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Année XXXVII.
16 Mai 1902.
N. 17.
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L’ÉCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes .de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Fruits de l’Evangile — Le spiritisme
— Le Congrès de la Paix — Lettre
de Livourne — Lettre de M. Louis
Jalla — Société Pra-del-Torno — Chronique — Bibliographie — ÎTouvelles et
faits divers — Revue Politique —
Annonces.
FRUITS DE L’EVANGILE
Ils furent touchés de componction en leur
coeur. Nous admirons les résultats de
la prédication de Pierre, le jour de la
Pentecôte, et nous sommes disposés à
croire qu’on ne les rencontre plus nulle
part dans la suite. Cependant plus d’un
fait nous montre l’action extraordinaire
de l’Esprit de Dieu. En voici un tiré
de l’histoire des missions à Hilo, dans
ríle de Hawaï, selon que nous le raconte le D.r Pierson, dans son ouvrage
Les nouveaux Actes des Apôtres : Titus
Coan s’était rendu dans cette île en
1835. «Collaborateur de Finney, il savait quelles sont les flèches qui conviennent le mieux au carquois d’un
prédicateur. Surtout il savait s’en servir.
Tout son être était rempli de puissance spirituelle et d’onction. Les multitudes le suivaient et se pressaient
autour de lui... » « Comme Jérémie, il
allait et venait avec un feu dévorant
renfermé dans ses os; il s’efforçait de le
contenir, et ne le pouvait ».
« Le prédicateur n’hésitait pas à proclamer les vérités les plus sévères. Il
montrait la loi avec sa sainteté terrible, l’enfer avec ses flammes — dont
le cratère de Kilauea et les volcans
environnants fournissaient une intéressante image, — la responsabilité écrasante et la damnation éternelle qui
pèse sur le pécheur, enfin l’impuissance
absolue, l’état désespéré de l’homme
plongé dans la mort spirituelle. Voilà
comment il préparait son auditoire aux
appels véhéments de la grâce. Son
vaste auditoire s’agitait sous la Parole
de Dieu comme une forêt de cèdres
sous la tempête»....
... « Il prêchait avec une grande simplicité. Il savait illustrer et appliquer
les grandes vérités du vieil Evangile.
Ses efforts tendaient Uién moins à
exciter les auditeurs qu’à les calmer.
Il ne poussait aucunement aux manifestations extérieures. Sa seule arme,
c’était la Parole de Dieu ; il laissait à
l’Esprit le soin de la faire pénétrer
dans les cœurs. Et comme l’Esprit déployait sa puissance ! Quelques-uns
s’écriaient : L’épée à deux tranchants
me taille en pièces I Le moqueur impie
qui ne venait que pour rire, tombait
à terre comme une masse, en disant :
Dieu m’a touché ! Un jour comme il
prêchait en plein air à un auditoire
de deux mille personnes, un homme
s’écria: Que dois-je faire pour être
sauvé ? Puis il répéta la prière du
péager. L’auditoire tout entier se mit
à implorer avec lui et pour lui la grâce
de Dieu, et pendant une demi heure
M. Coan fut dans l’impossibilité de
parler. Il dut se contenter de contempler en silence l’œuvre de Dieu ».
« La grâce divine se manifesta d’ailleurs par des signes plus étonnants
encore que ces paroles de confession
ou ces agonies spirituelles. L’esprit de
repentance était à l’œuvre : les gens
brouillés se réconciliaient, les ivrognes
abandonnaient la boisson, les voleurs
restituaient les objets volés, les adultères devenaient purs, et les meurtriers
confessaient leurs crimes. Le grand
prêtre de Pele, gardien de l’autel de
cette déesse, cet homme dont un regard suffisait pour condamner un indigène à la strangulation, cet homme
dont aucun Hawaïen n’osait traverser
r ombre, cet homme qui, sans pitié,
frappait les gens de mort pour de misérables questions de nourriture ou de
vêtement, qui, par simple passe-temps,dépouillait et outrageait des créatures
humaines, ce Goliath du crime, vint
aux réunions ainsi que sa sœur, la
grande prêtesse, et ils furent, eux aussi,
terrassés par une puissance irrésistible.
Dans une attitude de pénitence, répandant des larmes amères, ce ministre
des ténèbres mit ses crimes au jour. Il
confessa que l’objet de son adoration
n’avait été qu’un faux dieu, il abandonna l’idolâtrie, et fléchit les genoux
devant Jésus. Sa sœur et lui après avoir
passé soixante-dix ans dans le péché,
demeurèrent de fidèles chrétiens jusqu’au jour de leur mort.
«En 1838, les conversions se multiplièrent. Comme ouvriers, il n’y avait
que deux missionnaires et un prédicateur laïque, avec leurs femmes. Le
champ de travail s’étendait sur un espace de quarante lieues. Et cependant,
l’œuvre se poursuivait avec puissance,
car Dieu était là. Les tournées de M.
Coan étaient consacrées, avant tout, à
la prédication. Il parlait en moyenne
trois ou quatre fois par jour. Mais,
entre les prédications, que de visites
pastorales, de maison en maison !.... Il
mettait ses convertis au travail ; quarante d’entre eux faisaient des visites
de maison en maison, à deux lieues à
la ronde de la station centrale ».
« Les résultats de cette activité seraient tout simplement incroyables s’ils
n’étaient surabondamment attestés. Pendant les douze mois qui finirent en
Juin 183g, après épreuve et examen
très sérieux des candidats, 5244 per
sonnes furent reçues dans l’église. Un
dimanche, on vit 1705 candidats baptisés, et 2400 communiants entourer la
table du Seigneur».
« Quand Titus Coan quitta Hilo en
1870, il avait baptisé 11900 personnes.
Et ces convertis tinrent bon ».
LE SPIRITISME
Le grand journal de Rome, la Patria
fait ces temps ci une grande campagne à fond contre le Spiritisme, par
des articles dus à la plume du prof. Léo
Pavoni, auxquels la récente arrestation
de certains, spiritistes qui «travaillaient»
à Berlin donne un caractère marqué
d’actualité.
Que faut-il penser du spiritisme ? C’est
un des « isme » qui jusqu’ici ont le moins
travaillé nos Vallées; «mais on ne sait
pas ce qui peut arriver», et il est bon
d’en avoir quelque idée précise puisqu’il
est au nombre des nouveautés et des
choses étranges qui pourraient captiver
certaines âmes.
