autorité supérieure permanente , appelée Table , et c’est à lui qu’on
peut en. appeler des décisions^ de
cette autorité. •
Au Synode appartiennent, comme ses employés, le modérateur ou
président, le modérateur adjoint
QU ■vice-président et le secrétaire.
Ces employés sont nommés, à T-oùverture de chaque Synode, par les
membres présents, à la pluralité
de voix, c.-à.-d. par les pasteurs^ et
anciens des communautés, ou,paroisses représentées au Synode.
Le gouvernement est représenté
par trois commissaires, un ecclésiastique et deux laïques, à l’égard
des quels le procès verbal porte généralement la^ formule suivante,;
La compagnie les a reçus avec tout le
,respect elj/^honneur qi^est dû fleurs,
qtiklith et à leurs mérites, et leur a
marqué le haut rang .que leur Commission lepr donne, les.ayant assuré qu’elle n’admettra. aucuneproposition et ne fera aucun arrêté qui
soient contraires aux intérêts de S.
A qui elle se reconnaît très re.de^able, ni4 la fidélité que ces colonies fini ont jurée.
, Au Synodn de Knittlingen, en
4703, la colonie vaudoise . et. française! des environs de Darmstadt
et de Francfort exprimèrent le vœu
de conserver l’union- avec les vaud(?is et les français du Wurtemberg
et^furent admis dan# l’assemblée.
C’est ce qu’avaient fait aussi les
colonies du Margraviat de BadenDurlacli, savoir: Pforzheim, Auerbach, Mühlberg et Welsch*Neureuth, les'communautés des envi
rons de Cassel envoyèrent également leurs délégués.
Les représentants des églises étrangères (au Wurtemberg) devaient légitimer leur présence au
Synode au moyen d’une attestation
écrite de leur souverain; de même
aussi ceux du pays devaient être
munis d’une lettre de vocation,
conforpei! à une certaine formule
et délivrée par leurs communautés
respectives. Le Synode imposait,
au profit de.§ pauvres, une amende
en argent à la communauté qui
n’envoyait pas de délégué ou qui
négligeait de le munir de eette
lettre de vocation I
La nomination de délégués au
Synode n’est pas l’affaire de la
communauté toute‘ entière ,! mais
uniquement celle du Consistoire
ou presbytère, lequel doit cependant , par condescendance et par
amour de. la paix .et du Jaien général, en donner connaissance au
peuple. C’est la communauté etmon
le Consistoire ijui doit supporter
les frais du Synode. - h '
Lè'Syndde de Pinache en Î7U
assigne un de'nfii écirVënviron 1,75,
par jour à' chaijue' 'mèinbre ; celui
de Dûrraenzj'ea 1718’,' assigne'10
batz , à peu près la même somme.
En vue de diminuer lés'frais , le
Synode de Gochsheimer (1705) décide que chaque communauté ne
sera représentée,outre son pasteur,
que par ün sé-ul délégué, ‘ "
Chaque communauté, ou église,
a le droit d'é demander la Cori'vocatioü d’un Synode extraordinaire,
ët. dans ce cas elle peut s’ÿ faire
représenter par deux délégués laïques. Cette église cohvoquarite a
3
par contre à supporter tous les frais
de cette convocation. Le Synode
se réunissait d’ordinaire chaque
trois ans. Depuis 1759 (Synode de
Knittlingen) il fut établi qu’il ne
serait convoqué que de cinq en
cinq ans.
[A. su’iiJi’e).
Le Concile de Belfast
C’est un peu tard pour donner aux
lecteurs du Témoin quelques nouvelles sur les travaux d’une Assemblée
qui s’est ouverte-, dès le 24 Juin
dernier, dans la principale ville du
Nord de l’Irlande et s’est prolongée
jusqu’au 3 juillet.
Aussi noiis efforcerons-nous d’être
bref, d’autant plus qu’une partie
considérable du travail préparé pour
le iroisiènae concile presnylerien n’est
pas de nature à intéresser les lecteurs.
Un mot d’abord sur ]a. compositimi
de l’Assemblée.
On’sait que dés avant'1877, grâce
à l’initiative généreuse de quelques
hommes éminents, un rapprochement
s’est opéré entre les églises reformées
régies d’après le système presbytérien. Ce rapprochement aboutit ii la
constitution d’une Alliance des églises
réformées presbytériennes. A l’heure
qu’il est, cette Alliance comprend
non moins de, 54 églises ou ■ plutôt
associations d’Égtises, dont la plupart
étaient représentées au Concile de
Belfast. Le nombre des délégués présents s’élevait à prés de trois-cents,
sans compter les missionnaires en
pays païen qui furent tous admis à
siéger avec voix consultative, ainsi
qu’un petit nombre d’hommes éminents chargés de présenterdes travaux.
