1
Cinquième Année.
25 Juilicl 1879
N. 30
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actks 1, 8. * Suivant la vérité avec la charité. Er. 1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . . 4 . L. 3 Tous leg paya de t’Union do poste ...» 6 Amérique . . . » 9 On s'abonne : Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pelliee, Pour yEcctérieur&u Bureau d'Ad- ministiàdon. Un ou plusieurs numéros sépa* rés, demandés avant le ti* rage 10 cent chacun.. Annonces: 25 centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre rectminandée ou par mandats sur te Sureau de Pe^ rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Dlrectii'o du Témoin, Pomaretto {Pinerolo) Italie. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : A J'.Administraiion du Tdmoîji, Pomaretto i Piiieroloj Italie.
Sommaix'e.
Lo respect pour la liberté de Ions. —
Encouragez vos l’asleurs. — Evangélisation. — Evangélisation à Palerme —
Adieu au bal. — Bibliographie. —Nouvellen religieuses et faits divers. — Chronique vaudoise. — Berne politique. — Avis.
: I
Le respect pour la liberté de tous
Il y a quelques milliers d'années
qu’on discute et qu’on se dispute
à propos de la liberté, qu’on s’égorge pour la défendre ou pour
l’anéantir; des montagnes de volumes en parlent ou la discutent
et à voir ce qui se passe en ce
moment en France et en Italie ,
on est tenté de se persuader que
même chez les plus hautes intelligences, l’idée même de la liberté
n’est encore ni bien claire, ni bien
complète.
En théorie elle l’est peut-être,
mais non dans l’application.
En France on a découvert, il
y a deux siècles déjà, que le jésuitisme est rennemi mortel de
la religio-n véritable , de la saine
morale et de tout honnête liberté.
Pas de prospérité, pas de grandeur possible pour un peuple
rongé par cette gangrène. A un
moment opportun , 1’ Ordre est
proscrit, il n’a plus depuis lors
d’existence légale. Mais il s’en
passe. Chassé par la porte, il
rentre par la fenêtre, on pourrait
même dire l’inverse, tant on avait
mis de ménagements à exécuter
le décret, et tant on a mis d’unanime complaisance à laisser les
révérends pères rentrer dans le
pays et s’y établir à la face du
soleil. — L’empire qui leur devait
beaucoup et du quel ils attendaient
bien plus encore, l’empire non
seulement les a tolérés, mais il
les a choyés et enrichis, et certes
on ne peut pas les accuser d’avoir
négligé une si magnifique occasion.
Eux ou leurs créatures de tout
rang, jusqu’aux plus élevés se
sont insinués et solidement établis
partout, dans toutes les administrations, surtout ils se sont habilement emparés de la jeunesse ,
particulièrement des enfants des
grandes familles, nobles ou riches
et ils allaient façonner à leur
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gré, une ou deux générations
d’hommes, comme ils ont su les
faire au Paraguay et ailleurs.
Dieu a eu pitié de la France
en mettant fin à un gouvernement
qui aurait fait sa ruine après
avoir fait sa honte. — Nous n’avons
aucune préférence pour la république, loin de là et nous estimerions
cette forme de gouvernement,
comme un désastre pour Tltalie,
En France il n’y avait pas l’embarras du choix, la république s’est
imposée et c’est tout d’abord avec
une répugnance visible qu’elle a
été acceptée par plusieurs de
ceux qui aujourd’hui en sont les
plus ardents défenseurs.
Or la république dont les jésuites n’ont été ni les pères, ni
les parrains, a immédiatement
compris qu’elle avait en eux un
mortel ennemi, sur lequel il fallait
avoir l'œil; que par leurs principes
officiellement proclamés, comme
par tous leurs antécédents, ils
étaient en opposition nécessaire
avec les précieuses libertés conquises par tant de sanglants sacrifices. Peut-être le gouvernement
de la République aurait-il mieux
fait de donner simplement des
ordres pour l’exécution rigoureuse
du décret de bannissement; il aurait causé moins de bruit et suscité de moins violentes récriminations.
