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Neuvième aimée
N. 30.
Vendredi 18 Septembre 1874
L’ECUi) DES VALLEE
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée anx intérêts matériels et spiritnels
de 'la Famille Yaodoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.oooupenl
vos pensées — ( PhUippien$., IV. 8.)
PRIX D’ABOaRBHEHT ;
! talie, U domicile (un an) Pr. 3
Suisse.................»5
Frani*»»...............» 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . • 8
Un ntantiro séparé : 5 cent.
üti numéro arriéré : 10 cent.
BOBBAOZ D ABOKNEUVT
PitìNERor. :‘rhez Chtaniore et
Mascarelli Imprimeurs.
Kî.orewcb : Libreria Roangelica, via de'Panzani.
.ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’a
dresser pour l’administration
et la rédaction a la Direction
de VEcho des Vallées, Torre
Pellice.
Sommaire.
Lo rapport de la Commission d’Evangi
lisalion au Synode. - Quand doit-on
prendre place au culte public? — Triste
éducation cléricale. — Correspondance.
— La liberti|tfeligieuse en Krance. Ceux Hli pleurent. — Mmelles
religieuses et faits divers. — Chronique
vaudoise — Chronique politique.
LE R4PF0IIT DE ÎK EOIDIISSIO^
d’Evangélisation an Synode
Le Rapport de la Commission
d’Evangélisntion qui s’imprime en
langue italienne passe en revue
nos 33 congrégations, nos 13 stations missionnaires et les 30 pog*»?
tes visités plus ou moins régulil^;^
rement. Ce rapport, très-inté **
sant, est divisé en cinq chapitr
1“ Le district de Piémont-LigurieT
2“ le district de Lombardie, Vénitie, Emilie; 3“ le district de Toscane ; 4° le district de Rome-Naples; 5" le district de Sicile. Nous
recommandous à nus lecteurs de
se procurer ce rapport qui, par
de nombreux détaiLs emnrunlés
aux correspondances et ara relations de messieurs les évangélistes , nous fait connaître, d’une
manière très-circonstanciée, l’oeuvre que l’Eglise Vaudoise poursuit
daus notre patrie. La lecture de
ce petit volume de 102 pages montre idaireraent que ce beau moüvement d’évangélisation ne s’est
pas ralenti.
Malgré le vide produit par la
mort de M. François Rostan évangéliste à Livourne, et les départs
de MM. Henri Tron, J. Weitzecker,
et Etienne Bonnet appelés comme
pasteurs aux Vallées , le nombre
des li^uvriers est, cette année de
97, llsiavoir 23 pasteurs , 9 évangéj^tei^O instituteurs évangélistes,
!l|3|Tn6iîtuteurs et institutrices, et
irteurs. L'an passé', la Comion n’avait à sa disposition
que 86 ouvriers.
Le chiffre des personnes intervenant au culte était. Tannée dernière de 3158; il s’élève maititèr
nant à 3250.. Dans ce total Ton
n'a pas fait entrer les milliers
2
cVaixJiteurs qui ont rempli nos
locaux lors des conférences que
l’on a, riiiver dernier, données à
Messine , Gènes , Vérone , Venise
et ^’aples. La Commission n’a pas
non plus fait entrer en ligne de
compte les 600 auditeurs de Coazze , ceux de Montechiaro 200 ,
ceux de Poviglio et de Suzzara
400 et d’autres localités encore.
Comme on le voit, les semeurs
sont sortis pour semer et la semence a été jetée et elle lèvera
un jour.
Le chiffre des communiants qui
*‘était l’année dernière de 1864 est
montra 2165. — Sur un chiffre
de 367 catéchumènes il y a euj,
dans le courant de l’année, 180
nouvelles admissions. Nos 57 écoles sur semaine sont fréquentées
par 2203 élèves; au culte de nos
38 écoles du Dimanche assistent
1313 enfants.
Dans sa séance du vendredi matin, 4 septembre', après la lecture
du contre-rapport de la Commission examinatrice, le Synode a,
d’abord , remercié Dieu dans un
discours de ce qu’il avait gardé
M. Prochet pendant son voyage
dans la lointaine Amérique. La discus.sion ou mieux la conversation
roula ensuite presque exclusivement sur l’importaute questionldes
finances. On reprochait à la Cpmmission d’avoir, peut-être , fait
des dépenses trop fortes. Son président profite de l’occasion qui
lui est ainsi offerte pour donner
à l’assemblée les renseignements
nécessaires et pour répondre, du
même coup, à certaines accusa
tions ou insijauations peu bienveillantes. On oublie trop aisément
que ces 45.00^françs, ces beaux
deniers comp*iWWro!ît on a besoin chaque trois mois pour pouvoir faire face aux dépenses, il
faut les obtenir de la libéralité
chrétienne. Mais certains chrétiens
ne sont disposés à délier le cordon de leur bourse que si on leur
fournit des détails authentiques
«ur la marche de l'œuvre qu’on
leur demande de soutenir efiScacernent. Les voyages sont donc
nécessaires pour recueillir ces détails dans les diverses stations et
pour les faire connaître aux-amis
étrangers. Outre ces voyages de
première nécessité qui, loin d’être
comme on pourrait le croire, des
voyages d’agrément^j^e ressemblent pas mal à ces ^^grinations
de Luther, lorsque, chargé de son
sac à pain, il allait dans toutes les
rues d’Erfurth , cum sacco per civitatem; n'oublions pas que nos
évangélistes ne sont pas stationnaires. Nombre d’entr’eux font de
fréquentes tournées missionnaires
afin d’annoncer l’Evangile à ceux
qui ne le connaissent point encore
et pour raffermir ceux qui déjà
l’ont reçu. C’est le cas des évangélistes d’Aoste, d’Ivrée, de Turin,
de S. Pier-d’Arena, de Favale, de
Còme , de Brescia, de Guastalla,
de Rio-Marina, de Naples et de
Messine. Trente localités sont ainsi
visitées d’une manière plus ou
moins régulière. Or, sans argent),
point de tournées missionnaires.
