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Troisième Année.
\% Octobre 1877.
N. 41
«XonïTial de l’Bg*lise Évàng‘élîq[ixe Vaii.doîse
Vous me serejs témoins. Actes I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vérité avec la charité. E?. 1, 15.
Prix db l'abonnsmbmt par an Italie L. 3 Tous les pays de l'Union de poste *6 Amérique .... . » 9 On s’abonne; Pour Vintérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour l’Eimtérieur au Bureau d'Administratiou. Un numéro séparé: 10 centimes. Annonces: 25 centimes par ligne. Les enuois d'argent se font par lettre re- commandée ou par mandats sur le Bureau de Perosa Argentina.
Pour la nédaction adresser ainsi; A la Direction du Témoin, Pomaretto (Pinerolo)-IlaUe. Pour l’Administration adresser ainsi: A l’Administration du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Somnaalre*
Collecte on faveur des inceudSds du
Crouzet. — Dotonp-nous aujourd’hui noire
pain quotidien. — Correspondance. — Chronique vaudoise. — Revue po litigue, —
Souscription.
COLLECTE EIN FAVECB
des incendiés du Çroaiel
Dans notre dernier numéro,
nous nous sommes borné à publier
la lettre par laquelle monsieur le
pasteur Ch. Tron, en annonçant
le désastre qui a frappé sept fa*
milles du hameau du Crouzet,
faisait appel en leur faveur à la
charité de leurs frères vaudois.
Nous joignons aujourd’hui notre
voix à la sienne pour solLioiler
un prompt secours à ces infortunés. L’hiver est là, et pour les
habitants de ce village, l’un des
plus élevés de nos montagnes,
l’hiver ne finit d’ordinaire qu’au
mois de mai. Privées de linge,
aussi bien que de denrées, comment feront ces sept familles pour
en supporter les rigueurs?
Le moment n’est pas propice,
entendons-nous dire de difiPérente
côtés. L’année, a été médiocre partout, mauvaise en quelques localités. — Faut-il donc attendre, pour
donner, que personne n’aît besoin
de recevoir ? C’est maintenant et
non l’année prochaine, qu’il faut
vêtir ceux qui sont nus et nourrir
ceux qui ont faim. Pourquoi oubliet-on si souvent que la seule portion de nos biens que les vers et
la rouille ne gâtent point c’est
précisément celle que nous dépensons pour l’amour du Seigneur?
Il y a d’autres'collectes en cours,
entr’autres celle pour couvrir les
frais de voyage du,| pasteur de
notre colonie: il est<:à craindre,
dit-on, que cette derkière ne leur
nuise considérablement. Nous ne
partageons pas cette-^crainte, et
nous avons la ferme confiance que,
si les Consistoires ne se laissent
pas décourager, maii,plutôt s'emploient de tout leur| cœur à cette
œuvre de sympathi^ fraternelle,
ils seront dans le c|s de se dire
à eux-mèmes: bommis de peu de
foi. pourquoi avons-»us douté?
Nous ouvrons lesfelonnes du
Témom pour inscrirlltis dons individuels ou coMeCtlîa ''des paroisses, soit en argent, soit en nature,
et nous inscrivons la Direction
du journal pour fr. 10.
N. N. ajoute fr. 100.
' Donne-Bons aujourd’hui
notre pain quotidien.
Il est des gens qui ne connais-^
sent pointii'Eternel et prétendent
que Dieu, après avoir créé le
monde, le laisse aller son chemin,
sans s’occuper aucunement de ses
créatures. Ils sont ^ dans une
grande erreur, et uoi^ avons dans
les paroles qui forment le titre
de cet article, la preuve évidente
du contraire de ce qu’ils enseignent.
Notre Seigneur n’est pas un Dieu
de loin, mais un Dieu de près.
Il est un Père qui non seulement
s’occupe de ses enfants, mais
leur donne du pain, et veut qu’on
lui en demande;chaque jour de la
vie. Aussi est-ce lui même qui
nous a appris à dire: Donne-nous
aujourd’hui notre pain quotidien.