Le groupe des 21 églises du Continent Européen avait envoyé Une
vingtaine de représentants. <
Le groupe des 10 églises du RoyaumeUni avait au delà de cent délégués.
Le groupe des 10 églises des EtatsUnis d’Amérique, avait désigné non
moins de 150 délégués et enfin le
groupe des 13 églises des Colonies
anglaises et dépendances avait envoyé
24 délégués.
Ces chiffres servent à donner une
idée de l’étendue de- l’Alliance et de
la force numérique des différents
groupes d’églises, dont les plus fortes
atteignent 600,000 communiants et
plus de 2 millions d’adhérents^ tandis
que les plus faibles n’arrivent pas
h un millier de membres. Nous avons
inclus dans nos calculs cinq églises
nouvellement admises. L’une d’elles,
la Cumberland Presbyterian d’Amérique, forte de 130,000 membres, ne
t’a été qu’après une vive discussion
et avec réserve. Celte église a révisé et modifié sur quelques poiritsda
Confession de foi de Westminster qui
est considérée par nos frères du Nord,
comme un document presque sacré.
La majorité des membres du Concile
a cru devoir déclarer qu’elle admettait
l’église de Cumberland sans approuver
les changements introduits dans la
dite confession de foi.
"■J
Quant aux frarara du Concile., ils
se partagent en deux catégorieswni
la première a une utilité pratique et
la seconde, sans être inutile, n pour
premier effet nuisible d’assommeiç lès
membres du concile. i
Nous plaçons dans la première
classe les rapports présentés par les
diverses commissions nommées au
Concile précédent de Philadelphie,
L’une d’elle était chargée d’étudier
la question de savoir s’il est*désirable
de rédiger une confession de foi commune à toutes les églises de l’Alliante.
. Tout bien pondéré, elle est arrivée
à la conclusion que les avantages
qu’on en pourrait espérer contrebalancent à peine les risques que 1’ on
courrait en entreprenant deformfiler
en langage du 19® sciècle, ce consetisus
des églises reformées. Au' restd^’il
existe entre ces confessions de foi èn
vigueur, un accord réel et suffisamment
défini*; sui* lc.s doctrines qui distinguent ces églises. !i '
Le rapport sur les missions et les
allocutions de missionnaires dont il
a été suivi, ont mis l’accent sur deux
4
J ..r.J^A/v<*/'A‘'yo'/' îTj
poinfs importaBts : d’un côté le devoir
de l’égliise de se consàcrer plus en*
tiérement à l’œuvre missionnaire ét
de l’autre le devoir des églises qui
s’irïtéressent à l’Ceuvrè dés missions
de né pas meltre d’obstacle à l’unîoJii
des églises nouvelles, oh persistant
à les rattacher aux églises mères. Par
éiemplc : Treizé églises presbyte*Tiennes ont des missionnaires dans
l’Inde. Pourquoi les églises Indiennes
sorties de ces travaux ne formeraientelles pas une seule église avec ses
presbytères, ses synôdés et ses assemblées générales? Il n’existe, dans
l’Inde, àlicone des raisons qui tiennent les églises mères Séparées en
Angleterre ou en Amérique. Les mis.sionnairés désirent l’union, les fidèles
aussi ; la difficulté vient des églises
q^ui ont envoyé les ouvriers. Le Concile a exprimé dans son ordre du
jour là joie de voir l’esprit et le
désir d’union et de coopération dans
l'œuvre missionnaire, se manifester
d’une manière toujours plus générale
au sein des églises réformées. Il a
exprimé sa reconnaissanee pour les
bénédictions acGOi’dées en tant de
pays aux travaux des ouvriers et son
espoir de voir s’accroître le zèle de
l’église en présence des facilités actuelles pour l’évangélisation des contrées païennes, Une Commission est
chargée de cdtnmuniquer aux églises
les vœux du Concile pour que le désir
d’union, prenne line ibrme plus prar
tique ; elle devra présenter un.rapport
sur Cel important objet ;au prochain
concile.
Dès 1877, le Concile d’Edimbourg
avait nommé un Comité chargé! de
prendre des informations sur l’état
et les besoins des églises du continent
européen, généralement plus faibles
ques leur sœurs du Nord. Ce Comité
a été subdivisé en deux brandies, eu
18W, à Philadelphie: d’une anglaise
et l’autre améno<iine.
