1
Huitième anuée.
N. 16.
25 Avril 18*73.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialenifinl consacrée aux inléréts matériels el spiriluels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui soot. véritables.occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
ritix d’ibomnehiht :
Italie, k domicile (un an] Kr. 3
Suisse.......................
Franco................»6
Allemagne...............ft
Angleterre , Pays-Bas » 8
Vn numéro séparé : 10 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D’ABOmfEHEMT
ToRRE-PEt.i.rcE •. Via Maestra,
N. 42. (Agenzia bibliografica)
PignbroL : J. Chiantore Impr.
Thrin:»/.^' 7’»*on, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Bvange^
lica, via ¿e’Panzani.
ANNONi'BS : 5 cent. la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'adresser pour l'admioistration
ait Bureau â Tnrre-PelUce,
via Maestra N. 42 —pour la
rédaction : à Mr. B. Malan
Prof, R Torre-Pellice.
Sommaire.
Missions évangéliques. — Les évangéliques à Rome. — Nouvelles religieuses. —
Chronique Vaudoise. — Chronique Politique. — Annonce.
HISSIONS ÉVANGÉLIQUES
Nousiivonsentendu citer,au sujet
des missions parmi les païens, ce
mot d’un chrétien anglais: «De
tous les progrès du 19® siècle dûs
aux inventions et aux découvertes
de la science: télégraphe, navigation à vapeur, chemins de fer
et autres, il n’y en a pas de plus
grand ni de plus remarquable que
celui des n\issions évangéliques ».
— En eifet c’est l’œuvre capitale
de nos jours, c’est l’accomplissement des prophéties les plus réjouissantes etles plus majestueuses
de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ce qui, aux yeux de beaucoup
de chrétiens, est, dans ces progrès
de l’Evangile parmi les nations
païennes, un sujet d'espérance et
de joie, c’est, outre le fait que la
civilisation , et mieux que la civi
lisation , le salut qui est en JésusChrist est apporté aux peuples barbares, sauvages, ignorants et tous
sans Diep et sans espérance, celui
de la réalisation prochaine de la
seconde venue du Sauveur.
Au moment où nos églises se
disposent à faire de nouvelles collectes pour les missions parmi les
païens, nous désirons donner très
snccintement, sur les traces de M.
Aug. Glardon, un coup d’œil rétrospectif sur cette œuvre pendant
l’année 1872. « Si les progrès des
idées matérialistes et de l’incrédulité , dit-il, pouvaient causer
aux amis du règne de Dieu des
craintes pour l’avenir de la religion, un coup d’œil sur l’état actuel des missions évangéliques suffirait pour les rassurer. L’Evangile
bst en train de faire le tour du
monde, envahissant royaume après
royaume , tribu après tribu , et ses
conquêtes font plus que de compenser les désertions qui se produisent au sein de la chrétienté.
Pas une société missionnaire qui
ne redouble de zèle et d’efforts
2
-122
pour propager la vraie foi, qui
ne tienne à hoPneur d’ajouter école
à école, station à station, de remplir les vides causés par la mort
dans les rangs des travailleurs
chrétiens et d’envoyer saus cesse
de nouveaux ouvriers. A peine un
champ d’activité s’est-il ouvert,
fût-ce à l’autre bout du monde ,
q u’aussitôt églises et sociétés, chrétiens d’Europe et chrétiens d’Amérique, s’empressent, dans une généreuse rivalité, d’y jeter leurs
avant-gardes. C’est à qui fera le
plus de sacrifices, à qui occupera
les postes les plus dangereux. Et,
chose admirable, parmi tant de
voix diverses, à peine, ici et là,
une fausse note, un conflit insignifiant et,momentané. Avec des
méthodes variées, avec des succès
plus ou moins grands, partout les
mêmes résultats de conversion,
de renoncement au monde et à ses
usages, partout une seule foi, un
même amour.
Cette unité au sein d’une immense diversité, a quelque chose
de frappant: c’est une démonstration d’esprit et de puissance, déployant son efficace dans toutes
les régions où les enfants de Dieu,
baptistes , pédobaplistes , wesleyens, presbytériens, épiscopaux,
moraves , nationaux, dissidents,
tantôt les uns, tantôt les autres,
parfois plusieurs surle môme point,
travaillent au relèvement de l’humanité.
C’est le champ véritable de l’alliance évangélique en action. En
commençant par les' contrées les
plus éloignées, nous trouvons d’abord VAustralie où les frères mo
raves ont entrepris une mission
dans l’intérieur du continent. Les
missionnaires ont à fgire avec une
population grossière, presque bestiale, dont le langage n’est pas
écrit, qui leur a cependant fait le.
meilleur accueil et qui, par sa
conduite, se montre digne de la
religion qu’on lui a apportée.
La Nouvelle-Zélande est d’un accès plus facile.Des colons anglais en
ont occupé depuis un demi-siècle
les côtes et les plaines basses, refoulant les aborigènes dans les
régions montagneuses du centre.
Les maores n’ont pourtant pas subi
la destinée ordinaire des tribus
indiennes; c’est une race active
intelligente, qui a reçu l’Evangile
par des missionnaires anglais, et
au milieu desquels se sont élevées
des églises en grand nombre, lorsqu’une guerre terrible vint assom
brirl’horizon. L’Angleterre soutint
la lutte pendant trois ans , puis
changeant de tactique, eut recours
aux mesures conciliantes qui eurent un plein succès. Les missionnaires purent alors reprendre possession de leurs églises et de leurs
écoles. Depuis deux ans, les progrès de la régénération sociale et
religieuse des indigènes ont été
immenses. Le christianisme a fait
de ces anciens cannibales des hommes civilisés.
La Polynésie, dont les îles innombrables forment quatre groupes
principaux: la Malaisie, la Mélanésie, la Micronésie et la Polynésie
proprement dite, a été évangélisée
par quatre grandes sociétés. Trois
sont anglaises et la quatrième est
américaine. Trois cent de ces îles
3
-123
ont vu disparaître de leur sol les
derniers vestiges de l’idolâtrie;
quatre cent mille personnes ont
été baptisées et les églises polynésiennes comptent, à cette heure,
cinquante mille communiants.
Il y a vingt ans , les îles de la
Micronésie étaient encore plongées
dans la barbarie; il s’y trouve aujourd’hui dix églises qui se sont
formées en société missionnaire
pour étendre de tous côtés la connaissance de l’Evangile. Elles entretiennent, dans ce but, sept missionnaires et dix-huit catéchistes.
En Mélanésie, dans les nouvell es
Hébrides , dans les îles de la
Loyauté, l’activité missionnaire
n’est pas moins considérable, et,
malgré les désastres occasionnés
par la traite, les résultats ne sont
pas moins heureux. Cent cinquante
trois jeunes mélanésiens font en
ce moment des études à l’école de
théologie de Norfolk-Island, pour
être en état d’aller, au péril de
leur vie, instruire les tribus hostiles à l’Evangile.
Les îles Fidji , où l’Eglise de
Christ compte près de cinquante
mille membres, passent en ce moment par une crise redoutable.
Des colons européens, attirés par
la fertilité du sol et le développement du commerce, s’y jettent
par milliers. La plupart sont des
aventuriers sans fol ni loi, qui
donnentl’exemple de la débauche,
et portent le trouble dans les familles et le désordre dans l’église.
Leurs habitudes d’intempérance ,
de brutalité, de fraude, révoltent
les uns, gagnent les autres, menacent de détruire le bonheur d’une
nation paisible et pieuse. Triste
cadeau que lui fait l’Europe! Espérons que nos frères polynésiens
seront rendus capables de surmonter le mal par le bien, que la lutte
affermira leur foi.
LES ÉVANGÉLIQUES A IIOIIE
.Sous ce titre nous extrayons do la Gazzelta d’Ilalia du 13 avril ce qui suit:
Le 20 septembre 1870 a signalé la chute
du pouvoir théocrati(|ue dans notre presqu’île’, do ce pouvoir qui est à la fois le
plus ancien et le plus opposé îi la civilisation. La ténacité du saint Siégea rendu
plus facile à l’Italie l'œuvre de son émancipation.
Désormais, entre l’Eglise et l’Etat il ne
saurait y avoir d’antres relations que celles
qui trouvent leur raison et leur sanction
dans le système de la liberté. Si, sous le
régime de la liberté, l’Eglise catholique
vit et prospère dans les Etats-Unis, dans
la Belgique, dans la Hollande, on Angleterre et ailleurs, pourquoi cette liberté
lui serait-elle funeste eu Italie? Ce n’est
pas le bras séculier, ce ne sont pas les
concordats, ce ne sont pas les privilèges,
ce n’est pas l’absolutisme théocrati(|iie ,
ce' ne sont pas les prisons ni le bfichers
de l’inquisition qui fécomlenl Une religion
qui croit que les portes do l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Mais aucune religion pas môme la religion catholique ,
pas môme la soûle vraie, n’a le droit de
faire violence aux consciences des individus.
L’Eglise catholique, aussi bien que les
acatholiques, a un seul droit à attendra
de l'Etat, celui de la garantie de sa liberté
et de son indépendance. L’Etat, en maintenant cette liberté <à toutes les églises et
en assurant à tous h^s individus, h tous
les citoyens et à tous les étrangers l’exercice légitime de la liberté de conscience,
protège, de la meilleure manière possible,
la religion et la morale,
Le Gouvernement italien , en adoptant
ces principes, malgré les hostilités politiques et les foudres du Vatican, a donné
4
-laL
au monde civilisé une grande preuve de
sagesse et de modération et a gagné l’estime et la confiance de l’opinion publiipie.
[>es cléricaux voudraient faire croire que
dans l’ordre actuel des choses, l’Eglise ne
jouit plus de la liberté, que ses ministres
sont insultés et que l’erreur et l’immoralité triomphent.
Mais tous les étrangers qui viennent à
Rome peuvent se convaincre, de leurs
propres yeux, de la fausseté de telles assertions. Los divers princes et souverains
qui ont visité après 1870 la capitale de
l’Italie, ont eu occasion do comparer le
présent avec le passé, et cette comparaison
n’a pas certainement été favorable à l’aveuglement du Vatican et à la ténacité
des cléricaux.
Si les cléricaux savaient faire taire toute
passion humaine, ils rentreraient en euxmêmes, ils se demanderaient si le divorce
de la religion d’avec la patrie n’a pas affaibli à Rome le sentiment religieux et
n’a pas ouvert, bien plus que la brèche
de Porta Pia, les portes du siège du catholicisme à d’autres professions de foi.
Les italiens, y compris les romains, sont
en général indifférents en matière de religion; ils naissent catholiques et meurent
catholiques, la plupart ne se donnent pas
grand souci des pratiques religieuses. Cependant, malgré cet indifférentisme inné,
on ne saurait nier que les protestants
font à Rome plus de prosélytes qu’ils ne
l’avaient espéré. Je me suis elforcô de
conuaîlre avec exactitude l’esprit, le travail et les résultats de leur propagande,
et j’ai pu an recueillir des détails intéressants, sur lesquels j’appelle particulièrement l’attention des cléricaux.
Avant le 20 septembre 1870, les Evangéliques n’avaient à Rome que deux églises
qui se ti'ouvaient hors des murs de la ville.
Les nombreux étrangers protestants qui
venaient alors à Rome, devaient, pour
l’exercice de leur culte, se rendre hors
de la porte del Popolo, ou à l’église allenoiande, ou à l’église américaine. Les romains n’y allaient pas du tout.
Maintenant, les Evangéliques ont 18
églises, deux desquelles sont en construction; ils ont sept écoles primaires,
outre lesécolesdu dimaaohe, deux cercles
religieux , deux sociétés bibliques, deux
société de secours mutuel et une société
des mères de famille, trois librairies, un
journal, une quinzaine de ministres et
une dixaines d’évangélistes; ils ont, selon
le dernier recensement officiel, 3900 prosélytes.
Deux de ces églises sont réservées aux
militaires. Dans l’une d’entre elles 25 sousofficiers de l’armée ont été admis à la
communion hier soir 12 avril.
Ces diverses églises, dans lesquelles le
service religieux est régulièrement célébré,
appartiennent à quatre professions évangéliques, celle de l’Eglise libre italienne;
celle des Vaudois, celle des Méthodistes
et celle des Baplistes. Elles ont toutes la
Bible pour fondement commua , mais
elles se distinguent sur quelques points de
doctrine et particulièrement d’organisation ecclésiastique. Dans toutes, le baptême est administré avec de Veau naturelle, mais les baptisles ne l’administrent
qu’aux adultes. Depuis 1870 il n’y a eu
que six baptêmes d’enfants et 150 baptêmes d’adultes; on a déjà célébré cinq
mariages selon le rite évangélique et sept
funérailles.
L’auteur passe en revue les diverses
écoles, les trois de M. Van Meter, y compris celle de Frascati, celte de M. J. Wall,
celle de M“' Gould avec ses cent enfants,
garçons et filles, celle des vaudois avec
150 enfants, garçons et filles aussi, et celle
de l’Eglise libre avec 216 élèves, et d'aulres
encore. Ces diverses écoles ne comptent
guère moins de 900 élèves. Il parle ensuite
des deux cercles où ont lieu des conférences religieuses, c’est celui de la-sociétô
évangélique et celui du palais Torlonia.
Dans ce dernier on ne doit pas faire usage
de la langue italienne et cela par contrat
exprès fait avec le prince Torlonia. C’est
là qu’ont leur siège le Comité des traités
religieux et celui de la Société Biblique
italienne.
On a distribué ou vendu à Rome depuis
1870 environ 15000 Bibles ou portions de
la Bible en langues diverses. - Par les
soins des Evangéliques ont été imprimées
10000'Nouveaux Testaments à la typographie Barbèra et 10000 Bibles à la typographie iCelteliiDi-fii^si. Le seul jeumal
5
-125
évangélique qui so publie à Rome est la
Roma etangelica rédigée par le professeur
Nardi-Greco, avec la collaboration do MM.
Gavazzi, Sciarelli, Fishbouroe, Ravi etc.
L’auteur ajoute que les méthodistes ont
l'intention d’établir dans le palais Massa,
qu’ils ont acheté, outre le temple, une
école de théologie et d’autres écoles et
que les Evangéliques songent à inaugurer
au plus tôt à Rome un hôpital pour leurs
pauvres coreligionnaires, un grand établissement typographique et une société
mondiale comme la société catholique De
propagande fide. Evidemment, dit-il , les
Evangéliques tendent à faire de Rome leur
centre réligieux, excepté peut être les
vaudois, lesquels, malgré leur aspiration
à faire déclarer par l’Etat leur Eglise
Eglise offlcielle, ce à quoi tes taudoit n'ont
jamais pensé et nous espérons qu’ils n'y
penseront jamais, mainlenantque les Eglises
officielles tendent à disparaître l’une après
l’autre. Los vaudois ne saveul rompre avec
leurs traditions. Pendant qu’ils ne songent
pas à renoncer à tenir leur synode annuel
dans les Vallées de Pigoorol, l’Eglise libre
italienne a déjà inauguré le sien à Rome
et les méthodistes et les bap listes en feront autant. Ce que l’auteur dit des Vaudois prouoe qu’il n'est guère au courant
de ce qui les concerne, à moins qu’il ne
forme un vœu indirect.
L’auteur, après avoir parlé encore de la
dispute sur la venue de Saint Pierre à
Rome, des trois bombes que les cléricaux
ont tenté de faire éclater contre les évangéliques à des époques diverses , de l’établissemeut de la Société Biblique italienne, conclut son article par les paroles
qui suivent;
« En lisant celte notice, je m’attends à
ce que les cléricaux intolérants poussent,
les hauts cris contre l’ordre actuel des
choses et contre la perversité des temps,
au lieu d’examiner consciencieusement
leur conduite passée et présente. Dans le
passé, ils ont obtenu un silence forcé par
la violence et par l’oppression, et ils ont
dès lors déposé dans le .sol le germe de
ce qu'ils voient croître maintenant. Pour
le présent, en faisant un délit de l’amour
pour le roi et pour la patrie, en séparant
la religion d’avec la patrie, eq repoussant
toute idée de progrès, n’out-ils pas ébranlé
dans beaucoup d’âmes la foi catholique, et
n’ont-ils pas préparé la voie à la propagande évangélique? Que les cléricaux, au
lieu de prononcer des invectives contre
la liberté, fassent en sorte, après s’ètre
déi)Ouillés avant tout do leur intolérance,
de se servir de la liberté elle-même pour
le triomphe de leur foi. La société a plus
que jamais besoin pour son éducation de
principes moraux et religieux qui forlitient la vie de la famille si affaiblie. Dans
l’état aeluoi des choses, l'œuvre des Evangéliques à Rome est loin d'être ineiîicace et
inutile. Ils forment la jeunesse à l’amour
do la religion et de la patrie. Les cléricaux peuvent-ils dire sincèrement d’en
faire autant?
liouDcilcs rcÜ^tcusce
Genève. M. Hyacinthe a prononcé
sa quatrième conférence, dans laquelle il
a abordé, dès le début, la réforme catholique ou le retour à l'Evangile. — Ce grand
retour, seul salut de la Société moderne,
c’est dans la famille’et par la famille qu’il
doit d’abord s’opérer. — Parlant du célibat, il a dit: «J’honore le célibat, mais
le célibat vrai, celui des saints; j’honore
le mariage, mais le mariage chrétien ,
celui des saints aussi ; et j’admets , dès
lors, que l’on passe du céliliat des saints
au mariage des saints ».
A la fin de .son discours l’orateur s’est
emparé du récit de ce songe où apparut
à Jacob, dans le dé.serl, l’échelle touchant
au ciel. «Jacob, a-t-il dit, en se levant,
dressa la pierre sur laquelle avait reposé
sa tête, et l’appela Béthel, maison de Dieu.
C’est vous tous qui êtes ce Jacob ; c’est
à chacun de vous qu’il appartient de dresser
aussi, comme un monument sacré, la
pierre sainte du foyer domestique. Fils de
la Suisse, vous continuerez vos traditions;
vous descendrez de nos montagnes comme
des torrents non de guerriers, mais de
civilisateurs, répandant sur le monde ces
deux grandes choses chrétiennes: la paix,
la liberté. Si vous avez cru jusqu’ici que
In pierre de votre foyer domestique n’était
6
-126
qu’une pierre vulgaire, prenez-la, et, la
voyaet ce (ju’elle est, sacrée par l’eau du
baptême et de la bénédiction du mariage,
dites-lui : «Tu es la base de ma famille
et de ma patrie. Dresse-toi devant moi,
car ton nom est Bôlbel, et lu es la maison
de Dieu au milieu des miens!»
Le père Hyacinthe ne se contente pas
de faire une oeuvre missionnaire par ses
conférences, mais il rapproche et grou|>e
les catholiques qui partagent ses convictions en une véritable communauté et
leur donne un culte qui .satisfasse leurs
besoins religieux.
C'est ainsi (|ue le jour de Péi|ues il a
inauguré un service religieux au()uel ont
pris part six a huit cents personnes, beaucoup plus d’hommes (jne de femrnes. Dans
cette réunion il a lu et brièvement médité
le texte du jour, l’histoire de la résurrection du Sauveur. Il a ensuite annoncé que
la messe serait célébrée prochainement
dans la langue nationale.
relance. L’évangélisation fait des
progrès; dans la ville de C... dans l’Ailier
une œuvre eucourageanle rassemble autour de la parole de Dieu de 150 à 200
catholi(]ucs.Surcertaius points de la Drùine,
du Gard, de la Haute-Loire surtout, des
réveils continuent à se produire.
La Société biblique de France a répandu,
durant l’anuée 1872, 16.784 Bibles et Nouveaux-Testaments.
Il y a en France environ 950 écoles du
Dimanche, dont quelques-unes sont fort
nombreuses.
VUnivers proclame deux nouveaux miracles, accomplis cette fois a BatignolU's
près de Paris; deux enfants auraient été
guéris de maladies très graves, après une
apparition de la Vierge.
Asiles de Lia-foroe. Le dernier
rapport sur cette œuvre constate un nouveau progrès. À la Famille éoangélique
destinée a recevoir des orphelines ou des
jeunes filles plus ou moins abandonnées,
s’étaient ajoutés, par les soins de M. John
Bost: Bélhesda, Eben-Bëser, Siloé et Béthel.
En vue de couronner.cette œuvre de foi
et de charité. M, Bost a le projet d’élever
un édifice qu’il appelle le Repos, et oîi
des veuves, des institutrices, des personnes âgées et infirmes recevront les soins
que leur état exige.
Imtilulions de bienfaisance évangéliques
en Orient: 1" Il se trouve à Sinyrne, outre le pensionnat do demoiselles tenu par
des diaconesses, un établissement d’orphelines fondé après le choiera de 1866. Il
ne contient que des élèves protestantes
de différentes nations, qui seraient devenues la proie de l’Église romaine, si on
ne les avait rassemblées pour leur assurer
une éducation évangélique. Les jeunes
filles y sont élevées pour devenir domestiques, gouvernantes ou sous-maîtresses.
2* A Beyrouth fut fondé, après les massacres de 1860, un Asile pour jeunes filles,
où ont déjà été recueillis et instruits 580
enfants. Le nombre des élèves est aujourd’hui de 1.30. L’on compte parmi ces jeunes filles, outre des protestantes, des grecques , des maronites, des mahométaues,
des druses, même des païennes, qui sont
toutes élevées sous la discipline chrétienne.
De celle maison sont déjà sorties deux
diaconesses, 39 institutrices, 35 domestiques; et la direction reste en rapport avec
les anciennes élèves, même après leur
mariage, de telle sorte que celles-ci deviennent presque toutes comme un sel
précieux parmi le peuple arabe.
3” L’institut Talithakoumi à Jérusalem ,
compte aujourd’liui 110 élèves toutes reçues gratuitement, parmi lesquelles 26
matiométanes.
4" A côté de cet institut se trouve l’asiie
des Lépreux, dont parle M. le professeur
Godet dans le Journal de l’Unité des frères. M. Godet vil dans cet asile une population de 15 lépreux environ , jeunes
gens, hommes faits et vieillards. Ils sontsoignés par un frère morave et sa femme,
M. et M"'Tappe. «Comment, dit M. Godet,
la charité chrétienne resterait-elle indifférente à la misère de ceux dont le sort
émouvait autrefois le cœur de Jésus? Le
fardeau est lourd, la tâche est périlleuse.
Car la maladie est à la fois incurable et
très contagieuse. Aussi, M. et M™ Tappe
ne peuvent-ils se procurer des aides salariés. M'”’ Tappe est obligée de s’acquitter
elle-même de tous les travaux de la tenue
d’une semblable maison. — Ils n’ont pas
seulement à lutter avec le labeur de leur
po.silion, ils ont à se préoccuper encore
de difficultés financières ».
I, I (Eglise libre J.
7
-127
dhroniquc ©nuboiee
Les Conférences de l’Evangélisation de
l’Eglise Vaüdoise à Florence.
Les conférences des évangélistes vaudois
et des délégués des Eglises, ont été ouvertes à Florence mardi 15 avril, et ont
duré i|ualre jours. Plus de 70 ministres
et délégués et plusieurs frères étrangers
y ont pris part. Parmi ces derniers nous
nommons le révérend D' Stewart, le rév.
Ü' Mac-Gregor de Home, le rév. D. Miller
de Gênes, le rév. J. Collie de Livourne,
M. Th Bruce, agent do la Société Biblique
de Londres, le rév. Burchaol, missionnaiie
parmi les juifs à Borne, le rév. Colborne
d’.Uigleterre, M. le pasteur Roller de Rome.
Les séances ont été inaugurées par une
evcelleute prédication de M. J. P. Pons,
évangéliste à Venise, sur ces paroles de
J. XVll, 21: Qu’eux aussi soient un en
nous, et que le monde croie que c’est loi
qui m’as envoyé. La conférence a duré 4
jours, du mardi jus(|u’au vendredi soir.
L’assemblée a entendu la lecture, de. quatre
rapports et les a discutés: le premier de
M. Weitzecker sur la prédication , le second de D. Prochet, institutenr à Turin,
sur Ixs écoles; le troisième du prof. A. Itevel
%\\T l’organisation de l'Eglise; le qualrième
de M. j. Ribel sur les formes du Culte. .4
la suite, de ces discussions, ont été adoptés des ordres du jour très importants
pour la marche future des Flglises.
L’union la plus complète, n’a pas cessé
de régner, quoique les discussions aient
été quelquefois très vives. Presque toutes
les délibérations importantes ont été prises
à l’unanimilé, et toutes les antres à une
grande majorité. Les conférences ont été
closes samedi matin par un culte présidé
par M. J. Pons de Vérone et par la célébration de la Sainte-Cène.
(Eco délia VeritàJ.
L’ordre du jour le plus important, présenté et .signé par MM. Bellecci, évangéliste à Catania , Varriale , délégué de l’Eglise de Naples, et Fasolo évangéliste à
Trapani, et voté par la conférence jeudi
soir, à l’unanimité, après un jour entier
de discussions sérieuses et très animées,
paraît être le suivant:
« L’assemblée, convaincue que l’art. 25
des Actes du Synode de l’Eglise Vaüdoise
de l’année 1855 ne doit pas être entendu
dans le sens que les Eglises issues de
l’œuvre de l’Evangélisation ne puissent,
le voulant, se donner à elles-mêmes une
organisation ;
« Sincèrement désireuse d’être une seule
chose avec l’Eglise Evangélique Vaüdoise,
aux efforts de laquelle elles se reconnaissent débitrices d’avoir connu l’Evangile;
» Passe à la discussion du projet de l’organisation des Eglises , lequel lui a été
présenté, é ce sujet, parle prof. A. Revel».
L’art. 25 des Actes du Synode de 1855
aui|uel cette résolution se rapporte est
conçu en ces termes: « Le Synode, désirant
prévenir tout malentendu sur la nature
de l’œuvre d’Evaugclisalion poursuivie par
l’Eglise Vaüdoise, déclare à l’unanimilé:
le seul but de l’Fîglise Vaüdoise on faisant
annoncer l’Evangile hors de son sein, est
d’obéir h l’ordre du Seigneur : « Prêchez
l’Evangile à toute créature» et d’amener
les âmes <à la connaissance et à l’obéissance de Jésus-Christ; et elle n’a en consé(|uonce aucuno prétention de leur imposer sa forme ecclésiastique.
Il est évident (|ue cet article, qui a été
confirmé par d’autres déclaralions semblables en diverses occasions, n’interdit
pas aux Egli.ses de se donnera elles-mêmes
une organisation ou des formes ecclésiastiques; il veut au contraire leur laisser,
à elles et à elles seules, ce droit, et celui,
en particulier, d’accepter les formes de
l’Eglise Vaüdoise. Tout ce (|ue l’Egli.se
Vaüdoise et ses Synodes ne veuleut pas,
ce qu’ils se sont interdit, ce qu’ils ont
interdit à leurs administrations, été leurs
évangélistes, c’est d’imposer des formes
ecclésiastiques quelconques. Si l’article du
Synode a un sens, il a celui-là; s’il a quelque valeur, c’est (ie laisser les congréga
tiens libres de disposer d’elles-mêmes, en
ce qui concerne les formes ecclésiastiques,
c’est de leur laisser à cet égard uue entière liberté et uue complète indépendance.
Nous aurions par coDséi|uent voté à deux
mains le premier alinéa de l’ordre du jour
adopté par la conférence de Florence. Nous
ne pensons pas que personne ait jamais
voulu contesler aux congrégations un
droit que l’Eglise Vaüdoise leur a libéralement reconnu et que nos Synoiles et
nos administrations se sont fait jusqu’ici
un honneur do leur conserver. — Si les
vaudois attachés de cœur et par conviction
aux principes presbytériens, n’ont pas
voulu propager le presbytérianisme, mais
l’Evangiloièseront toujours heureux d'apprendre (|ue des congrégations devenues
majeures auront adopté librement des
principes ecclé.Siastiqiies qui leur sont
chers. — Nous espérons pouvoir revenir
sur ces conférences et tout spécialement
sur la question de l’organisation des Eglises.
Elmlgi*a.tlon. — Nous avons eu
-entre les mains quelques nouvelles lettres
datées de la colonie Alexandra] celles-ci
8
-128
ont été réellemeot mises à la poste à
Buenos-Ayres et ont tous les caractères
(ie l’anthenticilé ; nous tenons à le dire
parcequB nous désirons être véridiques
avant tout. La condition de nos compatriotes n’est pas encore bien assurée à
Alexandra; la plupart n’ont pas encore
commencé è travailler leur concession ou
leur ferme, soit pour défaut d’outils, soit
pour manque de bétail. Tous sont d’accord à dire qu’il a été pourvu, jusqu’ici,
aux nécessités matérielles de la vie, que
le terrain est fertile, non sans mélange
toutefois, que l’on peut y faire deux récoltes de pommes de terre, que la chasse
est abondante, les indiens à craindre, les
gauchos encore davantage. Pour se préserver des uns et des autres, chaque colon
est armé d’un bon fusil. — Mais ce fusil
ne sert pas contre les moustiques qui sont
surtout nombreux quand le ciel est couvert
et ()ue le temps est à la pluie. Impossible
de dormir sans la musliquère. Il n’est pas
rare <le rencontrer Îe long des rivières et
des lacs de nombreux crocodiles, des
tigres et des sangliers, un peu partout.
(ÎThrontquc pUttque.
Italie. — La grande préoccupation
de la semaine a été la maladie du pape,
au sujet de laquelle les journaux ont donné
les nouvelles les plus opposées.
rcraiic©. — Les journaux ne parlent
(|ue des chances respectives des deux candidatures pour la nomination d’un collège
de Paris à l’Assemblée nationale, celle de
M. Rémusat républicain modéré et conservateur et celle de M. Barodet, ex-maire
de Lyon, républicain radical.
Espagne. — Toujours le même état
d’anarchie. Quelques journaux parlent de
projets d’intervention, mais de la part de
quel Etat, et en faveur de quel parti?.
Amérlcxue. — Un tremblement de
terre a détruit la ville de San Salvador
(Amérique du Sud); on dit que 800 personnes ont péri.
Suisse. — Le gouvernement de Soleure a envoyé à M. Lâchât une dernière
sommation, lui enjoignant de quitter la
demeure épiscopale. A son refus, il a
employé la force.
Preg"° Sig. Direttore,,
Torre-Pellice, 20 aprile 1873.
La Societè Operaia di Torre-Pellice sarebbe a pregare la S. V. Ili'"' di ben voler
concedere il favore di pubblicare sull’accreditato suo giornale, il rendiconto annuale della Società.
RENDICONTO annuale della Società Operaia
di Torre-Pellice.
A TTI vo._
Numerario in cassa al I* gennaio 187.3 L. 100 67
Quote mensili de’ soci effettivi » 710
Quote de’ signori soci onorari » 20
Interessi - » 124 80
Rimborso de’ capitali a Mutuo » 396
Residuo di biglietti fiduciari » 40
Ammessioni N. 50 * 100
Totale attivo L. 1455 87
Passivo.
Sussidi L. 290
Sussidio per decesso di un socio » 30
Stipendio al Segretario Fondo in 200 azioni per la coo- » 40
perativa » 400
Fitto della sala .sociale » 71 75
Cambio di biglietti fiduciari Spesa di libri, stampati, lega- » 5 30
tura di libri e cancelleria » 122 55
Spese diverse » 37 30
Totale passivo L. 996 90
Patrimonio Sociale,
Capitali a Mutuo L. 1211
Cartella del debito pubblico
valor nominale » 370
Azioni N. 200 della cooperativa » 400
Fondo in cassa » 458 97
Totale L. 2439 97
Capitale sociale al T genn. 1873 L. 2439 97
id. id. 1872 » 2011 67
Aumento nel 1872 L. 428 30
Nel ringraziarlo anticipatamente lo prego
di credere alla stima de’ suoi devotissimi
Servi
H Presidente
Goss Bartolomeo.
Il Cassiere
G. B. Petrot.
Il Segretario Controllore
MdriS Daniel.
Avis.
Deux ou trois chambres meublées à
louer chez M. Jalla Davio, aux Jalla, à
Saint Jean.
E. Malan Directeur-Gérant.
Pigneroi; Impr. Chiantore.