Il a cru devoir tourner pour
le moment toute son attention
sur le point le “plus menacé, et
par l’organe de son ministre d’instruction publique, il a fait soumettre aux Chambres, un projet
de loi dont le but essentiel est
précisément d’arracher des mains
des jésuites et de tout ordre, ou
congrégation non autorisée, l’enseignement supérieur de la jeunesse.
La loi Ferry a été débattue
longuement, soit dans tous les
journaux, soit à la Chambre des
députés, comme peu d’autres l’ont
été avant elle. Votée par la Chambre \ une grande majorité , on
dirait qu’elle court quelque risque
d'être repoussée, ou mutilée par
le -Sénat. Pour l’honneur et pour
le bonheur de la France, nous
espérons qu’elle passera à la
Chambre haute, ne fût-ce qu’à
deux voix de majorité.
Ce qui nous a péniblement surpris dans ces longs débats lesqnels durent même encore, c'est
la part, nous dirions presque passionnée, que des protestants y
ont prise pour combattre l’une
des dispositions capitales de la
loi, précisément celle qui vise les
jésuites. Que l’on n’aime pas la
république et que l'on ne fasse
pas de vœux pour sa consolidation,
nous comprenons que cela se
voie, même en France. 11 y a
des hommes qui ont une tournure
d’esprit autoritaire, des goûts aristocratiques, des tendances ecclésiastiques épiscopales, bien plus
que presbytériennes, et auquel
un gouvernement démocratique ne
sourit absolument pas. Mais que
lorsque l’on connaît les jésuites,
l’on se pose, au norn de la liberté,
en champion de leurs privilèges,
c’est ce que nous ne parvenons
pas à nous expliquer.
Il ne peut être question de liberté, absolue pour personne ici
bas, pas plus pour un peuple
que pour un individu. La liberté
de chacun est limitée par celle
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de tous les autres. Aussi longtemps
que celle du voisin ne prétend
pas à la destruction de la nôtre,
nous devons la respecter, mais ce
serait être idiot que de se laisser
anéantir par . le premier venu.
C’est au service du Seigneur seulement que nous devons être prêts
à faire le sacrifice de nous mêmes.
— Un brigand s’avance contre
moi, le revolver au poing;je puis
encore, par un coup de bâton solidement appliqué, le désarmer ou
détourner le coup qu’il me destine.
Mais non je n’en ai pas le droit:
il y a bien menace, je sais qu’il
a fait à beaucoup d’autres ce qu’il
me destine à moi-même; toutefois il n'a pas encore fait le coup;
qui sait si à la dernière seconde,
il ne s’arrêtera pas; dans le doute
il faut s’abstenir , surtout lorsqu'il
s’agit de faire quelque mal au
prochain.
Il faut, dit-on, aimer la liberté
pour les autres comme pour soimême, Nous en sommes tout à fait,
mais encore, il faut s’entendre,
savoir à quelles conditions et dans
quelles limites. Pourquoi enfermet-on les fous dans un hôpital f Ils
le sont quelquefois un peu moins
que ceux qu’on laisse courir.
Pourquoi la législation de tous les
peuples civilisés défend-elle la
polygamie? Cette prohibition avec
les peines très graves qui l’accompagnent , n’est-elle pas, au
premier chef, une atteinte portée
à la liberté individuelle? — J’ai
18 ans, j’ai fait assez d’études
pour pouvoir exercer avec profit
une profession pour laquelle je ne
trouve pas de place dans mon pays.
Un parefit ou un ami m’appelle
auprès de lui dans l’un ou l’au
tre des mondes moins exploités que le notre, mais lorsque
je demande un passeport, on me
répond qu’il faut attendre deux
ans encore, puis si le sort ne
m’est pas extrêmement favorable
passer trois autres années sous
les drapeaux. — Après cela, s’il
n’y a ni guerre ni menace de
guerre, il me sera permis d’aller
gagner mon pain où bon me
semblera. N’est-ce pas un cruel
attentat à ma liberté? — Mais
personne ne s’inquiète ni n’a l’air
de me plaindre.