Un double rapport a été de cette
manière présenté à l’Assemblée de Belfast, constatant l’intérêt des église« aéfornaées des deux côtés de l’Atlantique,
pour leurs soeurs plus anciennes mais
plus faibles du Continent. Le Concile
s'fissit réjoui du beau résultat Oibtenii
en laveur des Vaudois et les délégués
de notre %lise, n’onl pas manqué
de femerciér les Teprésentants des
églises sœurs, pour leur sympathie
fraieendle et efficace. L’AssOrnblée
a exprimé le vif intérêt qu’elle porte à
nos frères de Êohôme et de Moravie,
et a donné son approbation au projet
de r'ecileillir une somme de cinq mille
livres sterling dans le but spécial
de venir eii aide à leur société de'
pubblîcaiiohs Teligi'etfsiéfe élaMie à
Prague.
La cause des églises du Continent
est recommandée aux prières et aux
efforts des églises de l’Alliance.
Nous ne dirons rien des rapports
sur la statistique, sur la charge
d’ancien, sur les desiderata de l’histoire du presbytérianisme etc. etc.
Bien d’autres sujets, en dehors de
ceux que nous avons mentionnés, ont
été traités dans des travaux, excellents
sans doute, mais trop nombreux pour
pouvoir être digères, discutés , ou
même simplement écoutés avec pTofit.
Qu’il suffise de dire que parmi lês
travaux pi'ésentés il en est qui Ohi
trait à l’autorité de l’Ecriture et à
la ei'itiqoe biblique, -d’autres A ta
théorie scientifique de l'évolution,
d’autres aux éludes pour le Ministère
et aux devoirs pastoraux, d’autres
aux anciens et au travail des laïques
dans l’église* d'autres enfla à l’observation du Dimanche^ à' la question
de la Tempérance, aux établissem-ents
d’instruction secondaire, à la presse,
aux orphelinats, elÇi etc, t
La seule énumération de tant ide
sujets divers, fatigue l’esprit, aussi
estice avec une espwe de soulagentent
que nous pensons à tout ce que l’hûspiialilé irlandaise a su déployer de
ressources pour loger, nourrir él même
délasser les tnembres du ¡ Concile et,
dans bien des eas, leurs.familles. Réception officielle du syndic de Belfast
ancien lui-même d’une congrégation
présbytérienne, grands dîuôrs dans
VVlster iicUe, excursion délicieuse A la
chauseée des ¡géants sur la <?ôte hoed
de lUrlande, excursion '¡en bateaurâ
5
Bangor, invitalions dans les ^milles
chrétiennes, rien n’a été négligé pour
laisser aux délégués tin agréable souvenir de l’Irlande protestante.
C’est la ville de Londres qui a été
désignée comme siège du prochain
concile qui doit avoir lieu en 1888.
IL B,
Les impressions de voyage
cTun touriste écossais.
Il,
La seconde lettre de C. B. B. (en
date du 30 mai 1884) roule en entier
sur l’œuvre d’évangélisation de l’Eglise
Vaudoise; et c’est ici naturellement
qu’il donne plus ample carrière à ses
réflexions. Il se répète assez souvent,
signe infaillible de la pauvreté des
i^s; et il est plus décousu encore
que la première fois.
|1 commence par .passer en revue
les contributions annuelles de l’Angleterre, de l’Ecosse, de l’Irlande, de
l’.Allemagne, de l’Amérique, de la
France et de l’Italie, pour exhaler sa
mauvaise humeur contre < routillage
compliqué de celte grande entreprise »
et pour se faire une arme de la faible
coopération pécuniaire de l’Iialie'ellemême vis-à-vis des sommes souscrites
en Angleterre et en Ecosse. En réalité,
l’Italie figure déjà avec honneur à la
troisième place; et ce n’est pas peu
de chose pour une population prolesianliC qui ne dépasse pas le chiffre
de trente deuxi raille âmes. Mais enfin,
où veut en venir notre touriste’Ignorel-il, ou feint-il d’ignorer, que ces
contributions reeusilties dans les lies
britanniques et en tout pays proleslant, ont été et sont absolument labres et spon tanées ? Nos amis les continueront aussi lomftemps qu’il leur
plaira; et ils û’auront, sans doute ^
aucun besoin de la hante approbation
de ce critique grincheux. Il nous souvient qu’au Synode de 1865, des hommes éminents, tels que les Docteurs
Gulhrie «l Thomson, ont puissammeult
encouragé il’Eglise Vaudoise' à pour
.237------
suivre son œuvre, et que l’un dVux,
pour rendre sensible sa pensée, n’a
pas hésité à se servir de cette comparaison: « Descendez dans le puits,
et nous tiendrons la corde! ». C’est
peut-être là ce qui chagrine si fort
notre touriste; et si la chose était en
son pouvoir, il ne se ferait probablement aucun scrupule de couper la
corde.
