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Vi. année
13 AoiU I860.
/V.“ 3*.
L ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialemeDt coRsacrée aux inléréls malériels el spirilueis
de la Famille Yaiidoise.
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Italie, à. domicile (tin am Fr. 3
Suisse................* 5
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Que toutes les choses qui sont véritiihles......... «ccupent
vos pensées — Phiîippiens., IV.
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ToRFK-Ppf i icE : Via Muestra,
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Lettres et envois franco. S’ a*
dresser pour l'administration
au liurean A Torre-PelHce ,
via Maestra N. 42. — pourla
rédaction ; A Mr. A. Revel
Prof. U Ti*rre-Pellice
SOMMAIRE — Correspondance. — L’Apiculture ou l’aisance à côté de la maison.
— Ecangélisation. — Somelles et faits dieers. — Chronique politique.
Correeponb/tnee.
On nous envoie une seconde lettre sur la question du baptême, six pages
in quarto'. Il y aurait de quoi noyer notre petit journal. Force nous est, par
conséquent, d’en donner une courte analyse, et d’inviter nos correspondants
futurs à un peu moins d’abondance.
-MM. O. Cocorda et J. D. Tourn veulent tout d’abord éclaircir le point qui,
pournous, demeurait obscur (voyez notre N. 28). Cet éclaircissement est précédé de quelques lignes extraites d’une lettre de M'' Govett et que nous tenons
à reproduire ;
« Vous avez », écrit Govett à Mf C., « très-bien exposé mes vues sur le
baptême. Je ne me souviens pas d’avoir prononcé quelque parole semblable
à celles qu’on nous a attribuées; mais il est fort possible que l’un de nous ait
dit quelque chose de semblable; et, s’il en est ainsi, c’était,comme vous l’avez
justement observé, en relation avec la naissance hors de l’eau ».
L’exactitude de nos renseignements est reconnue d’une manière assez explicite , comme on le voit. On le voit aussi : on explique la formule naissmee
d’eau par celle-ci: naissance hors de- l’eau , e» qui fait que nous comprenons
de moins en moins pourquoi on la distingue de la naissance d’esprit, alors
que l’on admet, « comme nous, une seule régénération par l’Esprit de Dieu ».
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— 258 —
Mais on dit que notre objection s’adresse au Seigneur lui-même qui parle
de deux naissances; et là-dessus on se lance dans une dissertation théologique,
laquelle revient à ceci : — la naissance spirituelle, qui comprend la repentance
et ta foi, et qui est le commencement de la vie chrétienne, doit être accompagnée de la naissance d’eau, c. à d. du baptême qui en est la simple et éloquente manifestation; — le signe ne doit pas être séparé de la chose signifiée;
— le baptême est plus qu’un signe, plus qu’un symbole ; il est un vrai témoignage, le premier témoignage de la foi individuelle, il devient même une
profession, un acte aussi sérieux que la S. Cène, et ne peut, pas plus que
celle-ci, être donné aux enfants. — Voilà pour le point principal.
Cette fois-ci l’obscurité se dissipe. Mais nous nions de nouveau que le Seigneur, dans son entretien avec Nicodème, ait entendu parler de deux naissances et fait allusion au baptême; et nous nous en tenons à l’idée générale
de purification, dont l’eau est le symbole. Pour nous, la formule naissance
d’eau, appliquée au baptême, n’oiTre aucun sens raisonnable. Si le Seigneur
avait eu en vue le baptême, il aurait certainement employé le mot propre et
consacré. Qu’on ne parle donc pas de deux naissances : un signe, un témoignage, si l’on veut, ne peut être appelé une naissance. Or ici, nous le répétons, il n’est pas même question du signe, et Jésus a voulu faire comprendre
à son interlocuteur que l’acte de la régénération, acte unique qui s’appelle
la « naissance d’en haut » (Jean III. 3), se compose de deux parties; l’une,
essentiellement négatioe, la rupture avec le mal et toute souillure, représentée
par l’eau, symbole de la purification; et puis un côté positif-, l’action de l’Esprit, qui seul régénère, transforme et sanctifie. Mettre l’eau du baptême sur
la même ligne que l’Esprit, c’est faire perdre à l’Esprit de sa valeur; c’est
proclamer le baptême indispensable pour entrer dans le royaume des deux.