La liberté de l’enseignement
est sans doute une excellente
chose et nous n’hésitons pas à
dire qu’elle vaut infiniment mieux
que l'ingérance absolue et universelle du Gouvernement dans l’enseignement à tous ses degrés. —
Mais ici encore il y a certaines
conditions de capacité intellectuelle et morale aux quelles nul
ne voudra renoncer. On a beau
dire que le Gouvernement doit
laisser chaque citoyen libre de
confier l’instruction de ses enfants
à un parfait ignorant, si c’est là
son goût. Un gouvernement ne
peut pas plus se désintéresser
dans les questions d’enseignement
qu'un père ne peut laisser une
liberté absolue à tous ses enfants
grands et petits.
Pour nous c’est la chose du
monde la plus simple. L’influence
des jésuites a-t-elle été une seule
fois, dans quelque pays que ce
soit, utile et salutaire, ou bien
est-ce tout-à-fait accidentellement
qu’elle a été ici et là, funeste
au plus haut degré? Voilà ce
qu’il faut demander. Dans les
choses de ce monde et dans le
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-,230^
gouvernement des peuples, nous
sommes persuadé que l’on doit
maintenir et appliquer l’antique
règle: Salus reipublicce suprema
¡ex esta, le salut de l’état est la
loi suprême. Un gouvernement ne
peut pas et ne doit pas, par délicatesse de conscience et par des
scrupules chevaleresques, se suicider de gaîté de cœur. L’ennemi
est là, il le connaît, il n’a pas
le moindre doute , s’il ne frappe
pas le premier, il sera infailliblement frappé.
Le motif allégué par des protestants et à ce que l’on prétendait, au nom du protestantisme,
c’est que l’arme que l'on placerait par l’adoption de la loi Ferrj
entre les mains d’un gouvernement républicain et franchement
libéral , pourrait tomber bientôt
aux mains d’un gouvernement absolu et clérical, lequel se hâterait, sans doute, de la tourner
avec une satisfaction toute particulière contre les écoles des cultes
dissidents. — Cet argument ne
nous a pas touché au plus petit
degré; — car enfin l’expérience
de là France elle-même nous a
montré qu’un gouvernement clérical n’est jamais embarassé par
une loi quelconque, lorsqu’il s’agit
de molester les minorités surtout
les minorités religieuses. Ne les
ménagez pas dirions-nous donc à
ceux que retiennent des craintes
de revanche; Hs n’en feront ni
plus, ni moins, le jour, où ils
resaisiront le pouvoir.
Si l’objection ne nous a pas
ému et si, à nos yeux, elle n’a
aucune portée réelle, nous devons
dire qu’elle nous a surpris et
affligé. Pour la première fois depuis
longtemps, nous dirions plutôt,
d’une manière absolue, pour la
première fois, la France a un
gouveniement franchement libéral
et honnêie; les protestants ont
dû. longtemps souj)irer après son
avènement, car l’Evangile est la
loi de la liberté, la source de
toutes les plus excellentes libertés.
Tout fait espérer que les protestants de France verront enfin- et
prochainement tomber toutes les
entraves que la monarchie de
juillet, l’Empire et la République
de Mac-Mahon avaient laissé subsister; et, chose triste à voir et
à dire, au lieu de se réjouir de
celte perspective, d’aider, à la
réaliser, de soutenir de toutes
leurs forces, par la parole et par
la plume un gouvernement comme
ils n’en ont jamais eu . certains
descendants des Huguenots , regardent déjà avec terreur (ou
avec espérance, on ne sais trop),
par dessus la tête du gouvernement actuel vers des gouvernants animés de tout autres sentiments, et la peur de ce que ces
derniers venus pourront faire de
mal. les empêche d’appla„udir à
ce que l’on veut faire de bien aujourd’hui! Quand donc la France
aura-t-elle un peu de foi en quelqu’un des gouvernements qu’elle
se donne, et quand est-ce que le
protestantisme français prendra
dans les questions de liberté et de
vérité l'attitude franclie et énergique qui eu ferait le sel de ce
grand pays ?
Nous nous sommes attardé en
France, et l’espace nous manque
pour parler encore de l’Italie ;
mais nous y sommes et elle ne
nous échappera pas.