— L'assemblée se déclare satisfaite
de ces renseignements. A propos
de voyages, un orateur ajoute que
3
-493
celuî de M. Prochet en Amérique
a éventé les mines qui avaient
été habilement préparées contre
l’Kglise vaudoise.
Somme toute, le Synode rend à
la Commission d’Evangélisation un
excellent témoignage. L’œuvre que
la Commission fait, dit un orateur,
est une œuvre qui mérite la reconnaissance.
Q114!^D DOITOPl PRENDRE PLACE
au Culte Public?
La réponse est des plus faciles.
Le plus petit enfantpeut la trouver
aussi bien qu’une personne d’expérience. C'est quelques minutes avant
que le service divin commence que
l’ondoit entrer dans un local de culte
et prendre place. Personne ne devrait arriver après pour ne pas
attirer sur elle l’attention de ceux
qui ont commencé à adorer Dieu
et les distraire.
Si facile que soit cette réponse
je connais bon nombre de personnes de tout âge, de toute condition, et d’une plus ou moins
grande culture intellectuelle qui
n’ont jamais été capables de la
faire. Trouvez vous un dimanche
matin devant un de nos temples,
et vous verrez ce qui arrive. A
l’heure établie, l’édifice sacré s’ouvre, quelques fidèles entrent, entr’autres le lecteur et le chantre. —
Après un intervalle assez long, le
culte commence par le chant ou
par la lecture des Saintes Ecritures
avec l’intervention d’un nombre
microscopique de personnes. Je
me rappelle d’avoir vu commencer
un culte public, dans un temple,
et, longtemps après l'heure , avec
trois fidèles, le ministre,lechantre,
un auditeur, et pourtant avant la
fin, l’église était comble. — 11 est
entendu que l’on doit attendre à
la porte ou ailleurs que le culte
soit un peu plus avancé pour
venir y participer. .Sur la place ,
devant le temple , des groupes
très animés se forment et se préparent à entendre la parole de
Dieu, en causant de leurs intérêts
publics ou privés ou en profitant
de l’occasion ( ils sont nombreux )
pour médire un peu de leur prochain qu'on leur dira bientôt d’aimer comme eux-mêmes. D’autres
sont encore en chemin : ils savent
que l’heure a sonné , mais ils ne
font pas diligence , pensant sans
doute’ qu’ils arriveront toujours
assez tôt quand il s’agit du service
religieux. — Quelques messieurs,
lisez quelques personnes importantes de l’endroit croient que leur
condition leur fait un devoir d'arriver, un peu après les autres ,
pour ne pas être confondus avec
le commun peuple. Il arrive aussi
que le pasteur lui-même autorise
une pareille conduite , en attendant chez lui avec les membres
de son consistoire que le chantre
ait lu ou chanté pendant longtemps.
Qu'arrive-t’il alors ?
Que les membres de l’Eglise entrent les uns après les autres, en
faisant autant de bruit qu’il en
faut pour prendre place sans se
gêner; que les anciens pour se
rendre au.x premiers bancs qu’ils
ont l’habitude d’occuper, traver«
4
-m
seut tout le temple, quelquefois
en marchant lentement et majestuenseraent ; que le prédicateur,
surtout s’il n’est pas connu, g,ttire
tous les régards en se rendant à
la chaire. La Maisqn de prières qui
ne, doit être qu’une maison de
prières 4evient un lieu de speçta.çle.
Les retardataires sont ordinai'
rement très mal disposés ou tout
au moins sans préparation aucune;
on ne peut donc pas leur demander
d’êtreaussitôt attentifs et recueillis.
Ceux qui étaient arrivés en temps
opportun, distraits par ces entrées
continuelles, ne peuvent prêter
une attention soutenue au culte ;
le chantre ou le lecteur ( dont on
ne manquera pas de se plaindre)
ne peut remplir sa tache convenablement. Le recueillement devient impossible, la parole de
Dieu qui doit être écoutée avec
attention et respect n’est pas écoutée
du tout, le culte commence au
milieu du bruit, continue au milieu de la distraction et finit au
milieu de l’ennui.