Dans ce but, il s’applique à ridiculiser « les bonnes gens d’Edimbourg »
qui s’intéressent à l’évangélisation du
continent ; et il leur déclare, sans
détours, que « c’est chose .impossible
it’pviiiiirAlisfii' tflR rfliifts l.'tline.s. nar l/»
d’évangéliser les races latines, car ie
protestantisme n’a jamais été pour
elles qu’une plante exotique ».
Voilà noire homme lancé. Vous voyez
qu’il prend les choses de haut; telle
est du moins sa prétention. Mais il
n’a pas la main heureuse. Tout d’abord,
il ne sait pas ce que c’est que l’Ëvangile; car autrement il se serait bien
gardé de le confondre avec le Protestantisme, dont nous ne voulons cependant en aucune façon méconnaître
les immenses services. En second lieu,
c’est une absurdité que de parler de
nations latines; et une absurdité plus
grande encore, que d’envisager la
religion comme une question de races,
question dont le Christianisme déclare
ne tenir aucun compte. En troisième
lieu, il n’est pas permis de nier ce fait
patent qneic Protestantisme lui-même,
en Italie et en France, est une plante
vivace et non pas exotique; s'il; en
étailaulreraent, on l’eût compiêteraent
extirpé, et sans trop de peine.
. Comme on le voit, notre touriste
s’entend beaucoup mieux à déguster
les bonnes iruilçs dé l’Angrogne, qulà
traiter des questions trop ,'iiüdesstis
de sa portée inlellectuelle et rélL
gieuse.
Après ce morceau de haute philosophie, notre homme essaie dé neprendre pied. 11 exécute une nouvelle
charge contre la population vaudoise
de La Tour, contre le pasteur de la
paroisse de La Tour et contre léGoliége de La Tour, t Tout ce qu?on peut
dire de la; première; c’est que peaitêlre elle n’est pas en décroissanoé;
6
„238
tandis que la population catholique
est en progrès depuis longtemps ».
La chose est fort possible; la vallée
du PcHice est un district manufacturier où la population ouvrière ,s’est
augmentée d’une faf-on très sensible.
Mais ce fait économique n’a rien de
commun avec le sujet qui nous occupe; il se trouve en rapport avec un
autre fait du même ordre qui s’est
produit depuis assez longtemps, ^savoir l’émigration de la population agricole, qui se ti’ouve trop à l’étroit.
Ce qu’il faut'souhaiter, dans l’intérêt
des vallées vaudoises, c'est que le
Courant de l’émigration, au lieu de
.se porter en France ou dans la lointaine Amérique, se dirige vers l’intérieur de notre beau pays, où if y a
encore tant de place au soleil; et que
l’on voie surgir maintes colonies agricoles, capables de devenir de nouveaux centres d’évangélisation. Mais
notre touriste est absolument étranger
à lèel ordre d’idée; et il met une obstination fidicule à faire du pasteur
de LarXourmne espèce de bouc émissaire. Nous n’avons nul besoin de nous
arrêter davantage sur ce sujet; il nous
reste par contre à relever une nouvelle et inqualifiable sortie contre le
Collège, écrite dans un style à la fois
grossier et bêle.
Le Collège, nous dit-on, devait lutter contre: un déficit embarrassant.
Pour combler ce déficit, les Vaudois
ont eu i l’heureuse idée d’avoir recours à l’Angleterre, leur vieille vache à lait » (sic). Voilà un début qui
promet! Qu’allez vous dire dé ce qui
■suit? ■-'. .'l: .