Nous apprenons avant tout par
cette prière que, si nous avons du
pain à manger, c’est Dieu qui nous
le donne. Donne nous. Aurait-on la
tentation de croire que cette demande n’est faite que pour les
pauvres qui n’ont pas de pain, et
que les riches iront pas besoin
de la présenter à Dieu, puisqu’ils
ont du pain pour plusieurs jours,
même pour plusieurs années? Il
est possible que les pauvres, qui
sont plus on contact avec les nécessités de la vie, sentent davantage
Je besoin de cette demande, et en
fassent plus fréquemment usage ;
mais elle est pour les riches tout
aussi bien que pour les pauvres;
,elle est pour toutes les créatures
formées à l’image dé Dieu.
Au riche qui prétendrait que
cette demande n’est pas pour lui,
nous demanderions:
— Qui t’a fait riche f
Si en éludant la question, il
répondait.;
—T C’est mon travail, mon industrie, ma science; ce sont mes
talents, mon intelligence, nous
lui demandrions encore :
— Qui t’a donné l’intelligence
les talents, la science? Qui t'a
rendu apte an travail en te donnant et force et sauté? En un mot,
qui t’a mis à même d'acquérir les
biens que tu possèdes?
— C’est Dieu. Il ne peut répQudre -autrement.
— C’est donc à'Dieu que tu
es redevable de ton pain quotidien,
comme aussi de tout ce que tu
possèdes.
En voyant un malheureux,
couvert de haillons, aller d’une
maison à l'autre demandant à la
charité de son prochain le pain
nécessaire à son existence, as-tu
jamais pensé que, si Dieu l’avait
2
166
LE TÉMOIN
voulu, tu serais comme cet homme
là, et que, si tu n’es pas obligé
de tendre la main à tes semblables
pour avoir ta nourriture journalière , tu le dois à Celui qui t’a
enseigné à dire: Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien?
— Et les biens que Dieu l’a
confiés comme un dépôt dont tu
devras rendre compte, qui estce qui le les conserve, pendant
que tant de fortunes, même colossales', disparaissent du soir au
lendemain ?
— Ton argent te nourrit-il?
Peux-tu manger de l’or ou des
billets de banquef Un affamé donnerait volontiers tous ses trésors
pour une miche de pain et tel
avare a péri entouré d’or, tandis
qu’un morceau de pain lui aurait
conservé la vie.
— La récolte a manqué ! !.. se
dit-on au village. L’effrayante nouvelle circule de maison en maison,
de bouche en bouche; on se regarde Tun l’autre en disant:,point
de pain ! L’ancienne provision
étant finie, il faut recourir à une
nourriture grossière , malsaine ,
aux racines, aux herbes des champs
destinées au bétail. Des tualadies
s’ensuivent, l’épidémie s’ajoutant
à la famine, les convois funèbres
se succèdent de près au cimetière,
et la population est décimée là
où elle n’est pas réduite de moitié.
— Et pourquoi tout cela?
— La pluie a manqué, les deux
sont’d’airain, la terre est desséchée.
— Et vous n’avez pas pensé à
demander la pluie à Celui qui
peut nous fournir le pain quotidien en arrosant la terre? Vous
n’avez pas considéré que c’est Dieu
qui donne les saisons fertiles, les
pluies de la première et de la dernière saisons? C’est lui qui ouvre
sa main et rassasie à souhait
toute créature vivante. (Ps, 145,
16.) Celui qui a dit]: Que la lumière soit!, peut dire aussi que
la pluie tombe des cieux pour arroser la terre et la faire produire.
Vous qui manquez parfois du
nécessaire, ayez confiance en Dieu.
Puisqu’il vous apprend, à lui demander du pain, c’est certainement par ce qu’il veut vous en
donner pour vous et pour vos
enfants. Vous souffrez lors que
vos enfants vous demandent, en
pleurant, le pain nécessaire pour
les arracher aux étreintes de la
faim, et que vous êtes obligés de
leur repondre: 11 n’y a plus de
pain ! Adressez vous à l’Auteur de
toute grâce, demandez lui votre
pain quotidien, et Celui qui incline
les cœurs comme des ruisseaux
d’eau disposera les coeurs, et vous
fournira du pain de la manière
que vous ne savez pas. Regardez
les oiseaux de Tair; ils ne seraent
ni ne moissonnent, ni n’amassent
rien dans des greniers, et votre Père
céleste les nourrit. (Math 6, 26.)
Et s’il nourrit les oiseaux . ne
donnera-t-il pas du pain aux créatures faites à son image et à sa
ressemblance?
