1
,y., ^
Troisième Année.
cM'
14 Décembre 1877.
N. 30.
%
AT'
•JouxTia.1 eie l’Eglise Bva.n^éliq[ULe Vandoise
Tou* me serez lémoins. Actes I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
Saimnl la vérité avec la charité. Ep. 1, 15.
Priï oî l'aSonneuhmt p,\n an Italie L 3 - Toas les pays de I'Union de. poste »6 Amérique .... . » 9 On s’abonne: . j Un numéro séparé; 10 centimes. 1 Annoncesr25 cenÉimea par ligne. Pour iintérieur chez MM. les pasteurs et les i * t - r- * i ** ^ Les envois a argent SP lont par lettre re- libraires do Torre Fellice. 1 j- j ^ ■ i i cotnntandee ou par mandats sur le Pour \’Eæté-i0ur au Bureau d’Administration, i Bureau de' Perosa Argentina.
Pour la Rédaction adresser ainsi; A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie. Pour l’Administration adresser ainsi ; A l’Administration du Témoin, Pqmaretto (Pinerolo) Italie.
j^onaniiai i'<5.
14 décembre. — Nos grandes écoles
sont-elles communales ? — Allons à Jésus.
- Le sentier des justes. — L’institution
dite des ArtigiaDeiJi Valde.si. — Revue politique. — Bons etr,'face«r des incendiés
du Crouzef.
y »ÈCEiüBRB
En nous adressant l’article .ciaprès, notre vénéré frère et ami,
M. le professeur émérite Jean Revel nous demande si cet article
peut trouver place dans notre journal et nous laisse juge da la convenance de le publier. La question
qu’il soulève par un de ses côtés
est Tune des plus graves et des
plus complexes dont notre Eglise
ait à s’occuper encore et plus que
jamais. C’est aussi l’une de celles
que le Témoin s’est proposé de
traiter avec^quelque étendue.
Aussi ne pouvons-nous qu’être
très heureux de donner tout d’abord sur cet important sujet, la
parole à un homme qui a passé
sa vie à enseigner et qui dans sa
retraite se préoccupe encore avec
une si vive sollicitude de la prospérité de notre chère Eglise.
Sans méconnaître les difficultés
de plus d'un genre que rencon- trera la solution proposée par notre
.ami et sur lesquelles nous aurons
à nous arrêter plus tard, nous
nous associons sans réserve à la
plupart des „idées émises dans son
article, et nous voudrions prier
nos lecteurs vaudois de donner
leur plus sérieuse attention'à une
question qui plus qu’aucune autre
les louche de près ; notre appel
s’adre.9se tout spécialement, cela
va sans dire, aux membres des Con
sistoires et des Conseils communaux des Vallées, qui seront plus
d’une fois encore appelés d’office
à s’en occuper. Comme la tactique
de ceux qui ont pris à tâche de
nous dépouiller tout doucement de
tout ce qui distingue les vaudois,
consiste à nous désunir et à nous
diviser, la nôtre doit-être de nous
unir toujours plus élroitemant et
de marcher en parfait accord, loyalement et courageusement dans
tout ce qui tend au maintien de
notre autonomie ecclésiastique.
JiOS eBANDES IcOLBS »
sont-elles CointHunales ?
A, cette question on peut répondre oui et non, suivant le
point de vue auquel ou se place.
Un membre de l’Administration
communale n’hésitera pas à se prononcer pour raffirmative. La chose
est évidente, dira-t-il; la Commune
paie le ragent ; donc l’école qu’il
dirige est une école communale.
Un membre du Consistoire dira
à son tour que c’est une école paroissiale, puisque l’Eglise contribue aussi pour une part au traitement de l’inslituteur. Et voilà le
pauvre régent placé entre le marteau et l’enclnme, obligé de s’écrier suivant les circonstances
comme la chauve-souris; je suis
souris, messieurs, j’en ai la res.
semblance, ou bien, je suis oiseau,
voyez més aîles. Ne pourrait-on
pas, pour son repos et sa ■tranquillité, trancher la question et
décider une bonne fois s’il est ou
non instituteur communal ?