5
FJ(ÎOl)iUfiEZ VOS l'ASTEllKS
Nous croyons rendre service à In
c:u.tse de l’^van^ile , et rie ceux qui
(ritvaiiienl à nous l’annoncer, en priant
nos lecteurs rie vouloir bien donner
la plus grande publicité possible à la
circulaire qui vient d’être adressée par
le Comité central à messieurs les collecteurs paroissiaux pour le fonds d’augmenlalion d’Iionoraire des Ministres de
l’Kglise Vaurioise en activité de service dans les Vallées.
La voici :
Messieurs el chers frères,
Le Comité central des collectes, donnant suite aux délerminalions prises
en sa séance du 5 juillet courant, a
fait imprimer un cahier de sonscriplions dont il envoie nn nombre proportionné d’exemplaires à chaque collectent' paroissial avec prière à chacun
d’eux de se mettre aussi tôt à l'œuvre
el d’employer Ions les moyens qui
seront en sontpouvoir afin de répondre
convenablement à ce que l’Eglise Vaiidoise attend de chacun de ses membres.
Sans préjudice de l’œuvre entreprise
et que chaque collecteur paroissial
voudra bien continuer jusqu’.en juillet
dSS'l , les Comités locaux auront l’obligeance d’envoyer, an Comité central), el pour lui il l’un des soussignés,
le résultat des souscriptions el sommes
obtenues jusqu’au 20 août prochain,
afin que ce- premier compte-rendu
puisse en septembre suivant être préseiué au Synode de l’Eglise Vaudoise
comme preuve de la bonne volonté
avec laquelle notre population aura
accueilli l’appel qui lui a été adressé,
et nous l’espérons aussi, à litre d’encouragement à l’œuvre qui nous est
confiée.
l.e 16 juillet 1<S79.
Le Cùtnilé cenirat
Av. Vola, Lrésidcnl.
J. b, Olivet, Trésorier.
Ü" li. liOSïAN'.
Jacob Constantin.
Ueniu ümGou, Secrél.
ÉVH^GÊLISiTlON
Le correspondaiil X du dernier n.*’
nous fait tout doucement un reproche
que nous acceptons pour notre bonne
part, la plus grande sans doute, mais
qui s’adresse quelque peu aussi <à bien
des gens répandus d’un bout à l’autre
rie t'ilaiie. Le courrier^de rjtvangéli-'
salion n’arrive plus, malgré les très
pelite.s distances qu’il avait à parcourir,
puisqu’on a cru deviner qu’il venait de
quelque point des vallées, et s il arlive ce n’est que très irrégulièrement.
Cela est pnrfailement vrai el nous
avons été le premier à nous en apercevoir. Mais aussi pourquoi; l’un, pu
l’autre de nos collaborateurs n’en prendil pas le soin el la responsabilité? Que
nos lecteurs n’aillent^ pas s’imaginer
que nous en avons à foison de ces
collaboi'ateurs. Non, non, ils sont en
liés [lelil nombre; nous n’avons pas
besoin de tous les doigts d’ime main
pour les compter, et encore ! — Mais
nous aurions tort de nous en plaindre
el surtout ce ne serait pas prudent.
— Ce que nous aurions soiiliailé, ce
que nous avions cru pouvoir attendre
c’eût été,un iDlérêl quelque peu ap.lif de
la part des pasteurs des Vallées et des
Ministres de l’Evangélisalion. Il nous
semblait que ces derniers auraient dû
s’estimer heureux de pouvoir de temps
cà autre , par quelque correspondance
publique, dire aux vaudois des Vallées ce qu’ils font dans le beau clia^mp
de travail qu’ils sont appelés à défricher el à ensemencer; c’eût été un
bon moyen pour eux de _ se rappeler
à noire souvenir et; de témoigner de
leur affection pQue les Eglises des
Vallées. Pourquoi neronl-ils pas^ fail,
et pourquoi un ou deux d’enli''ciix ,
après l’avoir fait anciennement s’en
sont-ils depuis entièrement abstenus?