C’est lui qui a multiplié le pain
pour ies multitudes affamées, et
qui a augmenté la farine destinée à nourrir la veuve, et son
bras n’est nullement raccourci ;
il est le même hier, aujourd’hui,
éternellement. L’or est à moi ,
l’argent est à moi, dit l’Eternel
des armées. .{Haggée 2, 8.)
11 a promis de te donner du
pain ; que ses promesses soient ta
consolation! Mais il faut tourner
constarameû4 tes yeux vers ce bon
Père, re#tféé0her avant tout son
royaume et sa justice, et tu verras
que toutes les autres choses le
seront données par dessus. Toutes
les autres choses, donc aussi ton
pain quotidien.
tance qui m’a fait hésiter un moment
c’est le peu d’usage que j’ai de la
langue française et la crainte de vous
donner une peine dont vous vous seriez probablement passé.
Mais je sais que je puis compter sur
votre indulgence et vous avez pleine
liberté de corriger, même de supprimer.
Kn !ntltP.!5 P.hrtQAQ rRu-lîcrt vnnHnîco
Cotre 0pottbancc
Florence, 5 Octobre 1877.
Monsieur le Rédacteur,
Je vous ai entendu exprimer le regret de recevoir si peu de communications de la part des vaudois des
Vallées dont chacun voudrait avoir
beaucoup d’informations, sans en donner lui-même aucune. Je me suis dit
que votre observation pourrait bien
s’appliquer aussi à tous nos frères répandus en Italie ; peut-être avez-vous
eu cette idée en me la faisant; aussi me
suis je proposé de .saisir la première
occasion favorable pour réparer, pour
ma part, ce qui est un tort commun à
plusieurs.
Mais au moment de commencer, j’ai
failli être arrêté par deux considérations qui n’élaient pas sans quelque
gravité. La première c’est que j’allais
vous parler de ce qui s’est passé,
mardi dernier, à Florence, et que,
comme vous y étiez vous même ce
j-our là, il vous serait très-facile de le
raconter à vos lecteurs mieux que je
ne saurais le faire. La seconde circons
Fn toutes choses l’Eglise vaudoise
commence modestement et liumbleinenl; il en a été ainsi de l’élahlissement de son Ecole de théologie et il
n’en est pas autrement de la séance
d’ouverture de son année .«colaire. On
s’est plaint, avec raison, l'année dernière, de ce que cette solennité eût
éveillé si peu d’inléiêl, et de ce que
la moitié môme des étudiants avait cru
pouvoir se dispenser d’y intervenir.
Celle année, il y a eu un progrès
réjouissant puisque tous les élèves', à
l’exception de deux, retenus chez eux,
à ce que l’on m’a dit, par des motifs
légitimes, étaient arrivés à Florence
depuis la veille, et que si les deux
présidents du Conseil de Théologie
n’ont pas pu se rendre à l’invitation
qu’ils avaient reçue du vice-président,
quelques amis étrangers avaient pris
leur place ; je nomme seulement M. Th.
Bruce, agent de la Société biblique
Britannique, M. André, pasteur français à Florence et le Rév. Henderson,
professeur au Collège libre à Rome.
La séance a bien duré une heure et
demie, si ce n’est un peu plus. Après
la leclnre d’une portion de la parole
de Dieu et la prière prononcée par
M le professeur Combe, vice président
du Consiglio ristrello, la parole a été
donnée à M' le professeur A. Revel
pour la lecture d’un travail sur les
Symboles de l'Eglise Vaudoise.
Notre savant professeur a passé en
revue les confessions de foi de 1120,
1530, 1532 et 1655, démontrant successivement que la première ne peut,
au moins pour quelques uns de ses
articles, appartenir qu’aux temps de
la Réforme; que la seconde, ou les
deux suivantes exposent la doctrine des
vaudois, modifiée et complétée au contact des réformateurs; que la dernière
enfin n’est que la confession des Eglises
réfoi’mées de France, connue sous le
nom de Confession de la Rochelle , et
adoptée sans autres par l'Eglise vaudoise.
Vous ne vous attendez pas, sans
doute, à ce que j’exprime mon opinion
sur ce travail. — k ce que je viens
d’entendre, la Rivisla Cristiana le publiera dans son prochain numéro. Ce
que je puis dire c’est qu’il est fait
avec soin et que si j’ai bien compris,
Août en rendant à la Réforme ce que
les Vaudois lui ont emprunté, il laisse
pleinement à ceux-ci leur caractère
le plus glorieux, celui de chrétiens de
la Bible, ne connaissant d’autre fondement de leur salut et d’autre règle
sûre de croyance et de vie que JésusChrist et les saintes Ecritures.