Notre grande école est-elle dans
le sens réel du mot une école
communale, c’est-à-dire réunit-elle
tous les enfants de la Commune?
Impossible de le dire, puisque
tous les enfants catholiques ont
une école spéciale dans la même
Commune. L’école catholique pourrait tout aussi bien s’appeler école
communale que la protestanteMais elles ne le sont ni l’une ni
l’autre, à moins qu’on ne veuille
faire deux moitiés d’un tout, comme cela se pratique dans certaine
Commune pour le cimetière avec
cette inscription au dessus de la
porte d’entrée; Cimùero Comunate cattoliso, Cimitero Comunale
protestante. Bien entendu que dans
l’intérieur du cimetière, un long
mur mitoyen sépare catholiques
et protestants.,
Si la religion nous divise dans
la mort, est-il étonnant qu’elle
nous oblige à faire deux grandes
écoles distinctes pour les vivants.^
Est-ce un mal ? Au contraire, c’est
un bien. C’est un hommage rendu
à la liberté de conscience et de
culte. La loi ne pourrait sans injustice amalgamer les deux écoles,
puisqu’il n’est pas permis de violenter la conscience de qui que ce
soit. La Commune est donc sage
de laisser subsister cette séparation des écoles. Si elle veut aider
l’instruction, qu’elle fournisse des
secours pécuniaires à l’une comme
à l’autre et qu’elle 'ne commande
pas plus à l’une qu’à l’autre.
Qu’elle laisse à l'Eglise le soin
d’élever ses enfants selon les principes que chacune d’elles professe.
Cela résulte du fait même que
leurs écoles sont séparées et l’ont
toujours été, Il serait donc plus
rationnel de revenir à notre ancienne dénomination d'école pa-
2
200
LB'tiMOlM
roissiale. L'école est la ^pinièPe
'reprise.
Mais la loi civile, dira*t-oni qui
veut uue école communale, que
devient-elle? Il faut avouer qu’elle
n’est pas Observée dans son sens
littéral (et elle ne peut l’être parmi
nous vu la différence des cultes);
mais elle l'est dans son esprit,
Cé qui vaut encore mieux. En
effet les deux écoles vaudoise
et catholique comprennent la totalité des enfants de la. Commune.
N’est-ce pas répondre au but et
à l’intention du législateur qui a
voulu que l’instruction primaire
fût générale en Italie? Et y a-t-il
un autre coin de l’Italie où les
écoles soient plus fréquentées que
dans lés Vallées vaudoises? Par
1« fait nous obéissons à la loi en
faisant donner à tous nos enfants
protestants l’instruction primaire
exigée par la loi et nous respeetons en même temps les principes
sacrés de j ustiee et de liberté. Je
Voudrais donc que nos grandes
écoles fussent sané àucün scrupule
déclarées écoles paroissiales , soumises à la surveillance spéciale
des Consistoires. Pour moi l’écola
est une dépendance directë de
l’Eglise,
J. Revel, Min. du St Eii.
Allons à Jésus
Venez à moi vous tous
qui êtes fatigués Êt chatgéa
et je vous 'S^onlagerfti.
(Matth. SI. 13J
Le salai que notre Seigneur lesusGhrisl nous a procuré, est un salut
complet, tout suffisant; son invitation
à ceux qui sont travaillés et chargés,
est nniverselle , sans exception , sans
limiies. II a dit: « Celui qui vient à
moi, Je ne le mettrai point dehors».
Non seulement Dieu nous perrael, mais
il nous ordonne de croire en son Fils
bien-aimé. Ouand Moïse éleva le serpent d'airain dans le désert son invilalton aux Israélites était très courte
et très simple; Regarder et vivez, leur
disait-il Ainsi TEvangile adresse^-t-i! à
chaque pécheur celte parole; « Crois
seulement et tu seras sauvé, »
Pourquoi donc chaque pécheur dont
les yeux sont ouverts sur son étal de
misère, de danger et de iaîbleæse,
dont les désirs Sont tournés vers le
Sauveur, ne croit-il pas avec une entière certitude de foi, même dès son
premier recours à la grâce? Le remède à la maladie n'esl-il pas p'ieinenaeht efficaeô? Le sang de Jésus-iChrist
ne neut-il pas purifier de tout péché?