Or, que nous sachions le larron sur la croix n’a guère eu le loisir d’être baptiste; noos pensons qu’il lui a suffi de croire et de confesser Jésus-Christ devant les hommes, et au milieu de l’opprobre. C’est donc une grave erreur que
de dire, comme nos correspondants dans leur zèle de ¡néophytes ; que le témoignage du baptême est la manifestation nécessaire de la foi ». Nous’tenons
les Quakers pour tout aussi bons Chrétiens que les Baptistes; et cependant,
les Quakers n’ont ni baptême, ni Cène. Enfin, et pour tout dire en un mot, le
baptême n’a pour nous qu’une importance très-secondaire; « tendons à la
perfection, et ne nous arrêtons pas à jeter tout de nouveau le fondement.......
de la doctrine des baptêmes » (Hebr. VI. 1, 2).
Nous montrerons, s’il plait à Dieu, dans une étude spéciale sur la question,
que le baptême, ainsi que le dit l’Epître aux Hébreux, est bien quelque chose
de très-élémentaire dans le christianisme, et qu’il faut, non point en faire le
drapeau d’une secte, mais le laisser à sa place. C’est une perversion du goût
spirituel que d’intervertir le rôle assigné aux choses secondaires, pour leur
attribuer une importance capitale; que de venir nous révéler dans la cène et
dans le baptême des mystères inconnus et des vertus nouvelles.
Quant aux points secondaires que nous avons touchés dans notre précédent
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— 259
article, nous n’avous pas à y reveuir pour le moment; et d’ailleurs roxameii
de notre catéchisme, la question d’Eglise, le mode de recrutement dos membres de l’Eglise, nécessiteraient tout autant d’articles séparés. Mais on relève
deux faits sur lesquels nous voulons nous arrêter un instant.
Premier fait. Au mois de juin passé, M.M. Govett et Wall, de l’Eglise Baptiste,
provoquèrent une réunion à laquelle les pasteurs vaudois étaient spécialement invités à intervenir. L’objet de cette réunion était de mettre ceux-ci en
demeure de prouver, par la Bible, la légitimité du baptême des enfants.
Aucun d’eux n’intervint et on ne leur a pas encore pardonné leur abstention.
Puisqu’on nous oblige à en parler, voici notre sentiment ; MM. les Baptistes
en provoquant cette réunion ont pu être poussés par d’excellents motifs ; et
les pasteurs Vaudois, en n’obéissant pas à une sommation, à un avis de
comparaître qui leur était adressé par des personnes à eux à peu près incounues, ont bien fait de rester chez eux.
Second fait. On nous dit que le Dimanche, 11 juillet, à la réunion ordinaire
du temple du Chabas, un pasteur vaudois s’est écrié: « Prenez garde à ce
que vous faites, car eu privant vos enfants du baptême, vous les empêcheriez
d’entrer dans l’alliance de la grâce ». Si ces paroles sont exactement rapportées, on a le droit de nous prier de ne pas tant inviter les pasteurs « à veiller
au maintien de la saine doctrine ». — Ce n’est point en vertu d’un signe extérieur que l’on entre dans le royaume des deux; nous n’avons aucune peine
à le répéter, après tout ce que nous avons déjà dit; et ce n’est certes point
« veiller au maintien de la saine doctrine » que de faire ain,si du baptême la
porte du salut. Une telle exagération ne vaut pas mieux, selon nous, que
celle qui fait du baptême la manifestation nécessaire de la foi ». Ceci est destiné
à nous prouver que les extrêmes se touchent.
L’APir.lLTURE
OD l'aisance à côté de la maison.
I.
Les abeille.s ont de tous temps joué un grand rôle dans la vie des champs.
Elles ont eu des poètes pour les chanter, des savants pour les observer, et
des livres entiers leur ont été consacrés. Rien n’est plus admirable en effet
que l’ordonnance d’une ruche, que la disposition symétrique des rayons et
et que la bonne harmonie de ces infatigables travailleuses qui vont chercher
leur butin dans les fleurs. Ce qu’il y a de plus remarquable dans la ruche
c’est l’esprit de corps qui anime toutes les citoyennes. Elles travaillent à
l’œuvre commune sans aucune pensée personnelle. On ne voit pas d’abeille
égoiste butiner pour son compte. La devise ; Un pour tous, taxes pour xin est
réalisée parfaitement dans ces maisons de cire.