Les spirites prétendent être en communication avec les âmes des morts et
recevoir d’eux des messages par le
moyen de tables tournantes ou de personnes qui s’appellent médiums, c’est-àdire médiateurs. Ils se rassemblent d’habitude dans les ténèbres autour d’une
table, invoquent un esprit, et puis font
attention aux coups que battent les
pieds de la table et les traduisent en
tant de lettres de l’alphabet; ou bien
c’est le medium qui dit ou écrit le message qu’il prétend lui être dicté par l’âme
d’un défunt, ou bien encore c’est un
spectre qui apparaît, et parle et distribue des fleurs, ou c’est la table qui s’élève au dessus du sol, une guitare qui
vole par la chambre etc.
Il y a des gens qui en présence de
tout cet attirail de choses merveilleuses, disent: c’est de la blague!
Certes, il y a eu des charlatans qui
ont passé pour médiums jusqu’au jour
où ils ont été pris en flagrant délit,
mais il y a parmi les spirites aussi de
fort braves gens qui sont de bonne foi.
Alors d’autres disent; Tous ces phénomènes merveilleux sont vrais, mais
ils sont dus à l’action de Satan qui
veut perdre les âmes en les attirant
par le merveilleux loin de la vérité.
Vraiment les spirites mêmes disent que
quelquefois ce sont des esprits diaboliques qui leur répondent cherchant
à les tromper. Mais non ! il n’y a pas
besoin de recourir au diable pour expliquer les phénomènes du spiritisme.
Il faut distinguer entre ces phénomènes;
il y en a qui sont de simples trucs de
charlatans et de prestidigitateurs et on
en a arrêté pas mal déjà de ces compères qui faisaient ce métier; mais il y
en a d’autres qui sont des phénomènes
d’hallucination, c’est-à-dire qui ne sont
vus que par ceux que l’influence du
milieu des séances spiritistes a hallucinés ; et enfin il y en a qui sont des faits
réels; seulement ceux-ci ne sont autre
chose que le produit du magnétisme
animal (ou de la forceçsychique comme
on l’appelle) dirigé par l'esprit des
vivants.
Quand cette force psychique, et les
lois qui la régissent, seront mieux
connues, personne n’attribuera plus aux
morts ce qui est dû aux vivants.
En attendant, tenons-nous à la parole sûre de la Bible qui est « divinement inspirée.... afin que l’homme de
Dieu soit accompli et parfaitement propre pour toute bonne œuvre», et laissons là les tables tournantes... qui risqueraient de nous faire tourner la tête.
Teofilo Gay.
Le Congrès de la Paix
La Correspondance bi-mensuelle a publié le procès-verbal officiel du Xl.e
Congrès de la Paix. Voici, en abrégé
quelques-unes des principales résolutions qui y ont été votées à l’unanimité ou à une très forte majorité.
Le Congrès, estimant que le protectionnisme est une des principales causes de dissentiments internationaux,
affirme de nouveau sa sympathie pour
tous les efforts qui seront faits en faveur du libre échange et émet le vœu
que le régime du libre échange soit
également adopté à l’égard des colonies.
— Le Congrès de la Paix, rappelant
les résolutions prises à Glasgow relativement au droit international et au désarmement, estime en outre que tous
les modes d’action morale, politique
ou économique propres à arrêter la
concurrence des armements et à les
réduire d’une façon décisive doivent
être encouragés.
— Le Congrès exprime l’espoir que
les signataires de la convention de La
Haye mettront très prochainement à
exécution le vœu formulé par leurs
délégués d’une entente concernant la
limitation des forces armées de terre
et de mer et des budgets de guerre.
— Le Congrès renouvelant les vœux
du IX.e et du X.e Congrès demande instamment aux Puissances signataires du
traité de Berlin de se réunir en une
conférence officielle à La Haye, pour
la solution de la question arménienne
par l’application du projet de réformes
du mois de mai 1895 ; et considérant
que de nouveaux massacres sont à
craindre dans la région du Sassoun,
2
•••••
prie les mêmes puissances d’envoyer
à Moush leurs consuls des villes les
plus voisines, la seule présence de témoins européens officiels étant de nature à empêcher le retour d’évènementssanglants qui soulèvent l’indignation
générale.
— Le Congrès est d’avis qu’il est urgent
d’établir une plus étroite unité d’action de toutes les Sociétés de la Paix.
Dans ce but, il recommande la formation, dans chaque Société, d’un SousComité, qui établira des relations plus
suivies avec les divers groupes, et se
chargera de porter à la connaissance
des autres Sociétés de la Paix les démarches pratiques qu’il se proposerait
de faire pour mettre à exécution l’une
ou l’autre des Résolutions prises par
les Congrès de la Paix ou par les Conférences Interparlementaires.
— Üne Commission avait été nommée
en iQoo pour étudier la question d’une
alliance 'pacigérante à proposer aux nations. Cette Commission a présenté,
par l’organe de M. Em. Arnaud, un
projet modèle d’un Traité d'alliance pacigérante, Les Etats contractants reconnaîtraient réciproquement leur pleine
autonomie et indépendance et s’engageraient respectivement : à coopérer au
maintien de la paix générale ; à soumettre à la Cour permanente d’arbitrage instituée par la Convention pour
le règlement pacifique des conflits internationaux signée à La Haye le 29 juillet
1899, chacun des conflits ou différends
qui pourraient naître entre eux et qui
ne pourraient être réglés par les voies
diplomatiques ou par toute autre voie
choisie d’un commun accord ; en conséquence, à ne se livrer, l’un vis-à-vis
de l’autre, directement ou indirectement,
à aucun acte de guerre. Dans le cas
où un conflit aigu menacerait d’éclater
entre deux ou plusieurs puissances, les
Etats alliés leur rappelleraient aussitôt,
par un acte collectif, que la Cour permanente d’arbitrage leur est ouverte
— et cela sans préjudice des droits de
chacun des Etats alliés d’offrir aux
Etats en conflits ses bons offices ou sa
médiation.