La Parole du Dieu de vérité n’est-elle
pas digne d’uûe entière croyance? Cependant avec un tel Sauveur présenté
aux regards de son esprit, et avec de
telles promesses il hésite encore ; il
espère, mais en même temps il craint.
S’il se reposait avec autant de cerli- 1
tude sur la Parole de Dieu , qu’il le !
fait sur la parole d’un homme qu’il [
connaît capable d’accomplir ce qu’il i
promet, il serait à l’instant rempli de i
joie et de paix en croyant; maisl’ex- I
périence et l’observation peuvent nous
apprendre que quoique cette assurance paraisse, en théorie, raisonnable
et facile, elle n’est ordinairement ob- j
tenue qu’aprés bien des combats et [
bien dès épreuves. Mais n’oublions
jamais que la foi est, un don de Dieu,
et que c’est lui seul que nous
pouvons l’obtenir par les moyens indiqués dans sa Parole.
le sentier des justes
Le «etilïer dei justes
est. cvmme la lumière
resplendisaanfe qui augmente son éclat jaBqU"à
en qne le jour soit en
parfection. ( ProT. IV.
. I8-.)
Il est difficile .4 I’oeü de fixer l’ins>tant précis de l’aurore; mais la lumière s’avance dès le point du jour,
et le soleil paraît à l’heure marquée.
Tel est le progrès de la clarté divine
dans le cœur. Les premiers et faibles
rayons de lumière sont rarement aperçus; mais par degrés, des objets jusquelà inconnus se découvrent: le péché,
le danger que court Pâme, la réalité
et l’imporiance des choses éternelles
sont comprises, et l’espoir du pardon
par les mérites d’un Sauveur s’offre
au pécheur pour l’arracher au désespoir. Pour un temps tout est ctmÉus
et indistinct’, et dans cet état d’esprit
bien -des choses sont récherchéès
comme devairt précéder la foi; mais
elles le sont vainement cai- ce n’est
qu’en croyant qu’elles sont obtenues.
La lumière augmente, le soleilselêve,
la gloire de Dieu, manifestée dans la
personne de son Fils, illumine l’ûme.
Comme le ■soleil n’est vu que par sa
propre lumière, et qu’il répand celle
lumière qui rend perceptibles tous les
autres .objets, de même Ghrisl crucifié
est le soleil dans le système de la vérité révélée, et la connaissance parfaite de la doctrine de la croix satisîaîi
resprit qui recherche la vértlé, et se
manifeste comme la ewle 'chose tôécessaire, seule capable d’imposer silence aux objections de l’orgueil et de
rincréduUlë, et de procurer une espérance, solide et constante.
m CATËCHÜIIEnAT
L'i peu (Thigkire
{ Cowiimiaiion J.
Il nous faut arriver à nos temps,
c’est-à-dire aux choses qui appartiennent déjà à nos souvenirs. Toua
les enfants vaudois de quelques
années passées ont été baptisés peu
de jours ou peu de semaines
après leur naissance. Et il ne
pouvait en être autrement, puisque
le baptême correspondait à l’enragistreraent civil, si bien que le
mot baptiser en est venu à avoir,
pour un grand nombre, le sens de
donner «n nom. Tous aussi, hormis
quelques rares exceptions, ont été
admis comme membres de réglise,
après une instruction plus ou
moins longue et plus ou moins
soignée, suivant le pasteur qui en
était chargé. L’on avait encore,
il y a environ une vingtaine d’années, le catéchisme d’Osterwald
que l’on apprenait assez soigneusement par cœur, puisque l’on
peut encore trouver aujourd’hui
des personnes en état d’en réciter
plus d’une section. Nous ne saurions dire précisément pourquoi,
mais il fut mis de côté, sans doute
par de bonnes raisons, et plusieurs l’abandonnèrent avant d’en
avoir un autre à lui substituer.