Serait-il possible que la chose fût
vue de mauvais œil là dov.e. si puole
quel elle si vuole ? Ce serait tout simplement absurde el nous n’y croyons
pas. Est-ce uniquement parccqiie le
journal de l’Evangétisalion réclame
impérieiisemenl, el assez légitimement
la, primeur de lotues les nouvelles que
6
peuvent donner les ouvriers de la
Mission? Mais même dans ce cas il
ne sérail, pas si dilïicile à tel de ces
ouvriers de faire pour l’usage du
Témoin une copie abrégée peut-être
de sa relation, n’importe dans quelle
langue , si le français ne lui est plus
aussi familier que l’italien. — Notre
corresppndant a parfaitement raison ;
nous tous aux Vallées • nous aimC'
rions bien mieux un courrier qui airive directement tantôt de l’Italie centrale , tantôt de l’Italie septentrionale,
tantôt de l’Italie méridionale, ou encore de l’une de nos îles. Il nous
apporterait des nouvelles fraîches, directes, et par là même intéressantes,
tandis que le courrier qui ne va que
d’un point à l'autre des Vallées ne
peut nous offrir que les glanures plus
ou moins arides qu’il a faites dans les
journaux ». — libpossible de mieux
parler et de rendre plus exactement
notre pensée; mais après cela nous ne
sommes pas beaucoup plus avancés.
Se trouvera-t-il maintenant deux ou
trois hommes de bonne volonté qui
volontairement se mellenl à l’œuvre
pour combler celte ladune ? C’est ce
que nous souhaitons de tout notre
cœur, et comme l’ouvrier est digne de
son salaire nous consentirions volontiers à admettre ces nonveaiix collaborateurs à partager avec nous par
sémestres échus, on mieux à la fin de
l’année, tous les bénéfices du journal.
Evangélisation h Païenne
L’excellent petit journal La Chambre
Haute, rédigé par M. le pasl. Galland ,
et dont chaque n" est plein de détails
intéressants sur le Réveil, publie dans
celui du 13 juillet une longue lettre
de M. Saverio Fera , pasteur méthodiste à Païenne, destinée à faire connaître l’œuvre d’évangélisation qui se
fait dans celle ville. Aprê.s avoir constaté qu’il n’existe encore à Palerme que
deux congrégations évangéliques ne
comprenant ensemble qu’une centaine
de communiants, M. Fera parte de M.
Appia qui y a évangélisé le premier,
puis de M. Simpson-Kay, pasteur écossais, qui a supporté seul le fardeau
de l’œuvre pendant 17 à 18 années et
auquel il souhaite d’être pui.ssammenl
soutenu longtemps encore pour achever
son travail d’amour.
Nous n'avons naUirellemenl rien à
objecter au bon témoignage rendu à
nos frères MM. Appia et Simpson-Kay,
et c’est du fond du cœur que nous
souhaitons, nous aussi, à l’un et à
l’autre, force et bénédiction dans leur
travail.
Mais il nous a paru, et ce n’esl pas
la vanité qui nous aveugle, qu’il aurait
dû être au moins mentionné soit dans
celte lettre soit dans celle dii mois de
mars, que M. Appia n’éiail pas tombé
de la bine lorsqu’il s’est trouvé à Palerme mais qu’il y était comme ministre de l’Rglise Vaiidoise et envoyé
par elle. Il doit être également connu
de tout le monde à Païenne que M.
Simpson-Kay est également ministre
de l’Eglîse Vaudoise et ouvrier sous
.la direction de son fiomilé d’évangélisation. — Nous disons très sincèrement ; que Christ seul soit exalté et
que tout inslrumenl humain soit humilié devant Lui jusque dans la poussière , — mais il n’en esl pas moins
juste et chrétien de donner à chacun
ce qui lui appartient. El puis comment
iM. Fera a l-ii pu ignorer que depuis
quelques années M. S.-Kay a pour aide
et collègue un attire ministre vaudois
M. Josué ïron, dont la coopération a
dû alléger considérablement ce lourd
fardeau qu’on continue à laisser peser
sur ses seules épaules?
Nous voulons bien croire qu’il n’y
a eu de la pari de M. Fera aucune
mauvaise volonté ni la moindre intention de dénaturer les faits. — Mais
puisqu’il voulait parler de l’évangélisulion de Païenne il no devait pas se
laisser arrêter par sa répugnance à
dire ce qui se fait par d’autres dénominations.