« Le, Collège me semble tout à fait
hors,de propos. Le petit nombre de
ceux qui font les éludes légales et
médicales ont de meilleurs professeurs à l’Université de Turin où,- en
tout cas , il sont obligés d’aller terminer leurs études. D’autre part, pour
devenir pasteur vaudois, il leur faut
se tendre k rexcellent Collège de Florence, souienu par VEglise Libre
■ ;< Je suis disposé à parier une «vÎMlle
:vacbe àidaiti»'!contre un rtveau de
lune » , que si notre hotqme avait su
que rEcolôli de Théologie est une
institution Vaudoise, faisant partie
intégrante du Collège Vaudois, il se
serait bien gardé de lui décerner
l’éloge de l’excellence. Je prie donc
les lecteurs du Témoin de croire que
l’Ecole de Florence est insensible à
une flatterie pareille.
Si le Collège n’a aucune raison
d’être (il l’a bien prouvé depuis un
demi-siècle!), il n’y aurait, semblet-il , qu’à le supprimer J purement
et simplement, il nous souvient d’avoir
enlendù, un jour, un rare imbécile
exprimer tout haut, en pleine rue,
le regret que ce beau bâtiment ne
fût pas une manufacture. Mais notre
touriste ne va pas aussi loin, et il
faut noter la chose à sa louange. Ce
qui manque, à son avis, ce qui
serait bien mieux approprié à la
majorité de la population vaudoise,
c’est une « école technique, donnant
une instruction théorique et pratique». — Je ne vais pas, vous
pouvez m’en croire, me lancer dans
une discussion à propos d’une idée
en l’air. Si la majorité des Vaudois a
besoin d’une instruction technique,
ils n’ont qu’à descendre en nflassé 5
Pignerol ou à Turin; si le besoin
n’était senti que par un très-petit
nombre de personnes, la chose n’en
deviendi-ait que plus facile. Quelle
profonde connaissance des besoins de
notre population , le touriste'écossais
a acquise en peu de joiu’s au cheflieu des Vallées !
Après tout cela, il serait étrange
que notre homme n’eût pas un plan
à lui pour l’évangélisation deti’llalie.
El en effet, dans un dernier paragraphe de sa seconde lettre, il a eu
l’obligeance de nous donner sa recette, qui est d’un comique achevé.
« Prenez » dit-il — « cinq prédicateurs de choix et de premier ordre, flanqués ehaeun d’un bon joueur
d’orgue ou d’armoniuni ( les italiens
son très-sensibles à la bonne musique),
et alors vous pourrez vous attendre,
à quelque’ progrès. Qu’ils ¡ se bornent
pour commencer à l’Italie du Nord',
et qu’ils se la partagent en districts.
Et quand,, par leur moqiieûce, iis auront fondé un certain nombre fie cOm-
7
-239
ni unaulés pleines de vie spirituelle,
elles sauront d’elles-mêmes couvrir
leurs frais, sans recourir à l’Angleterre ».
Ne voyez-vous pas d’ici la cliose ?
N’entendfèz-voiis pas ces voix éloquentes soutenues par l’orgue et l’harmonium ? Si vous n’entendez et ne voyez
rien, c’est que vous êtes désespérément
aveugles et sourds.
E tanto basta.
16 juillet 1884.
Votre bien dévoué
A. Revel.
Nouvelles de Léribé
Nous empruntons à une jçl|re privée
du juin, de Madame Weitzecker,
à l’unè de ses amies de la Tour les
détails qui suivent.
« Ledimanche nous avons le premier
service entre il li, et midi : On ne
peut pas être très exact, car presque
toute la congrégation vient de Tlotse
qui est loin comme l’est La Tour de
Pignerol. Les hommes sont tous rais
à l’européenne; en été ils laissent
les souliers à la maison, ce qui fait
que chacun semble se glisser à sa
place, on n’entend aucun bruit. Ils
sont du reste exemplaires pour leur
recueillement. Les femmes arrivent
avec leurs turbans, leurs jupes et
leurs couvertures bariolées et voyantes,
ce qui fait un très joli effet.
» Mon mari préside le culte, fait
la lecture en sessouto et il est traduit
par M"'* GoeheU' Ils ont un beau
recueil de cantiques et quelques bassoulos chantent très bien. Je t’assure
que j’avais de la peine a retenir mon
émotion quand je les entendais, au
commencement, chanter nos cantiques
de Nice ou de la Tour.
» Tous les dimanches nous avons quelques uns de nos paroissiens à dîner
avec nous. Ils se tiennent très bien
à table et, s’il y a quelque chose de
trop nouveau potir eux, ils nous examinent avant de se risquer. Il faut que
je te nomme nos deux braves anciens,
Nathanaël, le vaillant guerrier, le conseiller de Jonathan et l’ami de Mr.