— Le Congrès tout en réprouvant les
atrocités commises par les alliés dans
la guerre de Chine, voit dans le fait
d’une action commune des puissances,
semblable à celle qui a eu lieu en
Crète dans des conditions moins déplorables, une preuve de la possibilité
d’une entente pacifique entre les Etats
civilisés en vue d’une organisation internationale.
— Le Congrès exprime l’avis ;
Que la propagande pacifique
doit faire comprendre aux peuples que
la paix est le premier de leurs besoins,
et que la misère du prolétariat est due
en grande partie, sinon exclusivement,
au développement exagéré du milita
nsme ;
- 2
— Terminons en transcrivant deux ou
trois paragraphes de l’Appel aux nations — qui, à notre avis, aurait gagné à être rédigé plus brièvement.
«Jamais, d’ailleurs, le soulèvement de
la conscience humaine ne s’est autant
accentué qu’aujourd’hui contre le meurtre collectif qu’est la guerre, cette peine
de mort appliquée sans jugement à un
nombre considérable d’innocents. Jamais non plus n’a été moins contesté
lé principe fondamental du droit des
peuples comme du droit individuel,
qu’on ne peut se faire justice à soimême et que la reconnaissance d’un
droit contesté doit émaner d’un juge».
« Ce qui divise les nations ce ne sont
pas les intérêts, mais les erreurs. Le
temps est venu d’ouvrir ènfin les yeux
et de comprendre cette vérité élémentaire : le bien-être de chaque nation
n’est possible que par le bien-être de
toutes les nations. Non seulement il
n’y a donc pas d’antagonisme entre
les intérêts réels des nations, mais au
contraire, il y a entre eux lâ plus complète solidarité».
« La conscience humaine s’est éveillée.
A tout jamais, la guerre est moralement condamnée, en attendant qu’elle
soit rendue matériellement impossible
par des institutions internationales tutélaires. La paix fera le tour du monde :
efforçons-nous tous de faciliter sa marche en écartant les obstacles qui l’empêcheraient de passer ! »
ni DI
2® Que la propagande pacifique
doit porter principalement sur l’enseignement primaire ; que, dans les écoles
primaires, on doit enseigner à l’enfant
le respect de la vie humaine ; que des
livres, des tableaux, des graphiques,
doivent être répandus dans les écoles,
pour faire comprendre l’absurdité économique et l’insanité morale de la
guerre ; que l’apologie des conquérants
et des guerres de conquête doit être
remplacée par l’apologie des grands
bienfaiteurs et l’histoire des progrès
de l’esprit humain. Il émet le vœu que
des conférences se fassent dans les
écoles partout où cela est possible, par
les membres des Sociétés de la Paix.
Les lecteurs de VEcho se rappellent sans
doute que Mr. Buffa attendait toujours
une réponse au contradictoire lancé par
les cléricaux; la lettre qu’il leur avait
écrite n’avait pas paru dans leur journal
et chacun se tenait coi. Dans une conférence qu’il donna sur le Mariage Chrétien et le divorce M. Buffa dit aux nombreux auditeur qu’il ne s’en étonnait
nullement, vu qu’il était difficile, que
les cléricaux acceptassent des discussions, ayant pour bases les Saintes Ecritures, avec les Evangéliques, sûrs comme
ils l’étaient de perdre. — Les cléricaux
alors sur leur petit journal Fides, dont
on imprime seulement 300 exemplaires
répondirent par un article assez insolent (pouvaient-ils écrire autrement ?)
en disant que c’était Mr. B. qui n’avait
pas osé accepter le contradictoire par
écrit, et la preuve c’était qu’il n’avait
pas même voulu nommer la commission
qui devait le représenter et qui devait
s’entendre avec celle déjà nommée par
eux, sur les modalités. — Mr. B. eut
alors une belle occasion pour montrer
une fois de plus leur mauvaise foi, en publiant sur le Telegrafo la lettre qu’il
avait envoyée au Fides dans laquelle
il les priait gentiment de vouloir dire la
raison qui les poussait à ne pas vouloir
accepter un contradictoire oral, plus
efficace que celui par écrit, et se disant
prêt à accepter celui-ci dès qu’ils auraient répondu à sa demande. Ils avaient
déclaré à Mr. B., dans sa maison, qu’ils
préféraient la discussion par écrit « parce
qu’ils avaient peur des socialistes», et
notre ami voulait que cette raison fût
fait connaître publiquement, mais cela
il ne l’obtiendra jamais, de sorte que
la discussion est allée in fumo.
*
4: 4t
Dans notre Eglise le pasteur a commencé un cours de conférences sur les
femmes de l'Evangile. Ce sont des conférences intéressantes et instructives
quelquefois elles sont annoncées dans
les journaux comme par ex. celle sur
la Vierge Marie, celle sur la femme de
S. Pierre.
Le 29 c. il y aura à Rio Marina la
conférence de district, à plus tard les
détails.
H.
Le
(Suite et fin v. N. précj
15 mars à 5 h. nos chevaux
étaient sellés, et en route, cette fois
accompagnés par Ramseyer. Après une
montée des plus abruptes et une descente pire encore, nous étions à Mohalesc’hœk, mais ne désellâmes qu’une
heure plus loin pour reposer nos montures. Nous eûmes une pluie diluvienne
et la subîmes philosophiquement en
grignotant d’excellentes poires du jardin de Bethesda. Puis en route, la
Makhaleng étant pleine, les chevaux
la traversèrent bravement à la nage,
pendant que pour 6“* tête, on nous traversa en barque, nous et les selles.
Nous arrivions peu après 2 heures pom.
à Thabana Morena, chez les Louis
Germond, à la porte nous rencontrâmes le convoi funèbre d’une femme
indigène. J’avais laissé Louis Germond
en 86, poitrinaire avancé, condamné
par les docteurs ; je l’ai retrouvé avec
une mine florissante, enrichi d’une
femme des plus sympathiques et de
7 enfants terriblement espiègles et à
bonne mine. M.le Toureille est là pour
aider M.me Germond dans sa lourde
tâche. L’air du Lessbuto accomplit des
miracles. Ces amis étaient encore à
table et recommencèrent pour nous
tenir compagnie. Pendant ce temps
L. Germond faisait seller ses chevaux
pour moi désirant fort passer le lendemain Dimanche à Morija. A 5 h.
pom. je dis donc adieu à ces amis et à
Ramseyer, et avec un mossouto pour
guide nous galopâmes à travers collines et
'ravins ; la nuit ne tarda pas à venir
mais la lune remplaça le soleil et nous
pûmes après 3 bonnes heures de marche déseller sains et saufs à près de
mi - chemin, à Mathebe, annexe de
Likhoele. L’évangéliste étant absent
un voisin nous ouvrit la porte de sa
maison, étendit un matelas à terre et
se retira. Les Germond m’avaient muni
de pommes et de pain qui constituèrent mon souper, puis étant tard je
m’étendis tout habillé sur le matelas,
mais dormis peu, ayant plutôt froid,
et sentant des voyageurs sur la peau.