Au bout de quelque temps , au
nouveau catéchisme vint à la lumière, mais un essai de quelques
années le déclara trop difficile à
enseigner et à apprendre. Quatre
Ou cinq autres l’ont suivi, mais
jusqu'ici aucun d’eux n’a été généralement admis.
Parviendrons-nous à ce but?
Nous pouvons Fespérer. nous n'y
sommes pas encore. Mais nous
reviendrons peut-être plus loin là
dessus; pour le moment posonsnous cette question; tandis qu’au
milieu de cette abondance, ou de
ce conflit de catéchismes, les uns
n’en ont plus voulu, les autres
ont regretté rancien, tout en se
servant à regret du nouveau. q'ue
quelques-uns ont travaillé
combler cette regrettable lacune.»
l’instTuction religieuse a-t-'elîe été
améliorée ? — Nous ne sommes
pas compétent pour répondre; d autres plus âgés que nous, en état
de comparer rins'tTUCiion
■à.'-
3
L£ TÉHOl»
avec l’instraction présente des ca>
téchumènes, pourront nous le dire.
Le vieux catéchisme, mâme appris par cœur, et à l’éeole du
régent et à l’école du pasteur, ne
suffisait point pour donner à l’église des membres vivants. Il n’a
point non plus suffi de le mettre
de côté pour changer la face des
choses et ramener la vie. L’on a
senti le besoin de prendre quelque
autre mesure et le Synode de 1863,
adopta un article, le 4'“ du règlement de la paroisse, conçu en ces
termes : » sont reçus comme membres de l’église vaudoise, tous
ceux qui,'étant d'ailleurs généralement connus pour avoir une conduite et des sentiments conformes
à l’Evangile, — après 'en avoir
fait la demande au pasteur de la
|iaroisse où ils résident, ont été
examinés individuellement par le
Consistoire, ont fait preuve dans
cet examen d’une instruction religieuse suffisante, et déclarent profbsser la foi de l’église et se soumettre à son gouvernement ».
Malheureusement, chacun le sait,
il ne suffit pas de faire une nouvelle loi, pour que les vieilles habitudes, soient immédiatement changées, ou pour que le mal soit
remplacé par le bien. Pour qu'elle
produise ses fruits, il faut auparavant faire pénétrer cette loi dans
la vie. Passons en revue les rapports de la Table et le compterendu de nos Synodes et nous verrons combien l’on a insisté pour
qu’elle fût mise eu pratique, et
combien peu l’on a avancé, malgré
toutes les plaintes et les recommandations, 11 est bien nécessaire
de nous rappeler ce qui a été fait
et dit, afln de nous orienter et
de nous rapprocher du but que
nous poursuivons; avoir des églises vivantes.
Nous avons lieu de craindre,
dit le rapport de 1865, que la réception des catéchumènes n'ait pas
été faite dans quelques paroisses
à teneur du réglement, c’est-àdire, ensuite d'un examen individuel fait devjint le Consistoire,.pi
qu’tónsi le règlement n’ait apporté
aucune modification aux réceptions
en masse, telles qu’elles avaient
lieu par le passé. Nous désirerions
que les Consistoires avant tout sa
persuadassent bien que l’église doit
se composer de membres qui pro
fessent la doctrine évangélique, et
que par conséquent ils ne doivent
y introduire que des personnes
qui connaissent lès points essentiels de'cette doctrine, et y font
une sincère adhésion. C’est là demander quelque chose de si élémentaire et de si légitime, qu’il
nous semble impossible qu’il puisse
y avoir parmi nous deux opinions
à eet égard. Si le monde devait
faire invasion dans l’église, et s’il
arrivait que les incrédules fussent
en majorité, que pourrions-nous
attendre, si ce n’est des ecclésiastiques semblables à ceux qui les
nomment et la ruine de l’église ? •
Le rapport de 1866, après avoir
dit que l’on se plaint généralement du peu de développement
des catéchumènes, et après avoir
recommandé comme le seul remède
efficace, la généralisation des écoles
du dimanche, ajoute: « il est de
la plus haute importance que pasteurs et anciens, se pénètrent bien
de l’esprit et de la portée de l’article du règlement pour la paroisse , relatif à l’admission des
catéchumènes, et que la vieille routine des admissions régulières et
en masse soit remplacée par une
marche plus rationnelle et plus
évangélique. A celte condition seulement l’église pourra enfin compter dans son sein un plus grand
nombre de membres qui auront le
sentiment de leurs devoirs en
même temps que celui de leurs
droits ». Et le Synode, se faisant
l’écho du rapport de la Table, exprime- le vœu que pasteurs et
anciens se pénètrent bien de l’esprit et de la portée de l’article du
règlement pour la paroisse relatif
à l’admission des catéchumènes,
afin que cette mesure porte de
plus en plus les fruits excellents
que l’église a le droit d'en attendre.