Coillard, et Mikéa qui, sous sa peau
noire, a un type très européen, lequel,
ainsi que Nathanaël, peut remplacer
le missionnaire et prier de tout son
cœur. Les noirs nous disent souvent:
Vous européens, vous avez tout vaincu
sauf la mort! ». '
La lettre de madame W. confirme
les nouvelles publiées dans le Journal
des Missions, sur l’état de Mr, CdÜlàrd
et de son expédition: Bœufs et chevaux perdus, santé misérable et' menaces de guerre dans le pays. Que Dieu
protège et fasse arriver au’terme de
leur voyage ses fÎdèfes serviteurs!
J. P. P.
iioindcllcd rcltigteitâeô
Suisse. Du 20 au 29 juin ont eu lieu,
à Genève, les Assetnblées annuelles ■ des
différentes sociétés religieuses ayant
leur siège dans celle ville, parmi Icsqueljes la Société évangélique dont le
champ de travail est surtout en France.
Gomme représentant l’Italie à cette
séance se trouvaient: Mr. le professeur
Charbonnier, délégué de la Table v&udoî.se, et Mr. le pasteur Peter deNaplés.
Les discours de l’un ,el de l’autre paraissent avoir excité un intérêt particulier, et celui de Mr. Peler contenait,
à l’endroit de l’église vaudoise, de son
œuvre et de ses pasteurs, des exprès-
8
.-240.
sioDS {marquées au com de la plus
vive sympathie; expressions dont nous
ne pouvons — torn en regrettant
qu’elles ne soient pas pins complètement méritées ~ qu’être infiniment
reconnaissants à celui qui les a prononcées.
France. — Le iroisième Synode général officieux de l’église réformée de
France, qui s’est tenu à Nantes du H
au 18 juin, sous la présidence de Mr.
le pasteur Dhombres de Paris, a constaté sur les deux qui l’avaient précédés
un progrès assez grand pour donnèi*
lieu à Mr. le professeur Pédézeri,de
porter,-dans \q Chrklimisme, sur celte
Assemblée, ce jugement d’ensemble,
qui dit beaucoup ; « Nous sommes allés
à Nantes le cœur plein d’espérance,
nous en sommes revenus le cœur plein
de joie. Nous avions prié avant le départ; nous rendons grâce au retour.
Ce Synode est un événement heureux
pour notre église s. « Ce Synode, ajoule Mr. P., a été essentiellement pratique. Il s’esl occupé des intérêts de
l’église et leur a donné tout son temps.
Les solutions ont été modérées et prudentes, et ce qui a prévalu autant que
la sagesse, a été la charité. L’Assemblée de Nantes a été une assemblée dê
frères du commencement à la fin ».
Puisse le Synode de l’église vaudoise
qui doit se réunir dans quelques semaines; mériter un pareil éloge. '
Angleterre. — Le 19 juin a été célébré dans l’église dite du Tabernacle,
à Londres, et en présence d’uno assemblée de près de 8000 personnes,
lé50'“? anniversaire du célèbre pasteur
Spurgeon. Après la lecture d’une très
aimable lettre à lui adressée, à cette
occasion, par le premier ministre de
la reine, et une succession de discours
prononcés par des hommes éminents
de presque toutes les églises existant
en Angleterre, y compris l’église anglicane, représentée à cette fête par
lord Shaflesbury et le chanoine Wjlberforce, un des diacres de l’église a
présenté au pasteur une bourse contenant’la somme de 112,500 fr. produit d’une souscription ouverte en sa
faveur.
Déjà lors de ses noces d’argent,
Spurgeon avait reçu de son troupeau
un cadeau de 150,000 fr. qu’il avait
employé tout entier à une institution
de bienfaisance. Celte fois, plusieurs
de ses admirateurs rPayarit ,souscrit
qu’à la condilibn qu’il garderait leur
offrande pour lui, Spurgeon s’esl contenté d’affecter la moitié de lii somme
reçue à des œuvres diverses. Le môme
jour tous les principaux journaux de
Londres, politiques aussi bien que
religieux, om' consacré au célèbre
prédicateur dés {jfïictcs empreints de
là plus cordiale sympathie. '
Aiinonco
Le poste de maitressc de l’école de
filles vaudoise de Pvamol est vacant.
On demande une maîtresse munie du
diplôme du Gouvernement. S’âdrèsser
pour tes offres de service et pour les
conditions soit à M. le Syndic soit
au Président du Goijsisloiré.
Ernest Rorert, Gémii tt Jidminitù'aleur.
Pigiierot; luïprim. Ghiantore et Mavearelli.