M. le pasteur André et les deux
membies du Conseil, venus de loin à
3
LU TÉMOI»
167
•celte occasion, ont adressé aux étudiants quelques bonnes paroles d’encouragement et d’exhortation, après
quoi la séance a été terminée comme
elle avait commencé, par un chant et
par la prière
Le soir à sept heures et demie une
assemlelée de 200 à 300 personnes se
pressait dans le nouveau local acquis
pour la Congrégation connue jusqu’ici
sous le nom de S*® Elisabeth, et ^ui
portera désormais celui de l'Oratoire.
Le local que je n’avais jamais eu l’occasion de voir terminé, m’a causé,
je dois le dire, un certain désappointement par sa disposition étrange,
puisque, si la chapelle était quelquefois
remplie comrhe elle l’élait avant-hier,
le pasteur ne pourrait, du lien où son
pupitre est placé, voir qu’une partie
de ses audileurs. En transportant l’estrade ailleurs on pourra corriger au
moins en partie, ce défaut.
11 est toujours si difficile d’affecter
un édifice à un usage pour lequel il
n’a pas été construit!
Après quelques paroles d’introduction prononcées par le D‘'Commandi,
qui. en posant la Rible sur le pupitre,
a affirmé avec force que ce livre serait
la source et la règle unique de l’enseignement et qu’aucune dénomination
humaine n’en affaiblirait l’aotorilé, M.
le professeur Geymonal a adressé à
rassemblée un discours élaboré avec
soin et destiné à être publié, sur les
paroles du dernier verset du Chapitre
xni de la h® Epitre aux CoRmTHiE.'ts.
Comme plusieurs de vos lecteurs le
connaîtront peui-êlre bien avant que
ces lignes soient placées sous leurs
yeux, je m’abstiens d’analyser ce discours substantiel qui à mon goût, aurait beaucoup gagné à être pins simple
.dans la composition et dans le débit.
— Mais nous sommes au cœur de
rltalie fl j’entends affirmer de tous
côtés que les italiens veulent absolument beaucoup de mouvement et quelque peu d’exagération. J’ai de la peine
à le croire mais je n’ai pas encore eu
le temps de vérifier l’exactitude de
celle assertion.
Deux cantiques et un fort joli chœur
exercés par les soins de M.’NiCaty ont
concouru pour leur bonne part à rendre
celle fonction particulièrement intéressante.
Je m’aperçois que ma lettre s’est
allongée plus que je ne l’aurais voulu,
mais rien n’empêche qu’elle ne soit
par vous abrégée ou partagée. Je vous
fa livre et me dis, M. le Rédacteur,
Votre,reupectueusement dévoué
Sacrarum discigJinArum
Studiüdus.
Turre Pellice. le 5 octubre 1877,
Momieur le Directeur du Témoin.
Monmur et honoré frère,
Je n’ai point fait de réclamation sur
l’inexactitude des deux premières nou
veiles de la Chronique Vaudoise du
n® 39 du Témoin parceque les faits
subséquents devaient suffisamment les
rectilier. Mais je ne puis laisser passer
le premier alinéa de la Chronique Fa«doise du n° d’aujourd’hui sans vous
prier de rectifier une erreur qu’il
contient, parcequ’elle porte atteinte
an caractère de rAdminislralion. Et
comme celle-ci a supporté déjà sans
se plaindre certaines expressions ou
appréciations répandues par-ci par-là
dans certains articles dont la teinte
ne témoignait pas d’une entière bienveillance à son endroit, vous ne trouverez sûrement pas hors de propos
que, celte fois du moins, elle ne laisse
pas planer sur elle une injuste soupçon,
il est dit dans l’alinéa en question;
ou bien ce qui était vrai à un certain
moment ne l’était plus le lendemain.