Atlieu an bai
Une jeune fille s’IiabillaiL pour aller
au bal et se tenait devant le miroir ;
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-,239
elle plaçait sur sa lêle une jolie petile
couronne garnie de brûlantes étoiles
d’argeiil. Sa petite sœur monta sur
une chaise pour mieux voir la brillante
toilette, et surtout les belles étoiles.
— Que vas-tu faire ma petile sœur?
J’espère bien que Lu n’iras pas loucher
ma couronne.
— Je regarde bien ta couronne ,
mais c’est à autre chose que je pense,
— Dis-moi, chère petite sœur,,ce à
quoi lu penses, loi petile enfitnl.
— Je pense que l’auire malin , à
l’école du dimanche, le moniteur de
mon groupe nous disait que si nous
avons amené quelque pécheur à la
jusiice, nous luirons comme des étoiles,
à toujours et à perpétuité { Dan. xii,
3). Kl lorsque j’ai vu ces belles étoiles
d'argent dans ta couronne, il m’est
venu un grand désir dp sauvçr quelque
âme adonnée au péché.
La sœur aînée alla aq bal j mais elle
ne put y être heureuse. Les paroles
de sa mignonne petite sœur l’avaient
tellement impressionnée qu’elle ne put
les oublier un instant. Elle quitta la
salle de bai à une heure convenable
et retourna chez elle. Montant immédiatement à la chambre où sa petite
sœur dormait tranquillement, elle déposa un tendre baiser sur la joue de
l’enfant, et dit à voix basse :
T-.- Oh t ma bien-airnée petite sœur,
ce soir tu as gagné une étoile à la
couronne, car le Bon Dieu s’est servi
de loi pour loucher mon cœur, et
m'amener à Lui.
Fléchissant ensuite le. genoux près
du lit elle présenta une fervente prière
à l’Auteur de son salut.
{Christian Hérald).
j i '
Nous avons reçu et nous annonçons
avec plaisir l’ouvrage d’un américain,
ledoct. Paterson, traduit en italien par
M. Barlh. Pons, pasteur vaudois à
Livourne, et que la typographie Glaudienne vient d’éditer sous le litre de:
Apologetica Cristiana per uso del popolo,
II nous parait qiie le moment ne
pouvait être plu-s opportun pour la publication d’nn pareil ouvrage et que
s’il ne s’annonçait pas comme une
traduction, plus d’un italien aurait pu
le prendre pour pioduit du sol italien.
Nous avions entendu parler du livre ,
nous venons de le parcourir et nous
le recommandons à nos lecteurs comme
une excellente acquisition à faire.
La Madre di Gesù Cristo, pei‘ Francesco Sciarelli, pr. cent. 60.
Provoqué par les débats qui ont eu
lieu â Borne, ce traité de controverse
résume d’une manière assez complète
l’histoire de la formation du dogme
çalholique de la Mariolalrie en même
temps qu’il indique et expliqué tous
Içs passages de la Bible qui font mention de la Mère du Sauveur.
Nous avons promis d’intéressantes
communications que M- Alexis Muslon
pasteur à Boiirdeaux, ee propose de
faire par le moyen de notre journal
aux amis de notre histoire vaiidoisç.
Nous avons le plaisir d'ajouter qu’il
va incessamment paraître une nouvelle
édition de son grand ouvrage l'Israël
d(s Alpes, contenant quelques parties
lout-à-fait nouvelles, savoir une description des Vallées, un chapitre sur
la venue de Valdo dans les Alpes, et
une dissertation sur l’origine des manuscrits vaudois.
L’ouvrage se composera de k volumes et sera mis en vente au prix
de L. 16.
La bibliothèque pastorale.et , si possible, nos bibliothèques paroissiales:,
voudront sans doute se le procurer.
Comme il ne sera mis eu vente qu’un
nombre très restreint d’exemplaires
ceux qui désirent le posséder feront bien
de ne pas tarder à se l’assurer en s’adressant à l’auteur lui-même ou au bur
reati du témoin.