Et pourtant il serait si facile de
se conformer au précepte de l’apôtre : « Que toutes choses se fas*
sent avec ordre et bienséance »
et d'avoir pour Dieu et pour le?
chrétiens, nos frères, les même^
égards que nous avons pour les
gens du monde. Nous savons fort
bien nous trouver à midi précis,
quelquefois avant, che? la personne qui nous a invité? è. dîner;
nous savons également nnus trouver au temps fixé à n’importe quel
re.ndéz-vous qui ncu? tient à ççnur,
pourquoi nq nous rend,rio(tta-aau»
pas au temple à l’heure dh culte
et non pas après? Si le temps
vous paraît d’une longueur démesurée dans la maison de Dieu,
vous n’avez qu’à rester chez vous.
Alors du moins vous ne troublerez
point le culte et ceu.\ qui disent
avec David : « Un jour vaut mieux
dans tes parvis que mille ailleurs
Cessez de parler de la nécessité,
du bonheur de fréquenter les saintes assemblées ou bien ne soyez
point une cause de distraction et
de trouble.
Il en coûte si peu d'arriver à
l’heure. Cela est moins difficile
que d’arriver régulièrement trop
tard. CM, ben comincia, metà del^
l’opera dit le proverbe. CM tardi
arriva, male alloggia e dislurba,
ajoute un second proverbe, non
moins vrai. Vaudois, le temps de
mettre à la porte ce que l’on appelle « l’heure Vaudoise >. et d’arriver tout juste à poiut n’est-il pas
encore venu? Que l’on essaie et
l’on verra le gain que l’on fait,
sans qu’il en coûte beaucoup: que
l’on essaie et le principal inconvénient de notre manière de célébrer le culte disparaîtra aussitôt.
?...
mSTE tOl]GATi&K CLÉRICALE
Il • Se passe en Italie bien des
• fSiits douloureux qu’U importe de
dévoiler pour montrer la triste
éducation que le peuple a reçue,
et, par c.onséqueipit, la nécessité
de répandre l’Evangile. Citons->en
qoelques-nne :
5
-S95-
Tantôt , c'est au beau milieu
d’une fête, ù Bientina, qu’une
pauvre femme disgraciée de la
nature est traînée de force à l'église, malgré sa résistance, sous
prétexte ipTollp est possédée du
démon , et qu’on va l’exorciser
en |)oussant des cris assourdissants.
Tantôt c’est une vieille mère de
82 ans , que ses enfants assassinent à coups de pieds et de bâtons, parce qu'un prêtre leur a
fait croire que cette malheureuse
se livrait à des sorcelleries, et que
c’était de là que provenaient les
maladies qu’ils avaient eues. Le
prêtre, abusant de leur ignorance
et de leur bonne foi , affirmait
avoir vu leur mère en conversation avec un génie infernal. Ses
insinuations sataniques avaient
produit encore bien d’autres résultats qui ont été révélés devant
la justice par les filles de la défunte.
D’autres fois le prêtre s’arroge
le droit de séparer ce que Dieu a
uni. Confesseur d’une femme bigote qui lui a révélé que son mari
était devenu protestant, il lui défend absolument de vivre désormais avec oet hérétique. La femme
rentre chez elle , annonce à son
mari qu’elle se sépare, et profita
de ce qu’il est malade pour le
mettre sans façon à la porte.
Mais c’est surtout par de prétendüs miracles que les prêtres
exercent une influence toujours •
plus grande sur ces âmes simples
et ignorautes. Un prêtre établit
dans une localité du Prioul le culte
de la Madone de la Salette. Pour
l’inauguration, on fait un arc de
triomphe dans lequel on place de
grandes branches de géranuim
(coupées avec art audes.sous du
nœud où se concentre la sève ),
et voilà cjue soudain les boutons
s’épanouissent. Le prêtre crie au
miracle, et la foule crédule aussi.
Pendant trois jours, procession et
adoration. Après cela les fleurs se
fanent, mais le miracle était fait,
et les pauvres gens convaincus.
Enfin , dans la province de Padoue, un prêtre, qui menait une
vie [scandaleuse, s’était fait suspendre a divinis. Voulant mettre
à l’affront ses supérieurs, il passe
à la communion protestante , où
on a le tort de l’admettre trop à
la légère. Mais, bientôt, les faits
honteux qu’on découvre, et les desseins non moins honteux encore
qu’il complote, viennent à la connaissance des chefs de l’Eglise, et
il est chassé, fl rentre a lors dans
le giron de l’Eglise romaine , et
réussit à être admis dans un hôpital, où il se fait passer pour un
saint , prétendant qu’il est resté
plus de quarante jours sans manger ni boire. Les sœurs de charité
et leurs acolytes accoufent baiser
le bord de son habit et lui demandent des faveurs pour leurs
proches,vivants ou morts.L’évêque
et plusieurs dignitaires étant venus le visiter, ont confirmé la croyance populaire.
Combien, à son tour, l’instruction.et la connaissance de l'Evangile n’auraient-elles pas à faire de
vrais miracles pour ouvrit les yeux
à tout ce pauvre peuple I ■ '
( Semaine religieuses.
6
-596
(fforrcsporibance
Brescia, le 15 Août 1874.
Monsieur le Rédacteur,
Il y a plus (l’iinB année que la Congrégalion vaiuloise do cette ville, s’étant vu
enlever la chapelle ou elle célébrait son
culte, depuis environ neuf ans, en était
réduite à se réunir dans un local peu
emmode, à cause de sa position très excentrique.