Ces paroles, dans lesquelles je suis
loin de vouloir constater la moindre
intention malveillante, Ifont supposer
au lecteur une versatilité singulière
dans l’Administration, puisqu’elle aurait
pris la veille une décision qu’elle aurait
révoquée le lendemain pour en prendre
une autre. Une administration se conduisant de la sorte montrerait une telle
légèreté et un jugement si peu sûr
qu’en vérité elle mériterait très-peu
de confiance. Mais j’ai l’avantage de
vous dire que les choses ne se sont pas
passées de celle manière. Le fait est
que, lorsque le Témoin est arrivé ici,
la Table, se trouvant réitme, fut trèsélonnée d’y voir annoncer'deux décisions comme ayant été prises par elle,
landisqu’à ce moment même elle n’avait
pu (encore commencé à délibérer à
leur sujet. Ce n’est que dans l’aprèsmidi de vendredi 28 septembre qu’ayant
appris enfin de i\1. Galvino qu’il ne
maintenait pas la demande qu’il avait
faite dans Je temps au Modérateur, la
Table a été libre d’accepter l’offre que
lui avait faite M. Vinay de se charger
de la direction provisoire des classes
de 3® et 4® du Collège. M. Calvino n’a
donc jamais été désigné pour occuper
ce poste et sa nomination même n’a
jamais été mise en délibération. C’est
dans ce même jour seulement que la
Table, après longue délibération et
non sans difficulté, a accordé à M.
Albert Malan un congé d’un an à la
condition de nous présenter un remplaçant que nous pussions approuver.
La difficulté qui s’offrait à nous, c’était
précisément le long congé qui lui avait
été accordé déjà l’année dernière. Il
nous semblait que c’était outrepasser
la limite posée par le Règlement que
d’accorder encore un an de congé.
D’un autre côté, un congé plus court,
vu l’élai de santé de M. Malan, ne
nous laissait guère esperer qu’il pût,
au bout de ce temps, reprendre la
direction de ses classes. Et dans ce
cas la diffîculié de le remplacer aurait
été grande et tout au détriment des
classes eliesnnêmes.
Quant à remplacer M. Albert Malan
par M' J. P. Malan, il n’en a pas été
question auprès de la Table, preuve
en soit que depuis quinze jours les
horaires étaient préparés de manière
qu’il pût donner des leçons à l’Ecole
Normale et à l’Ecole Supérieure. Ce
n’est que samedi 29 mars que M. Malan
père a proposég à la Table son fils
cadet comme remplaçant de l’aîné. La
Table n’avait aucun motif pour ne pas
accueillir avec satisfaction sa demande.
Voilà les faits. Si la Table a pris
tardivement ces décisions, c’est que
les circonstances ne lui ont pas permis
de les prendre plus tôt. Mais qu’elle
ne les ait pas prises avec calme et
sérieux et sans avoir à revenir sur
aucune décision antérieure ni récente
ni ancienne, ce serait lui faire un tort
sensible que de le donner à croire
même sans en avoir l’intention.
Vous voudrez bien , honoré frère,
accueillir ces explications avec votre
bienveillance habituelle et me croire
Votre très dévoué
J. D. Charbonnier.
Nous avons à peu-prés renoncé à
nous étonner de quoique ce soit; la
lettre qui précède nous a cependant
un peu surpris. La chose à laquelle
nous nous attendions le moins est précisément celle qui nous arrive. La teinte
de nos articles sur le Synode n’a pas été
trouvée d’une entière bienveillance envers l’Administration précédenle. Et
que dirait M. Charbonnier si nous lui
apprenions que bien des personnes,
et non pas des pins mauvaises, ont
jugé que les appréciations et les jugements contenus dans les dits articles
péchaient précisément par excès de
bienveillance?
Quoiqu’il en soit, et en laissant nos
lecteurs en toute liberté de se ranger
à Tune ou à l’autre de ces opinions ,
nous voulons faire une simple observation relativement à notre compterendu.
Si, au lendemain du Synode, chacun
est tenu de se soumettre aux décisions
qui ont été prises, cela ne veut nullement dire qu’il soit obligé d’approuver
et de louer tout ce qui s’est fait ou
dit. D’un autre côté, nous estimons
qu’il y a plus de vraie bienveillance
à dire librement sa pensée qu’à la
cacher lorsqu’il pourrait être utile
qu’elle fût connue.