8
-240^
I:
Aoutuelics reU^uu0C0
et faits divers
Un journal anglais des missions,
donne rîntéressanle nouvelle suivanle :
c Des juil's întluenls lienneni enlr’eiix
des conférences, en Palestine, dans le
but spécial d’examiner ce qu’il y aurait
à faire poui' préparer le retour de leur
peuple dans son pays, où ils désirent
retrouver une existence nationale.
Dans le temps des persécutions, une
jeune femme écossaise se rendait un
dimanche dans un lieu de culte. Sur
sort chemin, elle rencontra une compagnie de soldats envoyés pour rechercher les chrétiens. Le"chef de ces soldats la fil arrêter et lui demanda où
elle alfait.
Dans ce moment difficile cette promesse se présenta à son esprit : « Le
Si. Esprit vous enseignera en ce même
instant ce qu’il faudra que vous disiez ».
Elle éleva son âme à Dieu dans une
silenoièuse prière et répondit ;‘Je vais
à la maison de mon Père ; mon Frère
aîné est mort, on va lire son Testament aujourd’hui, et j’y suis intéressée ». Les soldats la laissèrent aussitôt
aller et leur chef lui souhaita bon
voyage, et forma des vœux pour qu’un
bon lot lui fût donné dans cet héritage. ( Chambre Haute ).
ÜPKroiùijUc ®nuboÎ00
Tous ceux qui lisent l’histoire vaudoise savent qu’en 1532 le Synode
réuni à Chanforans dans la paroisse
d’Angrogne ( près du Serre ) a décidé
de faire traduire et imprimer la première Bible qui eut jamais été publiée
en langue française. L’on sait aussi
que cette mémorable résolution synodale eut son plein effet, et qu’en 1535
près de Neuchâtel paraissait la Bible
traduite par Robert Olivétan et publiée
aux frais des vaudois qui collectèrent
à cet effet la très|jolie somme de 1500
écus d’or. Mais ce que tous ne savent
pas c’est que à la dernière page de ce
fameux volume in-folio, dont nous
possédons un exemplaire dans notre
bibliothèque pastorale de La Tour,
on lit les vers suivants que nous publions dans leur intégrité et d’après
l’orthographe de ce temps‘là.
AU LECTEUR DE LA BIBLE
Lecieuf, entends si vérité adresse
Vient donc ouyr inslâment sa [.iromesse
P2t vif parler : lequel en excellence
Veult asseurer notre grelle espérance
f/espnt. îésus qui visite et ordonne
Nos tendres mœurs ici sans cry estonne
Tout haut raillart escumant soii ordure.
Remercions éternelle nature
prenons vouloir, bien faire librement
Jésus quérons veoir éternellement.
Réunissez maintenant ensemble la
première lettre de chaque mol et vous
aurez le distique suivant, en observant
que « s’écrivait alors sous forme de v.
Les vaudois, f.eupte évangélique
Ont mis ce thrésor en publique.
« El leur ouvrage estait comme si
une roue eusteslé au millieu de l’autre
roue ». ( Ezèchiel i, 16 ).
iKeouc |)oUtt(|U0
Mtalte. — La Chambre des députés
a adopté une’seconde fois l’abolition
de l’impôt de mouture des céréales
inférieures à dater du 1“ août prochain
et l’abolition de l’impôt de moûtnre
du froment à dater du V janvier 1884.
— Ces deux projets de loi doivent être
soumis de nouveau à l’approbation du
Sénat. !
Pressés de quitter Rome, nos députés
ont volé au moins neuf projets de loi
dans une seule séance.
France. — La Chambre a adopté
le projet de loi Ferry sur la formation
de la commission centrale d’instruction.
Analeterre. — CcUivayo chef des
Zoulous a fait des propositions de paix.
A-vis
Les familles qui désirent passer quelque temps à la campagne, ou qui ont
des jeunes gens à mettre en pension
pour l’année scolaire prochaine Irouveronl chez M. Prochel Tonoglio, chambres meublées et pension à prix modérés., Torre-Pellice.
Ernkst Robert, Gérant et Administrateur.
Pigoerol, Impr. Chiantore et Mascarelli.