En 1870, une voix rappelle que
pour le développement de la vie
spirituelle, les pasteurs doivent ;
1“ Donner beaucoup de soins à
leurs catéchumènes ; 2“ S'attacher
à procurer aux catéchumènes une
instruction solide.
En 1872, le rapport du Villar
dit: les catéchumènes sont irréguliers aux leçons, par la faute
des parents qui les retiennent pour
les travaux de la maison. Ils apprennent mal leur catéchisme et
y comprennent peu de choses, faute
mi
de développement intellectuel. Ils
ne paraissent guère animés de
l’esprit de piété, l’on est chaqoer
fois obligé de les avertir de se
recueillir pour la prière, tant ils
sont distraits et occupés à autre
chose qu’à prier Dieu. On dirait
qu'ils désirent être admis à la
S** Cène, pon pour se consacrer
à Dieu, mais pour n’être plus
catéchumènes, »
(A suivre).
•1^ ' Ik
L'instituliou
dite des 4rtigianelil Valdesi
( Contin. voir N. 49 )
Les Elèves.
lis dépassent la centaine les jeunes
^ens qui rranchireot le seuil de noire
etablissemeni, mais parmi eux il en
est un certain nombre qui ne firenl
que venir, voir et s’en aller. D’autres
au boni de quelques mois, et même
d’un, deux et trois ans d’apprentissage, abandonnèrent rinslituiion . les
uns pottr exercer a/to meglio un métier
mal appris, les autres pour s’adonner
à une occupation moins fatigante.
Faut-il le dire? Dans la pluspart
des cas, les vrais coupables de ces désertions furent les parents eux-mêmes
qui craignant pour leurs enfants une
latigue excessive, ou bien désirant les
ravoir auprès d’eux, ou bien encore
espérant en obtenir un secours matériel
qu’ils n’élaienl pas encore en état de
leur donner, les induisirent à quitter
une maison dont la porte ne s’était
ouverte qu’à leurs instances réitérées.
C’est ainsi que par la faute de parents
se laissant guider par un amour mal
entendu ou par un sourdide désir de
exploiter leur progéniture, plusieurs
élèves dont l’apprentissage était bien
acheminé et qui seraient devenus, sans
doute, d’excellents artisans, traînent
maintenant une existence misérable et
sans avenir.