L’étude des abeilles a constamment fait les délices des savants et parmi
eux il faut particulièrement mentionner le célèbre naturaliste Huber de Ce-
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360 —
uève. Cet homme extraordinaire, devenu aveugle dans sa jeunesse fut obligé
de voir, pendant sa vie d’études, par le moyen des yeux de sa fille, et de son
domestique. Malgré sa triste 'infirmité, c’est à lui que sont dues les plus in
léressantes découvertes relatives aux abeilles.
L’insecte merveilleux qui nous occupe est à la portée de tout le monde. Le
savant trouve un intérêt singulier à parcourir le vaste champ d’étude qu’il
présente à ses recherches et à ses expériences. Le riche passe son temps trèsagréablement , s’il le veut, à contempler l’activité incroyable que déploient
les abeilles pour augmenter ses revenus, et le pauvre en retire une ressource
annuelle qui l’aide à payer ses impôts et à nourrir sa famille.
Ces admirables travailleuses font tout d’elles mêmes et ne laissent à leur
propriétaire que le soin de leur préparer les ruches dont elles ont besoin
|)our demeure. Sous ce rapport elles diffèrent beaucoup du ver-à-soie tant
en vogue dans nos contrées, dont la réussite est loin d’ètre toujours certaine, et pour lequel il faut se constituer en frais même avant le moment
de sa naissance.
Il n’y a guère de branche dans l’économie rurale qui réclame moins d’avance de fonds que la culture des abeilles. Vous qui avez souvent pensé à
vous livrer à cette culture et qui ne l’avez point essayé jusqu’ici, commencez
seulement, quand ce ne serait qu’avec une seule ruche ; si la localité que
vous habitez est avantageuse aux abeilles, vous n’ aurez pas lieu de vous
repentir du sacrifice de l’achat d’un essaim.
Uu jeune homme, intelligent d’ailleurs, vint un jour me prier de lui livrer
une ruche à moitié produit. Je la lui cédai. Nous en étions au printemps ;
l’essaim était jeune, bien fourni de miel et d’abeilles; il lui donna trois
essaims la première année à la fin de l’année suivante il en comptait treize,
et au mois d’août de la troisième année il avait vingt-six bonnes ruches à
son rucher.
Quoi qu’on ait dit avec beaucoup de raison, qu’une certaine étendue de
pays ne peut fouruir du miel qu’à un nombre donné de ruches et que dès
que ce nombre augmente, le prospérité des abeilles diminue, nous sommes
néanmoins d’avis que l’on pourrait multiplier de beaucoup les ruches dans
la plupart de nos communes.
« Si nous avions , dit Reaumur, des campagnes couvertes de raisin, et que
faute d’ouvriers pour les cueillir, nous fussions forcés de laisser perdre cette
abondante récolte, nous aurions raison de déplorer notre sort. Pendant l’été
nos campagnes sont couvertes de fleurs pleines de miefl et de cire, et bous
perdons ces revenus délicieux faute d’avoir assez d'abeilles qui savent seules
faire cette récolte ».
Dans une série d’articles subséquents nousnous proposons d’offrir aux lecteurs de VEcho des Vallées quelques notions pratiques sur l’apiculture pour
tâcher, si possible, d’encourager parmi nous le développement de cette partie de
l’économie rurale.
Un Apiculteur.
5
— V61
(^oangéltsatton.
On nous écrit de Bi-osola, le 29 juillet;
J’ai réservé pour aujourd'hui un fait assez semblable à celui dont je vous
ai parlé dans ma dernière lettre. Le voici, et pardonnez-moi si je vais dépasser
un peu les limites d’une petite correspondance.
€n colporteur, demeurant à Brescia, et qui parcourt depuis plusieurs années
les locaJités environnantes, m’avait souvent parlé de quelque.s personnes fort
désireuses d’entendre la prédication de l’Evangile. Ce sont des ouvriers dans
une usine de Castro, près de Lovere, sur les bords du petit lac d’Iseo. La
Bible se trouve depuis longtemps entre leurs mains; ils la lisent dans leurs
moments do repos et tâchent de se l’oxpliquer mutuellement. J’observe que
pour plusieurs il faut la traduire en dialecte bergamasque, le plus dur et le
plus chargé d’aspirations que j’aie jamais entendu.
L’un d’eux, qui m'avait déjà écrit une lettre dans laquelle il m’appelait « son
pasteur » sans m’avoir j’amais vu ni oonnu, profita d’une fête de trois jour»
à la fin de juin pour se rendre à Brescia. Il voyagea toute la nuit pour arriver
le dimanche matin à l’heure du culte. Parmi mes auditeiusde ce jour-là , je
le distinguai. C’était un homme plutôt noir que bran, taille moyenne, mains
grosses et calleuses. Sa fig»re était excessivement sympathique. Tout était
nouveau pour lui et son attention était visiblement mêlée de stupeur.
Dans l’après-midi nous allâmes nous promener vers leoimitière de la ville
et>oe fut alors qu’il tira de sa poche un morceau de papier sur lequel il avait
noté plusieurs passages dont il dé.sirait avoir l’explication. Il les récitait luimême si bien, il savait les mettre si bien en rapport avec d’autres que j’eu
fus étonné. « il parlait en sa langue les choses magnifiques de Dieu », et je
me gardais bien do l’interrompre; il y avait plus à recevoir qu’à donner. Vous
ne sauriez croire conrhien ses questions étaient intéressantes; je n’en cite que
quelques unes; qu’est-ce que Je péché contre le Saint-Esprit? ^Que veut
dire J.-c. par ces paroles; que ceux qui ne voyent point voyent, et que ceux
qui voyent deviennent aveugies?»—et.S. Paul par celles-ci; « le feu éprouvera
l’ouvrag;e de chaicua? ».
An retour, nn vieillard nous demande une aumône pour lee morts, promebtaint de réciter quelques Pater et À-oe à notre intention. Notre homme
donne quoique chose et répond que .son initention à lui est qu’il laisse la
Vierge et les saiuts dormir en paix et .qu’il prie Dieu et J.-C.; que les morts
n’ont plus besoin de rien et que l’aumône lui est donnée pour lui-même et
sans condition. Le vieillard remercia et nous suivit de son regard étonné.
En entrant par la porte de la ville nos regards sont attirés par une grande
foule. Plus de 4000 spectateurs sont entassés sur les gradins d’une espèce
d’amphithéâtre. Quatre hommes, armés chacun d’un brassard rivalisent de
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— 262
force et d’agilité; le ballon vole sans-cesse et la foule applaudit. Notre visiteur
s’arrête et regarde, puis il dit: « Cela me rappelle les 4000 personnes pour
lesquelles J.-C. fit le miracle de la multiplication des pains; seulement ce n’est
pas J.-C. que cette foule cherche; c’est comme dit l’Evangile: ils sont venus
pour voir un roseau agité par le vent ».
Cet homme dut repartir le jour après. « Si je ne demeurais qu’à Iseo ( à 6
milles de Brescia), vous me verriez ici tous les dimanches et avec moi bien
des compagnons», me dit-il: « Je vous ai vu pour la première fois, mais ce
ne sera pas la dernière, je pense. Au revoir, e vogliatemi.un po’ di bene ».
Il est intéressant de savoir que le père de cet homme avait, dans le temps,
apporté de la Suisse voi.sine une ancienne Bible de Diodati, qu’il la lisait
en famille et que à son lit de mort il refusa les sacrements de l’Eglise
romaine.
La Bible circule dans bien des localités alpestres de la province de Bergame
où le prêtre ( en dial, taiolic ) domine avec une autorité égale à l’ignorance
du peuple. Plusieurs individus se sont proposé d’offrir à leur curé une somme
d’argent pour qu’il veuille bien leur laisser lire la Bible et ne pas susciter
contre eux des persécutions. Ils agissent de bonne foi; car, disent-ils, si nous
n’allons plus à leur boutique, ils n’auront plus de gain sur nous et nous aurons des ennemis; donnons-lui donc un tant, et les uns et les autres nous
dormirons en paix. On me dit que le pacte fut accepté, mais je n’ose trop
l’assurer. Du reste, si, pour de l’argent, Rome ouvre le ciel, ferme l’enfer et
laisse la porte du purgatoire entrebâillée afin que quelque riche puisse s’en
échapper, je ne vois pas pourquoi elle n’aurait pas son tarif aussi pour permettre la lecture de la Bible.
Je prie tout Vaudois qui lit ces lignes de les vouloir bien méditer. Si l’on
vous ôtait votre Bible, mon frère, combien donneriez-vous pour la recouvrer?
En voyant le misérable état de ceux qui manquent de ce pain de vie, quelle reconnaissance avez-vous pour votre Dieu qui vous en nourrit abondamment?
— Maintenant qui nous demandera encore ce que nous venons faire en Italie?
Qui ne voit que Dieu, nous mettant une Bible entre les mains, nous dit:
« allez ; soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes? ».
— Frères vaudois, vos anciens barbes descendaient en Italie deux à deux;
l’un était jeune, l’autre plus âgé ; on les suivait par la pensée, on priait pour
eux. Aujourd’hui ils sont presque tous jeunes: ce sont vos fils; pensez à eux,
redoublez vos prières, soutenez leurs efforts. Vous dans nos Vallées, vous représentez, en quelque sorte. Moïse sur la montagne tenant les mains levées
tandis que le jeune Israël combat dans la plaine. O Israël des Alpes ! qu'il en
soit de même de toi ! Recommandez-nous à la grâce de Dieu pour l’œuvre que
nous devons accomplir, et quand nous serons arrivés et que nous aurons rassemblé l’Eglise nous raconterons toutes les choses que Dieu aura faites par
nous et comment il a ouvert aux gentils la porte de la foi. ( Acte.s, XIV, 26-27).
7
m —
üouDellcd et feits bbers
Alliance évangéll<iixe. La grande conférence de l’Alliance évangélique qui devait avoir lieu à New-York cette année, est ajournée au mois
de septembre 1870.
La Utile en japonais. Le nouveauTestamcntcontenant la version
japonaise avec le texte anglais en regard, est en cours d’exécution sous les
soins des missionnaires américains.
Le ills tle Nlosliesti en Angletot'i-o. Isekelo , lils du chef
bassouto Moshesh, et M"" l’avocat Buchanan, éditeur du Natal Witness, sont
arrivés le 8juin en Angleterre, avec mission de protester auprès du Gouvernement pour le tort fait aux Bassoutos dans le dernier règlement des frontières,
fait entre eux et l’Etat libre. Mr Casalis a été, pour le même motif, appelé
brusquement à Londres; la mission du sud de rAfriijue est menacée de perdre
trois de ses stations, grâce aux empiétements des Boers et à la faiblesse du
gouverneur du Cap, Philippe VVoodhouse, que le ministère anglais hésite à
désavouer.
Lit colonie vantloiso cln Hosacio. Nous extrayons ce qui
suit d’un nouveau rapport présenté par Mr L. Petich, notre vice-consul à Montevideo, au Ministère des affaires étrangères, et publié dans les numéros 183
et 184 de la Gazette officielle du Royaume :
« Non posso passare sotto silenzio i piemontesi probi ed economi dei quali
il più gran numero si trova nella Colonia Valdese del Rosario orientale, che
fu già oggetto di speciale rapporto di questo R. Consolato.
« Le ultime notizie che di quella Colonia qui pervennero sono le più soddisfacenti. Alla line dello scorso anno calcolavasi contare più di mille abitanti ;
in tutto il 1867 avea esportato 18000 faneghe di grano, che a sei pezzi la fanega
rappresentano 108000 pezzi (¡540000 lire circa) e .quasi 5000 arrubbi di patate
per questa città. Si seminò per prova del cotone e se ne ottennero tali risultati che probabilmente qualche colono ne imprenderà la coltivazione su larga
scala. Si fabbrica pure molto burro e formaggio che trovano facile smercio in
questa città.
Lois cjouvoiits ©n. Autrlolie. Il n’est bruit, depuis quelque temps,
que des troubles survenus à Cracovie, à l’occasion d’un couvent.
A la suite d’une dénonciation anonyme, une Commission , assistée des autorités ecclésiastiques, a pénétré dans le couvent des nonnes carmélines,
et y a découvert un femme enfermée, depuis 21 ans, dans une obscure et
fétide cellule. Elle était dans un état qui faisait horreur, entièrement nue et
quasi privée de raison. L’évêque Galecki, délégué papal, éclata lui-même eu
invectives bien méritées contre la mère abbesse et les nonnes, et leur demanda
si elles étaient des femmes ou des furies i La séquestration de l’infortunée ( elle
se nomme Barbara übryck) datait de 1848, 7 ans après son entrée au couvent.
L’indignation populaire a produit un conflit avec les troupes; repoussée du
couvent, la foule a assailli les autres maisons de religieux et spécialement
celle des jésuites, enfonçant les portes, brisant les vitres, maltraitant les
moines. La justice dut intervenir et procéder à de nombreuses arrestations.
Mais la question est posée désormais devant l’opiniou publique, devant la
presse, devant les penseurs et les philosophes, et il est à espérer que l’Autriche songera sérieusement à l’abolition des couvents, ces repaires de la superstition la plus féroce, et des vices les plus hideux.
MJsslor» Juive à Berlin. — Le prédicateur de l'église de la
Mission juive à Berlin, dite Eglise de Christ, le professeur Cassel, compte dans
son école du dimanche 460élèves divisés en 32 groupes. fEglise Libre).
8
— 264 —
‘ ({Throttiquc froitttiCfue. '.
Dimanche dernier a eu lieu à Modène un meeting assez nombreus dans le
but unique d’affirmer et d’approuver par acclamations les principes moraux
énoncés dans le rapoort de la Commission de l’Enquête parlementaire.
— Vingt élèves seulement, furent admis, cette année, à l’Ecole forestière de
Vallombrosa, 11 d’entr’eux appartiennent à la Vénétie, 6 au-v provinces Napolitaines, 2 à la Toscane et 1 à l’Ombrie. Le Piémont, la Lombardie, l’Emilie,
la Ligurie et les Romagues n’en ont point envoyé.
— Le Roi est actuellement à Turin, de retour de la Vallée d’Aoste. Probablement se reudra-t-il à Monza pour y rencontrer la Reine de Portugal.
— Le Préfet Belli quittera prochainement le poste d’Alexandrie pour le
céder à un succe,sseur plus prudent et moins autocrate que lui.
— On vient de découvrir dans les ¡fouilles de Pompei une peinture représentant son propre cirque. Le mur sur lequel cette peinture a été faite sera
transporté au Musée d’antiquités afin de mettre ce tableau à l’abri des intempéries auxquelles il est maintenant exposé.
— -Au 31 juillet le percement du Mont Cenis est arrivé à la longueur de
10000 mètres. Il reste encore, pour achever l’œuvre, 2212 mètres à perforer.
— Le Professeur Quirico Filopanti de Bologne a donné récemment à Turin
3 ou 4 leçons publiques d’Astronomie. Le nombre de ses auditeurs était extraordinaire. Entr’autres choses curieuses, le célèbre professeur a soutenu,
sans hésiter, que notre globe ne pouvait pas avoir été tiré du néant.
— La nuit de jeudi dernier, pendant que le train parti de Naples à 11 heures
et demie du soir faisait route pour Rome et Florence, une dame, que l’on dit
être la comtesse Cattaneo de Novare. fut trouvée morte dans un compartiment
où depuis Caserte elle voyageait toute seule. La vitre de la porte était
brisée. La comtesse, dont une balle avait transpercée la tête è la hauteur de
l’œil gisait dans son sang à côté d’un revolver et d’un simple bonnet de soldat oublié par l’assassin. L’auteur de ce meurtre est un officier des Lanciers
V. E. qui semble n’avoir été poussé à ce crime que par la jalousie. Du reste,
la comtesse Cattaneo était mariée mais elle vivait loin de son mari, dont elle
était légalement séparée. Elle retournait à Voghera lorsque cet accident mit
fin à ses jours.
Fx-aiioe. Le Maréchal Niel étant malade, son collègue de la marine a
assumé par intérim la direction de son dicastère. La discussion publique du
nouveau sénatus-consulte n’aura lieu au Sénat qu’après le 15.
Autriolxe. Le projet du gouvernement, de faire construire sur le Danube
deux bâtiments de guerre, a été repoussé par la Commission de la Délégation
du Reichsrath. L’amnistie de l’évêque de Lintz a été demandée à l’Empereur
par sa mère, l’archiduches.se Sophie. Le docteur Herbst ministre de la justice,
n’ayant même pas été consulte à ce sujet, n’a retiré ses démissions qu’àprès
les instances et les prières de ses collègues. Un projet de loi touchant la surveillance à exercer sur les couvents sera présente à la discussion des chambres
par le ministre de l’intérieur.
Angleterre. Nouvelle démonstration féniane à Limerik-Meeting auquel ont pris part 20000 personnes. Gladstone est rétabli.
Espagne. Le général Salarigos, chef des bandes Carlistes dans la Manica s’est réfugié en Portugal avec ses fils. On parle de nouveau d'une cesâon
prochaine de l’île de Cuba aux Etats-Unis, pour la somme de 100 millions de
dollars.
Pignerol, J. Chiàntobe Impr.,
A. Rbvil Gérant.