Comme il n’y a jamais eu de malveillance dans notre cœur ni dans nos
jugements au sujet de la Table, ce dont
nous voudrions que M. le Modérateur
et ses collègues fussent bien persuadés,
ainsi nous n’ayons voulu par les paroles
Îue Ton relève, faire planer sur la
able aucun injuste soupçon. Sachant
que M. Vinay seul avait fait une demande formelle à la Table, oralement
d’abord, puis par écrit, qu’il en avait
reçu quelque chose qui ressemblait
beaucoup à une promesse, mais que,
au dernier moment, la Table n’avait
pas pu délibérer parceque Tun de ses
membres se croyait lié par un engâ*
4
168
LE TÉMOIN
gemenl antérieur, extra-officiel, nous
avons conclu que ses collègues s’étaient
rangés à son avis, et que celui qui
n’avair pas demandé était préféré à
celui qui avait fait une demande {régulière.
Dans cette pensée, nous avons donné
une nouvelle prématurée, — mais qui
aurait été tout-à-fait exacte si M. Calvino avait accepté l’offre qui lui était
faite, ou plutôt s’il avait demandé le
poste qu’on était disposé à lui donner.
Nous ^mpathisons très-sincèrement
avec la Table dans toutes les difficultés
qu’elle rencontre sur son chemin,
nous comprenons les nécessités qu’elle
doit quelque'fois subir; mais nous
dirons avec la franchise que l’on nous
connaît, que les hésitations, les renvois,
les demi-mesures, ou les compromis
n’ont jamais été dans nos goûts, et
que nous avons quelque peine à les
pardonner à nos frères et à nos amis.
P. L.
®Kroïùque Sîftuïroisi
JHo<forec. M. Jean Roman actuellement évangéliste à Venise a été
nommé, à Vunanimité moins une voix,
pasteur de cette paroisse en remplacement de M. Aug, Malan démissionnaire.
Les examens d’entrée qui ont eu
lieu le 1®" courant (au Pomaret déjà
en juillet) ont donné 52 nouveaux
élèves, savoir.
Au Collège..................17
A l’Ecole Latine de Pomaret 15
A l’Ecole Normale . . .11
A l’Ecole Supérieure ... 9
Mtalie. La grande affaire du ministère, et de Depretis surtout, ce sont
les_ conventions avec les sociétés privées,
cointéressées avec l’Etat pour l’exploitation des chemins de fer. 11 y a plus
d’un an qu’on y travaille sans aboutir.
.Ces derniers jours les journaux officieux
chantent victoire, ülais il paraît que
Zanardelli retiré dans sa Brescia, comme
sur le mont sacré, n’a pas encore dit
son dernier mot. Soit maladie, soit
d’autres motifs, il se lient éloigné de
la capitale et de ses collègues. Mais
si la montagne ne va pas vers Mahomet,
Mahomet se décide d’aller vers la montagne; nous apprenons en effet que
Depretis s’est rendu à Brescia pour
conférer avec le ministre des travaux
publics et pour le persuader d’approuver son œuvre laborieusement
ébauchée.
Grand bruit dans les journaux au
sujet de la nouvelle à sensation donnée
par YOpiniom; nous voulons parler
de l’adhésion de l’Ilalie à l’aniance
des trois empereurs, ou du moins de
l’alliance de l’Italie avec l’Allemagne,
en vue de certaines éventualités et
surtout de la victoire du parti clérical
en France, victoire qui serait un danger
immédiat pour l’Italie comme pour
l’Allemagne. Les journaux oiDcieux du
ministère, même le Fanfulla et la
Perseveran^, organes les plus autorisés
de l’Opposition, donnent un démenti
à VOpmione qu’ils prétendent mal informée. Crispi, disent ces journaux,
n’a reçu du gouvernement aucune mission de ce genre. 11 fait de la politique pour son usage et non point
pour le compte du ministère et de
Mejegari en particulier, qui n’a pas
même été informé de son voyage.
L’Opinione cependant ne se donne pas
pour battue; elle s’allendail, dit-elle,
aux démentis des journaux officieux.
— Qui vivra, verra. ,
JPraÊtce. Grande agitation électorale. Le gouvernement a proposé et
soutient par tous les moyens en son
pouvoir des candidats mac-mahoniens,
entr’autres 261 bonapartistes 'et pour
le reste, des royalistes de différentes
nuances. ■— Le clergé s’est jeté à corps
perdu dans les manœuvres électorales,
et soutient les candidats royalistes et
bonapartistes contre les républicains,
cornme si la morale et la religion
périclitaient avec la république. Nous
avons ici la meilleure preuve que l’Eglise
de Rome se préoccupe plus de politique
réactionnaire que de religion et en
même temps que le gouvernement
actuel de la France, le gouvernement
de l’ordre moral, fait cause commune
avec le cléricalisme et a accepté les
principes du Syllabus. — Le parti républicain ne reste pas inactif, mais il
travaille avec calme, comme ceux qui
défendent la cause du droit et de la
légalité, en même temps que de l’honnêteté. Il paraît sûr de la victoire;
nous faisons de vœux pour lui , mais
il a affaire à fòrte partie, tout le
clergé, tous les employés, du préfet
au garde champêtre.
a’OrteM. Aucun nouveau fait important sur le Danube.
Les deux adversaires se préparent et
s’observent. L’hiver prématuré commence à se faire seni ir dans les approches des Balkans. Une grande bataille a eu lieu, par contre, en Asie,
avec grandes perles des deux côtés.
SOUSCRIPTION
pour
LES COLONS VAUDOI3 DU BOSARIO ORIENTAL
H, le Chevalier Barone 2s don fr
» Snbilia-Guiüard 2® don , *
A ajouter à la colicele de la
réunion du soir
M. le chev. Decker
N. N. .... ,
M. Laurent Foruerou
Famiglia Celli . .
Bertalot . .
Signora Ribora .
Mm, F. Ricca . .
J. Ribet . .
D. Malanni
. M™8 Long
Mil« Bernard . . .
'Signoro Solidali e Lan
MM. E, Mylius
H. Mellie' ,
’ranco
Report . . Fr. 183 30
Mm. Gay et Revel .... » 10
H. et A. Peyrot .... » 20
Ch. Eynard ..... » 4
' M. P. Turin ..... • 5
N. N. pour voyage, achat de livres et cartes murales, les deux tiers de la somme pour le dernier objet .... » 400
M. René Coucourde .... » 5
M^s Didero » 2
M. Prochet » 3
Prof. Geymonat » 5
M. Turin Evangéliste , . . » 2 50
Prof. Alb. Revel ..... » 2
Total fr. 641 80
Paroisse de Pomaret Quartier des Cerisiers . , fr. 18 40
» des Aimares . . . » 10 90
» Pomaret .... » 67 45
» Clôt du Boulard . . » 14 60
» Perouse . .m. . . » 64
» Clôt d’Env'ers . . . » 33 60
» Vivian » 23 65
Total fr. 235 60
3
2
0 30
20
10
2
10
2
10
5
10
5
40
5
,4
60
5
Paroisse d’Ançroffne.
E, Bonnet, pasteur . . .
F, (iuigou, instituteur . .
P. B.....................
Jacques Ricca, ancien
Joseph Ricca.............
Daniel Coissou feu Joseph
Paul Ricca des Goissons
Pierre Pistou . . .
Paul .Ricca des Ricca
Paul Beuech . . .
Jean Pierre Pistou .
Jean Daniel Coissou
George Beuech . .
Jean Long, ancien
Joseph Bertalot
Paul Berlin
Daniel Bertalol
David Stringa
Laurent Travers
Veuve SuseUe Subilia
Veuve Marguerite Ricca
Etienne Bonnet .
Daniel Buffe . .
Paul Ricca . .
Catherine Fontane
M. Prasuit . .
Madeleine Berlin
Paul Bonnet . .
George Monnet
Pierre Bonnet
Michel Bonnet
Pierre Revel . .
Laurent Rivoire
Barthélemy Buffa, ancien
Jean Malan . .
Barthélemy Chauvie
David Xhauvie . .
Daniel Coisson . .
Jean Pierre Buda
Pierre Coisson . .
Pierre Buffa ...
Etienne Ârnoul . .
Jacques Gaydou
Daniel Benech, ancien
Jean Benech . , .
Matthieu Benech
Pierre Plavau . ,
Etienne Benech . .
Jean Paul Benech .
David Beqech. . •
Collecté au Temple
Total . Fr. 50 Oj
J N, B, Les noms des souscripteurs sont
inaorits au Registre du Consistoire. La col'
lecte n’est pas terminée.
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Ebsbst Robert, Garant et Administraievf.
A rcporier . Fr.'183 30 • Pignerol, Impr, Chiantore et MaicarelH