A côté de ceux qui abandonnèrent
rétablissement de leur plein gré, il
nous faut ranger maintenant ceux qui
durent en être expulsés à cause de
leur mauvaise conduite. Le nombre est
assez grand, mais l’on ne s’etonné
pas si on réfléchit que par plus d’un
notre établissement fut et persiste à
être considéré comme- une maison de
correction où l’on envoie les enfants
vicieux dont on ne peut plus rien faire
chez soi. Le comité se laissa trop souvent attendrir par les inslance-s des
parents et protecteurs réduits aux désespoir ou qui semblaient l’être ; il ne
réfléchit pas que la maison ne possédait ni férule, ni menottes, ni cachots;
il espéra, à force de douceurs de bons
conseils, de bienfaits, venir à bout de
ces coBurs" trop tôt endurcis. Vain es-
4
■»J
202
poii'j suivi bientôt de doüJourenses
déceptions! Toujours, ou presque toujours, il fallut constater que les élèves
pervertis, au lieu de se corriger, corrompaient. les autres. Il est peu de
rapports amiuels qui ne doivent mentionner une ou deux exclusions; celui
de 69 en compte jusqu’à sept. Le mal
devint si grave qu’il fallut prendre
une mesure des plus énergiques: n II
n’y avait pour le comité, lisons nous
dans ce même rapport, qu’une seule
ligne de conduite à suivre,: se debarrasser au plutôt des enfants reconnus
comme absoUimenl vicieux; n’en fins
admettre de tels par la suite et par ce
double moyen ramener notre insliln
tion là ses origines
Voilà pour les bourdons ; disons quelques mots rnainlenanl des abeilles diligentes et industrieuses. Nous comptons
Irenie-trois jeunes gens qui sont sortis
de l’établissement emportant avec eux
des moyens de gagner une vie honorable, une instruction élémentaire complète, et des connaissances religieiises
dont les fruits n’elaient pas encore
bien apparents, mais qui un jour,
lorsque les ténèbres des déceptions
et du malheur les environneront deviendront leur lumière et leur joie.
Les professions choisies par eux de
préférence sont cettes de mécanicien l'
serrurier, sculpteur sur bois, menuisier. Puis viennent celles de hjlhographe,
tailleur, cordonnier, ferblantier, chapelier. Il y a^acluellernent dans la maison
un apprenti jardinier, mais il n’en est
jamais sorti un maçon.. Ce dernier fait
est triste à constater, car il nous révèle
trop bien le peu d’énergie qui régné
dans notre population. Quoi I porter
des briques et du mortier jusqu’au'
haut d’échafaudages tremblants ? A
d’autres qu’à nos enfants vaudois. Ce
qui leur convient beaucoup mieux,
semble-t-il, c’est de laver la vaisselle
dans i’immênde arrière cuisine d’un
restauranl marseiIlais.
N’oublions pas, en terminant, d’accorder un souvenir affectueux à quelques aiTigianelii qui ne quittaient notre
toit que pour s’abriter dans la demeure
du Très-Haut. Ce sont; Matthieu Ajassol,
.lean Caffarel et Louis Bert. A propos
de ce dernier, nous lisons ce qui suit
dans le rapport de 69 « quand il nous
a été donne de contempler sur son lit
de mort, ce beau jeune homme, dont
tous les traits respiraient, avec la
soumission la plus parfaite à son Père
céleste, la confiance la plus enlière
dans les mérites de son Rédempteur;
quand nous l’avons entendu dire de
sa voix mourante, qu’il bénissait tous
les jours le Seigneur de l’avoir conduit aux Artigianelli pour y apprendre
ce qui faisait maintenant le fondement
de son espérance, nous n’avons pu que
bénir le Seigneur pour celle faveur,
une des plus signalées qui eût pu nous
èire faite î.»
rla fin au prochain numéro/'.
LE TÉMOIiS
il '"'I
JR«««. — La Chambre des députés a
examiné et .approuvé le budget de l’instruction publique et quelques autres.
La majorité continue à se fractionner
de sorte qu’il est impossible de dire
d’avance quel sera le sort des projets
de loi importants qui devaient être
prochainement discutés, celui des conventions des chemins de fer et de
l’indemnité qui doit sauver Florence
de la banqueroute.
Au milieu de ces divisions enervantes qui ne peuvent qu’entraver et
même arrêter i le progrès de notre
pays, l’on est heureux d’en registreides actes de générosité. Lamarmora
après avoir donné 200.000 francs à
l’hôpital de S‘ Jean de Turin, a chargé
son ami boila de remettre en son nom
dix mille francs de rente au conseil
communal de Bieila pour des œuvres
de bienfaisance et d’utilité publique.
Rome. — Le Gouvernement, dans la
prévision de la mort du pape, à pris
des mesures pour que le conclave
puisse nommer en loule liberté le successeur de Pie IX dans les 24 heures
qui suivent son décès.