Le lendemain 16 mars nous étions debout à 5 h. et bientôt en selle, devançant le soleil. Les routes étaient boueuses, nous avançâmes cependant bien,
passâmes une rivière sans nous mouiller
et à 8 h. ant. je surprenais la colonie de
Morija, un vrai monde de chers et
chauds amis, et descendis chez les
premiers que je vis, les Dyke. L’alerte
donnée je vis bientôt la chère bonne
maman Mabille venir saluer le voyageur, puis M.me Edgar Kruger et ses
3 enfants, M.le Florence Mabille, les
Goring, peu après Louis Mabille etc....
L’après midi je pus parler à une
nombreuse assemblée. Les amis s’invitèrent mutuellement pour m’aider à
mieux les voir. Le soir le salon Dyke
avait peine à contenir la colonie au
grand complet, y compris les Marzolff.
On mit le Zambézien sur la sellette et
les questions se succédèrent à l’envi.
La soirée parut des plus courtes étant
des plus gaies. Le 17 mars accompa
gné de Louis Mabille pour rendre la
course agréable et intéressante, nous
arrivions à Thaba Bossiou après 4 h. ip
de cheval sans compter le désellage à
mi-chemin, pour surprendre à leur tout
les Jacottet. Au lieu de la vieille maisoti
connue en 86 je trouvai une des plus
jolies maisons du Lessouto, embellis
sur le devant par un gazon idéal et
un jet d’eau au milieu entouré de
rosiers en fleurs. On y oublie l’Afrique.
J’y trouvai encore l’école de jeunes
filles, avec M.le Jacot et ses 2 aides
les demoiselles Kohler, naturellement
bien changées depuis 86, si gaies et
entrain. Il fallut le soir parler à leurs
jeunes filles, tâche aisée et agréable
du reste. J’avais compté trouver là les
Reutter et Jeanmairet, mais ils n’y
vinrent que le lendemain, et je dus pour
cette raison faire une « osca a la cheina »
et m’arrêter encore le mardi, un brin
de repos d’ailleurs ne faisait aucun
mal. Le 18 mars donc, vers 5 h. pom,
nos amis arrivèrent enfin et ce fut une
grande jouissance tant de faire I4 connaissance de ces futurs collaborateurs
comme de retrouver mon vieil ami
Jeanmairet plus revu depuis qu’il nous
quittait mourant à Kazungula en Juin
1890. On veilla tard la nuit à causer
avec Jacottet assis sur nos lits..
Le 20 mars ayant un fringant petit
cheval ne demandant qu’à galoper, nous
approchions déjà de Thlotse quand je
croyais n’être même pas à mi-chemin,
et vers 11 h. nous arrivions à Léribé
n’ayant mis que 4 h. et 5 min. depuis
Cana, quand on m’avait prédit 6 h. de
cheval. Ne trouvant âme qui vive dehors, je frappai 2 fois à la porte d’entrée
puis à la porte de la salle à manger,
où M.me Dieterlen avait une leçon de
couture. Jamais je n’ai vu quelqu’un
tellement pris par surprise. Elle croyait
voir un revenant et ce n’est qu’après
m’être nommé qu’elle fut persuadée de
la réalité de ce qu’elle voyait. M. Dieterlen était sur la montagne avec sa
fille et Lorriaux venu fort à propos
la veille, incidemment, les voir. Dépêchez-vous de venir, une visite vous
attend qui vous fera grand plaisir, leur
fit dire par un indigène M.lle Dieterlen. Une i\2 h. après nouvelles exclamations, nouvelles transformations constatées de part et d’autres. Partout on est
étonné de mes cheveux gris, mais tout le
reste est resté jeune. Léribé est resté
immuable sauf le jardin qui a beaucoup
gagné depuis 86. Les heures de l’après
midi furent seulement trop courtes,
mais comme compensation j’eus la délicieuse surprise de jouir le lendemain
21 mars de la compagnie si intéressante de M. Dieterlen, jusqu’à Cana.
Nous fûmes près de 7 h. en route, causant...
De Cana je vins à Bérée où j’eus
2 grandes réunions malgré la pluie ;
le reste du temps fut surtout employé
aux doux souvenirs du passé. Le len^demain la pluie me tint fidèle compagnie jusqu’à Morija, me permettant
cependant encore de traverser les rivières. Je descendis cette fois chez les
Louis Mabille -dont je jouis énormément ; ils étaient le seul ménage à
moi inconnu encore, de tout le Lessouto.
Vendredi saint départ à 5 h. pour arriver à Masitisé un peu avant le culte de 11
h. Je trouvai un magnifique auditoire,
trop nombreux pour entrer dans la
chapelle, aussi se réunit-on en plein
air, assemblée des plus pittoresques et
attentives. L’après-midi M. Ellenberger
voulut que Pascal et moi distribuions
la Sainte-Cène. Jamais je n’avais en-
3
“y
* i • .ULJM I
TTT^
cote vu d’aussi nombreux communiants.
Et que de mains il fallut serrer ensuite. Puis au coucher du soleil accompagné de MM. Ellenberger, Bertschy
et Pascal je partis pour Palmietfontein
où nous arrivâmes à 8 h. accompagnes
jusqu’au bout par ces chers amis,^ digne conclusion de ce beau et interes^sant voyage au Lessouto. Je n’avais plus
revu Pascal depuis son départ d’Europe en 86 et jouis de refaire connaissance. Il me rappelle Adolphe. Samedi
à 4 ant. partais en cart pour Hersehel
où je passai le Dim. Hier vins ici et demain repars pour East-London et le Cap.
Ce matin j’ai visité le camp des réfugiés
où se trouvent 5000 femmes et enfants
boers bien logés, bien nourris, avec
des écoles, des cultes, pendant que
pères et maris se battent avec les
Anglais...
Louis J alla.
Société “ Pra de! Torno „
Profitant de l’hospitalité que Mr. le
Rédacteur de l’Echo des Vallées a eu la
bonté de m’offrir, je présente aux lecteurs du journal le résumé du compterendu financier que le Vice-PrésidentCaissier Henri Tron a lu dans notre
séance anniversaire.
' I - Recettes, i» Collecté aux Réunions de
Angrogne: Cacet, ^^ôo - Jourdans,
1.50 - Pra du Tour, 6,10
Serre, 4,35.................. ’^4.55
BoU: Chef-lieu .................... 3-oo
Massel: Chabers, 2,40 - Champ
la Salse, 4,15 - Grange Didier,
5 - Salse 4 . . • • ■ • i5>55
Pomaret: Chef-lieu, i4)^5 " Env.
Pinache, 3 • • • • ' • i7>^5
Penier: Bessé, 4 - Maneille, 4,65 8,65
Pralg: Villa ...... 5.00
Pmmol: Plencs, 2,20 - Ruà, 4 6,20
Prarustin: Rocheplate, 2,50 - Roc,
2,15 - S. Barthélemy, 3,35 S. Second, 2,65 .... 10,65
Eodoret: Fontaines, 9,70 - Villa,
5,60 . 15,30
Rorà: Chef-lieu.................... 3>90
Saint-Germain: Chef-lieu, 11,60
Costabella, 5 - Combines, 2,15 18,75
Saint Jean: Dannes .... 5-oo
Turin:............................ 22,00
La Tour: Appiots, 3,15 - Boïssa
3,75 - Chabriols, 2,60 - Coppiers, 3 - Ravadera, 3,20 S, Marguerite (Ecole du Dim.)
4,90 - Simounds, 13,15 - Tail
laret, 1,45................... 35>20
Villar: Buffa, 2,15 - Ciarmis, 2,25
- Piantà, 2,60.................... 7,00
TOTAL (39 Réunions) L. 189,60
2» Contributions de 48 Membres
honoraires..............L- 184,50
30 Don de l’Eglise d’Arvieux
(Hautes-Alpes) . . . . L. 3,00
4O Collecté par M.me Hug-Pons
Karrer..................P- i7,45
50 Don d’un Anonyme . . » i ,00
6® Vente d’almanachs . . » i5>30
70 Contrib. des membres effect. » 2,00
8“ En caisse de l’exerc. précéd. » 32,31
TCTAL L. 445,15
II Dépenses.
Don à Mr. Voila ... L. 50,00
Poste, voyages, lanterne, abbo
nements, livres, etc. . • L. 70,80
Total L. 120,80
En caisse au 4 Mai 1902 L. 324,95
Qu’il me soit permit d’ajouter un
mot. Arrivé à la fin de cette année sociétaire, nous tenons a remercier du
fond du cœur toutes les personnes qui
— 3 —
ont bien voulu nous prêter leur concours.
Nous exprimons, d’une façon particulière, notre reconnaissance envers
Messieurs les Pasteurs et leurs familles
qui nous ont reçus si affectueusement
et qui nous ont hébergés avec une sollecitude paternelle. Mais surtout, nous
voulons exprimer notre reconnaissance
envers le Seigneur qui cette année encore nous a béni abondamment. A Lui
toute notre reconnaissance, et à Lui,
membres du «Pra del Torno», nos
cœurs sans partage; notre chère Société ne pourra ainsi que prospérer.
Torre Pellice, le 13 Mai 1902.
Le Président
J. Bertinat.
dâî(o]^iôFii
La Tour. Nous avons eu le privilège
d’avoir quelques jours au milieu de nous
M. Rau, directeur de l’Institut des diaconesses de Saint-Loup, venu pour
visiter les sœurs de 1’ hôpital.
— Les enfants de l’école privée de
M.lle Malan commencent de bonne heure
à se produire en public. Ils ont donné
samedi soir une soirée de récitation et
de chant au profit de l’Asile des vieillards de Saint-Jean. Quelque opinion
que l’on ait sur l’opportunité, au point
de vue de l’éducation, de produire ainsi
sur la scène (si petite soit-elle) des
enfants de cet âge, il faut leur être
reconnaissant de la bonne volonté de
faire du bien, laquelle comme le montre
notre chronique de Saint-Jean a été
couronnée de succès.
Saint Jean. Béeès. La semaine dernière un charmant garçon de notre
école du Dimanche à été enlevé dans
sa sixième année par une courte maladie. Enrico Primo était fils unique de
jeunes époux et neveu de notre pasteur
de Victoria, Mr. Luigi Rostagno. C’est
Mercredi 7 courant qu’eut lieu son ensevelissement. Nous recommandons au
Dieu des consolations la famille si gravement affligée.
Dimanche 11 courant, c’est Mr. David
Peyrot de Turin qui a occupé la chaire
de Saint Jean ; il a prêché sur le mot
«Amen» un discours très édifiant que
la paroisse a boucoup goûté.
Lundi 12, les enfants de l’école privée
de la Tour dirigée par M.lle Marie
Malan, sont venus avec leur dirictrice et
quelques amies, faire une visite à notre
Asile des Vieillards, où ils ont chanté
quelques chants de leur répertoire, et
vivement intéressé et ému nos vieillards.
Il y a plus ; la Directrice nous a remis
une fort jolie somme qui est le produit
de la soirée de récitations que ces braves
jeunes élèves ont donnée à La Tour
Samedi dernier; ces jeunes bienfaiteurs
ont promis de continuer à s’intéresser
à notre Asile toujours plus activement,
maintenant qu’ils ont vu la maison et
les vieillards. C’est touchant de voir
l’enfance aider la vieillesse, et le Comité de l’Asile remercie vivement ces
chers enfants et leur Directrice.
Perrier. Jeudi, jour de l’Ascension,
eut lieu, dans cette paroisse, la réception des catéchumènes.
L’assemblée exceptionnellement nombreuse, comme toujours en pareille circonstance, a suivi, avec recueillement,
l’allocution très-édifiante du pasteur
suffr. M. J. J. Ribetti sur ces paroles
du Sauveur; Vous me serez témoins. Il
exhorta ces 19 nouvelles recrues à être
de vrais et fidèles témoins de J.-Christ
et de son Evangile, en tout temps et
de toute manière.
Que Dieu les soutienne et les bénisse
et qu’ Il leur donne de pouvoir remplir
fidèlement et courageusement les engagements qu’ils viennent de prendre.
Bazar-Buffet. — Al’ issue du culte,
le public se donna rendez-vous dans la
grande école transformée en joli petit
magasin où étaient étalés quantité d’objets soigneusement confectionnés par
la Société des dames, pendant la saison
d’hiver et dont le produit de la vente
serait consacré, si nous sommes bien
informés, pour des réparations urgentes
à faire au temple et pour l’Orphelinat
Vaudois.
Malgré le temps peu favorable qui a
certes^empêché bien des personnes de
s’y rendre, le bazar a pleinement réussi
et ces dames ont eu la douce satisfaction de voir largement couronnés leurs
efforts, les recettes, frais déduits, ayant
dépassé les 100 frs. Aussi les en félicitons-nous de grand cœur.
Un •paroissien.
N’arrivé-je pas un peu tard pour
présenter aux lecteurs de l’Echo le Compeiidio di Storia Valdese, joli volume dont M. le professeur Jalla a doté
les écoles et les familles vaudoises ?
J’ose répondre que non, d’abord pour
la bonne raison que personne ne l’a
fait encore, tandis que Vltalia evangelica
plus alerte, par la plume du docteur
Comba, l’a analysé, pesé, comparé et
recommandé; puis parce que, pour parler
d’un travail qui n’est pas long, si l’on
veut, puisqu’il n’a que 44 courts chapitres renfermés dans 135 pages d’un
in-8® ordinaire, mais qui est tout entier un tissu de faits, tirés d’ici et
de là et souvent étonnés de se trouver
côte à côte, il est sage, se défiant
d’une première impression, de se livrer,
sinon à un contrôle, tout au moins à
un examen attentif des événements
capitaux.
Cela étant, que le lecteur vieux on
jeune sache bien, cela lui donnera du
courage, que dès la première page il
aura l’agréable surprise d’avoir affaire
à un chercheur, qui revient de chacune
de ses excursions les mains pleines
d’un butin choisi. Son livre, pour être
divisé en petits chapitres, afin de ne
pas fatiguer la tête de ceux qui le
parcourent, forme un tout compacte,
une chaîne dont les anneaux sont étroitement rivés les uns aux autres. Quand
on arrive à la fin, on se dit avec satisfaction en le fermant : « Cette fois
j’ai une idée d’ensemble, un cadre où,
à mesure que je les aurai, trouveront
place les détails qu’ à regret sans
doute l’auteur a laissés dans sa plume.
Utile aux petits qu’il n’effraie pas,
comme un gros volume, tout en les
initiant au sujet traité, la glorieuse
histoire de leurs ancêtres, il fera tel
qu’il est, un grand bien aux adultes
qu’il poussera irrésistiblement à compléter une foule de tableaux que M.
Jalla, fidèle à la consigne qu’il avait
de ne nous donner qu’un abrégé, n’a
fait qu’esquisser en passant.
La fidélité qu’il s’est imposée a dû
souvent lui coûter cher, car elle le
privait — et nous avec lui — du plaisir de donner aux faits et aux personnes marquants une physionomie plus
animée, de peindre en quelques mots
heureux leur activité, leur patience et
leur fin chrétiennes. De Valdo évangélisant les pauvres qu’il assistait, des
barbes déguisés en marchands forains
lisant la Parole de Dieu à leurs clients,
de Gonin allant et venant à travers
les Alpes les poches bourrées de traités,
de Baptiste Noël, le type accompli du
pasteur réformé, de Paul Appia répondant sur sa vie de ses compatriotes
au général Souvaroff, du modérateur
Bert à la fois poète et historien dans
son « livre de famille », de J. P. Revel
l’énergique premier président du Comité
d’évangélisation, de J. P, Meille l’habile leader de nos assemblées synodales,
pas un mot. Mais ce silence, je me
hâte de le dire, loin d’appeler la critique vaut ici à l’auteur un éloge, car
personne n’ignore la violence qu’il a
dû se faire pour ne pas lâcher la bonde
Qu’il se console en pensant qu’à nos
yeux sa fidélité au plan qu’il s’est fait
lui a fait acdfemplir des miracles ; il
est presque impossible de se faire une
idée de la matière qu’il a accumulée
dans certains chapitres, par ex, le iq.e
et cela sans nuire à la clarté du récit
et à la limpidité du style.
On ne manquera pas en particulier
de remarquer l’introduction, soit parce
que, fait absolument nouveau, elle ne
fait plus partie de l’histoire elle-même,
soit parce que, par les nombreuses
choses qu’elle mentionne, elle la rattache aux temps apostoliques. Pourquoi
par amour pour la brièveté M. Jalla
n’a-t-il pas supprimé l’aveu que Valdo,
pour s’enrichir, n’a pas reculé devant
des moyens peu honnêtes ? Pourquoi
a-t-il cru devoir allonger son récit en
divisant en deux la persécution de
1488?
Le volume est en outre agrémenté
d’une vingtaine d’illustrations, dont
plusieurs sont frappantes d’exactitude,
notamment celles des temples du Ciabas,
de S.t Laurent et de la Paz à Colonia
Valdense, de la Balsille, du Villar, du
Prédutour et du Viso. C’est plus qu’il
n’en faut pour décider chacune de nos
familles à mettre le Cmnpendio dans sa
bibliothèque, afin que notre histoire,
trop peu connue dans son ensemble,
le soit désormais aussi bien que la
table de Pythagore et surtout que la
foi des pères, revue et augmentée revive dans les enfants ! Telle est aussi
la conclusion de notre cher M. Jalla.
D. R.
Vilfred Monod: Sur la terre. Paris,
Fischbacher, 1902.
Nous n’avons pas à présenter aux
lecteurs de l’Echo le vaillant pasteur
de Rouen, l’auteur de l’Evangile du
Royaume et d’autres ouvrages favorablement connus du public de langue
française. L’auteur dédie son dernier
et tout récent ouvrage qui se compose
de treize chapitres (osons-nous les appeler méditations ?) « à ceux qui sont
fatigués des mots, à ceux qui ont faim
et soif de justice, à ceux qui prient :
Ta volonté soit faite sur la terre », Et
c’est bien dans ces trois pensées que
se résume tout le contenu du livre que
nous avons parcouru avec beaucoup
de plaisir. Les descriptions du cœur
humain, de la société actuelle, des iniquités sociales qui s’y commettent, comme aussi du travail béni qui s’y poursuit, sont tellement émaillées de fleurs
de toute espèce qu’on croirait au premier abord avoir devant soi un roman
à sensation plutôt qu’ un livre d’édification,
À part l’invraisemblable qui joue, à
4
notre avis, un rôle décidément exagéré,
surtout dans la première méditation
«visions», on ne peut qu’admirer la
connaissance que l’auteur possède du
milieu dans lequel il exerce son ministère, et des besoins de l’heure présente.
Vivant dans une athmosphère différente à tous égards de celle dans laquelle se meut l’honorable pasteur de
la grande ville manufacturière du Nord
de la France, il nous faut sans doute
faire un bien grand effort pour nous
représenter un de nos pasteurs prêchant
dans ce langage à nos populations rurales. Evidemment les trois quarts de
ses auditeurs n’y verraient que du bleu.
Et nous félicitons sincèrement M. W. M.
d’avoir un auditoire capable de le suivre
jusqu’ au bout.
C’ est assez dire que sa prédication
sort des sentiers battus, et qu’avec les
Comte, les Gounelle, et autres pasteurs
de la nouvelle Ecole, il^ort des formes
conventionnelles et a un genre à lui
que tous n’approuveront pas également,
tant s’en faut. — Mais ce que nous ne
pouvons que souhaiter de tout notre
cœur avec lui, qui prêche d’exemple,
c’est que le pasteur devienne en Italie
comme en France et partout, ce qu’ il
n’a peut-être pas toujours été, à un
assez haut degré, 1’ homme qui se fait
tout à tous, qui peine avec 1’ ouvrier,
qui pleure avec lui, qui se réjouit avec
lui, qui est en un mot solidaire avec lui.
Et nous ne pouvons que souscrire de
tout notre cœur à ce que l’auteur dit
à la fin de son discours sur le « Samaritain » et qui nous semble donner
le ton à l’ouvrage tout entier : « Si nos
» temples comme celui de Jérusalem
» devaient n’ être qu’un lieu sacré où
» lion chante et où 1’ on bénit : si les
» membres de nos Eglises devaient
» chaque dimanche en quittant le sanc» tuaire traverser le monde en indif» férents, spectateurs désintéressés ou
» craintifs des souffrances et des ini» quités contemporaines, alors nous ne
» serions plus qu’une assemblée inutile
» de sacrificateurs et de lévites, propres
» aux rites religieux, mais impropres à
» la vie évangélique».
B. G.
. NouYelles et faits divers
Ecosse. L’Université d’Edimbourg
vient de prendre une décision assez importante pour qu’elle soit connue par
le public chrétien. Le Dr. Nicol se
trouvant à Aberdeen à la fin de la section universitaire, annonça que l’Universite d’Edimbourg avait ouvert les
portes de la faculté de théologie aux
femmes qui pourront être utilisées dans
la marche de l’œuvre chrétienne; il exprima Tardent désir qu’il en fût bientôt
ainsi partout.
L’archevêque catholique romain de
Glasvow est mort; pendant son ministère il y a eu progrès et augmentation
dans le nombre de ses ouailles. Il trouva
en venant dans son diocèse i lo prêtres, il
en laisse 240, il trouva 183 chapelles
et écoles, il en laisse 246. A Glasvow
ville, seulement, il y a 150.000 catholiques romains. Cette augmentation est
due en grande partie à l’immigration
Irlandaise.
Angleterre. Dans le courant d’avril
sont partis pour le Canada 235 jeunes
gens élevés dans les écoles du Dr. Barnardo. Avec ceux que nous venons de
mentionner, ce sont 12845 émigrants qui
4 —
vont peupler le Canada et qui tous
ont été sous l’influence de l’Evangile.
Le D. Barnardo accomplit une œuvre
philanthropique et patriotique en même
temps. Il paraît qu’il y en a à peine i
sur 50 qui ne réussit pas. C’est peu.
France. L’Eglise de France a eu
aussi ses assemblées religieuses dans la
seconde moitié d’avril et le commencement de Mai. La France protestante est
une vraie puissance. Les 600.000 protestants sont un vrai levain et nous sommes
heureux qu’ils puissent exercer une aussi
grande influence dans ce pays qui paraît
mûr pour TEvangile.
Il y a trois sociétés bibliques qui toutes
exercent une bonne influence sur les
masses. La Société biblique de France
dirigée par M. Bertrand est très familière. Il y avait au moins 400 auditeurs à l’assemblée annuelle : le discours
du président Matter et spécialement
celui du prédicateur Soulier ont fait
une grande impression. La mission
Mc AU continue à prospérer. La Société des Missions a été l’objet d’un
miracle de la providence. La Société
centrale, après celle des Missions est la
plus importante ; l’agent général Pfender
est d’une grande activité et le résultat
est des plus réjoussisants. La France
se tourne vers Dieu et on dirait qu’elle
est dégoûtée du cléricalisme et du socialisme. — La Société des Ecoles du
Dimanche a réuni 4000 enfants au Trocadero. — A Paris, les pasteurs protestants travaillent beaucoup et sont
fidèles à la pure vérité ; aussi nous comprenons la vitalité du protestantisme.
C. A. Tron.
Revue Politique
Jeudi dernier a eu lieu à Superga l’inauguration d’un monument au roi Humbert. LL. MM., plusieurs ministres, sénateurs, députés et les autorités de la
ville de Turin assistaient à la cérémonie.
Le jour suivant, ouverture de l’exposition
internationale d’art décoratif en présence
des mêmes personnages. Le duc d’Aoste,
le syndic de Turin, celui de Rome, et le
ministre de l’Instruction publique M.
Nasi y ont prononcé des discours fort
applaudis. Quoique l’exposition, où figurent des milliers d’œuvres d’art de
toute provenance, ait besoin d’un dernier
coup de main, on la dit parfaitement
réussie. Voilà qui fait honneur aux organisateurs d’abord, à notre patrie ensuite. Ce qui est moins flatteur pour
notre amour propre c’est le spectacle peu
édifiant que nous donnent nos honorables
députés qui, sous prétexte de vouloir assister aux fêtes de Turin, se sent à peu
près tous éclipsés de Rome quoique la
Chambre ait continué à siéger. Figurezvous qu’à une séance on ne comptait
dans la vaste salle qu’une vingtaine de
députés et qu’on a dû constater à plusieurs
séances consécutives le défaut du nombre
légal, malgré les nombreux congés précédemment accordés. Le moyen de faire
de la bonne besogne avec un pareil système que tout le monde condamne....
sauf peu-être les quatre cents représentants qui ne font pas leur devoir. Aussi
l’ouvrage n’avance guère. C’est tout au
plus si on a pu s’occuper des interpellations et, d’une façon purement académique, de quelques petits projets de
lois de peu d’importance. Le rapport du
Président de la junte du budget sur l’exercice financier 1901-1902 n’a donc pu
être présenté que mardi. Et à propos, il
n’est pas fort réjouissant le rapport de
M. Vendramini qui ne prévoit qu’un excédent de recettes de quelques millions,
si nous le comparons au dernier rapport
financier avec ses 40 milions d’économies.
Aussi une discussion animée va-t-elle avoir
lieu sur ce sujet.
On dirait que Tère des grèves de paysans que nous croyions finie va se rouvrir.
Des désordres ont eu lieu à Manfredonia;
à Andria 10 mille paysans se sont mis
en grève; des centaines dans la province
de Vérone. D’autres grèves sont signalées
à la filature Maggi de Novi, à l’établissement métallurgiste Guppy de Naples,
parmi les maçons de Bologne et même
parmi les médecins de Novare!
Rien de nouveau à propos de l’incident diplomatique Italo-Suisse. Le fait
que les tireurs suisses vont accourir en
grand nombre au concours de tir de Rome
et que l’association de la presse italienne
qui a adhéri au congrès international de
Berne, qui doit avoir lieu le 20 juillet,
nous laisse espérer qu’on a bien envie
de s’entendre et que les rapports ne sont
plus tendus.
— Bonnes nouvelles de la reine Wilhelmine de Hollande qui semble être
réellement hors de danger au grand soulagement de son peuple et de tous les
amis de la Hollande.
— Pour autant qu’on peut se fier aux
affirmations des journaux soi-disant bien
informés, la paix entre l’Angleterre et
le Transvaal va être conclue le 20 c.
Nous y croirons a cose faite.
— En France les élections de ballottage ont encore contribué à renforcer la
majorité ministérielle. D’après certains
calculs la nouvelle Chambre compterait
360 députés ministériels et 208 opposants
de toutes nuances. MM.”'Millerand et
Brisson sont réélus. M. De Pressencé est
élu a Lyon par les socialistes; mais, dit
le Journal de Genève, “il ne faut pas juger
du contenu de la fiole par l’étiquette,,. M.
Drumont n’est pas réélu et c’est tant
mieux.
Un grand désastre vient de plonger
la France dans la désolation. Il y a tout
juste Imit jours que la ville de St. Pierre
de la Martinique ainsi que les districts
suburbains et tous les vaisseaux qui se
trouvaient dans la rade, dont plusieurs
italiens, ont été totalement détruits, anéantis et submergés par une éruption volcanique du mont Pelée. On évalue à 40
mille le nombre approximatif des morts.
Il y a d’abord eu une explosion de fumée
et de terre, suivie d’une trombe de feu
et de lave, d’une pluie de flammes et
d’une formidable secousse. La magnifique
petite ville, où on croit qu’ un nouveau
volcan a surgi, n’est plus que décombres
fumants. La nouvelle de la catastrophe
a été télégraphiée au gouvernement français par le commandant du Suchet qui
a aussi organisé les premiers secours,
secondé par les habitants de la partie
méridionale de la Martinique et des îles
voisines, la Guadeloupe, la Dominique,
Désidérade, S.te Lucie. Toute T Europe
s’est émue d’une pareille catastrophe.
Des souscriptions en faveur des victimes
ont été ouvertes, et les souverains deTEurope, y figurent en première ligne. Notre
roi _ a envoyé 25 mille francs, les EtatsUnis 200 mille. Tous les gouvernements
ont tenu à exprimer à la France leurs
sentiments de profonde sympathie pour
ce désastre qui ne peut être comparé
qu’à la destruction de Pompéia et au tremblement de terre de Lisbonne. Plusieurs
autres éruptions volcaniques ont du reste
eu lieu à la Martinique au cours de ces
deux derniers siècles. Fort de France,
dans la même île, a été détruit en 1839
et ravagé par un cyclone en 1891. La
région est fort volcanique et presque
toutes les petites Antilles ont leur volcan,
S.t Vincent entre autres, au S. de la
Martinique, appartenant à l’Angleterre,
où une éruption vient d’avoir lieu aussi
et où un millier de personnes sont demeurées ensevelies.
J. c.
I N F O R m A T I O N S .
Les nouvelles pièces de 25 centimes,
en nikel pur, viennent d’être mises en
circulation.
Le 14 mai ont commencé les opérations de congé des militaire, des classes
1880 et antérieures avec enrôlement de
deux ans.
lloiiYement des Vaudois de llarseille
du 25 mars au 25 avril.
Baptêmes : Roger Malan, Marie Peyran, Jeanne Beux; Marie Roux.
Mariages ; Jean Gignac et Marie Cham
bon, Léonard Auer et Rose Mauriti,
Jean Reynaud et Susette Gantey.
Décès: Mathieu Rivoire, 31 ans; Etienne Bouchard, 84 ans ; Etienne Gril,
4 mois; Marguerite Ricca, veuve Mazda, 71 ans; Paul Davit, 4 mois.
Le Comité du Jardin Alpin «Rostania»
dont 1 Beho a déjà maintes fois fait mention dans ses colonnes, vient de faire
publier de très belles cartes postales en
platinotypie représentant le jardin avec
sa maison de Refuge, T alpage de Pragiassaut, et le buste du Dr. Rostan ainsi
que les noms des membres du Comité.
Nous ne doutons pas que toutes les personnes qui s intéressent à la. «Rostania»
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