Grâce aux soins de son pasleur, 51. Pons
Karrer, noire Eglise est enfin pourvue
d’une magniflqne chapelle siiuéo entre
deux des plus belles rues de la ville. Le
nouveau local dont il s’agit porte le nom
do Chiesa di S. Nicola, et a servi, pendant
longtemps, au culte catholiijue. Il peut
contenir environ cent-quaire vingt personnes. On a fait tout ce (jui était nécessaire pour rendre ce nouveau lieu de
culte convenable et propre au but qu’il
doit atteindre, bes membres de l’Eglise,
quoiqu'ils soient généralement -pauvres,
n’ont pas contribué pour moins d’une
centaine de francs, et ainsi sont venus
en aide au propriétaire de la maison, et
à la Commission qui ont supporté la plus
grande partie des frais de réparation.
C’est dimanche dernier qu’a eu lieu le
service d’ouverture. Des avis publiés dans
les journaux de la ville, ainsi que des
affiches placardées aux coins des rues,
ont amené un auditoire assez considérable et très attentif. M. Pons Karrer quj
présidait le service a pris pour texte de
son excallent discours ces paroles du
Christ: «Qui disent les hommes que je
suis ? » ( Marc VIII, 27 ).
Après avoir démontré que les réponses
fournies par les incrédules et les catholiques romains sont erronées, le prédicateur adressa un chaleureux appel à l’assemblée, en la pressant de donner son
cœur à Celui que l'Evangile nous revèle
comme le véritable Fils de l’homme et
le Christ le fils du Dieu vivant, mort
pour nos péchés et ressuscité pour notre
justification. Le soir du môme jour, j'eus
le bonhquf de tp'adresser à un auditoire
tout aussi nombreux et recueilli que celui du matin, et de parler la puissance
de l'Emiigile pour le saint des croyants,
Romains I, 16.
D’après la longue expérience qui a été
faite, Brescia n’est pas une ville o'u l’Evangile soit reçu avec empressement. Le
cléricalisme le plus farouche .s’allie à l’incrédnlilé, pour paralyser les efl’ets de la
prédication chrétienne. Veuille le Seigneur
Lui même, se servir du nouveau moyen
qu'il nous a donné, pour conduire quel(jues âmes an pied de la croix.
Il y a trois mois qu’une charmante
petite chapelle a été dédiée au cuite évaogélique, à Casliglione deile Stiviere.
l’endaut tout l'été nous avons eu là -de
bonnes réunions chaque dimanche soir.
Il nous est arrivé de voir plus de soixante
personnes, sans compter les timides qui
se contentent de rester dans le vestibule
ou dans la cour. Le camp militaire nous
a fourni l’occasion d’évangéliser quelques
soldats et un certain nombre d’officiers.
Une douzaine do ces derniers assistaient
parfois à notre culte et donnaient des
signes d’approbation. Deux colporteurs de
la Société biblique do Londres ont vendu
plusieurs Bibles et une grande quantité de
Nouveaux Testaments aux soldats. Puisse
l’Esprit de Dieu faire germer la semence
qui a été jetée I
L’œuvre évangélique qui a été initiée
à .Montechiaro, petite ville située entre
Brescia et Castiglione, a déjà excité la
rage des ennemis de la vérité. Il y a
quelques semaines à peine, que l’un des
promoteurs de la mission, a été menacé
de coups de couteau ainsi que sa femme
et son fils. Nos frères ont dû leur salu
à l’intervention des gendarmes. Les agresseurs qui accomplissaient leurs prouesses
aux cris deprotestantaccio, anima dannata,
sont au cachot, et nous espérons que la
justice des hommes aura’ son cours —
Un autre, auditeur asssidu à toutes nos
conférences, a été expulsé de la maison
par sa femme qui est riche et qui est
dominée par le clergé romain.
■ Puisque je parle du clergé, je dois d ire
qu'il est un peu omnipotent dans les
petits centres. A Montechiaro cependant
I il a beaucoup de personnes (;(ui cher-
7
-297
cheot à voir les choses de leurs propres
yeux. Dernièrement un jeune lévite a dit
sa première messe dans cette ville. D’après
l’usage ou a publié un sonnet, pour
chanter les louanges et le bonheur de
ce prêtre novice, qui n’a jamais rien fait.
Entre autres vers mal tournés, on y lit
le suivant ;
Più non sei nom, sei trasforinato in iJio.
Cette aphotéose impie, a fait froncer
le sourcil a bien des gens qui ne jurent
plus sur la parole du curé. La chose est
d'autant plus grave que la pièce poétique
était signée par le Clero emllanle.
Ce fait suffit pour montrer dans quel
temps nous vivons, et qu’elle est l’effrouferie des ministres de Rome. Ils sont
décidés à tout perdre ou à tout gagner.
\près la lUvinisalion div pape, voilà que
celle du menu troupeau tonsuré comtneuce
à poindre.
Il n’y a pas d’autre puissance que celle
de l’Evangile qui puisse renverser tant
de préjugés, exploités par des meneurs
si liabiles. Aussi devons-nous redoubler
de vigueur et.de zèle au service du Maître
qui nous envoie.
Croyez-moi, etc.
J. P. Pons
Pramol, 9 aeplemliro ts'i.
Bien cher ami,
Ayez la bonté de publier dans le prochain numéro de l'Echo l’avis suivant:
Quelques uns de mes collègues ayant
adhéré à la proposition de nous réunir
prochainement dans le but de nous occuper ensemble d’un *catéchisme et d’un
manuel pour le culte do famille, cette
réunion est fixée pour le jeudi 24 courant,
à 10 heures du malin au collège do la
Tour.
Non seulement les trois ou quatre pasteurs à qui la proposition a été faite mais
aussi tous nos autres collègues, cela va
sans dire, que cela concerne, sont priés
d’y intervenir. *’ ' ’
Le catéchisme est fait; mais» faut l’examiner et voir s’il y a lieu à le faire imprimer pour le mettre à l’essai dès le
premier novembre prochain.
Quant au manuel pour le culte de famille, je ne vois pas pourquoi il no serait
pas prêt dans un au , si, une fois l'idée
générale et le plan arrêtés, cinq ou six
d’entre ceux qui en sentent reélloment le
besoin pour leurs paroisses . veulent se
melire courageusement à l’ieuvre en se
répartissaut une tâche qui serait décidément trop lourde pour pn seul.
Il me semble que le temps est venu où,
au lieu do nous borner à nous plaindre
du manque do piété do nos paroissiens,
et à entendre là dessus dans nos synodes
les beaux discours, pleins d’esprit , mais
tiélasi souvent dépourvus de toute actualité, sur les remèdes à apporter à cet état
de choses, notre devoir est de travailler
à combler une à une les diverses lacunes
(|ui nous sont signalées.
Or, un manuel pour le culte de famille
est, si je ne mo trompe , une des premières lacune* à combler.
Agréez mes salutations all’ectueuses.
Votre tout dévoué
D. B. Muston,
Nous lisons dans la Semaine religieme :
La Liberté religieuse en France
Nous l’avons dit souvent; Quoique la
liberté religieuse soit proclamée on principe par la Constitution française , elle
n’existe pas en réalité; ou du moins,
presque chaque jour se produisent des
faits qui prouvent que ce principe est encore loin, bien loin , d’avoir passé dans
la pratique.
Le journal Le XIX"^ Siècle parle d’un
maire qui a été destitué pour avoir voulu
exécuter la loi d’une manière fidèle et impartiale ; Un protestant était mort dans
sa commune, et le clergé avait voulu
l’enterrer, ^elon son habitude, dans le
coin dos suppliciés ou des suicidés; alors
lo maire avait donné ordre qu’il en fât
autrement, et il avait choisi un endroit
plus convenable, mais à une distance
assez éloignée des autres tombes. Lo
clergé lui en a voulu à cause de cela et
a fldi par obtenir sa destilulion.
8
Ailleurs, nous ne voyons pas qu’ôn ait
tieslitué ceux qui ont laissé exhumer le
cadavre d’un protestant, parce que le
prêtre le trouvait trop rapproché de ses
ouailles catholiques.
IJn curé de l’Ardéche, ii Saint-JulienSaint-Alban, a refusé l’entrée du cimetière
é un de ses paroissiens, parce que celuici avait épousé une protestante, et parce
que, dans ses derniers moments, il n’avait
pas voulu se confesser. Qu’il refuse les
prières de l’Eglise, cela se comprend ; mais
l’entrée du cimetière, c’est autre chose.
Dans une commune importante du département du Canl, le maire a voulu
exiger de deux pasteurs protestants qu’ils
sonnassent les cloches de leurs temples
à l’occasion du L5 aofif. Sans doute, sous
le gouvernement de Napoléon , ce jour
élait non sonletncnt un jour de fêle religieuse en l'honneur de la Sainte-Vierge,
mais aussi un jour de félc* politique dont
la célébration était réclamée ofliciellement. Aujourd’hui, il u'en est plus de
même et le 15 août n’est plus qu’une fêle
catholique. Néanmoins, le maire dont il
s’agit, s’psl irrité contre les pasleurs qui
refusaient, et il leur a répondu qu’iJ prenait acte de leur refus pour le transmettre
è qui de droit; il a soulenu que le 15
août élait une fètte très-chrétienne, le roi
Louis XIII ayant voué la France à la très
sainte Vierge, et il a ajouté t que toutes
tes cloches de la ville devraient tressaillir
d’allégressse ».
Le Bulletin de la mission intérieure, pariant d’une tournée d’évangélisation dans
l’Isère, mentionne un ffail qni s’est passé
è la Mure. L’évangéliste, M. Paul Besson,
ayant soutenu une discu.ssion assez vive,
sous la halle aux blés avec une femme
ullramontaine et en présence d’un auditoire assez sympathique, la femme, poussée à bout, dit avec colère; v. S’il y avait
uoe police, elle ferait taire cet homme ».
— Bientôt après, M. Besson, malgré son
honorabilité bien connue, fut saisi et conduit en prison, et ce ne fut que sur une
déclaration du Parquet de Grenoble qu’on
le mit en liberté sur parole.
Ailleurs, ce sont des assemblées religieuses (lui avaient eu lieu précédemment
sans opposition et que l’on trouve moyen
d’interdire en s’armant d’une rigueur plus
grande; co sont des colporteurs dont on
entrave la vente ou auxquels on refuse
une autorisation ; c’est un pasteur à qui
l’on empêche de mettre sur son lieu de
culte un écriteau portant l’indication de
temple protestant, etc.
CEUX Qli PLEURENT
Mail. V. i.
Serons pous oonsotéa? Par delà les nuages Par delà le ciel bleu, dans cette immensité
Que ne trouble jamais le fmoas des orages.
Par delà les soleils, dans'iSn.iétemité^
Ecoute-tu, mon Dieu, l’écho de la sonffraBce’
Monteol-ils jusqu’à Toi, les cris d’uu cœur déçu.
Ou vont Us s’égarer, mourir dans l’inocmuii
Gomme une goutte d’eau dans une mer immensêf
. , I . f
Sepls, àveo lés tourments de notre âme iminoî^elle
i^ui désire àrdemràrnt dé s'i'nvqler vers Toi,
Nous rêcherchOns le ciel, la liberté pour, elle;
toiüme un oisëâu captif, qqi frappe de son aile
tes bàrréàaii dé àà éége, aiec tin cri d’effroi.
i jt.; il . . ■ . . .. .. !
9
89»-----------------------------
Nous p1euroB$douteur noua étreint dans sa chaîne.
Nous pleurona! Ce qu’un jour nous donne pour l’aimer,
Le loudemain cruel le aaisit et l'entraîne
Dans le fleuve du temps qu'on ne voit charrier
Que les débris impurs de Iq grandeur humaine.
Nous pleurons, car notre âme a trahi sa patrie!
Elle venait du ciel et n’jr peut retourner
Seule! Elle croit mourir! Elle n'est qn’ondoruije,
La douleur est toujours prêle é la réveiller.
Elle vit de remords, de péchés, en démence
Elle outrage en riant l'nbjei de sa lerreur,
Elle en Cail un bourreau, l'auteur de sa souffrance
El croit en blasphémant égayer sa frayeur
Çurome un eufanl craintif chaule lorsqu’il a paur.
Parfois elle s’oublie; elle fait riiisnnsée,
Elle chante l’amour, le vin, la volupté...
Mais son rêve est bien court / La Irislesse obstinée
La reprend par la main, éiouffe sa gaîté
El, lui moutranl le ciel, lui dit: Pauvre c.rilée.
Oui! nous pleurons alors, l'âme voit les, déserta
De son espoir déçu, de sa folle chimère;
L’âme alors voit sou Dieu, niais son Dieu saint, sérèro
Dont les yeiu sont trop purs pour voir les cœurs pervers.
Elle se seul alors, voyageuse, étrangère.
Elle veut s’envoler vers l'immorlcl séjour!...
La bouche du blasphème essaye une prière
Vers le Dieu que Jésus appelle uu Dieu d'amour.
Serons nous consolés? Par delà les nuages
Par delà le ciel bleu, dans le ciel du bonheur
Que ne trouble jamais le fracas des orages
Noa plaintes ont trouvé de l’écho dans un cœur;
J>aqa le cmur dn Jésus, notre ami, notre frère.
Nus, cfia ne aonl pqs vains, s'ils se sont élevés
JlUsqu'à Eui> dqns une humble et sincère prière.
M le disait, un jour, aux Juifs émerveillés,
Se.s paroles demeurent.
Heureux sont ceux qui pleuruqt,
Ua aBroqt consolés.
P. Lésa.
I{ou0eilc0 veUgteudea
et (^vera ,
Genève. — Le gouvernement du
eanteu de Genève a destitué dix^anuf
lurétns catholiqaes <{ai «*11001 refosé du
! prêter te .serment exigé par la Conslilution
I et a chargé le conseil ecclésiastique do
I nommer des administrateurs pour les cures
vacantes.
I .V. ■ . il
j — Il 7 8 de plus eu pins, si ce n'est
I deux églises, deux corps distincts dans
L dans ce qu'eu «ppelke eaeere l'Egtise aaf>
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tionale de Genève; da còlè des libérant,
le Consistoire et lo Collège des pasteurs
de la ville, de création recente; du còlè
des évangéliques ['Union nationale émngéligue et la Société des pasteurs évangélique dont la formation est donnée comme
certaine. — « Il y a donc, dit la Semaine
religieuse, bien réellement deux Eglises
dans une. — LMaintenant que va-t-il se
passer? Il n’est pas besoin d’étre prophète pour le pressentir. L’anarchie est
la dernière étape d’une Société en décomposition. Dans de telles crises, le pouvoir
officiel finit par recourir aux procédés
vexatoires, intolérants et partiaux, afin
d’arriver à avoir raison de ses adversaires. »
Que lera le Consistoire en présence du
refus ou de l’abstention de MM. les pasteurs Coulin et Barde de lire en chaire
l’adresse ou le mandement qu'ils ont été
invités à faire connaître aux membres de
leurs églises respectives? — Se souviendra-t-on de l’Art. 123 de la Constitulion ;
Chaque pasteur enseigne et prêche librement sous sa propre responsabilité; cette
liberté ne peut être limitée ni par les confessions de foi, ni par les formulaires liturgiques ?
Ajoutera-t-on : ni par les mandements
du Consistoire, ou limilera-l-on do fait la
liberté absolue des pasteurs à la doctrine
et à la Bible et la restreindra-t-on vis-à-vis
du Consistoire dont on duit publier les
opinions quelles qu’elles soient et même
contre la conscience?
Alleinagiid. — Le congrès vieuxcalholiqiie, s’est réuni à Fribourg en Brisgau. Cent trente délégués environ y ont
pris part, enir'autres l’évêque Reinkens,
ainsi que plusieurs autres initiateurs du
mouvement vieux-catholique en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Ce mouvement est en progrès en Allemagne .surtout.
Le chanoine Dôllinger qni semblait se
tenir en arrière, et être dépa.ssé, persévère; et c’est lui qui a pris l’initiative de
la convocatioD d’une assemblée dans laquelle loulos les confessions chrétiennes
seraient représentées et qui aorait pour
objet d’examiner les différences dogmatiques qui les séparent, dans le but de les
amener à une conciliation, ou de former
une alliance chrétienne, planant au dessus des divisions de doctrine et de principes ecclésiastiijups.
Nous aurons sans doute dans un prochain avenir la réponse à ces questions.
TEtats-XJnls. La ville de New York
possède 418 écoles du dimanche de toute dénomination qui comptent ensemble
116.826 élève.s.
Les Etats-Unis sont désolés par un triple flféau : la sécheresse, les sauterelles
et un horrible petit insecte, le chinchbug, qui se met en quantité au pied des
plantes et les dévore.
Sicile. Le Journal de Genève écrit
ce qui suit sur la Sicile à propos des récents troubles qui fy ont eu lieu et des
bandes de brigands qui infestent ce pays:
« Les plus fameux brigands ont commencé par le vol, et par ce qu’on appelle
la Componenda, mot assez difficile à faire
comprendre en français. Componenda,
c’est une sorte de réconciliation avec la
conscience, après un péché commis. Il
y a une bulle dite De componenda, qui
est publiée tous les ans et répandue très
largement par les évêques dans les villes
et les campagnes. Cette bulle se vend,
ordinairement par les curés au prix d’une
lire et treize centimes; et le possesseur
de cette bulle est autorisé à garder, la
conscience en repos, des objets ou de
l’argent volés, jusqu’à concurrence de
32 lire, 60 centimes. Par chaque bulle
qu’il achète, le sicilien entend .se réconcilier (comporre ) pour cette somme de 32
lire, 60 centimes; au dessus de ce chiffre,
il faut aller à l’évéque et faire avec lui
la componenda à forfait. Le vol n’est pas
d’ailleurs le seul crime pour lequel on
puisse comporre, il y a dix-neuf crimes
ou délits de differentes sortes. Il faut
espérer que ces étranges accommodamonts se font rarement, et que les mem-
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brps éclairés du clergé ne s’y prêtent pas;
mais, dans certaines localités, rusage,existe
encore, et on comprend le mal qui peut
On résulter.
Avec ce remède. le sicilien se dit que
voler n’est pas un péché, il ne se soucie
hlns du reste; sa seule crainte est d’aller
en enfer, et l'absolution dn prêtre le rassure à cet égard, du moment qu’il a pu
comporre. Il y a bien d'aulres vices è
extirper en Sicile, bien d'aulres usages
singuliers h citer, mais celui de la cornponenda est des plus curieux ».
Le P. Hvacinthe. Nous avons annoncé
la démission que le P. Hyacinthe a donnée de sa charge de curé de Genève.
Voici la lettre par laquelle il donnait le
4 août celte démission au Conseil d’F.tat:
Monsieur le Président et Messieurs,
Allacbé par le fond de mes entrailles
H l'Eglise catholique, dans laquelle j’ai
été baptisé, dont je désire la réforme,
mais non le bouleversement ; convaincu
d’ailleur.«, par une expérience désormais
suffisamment prolongée, que l’esprit qui
prévaut dans l’œuvre catholique libérale
de Genève n’est ni libéral en politique,
ni catholique en religion , j’ai l’honneur
do vous adresser ma démission des fonctions de curé de la paroisse de cette
ville.
Veuillez agréer etc.
Hyacinthe Lotson.
(Îritrontque ^aubotsc
Ont été nommés membres de la Table
par te Synode ;
MM. J. D. Chaiibonnibh Professeur, Modérateur.
i. VVbitzecker Pasteur, Modérateur
adjoint.
J. P. Micol Pasteur, Secrétaire.
Elisée CO.STABEL, Membre la'ique.
J. A. .Micol, id.
Ont été confirmés membres de la Commission d’Evangelisatiou :
MM. M. Prochet, Président.
E. Combe Professeur,
A. Revel Professeur.
A. Malan Evangéliste.
T. Chiesi Avocat.
Ont été confirmés membres de la Commission des Hôpitaux ;
MM. D. Pellegrin Syndic.
P. Lantaret Pasteur.
B. Thon Profe.ssenr.
J .Niccolini Professeur.
B. Davvt Pasteur émérite.
4 TRAVERS LES JOIRNAVX
Revue poliliqoe
Les journaux commencent 'à remplir
leurs colonnes de comptes-rendus des
banquets électoraux ; une coutume empruntée à l’Angleterre pour éclairer l’esprit des électeurs la veille des élections.
Ces dernières auront lieu probablement
dans les premiers Jours de novembro et
le nouveau Parlement devra êire réunis
le 23 du mémo mois. Que sera la majorité dans le nouveau Parlement?Il serait
vraiment bien difficile de faire des pronostics; ce qu’il y a de certain c’est que
l'apathie des électeurs, un mal déjà vieux,
sera difficilement secouée même par les
discours-programmes des gauches jeune
et vieille, et ceux du parti modéré. Quant
aux cléricaux, leur mot d’ordre paraît devoir être une complète abstention; les
bruits d’un accord entr’eux et le ministère
par l'intermédiaire du cardinal De Luca
fait probablement plus d’honneur â l’imagination do ceux qui les ont propagés,
qu’à l’exactitude de leurs informations.
Dans tons les cas, on'ne pourra guère
s’occuper de la question pourtant bien
pressante de la Sicile,' aVaüt le mois de
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janvier. Jusfjnes là, on se contentera d’augmenter le nombre des gendarmes dans
l’île ; mais si les jurés se refusent à juger,
comme par le passé, le mal pourrait,
d’ici-là , faire encore des progrès considérables.
Le roi Victor Emmanuel se trouvera
un de ces jours à Turin pour y recevoir
le prince Milan de Serbie. On ne sait pas
encore quand et ou le ministre espagnol,
Rances, pourra lui présenter ses lettres
de crédit. Quand à l’envoyé officieux auprès du pape, marquis do Lorenzano, il
a décidément échoué dans sa tenlalive
de faire reconnaître son gouvernement par
la Curie romaine, qui tient, en celle question, compagnie à la Russie et à la Belgique.
En France vient de s’éteindre une des
plusremarquables personnalités de ce pays
un homme qui en dirigée la politique
pendant plus de dix ans, .sous le règne
du roi Louis Philippe. Guizot naequit en
1787, et se relira A Genève avec sa mère
en 1794, époque où son père perdit ta vie
sur un des échafauds de la terreur. Il fil
dans celte ville ses premières études, et
revint à Paris en 1805 pour y faire son
droit. Professeur A la Sorbonne pendant
la restauration il concourut avec Villemain et Cousin à illustrer celle école fameuse, et où tout ce que la société parisienne d’alors comptait de plus distingué , 80 pressait pour l’écouler. —
La révolution de juillet l’appela aux afiaires
en qualité de ministre de l’instructicn publique', il abandonna ensuite le pouvoir
pour quelques années, et le reprit en 1840
pour ne plus le quitter qu'en 1848, époque où il tomba entraînant avec lui la
monarchie. Il fut le chef de l’école dite
des doctrinaires. Son esprit n’accepta probablement jamais, dans la suite, aucun des
démentis que l’histoire donna à sa politique, et il est bien probable qu’il considéra jusqu’à la fin, lui protestant, comme
un immense malheur, la cbûta du pouvoir
temporel. Mais du moins peot-oo iàirede
lui un éloge qui, de notre temps, ne cour
plus les rues. Entré pauvre au pouvoir,
il en sortit tel qu’il y était entré.
Le président de la république française
continue à voyager. Le cardinal Régnier,
archevêque de Cambrai, le reçut à Lille
et lui fit un discours aussi iaattendu qire
impossible dans la bouche d’uu dignitaire
catholique, mais auquel on ne peut qu’applauilir, et qui peut se résumer en ces
mots ! Le clergé doit se mêler du soin dos
Ames beaucoup plus que de politique. Le
pape de France, Louis Veuilloi. u’a même
pas pu protester, vu que sa gazette fl’Uniters) a été suspendue pour quinze jours,
à cause d’un article décidément trop ultramontain Pt inconvenant à l’endroit de
Serrano, dont le gouvernement a été dornièrcmenl reconnu par la France.
Celte reconnaissance n’a du reste jusqu’à présent pas fait beaucoup avancer
les affaires]en Espagne. Puyeerda a été
cependant délivrée par le général Loma,
Pt Saballs qui veut la détruire, doit se
contenter, pour le moment, de l’en menacer. Le général Zabala est démissionnaire, et l’on ne sait encore par qui il sera
définitivement remplacé. La conscription
a fourni 50000 soldats et plusieurs millions
de réaux ; les uns et les autres seront
sans doute bien accueillis à l’armée du
Nord. Les carlistes, pour se venger des
prussiens n’ont rien imaginé de mieux quo
de tirer quelques coups de fusils contre
leurs deux cannonières qui ont riposté
par quelques coups de canon. Tant morts
qùe blessés, dans celte affaire, il paraît
que tout le monde se porte bien.
Annonoe
Il y aura le 25 courant, au Pont,
dès 9 h. du matin, une vente de divers objets tels qu’outils de campagne et de menuiserie, ainsi que
de la paille, des planch.es, et des
tonneaux.
E. Malàn Directeur-Gérant.
Pignerol Impr. Chiantom et Masearelli.