JPfance. — Mac-xMahon avait enfin chargé Dufaure de la formation
d’un ministère parlementaire pris dans
le sein de la majorité libérale: mais
lorsque la liste des ministres républicains fut présenté au président, celuici déclara qu’il se réservait la. désignnlion des titulaires du ministère des
affaires étrangères, de celui de la guerre
et de celui de la marine, parceque
ces trois administrations ne devaient
pas être abandonnés aux fluctuations
de la politique. — Dufaure dut décliner le mandat qui lui avait été confié.
Mac-Mahon a fait appeler le sénateur
constitutionnel Balbie; mais l’on doute
que le ministère conservaleur proposé
soit agréé par la Chambre. Mac-Mahon
reviendra-t-il à Dufaure? Demanderat-il de nouveau la dissolution de la
Chambre des députés? Le Sénat l’accordera-t-il? Mac-Mahon lui même ,
donnera-t-il sa démission? Le journal
des Débats dit à ce sujet.: 1! est clair
qu’il y a entre le président et le pays
un malentendu immense, et qu’il ne
reste plus à l’un et à l’autre d’autres
ressources que de se séparer. Si le
maréchal Mac-Mahon, au lieu d’èlre le
président de la nation, ne l’est que
d’un parti; il doit suivre le sort du parti
qirtl reprêsifiile et se conformer à la
loi ordinaire des majorités. S’il y a
un dissefileraent fondamental entre lui
et le pays, ce n’est certainement le
pays qui peut et doit s’en aller. Le
maréchal par tous ses antécédents,
par tous ses habitudes, par sa profes-^ '
sions particulière, est impropre à coiii-»
prendre le gouvernement par le moyen
de la conslituliou et des lois... »
duerre a’Orient. — Plewna a
capitulé. Osm an pacha est blessé. L’armée turque, privée de vivres et d’eau^
a dû se rendre prisonnière des russes.
Mlemaane. — La sanie de Bismark laisse à désirer ; il ne pourra
quitter Varzin et reprendre ses Ira^’'
vaux avant le printemps. Une dépêche
annonce que le Chancelier de l’empire
a demandé d’être dispensé de sa charge.
DONS EN FAVEUR DES INCENDIÉS
DU CROUZET
Paroisse d’Angrogne. — Première liste
E. Bonnet pasteur, fr. 4; E. Berlin 2;
E. Buda 1 ;|E. Berlin 1 ; P. P, Berlin 1 ; D.
Berlin 1; P. Berlin 0,50; J. Rivoire 1,S5;
Jeannette Fontane 0,75et un drap; P. Berlin 1 ; J, P. Rivoire 0,50; M"’ Prasuil et
famille 5; J, Beneeh 2; J. Biccà ancien
1; D. Coisson du Teccel 3; E. Fracbe 1 ;
N. N. 1; M. Travers 1,50 et une hémine
châtaignes avec le sac; L. Bortin 0,80;
P. Coisson 1; Collecté au temple 18,25.
— Total'de celte liste fr. 48,55.
J. Long ancien, un drap et un panier
de châtaignes; D, Beneeh ancien, une
hémine de blé; D. Malan, un drap; N.
N., un drap; G. Beneeh, li2 hémine do
blé; J. Bertolot, un panier de cliataignes,
N. N., deux chemises; N. N., toile pour
chemises; M. B., deux chemises; N. N.
une chemise; P. Monnet, un drap; J. Malan ancien, un drap, une chemise, unô
robe et un tablier; N. N., une chemise;
J. Bertolot, un panier de châtaignes; M.
Piston, deux chemises et toile pour faire
un sac; P. Monaslier, un panier do châtaignes; E, Simond, un drap; F. Guigou,
une hémine de ma'is et un paquet de Imge;
D, Ricca,fun panier de châtaignes;' Jacq.
Coisson, un panier do châtaignes; N. N.
un habit; M. Malau, un drap; N,, N.;
deux chemises. La collecte continue.
E. Bohnet,
Ebmbst Robert, Gérant et Administra leur.
Pignerôl, Impr. Chiantore et MascarellÇ^: